Canonisation de Jeanne Jugan n’est plus un rêve !
Le 11 octobre 2009 le Pape Benoît XVI proclame « Sainte » Jeanne Jugan,
Fondatrice des Petites Sœurs des Pauvres, à Rome.


Fondatrice des Petites Sœurs des Pauvres

29 août 1879 : le glas tinte au clocher de La Tour Saint Joseph. Il apprend au voisinage le retour à Dieu de la Petite Sœur Marie de la Croix, Jeanne Jugan pour ceux qui l’ont connue quarante ans plus tôt.
Sans bruit, la fondatrice des Petites Sœurs des Pauvres a rejoint Celui qu’elle avait « si grande envie de voir ». Sa mission terrestre est achevée. Deux mille quatre cents Petites Sœurs ont appris d’elle comment répondre à l’appel de Dieu dans le service des personnes âgées pauvres.

Quatre-vingt-six ans auparavant, Jeanne naît à Cancale, en pleine Révolution. Terre-neuvas comme la plupart des hommes de son pays, son père est à la grande pêche en ce 25 octobre 1792. Quatre ans plus tard, il disparaît en mer. Jeanne et ses trois frère et sœurs connaissent très tôt la pauvreté et le travail. Servante, aide-cuisinière dans un manoir proche de Cancale, infirmière à l’hôpital du Rosais de Saint Servan, employée de maison et garde-malade à domicile ..., Jeanne Jugan l’est successivement. A la demande en mariage d’un jeune marin, elle répondra : « Dieu me veut pour Lui, Il me garde pour une œuvre qui n’est pas connue, pour une œuvre qui n’est pas fondée ».

Jeanne Jugan ne veut que servir Dieu et les autres
,
les pauvres surtout, les plus faibles, les plus démunis, fidèle à l’idéal de configuration à Jésus par Marie qu’enseigne saint Jean Eudes aux membres du Tiers Ordre de la Mère Admirable, association qu’elle rejoint vers l’âge de 25 ans.

Un jour d’hiver de 1839, à Saint Servan
elle ouvre son logis et son cœur à une vieille femme aveugle, à demi paralysée, réduite brusquement à la solitude. Jeanne lui donne son lit ... Ce geste l’engage à tout jamais. Une seconde vieille femme suivra, puis une troisième ... En 1843, elles seront quarante avec, autour de Jeanne, trois jeunes compagnes. Ces dernières l’ont choisie comme supérieure de leur petite association qui s’achemine vers une vraie vie religieuse.

Mais bientôt Jeanne Jugan sera destituée de cette charge, réduite à la simple activité de quêteuse, rude tâche dont elle est l’initiatrice, encouragée dans cette démarche de charité et de partage par les Frères de Saint Jean de Dieu. A l’injustice, Jeanne ne répond que par le silence, la douceur, l’abandon. Sa foi et son amour découvrent dans cette mesure le chemin de Dieu pour elle et pour sa famille religieuse.
Au fil des années, l’ombre s’étend de plus en plus sur Jeanne Jugan. Les débuts de son œuvre sont travestis. A sa mort, peu de Petites Sœurs savent qu’elle en est la fondatrice mais son influence près des jeunes, dont elle a partagé la vie vingt-sept années durant, aura été décisive. En ce contact prolongé, le charisme initial a passé, l’esprit des origines s’est transmis.
Et, peu à peu, la lumière va se faire ... Dès 1902, la vérité commence à se dévoiler : Jeanne Jugan, Sœur Marie de la Croix, morte dans l’oubli un quart de siècle auparavant, n’est pas la troisième Petite Sœur, comme on l’a laissé croire, mais la première, la fondatrice !



Rédigé par l'équipe de rédaction le 11 Octobre 2009 à 14:46 | 2 commentaires | Permalien



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