En faisant ce voyage nous nous sentons soutenus par cette prière que fit Jésus Lui-même, en cette ville, la veille de Sa Passion, de Sa Mort et de Sa Résurrection, prière offerte à Son Père pour Ses disciples. C'est une prière que nous même, avec humilité, ne nous lassons pas de reprendre à notre compte: "afin que tous soient un, … pour que le monde croie…" (Jean 17:21)" Pape de Rome François, Jérusalem, le 25 mai 2014

Les chrétiens "n'ont pas d'autre alternative

Il y a 50 ans, le sommet historique à Jérusalem entre le pape Paul VI et le patriarche Œcuménique Athénagoras avait marqué le début du dialogue entre Catholiques et Orthodoxes et il apparait clairement que le nouveau sommet du 25 mai 2014 marquera une nouvelle étape dans le rapprochement, même si les formes en restent à définir. La bonne volonté et l'ouverture sont en tous cas très marqués du côté catholique. Le logo du Vatican pour le pèlerinage du pape François en est déjà le symbole: une accolade entre les premiers apôtres Pierre et son frère André, qui symbolisent les mondes catholique et orthodoxe, réunis dans une barque surmontée de la devise évangélique "Qu'ils soient un".

L'invitation du patriarche Bartholomée à la "Prière pour la paix" le 8 juin est aussi une façon de faire participer l'Orthodoxie avec le Catholicisme à cet acte de portée universelle.

Les chrétiens "n'ont pas d'autre alternative que de poursuivre ce chemin de la réconciliation et de l'unité", a affirmé le patriarche Bartholomée la veille de sa rencontre avec le pape François en la qualifiant "d'événement d'une grande importance" ("Osservatore Romano", 24/05/2014.) "Aujourd'hui, davantage encore qu’il y a cinquante ans, il y a un besoin urgent de réconciliation, et cela transforme notre prochaine rencontre avec le Pape François à Jérusalem en un événement riche de signification, a-t-il continué. Naturellement, il ne s’agit — comme nous devons humblement comprendre et admettre — que d’un premier pas pour aller à la rencontre du monde, comme affirmation de notre désir d’accroître les efforts en faveur de la réconciliation chrétienne et pacifique. Cela ne démontrera pas moins notre disponibilité et notre responsabilité commune dans la progression sur le chemin préparé par nos prédécesseurs. Donc, comme leaders ecclésiastiques et spirituels, nous nous rencontrerons pour lancer une invitation à toutes les personnes, en faisant abstraction de leur foi et de leur vertu, pour un dialogue qui vise au fond à la connaissance de la vérité du Christ et à goûter la joie immense qui accompagne la rencontre avec lui. Toutefois, en dernière analyse, cela n’est possible qu’en comblant la séparation intérieure les uns des autres et à travers l’unité de toutes les personnes en Christ, qui est la véritable plénitude de l’amour et de la joie. "

Que tous soient Un

Le Pape s'est adressé au patriarche Bartholomée pendant la célébration commune au Saint Sépulcre et son message était en fait adressé à tous les Orthodoxes texte en anglais ICI

En voici un large extrait (traduction VG).

Citation:

"En toute clarté, nous ne pouvons nier les divisions qui existent entre nous, les disciples de Jésus: cet endroit sacré nous rend encore plus malheureusement conscient du tragique de cette situation. Mais malgré tout, cinquante ans après l'accolade de nos deux vénérables prédécesseurs, nous réalisons avec une gratitude en une surprise renouvelés devant ce qui est arrivé, par l'intercession du Saint Esprit, que des avancées significatives vers l'Unité ont été eu lieu. Nous savons qu'il reste une grande distance à parcourir avant que nous atteignions une pleine communion, qui peut aussi s'exprimer par le partage de la même table eucharistique, quelque chose que nous désirons aussi ardemment; mais nos désaccords ne doivent pas nous faire peur et paralyser notre progression. Nous devons seulement croire que, tout comme la pierre avait été enlevée du Tombeau, de même tout obstacle à notre pleine communion sera enlevé. Cela sera la grâce de la Résurrection dont nous avons déjà un avant-gout aujourd'hui.

Chaque fois que nous demandons pardons de nos péchés envers d'autres Chrétiens, et chaque fois que nous avons le courage de donner et recevoir le pardon pour cela, nous ressentons la Résurrection! Chaque fois que nous laissons derrière nous les vieux griefs et avons le courage de bâtir une nouvelle relation fraternelle, nous confessons que le Christ est vraiment ressuscité! Chaque fois que nous pensons à l'avenir de l'Eglise à la lumière de sa vocation à être unifiée, le matin de Pâques se lève. Ici je renouvèle l'espoir déjà exprimé par mes prédécesseurs, d'un dialogue continu avec tous nos frères et sœurs dans le Christ pour trouver une façon d'exercer le ministère de l'évêque de Rome qui, en restant fidèle à sa mission, peut être ouvert à une nouvelle situation et peut, dans le contexte actuel, être un service d'amour et de communion reconnu par tous (cf. St Jean-Paul II, "Ut Unum Sint" (1), p. 95-96) Votre Sainteté , mon cher frère, chers frères et sœurs, mettons de côté les doutes que nous avons héritées du passé et ouvrons nos cœurs à l'Esprit Saint , à l'Esprit d'Amour et de Vérité, marchons ensemble vers le jour béni de notre pleine communion retrouvée."

Le pape rappelle les souffrances du Moyen Orient et les persécutions des Chrétiens de toutes confessions dans le monde qui "souffrent ensemble, côte à côte, et se portent mutuellement assistance avec une charité fraternelle, alors né un œcuménisme de la souffrance, un œcuménisme du sang qui se révèle très puissant non seulement pour ceux chez qui il se manifeste directement, mais aussi pour toute l'Eglise par la communion des saints."

Puis, s'adressant au patriarche Bartholomée: "Votre Sainteté, cher frère, chers frères et sœurs, déposons tous les griefs hérités du passé et ouvrons nos cœurs à l'œuvre du Saint Esprit, l'Esprit d'amour (cf. Rom. 5:5) et de vérité (Jn 16:13), pour nous hâter ensemble vers ce jour béni où notre communion sera rétablie. En faisant ce voyage nous nous sentons soutenus par cette prière que fit Jésus Lui-même, en cette ville, la veille de Sa Passion, de Sa Mort et de Sa Résurrection, prière offerte à Son Père pour Ses disciples. C'est une prière que nous même, avec humilité, ne nous lassons pas de reprendre à notre compte: "afin que tous soient un, … pour que le monde croie…" (Jean 17:21)" Fin de citation.

Déclaration commune du Pape François et du Patriarche œcuménique Bartholomée

Concrétisant cette invitation à aller plus loin vers l'Unité et la pleine communion, la déclaration commune fixe des priorités concrètes texte complet ICI

• Mission de la "Commission Mixte Internationale" qui doit être "un exercice dans la vérité et dans l’amour qui exige une connaissance toujours plus profonde des traditions de l’autre pour les comprendre et pour apprendre à partir d’elles. Ainsi, nous affirmons une fois encore que le dialogue théologique ne recherche pas le plus petit dénominateur commun sur lequel aboutir à un compromis, mais qu’il est plutôt destiné à approfondir la compréhension de la vérité tout entière que le Christ a donnée à son Église, une vérité que nous ne cessons jamais de mieux comprendre lorsque nous suivons les impulsions de l’Esprit Saint."

• "Travailler ensemble au service de l’humanité, … spécialement en défendant la dignité de la personne humaine à toutes les étapes de la vie et la sainteté de la famille basée sur le mariage, en promouvant la paix et le bien commun, et en répondant à la souffrance qui continue d’affliger notre monde… C’est notre devoir de chercher à construire une société juste et humaine dans laquelle personne ne se sente exclu ou marginalisé."

• "… sensibiliser au sujet de la gestion de la création; nous appelons tous les hommes de bonne volonté à envisager les manières de vivre plus sobrement, avec moins de gaspillage, manifestant moins d’avidité et plus de générosité pour la protection du monde de Dieu et pour le bénéfice de son Peuple."

• "…promouvoir un authentique dialogue avec le Judaïsme, l’Islam et d’autres traditions religieuses. L’indifférence et l’ignorance mutuelles ne peuvent que conduire à la méfiance, voire, malheureusement, au conflit."

• prière "pour la paix en Terre Sainte et au Moyen Orient en général…" (note de VG: qui donnera lieu à la première concrétisation dans la "Prière pour la paix" à Rome le 8 juin dernier.)

• …et "appel à tous les chrétiens, ainsi qu’aux croyants de toutes les traditions religieuses et à tous les hommes de bonne volonté, à reconnaître l’urgence de l’heure qui nous oblige à chercher la réconciliation et l’unité de la famille humaine, tout en respectant pleinement les différences légitimes, pour le bien de toute l’humanité et des générations futures."

Quelle suite?

Deux lignes d'action unitaires sont clairement dessinées: l'une, encrée dans les besoins du monde, est d'abord symbolisée par la Prière pour la paix"; l'autre ligne, celle du rapprochement théologique, est symbolisée par le projet de commémoration commune du premier concile œcuménique.

La "Prière pour la paix": ce geste unitaire extraordinaire, unique dans l'histoire, qui a vu le pape de Rome et le patriarche de Constantinople bénir ensemble, au nom des Chrétiens, cette prière pour la paix des deux chefs de deux états en guerre depuis près de soixante-dix ans et que tout sépare, à commencer par leurs religions, est évidement le premier pas unitaire dans la ligne de ce communiqué. Aucune diplomatie n'avait encore pu réunir ces deux hommes et, dépassant les différentes déclarations pacifistes, souvent en ordre dispersé, ce geste fort montre la puissance du Christianisme uni pour la paix.

Retour à la théologie: "J’ai marché avec mon frère François sur cette Sainte Terre non pas avec la crainte de Cléophas et Luc sur le chemin conduisant à Emmaüs, mais inspiré par une vive espérance, comme Notre seigneur nous l’enseigne", a déclaré le patriarche Bartholomée (2). Et il annonce: "Avec le pape François nous avons décidé de laisser en héritage à nous-mêmes et à nos successeurs une nouvelle rencontre à Nicée en 2025, pour célébrer tous ensemble, après 17 siècles, le premier synode vraiment œcuménique qui a donné lieu au Credo". Cette référence au premier concile œcuménique, qui a défini les dogmes chrétiens fondamentaux, et la mention de la "Commission Mixte Internationale" comme premier point concret de la déclaration commune, indiquent clairement que les problèmes théologiques ne sont pas oubliés. Il faut rappeler que le travail de la Commission est bloqué depuis 2011 sur le sujet de la primauté et une phrase du discours du Pape rappelé plus haut mérite d'être soulignée dans ce contexte: le pape propose de "trouver une façon d'exercer le ministère de l'évêque de Rome qui, en restant fidèle à sa mission, peut être ouvert à une nouvelle situation et peut, dans le contexte actuel, être un service d'amour et de communion reconnu par tous." Pour le commentateur du jeournal italien "La Stampa" Giacomo Galeazzi, le Pape aurait ainsi exprimé une ouverture à discuter de la primauté pétrinienne, qui est le sujet de désaccord théologique fondamental entre nos deux Eglises d'où on ensuite découlé tous les autres. Il se trouve malheureusement que ce thème est aussi un sujet de fracture à l'intérieur de l'Orthodoxie et qu'il faudra donc d'abord se mettre d'accord entre nous.

Interrogatins des Orthodoxes" il apparait ainsi clairement que le Pape propose aux Orthodoxes d'approfondir le dialogue et la démarche vers l'Unité entamés il y a cinquante en soumettant tout au débat sans conditions préalables. Mais côté Orthodoxes la situation est moins simple et la proposition de rencontre transmise par le Pape au patriarche de Moscou montre qu'il en est bien conscient: l'Egalise russe est la plus importante Eglise orthodoxe, regroupant à elle seule près des deux tiers des fidèles, et son désaccord avec Constantinople, en particulier sur la primauté, est un obstacle majeur au dialogue théologique avec Rome. La question du dialogue œcuménique est d'ailleurs à l'ordre du jour du prochain Concile panorthodoxe et les résultats de la rencontre de Jérusalem y seront certainement analysés…

***
(1) "Ut Unum Sint" (Qu'ils soient un), encyclique du pape Jean-Paul II publiée le 25 mai 1995 est la première encyclique consacrée aux relations de l'Église catholique avec l'Église orthodoxe et les autres communautés. Cf. texte ici.
(2) Entretien à l’agence catholique missionnaire italienne AsiaNews; cf. http://www.zenit.org/fr/articles/bartholomaios-et-francois-marchent-vers-nicee-2025.



Rédigé par Vladimir Golovanow le 23 Juin 2014 à 13:58 | 11 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Père Joachim le 24/06/2014 10:56
Merci pour ces textes
que vous "donnez gratuitement" et sans manières.

P.O. est en train de devenir avec générosité un incontournable de l'info.ortho en français après le vide laissé par la disparition du SOP et d'autres pertes en lignes ...
vraiment merci pour ce service avec toute ma sympathie et mes vœux de continuation

et merci à tous les contributeurs qu'on peut lire une bonne fois pour toutes (ou ne plus lire)

2.Posté par Daniel le 24/06/2014 14:23
Je ne savais pas que le SOP avait disparu... je ne m'en suis pas rendu compte...

3.Posté par av aleksandr le 24/06/2014 18:31
Cher Vladimir,

Je trouve aujourd'hui votre message sur la rencontre à Jérusalem. Je ne vous oublie pas et hésitais à intervenir à ce sujet. J'étais présent à Jérusalem lors des diverses rencontres et actions menées d'une part par la venue du Patriarche oecuménique Bartholomaios de Constantinople, son accueil à la Porte de Jaffa, la Doxologie au Saint Sépulcre. L'accueil des personnalités ecclésiastiques qui l'accompagnaient (dont le Métropolite Emmanuel et l'Archevêque Job ainsi que des délégués grecs et américains). Puis, la visite "progressive" du Pape François qui a visité le "territoire traditionnel de l'Eglise de Jérusalem" (ce qui donc nous concernait en tant que Patriarcat de Jérusalem) en commençant par la Jordanie, puis les Territoires palestiniens (ou Palestine selon la terminologie vaticane) et la rencontre et visite en Israël (Jérusalem). Le moment auquel vous vous référez est effectivement la rencontre entre les deux "chefs des patriarcats historiques de Rome et de Constantinople", pour marquer le 50ème anniversaire de la rencontre historique entre le Pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras à Jérusalem en 1964.

Je trouve normal de partager avec vous les trois liens où je suis intervenu à l'occasion de cet événement qui comporte de nombreux aspects, bien au-delà de la rencontre particulière qui a eu lieu au Saint Sépulcre.
Le premier lien est en anglais: il s'agit de l'intervention que j'ai faite à la demande de la Custodie franciscaine qui a organisé une exposiiton pour marquer l'anniversaire de la rencontre de 1964.

Les deux autres sont mes interventions en français en tant que membre du clergé du patriarcat de Jérusalem pour donner - comme dans le premier lien - un éclairage orthodoxe et local sur ces jours qui sont chargés de sens et souvent très difficiles à vraiment décoder et/ou mettre en perspective au regard du plérôme de l'Eglise. Je souhaite seulement souligner que les deux hiérarques "primus inter pares" des Eglises catholique(s) et orthodoxe(s) furent invités et reçus par le Patriarche Théophilos de Jérusalem, lui-même fils spirituel du patriarche Benediktos de Jérusalem qui avait reçus Paul VI et Athenagoras voici cinquante ans.

"http://abbaa.blog.lemonde.fr/2014/03/07/franciscan-exhibition-on-patriarchal-and-papal-visit-in-1964/"

"http://www.rcf.fr/radio/rcfnational/evenement/830912"

http://www.orthodoxie.com/ecouter/le-pere-alexandre-winogradsky-sur-la-rencontre-du-patriarche-bartholomee-et-le-pape-francois/".

Cela prendra du temps: il y a une sorte de "focalisation" quasi médiatique ou événementielle sur la personnalité et les paroles du Pape François. La mise en perspective prendra du temps: l'Eglise Mère de Jérusalem - essentiellement grecque mais aussi arabe - a reçu au sein du Lieu du Golgotha, de l'Anastasis (Résurrection) du Seigneur les deux patriarches de l'Eglise née de l'Edit de Milan (commémoré l'an dernier), reconnaissant et tolérant la foi et la vie chrétienne au sein de l'Empire romain d'Orient et d'Occident. Il est sans doute nécessaire, pour le moment, d'avancer lentement dans l'explicitation des faits tels que nous les avons vécus depuis l'Eglise locale de Jérusalem, au niveau des communautés orthodoxes byzantines ou orientales, voire autres. En fait, la période à prendre en considération est celle qui couvre la venue du Patriarche oecuménique, du Pape François et aussi la toute première visite du Patriarche Beshara Boutros des Maronites en Terre Sainte.
L'événement de Jérusalem 2014 prend alors une autre dimension, large et donnant sens à des démarches ouvertes sur l'eschaton.
Bien fraternellement en Christ,
prot. Aleksandr

4.Posté par justine le 25/06/2014 11:32
"P.O. est en train de devenir avec générosité un incontournable de l'info.ortho en français après le vide laissé par la disparition du SOP et d'autres pertes en lignes ..." Espérons que PO ne deviendra jamais un nouveau SOP! Citation: "Puisqu'il (le club des modernistes" jouit du monopole de l'interprétation des événements, il porte l'entière responsabilité de la désinformation: son bulletin (le SOP) opère le tri des informations, fait le silence sur tout ce qui pourrait ouvrir une autre perspective, masque l'isolement dans lequel se trouve le modernisme, fait barrage à l'expression d'opinions différentes de celle des théologiens modernistes et ne met en valeur que les faits de 'convergence'. Ce bulletin peut être considéré comme une excellent exemple de désinformation." - Jean-Louis Palierne, "Mais où donc se cache l'Eglise orthodoxe, La trop longue errance des Français", Ed. L'Age d'Homme, Lausanne 2002, pages 109-110.

5.Posté par Parlons d'orthodoxie le 25/06/2014 12:00
Père Joachim,
L'équipe de rédaction est très touchée par vos plus qu'aimables paroles et vous en remercie de tout cœur.
Nous y sommes d'autant plus sensibles que le site fonctionne surs des bases de strict bénévolat, d'où la difficulté, souvent, de collaborer avec des traducteurs. Nous sommes reconnaissants aux auteurs des commentaires: c'est à eux que revient essentiellement le succès de P.O.
Encore une fois, merci à vous tous.

6.Posté par Vladimir.G: un mystère à méditer... le 25/06/2014 14:59
Un article intitulé "Un prêtre orthodoxe grec: Sur les événements récents à Jérusalem et leurs fondements ecclésiologiques" (Version française Claude Lopez-Ginisty) donne une vision typiquement "zélote" de la rencontre de Jérusalem tout en soulignant son importance: "Cette nouvelle ecclésiologie est le défi spirituel et théologique de nos jours auquel chaque chrétien orthodoxe reste indifférent à ses risques et périls, car elle porte avec elle des conséquences sotériologiques," écrit-il. La suite est paradoxale"face à une hérésie terriblement trompeuse et qui conduit à la division, nous sommes tous appelés à confesser le Christ aujourd'hui, comme l'ont fait jadis nos ancêtres à l'époque de l'arianisme (…) Confesser la foi aujourd'hui, c’est confesser et déclarer l'unité de Ses natures divine et humaine dans Son corps, la seule et unique Eglise orthodoxe, sans mélange, inchangée, indivise et indivisible (ἀσυγχύτως, ἀτρέπτως, ἀδιαιρέτως, ἀχωρίστως). [Oros du IVème Concile œcuménique]."(*) Comme l'avait écrit JF Colosimo: "Comment une entreprise œcuménique finit-elle par déboucher sur une fracture intra-confessionnelle ? Nul doute qu’il y a là un mystère à méditer. Mais s’étonnera-t-on que, in fine, le Saint–Esprit se révèle une fois de plus le champion de l’antisystème?" (In. "Bloc note" du lundi 26 novembre 2007)

(*) In. http://orthodoxologie.blogspot.gr/2014/06/un-pretre-orthodoxe-grec-sur-les.html

7.Posté par justine le 25/06/2014 17:49
Pour Vladimir, comme il le montre encore une fois, la Tradition patristique de l'Eglise Orthodoxe est du "zélotisme". Comme quoi aujourd'hui non seulement dans le monde, mais aussi dans l'Eglise, on assiste au retournement de toutes les valeurs....

8.Posté par Bartimée le 26/06/2014 16:01
"Je souhaite seulement souligner que les deux hiérarques "primus inter pares" des Eglises catholique(s) et orthodoxe(s) furent invités et reçus par le Patriarche Théophilos de Jérusalem, .."

J'apprends donc par P.O. toujours bien informé que le deuxième poumon disposerait désormais officiellement d'un "premier parmi les pairs".
Cette nouvelle m'avait échappé, j'en était resté à la bonne vieille synodalité apostolique.
Désormais il y aurait ainsi de fait un hyper-patriarche et ses hypo-patriarches.

Comme quoi on devrait accorder beaucoup plus d'attention aux déplacements des uns et des autres, ça finit par faire " bouger les lignes" is not it.

9.Posté par Vladimir.G: deux définitions le 26/06/2014 18:24
Oui bien cher Bartimée, le patriarche œcuménique jouit d'une primauté d'honneur parmi ses paires et est bien le "primus inter pares" parmi eux... Bien entendu, cela n'a rien à voir avec une quelconque "primauté universelle" papiste et la formule du père Aleksandr est un peu lapidaire... ce qui n’enlève rien à l'intérêt de ses interventions que je conseille d'écouter: la parole du représentant du patriarche de Jérusalem est suffisamment rare chez nous pour qu'on s'y intéresse!

Oui bien chère Justine, il faut appeler un chat - un chatn: j'avais donné une définition du mot "zélote": "Ce qualificatif est généralement appliqué à ceux qui s'opposent à tout dialogue et témoignage avec les autres confessions chrétiennes..." (*) et je pense sincèrement que le texte du "prêtre orthodoxe grec" correspond bien à cette définition. Si non, le rangeriez-vous dans les "Œcuméniste" ou "LES VOIX CONSENSUELLES"? :-)

(*) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/OEcumenisme-orthodoxe-et-vocabulaire_a3728.html

10.Posté par Vladimir.G: Nouvelle rencontre au sommet en novembre le 24/10/2014 10:10
Nouvelle rencontre au sommet

Le pape François sera en Turquie du 28 au 30 novembre 2014, annonce le P. Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, dans un communiqué publié ce 21 octobre. Le programme prévoit deux étapes – Ankara et Istanbul –, plusieurs rencontres œcuméniques, deux discours officiels et une homélie.
« Accueillant l'invitation du Président de la République, de Sa Sainteté Bartholomaios Ier et du président de la Conférence épiscopale, le pape François accomplira un voyage apostolique en Turquie du 28 au 30 novembre 2014. Il se rendra à Ankara et à Istanbul », peut-on lire dans la note.
Le voyage avait été confirmé en septembre mais les dates officielles n'étaient pas encore connues.
Le pape sera donc à Istanbul, pour la fête de l'apôtre saint André, saint patron du patriarcat oecuménique de Constantinople, célébré le 30 novembre. Il sera le quatrième pape à fouler le sol turc, après Benoît XVI (28 novembre -1er décembre 2006), saint Jean-Paul II (28-30 novembre 1979) et le bienheureux Paul VI (25-26 juillet 1967).
La salle de presse publie le programme du voyage – sans horaires précis encore pour les rendez-vous – qui commencera vendredi 28 novembre 2014 avec le départ à 9h de l’aéroport de Rome Fiumicino. Le pape sera accueilli à 13h heure locale (12h à Rome) après trois heures de vol, à l’aéroport Esenboga d'Ankara, capitale du pays.
La première journée sera consacrée aux visites officielles des responsables politiques, à commencer par une visite au Mausolée d'Atatürk, homme d'État turc (1881-1938) considéré comme le père de la Turquie moderne.
Puis le pape François se rendra au palais présidentiel où il sera accueilli par une cérémonie de bienvenue et rencontrera le président de la République Recep Tayyip Erdogan, le premier ministre Ahmet Davutoglu et les autorités du pays, devant lesquelles il prononcera son premier discours.
Enfin, il rencontrera la présidence des affaires religieuses (Diyanet) conduite par M. Mehmet Görmez.
Le lendemain matin, 29 novembre, le pape rejoindra en avion l’aéroport international Atatürk d'Istanbul aux environs de 10h30.
Il visitera le Musée de Sainte-Sophie – l’ancienne basilique de la Sainte-Sagesse, inaugurée par Justinien en 585 – et la Mosquée du sultan Ahmet connue sous le nom de Mosquée bleue.
Le pape François célébrera aussi une messe en la cathédrale du Saint-Esprit. Puis il participera à une prière oecuménique dans l'église patriarcale de Saint-Georges, à l'issue de laquelle il sera reçu en privé par le patriarche Bartholomaios Ier au palais patriarcal.
Dimanche 30 novembre, troisième jour du voyage, il célébrera la messe en privé à la délégation apostolique.
Une Divine Liturgie aura lieu dans l'église patriarcale de Saint-Georges, où le pape signera une déclaration oecuménique conjointe avec le patriarche Bartholomaios Ier, comme l'avaient fait ses prédécesseurs, Benoît XVI et saint Jean-Paul II.
Le pape et le patriarche déjeuneront ensemble et le pape prononcera son deuxième discours du séjour, avant de rejoindre l’aéroport d'Istanbul où il prendra congé de la Turquie. Le départ est prévu à 17h, et l'atterrissage aux environs de 18h40 à Rome Ciampino.
Le pape François marchera donc sur les pas de ses prédécesseurs : Benoît XVI, Jean-Paul II et Paul VI ont tous trois visité la cathédrale du Saint-Esprit, la Mosquée bleue ainsi que le Musée de Sainte-Sophie.
Ce sera le sixième voyage international du pape François – hors Italie – après le Brésil (22-29 juillet 2013), la Terre Sainte (24-26 mai 2014), la Corée du Sud (13-14 août 2014), l'Albanie (21 septembre 2014) et le Parlement européen (25 novembre 2014).

11.Posté par Vladimir.G: Pape François: "Chaque chrétien est appelé à travailler pour l’unité de l’Église". le 26/10/2014 11:44
"Chaque chrétien est appelé à travailler pour l’unité de l’Église". C’est l’exhortation faite par le Pape François lors de la messe célébrée ce vendredi matin en la chapelle de la maison Sainte-Marthe.

"La visite de l’évêque de Rome au Patriarcat Œcuménique à la fin du mois de novembre, à l’occasion de la fête de l’apôtre Saint André, et sa nouvelle rencontre avec le Patriarche Bartholomée est le signe du lien profond qui unit les sièges de Rome et de Constantinople". Le Pape François l’a affirmé ce vendredi matin en redisant son désir de surmonter, dans l’amour et dans la vérité, les obstacles qui séparent encore les deux Eglises.

Le Saint-Père s’adressait à un pèlerinage œcuménique qui a fait halte à Rome avant de se rendre à Istanbul pour rencontrer le Patriarche Œcuménique Bartholomée. Emmené par un Métropolite orthodoxe (*), ce pèlerinage est organisé par la Fondation "Orientale Lumen", qui s’efforce d’aider les chrétiens orientaux vivant aux États-Unis à ne pas perdre leurs traditions religieuses et leurs contacts avec leurs pays d’origine, et les chrétiens occidentaux à mieux connaître les Églises orientales. Les pèlerins ont voulu notamment visiter les lieux liés à la mémoire de Jean XXIII et de Jean-Paul II canonisés en avril dernier. Un choix, a relevé le Pape François, qui souligne la grande contribution de ces deux papes au rapprochement entre l’Église catholique et les Églises orthodoxes.

En convoquant le Concile Vatican II, Jean XXIII énonça parmi ses priorités l’unité des chrétiens, tandis que Jean-Paul II a donné, par sa célèbre encyclique "Ut unum sint" une impulsion considérable à l’engagement œcuménique de l’Église catholique. La passion ardente de ces deux papes pour l’unité des chrétiens doit servir d’exemple. Un exemple que le Pape François souhaite suivre au service de la communion et de l’unité de l’Église. Dans son discours, le Souverain Pontife a par ailleurs noté que le pèlerinage chrétien est beaucoup plus qu’un itinéraire géographique. C’est un cheminement de renouveau intérieur vers le Christ. Or, cette attitude est essentielle pour pouvoir avancer sur la route de la réconciliation et de la pleine communion entre tous les croyants en Jésus-Christ. Il ne peut y avoir de vrai dialogue œcuménique sans un renouveau intérieur et sans une totale fidélité au Christ et à sa volonté.

(*) Note de VG: il s'agit du métropolite Kallistos (Ware) de Diokléia

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