Pas d'accord en vue ! La délégation russe aurait quitté Istanbul après deux heures de discussion !

Cher ami, les choses sont allées trop loin de part et d'autre, depuis un certain temps, dans des politiques parallèles qui ne se recoupent pas, que le format d'un sommet primatial aussi important (qui a le mérite en soi de faire venir Moscou vers Constantinople après la distance prise depuis Crête 2016.

Ce qui en soi est une reconnaissance implicite de Kirill de la primauté d'honneur de Bartholomee) ne suffit plus à remettre les pendules à l'heure de l'unité orthodoxe. Kirill aurait proposé la constitution dune commission scientifique crédible et objective, avec des experts reconnues des deux parties, pour étudier les documents (Moscou aurait rassemblé plusieurs milliers de doc d'archives en grec et savon qui traitent de la question) pour trancher la question : est ce que Constantinople a cédé son droit sur l'Ukraine depuis l'accord et le tomos patriarcal (de Constantinople ) de 1686 à Moscou ou pas ?

Depuis plus de trois cent ans tout porte à croire que cest le cas. Le débat est juridique canonique mais aussi politique. Donc complexe.

Mon espoir était placé dans cette réunion que les deux leaders sortent de leur arguments respectifs pour voir l'intérêt supérieur de la préservation de l'unité orthodoxe... on verra comment les choses évolueront mais il me semble que les lignes parallèles continuent à pousser et a creuser le sillon qui empêche les recoupements iréniques et bénéfiques..

My article: "The ukrainian crucible between Moscow and Constantinople : who will prevent the coming schism in Orthodoxy"

The situation in global Orthodoxy is worrisome. Its catholic unity is threatened while it still has not yet healed from the repercussions of the 2016 "Council of Crete". The manner of preparing it and holding it with the presence of some rather than all of the Orthodox churches and its decisions has resulted in complications and a rift between the fourteen Orthodox patriarchates. It appears that in the Ukrainian crisis raging between the two poles of Orthodoxy, the Greek and the Russian, we are headed for the first application of "majority rule" in universal Orthodox ecclesiastical decisions, at the expense of a logic of unanimity, the standard that must prevail in order to prevent schism, especially with regard to decisions to grant autocephaly to a region within the universal Church.... Read more

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 1 Septembre 2018 à 09:27 | 18 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Irénée le 01/09/2018 19:03
Je ne sais pas d'où Carol Saba tire son commentaire pessimiste.
Lire plutôt ce qu'en dit le métropolite Hilarion, qui lui était présent :
https://orthodoxie.com/le-metropolite-hilarion-ce-fut-un-entretien-a-coeur-ouvert/

2.Posté par Marie Genko le 01/09/2018 19:32
J'ai toujours lu avec intérêt les articles publiés par Carol Saba, c'est donc avec attention que je viens de lire celui qui est publié ici.

Cher Monsieur Saba, Pardonnez moi, mais j'ai été été frappée par votre raccourci de l'Histoire du sud Est du continent européen !

Vous utilisez fréquemment le terme "Ukrainien"
Ce terme est pourtant une dénomination éminemment contemporaine !

Vous vous souvenez, aussi bien que moi que la poussée des hordes Tatares ont fait fuir les Princes de la Rus de Kiev et le clergé tout entier vers les forêts du nord de la Russie.
Le métropolite de Kiev, lorsqu'il a résidé à Vladimir et ensuite à Moscou, a été reconnu par le patriarche de Constantinople, métropolite de Kiev et de toutes les Russies.

Ce sont donc indubitablement les descendants de Saint Vladimir, qui ont fondé l'Etat Russe.

Et ce n'est pas en vain que Kiev est toujours appelée la Mère de toutes les villes de Russie !

Faut-il encore rappeler, qu'au cours des siècles ce territoire slave, en bordure de la mer Noire, a été déchiré entre différents conquérants. Polonais, Lituaniens, Turcs.

Mais il est resté, et il restera toujours LE BERCEAU DE LA NATION RUSSE et la semence vigoureuse de son Orthodoxie.

Nous, le peuple orthodoxe, nous refusons absolument qu'une volonté purement politique soit capable de déchirer l'unité du peuple de Dieu.

NOUS AVONS BESOIN que nos prélats et nos patriarches, nous donnent l'exemple de la Prière et de la Sainteté.
Comme vous le soulignez, l'Eglise a toujours pris ses décisions importantes à l'unanimité et non à la majorité des voix.
Si une autocéphalie était accordée à Denissenko, patriarche autoproclamé et en dissidence avec tout le peuple orthodoxe, cela serait contraire à tous les Canons de l'Eglise.
Cela serait un précédent honteux et une véritable boite de Pandore, de laquelle surgiraient une multitude de nouveaux patriarcats avides d'autonomie !

Puisse la CRAINTE DU SEIGNEUR inspirer ceux qui conduisent les troupeaux du peuple orthodoxe. Et les empêcher de déchirer l'unité de notre Eglise.

Avec tout mon respect, votre sœur en Christ Marie

3.Posté par Vladimir.G: le nouveau "Grand Jeu" le 03/09/2018 10:34
"est ce que Constantinople a cédé son droit sur l'Ukraine depuis l'accord et le tomos patriarcal (de Constantinople ) de 1686 à Moscou ou pas ?
Depuis plus de trois cent ans tout porte à croire que c'est le cas. Le débat est juridique canonique mais aussi politique. Donc complexe."

Ce raccourci m'apparait parfaitement juste...mais vraiment bref! Il y a en effet bien d'autre enjeux et ce point d'histoire est plutôt un prétexte comme le montre magistralement l'article en anglais. Sa vision géopolitique met en évidence que l'Église d'Ukraine n'est qu'une pièce du nouveau "Grand Jeu" entre, d'un côté, les USA et l'Europe suiviste, qui cherchent à encercler la Russie par l'OTAN et de l'autre la Russie, qui tente en retour d'encercler l'Europe par l'est en usant du gaz naturel et du "soft power" dont le religion fait partie... Dans mon article publié par ailleurs je rentre encore plus dans le détail...

Et je suis, cette fois, en désaccord avec vous, bien chère Marie: l'emploi du mot "Ukraine" dans ce contexte est bien justifié, puisque c'est justement au XVIIe siècle qu'il apparait pour désigner ces confins de royaume Lituano-polonais. Il est ainsi utilisé dans "Historia belli Cosacco-Polonici" de Samuil Grondski (Pestini, 1789), qui relate la révolte des cosaque Zaporogues en 1648.

4.Posté par Marie Genko le 03/09/2018 15:42
Cher Vladimir,

Lorsque vous écrivez en parlant du terme "Ukraine" :

"c'est justement au XVIIe siècle qu'il apparait pour désigner ces confins de royaume Lituano-polonais. Il est ainsi utilisé dans "Historia belli Cosacco-Polonici" de Samuil Grondski (Pestini, 1789)"

Vous soulignez simplement que le terme "Ukraina" veut dire la terre à la limite.
Mais cette terre à la limite, depuis l'invasion de Varègues, puis des Tatares, puis des Lituaniens , des Turcs et des Polonais elle est, et a été, l'objet de toutes les convoitises.

Vous savez aussi bien que moi que, depuis la victoire de Pierre le Grand sur les Suédois, la grande majorité de ce territoire, aujourd'hui appelé Ukrainien, est rentré dans le giron de l'empire russe.
Il était composé de gouvernements, tout comme le reste du territoire de la Russie.

Les Autrichiens, au XIXème siècle, ont allumé un nationalisme ukrainien dans la partie de l'Ukraine actuelle, qui était autrefois inclue dans l'Empire d'Autriche Hongrie.

La grande erreur de Staline à la fin de la seconde guerre mondiale a été justement d'inclure ce territoire autrichien et nationaliste dans les limites de la République d'Ukraine.

République d'Ukraine fondée par Lénine !

Mais dans la littérature du XIXème, il est vraiment difficile, pour ne pas dire impossible de trouver le terme" Ukrainien" avec la signification qu'il a prise aujourd'hui.

L'Union Européenne et les USA ont voulu s'emparer de cette grande et riche terre de la République d'Ukraine.
Pour l'arrimer définitivement à l'Occident il faut la formater de façon accélérée à l'idéologie de L'UE .
Mais le problème est que le peuple de ce territoire est profondément Slave !
Il puise son essence dans cette Orthodoxie qui lui est commune avec la Russie.
Arracher le peuple de l'Ukraine à cette Russie qui est sa famille naturelle slave est une entreprise contre nature, un démembrement, au sens propre de ce terme.

Je n'apprécie pas le parallèle ci-dessus entre l'encerclement militaire de la Russie par l'OTAN d'une part, et le soit disant encerclement de l'Europe au moyen du gaz naturel et d'un soft power dont la religion ferait partie!

Cette comparaison me dérange profondément, car la religion en question c'est notre Eglise Orthodoxe!

Voulons nous que le christianisme renaisse en Occident?
Ou bien voulons-nous encourager les dérives actuelles à fleurir dans notre Société et nos écoles?

Souscrivons nous à l'anéantissement des Nations de notre vieille Europe au nom d'un pouvoir globaliste voulu par les gouvernements des USA ?

Dans ce cas il ne nous resterait plus qu'à adopter la religion évangélique qui est celle du maître actuel de la maison blanche à Washington.

Pour le moment Washington et l'UE envoient des experts militaires en Ukraine pour mieux soutenir le combat fratricide que le gouvernement actuel livre au Donbass.
D'autres experts viennent de Russie soutenir Donets et Lougansk.
Des jeunes hommes meurent de part et d'autre.

Le métropolite d'Ukraine se voit menacé d'être chassé de ses églises.

Quand cela prendra-t-il fin?
.

5.Posté par Marie Genko le 03/09/2018 15:48
Cher Irénée,

Merci pour le lien de l'interview de Mgr Ilarion.

6.Posté par Théophile le 03/09/2018 22:35
@ Marie
La Russie subit des attaques de l'Amérique sur les alliés de la Russie, c'est un fait.
Mais je ne sais pas si l'Occident athée souhaitait prendre possession du territoire de l'Ukraine. Il voulait d'abord diviser l'Ukraine et la Russie, c'était cela le but premier et il est largement atteint, hélas. C'est ainsi qu'agit l'Ennemi en semant son ivraie mortifère - mensonge et vanités, révolte. Une fois que le sang est versé, la haine et la vengeance s'emparent de l'âme des personnes et le coeur perd la Lumière.
La seule chose qui peut venir en aide dans cette situation tragique, c'est le jeûne et prière. Et le métropolite Onuphre est très courageux, et très lucide. Donc prions pour lui et pour l'Eglise. C'est ce qui compte le plus.
L'Ukraine vit un chemin de croix... quand cela prendra-t-il fin? C'est entre les mains du Seigneur, ne nous décourageons pas, gardons nos lampes allumées.

7.Posté par Marie Genko le 03/09/2018 23:20
Cher Théophile ,

Merci pour votre message.
Vous avez complètement raison, la seule chose à faire est de prier pour que cette tragédie cesse enfin..

8.Posté par Marie Genko le 03/09/2018 23:31
@Théophile,

Je veux encore ajouter que l'Ukraine est un pays riche. Sa population est travailleuse.
Et ce pays subit une terrible saignée, non seulement par ses enfants qui meurent au front, mais par le nombre important de cette population amenée à émigrer pour survivre!

Bien des bruits courent sur la ruine de l'économie et sur les acquis des étrangers.
Tout cela est infiniment triste.

Alors vouloir diviser encore davantage ce peuple en crucifiant son clergé orthodoxe canonique me semble monstrueux.!

9.Posté par Tchetnik le 04/09/2018 08:46
L'un des buts - de plus en plus avoués - de l'"union" "européenne" est de faire baisser le coût du travail pour augmenter la rémunération des actionnaires. Pour cela, elle se crée, en "Ukraine" comme en Roumanie, en Bohème...un réservoir de main d'œuvre qualifiée (l'"Ukraine" ayant bénéficié du système d'éducation soviétique) et de consommateurs. L'autre but affiché, celui-ci, de l'"ue" est de déchristianiser l'Europe. Pour cela, diviser pour mieux régner - avec la complicité d'élites ecclésiastiques déjà gangrénées constitue un des fers de lance idéaux.

10.Posté par Marie Genko le 04/09/2018 10:01
@Tchetnik,

Merci pour votre éclairage auquel je souscris entièrement.

11.Posté par Vladimir.G: sortir la tête du sable des idéologies le 05/09/2018 16:41
Bien chère Marie,

Pour répondre à votre 4, je pense qu'il est essentiel de faire la différence entre FAITS, OPINION et CONJECTURES que trop de gens confondent... Je vais tâcher d'en rester aux faits, même certaines position du dernier paragraphe sont déjà des déductions qui doivent encore être vérifiées...

POUR LE TERME "UKRAINE", il apparaît dès le XIIe siècle pour désigner les marches nord-ouest des principautés de la Russie kievienne, mais à partir du XVIIe siècle, en Pologne-Lituanie, il désigne spécifiquement les territoires du double royaume peuplés de ces peuples qu'on appelait à l'époque Rus, Ros ou Ruthènes. Et c'est dans ce sens là qu'il sera utilisé par les historiens dès le XVIIIe siècle. Il disparait des textes officiels après les partages de la Pologne (fin XVIIIe), ces territoires étant nommés "Petite Russie" (Malorossia) pour la partie Russe et "Galicie" pour la partie autrichienne. Les linguistes de l'Académie Impériale classent alors les différents dialectes petit-russiens en groupe nord, qui donnera le biélorusse, et groupe sud, qui donnera l'ukrainie. Notons aussi que c'est un décret de l'impératrice Marie-Thérèse qui qualifie de "gréque-catholique" la confession uniate en 1774.

Je ne connais pas d'écrivain en Autriche utilisant le terme "Ukraine" au XIXe siècle. Il est en revanche adopté par une pléiade d'écrivain russes, de Ivan Kotliarevsky (1769-1838) et Taras Shevchko (1814-1861) à Lessia Oukraïnka (1871-1913), qui vont créer une langue ukrainienne littéraire à partir des dialectes du groupe sud (comme les Félibriges pour le provençal) et nourrir le nationalisme ukrainien...

HISTORIQUEMENT: la première RÉPUBLIQUE D'UKRAINE a été proclamée le 20 novembre 2017. Elle ne recouvrait que le cœur du pays actuel puisque le nord restait en Russie, le nord-est autour de Karkov proclamait une république socialiste indépendante, l'est était sous le contrôle des Cosaques du Don, la Crimée fut brièvement indépendante et la Galicie était autrichienne. Ce pays fut occupé par l'Allemagne après Brest-Litovsk, puis subit les combats entre Blancs, Rouges, Verts... La République Socialiste Soviétique d'Ukraine, qui participe à la fondation de l'URSS en décembre 1922, a Karkov pour capitale est se trouve amputée de ses provinces occidentales annexées à la Pologne. La suite est bien connue, mais la Pologne de Pilsudski, entre les deux guerres, ne fut pas spécialement bienveillante aux nationalistes ukrainiens. Elle permit toutefois la fondation d'une Église Ukrainienne Autocéphale reconnue par un tomos de Constantinople qui remettait en cause la validité du tomos de 1686...

CONCERNANT LE "GRAND JEU: j'en dis plus dans un article voisin et je pense qu'il faut là aussi regarder les choses en face: la politique occidentale d'encerclement est pratiquement officielle ("containment"). La proximité objective de l'Église et de l'état en Russie, d'accord sur les objectifs moreaux et sociétaux et sur la défense du peuple russe face à cette pression agressive, en fait indéniablement des alliés objectifs. Écrire que, face à cette pression économique et politique multilatérale des Occidentaux, la Russie utilise les moyens qu'elle a: le gaz et le "soft power", dont la religion fait partie qu'on le veuille ou non. Et il faut souligner que la religion orthodoxe a toujours soit fait partie des moyens utilisés par les dirigeants, quand elle était de leur côté (Byzance, les nationalismes balkaniques du XIXe siècles, Staline en 1941...) soit été considérée comme un ennemi à abattre: bolchevisme en Russie ou Brzeziński disant que "l'Orthodoxie était le principal ennemi des USA après la chute de l'URSS". Voir et reconnaitre cela, c'est sortir la tête du sable des idéologies et non souscrire à la politique d'un côté ou de l'autre; là cela reste le choix de chacun.

12.Posté par Marie Genko le 06/09/2018 10:07
Ci-dessous un extrait de l'allocution de Sa Sainteté Bartholomé

"Peu importe que certains souhaitent donner une image embellie de la situation en Ukraine, l'histoire leur donne tort et leur présente des arguments indiscutables démontrant que l'origine des difficultés et des interventions en Ukraine n'est ni un phénomène récent ni une création du Patriarcat œcuménique. Depuis le début du XIVe siècle, lorsque le siège de la métropole de Kiev a été déplacée sans le consentement canonique de l'Église-mère à Moscou, il y a eu des efforts incessants de la part de nos frères de Kiev pour obtenir l'indépendance vis-à-vis des autorités ecclésiastiques de Moscou. En effet, l'obstination du Patriarcat de Moscou a parfois contribué à créer des fusions et des restaurations répétées d'éparchies ecclésiastiques, des élections anticanoniques d'évêques ainsi que des schismes, qui affligent encore le pieux peuple ukrainien. (…) Mais au-delà de tout cela, une analyse de cette question à la lumière des saints canons ne justifie pas une quelconque intervention de l'Église de Russie. Le tomos proclamant Moscou en tant que patriarcat n'inclut pas la région de la métropole actuelle de Kiev dans la juridiction de Moscou. De plus, suite à la proclamation bien connue de Moscou comme patriarcat par le patriarche œcuménique Jérémie II, la dépendance canonique de Kiev de l'Église-mère de Constantinople est restée constante et ininterrompue. En 1686, notre prédécesseur, le regretté patriarche Denis IV, sous la pression politique de circonstances douloureuses et pour la paix dans l’Église locale, a été contraint de délivrer une lettre accordant à Moscou la faculté d'ordonner le métropolite de Kiev à la condition irrévocable que chaque métropolite de Kiev commémore le nom du patriarche œcuménique comme son autorité et supérieur ecclésiastique, mais aussi pour manifester la juridiction canonique de Constantinople sur cette métropole. (…) Quoi qu'il en soit, il est avéré que les efforts déployés à l'occasion par l'Église de Russie pour résoudre ce problème ont échoué. Ainsi, puisque la Russie, en tant que responsable de la situation douloureuse que connaît actuellement l'Ukraine, est incapable de résoudre ces difficultés, le Patriarcat œcuménique a pris l'initiative de les prendre en charge, conformément à l'autorité que lui confèrent les saints canons et sa compétence pour la juridiction de l'éparchie de Kiev, et a reçu une demande à ce sujet de la part du gouvernement ukrainien, ainsi que des requêtes répétées du "patriarche" Philarète de Kiev pour nous demander de trancher ce dossier qui nous est soumis.
A notre demande, le très révérend évêque et professeur Macaire de Christoupolis a étudié la question de l'Ukraine durant un grand nombre de jours, et le fruit de ses recherches approfondies sur cette question complexe a abouti à un document de plus de quatre-vingt-dix pages, qui a été remis à l'Église-mère. ... Nous lui avons demandé de s'adresser à cette vénérable assemblée sur la question des possibilités de propositions concernant la situation en Ukraine, et nous sommes certains que nous aurons tous beaucoup à apprendre en l'écoutant. (…) Nous pensons que tous les évêques qui servent dans la juridiction du trône oecuménique sont parfaitement informés que le 4ème concile oecuménique, entre autres décisions, a accordé le privilège exceptionnel du « droit d'appel »(ekkliton) du trône de Constantinople aux 9e et 17e décrets. De multiples exemples de l'exercice de ce droit d'appel par les hiérarques et le clergé d'autres juridictions ont été consignés au cours des siècles tout au long du parcours historique de l'Église-mère. Il convient de mentionner ici la résolution du canoniste Miodrag Petrovic, selon laquelle « l'archevêque de Constantinople a seul le privilège de juger et de trancher les conflits entre évêques, clergé et métropolitains dépendant d'autres patriarches ». (…) Au cours du premier millénaire, nos bienheureux prédécesseurs ont été aux prises avec la tentation de l'hérésie. La principale tentation du deuxième millénaire, qui a également été transmise au millénaire que nous venons d'entamer, est celle du statut des juridictions. La source de ce problème est l'ethnophylétisme, la propension à l'expansionnisme et le mépris des frontières définies par les tomos patriarcaux et synodaux. Le Patriarcat œcuménique a la responsabilité d'organiser les choses conformément à l'ordre ecclésiastique et canonique parce qu'il est le seul à avoir le privilège canonique ainsi que la grâce et la bénédiction de l'Église et des conciles œcuméniques pour accomplir ce devoir suprême et particulier en tant que mère nourricière et berceau des Églises. Si le Patriarcat œcuménique renonce à sa responsabilité et se retire de la scène interorthodoxe, les Églises locales agiront "comme des brebis sans berger" (Matthieu 9-36), en dépensant leur énergie dans des initiatives ecclésiastiques qui confondent l'humilité de la foi et l'arrogance du pouvoir.
Toute la grandeur de notre patriarcat est d’être consacrée au service du mystère de l'Église. Son caractère unique ne réside pas dans la détention d'un pouvoir séculier supra-humain, mais dans le désir humble et désintéressé de subordonner la tentation du pouvoir à la grâce, tout en transformant l'insécurité et la peur de posséder et de dominer par la liberté et la grâce. C'est ici que nous faisons l'expérience de la victoire finale de l'esprit que nous identifions à l'ultime humilité, la force « remplie dans la faiblesse ». (2 Cor. 12-9).
En conclusion de notre allocution, rendons gloire et remercions Dieu qui est adoré dans la Trinité pour nous avoir jugés dignes de cette immense joie de nous réunir de nouveau au même endroit après trois ans, conformément à notre engagement, afin que nous puissions réfléchir ensemble au nom de notre Seigneur Jésus Christ, qui est au milieu de nous. Nous vous remercions tous une fois encore, saluant et embrassant dans la joie chacun d'entre vous, tout en proclamant d'une seule voix et d'un seul cœur : « Que le nom du Seigneur soit béni, dès maintenant et à jamais ... ».
Plusieurs interventions ont été présentées par des métropolites et des archevêques éminents sur des questions ecclésiales, pastorales et théologiques, y compris sur le succès du Saint et du Grand Concile. Les questions suivantes ont déjà été abordées pour réflexion et discussion :
- Accorder l'autocéphalie et les privilèges propres à l'Église Mère : perspectives historiques, canoniques et théologiques.
- Le privilège de l'eccliton (droit d'appel) : perspectives historique, canonique et théologique.
- Bilan des récentes visites des délégations patriarcales aux Églises orthodoxes locales.
- La problème ecclésial de l'Ukraine.
- Étude historique sur l'Église d'Ochrid (Archevéché d’Ohrid NdT) en relation avec sa nouvelle situation.
- La restauration canonique et ecclésiologique de l'Église de Skopje.
- Le patriarcat œcuménique et ses éparchies à l'étranger.
- Le patriarcat œcuménique et la formation théologique."

13.Posté par Tchetnik:hospice contre hôpital. le 06/09/2018 18:46
Si Bartholomée veut commencer à remettre en cause chaque décision de son trône sous prétexte de "pressions politiques", il ne va plus lui rester grand chose, à ce bien pauvre homme de nationalité turque et dont le siège dépend du bon vouloir du Sultan...

14.Posté par Silvain le 06/09/2018 21:22
Entre le discours sur l'Ukraine et le remariage des prêtres nous avons deux éléments sans rapport aucun, mais dont le deuxième sert à creuser l'ornière pour embourber le char du premier.
Ce qui se passe sous nos yeux est l'annonce stupéfiante d'un schisme gigantesque qui atomisera l'Orthodoxie. Je reste étonné du peu de réactions, jusque sur ce blog.
Dans ce désastre, vers qui tournerons-nous les yeux ? Vers les monastères et avant tout la sainte Montagne, en espérant qu'ils auront assez de courage pour proclamet la vérité et fédérer spirituellement le petit reste. Le même schisme, version latine, se prépare au Vatican, emmené par le prophète des migrations et du climat, en costume blanc.
On va se réveiller un beau matin, et le chaos sera tel, qu'on en restera tétanisés d'horreur.
À force de courir après le monde et le pouvoir, ce ne sera que justice que l'Église toute entière soit purifiée par un ravage sans nom. Mais qu'est-ce que ça va faire mal!
Tout va bien.
Tout va très bien.
... madame la marquise.

15.Posté par Marie Genko le 06/09/2018 22:59
@ Sylvain,

Vous avez raison lorsque vous écrivez que cela va faire mal.
Depuis 1054, jusqu'au jour d'aujourd'hui l'Orthodoxie n'a pas connu de véritables désastres comme celui des guerres de religion en Occident !
Ce sont surtout ces guerres de religion qui ont complètement décrédibilisé le christianisme en Occident.
Et à présent le diable va pouvoir se réjouir car l'Orthodoxie va elle aussi se trouver salie et traînée dans la boue !

Restent, comme vous l'écrivez justement, les prières et l'autorité de la Sainte Montagne.

Mais après avoir lu l'allocution du Patriarche Bartholomé ci-dessus il m'est évident qu'il est convaincu qu'il représente l'autorité suprême.

Que Dieu lui pardonne ! Nous devons prier pour lui.

16.Posté par Marie Genko le 06/09/2018 23:03
Cher Vladimir,

Merci de vous être donné la peine de m'écrire une longue réponse.

Je pars demain en vacances pour deux semaines en Russie. Je ne pourrai donc plus dire ici tout ce que j'ai sur le cœur.

Nous sommes bien impuissants de toutes façons à changer le cours des choses.

Avec toute mon amitié Marie

17.Posté par Saba le 08/09/2018 18:15 (depuis mobile)
https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=2256785261219644&id=1736210903277085

18.Posté par Silvain le 08/09/2018 23:49
Réaction on ne peut plus légitime du Saint Synode du Patriarcat de Moscou.
Constantinople fait le lit d'une fausse église, unifiée sur de fausses bases.

https://panorthodoxcemes.blogspot.com/2018/09/russian-orthodox-church-holy-synod.html

On fait avec l'Ukraine orthodoxe exactement la même chose qu'avec l'Ukraine politique : édifier un rempart entre le monde occidental (dont Istanbul et ses satellites font désormais partie) et la Russie.
La Russie orthodoxe est dangereuse pour le mondialisme car elle a l'expérience de la résistance au totalitarisme. Elle sait comment se battre contre le modernisme qui menace l'âme du genre humain et elle le fait assez bien. Ses adversaires sont en colère contre elle et ils retournent ses frères les plus atteignables contre elle.
À part cela, ce serait utile qu'un jour quelqu'un d'avisé (s'il existe) ose rompre le silence à propos de l'activité souterraine de ces sectes occultes supranationales (et donc supraecclésiales) au sein de l'Église. Tant de hiérarques, d'intellectuels et de généreux mécènes vendus au relativisme maçonnique qu'on serait certainement éberlués, si on avait les listes. Publier leurs noms permettrait de lancer du sable dans la mécanique trop bien huilée de la MARCHE TRIOMPHALE vers "l'inévitable unité".

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