".....Il faut mentionner que le processus de retour du clergé et des fidèles de différentes nationalités à leurs Églises-mères (comme dans le Patriarcat de Moscou et le Patriarcat de Serbie) a déjà commencé depuis longtemps et a montré que, par la responsabilité et la solidarité entre les peuples orthodoxes, les divisions historiques contingentes, fondées dans le passé sur des raisons politiques, peuvent être surmontées".

Le 11 février 2010, le Saint-Synode de l’Eglise orthodoxe roumaine à lancé un appel à l’unité de l’Eglise orthodoxe de Roumanie. Nous vous proposons ci-dessous la traduction du texte intégral de l’Eglise roumaine

Appel à l’unité et à la dignité roumaine de l’Eglise orthodoxe de Roumanie

Au début de l'année 2010, proclamée par le Saint Synode de l'Eglise orthodoxe roumaine année anniversaire de la foi orthodoxe et de l’autocéphalie roumaine, et à l’occasion du 125e anniversaire de l’obtention de l’autocéphalie par l'Église orthodoxe roumaine et du 85ème anniversaire de son élévation au rang de patriarcat, les hiérarques du Saint-Synode tendent la main et adressent un appel sincère à tous les clercs et à tous les fidèles orthodoxes roumains de l'étranger, qui se trouvent, sans bénédiction, dans d'autres Églises orthodoxes sœurs ou dans des structures ecclésiales non-canoniques, à rétablir leur communion directe avec leur Église-mère, sous la juridiction canonique du Saint-Synode de l'Église orthodoxe roumaine.


Les statuts de l'organisation et du fonctionnement de l'Église orthodoxe roumaine indiquant que « l’Eglise orthodoxe roumaine est l'Église du peuple roumain et englobe tous les chrétiens orthodoxes de Roumanie et les chrétiens orthodoxes roumains de l'étranger (art. 5) ; l'organisation canonique et pastorale des fidèles orthodoxes roumains hors de la Roumanie est assurée par le Saint Synode de l'Église orthodoxe roumaine (art. 8). Ce principe est pleinement cohérent avec la décision de la conférence pan-orthodoxe préconciliare à Chambésy-Suisse (6-13 juin 2009), qui stipule que chaque Église autocéphale a le droit de paître sa propre diaspora.

Les principes susmentionnés sont l’expression du devoir de l'Église orthodoxe roumaine et sont fondés sur le canon 16 du 1er concile œcuménique (325), qui énonce le principe selon lequel aucun diocèse n’est autorisé à recevoir en vertu de sa compétence des clercs et des fidèles orthodoxes, sans la bénédiction de l'Église (diocèse) à laquelle ils appartiennent.
À cet égard, il faut mentionner que le processus de retour du clergé et des fidèles de différentes nationalités à leurs Églises-mères (comme dans le Patriarcat de Moscou et le Patriarcat de Serbie) a déjà commencé depuis longtemps et a montré que, par la responsabilité et la solidarité entre les peuples orthodoxes, les divisions historiques contingentes, fondées dans le passé sur des raisons politiques, peuvent être surmontées.

Aujourd'hui, 20 ans après la chute du régime communiste en Europe orientale, alors que la Roumanie est maintenant membre de l'Union européenne et de l'OTAN, et dans le cadre d'une activité sans précédent de l'Église orthodoxe roumaine à l'étranger, grâce à la réorganisation et la création de nombreux diocèses à travers le monde, nous pensons qu'il n'y a pas plus de vraies raisons pour rejeter l'appel du Saint-Synode de l'Église orthodoxe roumaine à l'unité et à la communion orthodoxe roumaine.

Nous sommes convaincus que cette attitude de renouveau et de réconciliation orthodoxe roumaine permettra de consolider et d'intensifier le travail pastoral, missionnaire, social, philanthropique, culturel et éducatif du ministère de l'Église orthodoxe roumaine, partout dans le monde, en renforçant en même temps la dignité orthodoxe roumaine, en permettant à certains orthodoxes roumains de ne plus se considérer comme des « chercheurs d'ombres canoniques » parmi des étrangers.

Nous regrettons que, pour plusieurs raisons, certains de nos frères orthodoxes roumains, pendant le communisme, sont passés dans d'autres juridictions orthodoxes ; mais ce qui était compréhensible dans le passé est devenu injustifiable et regrettable dans l'époque actuelle, car cela équivaut à un éloignement des Roumains les uns des autres, menant jusqu’à à la division de l’Église. Confiants que notre appel à l'unité et la dignité orthodoxe roumaine sera reçu avec joie et sentiment de responsabilité, comme un désir de communion et de collaboration fraternelle, nous partageons avec tous notre plus grand respect et la bénédiction paternelle.

A Bucarest, le 11 février 2010.

Le président du Saint-Synode de l'Église orthodoxe roumaine, †Daniel, archevêque de Bucarest, métropolite de Valachie et Dobroudja, locum tenens du siège de Césarée de Cappadoce et patriarche de l'Église orthodoxe roumaine.

Source : site officiel de l'Eglise orthodoxe de Roumanie traduit du roumain pour Orthodoxie.com

Rédigé par l'équipe rédaction le 20 Mars 2010 à 08:05 | 63 commentaires | Permalien


Commentaires
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63.Posté par Vladimir. G: Roumanie: "Évaluation du phénomène de l’émigration et adoption de solutions pastorales et sociales proposées par les diocèses de Roumanie et de l’étranger" le 07/06/2015 17:48
Dans le relevé de décisions de la réunion du Saint-Synode de l’Église orthodoxe de Roumanie des 3 et 4 juillet 2015 nous relevons: "Évaluation du phénomène de l’émigration et adoption de solutions pastorales et sociales proposées par les diocèses de Roumanie et de l’étranger, avec pour but la diminution de l’impact négatif de ce phénomène sur les familles se trouvant dans cette situation dans le pays et à l’étranger."

Cela concerne clairement la diaspora roumaine et il sera intéressant de voir quelles en seront les conclusions...

http://patriarhia.ro/intensificarea-misiunii-sociale-si-apararea-unitatii-bisericesti-8065.html

62.Posté par irénée le 12/05/2011 21:32
@Vladimir
Nous sommes en effet d'accord...je n'ai moi-même parlé ne d'hérésie ni de phylétisme dans cette affaire.
Il y a simplement, et depuis longtemps, des problèmes de ce type avec nos frères roumains, en Palestine et ailleurs...

61.Posté par vladimir le 12/05/2011 19:26
Bien cher Irénée,
J'ai l'impression que nous sommes totalement d'accord sur le fond et je prie pour que ces différents soient résolus fraternellement dans l'amour...
Mais je pense aussi qu'il est irresponsable d'agiter les passions en jetant de grave accusations hors de propos. Je vous confirme que je considère aussi les actions roumaines comme inadéquates, mais je souligne qu'aucune instance responsable n'a employé de grands mots (phylétisme, hérésie) à leur encontre. Suivons donc cet exemple et pesons nos mots!
Le problème ecclésiologique le plus grave que pose actuellement le patriarcat de Bucarest me semblerait être la réactivation de la "Métropole de Béssarabie" et son expansion en Ukraine et jusqu'à Moscou (!). Ses diocèses sont en concurrence directe avec ceux de "la Métropole de Chişinău et de toute la Moldavie" (ou Église orthodoxe de Moldavie), rattachée canoniquement au Patriarcat de Moscou et le patriarcat de Moscou a parlé de schisme à ce propos ...

60.Posté par Irénée le 12/05/2011 16:35
@Vladimir,
Je ne conteste bien entendu pas la définition du phylétisme donnée par le concile de 1872 ! Je voulais simplement dire que je ne sais pas précisément si l'attitude ponctuelle de l'Eglise de Roumanie est à qualifier de phylétisme.
Souhaitons simplement une issue paisible à cette situation...

59.Posté par vladimir le 12/05/2011 11:49
Merci Daniel. Il donne de plus des détails: Bucarest a répondu en reconnaissant la juridiction de Jérusalem sur Jéricho et en demandant au patriarche de Jérusalem de reconnaitre cette construction et de donner sa bénédiction à son fonctionnement. Bucarest arguait qu'il était difficile de faire strictement respecter les frontières canoniques dans les conditions actuelles… J'en propose un article détaillé.

Précision pour Irénée: la définition que je donne du phylétisme est, sauf erreur, le texte du concile de 1872 que cite Olivier Clément. Vous auriez d'autres références? Car pour ma part je pense très important de ne pas galvauder mots et concepts en les employant à tort et à travers: les mots "hérésie", "philétisme", "canonique", sont ainsi trop souvent dénaturés au point qu'on en perd le sens!

58.Posté par Daniel le 11/05/2011 23:03
A noter que ce site russe évoque la situation :

http://www.pravmir.ru/ierusalimskij-patriarhat-razorval-evxaristicheskoe-obshhenie-s-rumynskoj-pravoslavnoj-cerkovyu/

57.Posté par Daniel le 11/05/2011 22:58
Effectivement, vu que le Patriarcat de Bucarest n'a pas encore réclamé d'exercer sa juridiction sur tous les Roumains du monde entier, ne l'accusons pas tout de suite de phylétisme. Mais au vu de cet épisode en Terre Sainte, de ses actions en Serbie, on peut légitimement s'inquiéter. Le plus déplorable et ridicule dans cet affaire est le caractère clairement non canonique de cette chose, alors que ce même patriarcat se dit canonique oubliant que la canonicité signifie aussi respecter les canons...Après l'affaire Corneanu où la communion uniate du Métropolite Nicolas (Corneanu) du Banat ne fut pas sanctionnée par les peines canoniques (la déposition) et lors de laquelle l'intéressé ne se rétracta pas vraiment, après la bénédiction commune des eaux de la Théophanie en Roumanie entre un évêque uniate et un évêque orthodoxe, l'Eglise de Roumanie dans sa version "Patriarche Daniel" affiche une image un rien inquiétante.

56.Posté par Fabre Daniel le 11/05/2011 20:04
cher Vladimir, je me range timidement à vos arguments quand vous appliquez la Charité qui ne soupçonne point le mal ....mais pour l'heure "expectative", je m'y range.
voici quand même à entendre du révérend père Archimandrite. Grigorios D. PAPATHOMAS qui fait une déclaration à écouter sur : orthodoxie.com du 04 mai 2011" RCF Nice : Le problème du culturalisme ecclésiastique (suite)"
bon oui bien sur, c'est clair qu' il est pro-constantinople...

55.Posté par irénée le 11/05/2011 19:58
La question ne me semble pas être d'abord s'il s'agit de phylétisme au sens défini par tel ou tel. Il s'agit en tout cas d'une attitude non conforme aux règles de l'Eglise orthodoxe, et dans ce sens la réaction de Jérusalem est bien compréhensible. Souhaitons maintenant une rapide issue à cette question.
Vladimir s'exprime un peu vite sur les relations entre Moscou ou l'ERHF et Jérusalem. Il n'y a pas eu ce type de problèmes, mais il y a eu bien d'autres difficultés tout au long du XXè siècle !
N'ayons pas non plus la mémoire trop courte, ou trop sélective...

54.Posté par vladimir le 11/05/2011 19:59
Bien cher Fabre Daniel,

Je suis très souvent d'accord avec vous, et même là nous ne sommes pas éloignés: un chat est un chat, pas un lion ou un tigre; et qualifier tout différend d'hérésie revient à ôter tout sens à ce mot (l'hérésie est le plus grave des pêchés, que ne peut laver même le sang des martyre). Les différents territoriaux ont empoisonné l'existence de l'Église depuis plus de 1000 ans: rappelez-vous les bagarres entre Rome et Constantinople au 1er millénaire, à propos de l'Illyrie ou de Ravenne ... On ne parlait pas de phylétisme pour autant! Et là il ne s'agit que d'une modeste église...

53.Posté par Fabre Daniel le 11/05/2011 18:26
cher Vladimir : c'est ce que je pensais, d'aucun refuse d'appeler un chat un chat...c'est commode, ainsi, nul ne pèche, car mon péché à moi n'était pas tel que celui plus que certain de mon prochain mêm si ce lui ressemble ! ...mais lui c'est pas moi !

52.Posté par vladimir le 11/05/2011 18:58
Bien cher Daniel,

Votre interprétation du phylétique ne correspond pas à celle du concile de 1872. Séraphim rappelle bien la situation: l'Église de Bulgarie (Patriarcat d'Ohrid, 927-1020) avait été absorbée par Constantinople après la conquête par l'empereur byzantin Basile II « Bulgaroctone » et était restée soumise à Constantinople sous les Turcs. S'appuyant sur l'insurrection d'avril 1876, qui donnera à la Bulgarie une indépendance relative en tant que principauté autonome dans l'empire Ottoman (traité de San Stefano, 3 mars 1878), l'Église de Bulgarie se proclame autocéphale et ce non seulement sur le territoire de la principauté autonome, mais aussi en Trace et à Constantinople, où il y avait tout un diocèse et où résidait le primat par décision des Ottoman (je rappelle que les autorité ottomanes nommaient les dignitaires Orthodoxes!). C'est cela que condamne le concile: "Le phylétisme, c'est-à-dire la distinction fondée sur la différence d'origine ethnique et de langue, et la revendication ou l'exercice de droits exclusifs de la part d'individus et de groupes de même pays et de même sang, peut avoir quelque fondement dans les états séculiers, mais il est étranger à notre propre ordre... Dans l'Église chrétienne, qui est une communion spirituelle destinée par son chef et son fondateur à comprendre toutes les nations dans l'unique fraternité du Christ, le phylétisme est quelque chose d'étranger et de totalement incompréhensible. La formation, dans un même lieu, d'Églises particulières fondées sur la race, ne recevant que les fidèles d'une même ethnie,... et dirigés par les seuls pasteurs de même race, comme le veulent les adeptes du phylétisme, est un événement sans précédent..."... Chaque Église ethnique cherchant ce qui lui est propre, le dogme de l'Église une, sainte, catholique et apostolique" reçoit un coup mortel. Si les choses sont ainsi - or elles le sont - le phylétisme se trouve en contradiction manifeste avec l'esprit et l'enseignement du Christ, et s'y oppose..." (1) Vous voyez bien qu'il ne s'agit pas d'une paroisse mais bien d'Églises complètes, de "la revendication ou l'exercice de droits exclusifs"... et ce n'est pas du tout cela que font les Roumains à Jérusalem.

Mais, pour ne pas relever de l'hérésie phylétiste, la situation semble bien en contradiction avec les canons et les règles ecclésiales, comme le souligne le communiqué du synode. Elle est d'autant plus surprenante que plusieurs établissements dépendant du patriarcat de Moscou et de l'Église hors frontières existent depuis plus d'un siècle à Jérusalem sans problème. Il ne s'agit donc, à mon sens, que d'une querelle de forme, les Roumains faisant preuve d'une obstination maladroite... Et je remarque que l'incident n'est mentionné dans aucun média russe...

(1) Source:

51.Posté par Daniel le 11/05/2011 15:45
L’article de M Rehbinder dit : « Ce concile déclara schismatiques les évêques de l'Eglise bulgare et condamna fermement le « phylétisme», c'est à dire la tendance à organiser l'Eglise en fonction du principe ethnique et non territorial. »

C’est bien évidemment le même cas en ce qui concerne l’affaire roumaine en terre sainte. Le principe territorial voudrait que la dite église dépende de l’évêque du lieu. Le principe ethnique est appliqué par les Roumains car les pèlerins étant roumains, ils nomment un prêtre roumain sans l’accord de l’évêque du lieu (alors que tout prêtre n’est qu’un délégué de l’évêque dans le diocèse de cet évêque), prêtre qui, je suppose commémore le patriarche de Roumanie. C’est bel et bien un principe ethnique (on pourrait aussi dire tribal, racial etc). Les Roumains n’en sont pas à leur premier coup d’essai avec une paroisse au Japon et en outre des paroisses en Serbie, toujours sur un critère ethnique, car les paroissiens sont roumains.

Cela est différent des problèmes du Saint Sépulcre qui concernent des églises qui ne sont pas en communion (arméniens, catholiques, orthodoxes etc).

50.Posté par vladimir le 11/05/2011 12:06
Ramenons les choses à leur juste valeur sans se jeter sur les grands mots utilisés à contresens: il n'est pas question de phylétisme (hérésie dont le sens a été clairement expliqué par Séraphim Rehbinder, cf. lien) mais de l'un de ces mini-conflits qui dégénèrent parfois en bastonnades à coup de cierges au tombeau du Seigneur... La position roumaine ouvrirait manifestement la voie à encore plus de confusion dans l'Orthodoxie, mais je suis persuadé que ce conflit ce réglera fraternellement.

Il sera intéressant de suivre la position du patriarcat de Moscou: il avait beaucoup œuvré à la résolution du conflit bulgare (reconnaissant l'autocéphalie bien avant Constantinople) et il est très engagé en Terre Sainte (encore plus avec le retour du métochion St Serge).

49.Posté par Irénée le 11/05/2011 10:01
Nous avons malheureusement trop peu d'informations sur cette affaire pour y voir clair. Mais c'est un bon exemple d'une mauvaise compréhension de l'ecclésiologie orthodoxe...
Et le cas Jérusalem est particulièrement intéressant, car sa situation particulière au coeur de l'histoire chrétienne a amené depuis toujours des chrétiens de toutes origines a venir y séjourner et s'y fixer.
Déjà dans la biographie de Saint Sabbas rédigée par Cyrille de Scythopolis, la question de cohabitation de chrétiens de différentes langues et cultures se posait dans le monastère. Ces problèmes ont été résolus avec sagesse, mais à aucun moment il n'a été question de créer des Eglises différentes !

48.Posté par Fabre Daniel le 11/05/2011 07:50
Il persiste et signe dans l'éthnophylètisme

le Patriarcat de Jérusalem rompt la communion avec le Patriarcat de Roumanie :
""

Le Patriarcat de Jérusalem a expliqué au Patriarcat de Roumanie que si son argument, selon lequel cette église a été construite pour les pèlerins roumains en Terre sainte était accepté, cela reviendrait à faire de la juridiction du Patriarcat de Jérusalem en champ libre pour la construction d'églises par toutes les Eglises orthodoxes, dont certaines ont déjà formulé une pareille demande.
Etant donné que, malgré cela, le Patriarcat de Roumanie n'a point manifesté la sensibilité ecclésiastique qui s'imposait, le Patriarcat de Jérusalem a frappé d'interdiction l'archimandrite Jérôme Cretsu, représentant du Patriarcat de Roumanie en Terre sainte, qui a pris cette initiative et l'a menée à terme. En outre, dans le but de rechercher une solution au problème, S.B. notre père et patriarche de Jérusalem, Théophile, a adressé une lettre à S.B. le patriarche de Roumanie, Daniel, dans laquelle toutes les données du problème et la position du Patriarcat de Jérusalem sont exposées en détail.

" "(dans Orthodoxie.com)
l'on pourrait dire que ce n'est pas tout à fait de l''ethnophylètisme surtout ceux qui le pratiquent....
mais bon, déjà quand on Modifie le canon 16 du 1er Concile œcuménique en date" du 11 février 2010; voir forum orthodoxe : " unité troublante " falsifié par ajout du mot fidèles orthodoxes in article : " du Appel à l’unité et à la dignité roumaine de l’Eglise orthodoxe de Roumanie"
« ……….Les principes susmentionnés sont l’expression du devoir de l'Église orthodoxe roumaine et sont fondés sur le canon 16 du 1er concile œcuménique (325), qui énonce le principe selon lequel aucun diocèse n’est autorisé à recevoir en vertu de sa compétence des clercs et des fidèles orthodoxes, sans la bénédiction de l'Église (diocèse) à laquelle ils appartiennent.
Récidive et de toute façon anticanonique comme la diaspora en occident entretenue par intérêt par toutes les églises mères.

FABRE



47.Posté par irénée le 10/05/2011 23:10
C'est une triste nouvelle pour l'Eglise orthodoxe, mais en même temps trés prévisible...Il y a des années que cette situation dure, et l'Eglise de Jérusalem a su se montrer très patiente !
Reste maintenant à attendre la réaction de nos frères roumains...

46.Posté par Daniel le 10/05/2011 18:44
Le phylétisme du Patriarcat de Roumanie vient d'engendrer une nouvelle conséquence grave : le patriarchat de Jérusalem vient de rompre la communion avec celui de Roumanie car voici que celui-ci opère depuis 10 ans une église et une auberge en terre sainte pour les pèlerins roumains, lieu qui dépend du patriarcat de Roumanie. Il faut rappeler que quel que soit son origine nationale, on dépend de l'évêque du lieu selon un principe territorial et que l'établissement d'une église et même d'une chapelle privée ne peut se faire sans son accord... Ceci est mettre en parallèle avec ces paroisses roumaines en Serbie sur une base purement ethnique... Si les orthodoxes étaient conséquents, ils devraient rappeler à l'ordre les Roumains comme ils le firent avec les Bulgares en 1872... Je note que cette situation dure en terre sainte depuis 20 ans : Jérusalem a été bien patient.

http://www.johnsanidopoulos.com/2011/05/patriarchate-of-jerusalem-has-severed.html

45.Posté par Tchetnik le 20/03/2010 19:26
Il est vrai que les églises qui furent autrefois construites par les Russes, avec le concours des Empereurs souvent rendent un bien meilleur service en conservant et honorant leur patrimoine de culture et d'histoire, ce d'autant plus qu'elles peuvent, par ce patrimoin, diffuser une vision authentique de L'Église et de son enseignement. Cela ne peut être que bénéfique pour tout Orthodoxe, y compris Français.

Simplement, il convient de ne pas en rester là. Et on peut trouver dommage que certaines paroisses Russes n,aient pas transmis à l'extérieur d'elles mêmes ce trésor qu'elles avaient si bien conservé par ailleurs.

44.Posté par Marie Genko le 19/03/2010 21:42

Après avoir lu vos commentaires à tous, je peux ajouter ceci:

Comme le dit si bien Daniel, si un paroissien n'est pas satisfait de sa paroisse, il peut la quitter!
Il y a une grande diversité de paroisses dans l'archevêché, certaines purement russophones.
Après avoir été dans plusieurs paroisses de l'archevêché, d'une façon générale, j'ai l'impression que les fidèles sont heureux dans leurs paroisses respectives.
Même dans la paroisse sans iconostase, à Nantes, il y a une véritable ambiance de prière!
Et si certaines paroisses souhaitent être francophones, cela n'est en rien de contraire à l'Orthodoxie!
Daniel a raison d'écrire que les paroissiens se trouvent très bien au sein de l'archevêché!
A titre personnel, je peux dire que j'ai toujours été heureuse au sein de l'archevêché, tant que celui-ci ne s'est pas lancé dans des litiges judiciaires pour conserver les églises construites par les Russes pour les Russes!
Il aurait été si simple et chrétien de s'entendre fraternellement pour partager ces églises!!!
Pour le fidèle ordinaire, cela lui est bien égal d'être sous l'omophore du patriarche de Constantinople ou de celui de Moscou!

Tout ce que demande le fidèle ordinaire est que l'Orthodoxie soit un exemple de paix!

J'ai arrêté mon abonnement au SOP (service orthodoxe de presse publié par la Fraternité) parce que les remarques insidieuses contre l'Église de Russie m'ont insupporté!
J'ai été choquée lors d'un colloque de deux jours, consacré au Père Alexandre Schmemann, en décembre 2008, que l'aspect de la contrition, chère à l'Orthodoxie, n'ait pas une seule fois été abordée!
Et j'ai été choquée que la création d'une Église Locale autocéphale en Europe occidentale ait été vantée comme ayant été la grande idée des théologiens, comme le Père Alexandre et ses amis!
J'ai aussi été choquée par les remarques désobligeantes de certains des intervenants au sujet de l'Église de Russie!
Car il faut tout de même appeler un chat, un chat, tout ce qui a pu être fait pour noircir l'image de l'Église russe a été mis en œuvre, par certains, dans l'archevêché!
Et vous savez tous, comme moi, à quel point les gens sont influençables....!

Triste ambiance à la rue Daru, où un paroissien chargé de collecter les offrandes, s'est récemment fait gratuitement insulté dans l'église pour la simple raison qu'il est en bons termes avec Victor Loupan!
Non moins triste de voir, après le procès de Biarritz, qu'une solution amiable a été refusée à plusieurs reprises par l'ACOR au sujet de l'église de Nice!

Il y a aussi beaucoup de vrai dans ce qu'écrit Pétia car, dans notre association cultuelle, nous voyons un afflux de nouveaux membres!
Ce qui me semble choquant, à moi personnellement, est que certaines personnes sont inscrites et votent dans plusieurs paroisses, ce qui ne devrait pas être autorisé!
Merci aussi à Pétia de rappeler que l'Église locale doit nécessairement passer par des regroupement au sein de son Église mère afin de prendre son autonomie!
Et enfin comme Pétia, je trouve affligeant de refuser le dialogue dans sa propre entité ecclésiale!
Puisse le Seigneur nous venir en aide et nous éclairer!







43.Posté par Daniel le 19/03/2010 21:26
@ Petia

Je vois ce que vous entendez par modification des rites... Quelques remarques. Concernant les traducions en français, il existe plusieurs traductions qui ne posent aucun problème pour un francophone qui les comprendra toutes. Cette situation n'est pas idéale mais il faudra bien passer par là avant d'avoir des traductions uniques car chacune des traductions a ses côtés positifs et négatifs passage par passage. L'adaptation musicale n'est pas non plus aisée et demande du travail car les langues n'ont pas la même intonation et le nombre de syllabes diffèrent. Le travail est en cours avec plus ou moins de bonheur également mais il prendra du temps... d'autant qu'il est fait bénévolement.

Vous citez les éléments suivants :

la disparition ou la réduction au stricte minimum des iconostases : cela ne me plait pas non plus mais reste à voir ce que l'on entend pas là.

le report des fêtes par commodité : oui par exemple célébrer telle fête le dimanche alors qu'elle tombe en semaine; ce n'est pas mon truc

les mariages le samedi : je n'aime pas mais cela dépasse le cadre de l'archevêché en France

les obsèques de personnes qui se font incinérer : l'incinératiion n'est pas une pratique orthodoxe mais j'ignore si une personne qui se fait incinérer est explicitement exclue des obsèques religieuses.

la réduction des offices au stricte minimum : qu'est-ce que le strict minimum?

la lecture de toutes les prières à voix haute : je pense que cela est le cas à Notre Dame Joie des Affligés (Patriarcat de Moscou); le Père Nicolas Lossky y est favorable.

Cela dit soyons réaliste : aucun endroit avec une praxis traditionnelle n'existe en France. Pour voir cela, il faut aller dans les vieux pays de tradition orthodoxe, la Géorgie par exemple, ou la Roumanie. Où voyez-vous des femmes voilées et se tenant dans la partie gauche de l'église en France? Pour ma part, quasiment nulle part. Cela fait belle lurette en France que l'orthodoxie a fait le choix de plaire au monde. L'archevêché est juste plus en avance et encore, il n'est pas seul dans ce cas.

42.Posté par Irénée le 19/03/2010 16:30
Merci à Daniel pour ses commentaires.
Je crains que les choses ne soient pas aussi simple...
Avec le point 1, pas de problème, si ce n'est l'existence de paroisses d'autres juridictions dans une région ou une ville donnée, et que la juridiction en question soit "meilleure" ce qui est loin d'être sûr.
Au point 2, oui, ce sont des associations cultuelles, mais qui le plus souvent sont, dans les statuts rattachés à une juridiction. Le changement ne dépend pas d'un simple vote en Assemblée...
D'accord avec le point 3
Pour revenir à ce qui a été écrit plus tôt ici, je me permet de préciser que la première paroisse francophone parisienne (ND Joie des Affligés) qui a été aussi pionnère dans de nombreuses innovations liturgiques et autres dépend du Patriarcat de Moscou depuis son origine. Attention donc à ne pas montrer du doigt une juridiction particulière comme étant à la base de tous les problèmes dont on parle ici.
Essayons de voir les choses d'une manière moins polémique et moins agressive...et aussi moins simpliste.

41.Posté par vladimir le 19/03/2010 15:59
Je suis heureux que Daniel et Irénée ont ramené un peu de bon sens dans ce débat. J'ai été baptisé à Daru, j'y ai passé 40 ans et je m'y suis marié comme ma feue grand-mère, mes parents et ma fille... En quittant paris j'ai été membre du conseil paroissial d'une paroisse Hors Frontières avant la réunification et je fais maintenant partie d'une paroisse qui a choisi majoritairement de passer à Moscou. Je suis d'accord avec Petia que les dernières élections de l'Archevêché n'ont pas été parfaitement représentatives, mais il est certain que Mgr Gabriel avait la majorité derrière lui en 2003 (mais le choix n'était pas aussi claire que le présente Daniel). Ce n'est peut-être plus le cas et il ne faut certainement pas quitter ce navire prestigieux mais essayer de reprendre le gouvernail. Une première bonne nouvelle a été la difficile élection de V. Loupan au conseil paroissial, mais il y a beaucoup de clercs et de laïcs que je respecte à Daru et je pense qu'ils peuvent comprendre où la raison, la conscience et la fidélité à nos aïeux qui ont crée ces paroisses doivent les conduire. Je rends hommage à tous ceux qui, comme Marie Genko, Larissa, Serge Rhebinder et d'autres luttent pour cela.
Puissent nos prières vous aider à faire triompher la raison!

40.Posté par PetiaS le 19/03/2010 15:44
@Daniel
Ce qui me semble affligeant, c'est de refuser un dialogue au sein même de sa propre entité ecclésiale.

Quand à l'expression, "retrouver ses racines" signifie retourner sous la l'omophore de l'église orthodoxe russe, celle la même d'ou sont issus les fondateurs de l'archevêché, celle la même qui a vu le retour de Mgr Euloge, enfin celle la même qui à souffert le plus de toute les divisions. Ce n'est pas une histoire ni de dates, ni d'époques, c'est un rapport filial entre une mère et sa fille. On doit au patriarcat de Constantinople d'avoir protéger l'archevêché pendant les troubles périodes du 20ème siècle, mais en aucun cas se soumettre temporairement à Constantinople ne veut dire appartenir définitivement à cette juridiction.

C'est tout de même un comble, tout dans notre diocèse (DARU) montre notre origine russe, les ornements,la même manière de célébrer, les mêmes motifs musicaux, l'architecture de nos églises. La CULTURE de notre entité (au sens culture d'entreprise) , qui si elle est devenue aujourd'hui comme se plait à dire Mgr Gabriel multiethnique, n'est en aucun cas un diocèse servant de foetus à une église locale.

Cela fut expliqué à maintes reprises : la création d'une église locale, indépendante de toute aspect national, doit obligatoirement passer par des regroupements au sein des églises mères. Quand ces dernières auront réussies à harmoniser les courants de pensées de leurs propres ouailles, alors elles s'assiront autour de la table et pourront toutes discuter de l'avenir. Or actuellement c'est le contraire qui se passe. On cherche à modifier la base pour influencer la hiérarchie.

Quand aux rites et aux adaptations auxquels je faisais référence, on peut citer la disparitions ou la réduction au stricte minimum des iconostases pour satisfaire la curiosité et le matérialisme des fidèles, les 1001 façons de célébrer dans chacune des églises de l'archevêché, l'emploi de 2 calendriers, le report des fêtes par commodités, le manque total d'harmonisation des les textes liturgiques employés, les mariages le samedi, les obsèques de personnes qui se font incinérer, la réduction des offices au stricte minimum, la lecture de toutes les prières à voix haute, des adaptations musicales erronnées, plusieurs traductions pour un même texte, etc... je peux vous en dire encore beaucoup. Comment voulez vous que les fidèles s'y retrouvent.

Trouvez vous normal la célébration d'un mariage pendant l'un des 4 carêmes de l'année liturgique, les mardis, les jeudis ou les samedis par pure convenance pécuniaire ou pour ne pas vexer les gens?

Ce n'est pas ce genre de diversité qui forme la richesse de l'archevêché, au contraire elle va contre l'unité de tous. Certes les Boulgakoff, Schmemann, Men et autres peuvent servir de référence, mais il y en à bien d'autres. J'ai l'impression que la mise en avant systématique de ces penseurs est une sorte d'alibi et que l'archevêché soit le cobaye de leurs expériences respectives. C'est triste.

Si comme le dit plus haut Daniel à juste titre toutes les dernières élections se sont passées correctement dans le sens de la politique de l'archevêque, posez vous les questions de savoir pourquoi ?

Que ceux qui souhaitent modifier, modernier ou adapter ce qui leur à été transmis par leurs prédécesseurs, se mettent à CREER, A COMPOSER et enfin à iINVENTER une tradition qui leur est PROPRE.

39.Posté par Daniel le 19/03/2010 15:25
@ Petia

Pourriez-vous expliciter dans quelle mesure "L'archevêché à choisi la voix du modernisme en adaptant ses rites et dogmes à l'évolution de la société contemporaine et il en adviendra la même chose que ce qu'il est advenu avec la pauvre église catholique après Vatican II et le concile de Trente. " (je vous cite).

En quoi l'archevêché a-t-il abandonné les dogmes (la foi) orthodoxe? En quoi ont-ils une foi non orthodoxe? Je ne vois pas en quoi la foi de l'archevêché diffère de celle du Patriarcat de Moscou, et même sur un sujet sensible à mes yeux comme l'oecuménisme, Constantinople et Moscou sont sur la même ligne. Peut-être avez-vous été excessif?

38.Posté par Tchetnik le 19/03/2010 15:17
@Irénée

le problème du marigot parisien est que, pour être très petit à l'échelle du monde Chrétien Orthodoxe (passé et présent), il n'en est pas moins très influent, ce jusque dans les séminaires d'Amérique du Nord, où sa présence semble peu légitime et pertinente pourtant.

Ensuite, nous ne voyons pas un complot façon "Sages du Shambala" mais une action pernicieuse menée par un groupe de "théologiens" ayant des visions et des buts communs et mettant en commun leurs moyens intellectuels et médiatiques pour vérouiller l'ensemble de l'Église en France. Les liens entre ces "théologiens" et certaines officines philosophiques mondaines ont été largement démontrés de par le passé.

Les résultats sont là, l'église Orthodoxe en France, toute juridiction confondue, offre un visage, un enseignement, une attitude fondamentalement différentes de ce que la grande Église du Christ a pu montrer au cours des siècles et qui est encore vécu dans les pays qui sont traditionnellement restés Orthodoxes (C'est là que je rejoins en partie Marie dans sa défense de la légitimité des Russes sur les églises qu'ils ont fondées, à condition que cela ne deviennen pas exclusif).

Quel point commun entre un théologien de Paris complaisant et moderniste et un P. Dimitri Smirnoff dont l'exercice de la Charité, aussi discret que bien réel, n'est égalé que par sa volonté de fidélité et d'exigence?

Pour que l'Église accomplisse Sa mission de transmission de la grace et de la vérité, encore faut-il que ceux qui ont reçu une Grace et une légitimité particulière à jouer un rôle de pasteur comprennent qu'ils ne sont ni des politiciens ni des diplomates et que leur Job est de dire la vérité aux gens. Même si elle ne plait pas. Encore faut il pour cela un courage qui manque à beaucoup de prêtres pantoufflards et d'évêques complaisants.

37.Posté par Daniel le 19/03/2010 13:56
En tant qu'observateur extérieur, il me semble que divers niveaux méritent d'être pris en compte.

1° Le niveau individuel : tout paroissien de l'Archevêché mécontent peut quitter sa paroisse et rejoindre une autre paroisse

2° Le niveau paroissial : une paroisse est légalement une association cultuelle : à ce titre, par un vote, une association cultuelle et de facto une paroisse peut quitter un diocèse comme elle l'entend et voter de rejoindre une autre église, comme cela a déjà été le cas. Si les paroisses de l'Archevêché ne le font pas en masse, c'est parce que les paroissiens se trouvent très bien au sein de l'Archevêché. A défaut, des assemblées extraordinaires seraient convoquées et les paroisses de l'Archevêché quitterait le navire une à une, en masse. Cette possibilité pour une paroisse de se rattacher à qui elle veut (et même à une juridiction hors AEOF comme on l'a vu à Marseille) fait qu'une décision d'un évêque de rejoindre telle ou telle juridiction peut rester sans effet si les paroisses ne suivent pas. Pour l'heure, même si l'archevêque Gabriel décidait de lui-même de rejoindre telle ou telle église et notamment le Patriarcat de Moscou, le gros de ses paroisses ne suivrait pas car les paroissiens y sont en majorité hostiles.

3° Au niveau de l'Archevêché : j'ignore comment il est gouverné mais il apparaît qu'il élit son archevêque, élection ensuite confirmée par le patriarcat de Constantinople. Lors de la dernière élection, le candidat le plus susceptible de vouloir un retour au Patriarcat de Moscou a été battu par l'Archevêque Gabriel

Il faut donc conclure de tout cela que la majorité des fidèles de l'Archevêché sont hostiles un retour au sein du Patriarcat de Moscou. Ce retour ne peut être envisagé sans leur accord, sous peine de troubles encore plus grands, de même que la réunification entre hors-frontière et Patriarcat de Moscou n'a été possible que très récemment quand les esprits des fidèles étaient mûrs pour cela des deux côtés.

36.Posté par Irénée le 19/03/2010 12:17
Permettez-moi de trouver ce dernier commentaire particulièrement affligeant...
On a l'impression d'un complot de longue date, mais on ne connaît ni les comploteurs ni les buts, ni les moyens...
Quant aux expressions toutes faites comme "retrouver vos racines" ou autres, de quoi palo t'on ? de la Russie de 1930, 1890, 1820 ou 1740 ? ce n'est pas exactement la même chose...
De quelle adaptation des rites et des dogmes parlez-vous ? Soyons précis...
Quand à voir la main invisible de la Fraternité (ou de l'école de Paris) partout, c'est un peu simpliste et réducteur... Savez-vous simplement qui en est membre et qui n'en est pas ?
Excusez-moi de devoir dire que tout cela m'attriste infiniment, nous avons tous le droit, et le devoir de vigilance, mais soyons un peu honnêtes et sérieux...et oublions ces complots d'opérette de mauvais goût !
Intéressons-nous à la vie de l'Eglise, des Eglises orthodoxes, et sortons un peu du marigot parisien...

35.Posté par Marie Genko le 19/03/2010 10:52

Cher Pétia,

Je ne veux pas abandonner l'église dans laquelle se sont mariés mes parents, dans laquelle je me suis mariée moi-même!
Cette église, qui a été le témoin de toutes mes joies et de toutes mes larmes!
Je veux croire à la conversion des âmes et au miracle du retour de l'archevêché à un orthodoxie pure et sans tâche!
Je veux croire à l'amour entre les orthodoxes et à la réconciliation des juridictions russes!
Et toutes les juridictions russes sont appelées à s'aimer entre elles, n'en déplaise aux diviseurs et aux modernistes!
J'ai presque le sentiment que si j'abandonnais mon archevêché et ma paroisse cela serait un réel "ABANDON" de ma part au sens propre de ce terme!
Est-il possible d'abandonner volontairement tout ce qu'on aime?
Il me semble au contraire qu'il faut se battre jusqu'à la limite de ses forces pour témoigner de l'amour souhaité par Notre Seigneur entre ses enfants!


34.Posté par PetiaS le 19/03/2010 09:47
@Larissa
@Marie
Il est clair que le torpillage des paroisses à commencé de longues date et malheureusement, la prochaine assemblée de Daru sera dévouée aux éminences grises de l'archevêque tout comme cela fut le cas lors de TOUTES les assemblées qui suivirent l'élection de Mgr Gabriel en 2003, il y a 7 ans déja. Il n'y aura rien à attendre et ils prendront leurs décisions sans la moindre opposition . Les quelques paroisses russophones qui restent ne se comptent plus que sur les doigts d'UNE seule main en région parisienne et mêmes ces dernières dont muselée donc elles n'auront aucun poid dans les délibérations. Quasiment partout ailleurs les penseurs communistes convertis à la foi, fondateurs de la fraternité ( merci Marie pour cette excellente expression) ont accomplis leur travail.

Que faire ? Le choix est cornélien ; Il ne faut pas s'y méprendre : chères Marie, Larissa et les autres, si vous voulez retrouver vos racines, revenir à la foi de nos aïeux, il ne faut plus compter 'saur miracle!) sur l'union de l'archevêché avec son église mère ou avec l'ERHF.

Il faut abandonner le navire avant qu'il ne coule pas. Certes abandonner les églises construites par nos grands parents est très difficile, mais pour eux tout ceci était temporaire, ils étaient assis sur leur valise. Alors aujourd'hui Marie, rendons leur hommage, prennons nos valises et sans physiquement pouvoir rentrer en Russie, rejoignons un a un l'église mère. Laissons, même si cela est difficile, l'archevêché suivre la voix qu'il s'est tracé. L'archevêché à choisi la voix du modernisme en adaptant ses rites et dogmes à l'évolution de la société contemporaine et il en adviendra la même chose que ce qui est advenue avec la pauvre église catholique après Vatican II et le concile de Trente.

33.Posté par Larissa le 18/03/2010 20:50
Cher tous,
Je me suis laissée dire que la récente réunion de l'organisation paroisse Saint Serge appelée à élire des délégués au Daru a été préparée et conduite selon les meilleurs canons de la nomenklatoura : manipulations par les bons soins personels du secrétaire général des permissions d'enregistrements, candidatures parachutées, vôte piloté... La conciliarité telle qu'en général pratiquées par les assemblées ecclésiales relevait des méthodes du carefour du colonel Fabien! Les prescriptions du concile de 1917-1918 ont été altérées dans l'esprit du centralisme démocratique.
Est-ce que l'assemblée Daru sera tout aussi univoque et non plurielle?
@ Marie,Tchetnik, quelle démarche proposez-vous?

32.Posté par Marie Genko le 18/03/2010 20:14
Cher Tchetnik,

Et que croyez-vous que je fasse depuis 2003?
Rassurez-vous! J'écris autant que me le permettent mes obligations envers ma grande famille!
et ceci sur deux blogs orthodoxes!
J'ai écrit plusieurs lettres personnelles au Père Boris Bobrinskoy, et plusieurs aussi à notre archevêque Gabriel.
Dès que je le peux, je témoigne en faveur de l'Église de Russie et j'essaye de convaincre qu'il serait grand temps de refaire l'unité de l'archevêché avec l'Église russe Hors Frontières!
Unité qui ne se serait jamais rompue si l'archevêché n'avait, dès sa fondation, été noyauté par des penseurs communistes, convertis à la foi, peut-être mais certainement pas à une orthodoxie véritable! Une orthodoxie telle que nous l'ont transmise nos ancêtres et les grands Saints russes.
Et grâce au Ciel, vous pouvez constater sur ce blog et sur celui d'"Orthodoxierusseoccident" que je ne suis pas la seule à réagir!
Nous sommes nombreux, et si je ne suis moi qu'une fidèle tout à fait ordinaire, il y a des personnes plus compétentes que moi qui se sont elles aussi mises à l'ouvrage!
Simplement, un esprit conventionnel, la sottise et l'aveuglement règnent aussi parmi les fidèles...
Et notre archevêque Gabriel ne semble pas,du moins pour le moment, en position d'affirmer une autorité quelconque sur les penseurs de la Fraternité qui font la loi dans notre archevêché!
Pour ce qui est de l'institut Saint Serge, Le Père Nicolas Cernokrack, en plus d'être un excellent prêtre, est un homme de paix!
Et si l'institut Saint Serge existe encore, c'est certainement à lui que nous le devons.
Je suis persuadée qu'il fait tout ce qui est en son pouvoir pour transmettre aux étudiants une orthodoxie pure et traditionnelle!
Par ailleurs, je veux vous rappeler que l'Église Hors Frontières a aussi des paroisses sur le sol de France. Et je peux vous assurer que celle que je connais, celle de Meudon, est complètement traditionnelle et certainement ni mondaine, ni moderniste!
Enfin je vous remercie de vous être donné la peine d'écrire un aussi long message!
Je vous souhaite une bonne fin de carême.

Marie


31.Posté par Tchetnik le 18/03/2010 15:35
Mgr Gabriel n,est peut-être pas à s place en tant qu'évêque pour des raisons X et Y. C'est un problème réel qui se traduit par une dureté de comportement extrème à l'égard de certains et une (auto) complaisance non moins extrème à l'égard d'autres, dont les comportements sont pourtant réellement antichrétiens et opposés de façon caractérisée aux canons de l'Église.

Vous avez raison de dénoncer le fait mais, à la rigueur, ce n'est pas le sujet.

D'abord parce que tant que l'Église sera présente sur terre, elle sera en butte à la nature déchue des hommes. Mais un Judas n'annule pas les 11 autres Apôtres, ni même le Christ. Les imperfections des hommes, peu nouvelles, n'enlèvent rien à la vérité de l'Église ni à sa légitimité.

Ensuite parce que Saint Paul n'a pas attendu que les Chrétiens d'Antioche ou de Jerusalem soient tous parfaits avant d'aller évangéliser les Corinthiens ou les métèques d'Asie Mineure. L'essentiel est que le prêtre ou l'Évêque qui ont reçu de l'Église une Grace particulière, donc une certaine légitimité, pour transmettre la Vérité le fassent avec Honneur et Fidélité., même si tous les membres de leurs juridictions ne sont hélas pas au niveau spirituel qu'ils auraient dû atteindre.
Encore une fois,il ne sert à rien de parler d'"Amour" sans parler d'abord de la Vérité et de la fidélité inconditionnelle à cette dernière. un tel "Amour" ne peut être que bluette sentimentale et auto idolatrie.

Enfin parce que tous les evêques de MK qui ont été envoyés en France n'ont pas toujours été des modèles de vertu non plus.

Quand Saint Innocent Veniaminov a évangélisé les Aléoutes, tous les Russes de Sitka n'étaient pas de parfaits Chrétiens, il s'en faut de beaucoup. Cela ne l'a pas empêché d'aller de l'avant dans sa mission de transmission de la Vérité envers les populations qui ne la connaissaient pas.

Et il le fit comme un vrai missionnaire, avec honneur, fidélité, dévouement, justice et courage.

Si on attend içi aux Amériques que tous les Grecs appartenant aux évéchés de Toronto ou de New York soient tous de parfaits Chrétiens avant d'aller porter la bonne Nouvelle aux Français ou aux Anglais, on peut toujours attendre. Parce qu'il y a vraiment au sein de ces communautés une absence de catéchèse qui leur a totalement fairt oublier la réalité de l'Église et de Sa mission, pour transformer les paroisses en stands de bougatsa, en clubs ethniques dans lesquels ils ont reproduit une société népotiste et clientéliste de type maffieux, qu'ils placent au dessus de la hiérarchie de l'Église, et de l'Église elle même, ramenée au rang de simple activité culturelle (et encore....).
Mais l'un n'a jamais empêché l'autre. Le manque de Christianisme dans les comportements des ouailles d'origine n'a jamais empêché la mission dans des peuples nouveaux. Bien au contraire dirais-je.

Le problème de votre archévéché ets qu'il est gangrèné par de nombreuses officines qui en remettent en cause la Tradition et l'enseignement pour en faire complètement autre chose, selon des critères philosophiques et mondains qui ne sont pas, et n'ont jamais été ceux de l'Église. Mais ce problème n'est pas un monopole chez vous. il touche l'ensemble des juridictions Orthodoxes en france. Ce car dès le départ, les grosses têtes qui réimplantèrent l'Église en france , en particulier Russes, le firent dans une perspective moderniste, réformiste, au nom de bon sentiments dont l'enfer est pavé, en instrumentalisant une notion de "Charité" au nom de la quelle ils relativisèrent l'existence de la Vérité et de ses exigences morales.
Ils ramènet l'Église au rang de club social, de meeting politique très sentimental et chic.

Si vous souhaitez vous débarasser de ces imposteurs, sans doute est il déjà nécessaire de ne plsu cautionner leurs vecteurs de pensée (instituts, médias...) qu,ils ont complètement vérouillés. Et de réaliser vous même une oeuvre missionnaire auprès des personnes éventuellement intéressées par le Christianisme Orthodoxe, en leur indiquant ce qui est réellement représentatif et légitime, de ce qui ne l'est pas. Ce afin que leur bonne foi ne soit pas surprise. Une telle desintoxication sera très longue, j'en conviens. mais autant la commencer.

30.Posté par Marie Genko le 17/03/2010 10:10

Cher Tchetnik,

VOUS PARLEZ D'OR!

Mais dans l'immédiat, quelle solution préconisez-vous pour mettre fin à la dictature de la "Fraternité" dans l'archevêché russe d'Europe occidentale?

Quelle démarche pour obtenir la paix ecclésiale au sein de la diaspora?

Personnellement, je ne vois que l'intervention de l'Esprit Saint, car depuis la disparition de l'Archevêque Serge de bienheureuse mémoire, en 2003, nous avons que querelles et litiges au sein de l'archevêché!

Querelles, qui mettent chaque jour un peu plus en évidence l'autoritarisme de certains au mépris des autres!

Malgré toute sa bonne volonté, notre archevêque Gabriel ne parvient pas à ramener à un esprit de charité en Christ certains de ses fidèles!
Ceux là même qui l'empêchent de concélébrer avec les prélats de l'Église de Russie.
Comme nous avons pu le constater dernièrement lors de l'invitation décommandée d'une concélébration avec le métropolite Hilarion.

Si vous avez une solution à notre problème, elle est la bienvenue et nous vous en serons tous infiniment gré!

29.Posté par Tchetnik le 16/03/2010 17:20
Le premier problème des paroisses francophones est que personne, aucun évêque ne s'occupe d'elles sérieusement. Les évêques s'occupent plus de leurs ouailles ethniques que des indigènes locaux, ce au mépris de la mission fondamentale de l'Église.

Le second problème des paroisses francophones en France étant aussi qu'elles ont eu de très mauvais maitres qui leur ont enseigné une théologie moderniste et spéculative qui n'a rien à voir avec les enseignements et la Weltanschauung de l'Église Orthodoxe. Beaucoup de Français le comprennent et se séparent de ces groupes ayant pignon officiel sur rue mais peu fiables dans leur représentativité et leur légitimité réelles.
Ces couacs ne diminuent en rien la légitimité d'un Christianisme Orthodoxe de langue (et plus tard, quand les choses seront plus claires, de patrimoine) française. Mais encore faut il donner à ces paroisses des guides qui ont appris le Christianisme Orthodoxe à des sources fiables et authentiques, et qui n'ont pas tout réinventé de toute pièce en amalgamant la foi Chrétienne avec des idéologies philosophiques mondaines, extérieures, voire fondamentalement antichrétiennes.

Là, je suis d'accord avec l'idée du maintien de cultures qui restent imprégnées par une certaine authenticité de vie Chrétienne et par les séjours dans les pays qui ont conservé de la façon la plus intègre possible la foi Orthodoxes et les réponses qu'elle apporte aux enjeux humains.

Cependant, les Russes ou Roumains ou autres doivent avoir la courtoisie de reconnaitre d'une part le pays dans lequel ils sont hébergés, avec son patrimoine Orthodoxe (il ne s'agit pas encore une fois d,amalganer les héritages ou de confondre Latin et Catholique), et d'accomplir ce que Dieu attend de Son Église et de Ses hommes aux endroits où Il les a plaçés. EN l'occurence "Des Nations faire des disciples".

Ce dans une Charité qui n'est pas complaisance sentimentale mais ne saurait exister sans fidélité à la Vérité et à ses exigences.

28.Posté par Marie Genko le 16/03/2010 08:50

Je voudrais ajouter à mon commentaire précédent, que si l'Occident a bien été orthodoxe durant mille ans, nous ne pouvons pas agir comme si le schisme n'avait jamais existé!
Et pour les orthodoxes français il serait en tous cas prématuré de revenir en arrière à des rites et des usages qui n'ont plus cours depuis mille ans!
Tchetnik a raison lorsqu'il écrit:
"L'Église ne peut limiter son travail à la défense d'une culture.."
Ce qui ne veut absolument pas dire que nous devions procéder à des changements drastiques du jour au lendemain, au nom de l'Orthodoxie de la Gaule!
Nous devons agir, non avec des concessions hypocrites vis à vis des Catholiques, mais avec un langage positif en laissant le maximum de chemins ouvert pour une future réconciliation.
Car ce qui importe en définitive, c'est la conversion de tous les chrétiens à la vérité de la foi orthodoxe.
Et cette Vérité, seul l'exemple en est un véritable témoignage!
Dans les divorces, la source des séparations est un manque de compréhension mutuel et les offenses qui s'en suivent!
Aussi, est-ce avec amour et pédagogie que nous devons aller de l'avant dans nos dialogues avec nos frères séparés.
Se draper dans notre vérité ne fait pas progresser les choses. Au contraire!
Et il me semble que c'est justement le chemin que s'efforce de prendre le métropolite Hilarion.
Seul un témoignage riche en amour pourra être convainquant!

Voilà pourquoi l'isolement choisi délibérément par l'Archevêché russe d'Europe occidentale, me semble une voie sans issue et fait tant souffrir ses fidèles.



27.Posté par Marie Genko le 15/03/2010 22:33

@ Daniel,

Tout ce que vous écrivez est très riche d'enseignements, sans pour autant que je sois certaine que vous ayez raison sur tous les aspects que vous abordez.
Même lorsque vos affirmations me semblent justes, je suis gênée par la rigidité avec laquelle vous les présentez!
D'une part vous avez raison dans la mesure où nous ne pouvons pas transiger avec la Vérité, d'autre part vous versez dans une exigence qui semble écarter toute possibilité de discussion!
Discussion qui a pour but de nous amener à un consensus dans les domaines attachés à la bonne compréhension de la richesse de notre religion orthodoxe autant dans ses dogmes que dans ses traditions!
Les points de dogmes ont été fixés par les Conciles, il ne s'agit donc pas de les discuter!
Mais les usages et les compréhensions de la tradition orthodoxe sont multiples et demandent à être discutés avec suffisamment de souplesse pour permettre justement une meilleure compréhension entre nous!
Et cela sera un acquis mutuel!
Pour ce qui concerne les Catholiques, je suis d'accord avec vous le chemin de l'union risque d'être long!
Mais c'est justement pour cette raison qu'il me semble important de laisser le maximum de voies ouvertes et d'oublier les démarches des siècles précédents.
Les Catholiques semblent attachés à la notion de territoire canonique, du moins c'est une notion qu'ils semblent accepter, donc il est important de tenir compte de leur compréhension des choses pour avancer avec eux.
Oui, l'Uniatisme a été favorisé par les dominations austro-hongroise et polonaise, mais cela est vraiment du passé, les temps ont changé et les hommes aussi!
Voilà pourquoi, il faut marcher à petits pas et progresser dans la prudence! c'est ainsi que je comprends la position de Mgr Hilarion, avec lequel vous avez bien des points de divergence..
J'ignore si vous faites partie de l'Archevêché russe d'Europe occidentale?
mais si cet Archevêché voulait enfin rejoindre l'Église russe, toutes les forces vives et les intelligences que nous possédons ici en France seraient un apport extraordinaire pour l'Église de Russie!
Et réciproquement la spiritualité et les théologiens russes seraient un apport pour la pensée orthodoxe occidentale!
Il ne faut tout de même pas oublier que ce sont majoritairement les Russes qui ont apporté l'Orthodoxie en France!
Alors pourquoi vouloir à tout prix se démarquer des Russes avant l'heure en quelque sorte?
Enfin notre archevêché pourrait pleinement participer à la vie conciliaire universelle de l'Orthdoxie.
Car, peut-être est-ce notre isolement, qui pousse les théologiens de l'école de Paris, ceux-là mêmes que vous jugez avec lucidité, à nous entraîner dans une impasse !
La métropole russe en Europe occidentale aurait permis tout cela.
Elle aurait été un premier témoignage d'amour entre les orthodoxes et la première marche d'une orthodoxie locale comme l'avait expréssément dit Sa sainteté Alexis II.
Mais l'école de Paris, n'a rien voulu entendre et nous continuons à errer comme des aveugles dans les chicanes et les procès!


26.Posté par Marie Genko le 15/03/2010 20:06

Cher Tchetnik,

Je suppose que vous n'êtes pas domicilié en France, car le nombre de paroisses francophones est largement majoritaire, et ceci non seulement dans l'archevêché mais aussi dans les autres juridictions!
Et à partir du moment où la fidélité à la liturgie byzantine est observée, sans adaptations ni inaugurations douteuses, cela me semble très bien ainsi!
Même dans les paroisses de l'EORHF (à Genève) beaucoup de choses sont dites en Français.
A Meudon une liturgie par mois est célébrée entièrement en Français!
Non, je vous assure que c'est notre manque de christianisme véritable, nos conflits et nos litiges, (ce que j'appelle notre contre témoignage!) qui sont est en cause, et non la langue locale!
Ceux qui ne sont pas eux-mêmes convertis, ne convertissent personne!
Et depuis la déchirure entre l'EORHF et l'archevêché au siècle dernier, les choses ne se sont pas arrangées!
Cette blessure, il serait plus que temps de la refermer!
Il serait plus que temps de montrer l'exemple de la paix ecclésiale entre orthodoxes issus de l'émigration blanche!
Puisse le Seigneur nous éclairer tous!


25.Posté par Tchetnik le 15/03/2010 15:53
@Marie

Si le nombre de convertis est si réduit, ce en dépit de nombreuses églises, c,est sans doute parce que des Français débarquant dans une église où personne ne veut parler français, où des prêtres qui sont nés en france et n'ont jamais mis les pieds en russie s'obstinent à faire leurs homélies en russe, auront été pas mal refroidis par ce comportement d'exclusivisme ethnique.

Il est certain que ces juridictions avaient une opportunité en or pour réimplanter la véritable Église dans des territoires et des Nations qui furent autrefois fécondés par elle, mais qu,elles n'ont pas fait le travail qui était le leur.

Il est parfaitement bon et légitime d'être nationaliste et d'aimer sa culture et son histoire pour la beauté et la richesse avec lesquelles elles expriment le Christ. Cette beauté est souvent un vecteur de connaissance du Christ et un tableau de Kramskoi ou de Semiradski, un livre de Dostoievski jouent certainement un rôle non négligeable dans la découverte du Christ.

Mais encore faut-il hiérarchiser convenablement les raisons de ce nationalisme, ainsi que ses conséquences. Et l'Église ne peut limiter son travail uniquement à la défense d'une culture ou à la commémoration historique.

24.Posté par Tchetnik le 15/03/2010 15:21
@Marie

Il existe en effet des liturgies latines, celtes, wisigothiques (Saint Ambroise de Milan, Saint Grégoire le Dialogue...) ainsi que de nombreuses hymnes latines aussi anciennes (Venance Fortunat, "Vexilla Regis", "Pangue Lingua", Saint Ambroise de Milan encore...) que les Grecques et qui furent chantées au temps où les nations occidentales comprenaient la réalité divine de la même façon que les grecs et reconnaissaient le même patrimoine dogmatique et enseignemental qu'à Cple. Ces liturgies font toujours partie du patrimoine de l'Église Orthodoxe. Certaines paroisses dépendant d'Antioche en Amérique pratiquent la Grégorienne d'ailleurs.
Le fait qu'il y eut parfois quelques querelles d'hommes, voire de concepts entre ces deux parties culturelles n'entame rien à cette unité de fond. Ce d'autant plus que si Cple et rome ne s'entendaient pas toujours, les conflits ne constituaient pas non plus l'essentiel de leurs relations et n'étaient pas nécessairement plus nombreux qu'avec Alexandrie ou Jerusalem.

C'est là le patrimoine auquel je fais allusion.

Vous N'avez pas tort de dire qu'être missionaire suppose d'abord d'être digne des exigences et enseignements de l'Église en honneur et en fidélité. ET il est vrai que les Parisiens très gangrènés par des théologies spéculatives personnalistes et modernistes qui ne sont pas représentatives d'une Patristique qu,elles tendent à remettre en cause, ne sont probablement pas les mieux plaçés pour être missionaires. Mais si certains Français deviennent Orthodoxes pour des motifs complaisants et superficiels, d'autres (plus nombreux qu'on le croit) le sont avec authenticité et fidélité, ce sans renier leur culture d'origine, laquelle fut Orthodoxe (et royale).

@Vladimir

Je suis tout à fait d'accord avec vous au sujet des églises autocéphales qui ont leurs charismes propres (à condition de rester unies par le même patrimoine de dogmes et d'enseignements), et ne sauraient être que de simples exécutantes. Saint Pierre a reçu en premier des pouvoirs qu,il n'a pas reçu en exclusivité. Il n'est pas Père mais frère ainé. Pas général mais chef de compagnie.

Cependant, ces églises ne doivent pas non plus revendiquer une juridiction sur des territoires hors de leur zone historique au prétexte de présence d'émigration. Leur présence n'est pas illégitime forcément mais elles doivent respecter et reconnaitre que elles ne sont pas à priori chez elles.

Cela ne justifie en rien les manquements et les défauts des hommes qui animent actuellement le patriarchat de Cple, défauts que nous devons avoir la lucidité de combattre. Mais sela remet un peu les différents protagonistes à leur place. Je ne partage pas d'avantage la position de Cple qui prétend réglementer les affaires d'églises se situant dans les régions historiquement dépendantes du patriarchat de MK. Il s'agit là d'une ingérence certainement abusive. Mais l'inverse serait tout aussi vrai et regretteable.



23.Posté par Gueorguy le 15/03/2010 15:20
A propos du message n°19 de Marie Genko et, plus particulièrement, cet extrait:

"Sur "ortodoxierusseoccident" Séraphin Rehbinder a écrit que les Catholiques nous disent que nos litiges leur prouvent la nécessité d'avoir un véritable chef à la tête de l'Église du Christ! "

Le forum "orthodoxierusseoccident" (attention à la petite faute de frappe) ne voit aucun inconvénient à ce que les textes qui y sont présentés soient repris en partie ou en intégralité. Une seule demande est de mentionner la référence ou le lien, dans le texte ou, mieux, dans la case "site web" dans la boite de dialogue "Nouveau commentaire".

Dans le cas présent, nous indiquons, ici, le lien vers l'article - intitulé "Les victimes" - que Séraphin Rehbinder vient de proposer sur le forum "Orthodoxierusseoccident" et auquel fait référence l'extrait mentionné.

22.Posté par Daniel le 15/03/2010 13:51
@ Wladimir

Je suis au courant des positions de l'Eglise de Russie sur les territoires canoniques catholiques, positions défendues depuis des années par le métropolite Hilarion alors qu'il n'était qu'évêque à Vienne. Même en Russie, les vues de ce métropolite ne font pas l'unanimité au point que le samedi 13 février dernier, il ait essuyé des cris d"hérétiques lors des vigiles, à Moscou, dans l'Eglise de la Mère de Dieu des Affligés, comme rapporté sur le site du Père Andrew Phillips (ERHF) à ce lien : http://orthodoxengland.org.uk/heretic.htm

Les accords de Balamand ne me semblent pas être une référence car seuls 9 représentants d'églises les ont signés lors de cette réunion. Ont refusé de signer les représentants des Eglises de Géorgie, Grèce, République Tchèque et Slovaquie, de Jérusalem, de Bulgarie et de Serbie. Quand les représentants ont signé, qu'a dit le synode, a-t-il accepté? Je l'ignore. L'accord a été contesté vivement au Mont Athos, également en Russie et j'ignore la suite donnée dans les 9 églises en question.

Par ailleurs, l'uniatisme dénoncé par ce document est à l'opposé del'esprit missionnaire. L'uniatisme dans sa version catholique c'est :

- le recours au bras séculier et à la persécution pour contraindre les volontés (ce fut possible grâce à la domination austro-hongroise et polonaise)
- l'ambiguité totale grâce au maintien du même rite inchangé. Une même ambiguité est de rigueur aujourd'hui avec cette ancienne proposition des uniates d'Ukraine de créer un patriarcat ukrainien qui serait en communion avec Rome, Constantinople et Moscou : bonjour la confusion...
- et au passage canonisation des serviteurs zélés de l'uniatisme (et pourtant grands persécuteurs d'orthodoxes) Josaphat Kontzévitch et André Bobola

Nous sommes à des lieues d'un esprit missionaire que je propose qui ne contraint pas et propose sans recourir à la pointe de l'épée ou aux avantages financiers et matériels; d'ailleurs en Occident les orthodoxes ne disposent ni du bras séculier ni d'un grand pouvoir matériel... Il n'y a donc rien à craindre de ce côté. Par mission, vu le peu de moyen, j'entends plus une attitude missionaire. C'est à dire par exemple cesser de se présenter comme une église orientale (ce qui n'a aucun sens car l'Europe occidentale a été orthodoxe également), cesser de dire que l'église catholique est l'église locale : elle est juste majoritaire mais étant issue d'un schisme et d'une hérésie, elle n'est pas l'église originelle du lieu. Et enfin, comprendre qu'en Europe, où la liberté religieuse a été assez durement acquise personne n'appartient d'office à telle religion. Le professeur Jean Romanidès avait beaucoup écrit sur l'éviction de l'orthodoxie d'Europe occidentale, montrant que l'orthodoxie était le christianisme originel en Occident aussi si bien que même historiquement, on ne peut reconnaître un droit de propriété basée sur une présence plus ancienne à l'Eglise catholique en Occident.

@ Marie

Je vous rejoins quand vous dites qu'on ne chamboule pas tout en arrivant en un endroit.Mais sont-ce les convertis qui sont si turbulents que cela? Si oui, peut-être devrait-on prévoir des périodes de catéchuménat un peu plus longues... Mais en même temps, n'oublions pas que des usages ocaux pleinement ancrés peuvent être erronés

Je ne vois pas venir une conversion massive de catholiques à l'orthodoxie. La hiérarchie catholique n'a pas varié sa théologie d'un iota à tel point que l'Eglise de Bulgarie a décidé de se retirer du dialogue théologique. Un retour en bloc de communautés catholiques à l'orthodoxie ne serait pas si simple. Il n'existe plus de rite pleinement orthodoxe et célébré sans interruption en Occident : à l'exception du rite de Sarum (à vérifier car il est postérieur à l'invasion de l'Angleterre) en 1066, au rite mozarabe (et encore il a été modifié) en Espagne, au rite ambrosien (à Milan). Le rite actuel catholique est tout récent, son prédecesseur tridentin n'est pas orthodoxe (et pas forcément très romain; certains disent qu'il serait d'origine franque). Je ne parle pas des textes liturgiques à passer à la moulinette... Il n'y a pas d'autre choix, pour toute personne en Occident devenant orthodoxe, individu ou communauté, de se mettre au rite byzantin qu'il peut apprendre très facilement vu l'abondance des sources...

21.Posté par Marie Genko le 15/03/2010 09:09

Cher Vladimir,

Merci pour votre commentaire ci-dessus!
Et merci aussi pour les liens que vous communiquez, je vais m'empresser de les consulter.
En résumé, et pardonnez-moi si je rabaisse le niveau des interventions précédentes par soucis de clarté, je répondrai à Daniel et Tchetnik, que:

OUI, LES ORTHODOXES DOIVENT ÊTRE MISSIONNAIRES!

Mais certainement PAS AVANT D'EN ÊTRE DIGNES, c'est à dire,
Pour les tenant de l'école de Paris, dont parle Daniel, pas avant d'avoir surmonté leur orgueil!
Et pour nous tous pas avant d'avoir fait taire nos querelles!

CONVERTISSONS-NOUS ET LE MONDE SE CONVERTIRA !

20.Posté par vladimir le 14/03/2010 23:16
@Daniel,
Je pense que vous avez lu l'ensemble de la conférence. Mgr Hilarion y montre que, si les Orthodoxes implantent des hiérarchies parallèles et font du prosélytisme dans les territoires de tradition catholique, ils imitent ce qu'ont fait les Latins au Moyen Orient pendent les croisades et en Europe centrale avec l'uniatisme. Or ces pratiques avaient toujours été unanimement condamnées par l'Orthodoxie. Comment pourrions-nous maintenant les reprendre à notre compte? D'ailleurs cela avait rejeté conjointement par les accords de Balamand, où toutes les Églises orthodoxes étaient représentées...
Par ailleurs, Mgr Hilarion s'exprime au nom de la plus grande école théologique actuelle et sa position est dans la ligne des "Principes fondamentaux régissant les relations de l'Eglise orthodoxe russe avec l'hétérodoxie" (document conciliaire adopté par le concile épiscopal de l'Eglise orthodoxe russe, tenu à Moscou en août 2000(1), qui proclame la position des 2/3 du Peuple orthodoxe (en nombre). Alors, même si cette position est contestée par les tenants de la «Confession de foi contre l’œcuménisme» (2) ou par JC. Larchet (3), elle me semble devoir être sérieusement prise en considération.

@ Tchetnik
Je pense que vous sous-estimez l'importance ecclésiologique des Églises autocéphales. Je ne croix pas que cela soit simplement des divisions territoriales, comme chez les catholiques. Elles constituent pour moi une voie particulière à l'Orthodoxie de parvenir à la communion de l'Église. Je n'ai pas de compétences théologiques et ne saurais donc pas vous donner les références patristiques mais les primats jouent un rôle qui remplace probablement celui du Pape chez les catholiques. Ainsi je suis d'accord qu'"un Français qui devient orthodoxe ne devient pas Russe ou grec, mais enfant du Christ et fidèle et loyal serviteur de l'Église", mais je crois qu'il le devient par l'intermédiaire d'une tradition et d'une Église donnée, dont il n'y a pas de raison qu'il doive changer ensuite.
"Quant aux prétentions du Patriarcat de Constantinople au droit de juridiction sur la diaspora, cette question n’est pas encore résolue sur le plan panorthodoxe." comme l'écrit fort justement Mgr Hilarion ci-dessus...

Références
(1) Commentaire 8 sur: http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Une-communaute-dependant-du-soi-disant-patriarcat-de-Kiev-a-ete-recue-au-sein-de-l-Eglise-canonique_a775.html?com#comments
(2)Paragraphe 3 sur: http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Une-approche-du-debat-sur-la-primaute-et-la-diaspora-orthodoxe_a172.html
(3) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/search/larchet/

19.Posté par Marie Genko le 14/03/2010 22:41

Cher Daniel,

Merci de vous donner la peine d'écrire sur ce forum, vos messages donnent toujours à réfléchir et cela est une excellente chose.

Vous avez probablement raison lorsque vous écrivez, que la pensée réformatrice vient plutôt d'une école de pensée qui serait descendante des milieux libéraux russes de la fin du XIXème siècle et du début du XXème.
Bien des gens, autant dans la Russie actuelle, que dans nos milieux descendants des Russes blancs, pensent que ce sont justement ces libéraux parvenus au pouvoir au moment de la révolution de février qui ont perdu la Russie et ont pavé le chemin des communistes!
Après avoir enterré un empire, espérons qu'ils ne vont pas aussi enterrer l'Archevêché des Églises russes d'Europe occidentale!
Je suis entièrement d'accord avec vous lorsque vous écrivez qu'un français se converti à l'orthodoxie et non pas à l'orthodoxie russe grecque ou autre...
Simplement, lorsqu'on est accepté dans une famille, il me semble qu'il faut respecter ses traditions et son ordre établi. Et non pas vouloir tout changer à sa guise.
Voilà en quoi la conversion des catholiques à l'orthodoxie résoudrait les problèmes de cultes et de langues pour le nouveaux convertis. Mais en attendant, ils serait courtois de leur part de prendre patience et de supporter les usages grecs, serbes et autres!

Vous écrivez: "Le point 4 du métropolite Hilarion est inacceptable"

Je comprends votre raisonnement, il part de vos connaissances en théologie et de votre droiture.
Si le métropolite Hilarion avait le temps de vous lire, je pense même qu'il serait enchanté par votre réaction.
Pourtant, je pense qu'au nom de la paix ecclésiale, au nom des relations présentes et futures, riches d'un espoir de rapprochement avec les Catholiques, c'est le métropolite Hilarion qui a raison.
Vous argument fort est la nécessité de témoigner l'Orthodoxie.
Et comment pourrions-nous la témoigner mieux qu'en nous aimant les uns les autres et en reconstruisant l'union des juridictions russes pour en finir avec tous les litiges et les désordres que nous connaissons aujourd'hui?
Sur "ortodoxierusseoccident" Séraphin Rehbinder a écrit que les Catholiques nous disent que nos litiges leur prouvent la nécessité d'avoir un véritable chef à la tête de l'Église du Christ!
J'ai moi aussi entendu cette réflexion de la bouche d'un religieux catholique.
Voilà où est notre terrible responsabilité!
Au lieu de témoigner le bien fondé de la collégialité de l'Eglise du Christ, nous offrons aux Catholiques un pur témoignage de désordre et de "non amour" pour ne pas dire dans certains cas, un témoignage de haine entre orthodoxes!
Hélas nous sommes encore bien loin d'être des missionnaires!

Les missionnaires sont des êtres d'amour et de renoncement, et nous, nous nous querellons pour des patrimoines immobiliers et pour les murs des églises construites par les Russes pour les Russes!
Alors qu'il serait si juste, et si fraternel, de partager ces églises entre tous ceux qui y ont un plein droit, les descendants de Russes blancs et les Russes de Russie.





18.Posté par Marie Genko le 14/03/2010 21:52
Cher Tchetnik,

Je ne sais pas si je confonds latin et catholique?
Pour moi les catholiques sont avant tout latins, même s'ils sont passé à la langue locale depuis Vatican II.
Il s'agit ici du rite et de la tradition cultuelle des peuples latins, Italiens, espagnols français, allemands, autrichiens...
Vous parlez d'un "patrimoine liturgique, artistique et hagiographique latin parfaitement orthodoxe"
A quoi faites-vous référence exactement?
Et lorsque vous dites:"pratiquer une expression liturgique qui est tout aussi légitime que la russe ou la grecque" de quelle expression liturgique voulez-vous parler et qui devrait, selon vous, pratiquer cette expression liturgique?
je suis entièrement d'accord avec vous lorsque vous dites :" à la différence du Patagon, le Français provient d'une culture, qui fut fondée dans le christianisme orthodoxe"
Voulez-vous dire par là, que les Français convertis à l'orthodoxie doivent retrouver leur propre expression liturgique???
Étant donné le nombre tout de même très restreint de ces convertis, cela me semble une idée très intéressante, mais tout de même prématurée...
Mais de toutes façons, cela n'a aucune incidence sur ce qui me semble être une nécessité de préoccupation vitale pour les orthodoxies des juridictions russes, dont nous faisons partie, à savoir la paix ecclésiale!


17.Posté par Tchetnik le 14/03/2010 20:11
@Marie

Je crois que vous confondez "Latin" et "Catholique". Il existe un patrimoine liturgique, artistique et hagiographique latin parfaitement orthodoxe, qui est de surcroit toujours légitime dans sa zone d,expansion historique. (Saint jean Cassien et Saint irénée étaient Grecs, d'accord, mais force est de constater tout de même que, depuis Saint Grégoire le Dialogue, le Latin est tout de même devenu la lngue liturgique majoritaire. Cela avait commencé avec Saint Ambroise de Milan, et les populations de ces régions étaient tout de même latinophones plus que hellenophones. Certains cas particuliers, aussi importants soiient-ils, ne doivent pas devenir des généralités.).

Il ne s'agit pas d'adopter des usages catholiques modernes (éloignés de la Vérité) ou protestants (qui ont tout réinventé de toute pièce et qui n,ont aucune autre légitimité que celle que leurs mousquets leur ont conférée...), mais de pratiquer une expression liturgique et autres qui est tout aussi légitime que la Russe ou la Grecque et qui a été porteuse de Vérité et de Sainteté.

Un Français qui devient orthodoxe ne devient pas Russe ou grec, mais enfant du Christ et fidèle et loyal serviteur de l'Église. Et à la différence du patagon, le Français provient d'une culture qui fut fondée dans le Cristianisme orthodoxe. Mais même si cela n,était pas le cas, cela n'en ferait pas un russe ou un Roumain pour autant. les Aléoutes cristianisés par les Russes sont resté Aléoutes, même si ils ont appris la langue de leurs chefs (normal).

En revanche, je suis d'accord que, même si nous devons conserver une fidélité absolue à notre Église et à ses enseignements, dogmes et exigences, il est parfaitement possible, et souhaitable d,avoir un témoignage commun avec certains Catholiques sur certains enjeux contemporain, dans le respect et la reconnaissnce d'un patrimoine commun, sans pour autant minimiser ou relativiser ce qui nous diffère et sépare. Ce n.était pas le cas il y a quatre siècles, mais je crois que cela l'est de nos jours. Etre un bon orthodoxe ne signifie pas attaquer l'église Catholique sur la base d'une version historique falsifiée et déformée par des officines qui ne nous sont pas d'avantage bienveillantes.

16.Posté par Daniel le 14/03/2010 18:41
Je rejoins Marie quand elle dit que la force du témoignage orthodoxe est amoindrie par les querelles de clocher incessantes. En revanche, on se convertit à l'orthodoxie, et pas à l'orthodoxie russe, serbe ou autre... Si on atterrit dans une paroisse russe, grecque ou autre, c'est souvent parce que c'est la plus proche du domicile et si on déménage, on ira aussi à la plus proche, et ce d'autant qu'en dehors de la région parisienne, les églises orthodoxes ne sont pas forcément nombreuses.

Je ne pense pas que ce soit les convertis qui fassent pression pour changer les règles et pratiques liturgiques, ou du moins pas tous les convertis. On trouve de tout chez les convertis : des libéraux, des conservateurs etc. Or du côté du libéralisme, il me semble que la tendance réformatrice ne vient pas des seuls convertis mais plus d'une école de pensée qui serait descendante des milieux "libéraux" russes de la fin du 19e siècle et début du 20e siècle et qui vint s'établir en France à la Révolution pour former l'école de Paris. Au final, les convertis "libéraux" vont dans les paroisses libérales, les convertis conservateurs dans les paroisses "conservatrices". Le seul hic est que maintes paroisses francophones sont plutôt de tendance libérale, pourquoi?

15.Posté par Daniel le 14/03/2010 16:05
Le point 4 du Métropolite Hilarion est inacceptable :

"4. Ainsi, au niveau inter-chrétien le principe de territorialité canonique suppose une certaine solidarité entre les chrétiens des diverses confessions : il s’agit ici avant tout des Églises catholique et orthodoxe qui ont conservé la succession apostolique de la hiérarchie. Cette solidarité signifie que dans les pays où l’Église orthodoxe est majoritaire (comme la Russie, l’Ukraine, la Moldavie, la Grèce, la Roumanie, le Chypre etc.) l’Église catholique, en créant ses structures, doit au moins consulter l’Église orthodoxe locale et dans son activité missionnaire se satisfaire de ses fidèles traditionnels, sans faire du prosélytisme aux dépens de l’Église orthodoxe. Le même principe doit être sauvegardé dans les pays majoritairement catholique, comme l’Italie, l’Espagne, la France, le Portugal, l’Autriche, etc., où les Orthodoxes doivent s’abstenir de faire du prosélytisme et ne déployer l’activité missionnaire que dans le milieu de ses propres fidèles, en se référant dans toutes les questions controversée à l’Église catholique, en tant qu’Église de la majorité. Quant aux pays où ni les Orthodoxes ni les Catholiques ne sont majoritaires, des différentes communautés peuvent y mener librement l’activité missionnaire, sans craindre de violer le principe de la territorialité canonique. Cependant, même dans ces pays les Catholiques et les Orthodoxes devraient coordonner leurs actions afin d’éviter des malentendus et des conflits. "

Justement, en se mettant hors de l'Eglise, les catholiques ont perdu leur succession apostolique (il n'y a pas de succession apostolique hors de l'Eglise, cf le canon 1 de Saint Basile déjà cité, à moins d'adhérer à une conception mécaniste de la succession apostolique qui laisse la foi de côté) et je ne me sens absolument pas solidaire des catholiques. Par ailleurs, l'esprit missionnaire va de pair avec l'Eglise car c'est tout de même le rôle de l'Eglise de prêcher le Christ. Que les catholiques prêchent le catholicisme en Russie, ça ne me dérange pas mais en revanche que les orthodoxes ne le fassent pas en France me dérange beaucoup plus. A noter que les propos du Métropolite Hilarion justifient implicitement le refus de convertis venant du catholicisme.

14.Posté par Marie Genko le 14/03/2010 16:03

Cher Tchetnik,

Tout d'abord je veux rappeler que je ne parle qu'en mon propre nom, et que je ne prétends pas du tout être infaillible.
Ce que j'écris est l'opinion d'une fidèle ordinaire qui souhaite simplement de toute son âme solliciter la bonne volonté des lecteurs de ce blog à œuvrer à la paix ecclésiale!
Je voudrais ajouter que je ne peut qu'être d'accord avec vous lorsque vous écrivez que l'âme d'un Français vaut bien celle d'un Russe ou d'un Roumain.
Mais si un Français se convertit à l'orthodoxie russe, ou de tradition russe comme on nous le fait dire dans l'archevêché, il va de soit que certains offices devront aussi être célébrés dans la langue locale, afin d'être accessibles aux convertis et à ceux qui ne parlent plus le Russe!,
Mais cela ne veut pas dire que nous devons nous mettre au diapason des usages locaux latins! Supprimer les iconostases et introduire des changements dans notre Liturgie!
Car dans ce cas, nous glissons avec certitude vers un amalgame cultuel, qui me semble en contradiction avec notre tradition!
Je crois que Daniel, sur un autre fil, a raison lorsqu'il dit qu'il ne faut pas refuser la conversion des Catholiques sous le prétexte d'un œcuménisme qui affirme que les Catholiques deviendront sous peu à nouveau Orthodoxes. Car la conversion de ces Catholiques est, elle aussi, un témoignage de la vérité de l'Orthodoxie.
Mais je reviens toujours à la force de notre témoignage, celui-ci est inexistant tant que nous n'aurons pas la volonté de trouver tous ensembles une solution aux conflits et aux procès qui nous déchirent!


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