Apprendre la tolérance à travers la religion
Milena Faoustova

Le ministère de l'Education et de la Science fait le bilan de la nouvelle matière visant à donner des bases de culture religieuse aux écoliers russes.

Le ministère de l’Education et de la Science de Russie est persuadé que l’étude des religions traditionnelles et de traditions spirituelles de Russie va contribuer au développement et au renforcement de la tolérance dans le pays. Le conseil public du ministère a fait le bilan de l’expérimentation depuis deux mois de la nouvelle matière «les bases de la culture religieuse et de l’éthique laïque».


Ouvrir les futurs citoyens aux différentes religions et traditions spirituelles

L’expérience de l’étude des fondements de la culture religieuse est reconnue comme réussie. En deux ans presque 500.000 écoliers de 4ème et 5ème (10 et 11 ans) dans 21 régions ont étudié cette matière, raconte le vice ministre de l’éducation et de la science, Igor Remorenko.

«Le cours a été divisé en quatre blocs. Le premier, l’introduction, permet de discuter avec les enfants des valeurs spirituelles et des idéaux moraux dans la vie de chaque citoyen et dans la société. Le deuxième et le troisième bloc donnent les bases des cultures religieuses et de l’éthique laïque. Et le quatrième bloc est consacré à l’échange des opinions. Les écoliers, ayant étudié les différents modules, se rencontrent et discutent les uns avec les autres ».

Les écoliers préfèrent étudier leur propre culture plutôt que celle de leurs voisins

Cependant, l’expérience prouve que la division en modules est le problème principal de ce cours. Au début on prévoyait que les écoliers choisissent eux-mêmes ce qu’il voulaient étudier : les fondements de l’orthodoxie, de l'islam, du bouddhisme ou du judaïsme. Ceux qui ne voulaient pas choisir une seule religion pouvaient prendre connaissance des religions mondiales ou étudier l’éthique laïque. La plupart ont choisi l’éthique laïque. Seulement 18% ont choisi les fondements des religions mondiales. Et l’islam n’a intéressé que 9% des écoliers.

L'expérience n’a pas donné de résultat prévu, a déclaré le membre du comité public du ministère de l’Education et de la Science, Alexeï Venediktov. «Les écoliers décident d’étudier quelque chose sur eux-mêmes et non pas sur leurs voisins. Et au lieu d’apprendre pourquoi son ami mange autrement, s’habille autrement et célèbre d’autres fêtes il étudie la culture qu’il connaît déjà. Alors que le sens de cette matière est de faire connaître aux écoliers d’autres cultures. C’est le problème réel que l’expérience a mis en évidence».

Un gage de tolérance

Alexeï Venediktov est convaincu que les écoliers doivent étudier les fondements de toutes les religions qui existent en Russie. C'est le seul moyen pour espérer que la nouvelle génération soit plus tolérante envers les autres cultures.
La débat concernant l’introduction dans le programme scolaire obligatoire des «fondements de la culture religieuse et de l’éthique laïque» continue, car la Russie est un pays multinational où les représentants des différentes religions différentes vivent ensemble.

" VOIX de la Russie"
.....................................................
"PO" La déclaration du représentant du ministère se termine par "Le débat concernant l’introduction dans le programme scolaire obligatoire des «fondements de la culture religieuse et de l’éthique laïque» continue, car la Russie est un pays multinational où les représentants des différentes religions différentes vivent ensemble."

Et ce souci du "vivre ensemble" est clairement partagé par le patriarche Cyrille qui déclare dans un très important discours à Damas :
"Chacun d'entre nous, est bien évidement, préoccupés par l'extrémisme, qu'on essaie de justifier sur des bases religieuses ... Une des raisons à cela, c'est que l'éducation religieuse des jeunes et insuffisante. Les gens ne connaissent pas suffisamment leur propre foi, ils ne connaissent pas les bases de leur religion et sont facilement tentés par divers appels qui, en fait, n'ont pas leur source dans la religion ".

L'Église russe, a-t-il continué, a soutenu l'enseignement des fondements de la religion dans les écoles, y compris parce que «il est nécessaire de donner un témoignage authentique de la tradition orthodoxe aux orthodoxes, de la tradition musulmane aux musulmans, pour ne pas laisser de place aux interprétations extrémistes des enseignements religieux"

On voit clairement une nuance d'importance: alors que le fonctionnaire souhaite que les écoliers étudient la religion des autres, le patriarche pense que la tolérance passe d'abord par la connaissance de sa propre religion.

D'après les chiffres du ministère (2), les élèves ont choisi l’éthique laïque à 42%, les fondements de l’orthodoxie à 30%, les fondements des religions mondiales 18%, l'islam 9%, le bouddhisme et le judaïsme se partageant 1%. Cela fait 40% pour approfondir sa religion et 60% en dehors... Les pourcentages de ceux qui choisissent leur religion recoupent en gros les statistiques de pratique religieuse...

Traduction V.G.

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 15 Novembre 2011 à 10:53 | 6 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par vladimir le 15/11/2011 12:49
La déclaration du représentant du ministère se termine par "Le débat concernant l’introduction dans le programme scolaire obligatoire des «fondements de la culture religieuse et de l’éthique laïque» continue, car la Russie est un pays multinational où les représentants des différentes religions différentes vivent ensemble."

Et ce souci du "vivre ensemble" est clairement partagé par le patriarche Cyrille qui déclare dans un très important discours à Damas (1):
"Chacun d'entre nous, est bien évidement, préoccupés par l'extrémisme, qu'on essaie de justifier sur des bases religieuses ... Une des raisons à cela, c'est que l'éducation religieuse des jeunes et insuffisante. Les gens ne connaissent pas suffisamment leur propre foi, ils ne connaissent pas les bases de leur religion et sont facilement tentés par divers appels qui, en fait, n'ont pas leur source dans la religion ".

L'Église russe, a-t-il continué, a soutenu l'enseignement des fondements de la religion dans les écoles, y compris parce que «il est nécessaire de donner un témoignage authentique de la tradition orthodoxe aux orthodoxes, de la tradition musulmane aux musulmans, pour ne pas laisser de place aux interprétations extrémistes des enseignements religieux"

On voit clairement une nuance d'importance: alors que le fonctionnaire souhaite que les écoliers étudient la religion des autres, le patriarche pense que la tolérance passe d'abord par la connaissance de sa propre religion.

D'après les chiffres du ministère (2), les élèves ont choisi l’éthique laïque à 42%, les fondements de l’orthodoxie à 30%, les fondements des religions mondiales 18%, l'islam 9%, le bouddhisme et le judaïsme se partageant 1%. Cela fait 40% pour approfondir sa religion et 60% en dehors... Les pourcentages de ceux qui choisissent leur religion recoupent en gros les statistiques de pratique religieuse...

(1) http://www.interfax-religion.ru/?act=news&div=43036
(2) http://mnenia.ru/rubric/society/osnovy-religii-stanut-obyazatelny-dlya-vseh/:

2.Posté par vladimir le 15/11/2011 13:27
PS: le très important discours du patriarche Cyrille à Damas est entièrement traduit dans le commentaire 4 sur:
http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Le-%D0%A0atriarche-orthodoxe-russe-au-Liban-et-en-Syrie-pour-une-mission-de-paix_a2017.html?com#com_2584648

3.Posté par Algérie - Parlons d'orthodoxie le 15/11/2011 14:38
Des manifestations sont prévues à Alger et à Oran les 16 et 17 novembre pour soutenir Siaghi Abdelkrim, 29 ans, qui s’est converti à la religion chrétienne en 2006. Dénoncé par un voisin pour prosélytisme, il a été condamné à cinq ans de prison ferme.

La Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD-Oran) compte manifester, jeudi prochain à partir de 13h30, devant la cour d’Oran, en signe de soutien à Siaghi Abdelkrim, condamné en première instance, en mai dernier, à 5 ans de prison ferme, officiellement pour "atteinte au Prophète". De son côté, un collectif de soutien à Siaghi Abdelkrim est né à Alger, à l’initiative de jeunes militants des droits de l’Homme, et appelle à un rassemblement dans la capitale, demain, devant le ministère de la Justice, à partir de 10h.
Condamné sur simple dénonciation

Siaghi Abdelkrim s’est converti à la religion chrétienne en 2006. En avril dernier, son voisin l’a dénoncé pour prosélytisme après qu’il lui ait offert un DVD. Il appelle aussitôt la police et accuse Siaghi d’avoir blasphémé le Prophète Mohammed.

La police arrive sur-le-champ, et interpelle, avec mandat de perquisition, le principal accusé. Il écopera, en première instance, d’une peine de 5 ans de prison ferme.Il fera appel. Entre temps, la population a décidé de se mobiliser et de soutenir ce citoyen algérien, victime d’une grave dérive judiciaire. Pour la CNCD-Oran, "c’est une atteinte à l’un des droits fondamentaux, sans parler du fait que le juge a outrepassé ses prérogatives". Sur les réseaux sociaux, des appels à un rassemblement à Oran ont été lancés.

A Alger, un collectif de soutien a été créé il y a 10 jours et appelle à une mobilisation citoyenne pour annuler cette condamnation. Dans son communiqué, le collectif affirme qu’il s’agit d’un "système judiciaire qui compte devenir inquisitoire". L’une des porte-parole du collectif précise qu’il est composé de jeunes militants des droits de l’Homme, qui n’ont pas de casquette politique spécifique. "C’est scandaleux qu’on condamne un homme à 5 ans de prison ferme, sur la base de propos tenus par une personne, sans aucun élément de preuve tangible", affirme un militant. De ce fait, cette mobilisation citoyenne met à l’index tout le système judiciaire qui se pratique en Algérie.
Dérive judiciaire

Le collectif assure que cette affaire n’est pas une simple dérive judiciaire, "mais celle d’un système qui criminalise toute contestation sociale et oblige les Algériens, aspirant à la justice et à la liberté, à vivre comme dans des clandestins dans leur pays"."Le pouvoir voudrait faire croire que l’islam interdit la pratique des autres cultes, et que la religion serait menacée par les non-musulmans ou les non-pratiquants, au lieu de reconnaître que la menace réside dans cette véritable inquisition, dangereuse aussi bien pour les non-musulmans que pour l’islam et les musulmans". (apic/elwatan/js)

4.Posté par Russie: La religion obligatoire dans toutes les écoles - Parlons d'orthodoxie le 14/02/2012 16:37
Une initiative diversement appréciée
Moscou, 14 février 2012 (Apic) Le premier ministre russe Vladimir Poutine a signé le décret introduisant l’enseignement obligatoire de la religion dans toutes les écoles du pays. A partir de septembre, les élèves pourront choisir entre un enseignement de l’orthodoxie, du bouddhisme, du judaïsme et de l’islam ou opter pour un cours d’éthique.

Les élèves des écoles primaires et secondaires pourront choisir d’étudier l’histoire de l’une des quatre religions "traditionnelles" (christianisme orthodoxe, islam, judaïsme et bouddhisme) ou de suivre des cours plus généraux sur les "fondements de la culture religieuse" ou sur les "fondements de l’éthique publique". Jusqu’à présent, ces enseignements étaient concentrés sur un trimestre de l’année scolaire, mais l’Eglise orthodoxe a demandé qu’ils soient donnés sur l’ensemble de l’année....

5.Posté par La tolérance à la façon musulmane le 23/03/2012 15:22
Milena Faoustova

Le Cheikh Abdul Aziz bin Abdullah, Grand Mufti d’Arabie Saoudite, une des plus hautes autorités musulmanes sunnites, estime « qu’il est nécessaire de détruire toutes les églises chrétiennes de la région ». Cette déclaration du leader des musulmans de la péninsule arabique a surpris la communauté chrétienne internationale, mais aussi les adeptes mêmes de l’enseignement du prophète.

Comme l’écrivent des médias, la prise de position scandaleuse du chef spirituel au royaume musulman sunnite est à l’origine une réponse à une question posée par un membre d’une délégation du Koweït, question à propos de l’appel d’un député du Parlement koweïtien à la suppression des églises chrétiennes.

Se référant à une tradition ancienne prétendant que seul l’islam pouvait être confessé dans la région, le Grand Mufti a proposé aux pays membres du Conseil de coopération des Etats arabes du Golfe Persique de ne pas construire de nouvelles églises chrétiennes, mais aussi de se débarrasser de celles qui existaient.

« Sans doute, les propos du Grand Mufti ont été interprétés incorrectement », a supposé dans l’interview à la Voix de la Russie le chef adjoint de la Direction spirituelle centrale des musulmans de Russie Albir Krganov.

« Déjà du temps du prophète Mahomet existaient diverses croyances et lieux de culte différents. Des adeptes de religions variées venaient auprès du Prophète. Le Coran admet d’autres confessions que l’islam ».

A ce jour nous dénombrons aux Emirats Arabes Unis quelque 800 000 chrétiens et moins d’une dizaine d’églises de divers courants chrétiens. Parmi elles une cathédrale de l’Eglise orthodoxe russe, édifiée avec l’autorisation royale à la fin de 2011. Le patriarcat de Moscou a réagi par la bouche de l’Archevêque Marc d’Egorievsk, en charge des églises à l’étranger de l’Eglise orthodoxe russe.

« Nous avons toujours vécu en Russie dans la paix avec nos frères musulmans, nous entendons tout le temps dire que l’islam est une religion de paix. Je connais personnellement des musulmans et les respecte comme croyants et chefs spirituels. Ces propos du Grand Mufti d’Arabie Saoudite sont en complet désaccord avec ce que nous savons de l’Islam ».

Dans la direction spirituelle du royaume on ne confirme pas l’existence d’une fatwa sur la destruction des églises. Mais même des rumeurs au sujet d’un message aussi catégorique d’un chef spirituel de la péninsule arabique risque de provoquer une vague de vandalisme injustifiée à l’égard des églises du pays, mais aussi une suite de d’exécutions sommaires et sanglantes contre les croyants d’autres confessions dans tout le Proche-Orient.

6.Posté par Vladimir G: le choix des "bases de l’orthodoxie" semble progresser dans les écoles le 24/08/2017 11:58
Le choix des "bases de l’orthodoxie" semble progresser dans les écoles

Selon un bilan donné par le chef du comité de l’instruction publique de Saint Petersbourg, si le cours sur "les cultures religieuses du monde" arrive en tête (40% des choix) , il est maintenant talonné par celui sur "les bases de l’orthodoxie", qui est choisi par 33% des écoliers contre 6% il y a quatre ans. "L’éthique séculière" est bien moins choisie qu'avant.

http://interfax-religion.ru/?act=news&div=67969

NB: ces statistiques ne concernent que St Petersbourg et il n'y a pas lieu d'en tirer des conclusions pour l'ensemble de la Russie comme les chiffres de 2011 donnés dans l'article. Elles peuvent néanmoins indiquer une tendance.

En 2012 (1ère année de généralisation de ce cours à toute la Fédération), les chiffres étaient les suivants:
À St. Petersbourg: Данные по Санкт-Петербургу:
éthique séculière— 52,6 %
cultures religieuses du monde — 37,7 %
bases de l’orthodoxie— 9,46 %
bases de l'Islam — 0,07 %

Dans l'ensemble de la Fédération:
éthique séculière— 42,7 %
bases de l’orthodoxie—31,7 %
cultures religieuses du monde — 21,2 %
bases de l'Islam — 4 %
bases du Bouddhisme — 0,4 %
bases du Judaïsme — 0,01 %
Source: http://echo.msk.ru/blog/aav/930092-echo/

D'après l'Académie Pédagogique Fédérale (Moscou, http://www.apkpro.ru/index.html), les statistiques au niveau fédéral étaient stables de 2012 à 2014, même si on constate un léger accroissement du choix des Bases de l'Orthodoxie (32,4% en 2014) et de l'éthique séculière (44,6 %) au dépends des Cultures religieuses du monde (18,3%). (http://www.e-vestnik.ru/interviews/predmet_opk_9093/orkce.org) Les dernières données de St Petersbourg en différent nettement et il reste à voir si les chiffres de l'ensemble de la Fédération les confirment ou non...

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