Chinois orthodoxes: l’histoire de la mission spirituelle russe à Pékin
Le 1er juin 1685, une armée de plus de cinq mille hommes engageait, sur ordre de l’empereur Kangxi, le siège du fort d’Albazin, sur le fleuve Amour, où s’étaient retranchés quelques centaines de Cosaques. Face à une telle disproportion des forces, la garnison ne pouvait résister longtemps.
Elle se rendit au bout de dix jours. La plupart d’entre eux obtinrent de pouvoir aller, avec leurs familles et leurs biens, à Nerchintsk ou Irkoutsk. Pourtant, un petit groupe « d’Albaziniens », quelques dizaines tout au plus, fut au contraire envoyé à Pékin. L’Empereur, loin de les traiter en ennemis, les recruta dans sa garde, leur offrit terrains et pensions, maria les célibataires à des veuves de condamnés chinois. Il les autorisa même à pratiquer la religion orthodoxe sous la direction du prêtre Maxime Leontiev qui les avait accompagnés. Un ancien temple lamaïste fut affecté au nouveau culte.

Le souci de veiller sur cette petite chrétienté orthodoxe inspira aux autorités russes l’envoi, en 1715, d’une mission spirituelle russe à Pékin. Celle-ci allait jouer un rôle déterminant dans les relations entre les deux pays, dépassant de loin sa vocation religieuse initiale.

Ce petit groupe de religieux devait s’occuper exclusivement de la communauté orthodoxe de Chine : Albaziniens fixés sur place et marchands russes qui, tous les trois ans, visitaient la capitale chinoise dans des caravanes de plusieurs centaines de personnes. À la différence des missionnaires catholiques, ils ne cherchaient nullement à convertir les Chinois. Sans doute grâce à cette prudence, expressément recommandée par Pierre le Grand, l’accueil des autorités locales fut favorable : la mission reçut d’emblée des terrains bien situés pour son installation et pour l’édification d’une église. Ses membres perçurent, selon leur rang, des émoluments équivalents à ceux des mandarins chinois auxquels ils étaient assimilés. Plus tard, vers la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, les orthodoxes furent épargnés lors des vagues de répression qui frappèrent les missionnaires catholiques et leurs ouailles.

Jusqu’aux « traités inégaux » de 1858-1860, la Chine n’autorisait pas la présence d’ambassades européennes permanentes sur son territoire. De ce fait, la mission russe fut amenée, pendant près de cent cinquante ans, à représenter de manière officieuse les intérêts du gouvernement russe à Pékin. Et, si elle dépendait officiellement du Synode pour les questions religieuses, ses représentants étaient en relations régulières avec le ministère des affaires extérieures de Pétersbourg.

Passionnés par la Chine

Les membres de la mission, généralement une douzaine, religieux et laïcs, en poste pour une durée variable (de six à seize ans), étaient les meilleurs observateurs dont disposait la Russie en Chine. Observateurs et non acteurs car, à la différence des Jésuites, ils se tinrent à l’écart des intrigues de palais et des luttes de pouvoir. Bon nombre d’entre eux se lancèrent dans les études chinoises de manière très approfondie, et il n’est pas exagéré de dire que la sinologie russe a pris naissance à la mission de Pékin. Dès les années 1730, on vit apparaître les premiers dictionnaires manuscrits russe-mandchou-chinois. Une école de langues se créa, ainsi qu’une bibliothèque réunissant des manuscrits précieux. Au début du XIXe siècle, plusieurs grands savants se distinguent, entre autres Nikita Bitchurin (1777-1853), alias l’archimandrite Hyacinthe, qui dirigea la mission de 1807 à 1821.....SUITE le Courrier de Russie
Paul Huetz

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"PO" : 22 Résultats pour "L'Eglise orthodoxe en Chine"

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 25 Novembre 2011 à 12:24 | 2 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par CHINE Parlons d'orthodoxie le 12/12/2011 13:17
"Pékin: fin de la conférence des compatriotes russes"

La conférence “Compatriotes et Eglise orthodoxe russe: expérience de coopération en Asie”, s'est achevée dimanche dans la capitale chinoise par un office religieux célébré à la cathédrale de l'Assomption de la Vierge Marie auquel assistaient des responsables religieux, des diplomates, les représentants d'organisations civiles des pays d'Asie et du Pacifique, informe ITAR-TASS.

La conférence s'est tenue au Centre russe de la culture.

Des archiprêtres et les représentants des communautés orthodoxes de Pékin, de Shanghai, de Harbin, de Hongkong, du Japon, de Mongolie, d'Indonésie, d'Inde, de la Corée du Sud et de Singapour se sont prononcés en faveur de l'union des efforts de l'église et de l'Etat pour renforcer les relations avec les compatriotes russes résidant à l'étranger sur la base de la préservation de la culture et de la langue russes tout en "faisant preuve de délicatesse envers les pays d'accueil".

Les délégués ont également évoqué des questions relatives à la préservation des traditions russe et à l'éducation de la jeune génération.

2.Posté par Русская церковь открыла в Гонконге выставку о православии в Китае le 24/11/2016 14:40
Выставка "Православие в Китае" открылась в англиканском соборе Святого Иоанна в центре Гонконга.

Экспозиция рассказывает о 300-летней истории и сегодняшнем положении Православной церкви в Китае, сообщили "Интерфакс-Религия" в четверг в пресс-службе Благовещенской епархии, которая проводит выставку совместно с Петропавловским приходом Гонконга.

"Выставка призвана показать "православие с китайским лицом", она приурочена сразу к нескольким круглым датам - 300-летию Российской духовной миссии, 330-летию прибытия в Китай первого православного священника и 60-летию образования Китайской автономной православной церкви", - говорится в сообщении.

Православие вошло в китайскую среду трудами русских миссионеров. Пастырская деятельность Русской церкви в Китае началась в XVII веке, когда в Пекин прибыл русский священник Максим Леонтьев. В 1713 году была учреждена Российская духовная миссия в Китае. 23 ноября 1956 года решением Священного Синода все православные храмы в Китае передали в каноническое ведение Китайской православной церкви, которой была предоставлена автономия, с утверждением избрания ее предстоятеля патриархом Московским и всея Руси.

После смерти епископа Шанхайского Симеона в 1965 году Китайская православная церковь лишилась архипастырского руководства. Синод Русской церкви в 1997 году констатировал, что, поскольку Китайская церковь не имеет своего предстоятеля, впредь до его избрания Поместным Собором этой Церкви попечение о ее пастве осуществляется патриархом Московским и всея Руси.

В КНР насчитывается несколько десятков тысяч православных, которые большей частью проживают в Пекине, Шанхае, провинции Хэйлунцзян, автономных районах Синьцзян и Внутренняя Монголия.

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