V.G.

"Notre Seigneur Jésus Christ est donc vrai Dieu et vrai homme, parfait dans sa divinité et parfait dans son humanité, consubstantiel au Père et consubstantiel à nous en tout, hormis le péché. Sa divinité et son humanité sont unies en une personne, sans confusion ni changement, sans division ni séparation. En lui a été préservée la différence des natures de la divinité et de l'humanité, avec toutes leurs propriétés, facultés et opérations. Mais loin de constituer «un autre et un autre», la divinité et l'humanité sont unies dans la personne du même et unique Fils de Dieu et Seigneur Jésus Christ, objet d'une unique adoration". Déclaration christologique commune de 1994, signée par le Pape Jean-Paul II et le Patriarche Mar Dinkha IV

Les Orthodoxes orientaux (Églises préchalcédoniennes) n'avaient pas suivi les décisions du concile de Chalcédoine (451) sur la double nature du Christ et furent qualifiés de "monophysites": ce fut le premier schisme de l'Eglise. Mais des avancées récentes dans le dialogue avec les différentes confessions chrétiennes tendent à effacer ces 1500 ans d'incompréhension mutuelle.

Avec les Orthodoxes: "Effort commun de fidélité à la Tradition apostolique et patristique"

C'est la que le dialogue est le plus avancé: la Commission théologique mixte crée en 1985 a abouti à la "Seconde Déclaration et proposition aux Églises " (Chambésy, Suisse, 1990). L'Assemblée des évêques de l'Église orthodoxe russe de 1997 a "rendu hommage à l'esprit de fraternité, de compréhension mutuelle et d'effort commun de fidélité à la Tradition apostolique et patristique qui est exprimée par la Commission théologique mixte pour le dialogue entre l'Église orthodoxe et les Églises orientales orthodoxes dans ce document."

Toutefois "la "Déclaration" ne doit pas être considérée comme un document définitif, suffisant au rétablissement de la pleine communion entre l'Église orthodoxe et les Églises orientales orthodoxes: elle contient en effet des imprécisions dans diverses formulations christologiques. Il faut exprimer l'espoir que les formulations christologiques continueront à être précisées au cours de l'étude des questions de caractère liturgique, pastoral et canonique, de même que les questions concernant le rétablissement de la communion ecclésiale entre les deux familles d'Églises de tradition orthodoxe et orientale". Et le dialogue théologique doit donc être continué. Cf. "Principes fondamentaux régissant les relations de l'Eglise orthodoxe russe avec l'hétérodoxie"


Avec les Anglicans: accord sur l'incarnation du Christ

Le travail de rapprochement avec les Anglicans sur cette question avait commencé dans les années 1990. Une déclaration commune sur la christologie a été préparé par la Commission International Anglicans- Orthodoxes orientaux (AOOIC) et envoyé aux Eglises participantes en 2002 et une déclaration mise à jour avait été discutée 2013. La Déclaration commune sur la christologie a été finalisée lors de la réunion de l'AOOIC au Caire (13-17 Octobre 2014).

L'article 1 de cette Déclaration commune dit: "Nous confessons que notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus Christ est le fils unique de Dieu qui a été incarné et fait homme dans la plénitude des temps pour nous et notre salut. Nous croyons en Dieu le Fils incarné, parfait dans Sa divinité et parfait dans Son humanité, consubstantiel au Père par Sa divinité et consubstantiel à nous en Son humanité. Sa divinité et son humanité sont unies en une personne, sans confusion ni changement, sans division ni séparation. En lui a été préservée la différence des natures de la divinité et de l'humanité, avec toutes leurs propriétés, facultés et opérations. Mais loin de constituer «un autre et un autre», la divinité et l'humanité sont unies dans la personne du même et unique Fils de Dieu et Seigneur Jésus Christ, objet d'une unique adoration."

Le communiqué commun avec les Catholiques: Vers un document commun publié à l'issu de la réunion, contient aussi un appel à la mobilisation de tous les Chrétien pour soutenir les martyrs actuels du Proche Orient et exiger la libération des deux évêques kidnappés. Lien

Les représentants de toutes les Eglises orthodoxes orientales sont à Rome en cette fin janvier 2015 pour cinq jours de réunion de leur Commission mixte internationale pour le dialogue théologique avec l'Eglise catholique. Les participants espèrent finaliser un document commun sur la Communion et la Communication durant les cinq premiers siècles du christianisme.

Le père Gabriel Quicke, en charge des relations avec les Eglises orthodoxes orientales au Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, souligne que ce document est important pour les Chrétiens d'aujourd'hui, "car il souligne la richesse du patrimoine commun des Eglises dans les cinq premiers siècles, avant les divisions". Il ajoute que la Commission va passer à une nouvelle série de discussions portant sur les sacrements, en particulier la question du baptême, qui ne est toujours pas reconnu par certaines Eglises orthodoxes orientales ...

Le père Gabriel souligne que beaucoup de dirigeants de l'Eglise orthodoxe orientale sont les témoins de l'épuisement de leurs communautés en raison du manque de sécurité au Moyen-Orient. Il dit que la solidarité du monde catholique et les appels du Pape François au nom des Chrétiens persécutés sont très importants et très appréciés des populations sur place ...

Source et vidéo

Rédigé par Vladimir Golovanow le 30 Janvier 2015 à 11:06 | 9 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Vladimir.G.: convergences? le 02/02/2015 11:45
J'ai pensé intéressant de montrer ainsi les avancée récentes des différents dialogues avec les Églises préchalcédoniennes car elles montrent toutes de grandes avancées:

- Les Orthodoxes sont été pointe avec un quasi accord sur la christologie: le document de 1990 constate l'absence de divergences dogmatiques dans le domaine de la christologie en reconnaissant la validité des formulations de saint Cyrille reprises par les Églises préchalcédoniennes. Le patriarcat d'Antioche reçoit le document et met en place des concélébrations liturgiques (12 novembre 1991). Les Églises de Grèce et de Russie relèvent "des imprécisions"qui demandent à être retravaillées. Des concélébrations ont lieu en particulier en particulier le 10/26/209 dans la cathédrale grecque de New York (avec le patriarche Bartholomée, Constantinople et le métropolite Jonas, primat de l'OCA. Source https://antimodern.files.wordpress.com/2012/06/2009a.jpg?w=522. Une réunion mixte s’est tenue à Athènes du 23 au 26 novembre 2014 en vue de la reprise du dialogue… Une association "Dialogue entre chrétiens orthodoxes et orthodoxes orientaux" a été fondé en 2001 à Paris: http://orthodialogue.bl.ee/cran2013.html

- Les Catholiques avancent de leur côté. La formulation de 1994 devrait permettre de résoudre l'incompréhension christologique. Elle a permis la reconnaissance mutuelle des sacrements et une intercommunion, limitée aux cas exceptionnels, entre les Églises syriaques catholique et préchalcédonienne et le nouveau document devrait aller plus loin…

- Là aussi avancée sur la christologie… mais il est probable que les ordinations de femmes, y compris à l'épiscopat, vont mettre un frein au dialogue comme c'est déjà le cas avec l'Église russe.

2.Posté par Daniel le 02/02/2015 19:49
L'appellation d'antichalcédonienne serait préférable et plus juste car ces églises ont explicitement condamnés le concile de Chalcédoine.

3.Posté par Vladimir.G.: " Les théologiens qui représentaient leurs Eglises orthodoxes orientales ont reconnu la foi christologique du Concile de Chalcédoine (451), la foi qui croit en Christ Vrai Dieu et Vrai Homme, sans mélange ni division." le 03/02/2015 11:43
Au niveau du dialogue théologique officiel, rappelons que les représentants des deux Familles d’Eglises, orthodoxe et orthodoxes orientales (copte, syriaque, arménienne et éthiopienne), ont reconnu que saint Cyrille est un père de l’Eglise commun et que son expression christologique est aussi commune : « une nature incarnée de Dieu le Verbe » (mia physis tou Theou Logou searkomene). Les théologiens qui représentaient leurs Eglises orthodoxes orientales ont reconnu la foi christologique du Concile de Chalcédoine (451), la foi qui croit en Christ Vrai Dieu et Vrai Homme, sans mélange ni division. C’est ce qu’on peut lire dans les textes du Dialogue théologique officiel alors publiés en 1989 et en 1990.

En 1995, le Métropolite Damaskinos, alors co-président du Dialogue théologique officiel, avait écrit dans un texte publié par Episkepsis (« Réponse à une lettre de la Communauté monastique du Mont Athos »,Genève, no 521, 1995, p. 14.) : « Si on considère comme « monophysisme modéré » l’insistance sur le terme « une nature » (mia physis) dans le sens où saint Cyrille l’entendait, alors on devrait suspecter d’hérésie non seulement saint Cyrille lui-même, mais aussi le Ve concile oecuménique qui accepta aussi
comme orthodoxe l’utilisation du terme « une nature » ; non, certes, dans le sens d’une confusion des deux natures parfaites unies dans le Christ. Si, d’autre part, on considère comme « monophysisme modéré » une formulation moins tranchée du monophysisme extrême d’Eutychès, une telle supposition n’est pas attestée dans nos sources. Une hérésie ou bien est une hérésie ou elle ne l’est pas. La Commission interorthodoxe examina cette question en profondeur, sur la base de rapports scientifiques et de la bibliographie afférente (cf. Karmiris, Romanides, Martzelos, Theodorou, etc) ; d’où il découle non seulement que Dioscore et Sévère étaient restés fidèles à l’enseignement christologique de saint Cyrille, mais aussi qu’ils avaient violemment rejeté le monophysisme extrême ».

Il faut prendre en considération ce point de vue élaboré par des grands théologiens grecs du
XXe siècle.

Père Boris Bobrinskoy lu lors de la réunion annuelle de l’Association « Dialogue
entre orthodoxes et orthodoxes orientaux » à l’Institut Saint-Serge le 19 novembre 2013 à 19h

4.Posté par Vladimir.G.: Reprise du dialogue entre les chrétiens orthodoxes et les chrétiens orientaux de rite ancien le 03/02/2015 11:52
Il s’est tenu, du 23 au 26 novembre, à Athènes, la réunion mixte entre les délégués de l’Eglise Orthodoxe et ceux des Eglises orientales de rite ancien, en vue de la reprise du dialogue entre les deux traditions chrétiennes qui ont coexisté dans le Moyen Orient pendant mille cinq cents ans, nous informe le quotidien Lumina. La délégation orthodoxe a été présidée par son Eminence le métropolite Emmanuel de France pour le compte du Patriarcat Œcuménique de Constantinople, tandis que la délégation des chrétiens orientaux de rite ancien a été présidée par le métropolite Bishoy de Damietta, pour l’Eglise Copte.
Le dialogue entre les deux parties a commencé en 1985 et a été interrompu en 1993, à cause de certaines incompréhensions relatives à la terminologie élaborée précédemment par la commission. Le désir de reprendre le dialogue a néanmoins persisté, étant exprimé par les deux parties à l’occasion de certaines rencontres œcuméniques, auxquelles ont pris part des délégations orthodoxes et des délégations de chrétiens orientaux de rite ancien. La rencontre d’Athènes a envisagé la revivification du dialogue à une époque où les problèmes politiques, idéologiques, économiques et religieux ont de plus en plus d’incidence sur la coexistence pacifique des gens et des peuples en Moyen Orient.

CR détaillé en anglais sur: http://www.metropolegrecque.fr/2014/11/groupe-de-travail-de-la-commission-mixte-pour-le-dialogue-entre-les-eglises-orthodoxes-et-les-eglise.html

5.Posté par Daniel le 03/02/2015 23:01
Lors du concile de Chalcédoine, auquel assistait Dioscore, on confia la confession de foi de chacun, orthodoxes et hérétiques aux reliques de Saint Euphémie. Après 3 jours de prière et de jeûne dans chacun des camps, on ouvrit le cercueil : la confession de foi dioscorienne était au pieds de la sainte, celle des orthodoxes dans sa main qui d'ailleurs la remit miraculeusement à une personne de l'assistance. Ce miracle est commémoré annuellement dans les ménees le 11 juillet.

Suite à ce miracle, les oecuménistes blasphémateurs inventent un nouveau miracle; Dioscore n'était pas hérétique. Sans doute Sainte Euphémie avait-elle abusé de la boisson. Ah non, zut, c'était ses reliques.

On a donc le choix entre Sainte Euphémie (martyre du 4e siècle) et des "grands théologiens grecs du XXe siècle" dont on ne sait en quoi ils sont grands et/ou même théologiens (au sens vrai du terme, seul le saint est théologien). Qui choisissez-vous? Pour ceux qui ceux rallient aux "grands théologiens grecs", allez-vous censurer les ménées du 11 juillet célébrant le miracle et le synaxaire qui l'accompagne? Répondez!

6.Posté par Irénée le 04/02/2015 11:11
Cher Daniel
Je ne voudrais pas interférer dans votre dialogue avec Vladimir, mais l'angle sous lequel vous abordez cette question me semble un peu étrange...
Bien entendue je choisis sainte Euphémie plutôt que Dioscore !
Mais pour autant il ne me semble pas possible d'en rester à un examen de ce qui s'est passé au milieu du Vè siècle.
Les communautés coptes et syriaques ont depuis lors enseigné l'Evangile, baptisé des millions de personnes, publiées des millions de pages de traités théologiques, ascétiques, des Liturgies existent et sont bien connues, les sacramentaires ont été étudiés par d'excellents théologiens.
Si l'on prend par exemple la liturgie eucharistique utilisée le plus souvent par les syriaques, on n'y trouve aucune trace d'hérésie ou de formulation christologique douteuse.
Il me semble qu'un dialogue visant à rétablir pleinement l'unité avec cette famille chrétienne doit se baser sur un examen de ce qui est enseigné et vécu par ces communautés, plutôt que sur des anathèmes prononcées dans une situation complexe (des points de vue politique, linguistiques et autres) au proche-orient il y a 1500 ans.
Mais j'apprécie par ailleurs votre rigueur, et encore plus le fait de ne pas adhérer bêtement à des déclarations consensuelles de nos diplomates ecclésiatiques professionnels !

7.Posté par justine le 04/02/2015 14:20
Une seule avancee sera reelle et veridique et acceptee par l'ensemble de l'Eglise (orthodoxe, s'entend) et non pas seulement par les ecumenistes - quand les "pre-chalcedoniens"´, autrement dit les monophysites, accepteront les Sept Saints Conciles Oecumeniques.

8.Posté par Daniel le 04/02/2015 21:23
@ Irénée

Je ne comparais pas Sainte Euphémie mais Dioscore mais Sainte Euphémie à ces messieurs "grands théologiens grecs du XXe siècle." A croire que les Pères ayant traité ces sujets à l'époque n'étaient pas de grands théologiens! Je rejette aussi l'argument linguistique car toute la polémique a eu lieu en grec, langue connue des intervenants de l'époque.

Pour ce qui est des textes liturgiques, ils ne se limitent ben entendu pas à la seule liturgie mais incluent matines, vêpres etc. On ne peut se baser sur la seule liturgie.

Comme indiqué dans "Personne et nature" de Jean-Claude Larchet, l'Eglise d'Arménie a explicitement condamné Chalcédoine par le concile de Dvin (de mémoire). L'honnêteté intellectuelle impose de tout étudier et de ne rien cacher sous le tapis.

9.Posté par Vladimir.G.: ce sont les formulations de saint Cyrille qui sont reprises par les Églises préchalcédoniennes le 05/02/2015 12:03
Merci bien cher Irénée de remettre en perspective l'attaque menée par Daniel contre le dialogue avec les préchalcédoniens, aussi bien au niveau de l'association présidée par le père Boris que de la Commission mixte dont les participants ont été dument mandatés par toutes les Églises Orthodoxes… Le communiqué cité dans mon commentaire précédant note d'ailleurs que "trois Églises locales de la famille Orthodoxe (Alexandrie, Antioche et Roumanie) et trois Églises de la familles Orthodoxe orientale (Alexandrie, Antioche et Malankare-indienne) ont d'ores et déjà déclaré accepter les affirmations et propositions de la Commission mixte". Les "imprécisions" notés par les autres devraient donc pouvoir aussi être surmontées!

Et de fait il n'est plus question de "la confession de foi dioscorienne" mais bien des formulations de saint Cyrille reprises par les Églises préchalcédoniennes. St Cyrille semble bien correspondre à la définition du théologien de Daniel et c'est donc bien à lui que semblent se référer "les grands théologiens grecs du XXe siècle" et les membres mandatés de la Commission mixte...

10.Posté par Vladimir.G.: Au Caire, une réunion du groupe de travail pour la préparation du dialogue entre l’Église orthodoxe russe et l’Église copte le 17/02/2015 23:20
Au Caire, une réunion du groupe de travail pour la préparation du dialogue entre l’Église orthodoxe russe et l’Église copte

Du 9 au 13 février 2015, le groupe de travail pour la préparation du dialogue bilatéral entre l’Église orthodoxe russe et l’Église copte s’est réuni au Caire, à la salle de conférences de l’Église copte.

Nouveau commentaire :



Recherche



Derniers commentaires


RSS ATOM RSS comment PODCAST Mobile