Patriarcat latin de Jérusalem : Pâques 2013, avec les orthodoxes

Parlons D'orthodoxie

Retour au calendrier Julien, pour Pâques

Le patriarcat latin de Jérusalem annonce la célébration de Pâques à la même date par catholiques et ortodoxes en 2013 dans cet article de Christophe Lafontaine.

Dans deux ans, tous les catholiques de rite oriental et latin des diocèses de Terre Sainte adopteront le calendrier julien (celui des orthodoxes) après la rédaction du décret définitif et son approbation de la part du Saint-Siège. En attendant, les évêques des Eglises catholiques de Terre Sainte ont le choix de commencer l’expérience dès 2013. C’est le cas du Patriarcat latin de Jérusalem.

Suite à une directive de l’Assemblée des Ordinaires Catholiques de Terre Sainte (AOCTS), cette décision marque le signe d’un pas concret dans l’œcuménisme. Elle émane aussi d’une pression de la part des fidèles. De fait, nombreuses sont les familles chrétiennes en Terre Sainte qui sont issues de mariages mixtes entre catholiques, orthodoxes et protestants. Beaucoup de leurs membres ne pouvaient pas fêter Pâques le même jour puisque les catholiques suivent le calendrier grégorien et les orthodoxes, le julien. Le Concile de Nicée établit que Pâques doit tomber le dimanche après la pleine lune qui suit l’équinoxe du printemps. Le calendrier grégorien a été conçu au XVème siècle pour corriger la dérive séculaire du calendrier julien alors en usage. Certaines églises orthodoxes n’ont pas adopté la réforme du calendrier initiée par le Pape catholique Grégoire XIII en 1582. Elles utilisent donc encore le calendrier julien. D’où le décalage.

Qui dit unification dit ajustements

Dans le diocèse du Patriarcat latin, la Jordanie, Chypre et une grande majorité de la Palestine avaient déjà tenté auparavant l’expérience de l’unification des dates sur le calendrier julien. Avec succès. La nouveauté concerne principalement les paroisses du Patriarcat qui se trouvent en Israël. Au global pour Pâques 2013, la majorité des Eglises catholiques devraient se joindre à cette décision et célébrer Pâques le 5 mai. Exceptions faites à Jérusalem et dans la région de Bethléem en raison du Statu Quo.....SUITE Zenit


Commentaires (6)
1. Vladimir le 17/10/2012 23:45
Syrie : vers une même date de Pâques pour catholiques et orthodoxes

ROME, mercredi 17 octobre 2012 (ZENIT.org) – Les chrétiens de Syrie « demandent humblement qu’une solution soit trouvée face au profond problème » des dates de Pâques chez les catholiques et orthodoxes : c’est ce qu’a déclaré M. Riad Sargi, président de la Société de Saint-Vincent-de-Paul à Damas, auditionné pour la 13e congrégation générale du synode, le 17 octobre 2012 au matin.

« Très Saint-Père, a-t-il dit, nous représentons une minorité dans notre pays et nous avons deux fêtes de Pâques » : en 2013, la fête aura lieu avec 5 semaines de différence entre catholiques (31 mars) et orthodoxes (5 mai).

« Cette situation met mal à l’aise les chrétiens et nombreux sont ceux qui se sentent coupables face au Christ ressuscité », a déploré M. Sargi. C’est pourquoi « nous demandons humblement qu’une solution soit trouvée face à ce profond problème entre notre Église et les Églises orthodoxes », a-t-il ajouté.

Récemment, un décret approuvé par le Saint-Siège a annoncé l’adoption de la date du calendrier julien (des orthodoxes) par les catholiques de rite oriental et latin des diocèses de Terre Sainte, dans deux ans. Le Patriarcat latin de Jérusalem commencera dès 2013 (cf. Zenit du 16 octobre 2012).

Le président de la Société de Saint-Vincent-de-Paul a par ailleurs concentré son intervention sur la question de l’éducation des enfants et des jeunes à la foi.

Afin de les « nourrir de de l’Évangile, du catéchisme, et des enseignements du christianisme », il a suggéré de « trouver des méthodes qui puissent attirer les filles et les garçons », notamment grâce à « une technologie d’avant-garde: à travers les médias, les ordinateurs et les derniers systèmes de communication ».

La présentation du lieu de culte est aussi à considérer : on ne peut « les obliger à venir à l’église », a-t-il fait observer, par conséquent il faut « trouver des moyens pour les encourager à venir à l’église à travers la création d’une atmosphère qui soit pleine de joie et de grâce ».

Pour tout cela, les évêques et les prêtres sont invités à « coopérer avec les adultes dans leurs paroisses et dans leurs diocèses ».

On se souvient peut-être que les jeunes chrétiens de Syrie – de différentes dénominations – avaient fait cette demande ensemble à Jean-Paul II, lors de son pèlerinage jubilaire sur les pas de saint Paul, en mai 2001.

C’est aussi pour cette unification de la date de Pâques que prient depuis des décennies Myrna Nazzour, mystique, grecque-catholique, et son mari, Nicolas, grec-orthodoxe, et leurs enfants, leurs amis, à Soufanieh (Damas).

Dans les familles mixtes, cela permettrait, notamment, aux enfants de fêter Pâques avec leurs deux parents, et avec les familles de leurs deux parents.
2. Dès 2013, catholiques et orthodoxes fêteront Pâques le même jour le 21/12/2012 13:40

Religion
Dès 2013, catholiques et orthodoxes fêteront Pâques le même jour

Le 5 mai 2013, c'est une communauté chrétienne enfin rassemblée qui célébrera la Résurrection de Jésus. C'est un petit pas pour l'œcuménisme en Terre Sainte... et un grand pas pour l'unité des chrétiens.
L'année prochaine, à l'initiative du patriarcat latin de Jérusalem, catholiques et orthodoxes fêteront Pâques le même jour - soit le 5 mai au lieu du 31 mars pour les premiers.

Depuis 1582, les catholiques vivent à l'heure du calendrier grégorien - adopté, comme son nom l'indique, par le pape Grégoire XIII. Quant aux orthodoxes, ils continuent pour la plupart d'observer le calendrier julien adopté sous le règne de Jules César (Ier siècle av. J.-C.).

Dans ces contrées où vécut le Christ, de nombreuses familles mixtes ne peuvent célébrer ensemble sa Résurrection. « L'Église catholique a donc décidé d'adopter, uniquement pour Pâques, le calendrier julien afin de permettre à ces familles de fêter la Résurrection ensemble », explique le F. Pierbattista Pizzaballa, custode de Terre sainte.

D'un commun accord, les villes saintes de Jérusalem et Bethléem fêteront toutefois Pâques en différé selon les calendriers habituels. Mais à partir de 2015, le patriarcat a l'intention d'adopter définitivement le calendrier julien
3. av aleksandr le 22/12/2012 00:31
Je me permets une brève intervention.

Cela dépend de la manière dont on lit les choses. Chez nous, nous lisons de droite à gauche (arabe, araméen, hébreu), le plus souvent, encore qu'évidemment il est notoire que le grec et le latin, comme le gheez, le copte l'arménien et, bien sûr, le slavon se lisent de gauche à droite. Encore que la tradition "boustréphédon" permettent d'alterner ces directions.

Est-ce une nouveauté "catholique" ou bien une initiative orthodoxe ou "orientale"? Cela fait belle lurette qu'en Jordanie, catholiques et orthodoxes ont pris l'habitude de se référer à la date du calendrier julien traditionnellement en usage dans le Patriarcat de Jérusalem. Nous sommes et restons sur ce calendrier. Mais il faut aussi prendre en compte, ce qui est rarement le cas dans les médias occidentaux, le fait que les Eglises pré-chalcédoniennes sont également alignées sur le calendrier julien.

Je trouverai particulièrement dommage de faire crorie qu'il yu ait là une décicion prise par telle ou telle Eglise en vue de se conformer aux usages locaux. Il est bien plus fructueux de noter que l'Eglise romaine catholique de rite latin (et les autres Eglises catholiques unies à Rome comme les Melkites, Syriens, Arméniens et sans doute les Maronites) se conforment pour l'année à venir et sans doute bien au-delà sur l'usage "oriental" qui prévaut dans la région.

Les Grecs - on le sait - sont passés au nouveau calendrier dit "Grégorien". Dans le Patriarcat de Jérusalem, ils sont passés à ce calendrier et comput traditionnel de l'Orient chrétien.

Il faut noter que ceci est le cas pour toutes les fêtes en Ukraine, non pas entre les Eglises catholiques latines et les communauéts arméniennes, mais en ce qui concerne le "rite byzantin" puisque les orthodoxes d'Ukraine (qui ont des juridictions pour l'instant antagonistes) et les grec-catholiques d'Ukraine (donc unis à Rome) ont adopté le calendrier julien traditionnel qui est en usage dans l'Eglise orthodoxe russe.

Toujours en Terre Sainte, on insiste souvent - pour des raisons de commodités mais souvent aussi en raison d'une réelle ignorance des traditions des Eglises que l'on "occidentalise" de manière presqu'automatique et même involontaire, sur la fête de Noël ou Nativité du 25 décembre. Localement, la véritable fête de la Nativité est indubitablement et sans parti pris au 6 et 7 janvier. Les fidèles "locaux" vont célébrer deux fois la Fête. Il reste cependant un élément cultuel, rituel, culturel indubitable. Il serait opportun et utile d'en préciser les origines et les motivations qui sont au-delà des séparations internes à l'historie de l'Eglise.

Je me permets d'ajouter ici le texte en anglais signé par les 13 représentants des communautés chrétiennes pour la fête de la Nativité 2012. La primauté d'honneur, comme à l'époque du saint Patriarche Sophronios de Jérusalem, revient à S.B. Théophilos III de Jérusalem et de tout la Palestine. L'histoire a donc bien un sens "hic et nunc".

The Christmas Message of the Heads of Churches of Jerusalem

And the Word became flesh and lived among us, and we have seen his glory, the glory as of a father’s only son, full of grace and truth. (John 1.14)

We, the Heads of the Churches of Jerusalem, bring you greetings of joy, peace, hope and love from the Land of the Nativity: the Joy and the peace of God that were announced by the heavenly host of Angels in the sky of Bethlehem, the Hope of salvation made possible through the Incarnation of the Word, His Love that was fully embodied, revealed and incarnated through the Babe of Bethlehem.
This was the essence of the message of the incarnation, which descended from on high and revealed the very nature of the Divine, the Holy and the Transcendent. It is through the incarnation of the Word of God that heaven and earth were reconciled and wedded together; it is through the incarnation of the Word that heaven and earth were united and made one, because God has dwelt among God’s people in flesh here on earth. We pray, with our Lord and Saviour, that the whole church may be one and Christians be united under the banner of the Prince of Peace.
Church Fathers taught us that the Word became human so that humans may become divine. Today, humans have the same challenge set before them, yet the only way to become divine is through becoming fully human, thus, human-becoming! This heavenly message is directed towards all of humanity, especially, where humanity is alienated from the divine presence from within, and is called to embody the Joy, Peace, Hope and Love of the Nativity and be able to share them with the whole world.
The message of Christmas is about bringing Joy to all those who mourn and grieve, and about bringing Peace to those who are oppressed and live under occupation and injustices. It is about bringing Hope to those who live without hope and are in despair, and about bringing Love where there is hatred and enmity, particularly to the unloved and the strangers. We especially hold up to God the children and those who are affected by violence and those who live as refugees, and for the end of intolerance, discrimination, and vandalism against all Holy Sites.
We pray at this time of our Christmas celebrations for the situations of conflict and distress throughout the Middle East. Especially, for the people of Syria and for the ending of violence and bloodshed. And here in the Holy Land, we pray that the "Two States" solution may bring peace, security, and reconciliation to both nations.
May there be peace in this region of the Middle East, and all people may see the love of God in face of the other. We hope and pray that all those in authority and their people may walk in the paths of peace and good will for the common good, thus our joy may be complete. Amen

+Patriarch Theophilos III, Greek Orthodox Patriarchate
+Patriarch Fouad Twal, Latin Patriarchate
+ Archbishop Aris Shirvanian, Locum Tenens of the Armenian Apostolic Orthodox Patriarchate
+Fr. Pierbattista Pizzaballa, ofm, Custos of the Holy Land
+Archbishop Anba Abraham, Coptic Orthodox Patriarchate, Jerusalem
+Archbishop Swerios Malki Murad, Syrian Orthodox Patriarchate
+Archbishop Joseph-Jules Zerey, Greek-Melkite-Catholic Patriarchate
+Archbishop Abouna Matthias, Ethiopian Orthodox Patriarchate
+Archbishop Mosa El-Hage, Maronite Patriarchal Exarchate
+Bishop Suheil Dawani, Episcopal Church of Jerusalem and the Middle East
+Bishop Munib Younan, Evangelical Lutheran Church in Jordan and the Holy Land
+Bishop Pierre Malki, Syrian Catholic Patriarchal Exarchate
+Bishop Joseph Antoine Kelekian, Armenian Catholic Patriarchal Exarchate (Christmas, 2012)


4. Vladimir le 22/12/2012 15:19
Bénissez-moi père Alexandre,

Si je comprends bien, pratiquement tous les Chrétiens de Terre Sainte (y compris les Catholiques orientaux et les Préchalcédoniens) fêtent Pâques selon le calendrier julien; la seule exception était le patriarcat latin qui rejoint ce calendrier à partir de 2013, sauf Jérusalem et Bethléem où ce ne sera possible qu'en 2015 "à cause du statu quo" (la date de 2014 est de toute façon commune).

Pour Noël cela me semble moins clair: le patriarcat orthodoxe de Jérusalem n'a pas adhéré au "julien réformé" en 1923 et le fête donc le 7 janvier. Je pense que le patriarcat latin doit le fêter le 25 décembre et les Arméniens le 6 janvier. Quels sont les fidèles qui "vont célébrer deux fois la Fête"? Les Catholiques orientaux que vous citez suivent-ils tous le calendrier julien (donc 7 janvier)? Les Préchalcédoniens le fêtent tous le 6 janvier?

Votre position vous permet d'être un observateur privilégié de toutes ces confessions et vos informations sot particulièrement intéressantes …
5. av aleksandr le 22/12/2012 17:13
Cher Vladimir,
Бог Благословит!

Merci pour votre réponse. Je suis désolé d'avoir posté mon mot hier en fin de soirée avec des coquilles si importantes! (sourires).

Je ne polémique jamais en ce qui concerne les relations inter-confessionnelles en Terre Sainte et il s'agit seulement d'un constat: ce ne sont pas les Eglises locales orientales orthodoxes (Eastern and Ancient orthodox) qui s'aligneront sur l'Eglise romaine, mais bien l'Eglise romaine qui simplement souscrit à une tradition pluri-séculaire de l'Eglise.

Localement, la fête de la Résurrection est effectivement suivie selon le calendrier de l'Eglise orthodoxe Mère de Jérusalem.

En ce qui concerne Noël/Nativité, la date traditionnelle de l'Eglise locale est le 6 et 7 janvier. les Arméniens célèbrent Noël et la Théophanie en un seul jour en Terre Sainte soit le 18 janvier, ce qui est une conséquence du "Status Quo" entre les Eglises et une application de la tradition arménienne à Bethléem et Jérusalem. Durant la nuit de la Nativité, l'église centrale de Bethléem est utilisée par l'Eglise orthodoxe de Jérusalem tandis que latéralement les Syriens-orthodoxes et les Coptes ont leurs offices. Donc oui, les "pré-Chalcédoniens" célèbrent à la même date que les Orthodoxes.

Le Patriarcat orthodoxe de Jérusalem n'a pas du tout adhéré au calendrier "renové".

Les Arabes sont les "natives" de l'Eglise locale. Ils sont en très grande majorité, historiquement et culturellement des fidèles de l'Orient, la plupart des orthodoxes qui, pour diverses raisons, se sont rapprochés d'autres confessions occidentales. Il sont surtout "de l'Eglise". Ils sont très "souples" et comme le 25 décembre est une date quasi internationale (bien que souvent soumise à une forme de sécularisation), beaucoup vont célébrer Noël le 25 décembre et - disons ! - la Nativité le 6 et le 7 janvier... !

D'une certaine façon, cela signifie que l'Eglise romaine reconnaît la "vénérable tradition des Eglises d'Orient" (Benoît XIV... bien avant Vatican II). patience,

Bon Carême et toutes mes prières et amitiés en Christ,
archiprêtre Alexander Winogradsky Frenkel
6. Vladimir le 22/12/2012 18:31
Merci père Alexandre, c'est plus clair.

Notons que les Arméniens de Jérusalem suivent donc le calendrier julien et célèbrent Noël le 18 janvier alors qu'ici, à Lyon, l'Eglise Arménienne suivrait le calendrier grégorien et fêterait Noël le 6 janvier... J'écris au conditionnel car je n'ai pas trouvé confirmation de cette information.
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