Bien peu d'informations ont filtré sur les résultats de cette rencontre tant attendue: 2 communiqués (1) et 2 articles (2) dont les "nuances" amènent plus de questions que de réponses. C'est néanmoins à partir de ces documents que je vais proposer une analyse de la situation et je serais évidement très intéressé si des avis plus compétents ou informés pouvaient intervenir et compléter.

LA PART DE SUCCÈS

C'est bien entendu que ces rencontres aient lieu et que le dialogue reprenne entre orthodoxes qui est un grand succès. De plus, ce dialogue progresse: les deux communiqués annoncent des avancées sur la question de la diaspora, qui était la priorité à l'ordre du jour par décision de la Réunion au Phanar des Primats et des délégués des Églises orthodoxes locales (synaxe) en octobre 2008. Les documents préparatoires de 1990, 1993 et 1995 ont été précisés, corrigés et complétés et approuvés à l’unanimité(3); de même la Conférence "a décidé de créer de nouvelles Assemblées épiscopales dans certaines régions du monde pour régler la question de la Diaspora", en a précisé les objectifs(4) et "a également approuvé le projet modifié du règlement définissant les fondements de l'activité des assemblées épiscopales régionales dans la diaspora orthodoxe".

Aucun des documents définitifs n'a été publié, mais en fait toutes ces décisions restent, à ce stade, des "avis d'experts". Pour être applicables et avoir une valeur canonique, elles doivent encore être approuvées par les Églises de façon conciliaire (Saint Synode ou Concile selon le cas). On peut donc imaginer que c'est dans le cours de ces processus d'approbation que chaque Église les portera à la connaissance de ses membres…

Il est en tout cas indéniable qu'un grand pas en avant a été franchi et l'orthodoxie dispose d'une bonne base pour avancer vers le règlement de ce problème de diaspora orthodoxe, qu'aucun des communiqués ne qualifie de "soi-disant" (5) et que Mgr Jean définit comme "les fidèles orthodoxes installés dans les régions situées en dehors des frontières traditionnelles des Églises orthodoxes locales'. Dont acte

CE QUI SUSCITE DES INQUIÉTUDES

Il parait claire que cette réunion n'a pas aplani les divergences ecclésiologiques qui étaient apparues. La meilleure preuve en est qu'il n'y a pas eu de communiqué commun et celui de Mgr Jean apparaît, de fait, comme une position personnelle au même titre que celui du département des relations extérieures apparaît comme définissant la position de la seule Église orthodoxe russe. Les autres délégations gardent le silence et nous ne pouvons que conjecturer l'objet et la portée des divergences. Comme la différence entre les deux communiqués porte sur la présidence des Assemblées épiscopales, point mis en avant par l’Église orthodoxe russe dès avant la conférence, il semble que ce soit là la question qui fait problème. Et il s'agit bien évidement d'un point important pour la suite: on ne peut imaginer aucune création nouvelle d'Assemblée épiscopale, ni aucun progrès dans le fonctionnement de celles qui existent (et de l'AEOF en premier lieu) tant qu'il ne sera pas tranché…

De plus, cela n'augure rien de bon pour la suite: les points laissés pour les prochaines réunions sont encore plus litigieux (6) car ils mettent en question des prérogatives de Constantinople qui sont en débat.

UN DÉBUT DE POLÈMIQUE

Les deux articles donnent, chacun dans son sens, un éclairage plus polémique qui montre probablement mieux l'ambiance que les communiqués officiels diplomatiquement lissés.

- Interfax titre "les propositions ‘anti-monopolistiques’ (sic) du patriarcat de Moscou sont mieux prises en compte à Chambesy" et continue en citant la déclaration préalable de l'archevêché de Chersonèse (voir par ailleurs sur ce forum) et le communiqué du département des relations extérieures qui précise à propos des Assemblées épiscopales, comme celui de Mgr Jean, que "les décisions dans les ces assemblées doivent être prises sur le fondement du consensus des Églises dont les évêques sont présents dans l'assemblée. L'activité de l'assemblée épiscopale n'admet aucune ingérence dans la juridiction diocésaine de chaque évêque-membre et ne doit pas limiter les droits de son Église…". Ce titre me parait très exagéré car, comme je l'ai montré, c'est justement sur cette position de Moscou que le consensus ne s'est pas fait.

- L'article de "La Croix", basé sur une analyse de Carol Saba, responsable de la communication de l'AEOF, est nettement plus polémique. Ainsi, insistant sur les désordres de la diaspora, il écrit que "aux États-Unis, l'Église orthodoxe d'Amérique a proclamé sont autocéphalie, reconnue par le Patriarcat de Moscou mais pas par les autres" ce qui est faux: l'autocéphalie de l'OCA a été accordée par son Église mère, le Patriarcat de Moscou, et est reconnue par plusieurs autres Églises, et pas des moindres (Bulgarie, Géorgie, Serbie etc.). Et pour tirer les conclusions de la conférence de Chambésy, il reprend l'affirmation de Mgr Jean (7) pour estimer qu'il s'agit là "d'un revers pour Moscou, qui demande que ces présidents soient au contraire élus par leur assemblée".

Ces deux présentations en termes de "succès" ou "revers" de l'une des positions montrent bien que nous ne sommes plus sur le terrain du débat théologique (rappelons que "théologie" signifie "connaissance de Dieu"!), où l'on chercherait humblement à discerner une réponse du Saint Esprit, mais bien dans cet affrontement tristement humain qu'avait si bien décrit l'an dernier Philarète, pseudo-patriarche de Kiev, cité ailleurs sur ce forum. Je n'ai évidement aucune compétence pour trancher cette question théologique controversée et, ne connaissant pas la teneur des débats et les avis des autres Églises, il me semble difficile de savoir quelle position aurait l'avantage, mais il est claire que la position de Moscou en général a été renforcée en obtenant l'absence de l'Église non reconnue d'Estonie dans la juridiction du patriarcat de Constantinople, qui avait provoqué le départ de la délégation de l'Église russe lors des pourparlers de Ravenne (8) et bloqué le dialogue préconciliaire(9).

ET NOUS?

Nous n'avons aucune information sur la composition des autres délégations, mais la délégation de l’Église orthodoxe russe en tout cas comprenait des personnalités bien au fait des problèmes de notre diaspora: Mgr Hilarion de Volokolamsk y participe depuis plus de 10 ans et y a consacré l'essentiel de son ministère épiscopal et Mgr Marc de Berlin (Église russe hors frontières) en fait totalement partie. Il est d'ailleurs bien triste de constater une fois encore que Daru est privé de toute participation en persistant dans son rattachement provisoire à Constantinople. Nos excellents théologiens sont de fait exclus des débats panorthodoxes de haut niveau et contraints de rester, en quelque sorte, entre eux…

Notes:
(1) Mgr Jean de Pergame et Service communication du département des relations extérieures, cités par ailleurs sur ce forum. Ceux qui présentent le premier comme "Le communiqué final de la conférence panorthodoxe préconciliaire à Chambésy du 6 au 12 juin 2009", comme orthodoxie.com, me semblent bien exagérer: ce texte est simplement titré "communiqué", signé du seul Mgr Jean qui, malgré son titre de Président, ne peut engager toute la conférence comme je l'expose plus loin.
(2) "La Croix", cité sur Orthodoxie.com et Interfax en russe.
(3) Les textes de base en sont connus: cf. ici et ici pour les premiers, je n'ai pas de références pour le dernier.
(4) "Tous les évêques des Églises orthodoxes qui exercent leur ministère pastoral au sein des communautés existantes dans chacune de ces régions sont membres de ces Assemblées. Les Assemblées épiscopales ont pour mission de manifester et de promouvoir l’unité de l’Eglise orthodoxe, d’exercer ensemble la diaconie pastorale des fidèles de la région et de rendre au monde leur témoignage commun. Les décisions des Assemblées épiscopales sont prises conformément au principe d’unanimité des Églises représentées au sein de ces Assemblées par des évêques." d'après Mgr Jean, et le texte du département des relations extérieures et quasi identique, aux nuances de traduction prés. Cela me fait d'ailleurs penser qu'il y a bien eu tentative de communiqué commun dont ce texte aurait pu faire partie…
(5) Terme utilisé dans le message commun diffusé à l’issue la synaxe d'octobre 2008.
(6) "Mode de proclamation de l'autocéphalie et de l'autonomie, ordre des dyptiques" d'après le communiqué du département des relations extérieures.
(7) "Les présidents des Assemblées sont des évêques du Patriarcat œcuménique dans la région donnée, et en leur absence, les évêques suivants conformément à l’ordre des dyptiques des Églises"
(8) Dernière réunion du dialogue théologique Catholiques-Orthodoxes.
(9) Comme l'écrit fort justement "La Croix": "La période creux qui a suivi /les premières conférences/ s'explique par les évolutions dans les Pays de l'Est après la chute du Communisme, et par les tensions entre le Patriarcat de Moscou et celui de Constantinople, cristallisé autour de l'orthodoxie estonienne.

Rédigé par Vladimir Golovanow le 24 Juin 2009 à 23:18 | 26 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par wormwood le 25/06/2009 20:59
Félicitations à Vladimir Golovanow pour cet essai de synthèse qui appelle néanmoins, en l'absence de documents à étudier, quelques remarques ou quelques questions.
1) Le fait que les représentants des patriarcats se rencontrent peut-il être qualifié de succès alors qu'il s'agit d'une procédure qui devrait être normale et banale de la vie de l'Eglise ? Cette rencontre n'est pas en elle-même un succès, elle prouve seulement que des ecclésiastiques de juridictions différentes sont capables de rester dans la même pièce durant le temps initialement prévu sans qu'aucun d'entre eux quitte la séance et sans qu'ils en viennent aux mains. Que l'on doive se féliciter des manières policées de nos hiérarques en cette circonstance donne tout de même à réfléchir.
2) Y-a-t-il, comme Vladimir l'annonce des avancées dans le règlement de la situation canonique en Diaspora ? Je n'en suis pas certain. Certes, tout le monde est d'accord sur le fait qu'il faut régulariser la situation conformément aux canons et à la discipline ecclésiastique, mais personne ne s'accorde sur les modalités de cette normalisation. Le problème de la présidence des Assemblées d'évêques locaux dans la Diaspora recouvre celui, plus vaste, de la "primauté d'honneur" Constantinopolitaine et du contenu de ce concept.
L'Eglise orthodoxe est depuis longtemps déstabilisée par le fait que l'instance d'appel suprême qui est chargée (depuis la défection romaine du 11ème siècle) de maintenir la paix et l'harmonie entre des juridictions autonomes et égales est perçue et dénoncée comme partisane, comme cherchant (à l'instar des papes catholiques lors de la perte des états pontificaux) à compenser la diminution de son poids sociologique à l'intérieur de son territoire canonique propre par un élargissement au monde entier de sa juridiction spirituelle et pastorale. De plus, un simple regard sur les événements ecclésiastiques récents montre clairement que le lien de charité entre les patriarcats de Moscou et de Constantinople est bel et bien brisé, même si la communion eucharistique demeure. Ils en viennent même à régler leurs comptes par catholiques interposés dans un jeu politique calqué sur celui du monde. On voit aussi que, dans cette querelle ecclésiastique, tous les moyens sont bons, y compris les distorsions théologiques et canoniques (la "validité" des sacrements catholiques, l'Europe comme territoire canonique des catholiques, le canon 28 etc ...). Tout cela scandalise les fidèles orthodoxes qui sont en droit d'attendre de leurs hiérarques qu'ils se comportent en disciples du Seigneur et mettent en pratique, jusque dans le gouvernement de l'Eglise, les principes de l'Evangile.
Il semble donc difficile de résoudre le problème de la présidence des assemblées épiscopales avant
d'avoir restauré une compréhension harmonieuse et conciliaire de la "Primauté d'honneur du siège de Constantinople".
3) J'ai un peu de mal à penser que l'extension à la diaspora du monde entier du modèle de l'AEOF soit une bonne idée. D'abord parce que la constitution de ces assemblées ne donne pas aux églises locales une forme proprement canonique, mais plutôt une structure d'attente aléatoire.Et aussi parce qu'il me semble que cette solution générale néglige le fait que chaque situation de diaspora doit être étudiée en tenant compte de sa spécificité. L'Europe occidentale est un cas à part : il s'agit du territoire canonique de l'Eglise orthodoxe de Rome, et il ne me paraît pas impensable que ce territoire vacant (depuis la profession de foi hérétique de ceux qui s'appellent depuis lors "catholiques") puisse être considéré comme confié au tutorat du siège constantinopolitain, le second dans l'ordre des préséances, lequel se chargerait, en communion et collaboration avec les différents patriarcats des diverses immigrations, de pourvoir aux besoins spirituels des fidèles de façon à respecter aussi leurs cultures. On m'objectera que cette solution est parfaitement irréaliste à vues humaines dans les circonstances actuelles, et j'en conviens volontiers.
Il me semble aussi que, pour les autres parties du monde qui ne sont le territoire canonique traditionnel d'aucune église orthodoxe, rien ne peut être résolu sans le consentement, et donc la participation, des intéressés, et que, dans ces contrées, la présidence constantinopolitaine ne va pas de soi ... mais c'est là encore une pensée idiote.
So what ? Les communiqués partisans, les articles tendancieux vont probablement proliférer et, dans quelques années, après de longues tractations, on créera une nouvelle commission qui amendera les textes précédents, et l'on criera une fois de plus au succès. J'espère me tromper.
P.S. Un petit correctif : Vladimir écrit : " Pour être applicables et avoir une valeur canonique, elles doivent encore être approuvées par les Églises de façon conciliaire (Saint Synode ou Concile selon le cas)." Il me semblerait ecclésiologiquement plus juste d'ajouter : et d'avoir été "reçues" par le peuple de Dieu.

2.Posté par Jean-Claude le 25/06/2009 23:16
Donnez-vous la peine de lire l'interview que l'évêque Hilarion a accordé au site grec d'informations religieuses ROMFEA.gr. car celui-ci semble contredire ce que vous écrivez à propos des présidents des assemblées épiscopales qui ne seraient pas des évêques de Constantinople! Ce qu'il ajoute, par la suite, me semble-t-il, est une pensée moins théologique que politique, à savoir que l'évêque russe ne peut pas être soumis à celui de Constantinople mais au patriarcat russe! Pourtant, le communiqué final de la conférence de Chambésy est sur ce point très clair. ll est dit qu'aucun évêque n'est soumis au président de l'assemblée épiscopale mais qu'il est tenu d'obéir aux décisions prises UNANIMEMENT par tous les prélats de l'assemblée! Ce n'est, certes, pas cette logique qui fera progresser les assemblées épiscopales en véritables synodes d' Églises locales!

3.Posté par marie genko le 26/06/2009 09:27
Merci, cher Vladimir pour cette longue et intéressante analyse de ce qui a été écrit et dit au sujet de Chambésy.
Je vais essayer de vous répondre en quelque phrases, car je suis prise par le temps et un ordinateur capricieux.
Je trouve dommage que les journalistes se sentent obligés de chercher des polémiques, là où il a été dit et répété qu'il y avait consensus!
Je trouve dommage qu'orthodoxie.com semble aller dans le même sens.
Personnellement je fais confiance à nos évêques et nos théologiens qui ont certainement travaillé selon leur conscience et la tradition deux fois millénaire de notre orthodoxie.
Je ne vois aucun inconvéniant à la primauté d'honneur du patriarcat oecuménique, dans la mesure où il n'intervient pas dans les affaires internes aux Eglises.
Merci encore pour votre admirable travail.

4.Posté par Gueorguy le 27/06/2009 13:10
J'ai été intéressé aussi par cette analyse de Vladimir Golovanow que j'ai rediffusé (lien ci-dessous; Bien sûr, en citant la source!). Merci à Vladimir.

@Jean-Claude. Je crois que "D.S." - forum acer-mjo - évoque une interview du père Nicolas BALACHOV et non de Mgr Hilarion. Mais toujours en grec!

Je serais reconnaissants à qui voudra bien nous en donner une traduction.

Gueorguy

5.Posté par Wormwood le 27/06/2009 19:46
@ Marie.
1) Pitié pour les journalistes ! Ce sont les communiqués de Mgr Jean de Pergame et du Patriarcat de Moscou qui, à la fois, proclament le consensus sur le but théorique à atteindre et mettent en évidence leurs divergences sur les moyens pratiques propres à y parvenir.
2) Il ne serait pas chrétien de douter - sans fournir de preuve - que les évêques et les théologiens aient travaillé en conscience, même si au cours des batailles inter-patriarcales récentes les arguments des antagonistes relevaient d'avantage de l'idéologie que de la théologie et de la tradition.
3) Je suis heureux d'apprendre que vous ne voyez aucun inconvénient à la primauté d'honneur du patriarcat oecuménique. Il vous faut néanmoins comprendre que cette primauté d'honneur peut l'amener à intervenir dans les affaires des autres églises : En cas de déviance dans la foi ou la discipline, par exemple ; ou dans le cas de conflits qui opposeraient deux patriarcats ; ou si un évêque, s'estimant injustement condamné ou lésé par son synode faisait appel à l'arbitrage du Patriarcat œcuménique ... j'en passe.
4) Je ne crois pas que l'on sortira de l'impasse actuelle sans que les patriarcats de Moscou et de Constantinople ne réinstaurent entre eux des relations fondées sur l'enseignement évangélique. En effet, l'un exige d'agir à sa guise en dehors de son territoire canonique parce qu'il est le plus populeux, l'autre parce qu'il est le plus élevé dans le rang des Dyptiques. C'est à qui fera le plus valoir son droit à l'autorité.
Or, dans l'Eglise du Christ, le plus grand est celui qui se fait le serviteur de tous et donne sa vie pour ses frères. L'autorité dans l'Eglise n'est pas celle que l'on s'attribue en la justifiant comme on peut, mais celle que l'on se voit attribuer par l'obéissance spontanée des autres, et que l'on exerce avec humilité dans un esprit conciliaire.
Imaginez ce qui se produirait, si tel était le cas, en Europe occidentale. Admettons qu'un évêque du Patriarcat œcuménique (ou un autre choisi conciliairement) soit chargé du tutorat de tous les orthodoxes, de quelques émigrations qu'ils soient sur le territoire canonique de l'ancienne Rome orthodoxe. Admettons qu'il ait renoncé à se faire le héraut de l'Hellénisme (de la Russité ou de tout autre cause annexe) pour être seulement le pasteur bienveillant du troupeau qui lui est confié en Europe occidentale et qu'à cette fin, il demande aux patriarcats russe, serbe, roumains, antiochien - qui renonceraient à une juridiction directe sur leurs nationaux à l'étranger - des auxiliaires ecclésiastiques (évêques, diacres, prêtres) propres à servir sous son autorité ces diverses communautés, la question de l'organisation canonique de la diaspora ne se poserait plus, elle serait établie de fait.
Dès lors, le patriarcat œcuménique serait davantage enclin à instaurer et à renforcer le dialogue interpatriarcal, intersynodal direct et fréquent que les moyens techniques modernes permettent pour surveiller et conseiller cette nouvelle entité ecclésiastique ... et aborder tout autre sujet. On quitterait ainsi la logique du struggle for life, pour entrer dans la logique de l'édification mutuelle dans la charité évangélique.
Pardonnez-moi, chère Marie, d'avoir rêvé tout haut à l'occasion de votre message. Tout ce qui précède est parfaitement irréaliste. Il ne nous reste qu'à attendre et à prier pour qu'il y ait le moins de dégâts possibles.




6.Posté par Svetlana Milko le 27/06/2009 20:44
Pour ma plus grande satisfaction je consulte souvent le forum 'orthodoxierusse'. J'aimerais que son modérateur Gueorguy nous dise qui a-t-il en vue par le sigle 'D.S.'? Cela concerne particulièrement le post de M. Semionov. Merci d'avance.

7.Posté par Gueorguy le 27/06/2009 23:10
Le nom du forum est indiqué en lien ci-dessous.
Merci Svetlana, vous êtes y êtes très bienvenue mais ne manquez de rester fidèle, aussi, au présent blog. Nous offrons un autre service. Ici nous avons le présent Blog du site du diocèse de Chersonèse, nous sommes invités à réagir à des articles ou à des informations, proposés par la rédaction du site. Sur le forum que vous citez, ce sont les participants qui proposent les débats en soumettant des contributions. Les thèmes sont toutefois liés à l'orthoodoxie russe en Occident.

D.S. est un participant qui se présente avec cette abréviation - très actif du forum de l'acer-mjo. Nous avons eu sur cet autre forum un long débat sur les communiqués et leur signataires. Lors d'un dernier post, D.S. a signalé une interview sur un site en grec du père Nicolas Balachov. Je l'ai simplement signalé ici car il a été évoqué que c'etait une interview de Mgr Hilarion.

8.Posté par Marie Genko le 27/06/2009 23:25
@Wormwood,
Les rêves ne sont pas irréalistes, dans la mesure où nous serions encore à l'âge des cavernes, si nos ancêtres n'avaient pas rêvé!
Je fais de mon côté un rêve un peu différent du vôtre!
Je rêve que l'Église catholique retrouve son orthodoxie perdue et de ce fait la question de l'Église Locale se résout d'elle-même.
L'évêque de Rome redevient le premier dans l'honneur entre les patriarches.
Et les Orthodoxes Serbes, Roumains, Grecs, Géorgiens et Russes restent, en France, ce qu'ils sont aujourd'hui: des communautés de diaspora, invitées sur le territoire canonique de l'Église française devenue orthodoxe!
Car pour moi, c'est le phénomène d'acculturation de l'orthodoxie au pays qui l'accueille qui est lourd de conséquences.
D'un côté, certains membres des diaspora s'imprègnent plus vite que d'autres de la culture et du génie propre des hôtes qui les ont accueillis. Et ceux-là souhaitent immédiatement modeler le rite de notre religion aux usages locaux, et ils réclament l'émergence RAPIDE d'une Eglise orthodoxe Locale!
Alors que les autres, au contraire, veulent surtout rester fidèles aux traditions de leurs Églises mères respectives, et ne désirent nullement en être séparés.
Cette source de conflit disparaîtrait si l'Église catholique redevenait orthodoxe, puisque les premiers trouveraient satisfaction dans le rite local de l'Eglise romaine.
Hélas, les rêves ne se réalisent pas aussi vite que nous le souhaiterions!
Pourtant, ne devons nous pas agir de façon à préserver toutes les chances de reconstruire l'unité de l'Église du Christ ?
Ce qui veut dire, dans ma compréhension des choses, que le synode de l'AEOF est une excellente solution d'attente.
Il semble qu'il y ait eu un consensus à Chambésy pour admettre que le président d'honneur de cette assemblée serait un représentant du patriarche de Constantinople. Dans la mesure où les évêques restent soumis à leurs Églises mères respectives, cela ne devrait poser aucun problème.
Je ne comprends pas très bien pourquoi vous pensez que le patriarche œcuménique interviendrait au sein d'un autre patriarcat, en cas de déviance dans la foi etc.?
Il me semble qu'il s'agit là d'un problème interne? Et si tout un patriarcat déviait de la vérité, il faudrait au moins un concile pour le ramener dans le droit chemin???
Je voudrais encore ajouter que je suis presque convaincue que notre responsabilité à tous est profondément engagée, lorsque nous présentons les divergences de vues de nos prélats comme des actes de mésentente profonde!
Car nous jetons de l'huile sur le feu en quelque sorte, lorsque nous prêtons aux uns et aux autres des logiques de "struggle for life" et non des sentiments d'amour en Christ.
C'est à nous de répéter, d'exiger même, que nous attendons de nos prélats orthodoxes qu'ils nous montrent l'authenticité de leur foi par l'exemple de leurs vies selon l'Évangile, leur fidélité à nos saints canons et à notre tradition bimillénaire.

9.Posté par Wormwood le 02/07/2009 09:12
@ Marie.
J'avais renoncé à répondre à votre message. Mais le temps ayant passé, et les événements surprenants s'étant succédés, je peux faire deux remarques.
1) Votre intérêt œcuménique est louable, mais l'accomplissement de votre désir passe nécessairement par une réunification dans la charité et une normalisation canonique des églises orthodoxes. C'est ce que le pape vient de rappeler à Mgr Emmanuel, délégué du Patriarche Bartholomée, en visite à Rome.
2) Vous écrivez : "Je voudrais encore ajouter que je suis presque convaincue que notre responsabilité à tous est profondément engagée, lorsque nous présentons les divergences de vues de nos prélats comme des actes de mésentente profonde ! Car nous jetons de l'huile sur le feu en quelque sorte, lorsque nous prêtons aux uns et aux autres des logiques de "struggle for life" et non des sentiments d'amour en Christ. " L'angélisme n'a jamais rien produit de constructif. Il faut savoir regarder les choses en face et les dire, avec humilité, certes, mais clairement. D'autant plus clairement que les incidents entre les patriarcats de Moscou et de Constantinople se sont multipliés au fil des ans, allant même jusqu'à la rupture de communion. Vous en souvenez-vous ? S'il n'y a pas là matière à "divergence profonde" je me demande où il y en a. Je doutais donc raisonnablement que toutes ces manœuvres de politique ecclésiastique aient eu pour fondement l'amour en Christ. Pas vous ? Aujourd'hui Mgr Hilarion ne dit pas autre chose : il reconnaît les conflits et les causes de dissension, il témoigne de la volonté de quitter la logique d'affirmation de soi contre les autres pour la logique (gagnant-gagnant) de la solidarité et du soutien mutuel. Je dirai ailleurs ce que j'espère de l'instauration de ce nouveau climat.

10.Posté par Marie Genko le 02/07/2009 14:15
@Wormwood
Merci de vous donner la peine de me répondre.
Qu'est que la réorganisation canonique des Églises orthodoxes?
Pour moi, il s'agit de la réunification de ce que les hommes ont divisé.
La réunification des juridictions issues de l'exil des Russes Blancs.
Justement ce que proposait le défunt patriarche Alexis II de bienheureuse mémoire, avec la création d'une métropole russe indépendante en Europe occidentale!
La réorganisation canonique des Églises orthodoxes en Occident n'est certainement pas l'émergence d'une Église Locale sur le territoire canonique du Patriarcat de Rome!
Ce serait compromettre la reconstruction possible de l'Unité du Corps du Christ avec nos frères séparés catholiques!
Peut-être est-ce justement là que se trouve la spécificité de la pensée de l'institut Saint Serge?
Car il me semble, mais je me trompe peut-être, que ce sont justement certains des prêtres, qui ont étudié dans les murs de cet institut, qui sont les plus fervents apôtres de la création de l'Église Locale Orthodoxe.
Pour moi cette Église Locale existera le jour où les catholiques retrouveront leur orthodoxie perdue.
Et le Seigneur a l'éternité devant Lui.
Vous avez raison, il faut regarder la réalité en face!
Il y a eu des divergences et même une rupture de communion entre Moscou et Constantinople!
Voilà pourquoi, les blogs orthodoxes doivent avoir une certaine utilité, car si nous exprimons notre profond désarroi et même notre état de choc devant ces heurts entre nos patriarches et nos prélats, nous ne pouvons pas ne pas avoir gain de cause!
Car ils savent bien, autant à Constantinople qu'à Moscou, que seuls, leur Foi et leur amour en Christ, sont crédibles pour les fidèles!
Une Église sans fidèles, n'est plus une Église!
Et des fidèles conduits par des politiciens, et non par des hommes de Dieu, ne sont plus non plus une Église, mais ont un troupeau conduit par des loups déguisés en bergers!
Pour revenir à ce que vous avez écrit par ailleurs, au sujet de la pénitence, je voudrais vous citer les paroles adressées par le défunt Père Michel Artzimovitch à un protestant, plutôt austère, souhaitant se convertir à l'Orthodoxie:
"N'oubliez pas que l'Orthodoxie est une religion gaie!"
C'est exactement comme cela que j'ai toujours vécu mon orthodoxie.
L'immense joie de la Résurrection du Christ, et l'absence totale de rigidité ou de contraintes, qui sont si présentes chez nos frères séparés.
Peut-être ai-je eu la chance d'avoir des confesseurs qui ne m'ont pas infligé de pénitence?
Chaque prêtre doit avoir sa propre approche dans ce domaine!
Mais surtout, ce qui m'a semblé si conforme à la volonté divine, c'est ce total sentiment de liberté, que nous avons nous autres orthodoxes.
Nous avons cette merveilleuse certitude que le Seigneur nous aime et qu'Il nous a sauvés.
Voilà pourquoi aussi, je crois de toutes mes forces que l'Unité du corps de l'Église du Christ se fera envers et contre tous les diviseurs, tous les orgueilleux et même tous les politiciens.





11.Posté par wormwood le 02/07/2009 22:03
Chère Marie,
Je ne suis pas un spécialiste de ces choses, mais il me semble qu'une église canoniquement constituée, est à l'image de celle que vous voyez en Grèce, en Russie et dans tous les pays de tradition orthodoxe.
1) Pour qu'une église soit canoniquement constituée sur un territoire, il convient qu'elle rassemble en son sein et serve, non pas seulement les russes, mais tous les orthodoxes présents, quelle que soit leur origine ethnique. Ce rassemblement de fidèles devient une église locale par le fait que, constitué hiérarchiquement en comprenant diacres, prêtres et évêques, chacun professe l'unique foi orthodoxe et célèbre, dans l'ordre et à son rang, le sacrifice eucharistique. Cette église locale est en communion de foi avec toutes les autres églises orthodoxes répandues dans la monde, mais elle ne dépend canoniquement que de sa métropolie (ensemble des diocèses locaux) et, ultimement, du patriarcat dont la métropolie est une partie constituante.
Il n'y a pas d'autre modèle qui soit canonique. Le Patriarche Alexis a proposé l'instauration d'une métropolie russe indépendante en Europe occidentale, mais ce n'était pour lui, me semble-t-il, qu'un pas supplémentaire vers l'instauration à terme d'une église authentiquement locale. Nous saluons son réalisme.
Lorsque vous affirmez : "La réorganisation canonique des Églises orthodoxes en Occident n'est certainement pas l'émergence d'une Église Locale..." votre affirmation est contradictoire en elle-même, car une réorganisation proprement canonique ne peut être que l'émergence d'une église locale.
Et lorsque vous ajoutez, avec quelque indignation : "... sur le territoire canonique du Patriarcat de Rome!" vous oubliez un qualificatif : "le patriarcat orthodoxe de Rome !" Car, malgré l'amour que nous portons aux catholiques, nous ne pouvons oublier leurs déviances dogmatiques, des déviances suffisamment graves pour que notre communion ancienne ait été brisée et que nous ne leur reconnaissions plus aucune autorité sur aucun territoire canonique (malgré des déclarations malheureuses dues aux circonstances de certains évêques russes qui ont oublié de demander aux Hors Frontières ce qu'ils en pensent). Ce constat n'empêche naturellement pas de tout faire pour surmonter dans un dialogue de vérité et d'amour les causes de notre séparation avec les catholiques.
Ainsi donc, le patriarcat orthodoxe de Rome est vacant depuis le schisme. Le patriarcat de Constantinople, second dans les dyptiques, indique qu'il en est le tuteur (ou locum tenens). Pourquoi pas ? Naturellement ce n'est pas du jour au lendemain que nous parviendrons à l'établissement d'une église locale en France, par exemple. De rapprochements devront nécessairement se faire, il y aura des étapes intermédiaires, des pas qui seront franchis quand Dieu voudra. A nous d'être attentifs et réactifs aux signes des temps.
2) Pour ce qui touche aux dispositions intérieures pénitentielles, vous rappelez la parole du père Michel Artzimovitch : "N'oubliez pas que l'Orthodoxie est une religion gaie !" Les Pères (j'entends par là les moines du désert) savaient être gais quand il avaient quelque chose de grave à dire (par ex : Jean de Lycopolis, fit le gracieux en demandant au moine Pallade : "Veux-tu devenir évêque ?") Mais ils savaient aussi tempérer de pénitence, et même de deuil (penthos) la joie de la bonne nouvelle. L'orthodoxie ne connaît ni exultation ni désespoir. C'est dans la vie monastique que ce mélange de paisible joie et de pénitence se fait le mieux percevoir. Le moine ne rit pas à gorge déployée, il sourit à tout et à tous, mais comme avec une distance : il est conscient du drame du salut qui se joue dans son propre cœur, dans les situations auxquelles il est confronté, dans les personnes qu'il rencontre et, peut-être, sert. Si vous voulez une image plus précise encore, voyez la Mère de Dieu sur les icônes orthodoxes, voyez cette densité du regard dénué de toute pesanteur : La Mère de Dieu contemple sans cesse les stratégies de la divine Providence pour investir les cœurs des hommes, et l'obstination de ceux-ci à lui faire échec. Et lorsqu'elle contemple son Fils, à la fois Serviteur souffrant et Roi de Gloire, croyez-vous vraiment qu'elle ne soit que gaie ?
Pour ce qui est du sacrement de la confession, je vous ai dit que la pénitence en faisait pleinement partie, je ne vous ai pas dit qu'elle était obligatoire chaque fois. C'est le prêtre qui apprécie spirituellement ce qui aidera le plus le pénitent à parfaire sa contrition et sa conversion. Si l'on ne vous a pas suggéré de pénitence, c'est sans doute qu'on a estimé que, dans votre cas, cela n'était pas nécessaire.
Conservez donc cette "merveilleuse certitude que le Seigneur nous aime et qu'Il nous a sauvés" mais n'oubliez pas que si le salut est proposé par Dieu, il doit être accepté pour être efficace. Et le moyen par lequel nous signifions à Dieu notre consentement, c'est la conversion de nos passions tout humaines pour acquérir les mœurs du Royaume afin de pouvoir y entrer, l'heure venue. Et là, rien n'est encore joué. Le maître mot des moine est "vigilance". Rien n'est jamais acquis, ne nous réjouissons pas trop vite ! Un saint père à l'article de la mort vit le diable qui lui dit : "Tu m'as vaincu !" Le moine répondit dans un dernier souffle : "Pas encore !"
Chère Marie, j'arrête là : on va me haïr à cause de la longueur de mes billets.

12.Posté par Marie Genko le 04/07/2009 00:37
@wormwood
Je suis vraiment reconnaissante pour la peine que vous vous donnez à mon égard.
Même si les sites ne sont pas, à mon sens, faits pour que nous y parlions de nous -mêmes, je suis consciente que chacun d'entre nous, a tant à apprendre des autres.

-Vous avez, tellement raison, de rappeler que nous devons être vigilants!
Le "Pas encore" répondu par le moine dans son dernier souffle souligne bien que ce saint Père a su échapper à un dernier piège tendu par le démon!
Je comprends votre explication au sujet de la nécessité de la pénitence. Mais n'est-ce pas déjà un lourd châtiment de savoir que nos péchés nous ont éloigné du Seigneur et ont détruit, faute après faute, chaque fois davantage, la pureté du sacrement de notre baptême? Combien de larmes ne devons nous pas verser sur toutes ces péchés commis et en actes en paroles et en pensées!

-Vous avez raison encore d'énoncer les règles de la création de l'Église Locale. Et je comprends que je me suis vraiment mal exprimée lorsque j'ai écrit que:
" la réorganisation canonique des églises orthodoxes en Occident n'est certainement pas l'émergence d'une Église Locale..."
Je voulais simplement dire, que tant que l'Église catholique n'aura pas retrouvé son orthodoxie, nous ne pouvions pas créer une Église locale orthodoxe sur son territoire, autre qu'un synode d'évêques représentant des diasporas.
J'adhère entièrement à la proposition du patriarche Alexis II de bienheureuse mémoire, d'unifier les juridiction russes dans une métropole indépendante, qui serait effectivement un premier pas vers la création future d'une Église orthodoxe, pleinement locale comme vous la décrivez.
Mais, comme vous le dites si justement, nous devons être attentifs et des pas seront franchis quand Dieu voudra...
Car pour revenir à la question des catholiques, j'ose vous répondre que vous avez certainement raison lorsque vous parlez des déviances dogmatiques, mais peut-être avez-vous tord aussi, lorsque vous n'imaginez pas que ces questions dogmatiques, quand Dieu voudra, pourraient assez facilement se résoudre.

Car en définitive ce qui est le plus tragique, c'est notre mauvaise conduite à nous tous, les chrétiens! Nous donnons aux Nations une terrible image du christianisme.

-Les orthodoxes se livrent entre eux à des chicanes scandaleuses!
-Les catholiques, probablement à cause de leur rigidité, ont réussi à perdre un nombre important de fidèles. Et la relation du monde catholique avec le monde musulman traîne un lourd passif!
-Pour ce qui est des protestants, si on considère que l'Amérique est un pays à majorité protestant, là aussi l'image du christianisme est noircie par la politique belliqueuse et conquérante conduite par les États Unis, au mépris de centaines de milliers de vies humaines!
Nous nous disons chrétiens et nous nous rejetons les uns les autres!
Pourtant, que nous soyons orthodoxes, catholiques ou protestants, c'est notre responsabilité de disciples du Christ, qui est engagée!
Reconstruire l'unité du Corps du Christ sera le meilleurs témoignage de notre Foi!
Voilà la raison essentielle pour laquelle nous devons traiter nos frères séparés comme les membres d'une famille qui sera bientôt réunie!
Voilà pourquoi me souvenant dans l'Évangile de la compassion de Notre Seigneur devant la Foi du centurion, je ne me sens pas le droit de rejeter ceux de mes frères qui prient le Seigneur, même si leurs dogmes diffèrent un peu des nôtres.






13.Posté par Wormwood le 04/07/2009 17:31
@ Marie.
Nous sommes loin du thème central de ce dossier. Il faut savoir s'arrêter. A bientôt sur d'autres sujets.

14.Posté par vladimir le 05/07/2009 00:15
Dans cette intéressante discussion, et pour revenir à l'origine du débat, trois points me semblent mériter un développement:

1/ LA POLEMIQUE: on aurait tort de considérer que la relance de la polémique soit purement journalistique. Les deux médias en cause reflètent en réalité la position des deux patriarcats qui s'opposent: Interfax, dont la source est anonyme, est en fait le porte-voix de l'Église orthodoxe russe, exactement du département des relations extérieures, qui fait passer par là ses messages sans s'embarrasser d'un langage diplomatique. Son message est dans la continuité des positions de Moscou telles qu'elles avaient en particulier été exprimées par le diocèse de Chersonèse. L'article de la Croix est encore plus clair puisqu'il cite sa source - Carol Saba, responsable de la communication de l'AEOF – porte-parole fréquent de Constantinople qui, là aussi, répète les thèses précédentes…

Malheureusement il n'y a là rien de neuf, ce qui montre les limites du 'consensus' atteint…

2/ LE CONTEXTE DU DIALOGUE PRE-CONCILIAIRE: pour bien analyser la situation, il est indispensable de rappeler tout le contexte.
- Il n'y a pas eu de conciles et pratiquement aucun dialogue pan-orthodoxe pendant prés de 100 ans (1) puis, à partir de 1961 une série de conférences, l'installation d'un secrétariat préconciliaire à Chambésy ainsi que deux synaxes des primats en 1992 (Phanar) et en 1995 (Patmos) relancèrent la démarche unitaire.
- Mais 1996 marque une rupture: la reconnaissance par Constantinople de l'église dissidente en Estonie provoque la rupture de tous contacts avec Moscou et même l'interruption de la communion. En 2008 encore, la présence d'une représentation des dissidents estoniens, invités par Constantinople, à la session du dialogue théologique Orthodoxes-Catholiques de Ravenne entraine le retrait de la délégation russe(2).
- Il est donc clair que, après la reprise de la communion et la synaxe de 2008 (Phanar), l'accord même partiel trouvé à Chambesy IV permet d'espérer de nouveau progrès vers l'unité…

3/ LE CONTENU DES DISCUSSIONS: d'après les informations que j'ai pu trouver(3), 3 problèmes avaient été mis en évidence lors des réunions précédentes: l'organisation de la Diaspora, le mode de proclamation de l'autocéphalie et de l'autonomie des Églises locales et l'ordre des dyptiques (donc aussi la primauté de Constantinople). Je n'ai aucun document sur les deux derniers points, ni aucune information sur les discussions, et les primats ont décidé lors de la synaxe de 2008 que ces points doivent faire l'objet de prochaines discussions. Pour ce qui concerne la Diaspora, les documents préparatoires de 1990 et 1993 sont disponibles (je n'ai rien trouvé sur la réunion des canonistes de 1995) et leurs principales conclusions ont été reprises dans les communiqués: avant 'de résoudre le problème de l’organisation canonique de la Diaspora orthodoxe, conformément à l’ecclésiologie, à la tradition et la pratique canoniques de l’Eglise orthodoxe', ce qui ne pourra probablement pas se faire avant que les questions reportées ne soient elles-mêmes résolues canoniquement, il est proposé une 'réglementation transitoire de l'organisation de la diaspora orthodoxe' qui définit en particulier l'organisation et le rôle de ces fameuses 'Assemblées épiscopales', y compris la désignation de leurs présidents. A ma connaissance, il existe 2 Assemblées de ce type l'AEOF (5) et la SCOBA (6), seule la première me semble suivre les principes édictés, alors que la SCOBA s'en écarte. Il serait donc particulièrement intéressant de savoir comment ces documents ont été 'complétés, précisés et corrigés, selon le principe de consensus', comme disent les deux communiqués, et surtout s'ils ont tenu compte de ses 15 années d'expérience et s'ils donneront lieu à d'autres mises en œuvre qui seraient la marque concrète de leur 'réception par le Peuple de Dieu'.

Notes
(1) Après le concile de 1872 (Constantinople), le patriarche Joachim III proposa en 1902 aux Eglises orthodoxes de se consulter tous les deux ans. En vain.
(2) Il ne me parait pas exclus que la présence des Estoniens ai été une manœuvre visant justement à éliminer la délégation russe des discussions: le débat portait sur la primauté au premier millénaire et la délégation russe, présidée par Mgr Hilarion, s'opposait fortement au texte accepté par la délégation Catholique et qui a finalement été accepté par les Orthodoxes (sans les Russes). Je souligne que cette interprétation m'est purement personnelle…
(3) Cf. en particulier le communiqué du département des relations extérieures sur Chambesy IV
(4) France, créée en février 1997 dans le prolongement du Comité inter-épiscopal orthodoxe, constitué depuis 1967
(5) Amérique du nord, crée en 1960

15.Posté par vladimir le 08/07/2009 19:44
@Gueorguy
Vous écrivez 'Ici nous avons le présent Blog du site du diocèse de Chersonèse, nous sommes invités à réagir à des articles ou à des informations, proposés par la rédaction du site.' Je ne le sens pas ainsi: bien entendu ce blog est hébergé sur le domaine du diocèse de Chersonèse mais, pour moi, cela se limite à cet hébergement. Il y a une équipe de rédaction, qui fixe la ligne rédactionnelle et propose des textes à discuter, mais tout contributeur peut aussi en proposer (il suffit d'écrire à l'adresse indiquée sur le site); c'est ce que je fais et, comme vous le constatez, mes textes sont mis en ligne et discutés...
Ce qui différencie ce blog des autres forums orthodoxes que j'ai fréquentés, c'est son absence absolue de toute cette violence qui pollue toutes les discussions. Je suppose que les modérateurs y veillent et je les en remercie: cela permet d'obtenir des échanges d'un niveau certain au lieu des basses polémiques.
Je regrette toutefois que les compétences théologiques des intervenants ne soient pas toujours à la hauteur des questions: espérons que cela viendra...

16.Posté par Gueorguy le 09/07/2009 17:46

17.Posté par Svetlana Milko le 16/07/2009 13:55
Georgy, pourriez-vous nous expliquer ce que veut l'organisation ACER pour l'orthodoxie en Europe? Merci.

18.Posté par Xenia Krivocheine le 09/08/2009 13:14
Отрывок из интервью.
Полностью можно прочесть http://religare.ru/2_67209.html

Архиепископ Иларион (Алфеев):
"Диаспора – это вопрос пастырского окормления соотечественников"

Вопрос:– Существуют различные подходы к определению канонического обустройства православной диаспоры. Какой позиции придерживается Московский Патриархат? Какие Поместные Церкви разделяют эту позицию? Какие еще позиции существуют?
Ответ: Положение, сложившееся сегодня в диаспоре, когда в ряде регионов присутствуют параллельные юрисдикции и в одном городе имеют кафедру сразу несколько архиереев различных Поместных Церквей, конечно, не вполне соответствует древней церковной традиции. Оно было вызвано к жизни особыми условиями, сложившимися в XX веке. Революции и войны первой половины столетия вызвали массовое переселение миллионов православных верующих. Мы хорошо знаем о вынужденной эмиграции наших соотечественников в годы после революции 1917 года. Но подобные переселения затронули жизнь и других народов: греков Малой Азии, румын, сербов, арабов. И надо уважать чувства людей, волею обстоятельств оказавшихся на чужбине и желающих сохранить духовную связь со своей Родиной.
Когда мы говорим о диаспоре, мы решаем не просто формальный вопрос, кому должны принадлежать те или иные приходы и епархии, как они должны управляться. Мы решаем, прежде всего, вопрос пастырского окормления тех наших соотечественников, которые попущением или промыслом Божиим оказались за пределами своей канонической церковной территории. Имея потребность и право молиться на родном языке, они нуждаются в духовном окормлении со стороны Церкви-Матери.
Вместе с тем, Русская Православная Церковь всегда стремилась способствовать консолидации проживающих в диаспоре православных общин, с тем, чтобы со временем созревали условия, необходимые для предоставления им возрастающей степени церковной самостоятельности: самоуправления, автономии, автокефалии. Именно это видение побудило Русскую Церковь, например, даровать автокефалию Православной Церкви в Америке в 1970 году.
В то же время Константинопольский Патриархат, на основании весьма "расширительного" толкования 28-го правила IV Вселенского Собора, считает, что только Константинопольский престол имеет право брать на себя ответственность за пастырское окормление православной диаспоры. Такую позицию разделяет несколько грекоязычных Церквей.
Вопрос:– Какие документы были приняты по итогам совещания?
Ответ:– Совещание в Шамбези, внеся ряд весьма существенных поправок и дополнений, утвердило документы, подготовленные на заседаниях Межправославной подготовительной комиссии, а также на конференции специалистов по каноническому праву, состоявшейся в 1995 году, посвященные урегулированию положения в православной диаспоре.
Делегации договорились, что на данном этапе наиболее эффективным способом укрепления православного единства и сотрудничества в диаспоре могут стать епископские собрания, объединяющие всех канонических архиереев того или иного региона.
Область деятельности этих собраний будет заключаться в заботе о проявлении единства Православия, в координации усилий всех православных того или иного региона для общего свидетельства о нашей вере, для совместного развития церковного образования. Председательство в епископских собраниях будет осуществляться в соответствии с порядком диптихов Церквей, а все решения должны приниматься на основе консенсуса Церквей, представленных в данном собрании своими архиереями.
Полномочия собраний и их председателей детально оговорены в регламенте работы епископских собраний в православной диаспоре, принятом на совещании в Шамбези. В документе особо подчеркнуто, что епископские собрания не вмешиваются в сферу епархиальной юрисдикции каждого из епископов, остающихся в каноническом ведении направившей их Поместной Церкви. Деятельность собраний также не ограничивает прав Поместных Церквей в развитии самостоятельных отношений с международными организациями, органами государственной власти, гражданским обществом, другими конфессиями и религиозными организациями.
Вопрос: Вы довольны результатом этого совещания? Почему?
Ответ: Я в целом удовлетворен результатом, поскольку формулировки, ранее предложенные Межправославной подготовительной комиссией и конференцией канонистов, на наш взгляд, были значительно улучшены и теперь в большей степени отражают взгляды Русской Православной Церкви и имеющиеся у нее озабоченности. Учитывая, что между Церквами все еще существуют серьезные разногласия по ряду вопросов, а все решения на Всеправославных совещаниях принимаются на основе консенсуса, итоги состоявшейся встречи можно считать важным шагом вперед на пути достижения межправославного единства.
Конечно, при решении особо сложных вопросов необходима готовность идти на взаимные уступки ради церковного мира и согласия. Так, например, в ходе совещания по вопросу председательства в епископских собраниях высказывались весьма различные суждения. Делегация Русской Православной Церкви, как и делегации ряда других Церквей, предлагали избирать председателей на самих собраниях или установить переходящее председательство на основе принципа ротации. Однако стало очевидно, что придти к консенсусу относительно этих предложений сегодня невозможно. Поэтому участники совещания согласились с председательством в порядке диптихов, но при этом полномочия председателей и самих епископских собраний были заново и очень четко определены.
Вопрос: Когда состоится следующее совещание, и какие вопросы на нем будут рассмотрены?
Ответ: Повестка дня подготовки Святого и Великого Собора теперь включает вопросы о способе провозглашения автокефалии и автономии Православных Церквей, а также о порядке диптихов.
Созыв нового Всеправославного предсоборного совещания возможен после завершения подготовительной работы к нему, провести которую уполномочена Межправославная комиссия. Ближайшее заседание комиссии намечено на декабрь 2009 года.

"Журнал Московской Патриархии", № 8, 2009 (с. 31-33)/Патриархия.ru

19.Posté par Francodeport le 11/08/2009 16:19
Pff…trop byzantin l’orthodoxie. C’est trop compliqué pour moi toutes ces divisions, ça concerne les dirigeants, pas le chrétien de base.

Je crois comme Wormwood que seul le retour à l’évangile peut sortir de l’impasse actuelle.

Je pense que la plupart des chrétiens sont tombés dans telle ou telle église à leur naissance, un peu comme Obélix dans la marmite quand il était petit, et que les effets sont permanents chez eux.

Or comme disait Augustin : « on ne naît pas chrétien, on le devient ». Il faudrait songer à se désintoxiquer. Un chrétien suit le Christ, pas une église, encore moins les hommes qui la dirigent.

Chacun a sa langue et sa culture, mais on peut apprendre à comprendre l’autre et à s’enrichir de sa langue et de sa culture. En esquimau il y a, paraît-il, une dizaine de mots pour désigner « neige » : si on se donne la peine de les apprendre, on ne voit plus la neige de la même façon et le concept/monde s’en trouve enrichit. En cernant ce qu’ont compris les autres, on perçoit mieux notre propre langue et culture.

Et si la véritable hérésie était de se couper des autres pour suivre une seule église (parce qu’on est tombé dedans quand on était petit) ?
« Une hérésie (du grec αiρεσις / haíresis, choix, préférence pour une doctrine) est d'abord une école de pensée. La traduction latine en est secta, secte. »

20.Posté par Marie Genko le 11/08/2009 19:39
@Francodeport.
Votre verbe est musclé et sympathique!
Mais permettez-moi de vous rappeler que chacun d'entre nous doit non seulement, comme vous le dites, se garder de se couper de son frère, mais aussi chercher à œuvrer pour reconstruire l'unité de l'Église du Christ!
Oui, nous devons suivre aussi bien que nous le pouvons la Parole de l'Évangile!
Et nous devons aussi prendre garde à ne pas nous laisser séduire par une approche de vérité ecclésiale relative.
Car la vérité de l'Esprit Saint est descendu sur les apôtres fondateurs de l'Église!
Ce sont les successeurs des apôtres qui ont déchiré le Corps indivisible du Christ!
Vous avez raison , lorsque vous dites que les chrétiens sont tombés dans telle ou telle Église à leur naissance. Chacun d'entre nous s'efforce de suivre le Christ.
Mais nous devons le suivre dans le chemin de la Vérité, et cette Vérité ne peut être relative.
Voilà pourquoi nous devons exiger de nos théologiens de faire table rase de ce qui nous sépare les uns des autres!
Afin que l'Esprit Saint descende à nouveau sur le peuple de Dieu et les prélats qui le dirigent!

21.Posté par Francodeport le 12/08/2009 14:19
Bonjour Marie,

Oui je suis d'accord avec vous, il convient de rechercher l'unité en Christ, de ressentir et vivre une communion authentique. La vérité est une personne, "je suis le chemin, la vérité et la vie" dit Jésus. elle est sujet non objet. Elle n'a rien d'objectif. Elle relève du subjectif : c'est à chacun de la trouver en soi, personne d'autre ne peut faire ce chemin. Il n'y a bien qu'un seul chemin.

Je cite ce très beau texte de Paul dans EPHESIENS 2:13-22 :
"Mais maintenant en Jésus Christ, vous qui jadis étiez loin, vous avez été rendus proches par le sang du Christ. C'est lui en effet qui est notre paix : de ce qui était divisé, il a fait une unité. Dans sa chair, il a détruit le mur de séparation : la haine. Il a aboli la loi et ses commandements avec leurs observances. Il a voulu ainsi à partir du Juif ou du païen créer en lui un seul homme nouveau, en établissant la paix, et les réconcilier avec Dieu tous les 2 en un seul corps au moyen de la croix : là il a tué la haine. Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin et la paix à ceux qui étaient proches."
"Ainsi, vous n'êtes plus des étrangers ni des émigrés, vous êtes concitoyens des saints, vous êtes de la famille de Dieu. Vous avez été intégrés dans la construction qui a pour fondation les apôtres et les prophètes et Jésus Christ lui-même comme pierre maîtresse. C'est en lui que toute construction s'ajuste et s'élève pour former un temple saint dans le Seigneur. c'est en lui que vous aussi vous êtes ensemble intégrés à la construction pour devenir une demeure de Dieu par l'Esprit.

22.Posté par Marie Genko le 12/08/2009 21:55
@francodeport,
Merci de nous rappeler ce magnifique texte de Saint Paul!
Nous devons prier pour que chaque chrétien s'intègre à la construction qui a pour fondation les apôtres!
Afin qu'unis tous ensemble nous devenions à nouveau une demeure de Dieu par l'Esprit.
Car, comment pouvons-nous être certains de porter en nous l'Esprit de Dieu, alors que depuis mille ans, nous acceptons en silence de continuer à prier dans des Églises déchirées par l'orgueil et l'entêtement des hommes!
Puissions nous dans l'humilité reconnaître nos errements et repartir du point de rupture.
Ainsi, nous serons certains de posséder la Vérité des apôtres.
Puissions-nous tous ensemble supplier le Seigneur de nous permettre de reconstruire le Corps indivisible de Son Église!
Afin que le monde puisse à nouveau s'émerveiller de l'amour que se témoignent les chrétiens!
Et que le Seigneur bénisse Son peuple dans les siècles.

23.Posté par Francodeport le 13/08/2009 10:57
Bonjour Marie,

Vous écrivez :
«Car, comment pouvons-nous être certains de porter en nous l'Esprit de Dieu, alors que depuis mille ans, nous acceptons en silence de continuer à prier dans des Églises déchirées par l'orgueil et l'entêtement des hommes!
Puissions nous dans l'humilité reconnaître nos errements et repartir du point de rupture. »

Je ne comprends pas ce « nous ». Qui représente-t-il ?

Si je me trouve dans une église qui erre, déchirées par l’orgueil et l’entêtement des hommes, une sage solution est de sortir du silence et si ça ne suffit pas de sortir de cette église. Quand ces hommes orgueilleux et entêtés se retrouveront seuls, le sujet de leur orgueil et de leur entêtement se fondra de lui-même. Ils ne sont ainsi que parce que l’église les laisse faire. Je pense que tout chrétien authentique doit chercher le Seigneur de toute sa force de tout son cœur et de toute son intelligence. Il se doit de rester intègre et de ne pas souffrir de laisser errer une part de Christ en lui, de renoncer à la plénitude de l’esprit, pour se concilier des hommes qui ne suivent pas le chemin. Si les pasteurs sont mauvais, il convient de ne pas les suivre sous peine de se perdre. Il n’est bon ni pour eux ni pour nous d’entretenir cette situation. Il faut rester entier, sans hypocrisie, ne pas accepter de se dédoubler de se diviser soi-même, ne pas quitter son rassemblement. Des chrétiens entiers se reconnaissent quelle que soit leur culture, leur église. L’église se bâtit de ces pierres vivantes. Ce sont des pierres de taille, unique, chacune a sa place, elle a été taillée pour s’ajuster à ses voisines, c’est du solide, pas de la paille, pas des briques (pseudopierres sorties du moule). Ne nous occupons pas de choses trop grandes : que chacun s’occupe de devenir pierre authentique, de faire grandir Christ en lui, de devenir ce qu’il est, l’édifice s’édifiera de lui-même.

HEBREUX 10 :25 « N’abandonnons pas notre rassemblement, comme c’est la coutume de quelques-uns ; mais exhortons-nous réciproquement et cela d’autant plus que vous voyez s’approcher le jour. Car ci nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il reste plus de sacrifice pour le péchés,… »

EPHESIENS 4 :11-16 : « Et Il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ, jusqu’à nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu à l’état d’homme fait à la mesure de la stature parfaite du Christ ; ainsi nous ne serions plus des enfants flottant et emportés à tout vent de doctrine par les tromperies des hommes par leur ruse dans le moyen de séduction. C’est de lui et grâce à tous les liens de son assistance que tout le corps bien coordonné et formant un solide assemblage tire son accroissement selon la force qui convient à chacune de ses parties et s’édifie lui-même dans l’amour.

24.Posté par Marie Genko le 14/08/2009 01:00
@francodeport
Merci pour vos paroles
Je vais m'efforcer de vous répondre et j'espère que je ne vous heurterai pas.
Vous avez très justement écrit que nous choisissons rarement notre religion, nous tombons dedans lorsque nous sommes petits!
Lorsque nous sommes petits nous nous ancrons complètement à notre religion, elle devient notre chemin vers le Seigneur et nous l'acceptons, sans la moindre remise en question, puisque nous l'aimons tout simplement.
Je crois que dans chacune des grandes confessions chrétiennes, il y a de bons et saints pasteurs et hélas de moins bons aussi!
Mais, comme nous sommes tous pécheurs, il me semble qu'il y a là quelque chose d'humain et d'inéluctable!
Comme vous le dites si justement aussi:
"Je pense que tout chrétien authentique doit chercher le Seigneur de toute sa force, de tout son cœur et de toute son intelligence....Les chrétiens entiers se reconnaissent quelle que soit leur culture, leur Église. L'Église se bâtit de ces pierres vivantes."
Et je crois comme vous que chacun de nous a cette responsabilité, veiller à sa propre solidité.
J'ajouterais pour ma part que j'ai un sentiment jaloux quant à la pureté de mon Église.
Je supporte très mal qu'on puisse à tord, ou à raison salir l'orthodoxie!
Pourtant, en répondant à la question que vous m'avez posée au sujet de ce "nous" dont j'ai parlé plus haut, je vais vous répondre qu'à mon sens, autant les prélats occidentaux, que les prélats orientaux ont été, et sont toujours, coupables du schisme qui a déchiré le Corps indivisible de l'Église du Christ en 1054.
Cette première fracture a été suive en Occident par l'émergence du protestantisme...
Ce que j'essayais maladroitement d'exprimer dans mon précédent message c'est que l'image du christianisme tout entier souffre de nos divisions.
Chacun d'entre nous doit être témoin du Christ.
Témoin de la Vérité, qui nous a été transmise par les apôtres.
Comment l'Esprit Saint peut-il guider et habiter des moitiés d'Eglise?
Alors que tant de sang, catholique, protestant et orthodoxe a été versé durant les siècles?
Il y a cent cinquante ans la grande majorité des peuples européens étaient encore chrétiens. Et qu'en est-il aujourd'hui?
Vous écrivez plus loin et cela aussi est une vérité criante:
"Quand ces hommes orgueilleux et entêtés se retrouveront seuls, le sujet de leur orgueil et de leur entêtement se fondra de lui-même"
Ne croyez-vous pas, en constatant la déchristianisation galopante qui sévit autour de nous, que l'image des divisions des chrétiens en est au moins en partie responsable?
Pour que nous, chrétiens, puissions progresser vers une seule et même foi et l'union que nous souhaitons tous, c'est une dure remise en question qui se pose à tous les théologiens de nos Églises.
Voilà pourquoi, il me semble qu'il serait sage de mettre de côté nos différences et reconstruire ensemble l'unité des chrétiens en repartant de la foi qui nous était commune en 1054.
Pardonnez-moi ce message un peu long et maladroit, mais il y a encore aussi tant de souffrance et d'intolérance à cause de nos divisions, que c'est un sujet qui me tient à cœur.

25.Posté par Francodeport le 16/08/2009 17:58
Bonjour Marie,

Vous écrivez : « Lorsque nous sommes petits nous nous ancrons complètement à notre religion, elle devient notre chemin vers le Seigneur et nous l'acceptons, sans la moindre remise en question, puisque nous l'aimons tout simplement. »

Vous et moi n’avons pas eu la même expérience. Vous parlez toujours au nom d’un « nous » que je ne cerne pas. Il est délicat voire source d’erreur de parler au nom de beaucoup. Lorsque j’étais petit je suis aussi tombé dans une marmite, mais comme elle était quasi vide, les effets n’ont pas duré longtemps ; ou peut être est-ce parce que les réponses ont été apportées et pas les questions ?

Vous êtes tombé dans une autre marmite. Laquelle nous a abreuvés de plus de Vérité ?

Je nous conseille de faire notre propre tambouille. Ca sera sans doute plus frugal, mais ca évitera peut-être les risques de contamination des grands chaudrons.
Le nous que j’emploie ici concerne tous les individus du genre humains, quel que soit leur marmite d’origine. Je ne veux pas d’un « nous » qui divise.

Vous écrivez :
« Pourtant, en répondant à la question que vous m'avez posée au sujet de ce "nous" dont j'ai parlé plus haut, je vais vous répondre qu'à mon sens, autant les prélats occidentaux, que les prélats orientaux ont été, et sont toujours, coupables du schisme qui a déchiré le Corps indivisible de l'Église du Christ en 1054. »
D’accord avec ce « nous » : il recouvre tous les individus du genre humains, quel que soit leur marmite d’origine. Nous sommes bien tous responsables de cette situation ceux qui l’ont décidé et ceux qui se sont tuent.

Alors comme vous l’écriviez, « comment pouvons-nous être certains de porter en nous l'Esprit de Dieu, alors que depuis mille ans, nous acceptons en silence de continuer à prier dans des Églises déchirées par l'orgueil et l'entêtement des hommes!
Puissions-nous dans l'humilité reconnaître nos errements et repartir du point de rupture. »


« Et je crois comme vous que chacun de nous a cette responsabilité, veiller à sa propre solidité. »

Très juste.

26.Posté par Marie Genko le 16/08/2009 23:21
@francodeport (quel drôle de pseudo tout de même!)
Vous avez raison, il ne faudrait jamais parler au nom de beaucoup.
Je n'ai que la mauvaise excuse d'écrire souvent à pas d'heure...
Dans quel cas, me direz-vous, je ferais mieux de m'abstenir, afin de ne pas écrire d'énormités...
Mea culpa, avez raison sur toute la ligne, il faut se méfier de la contamination des grands chaudrons!
Un bémol toutefois!
Nous devons avoir le courage de témoigner, car si personne ne clame et ne réclame la Vérité, chaque chrétien restera confortablement assis dans sa marmite, et les hérésies continueront à croître, fleurir et embellir sur notre pauvre planète, à la grande joie du diviseur!

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