CHINE: Les destructions de croix ou les démolitions d’églises ne sont pas une nouveauté
On ne dispose d’aucune indication précise sur le nombre de chrétiens vivant en Chine, car beaucoup fréquentent des maisons de prière clandestines. « Après avoir déclaré que 2014 avait été la pire année en termes de persécutions religieuses en Chine depuis la Révolution culturelle, des observateurs à l'intérieur et à l'extérieur du pays ont indiqué que la situation s'était encore aggravée en 2015, relate en anglais ’agence Ucanews. Les relations entre les groupes religieux et le Parti communiste n'ont jamais été aussi tendues depuis le règne de Mao ».

222 Nouveaux-Martyrs de la Mission russe de Pekin

2018 - Les descentes de police et les fermetures d’églises se multiplient sous Xi Jinping, qui entend « siniser » les religions. La sanction est tombée comme un couperet. Après le refus d’un pasteur d’installer des caméras de surveillance, à la demande de la police, à l’intérieur de son église, plusieurs dizaines de policiers font irruption dans le bâtiment, le vandalisent, et en expulsent les fidèles avant de le fermer. Jusqu’à cette intervention du dimanche 9 septembre, l’Eglise de Sion, au nord de Pékin, accueillait chaque semaine plus d’un millier de fidèles.

« Le christianisme est préjudiciable »

Les destructions de croix ou les démolitions d’églises ne sont pas une nouveauté. Entre 12 000 et 17 000 croix auraient été arrachées dans la seule province du Zhejiang (au sud de Shanghaï) entre 2014 et 2015. Mais le phénomène semble s’accélérer. Un règlement entré en vigueur.

Surveillance accrue

Et malgré un réchauffement relatif entre Pékin et le Vatican – notamment sur la question de la nomination des évêques – Xi Jinping tente de limiter l’expansion du christianisme, comme celle de l’islam, tous deux «soumis aux influences étrangères» selon lui, pour favoriser le bouddhisme. Les cadres du parti et les forces de sécurité sont plus impliqués dans la gestion quotidienne des monastères, des mosquées et des églises. Certains sont parfois postés en permanence dans les lieux de culte où «les modes de surveillance électronique – des caméras aux drones – se sont répandus de manière dramatique», assure l’organisation américaine Freedom House.

LA REPRÉSENTATION DE JÉSUS SUR LA CROIX : UN SYMBOLE CHOQUANT

En plus du caractère hétérodoxe de la crucifixion, c’est la représentation même de Jésus sur la Croix qui cristallise les plus vifs rejets. De fait, l’image de Jésus semble choquante à plus d’un titre. D’une part, il est représenté à moitié nu et échevelé, ce qui est associé dans l’imaginaire chinois, en particulier dans la littérature, à un symbole de sorcellerie*. D’autre part, la vénération d’un objet exposant de manière ostentatoire un corps presque nu et porteur de blessures béantes provoque un certain émoi parmi les lettrés confucéens. La nudité est en effet complètement absente de l’art chinois et la représentation des corps dénudés reste cantonnée aux publications à caractère érotiqu
CHINE: Les destructions de croix ou les démolitions d’églises ne sont pas une nouveauté

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 18 Septembre 2018 à 14:25 | 9 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Silvain le 20/09/2018 09:43
La signature d'un accord légitimant les évêques illégitimes chinois est en passe de se conclure, entre le Vatican et la Chine, au nom d'une unité de façade. Trahison éhontée des catholiques fidèles de chine de la part de leur pasteur.
On a déjà vu ça quelque part, du côté de l'Ukraine. C'est le même combat des clercs félons contre toute forme de fidélité au Christ et à son Église.

http://medias-catholique.info/laccord-entre-chine-et-vatican-se-precise-malgre-le-dementi-du-printemps/18168

2.Posté par Hai LIn (Montevideo) le 20/09/2018 13:25
Dear Silvain,

With all due respect I believe that this is one issue that I may directly address given my contacts and personal insight.

While it is possible that steps towards such an agreement may be in process, should it ever occur, it will be toothless, of short duration, and ultimately what you French call caduque.

The Chinese government only enters into agreements with countries which are can bring great benefit to the party and or to the nation. At present and under President Xi Ping all forms of religion are under great siege, a state of affairs not seen since the days of the Cultural Revolution.

Under Chairman Mao, churches actually were allowed to into a state of never never land until the early 1960's, or nearly thirteen or fourteen years after the Revolution. It was with the advent of the Gang of Four, lead by Chairman Mao's nefarious widow that truly vicious persecution became standard fare.

With the advent of Deng Xiao Ping and until the end of the term of President Hu Jintao established religion, particularly those religious that were not indigenous to Chinese cultural, were simply ignored, or as Queen Victoria might have put it, afforded a policy of benign neglect.

That being said, during this period, shuttered churches were reopened, demolished churches were allowed to rebuild, two Catholic seminaries were opened, and the major Western Protestant churches were allowed to open orphanages, hospitals, schools, etc.

With the arrival of President Xi Ping, this period of benign neglect came to a screeching halt. Churches have been shuttered again, many of have been destroyed, the social outreach programs of the Western Protestant churches were shut down, etc., etc.

In all honesty, the Catholic Church had a particularly malevolent reputation in pre-1949 churches. In Ireland today there are the scandals of the Magdalene Laundries. There was and were many Chinese Catholic equivalents. In the West the scandals concerning sexual abuse of little children by the Catholic Church have left many of us speechless. In pre-1949 China, it was an open secret that to send one's child to a Catholic orphanage was to send one's child into a life of prostitution and heroin addiction.

In addition to these horrors, in Shanghai and in Guangzhou places in which the Foreign Opium Commissions functioned, the laborers of the Commission who had to cut, shave, package and mail out packages of opium were nearly all slave laborers, and children, drawn at 80% from the ranks of the Catholic orphanage system in the countries. These orphanages were awash in cash payments from the Opium Commission as a result of their supplying this labor. Finally, you should note that average life span of a worker at the Opium Commission was only about 18 months, during which time, because of the continuous handling of opium, the worker would become addicted and die.

One of the first things that Chairman Mao did upon taking power was to shoot all of the workers of the Opium Commission and as many of its foreign directors upon which he could lay his hands.

And I am not a communist, I am not a Marxist, quite the opposite, but the history of the Catholic Church in China is not a particularly brilliant one.

And of course one cannot forget that the Vatican under Pius XII was one of the first Western countries not directly aligned with the Axis Powers to unconditionally establish diplomatic relations with the puppet regime of the so-called Emperor of Manchukou Pu Yi.

The Protestant churches did much better. They engaged in building hospitals, true ones, schools, true ones, orphanages, true ones, etc., etc. Even today they are given more latitude than the Catholic Church.

And finally, I should out point out the role of the Jews of China, the Western Jews of China, not the native Chinese ones of Keifang.

From the time of their arrival, the Jews, or goodly numbers of them, opened hospitals and hospices and soup kitchens and orphanages where they attended freely to the needs of both the Chinese and foreign populations. When Chairman Mao came to power, and when all of the rest of the foreign community fled for their lives, because many had collaborated with the Japanese in a vicious manner, Chairman Mao told the Jews that they could stay in China if they wished. He also added that if they wished to leave, they could take everything and anything with them that they wished, unless they were Jews who had participated in the Opium Commission, such as the Kaldoories and the Sasoons who were to be shot upon sight.

So dear Silvain should you ask me, as a Chinese, if I have any sympathy to the plight of the Catholic Church in China, I do not and I could not.

You French have a saying which I would like to invoke : Qui sème le vent récolte la tempête.

I send you my very best wishes.

Hai Lin
Montevideo

3.Posté par Silvain le 20/09/2018 23:59
@Hai Lin
Cher Hai Lin, merci pour ce commentaire intéressant à plus d'un titre. Tant de choses que j'ignorais, et je le reconnais bien volontiers. C'est un éclairage nouveau. Je suis d'accord avec vous, on peut avoir une telle église en sympathie, car ce n'est tout simplement pas une Église.

Je prie pour que les régimes communistes ou apparentés s'effondrent en Chine ou ailleurs, et que les chrétiens fidèles et sincères (il doit tout de même y en avoir comme partout) puissent pratiquer les exercices du Salut dans la paix et la tranquillité, du moins le plus possible. Mais si le Seigneur permet qu'ils soient éprouvés, qu'y pouvons-nous, à part espérer pour eux qu'ils traversent la grande épreuve et puissent revêtir la robe blanche des noces.

La période Mao est bel et bien finie et quelle que soit la réputation sulfureuse de l'Église catholique romaine en Chine, je pense à ceux qui souffrent aujourd'hui, et je ne peux vraiment pas penser du bien de ceux qui se commettent avec le régime de Xi en prétendant faire le bien, car c'est vraiment pactiser avec le Diable.

Ceci dit, toutes choses cachées doivent venir au grand jour, et l'histoire nous apprend que nous payons toujours par des persécutions proportionnées les péchés commis hypocritement par les générations précédentes.

De ce point de vue, notre génération impie déclenchera probablement la plus grande persécution que l'histoire connaîtra, car elle est la plus pécheresse d'entre toutes, et nous y sommes. Comme vous l'avez si bien dit, "qui sème le vent...", mais on ne peut se réjouir de la tempête, sauf quant à sa finalité purificatrice.

Meilleurs vœux à vous aussi.

4.Posté par Nicodème le 21/09/2018 17:29
On croit que notre génération est "la plus pécheresse" parce que nous avons la tête dans le guidon . Mais en réalité , si on prend du recul , je ne suis pas certain que les péchés collectifs de certaines périodes en occident ou ailleurs aient été moindres que le mélange d'hédonisme transgresseur et d'apostasie que nous connaissons aujourd'hui . Je pense notamment aux Inquisitions et aux guerres dite de religion entre différentes factions "chrétiennes" . Je dirais même que ces fautes ont été plus graves car elles ont été initiées , commises , entretenues et revendiquées par des hiérarques .

5.Posté par Tchetnik: le 21/09/2018 19:44
@Nicodème

L'Inquisition fut certainement bien plus juste et bien plus légère que la révolution "française" et il ne faut pas prendre toutes les propagandes - maoïstes et autres - au pied de la lettre, ce même si nul n'a jamais été parfait.

6.Posté par Silvain le 21/09/2018 20:41
@Nicodème
Depuis la légalisation de l'avortement dans les différents pays :
-un milliard de morts par avortement clinique
-au moins un autre milliard par élimination chimique.
Celui qui en parle doit être psychiatrisé.
À cause de la mainmise de la haute finance sur le monde : 6 milliards de gens paupérisés qui travaillent pour remplir les caisses de ceux qui les volent. Et on en parle pas. Seuls ceux qui ont un peu de culture savent réellement de quoi il en retourne, on ne les laisse pas parler.
Sans compter le massacre des innocents qui ne reçoivent aucune instruction religieuse, aucun témoignage chrétien autre que sociologique : au moins un milliard. Pas les mêmes, les autres sont déjà morts.
Sans compter les modèles décadents pour la jeunesse qui incitent les jeunes à la dépravation des moeurs, dans le monde entier. Les nouveaux dieux.
Ces phénomènes sont d'ampleur mondiale, tous.
Non, jamais le mal n'a été si grand, et je ne parle pas du mal abyssal, délibéré, d'une certaine élite, dans le but d'obtenir les faveurs de Satan, afin d'augmenter encore son pouvoir.
Même la révolution française, additionnée du Stalinisme et du Nazisme et des autres "ismes", n'arrivent pas à la cheville du mal actuel. Mais ils en ont fait le lit.

7.Posté par Vladimir.G: Nomination d'évêques: le Vatican signe un accord préliminaire historique avec la Chine le 22/09/2018 16:34
Nomination d'évêques: le Vatican signe un accord préliminaire historique avec la Chine

AFP, publié le samedi 22 septembre 2018 à 13h51

Le Saint-Siège a annoncé samedi un accord préliminaire historique avec le régime communiste de Pékin sur la nomination d'évêques, pomme de discorde depuis des décennies entre le Vatican et la Chine.

Cet accord porte uniquement sur la religion et non pas l'établissement de relations diplomatiques entre Pékin et le Saint-Siège, rompues en 1951, deux ans après l'arrivée au pouvoir des communistes.

Les quelque 12 millions de catholiques chinois -très minoritaires dans ce pays de 1,5 milliard d'habitants- sont déchirés depuis des décennies entre une Eglise "patriotique" contrôlée par le régime communiste et une Eglise clandestine qui ne reconnaît que l'autorité du pape.

Les détails de l'accord pour éliminer cette distinction devaient être annoncés en début d'après-midi.

L'accord préliminaire a été signé samedi à Pékin entre les deux chefs des négociations, Mgr Antoine Camilleri, sous-secrétaire d'Etat auprès du Saint-Siège et Wang Chao, vice-ministre des Affaires étrangères de la République populaire de Chine.

"Il concerne la nomination d'évêques, une question de grande importance pour la vie de l'Eglise, et il crée les conditions pour une plus grande collaboration au niveau bilatéral", a précisé le Saint-Siège dans un communiqué.

Les signataires espèrent que l'accord pourra "favoriser un processus fructueux et tourné vers l'avenir dans le domaine du dialogue institutionnel et contribuer positivement à la vie de l'Eglise catholique en Chine, au bien commun du peuple chinois et à la paix dans le monde".

"Ceci n'est pas la fin d'un processus, c'est le début", a commenté le porte-parole du Vatican, Greg Burke, en évoquant les fruits d'une "écoute patiente de part et d'autre".

"L'objectif de l'accord n'est pas politique mais pastoral, permettant aux fidèles d'avoir des évêques en communion avec Rome mais en même temps reconnus par les autorités chinoises", a-il insisté.

Le Saint-Siège avait relancé depuis plus de trois ans ces interminables négociations entamées dès les années 1980.

8.Posté par Vladimir.G: « Accord provisoire » entre le Vatican et la Chine sur la nomination d’évêques le 23/09/2018 12:03
« Accord provisoire » entre le Vatican et la Chine sur la nomination d’évêques

Présenté comme imminent depuis deux ans, « l’accord provisoire » sur la nomination d’évêques est le fruit de négociations qui durent depuis des années.

LE MONDE | 22.09.2018 à 14h14 •

Le Vatican a annoncé par un communiqué, samedi 22 septembre, la signature, à Pékin, d’un « accord provisoire » avec la République populaire de Chine « sur la nomination des évêques ». Plusieurs fois présentée comme imminente depuis deux ans, cette annonce est le fruit de négociations qui durent depuis plusieurs années entre le Saint-Siège et Pékin.

Pour le Vatican, l’accord vise à remédier à la division des catholiques chinois entre une Eglise officielle étroitement contrôlée par le pouvoir chinois, dont sept des évêques ne sont pas reconnus par Rome, et une Eglise « souterraine », dont les trente évêques ne sont pas reconnus par Pékin. La politique du Saint-Siège a consisté, ces dernières années, à favoriser l’unité de ces communautés « officielle » et « clandestine ». Mais elle ne va pas sans susciter des critiques dans certains secteurs de l’Eglise, qui craignent que les catholiques fidèles à Rome dans les plus grandes difficultés en fassent les frais.

Le communiqué du Vatican dit que cet « accord provisoire » a été signé, pour le Saint-Siège, par le sous-secrétaire pour les relations avec les Etats, Mgr Antoine Camilleri, et, pour Pékin, par Wang Chao, ministre adjoint des affaires étrangères. Le caractère provisoire, est-il précisé, laisse entrevoir « la possibilité d’un réexamen périodique de son application ». Néanmoins affirme le Saint-Siège, « il crée les conditions d’une meilleure collaboration bilatérale ». « L’espoir partagé est que l’accord puisse favoriser un processus de dialogue institutionnel fructueux et tourné vers l’avenir et puisse contribuer positivement à la vie de l’Eglise catholique en Chine, au bien commun du peuple chinois et à la paix dans le monde. »

« Ce n’est pas la fin d’un processus, c’est le début », a commenté Greg Burke, le porte-parole de la salle de presse du Vatican. Pietro Parolin, le secrétaire d’Etat (numéro 2) du Vatican, a expliqué pour sa part que dans cet accord, « l’objectif du Saint-Siège est pastoral, c’est-à-dire d’aider les Eglises locales pour qu’elles jouissent d’une situation de plus grande liberté, d’une plus grande autonomie, de la possibilité d’une meilleure organisation et qu’ainsi elles se consacrent à l’annonce de l’Evangile ».

Il s’agit donc, pour les signataires, d’un premier pas, qui porte uniquement sur les nominations d’évêques. Celles-ci cristallisent les tensions entre les deux signataires. Pour le Saint-Siège, qui n’entretient pas de relations diplomatiques avec la République populaire de Chine depuis l’expulsion du nonce, en 1951, et le transfert de l’ambassade à Taipeh (le Vatican est l’un des derniers Etats à entretenir des relations diplomatiques avec Taiwan), le choix des évêques par le pape est la condition de l’exercice de la liberté religieuse. Pour Pékin, permettre à une autorité extérieure de nommer souverainement des responsables est inconcevable.

Politique de « sinisation » des religions.

Depuis 1957, la Chine entretient une « association catholique patriotique » qui nomme des évêques et ne reconnaît pas l’autorité de Rome. Depuis 2010, l’Eglise officielle a nommé sept évêques non reconnus par le Vatican, et Rome une trentaine d’évêques non reconnus par Pékin. Mais certains des évêques nommés par l’Eglise officielle auraient secrètement demandé et obtenu l’accord de Rome. Deux Eglises donc pour une communauté estimée à une dizaine de millions de croyants.

Samedi, en début d’après-midi, un second communiqué du Vatican a annoncé qu’« afin de soutenir la proclamation de l’Evangile en Chine », le pape François avait « décidé de réadmettre dans la communion ecclésiale », c’est-à-dire de reconnaître, les sept évêques « officiels » ordonnés sans son accord.

Dès le début de son pontificat, le pape François a multiplié les signes de bonne disposition envers le pouvoir chinois. Elu un jour avant Xi Jinping, en mars 2013, il avait écrit au dirigeant chinois trois jours plus tard. Une première réunion entre une délégation chinoise et des représentants du Saint-Siège avait eu lieu à Rome en juin 2014. Elle a été suivie de plusieurs autres, alternativement au Vatican et à Pékin. A plusieurs reprises, le pape François a exprimé son désir de pouvoir se rendre un jour en Chine. Après trois ans sans ordination, le 4 août 2015, avait eu lieu la première ordination du pontificat de François, Joseph Zhang Yilin, à Anyang, dans le Henan, choisi par Pékin et approuvé par Rome (mais sans communication officielle du Vatican). Les trois évêques qui présidaient à son ordination avaient eux-mêmes été reconnus par le Vatican.

Mais parallèlement, la pression du pouvoir chinois sur les communautés catholiques n’a cessé de croître sous l’influence de la politique dite de « sinisation » des religions. Si le régime communiste mène une répression impitoyable contre les Ouïgours, des musulmans installés depuis des siècles au Xinjiang, allant jusqu’à en enfermer près d’un million dans des camps de redressement, selon plusieurs estimations, il s’en prend également aux autres cultes. La campagne de « sinisation » des religions relancée en 2016 a abouti à la fermeture voire à la destruction de nombreux lieux de culte catholiques et protestants, à la destruction de milliers de croix et de bibles et à la persécution d’un certain nombre d’ecclésiastiques, voire de fidèles.
Un cierge décoré d’un verset de la Bible lors d’une messe à cathédrale de l’Immaculée conception de Pékin, le 22 septembre.

« Un périlleux rêve chinois »

Avant même d’être conclu, l’accord entre le Vatican et Pékin était commenté dans la presse chinoise. Dans un éditorial, le quotidien nationaliste, le Global Times, se félicitait dès le 19 septembre de l’accord en vue. « S’il se matérialise, l’accord constituera un progrès substantiel dans les relations Chine-Vatican. C’est une bonne chose non seulement pour les Eglises catholiques en Chine mais aussi pour le développement du catholicisme », écrivait le journal.

Dans le même quotidien, Marcelo Sanchez Sorondo, évêque argentin et actuel chancelier de l’Académie pontificale des sciences et de l’Académie pontificale des sciences sociales, qualifie samedi de « bruyante minorité » les opposants à l’accord. « Selon notre interprétation, les critiques sont une petite minorité de gens, des gens qui voulaient créer des troubles », ajoutait ce proche du pape François, qui, selon le quotidien, se trouvait ces derniers jours dans la province du Shaanxi pour participer à un colloque international sur les transplantations d’organes. L’un des plus opposés à un accord est l’évêque émérite de Hongkong, le cardinal Joseph Zen Ze-kiun. Selon lui, un accord entre Rome et Pékin se ferait nécessairement au détriment de l’Eglise souterraine.

En revanche, l’écrivaine italienne Ilaria Maria Sala rappelle dans le South China Morning Post, le quotidien de Hongkong, où elle vit, qu’il y a quatre ans, lorsque Pékin avait autorisé l’avion pontifical à survoler la Chine alors que le pape François se rendait en Corée, celui-ci avait remercié Xi Jinping et adressé à la nation chinoise « la bénédiction divine de paix et de bien-être ». Mais pour l’écrivaine, dans les circonstances actuelles de répression du fait religieux en Chine, le pape a choisi « un périlleux rêve chinois ».

9.Posté par Silvain le 24/09/2018 00:39
[...]
Avec cet accord, le Vatican livre l’Église souterraine à l’Association patriotique chinoise, courroie de transmission du Parti Communiste au pouvoir.

C’est cette terrible réalité qu’a maintes fois dénoncé le cardinal Zen en mettant en garde contre l’”unification” proposée de l’Église de Chine, entre une Église officielle et une Église souterraine : cette unification « obligera quiconque [à entrer] dans cette communauté. Le Vatican donnerait ainsi sa bénédiction à une Église schismatique nouvelle et plus forte, lavant la mauvaise conscience de ceux qui sont déjà volontairement des renégats et des autres qui sont prêts à les rejoindre ».

Loin d’accepter benoîtement le raisonnement du Saint-Siège qui considérait nécessaire un accord pour éviter un schisme, il osait rappeler la réalité du schisme chinois : « Certains disent que tous les efforts pour parvenir à un accord [entre la Chine et le Saint-Siège] visent à éviter un schisme ecclésial. C’est ridicule! Le schisme est déjà là, dans l’Église indépendante. Les papes ont évité d’utiliser le mot ‘schisme’ parce qu’ils savaient que beaucoup dans la communauté catholique officielle n’y étaient pas de leur plein gré, mais sous une forte pression ».

Sa voix courageuse n’aura pas été entendue par le pape François avide de s’unir avec tout et son contraire pour construire un monde de paix, utopique dessein messianiste de l’idéologie progressiste maçonnique. Mais quelle paix universelle pourrait donc sortir de tels accords désaccordés qui relèguent Dieu et sa Vérité à la dernière place ?

[...]

Extrait d'un article de Francesca de Villasmundo publié ce jour sur http://www.medias-presse.info/chine-et-vatican-ont-signe-laccord-sur-la-nomination-des-eveques/98338/

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