Enfin un peu d'espoir de voir l'amour évangélique triompher parmi les orthodoxes, après toutes ces années sombres!
Après les attaques et les médisances envers l'Église russe, nous allons enfin voir un peu de paix revenir parmi les fidèles!
Oublions ce qui nous a séparés!
Pardonnons les offenses, afin que le Seigneur nous pardonne les nôtres!
Réjouissons-nous et rendons gloire à Dieu!

Qui ne se réjouirait ? Qui voudrait éteindre la mèche qui fume encore ? On se force à croire que cette concélébration eucharistique ne sera pas seulement un spectacle éphémère mais le prélude à une vie eucharistique concélébrée au fil des jours par les diocèses dans le pardon et l'émerveillement mutuel. On se force à croire que cet événement marque la volonté de considérer les autres églises d'abord comme des lieux où le Salut est proposé, et non comme des clans concurrents dont il faut combattre l'influence pour établir la sienne propre. On se force à croire que chacun, à la suite de cette concélébration, acceptera d'exposer clairement aux autres ce qu'il pense être son identité et sa vocation propre et de recevoir d'eux la confirmation ou les monitions nécessaires propres à lui faire quitter ses illusions - voire rectifier ses erreurs - et construire l'unité.
On se force à croire, vous dis-je...

Marie,
Si votre simplicité est rafraîchissante, votre tendance au quiétisme inquiète un peu. Certes, la solution au problème des relations inter-orthodoxes dépend de la volonté divine, mais aussi de nos actions concrètes. Il nous est demandé par le Seigneur de vivre en synergie avec Lui pour collaborer à son dessein. Encore faut-il en devenir capables par un constant travail sur soi qu'on appelle conversion, par un effort pour connaître et intérioriser, chacun à sa mesure, la tradition spirituelle, théologique, canonique, liturgique de l'Eglise orthodoxe et être guidé vers l'expérience de la charité à travers la prière et la contemplation. C'est ainsi que nous deviendrons un artisan de paix qui accueille l'autre tel qu'il est et non tel qu'il voudrait qu'il soit.
Notre foi, (qui est un don de Dieu accordé avant même notre baptême puisqu'elle le conditionne) est semblable à une graine appelée à grandir. La nôtre n'est pas plus grande que celle des apôtres qui, elle-même, n'était pas plus grosse qu'une graine de moutarde. C'est dire qu'elle est fragile et nécessite de notre part un effort de volonté. Nous ne sommes pas plus grands que Pierre qui, voyant le soulèvement des vagues lorsqu'il marchait sur la mer à l'appel de Jésus, commença à sombrer par manque de foi. Les vagues qui nous font craindre aujourd'hui et crier vers le Seigneur, c'est ce dont nous sommes quotidiennement informés à propos de l'Eglise orthodoxe dans le monde : l'immoralité, la concussion des plus hauts responsables de certaines églises, le détournement de l'argent des pauvres, la volonté de puissance qui bafoue les canons et la foi elle-même, l'utilisation ordinaire du mensonge, de faux en écriture, la multiplication (et pas seulement en France) des procès entre églises ou faits à l'Eglise par des particuliers, voire par des clercs ou des évêques destitués, l'adoption dans les relations entre églises des trucs et astuces de la politique politicienne mondaine, la créations de mini-sectes où les fidèles sont ligotés par les menaces ou les séductions d'un gourou (qu'il soit ecclésiastique ou non), les élections épiscopales tenues au nom de la Sobornost' mais en fait truquées ... j'en passe et des meilleures, si j'ose dire.
Ces vagues là mettent la foi à l'épreuve, chère Marie, et il est des heures où cette vertu a bien besoin de l'aide, au moins temporaire, de la volonté, ne serait-ce que pour bannir de la mémoire les turpitudes ci-dessus mentionnées. C'est pour cette raison que j'ai écrit que je me forçais à croire que cette concélébration inaugurerait une ère nouvelle de relations vraiment fraternelles entre les juridictions russes de notre pays, car je mesure assez (trop ?) les sacrifices que chacune d'elles doit faire pour pardonner et être pardonnée pour le passé et rétablir dans le présent une situation où elle n'existe plus contre les autres mais avec les autres et par elles. Je me force donc un peu en restant attentif à ce qui vient et en persévérant dans l'espérance. Pardonnez-moi.

@ Marie : Sage décision !

@Svetlana Milko: vous savez comme moi, que dans l'Otryhodoxie, c'est le Peuple de Dieu qui détient la Vérité que les évêques proclament. Le regretté André a en effet lancé une dynamique d'union qui s,est affirmé à sont enterrement. Le stage de chant, la commémoration de Sainte Geneviève des bois montrent que la dynamique continue. Si le Peuple de Dieu décide de continuer, les évêques suivront... Tout est entre nos mains selon la volonté du Seigneur!