Chant et piété liturgique dans la tradition russe: éditorial du numéro 14 du "Messager"
Nous publions ici l'éditorial du quatorzième numéro du Messager de l'Église orthodoxe russe, revue bimestrielle du diocèse de Chersonèse. L'information plus détaillée sur ce numéro est disponible sur le site du diocèse de Chersonèse.

La majeure partie de ce numéro du Messager est consacrée à la piété et au chant liturgique dans la tradition orthodoxe russe. Par « piété liturgique » nous n’entendons pas ce que l’on désigne parfois par le terme « exercices privés de piété », mais la prière de l’Église qui se manifeste dans tous les rites extérieurs de la liturgie orthodoxe. Cette liturgie, à vrai dire, est la vie même de l’Église, et son but est que la vie du chrétien devienne elle-même une liturgie. Selon une telle conception, la piété ne s’oppose pas à la liturgie, mais en est un accompagnement indispensable, un revêtement visible. Le métropolite Pitirime de Volokolamsk explique ici dans un article ce que cette «piété liturgique » comporte concrètement.

L’image donnée par Dostoïevski du vase et de son contenu résume merveilleusement le sens de la piété. Les rites liturgiques et extra-liturgiques que l’orthodoxie cultive volontiers sont le vase qui contient le précieux « liquide » de la prière, de l’enseignement et des sacrements de l’Église. Ce récipient n’a pas grande valeur en lui-même, mais si on le brise, son précieux contenu se déverse et se perd à jamais. Si l’on prive les chrétiens orthodoxes de la possibilité d’extérioriser leur prière, leur amour pour Dieu et ses saints par des gestes physiques – prosternations, signes de croix, vénération des icônes et des reliques – on risque de leur ôter la grâce de communier à la richesse et à la beauté de la liturgie de l’Église.

Un autre article présente brièvement l’évolution du chant liturgique russe. Il ne prétend pas à l’exhaustivité, mais nos lecteurs auront ainsi une idée de la complexité des éléments spirituels et culturels dont la convergence a donné naissance à la musique sacrée russe. Elle est aujourd’hui, avec les icônes, une des principales composantes de la liturgie orthodoxe. Les orthodoxes sont convaincus que la beauté de la liturgie n’est pas facultative. Elle est le signe de la présence du Saint-Esprit et, comme le dit le père Georges Florensky, le critère de « l’ecclésialité ». La liturgie est, d’une certaine façon, l’actualisation du Cantique des Cantiques, la célébration de l’amour entre le Christ et son Église. La beauté de la liturgie n’a pas pour seul objectif d’apaiser l’âme, mais de la transfigurer en la faisant communier dès ici-bas à la Beauté divine du Royaume des Cieux.

La liturgie de la Semaine Sainte est présentée dans ce numéro de façon plus circonstanciée, dans son développement historique et son actualité. Nous venons de revivre les célébrations de la Passion et de la Résurrection du Christ, la lumineuse fête de Pâques, la fête des fêtes. Certes, les offices liturgiques sont passés, mais, comme le dit saint Grégoire le Théologien, « la fête, il n’y faut jamais mettre fin. Il faut la célébrer maintenant en y associant le corps, et un peu plus tard ce sera d’une manière entièrement spirituelle, là où nous connaîtrons les raisons de tout cela d’une manière plus pure et plus claire, dans le Verbe lui-même notre Dieu et notre Seigneur Jésus-Christ, dans la vraie fête et la joie des élus » (Or. 41, 18).

Le Christ est ressuscité !

Rédigé par l'équipe de rédaction le 8 Mai 2009 à 12:28 | 2 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Svetlana Milko le 08/05/2009 13:41

La voix est russe

Accueillie durant quelques jours par les choristes de la Villanelle, la chorale russe Inspiration de la ville de Serguiev Possad dans la région de Moscou, donnera un concert aujourd'hui, à 20 h 45 en l'église Saint-Martin.

Ce choeur de chambre exclusivement féminin a été fondé en décembre 2000. L'actuel chef de choeur fondateur est Margarita Moïseeva, enseignante au collège de musique moscovite. Le répertoire du choeur comprend de la musique sacrée, des oeuvres de compositeurs russes et étrangers, du jazz et folk song.
Durant leur séjour à Blanquefort, hébergées dans des familles de la Villanelle, les choristes ont visité Arcachon, Saint-Émilion et Bordeaux, après l'accueil mardi matin en mairie par Michel Saint-Bois élu chargé des relations internationales et avant leur grand concert, auquel les choristes de la Villanelle sont associés pour deux chants communs. Entrée libre.

2.Posté par "Cloches russes : une musique qui guérit "- Parlons d'orthodoxie le 25/01/2012 17:18
Les plus grands froids n’arrêtent pas les participants de l’unique festival international d’art de sonnerie de cloches qui se tient en hiver dans la ville russe de Kargopol. Ce sera sa huitième édition entre le 17 et le 19 janvier avec la participation de plus d’une quarantaine de sonneurs venus de 16 villes russes, d’Allemagne et de Finlande.
Le Festival se nomme «Les carillons de cristal».

Selon les chroniques, les cloches ont fait leur apparition en Russie après sa conversion au christianisme. Elles étaient d’abord importées mais un ou deux siècles plus tard, les chroniques nous renseignent que les Russes ont maîtrisé l’art de leur fonderie. A partir du XIVe siècle, quand les clochers ou les campaniles sortent de terre, les maître sonneurs commencent à sélectionner soigneusement les cloches d’après leurs «voix», raconte Igor Konovalov qui dirige la Société des sonneurs d’églises:

Les cloches s’affirment définitivement au XIVe siècle et notamment en 1329, quand l’église de Jean le Climaque fait son apparition au Kremlin de Moscou. Un clocher s’érige pour la première dans la capitale rebâtie parmi les cathédrales en pierre blanche flambant neuf dans les années les plus noirs du joug tartaro-mongol.....Suite

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