1918, Messeigneurs  Andronik, archevêque de Perm, l’évêque Théophane, Basile, archevêque de Tchernigov, et leurs compagnons
Photo: L'archevêque Andronik Nikolsky avant d'être assassiné par les Bolchéviques à Perm.

Voici ce qu’a dit le père Touroukhanky à propos de la mort de l’archevêque de Perm Mgr Andronik :

« Comme j’ai été aumônier d’un régiment de l’armée sibérienne, j’eus l’occasion de parcourir assez longtemps les villes et les villages du diocèse de Perm, libérés à ce moment des bolcheviks et dont l’archevêque avait été Mgr Andronik. C’est lui qui m’avait autrefois ordonné prêtre, je m’efforçais de recueillir quelques renseignements concernant sa mort, sur laquelle couraient les bruits les plus divers et atroces. On disait surtout, dans l’Oural, qu’il aurait été enterré vivant, après avoir été conduit par la ville, les joues coupées et les yeux arrachés.

J’ai fini par tomber entre les mains des bolcheviks et on m’enferma dans la prison de Tobolsk. Parmi les détenus se trouvaient deux anciens tchékistes qui avaient à l’époque travaillé pour la Tcheka de Perm. Ils me dirent que l’archevêque Andronik avait été fusillé, sur la demande des ouvriers d’un faubourg de la ville, et enterré au bord de la route menant à la banlieue ouvrière ».

Etait-ce vrai ? On ne sait, car les tchékistes cherchaient souvent à présenter leurs actes passés sous un jour plus favorable ; parfois, au contraire, il les grossissaient, par bravade. J’eux l’occasion d’entendre à peu près le même récit d’un ancien communiste, qui fut chef de la police rouge de Tobolsk. Cet homme, un juif baptisé, devient plus tard un prêtre orthodoxe. Les communistes ne lui pardonnèrent pas sa « trahison » et le fusillèrent.

Lors du décret bolchevik séparant l’Eglise de l’Etat, Mgr Andronik avait émis de sévères critiques. Après la lecture, dans la cathédrale de Perm, de la déclaration faite à ce sujet par le concile local de Moscou, l’archevêque ordonna à l’archidiacre de prononcer un anathème contre les bolcheviks. Le résultat fut immédiat. Mgr Andronik et son évêque vicaire Théophane furent arrêtés sur place. L’archevêque fut mis à mort et son vicaire noyé dans la rivière Kama.

Quand le concile de Moscou apprit le martyre des deux évêques, il envoya à Perm une commission d’enquête dirigée par l’archevêque de Tchernigov Mgr Basile.
1918, Messeigneurs  Andronik, archevêque de Perm, l’évêque Théophane, Basile, archevêque de Tchernigov, et leurs compagnons

Le gouvernement soviétique qui, à l’époque, entretenait encore quelques rapports avec le concile, donna son accord et fournit même à la commission, un wagon spécial. Les recherches de la commission soulevèrent à Perm une vraie fureur parmi les communistes, et surtout parmi ceux qui étaient coupables de ces crimes. Ils prirent donc des mesures pour empêcher les résultats de l’enquête d’arriver à Moscou.

Lorsque la commission eut achevé ses travaux et que ses membres reprirent le chemin de Moscou, des soldats rouges, entre Perm et Viatka, firent l’assaut du wagon réservé dont ils tuèrent tous les occupants ; après quoi ils jetèrent leurs cadavres sur la voie.

Les corps de l’archevêque Basile et de ses compagnons furent enterrés par des paysans au noble cœur.

Des pèlerinages commencèrent bientôt sur les tombes des martyrs. Voyant cela, les bolcheviks déterrèrent ces restes et les brulèrent.
1918, Messeigneurs  Andronik, archevêque de Perm, l’évêque Théophane, Basile, archevêque de Tchernigov, et leurs compagnons

En août 1928 les journaux de Harbin se mirent à parler chaque jour de la maladie énigmatique d’un certain Lachkevitch, camarade-président des chemins de fer « Chine Orient » qui venait d’être amputé d’une jambe, sans qu’une seule goutte de sang n’ait coulé. La gangrène et le pus avaient déjà commencé et la pourriture gagnait don ventre et ses jambes.

Les docteurs qui ne quittaient pas Lachkevitch racontèrent au métropolite de Harbin, Mgr Méthode que le malade bougeait sans arrêt dans son lit, surtout après le coucher du soleil, en criant frénétiquement :

« Pourquoi te tiens-tu ici, Andronik ? Qu’est-ce que tu veux de moi ? Ce n’est pas moi qui t’as enterré ! On m’avait ordonné de le faire ! Reviens dans la forêt ! Ne m’écrase pas ! Vois-tu, je ne suis pas coupable… Le sang, le sang partout… Ne me torture pas ! »

Les infirmières, elles aussi, dirent que Lachkevitch qui mourait dans de terribles douleurs, se rappelait tout le temps un archevêque auquel il demandait pardon.

Lachkevitch, artisan teilleur, avait fait carrière dans la révolution. Il fut même, à un moment, commissaire principal de la police politique d’Irkoutsk et de sa région. Le récit de ces évènements fut publié en 1933 par le métropolite de Harbin mais après sa mort.

Source Archiprêtre Michel Polsky, « Les nouveaux martyrs de la terre russe », éditions « Résiac », 1976
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Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 3 Juillet 2021 à 01:31 | 0 commentaire | Permalien


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