Chrétiens d'Irak, un sursis sur les rives du Bosphore
François-Xavier Maigre, à Istanbul

Les 4 600 chrétiens d’Irak réfugiés en Turquie s’apprêtent à fêter Pâques, dans l’attente d’un pays d’accueil

Une chrétienne d’Irak, réfugiée en Turquie, se recueille dans la cathédrale du Saint-Esprit, à Istanbul. Face à une gestion politique complexe et un avenir incertain, les chrétiens d’Irak se recentrent sur leur foi.
Ferveur et espoir. Lovée dans une arrière-cour du quartier Taksim, cœur frénétique d’Istanbul, la cathédrale du Saint-Esprit vibre de toutes ses pierres. Et si le chemin de croix célébré ce vendredi de Carême y est tellement poignant, ce n’est pas seulement parce que les fidèles prient en araméen, la langue de Jésus.

C’est sans doute aussi parce qu’on ne peut s’empêcher d’associer les souffrances du Christ à celles de ces familles chaldéennes, qui ont fui par centaines les violences dont elles étaient victimes en Irak. Ici, leur sécurité n’est plus menacée. Mais leur épreuve est loin d’être terminée : la Turquie ne fait que les recevoir provisoirement, en attendant qu’elles trouvent un pays d’accueil. Sursis sur les rives du Bosphore.

Mener une vie normale

Sarmad, 18 ans, est l’un des 4 600 réfugiés irakiens actuellement recensés en Turquie. Cela fait quatre mois que ce jeune homme réservé vivote à Istanbul. Originaire d’un village chrétien, non loin de Qaraqosh (nord de l’Irak), il a vu la mort de près. Suite 'La Croix"

Rédigé par l'équipe de rédaction le 6 Avril 2011 à 14:00 | 1 commentaire | Permalien


Commentaires

1.Posté par Témoignage de Mgr Casmoussa, ancien archevêque syro-catholique de Mossoul: "Pire que sous Saddam Hussein" le 06/06/2012 16:11
Mgr Basile Georges Casmoussa, qui fut de 1999 à 2011 archevêque syro-catholique de Mossoul, au nord de l’Irak, est de passage en France pour la présentation de son dernier livre sur les chrétiens d’Irak. Paru aux Editions "Nouvelle Cité", l’ouvrage est intitulé "Jusqu’au bout". En partenariat avec l’Œuvre d’Orient à Paris, cet évêque de 73 ans, originaire de Karakosh, dans la Plaine de Ninive, donne une série de conférences de Paris à Nantes, en passant par Strasbourg, Grenoble et Marseille.

Mgr Casmoussa animait mardi 5 juin à Notre-Dame d’Auteuil, à Paris, une conférence-débat sur le thème "Un vivre ensemble islamo-chrétien est-il possible ?" Archevêque, auxiliaire patriarcal, penseur, écrivain, journaliste, directeur d’un journal, parfaitement polyglotte, Mgr Casmoussa a traversé des coups d’Etats, des guerres, vécu une occupation et frôlé la mort lors de son enlèvement en janvier 2005 en Irak, rappelle l’"Œuvre d’Orient".

"Pas une semaine sans qu’un chrétien ne soit menacé, enlevé ou assassiné"

Interviewé sur le sort des chrétiens d’Irak par "l’Œuvre d’Orient", une association française entièrement consacrée à l’aide aux chrétiens d’Orient, Mgr Casmoussa souligne que depuis 2005, date des premiers grands attentats contre la communauté chrétienne du pays, "il ne se passe pas une semaine sans qu’un chrétien ne soit menacé, enlevé ou assassiné, sans qu’une église soit attaquée, saccagée, incendiée".

L’archevêque syro-catholique a dû quitter Mossoul et chercher refuge à Karakosh, un gros bourg chrétien de la Plaine de Ninive. "L’arrivée des Américains en Irak a généré un courant islamiste qui s’est intensifié depuis. Cependant, si ce courant se réclamait, ou se réclame encore de l’islam, je suis convaincu que l’islam n’est souvent qu’un alibi pour ces groupes avant tout opportunistes et maffieux", lance-t-il.

"Pire que sous Saddam Hussein"

S’il ne regrette aucunement le temps de la dictature de Saddam Hussein, Mgr Casmoussa dit seulement avoir la nostalgie de la sécurité relative qui régnait dans les années où il était au pouvoir. "L’Occident nous a débarrassés d’un dictateur pour le remplacer par des dizaines d’autres qui agissent comme lui, sinon de façon pire, qui ne défendent que leurs intérêts personnels ou tribaux. L’invasion occidentalo-américaine a mis notre pays en coupe réglée. Il y avait pourtant bien d’autres moyens pour faire tomber la dictature que de nous envoyer des chars et des avions de combat. Les conservateurs et les affairistes américains ainsi que les extrémistes israéliens ont en fait le projet de morceler le Proche et le Moyen-Orient, de démembrer les pays en de multiples petits royaumes, faibles et manipulables, afin de mieux dominer". SUITE Apic

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