« La grâce de Notre Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu le Père et la communion du Saint-Esprit soit avec vous tous » (2 Co 13, 13)

1. Par la volonté de Dieu le Père de qui vient tout don, au nom de Notre Seigneur Jésus Christ et avec le secours de l’Esprit Saint Consolateur, nous, Pape François et Kirill, Patriarche de Moscou et de toute la Russie, nous sommes rencontrés aujourd’hui à La Havane. Nous rendons grâce à Dieu, glorifié en la Trinité, pour cette rencontre, la première dans l’histoire.

Avec joie, nous nous sommes retrouvés comme des frères dans la foi chrétienne qui se rencontrent pour se « parler de vive voix » (2 Jn 12), de cœur à cœur, et discuter des relations mutuelles entre les Eglises, des problèmes essentiels de nos fidèles et des perspectives de développement de la civilisation humaine.

2. Notre rencontre fraternelle a eu lieu à Cuba, à la croisée des chemins entre le Nord et le Sud, entre l’Est et l’Ouest. De cette île, symbole des espoirs du « Nouveau Monde » et des événements dramatiques de l’histoire du XXe siècle, nous adressons notre parole à tous les peuples d’Amérique latine et des autres continents.
Nous nous réjouissons de ce que la foi chrétienne se développe ici de façon dynamique. Le puissant potentiel religieux de l’Amérique latine, sa tradition chrétienne séculaire, réalisée dans l’expérience personnelle de millions de personnes, sont le gage d’un grand avenir pour cette région.


3. Nous étant rencontrés loin des vieilles querelles de l’« Ancien Monde », nous sentons avec une force particulière la nécessité d’un labeur commun des catholiques et des orthodoxes, appelés, avec douceur et respect, à rendre compte au monde de l’espérance qui est en nous (cf. 1 P 3, 15).


4.Nous rendons grâce à Dieu pour les dons que nous avons reçus par la venue au monde de son Fils unique. Nous partageons la commune Tradition spirituelle du premier millénaire du christianisme. Les témoins de cette Tradition sont la Très Sainte Mère de Dieu, la Vierge Marie, et les saints que nous vénérons. Parmi eux se trouvent d’innombrables martyrs qui ont manifesté leur fidélité au Christ et sont devenus « semence de chrétiens ».


5.Malgré cette Tradition commune des dix premiers siècles, catholiques et orthodoxes, depuis presque mille ans, sont privés de communion dans l’Eucharistie. Nous sommes divisés par des blessures causées par des conflits d’un passé lointain ou récent, par des divergences, héritées de nos ancêtres, dans la compréhension et l’explicitation de notre foi en Dieu, un en Trois Personnes – Père, Fils et Saint Esprit. Nous déplorons la perte de l’unité, conséquence de la faiblesse humaine et du péché, qui s’est produite malgré la Prière sacerdotale du Christ Sauveur : « Que tous soient un. Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu’eux aussi soient un en nous » (Jn 17, 21).


6. Conscients que de nombreux obstacles restent à surmonter, nous espérons que notre rencontre contribue au rétablissement de cette unité voulue par Dieu, pour laquelle le Christ a prié. Puisse notre rencontre inspirer les chrétiens du monde entier à prier le Seigneur avec une ferveur renouvelée pour la pleine unité de tous ses disciples ! Puisse-t-elle, dans un monde qui attend de nous non pas seulement des paroles mais des actes, être un signe d’espérance pour tous les hommes de bonne volonté !


7.Déterminés à entreprendre tout ce qui nécessaire pour surmonter les divergences historiques dont nous avons hérité, nous voulons unir nos efforts pour témoigner de l’Evangile du Christ et du patrimoine commun de l’Eglise du premier millénaire, répondant ensemble aux défis du monde contemporain. Orthodoxes et catholiques doivent apprendre à porter un témoignage unanime à la vérité dans les domaines où cela est possible et nécessaire. La civilisation humaine est entrée dans un moment de changement d’époque. Notre conscience chrétienne et notre responsabilité pastorale ne nous permettent pas de rester inactifs face aux défis exigeant une réponse commune.


8.Notre regard se porte avant tout vers les régions du monde où les chrétiens subissent la persécution. En de nombreux pays du Proche Orient et d’Afrique du Nord, nos frères et sœurs en Christ sont exterminés par familles, villes et villages entiers. Leurs églises sont détruites et pillées de façon barbare, leurs objets sacrés sont profanés, leurs monuments, détruits. En Syrie, en Irak et en d’autres pays du Proche Orient, nous observons avec douleur l’exode massif des chrétiens de la terre d’où commença à se répandre notre foi et où ils vécurent depuis les temps apostoliques ensemble avec d’autres communautés religieuses.


9.Nous appelons la communauté internationale à des actions urgentes pour empêcher que se poursuive l’éviction des chrétiens du Proche Orient. Elevant notre voix pour défendre les chrétiens persécutés, nous compatissons aussi aux souffrances des fidèles d’autres traditions religieuses devenus victimes de la guerre civile, du chaos et de la violence terroriste.


10. En Syrie et en Irak, la violence a déjà emporté des milliers de vies, laissant des millions de gens sans abri ni ressources. Nous appelons la communauté internationale à mettre fin à la violence et au terrorisme et, simultanément, à contribuer par le dialogue à un prompt rétablissement de la paix civile. Une aide humanitaire à grande échelle est indispensable aux populations souffrantes et aux nombreux réfugiés dans les pays voisins.

Nous demandons à tous ceux qui pourraient influer sur le destin de ceux qui ont été enlevés, en particulier des Métropolites d’Alep Paul et Jean Ibrahim, séquestrés en avril 2013, de faire tout ce qui est nécessaire pour leur libération rapide.

11. Nous élevons nos prières vers le Christ, le Sauveur du monde, pour le rétablissement sur la terre du Proche Orient de la paix qui est « le fruit de la justice » (Is 32, 17), pour que se renforce la coexistence fraternelle entre les diverses populations, Eglises et religions qui s’y trouvent, pour le retour des réfugiés dans leurs foyers, la guérison des blessés et le repos de l’âme des innocents tués.

Nous adressons un fervent appel à toutes les parties qui peuvent être impliquées dans les conflits pour qu’elles fassent preuve de bonne volonté et s’asseyent à la table des négociations. Dans le même temps, il est nécessaire que la communauté internationale fasse tous les efforts possibles pour mettre fin au terrorisme à l’aide d’actions communes, conjointes et coordonnées. Nous faisons appel à tous les pays impliqués dans la lutte contre le terrorisme pour qu’ils agissent de façon responsable et prudente. Nous exhortons tous les chrétiens et tous les croyants en Dieu à prier avec ferveur le Dieu Créateur du monde et Provident, qu’il protège sa création de la destruction et ne permette pas une nouvelle guerre mondiale. Pour que la paix soit solide et durable, des efforts spécifiques sont nécessaires afin de redécouvrir les valeurs communes qui nous unissent, fondées sur l’Evangile de Notre Seigneur Jésus Christ.

12.Nous nous inclinons devant le martyre de ceux qui, au prix de leur propre vie, témoignent de la vérité de l’Evangile, préférant la mort à l’apostasie du Christ. Nous croyons que ces martyrs de notre temps, issus de diverses Eglises, mais unis par une commune souffrance, sont un gage de l’unité des chrétiens. A vous qui souffrez pour le Christ s’adresse la parole de l’apôtre : « Très chers !… dans la mesure où vous participez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous, afin que, lors de la révélation de Sa gloire, vous soyez aussi dans la joie et l’allégresse » (1 P 4, 12-13).


13. En cette époque préoccupante est indispensable le dialogue interreligieux. Les différences dans la compréhension des vérités religieuses ne doivent pas empêcher les gens de fois diverses de vivre dans la paix et la concorde. Dans les circonstances actuelles, les leaders religieux ont une responsabilité particulière pour éduquer leurs fidèles dans un esprit de respect pour les convictions de ceux qui appartiennent à d’autres traditions religieuses. Les tentatives de justifications d’actions criminelles par des slogans religieux sont absolument inacceptables. Aucun crime ne peut être commis au nom de Dieu, « car Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix » (1 Co 14, 33).

14. Attestant de la haute valeur de la liberté religieuse, nous rendons grâce à Dieu pour le renouveau sans précédent de la foi chrétienne qui se produit actuellement en Russie et en de nombreux pays d’Europe de l’Est, où des régimes athées dominèrent pendant des décennies. Aujourd’hui les fers de l’athéisme militant sont brisés et en de nombreux endroits les chrétiens peuvent confesser librement leur foi. En un quart de siècle ont été érigés là des dizaines de milliers de nouvelles églises, ouverts des centaines de monastères et d’établissements d’enseignement théologique. Les communautés chrétiennes mènent une large activité caritative et sociale, apportant une aide diversifiée aux nécessiteux. Orthodoxes et catholiques œuvrent souvent côte à côte. Ils attestent des fondements spirituels communs de la convivance humaine, en témoignant des valeurs évangéliques.

15.Dans le même temps, nous sommes préoccupés par la situation de tant de pays où les chrétiens se heurtent de plus en plus souvent à une restriction de la liberté religieuse, du droit de témoigner de leurs convictions et de vivre conformément à elles. En particulier, nous voyons que la transformation de certains pays en sociétés sécularisées, étrangère à toute référence à Dieu et à sa vérité, constitue un sérieux danger pour la liberté religieuse. Nous sommes préoccupés par la limitation actuelle des droits des chrétiens, voire de leur discrimination, lorsque certaines forces politiques, guidées par l’idéologie d’un sécularisme si souvent agressif, s’efforcent de les pousser aux marges de la vie publique.


16.Le processus d’intégration européenne, initié après des siècles de conflits sanglants, a été accueilli par beaucoup avec espérance, comme un gage de paix et de sécurité. Cependant, nous mettons en garde contre une intégration qui ne serait pas respectueuse des identités religieuses. Tout en demeurant ouverts à la contribution des autres religions à notre civilisation, nous sommes convaincus que l’Europe doit rester fidèle à ses racines chrétiennes. Nous appelons les chrétiens européens d’Orient et d’Occident à s’unir pour témoigner ensemble du Christ et de l’Evangile, pour que l’Europe conserve son âme formée par deux mille ans de tradition chrétienne.


17.Notre regard se porte sur les personnes se trouvant dans des situations de détresse, vivant dans des conditions d’extrême besoin et de pauvreté, alors même que croissent les richesses matérielles de l’humanité. Nous ne pouvons rester indifférents au sort de millions de migrants et de réfugiés qui frappent à la porte des pays riches. La consommation sans limite, que l’on constate dans certains pays plus développés, épuise progressivement les ressources de notre planète. L’inégalité croissante dans la répartition des biens terrestres fait croître le sentiment d’injustice à l’égard du système des relations internationales qui s’est institué.


18. Les Eglises chrétiennes sont appelées à défendre les exigences de la justice, le respect des traditions des peuples et la solidarité effective avec tous ceux qui souffrent. Nous, chrétiens, ne devons pas oublier que « ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi, pour couvrir de confusion ce qui est fort ; ce qui est d’origine modeste, méprisé dans le monde, ce qui n’est pas, voilà ce que Dieu a choisi, pour réduire à rien ce qui est ; ainsi aucun être de chair ne pourra s’enorgueillir devant Dieu » (1 Co 1, 27-29).


19.La famille est le centre naturel de la vie humaine et de la société. Nous sommes inquiets de la crise de la famille dans de nombreux pays. Orthodoxes et catholiques, partageant la même conception de la famille, sont appelés à témoigner que celle-ci est un chemin de sainteté, manifestant la fidélité des époux dans leurs relations mutuelles, leur ouverture à la procréation et à l’éducation des enfants, la solidarité entre les générations et le respect pour les plus faibles.


20.La famille est fondée sur le mariage, acte d’amour libre et fidèle d’un homme et d’une femme. L’amour scelle leur union, leur apprend à se recevoir l’un l’autre comme don. Le mariage est une école d’amour et de fidélité. Nous regrettons que d’autres formes de cohabitation soient désormais mises sur le même plan que cette union, tandis que la conception de la paternité et de la maternité comme vocation particulière de l’homme et de la femme dans le mariage, sanctifiée par la tradition biblique, est chassée de la conscience publique.


21. Nous appelons chacun au respect du droit inaliénable à la vie. Des millions d’enfants sont privés de la possibilité même de paraître au monde. La voix du sang des enfants non nés crie vers Dieu (cf. Gn 4, 10).
Le développement de la prétendue euthanasie conduit à ce que les personnes âgées et les infirmes commencent à se sentir être une charge excessive pour leur famille et la société en général.

Nous sommes aussi préoccupés par le développement des technologies de reproduction biomédicale, car la manipulation de la vie humaine est une atteinte aux fondements de l’existence de l’homme, créé à l’image de Dieu. Nous estimons notre devoir de rappeler l’immuabilité des principes moraux chrétiens, fondés sur le respect de la dignité de l’homme appelé à la vie, conformément au dessein de son Créateur.


22. Nous voulons adresser aujourd’hui une parole particulière à la jeunesse chrétienne. A vous, les jeunes, appartient de ne pas enfouir le talent dans la terre (cf. Mt 25, 25), mais d’utiliser toutes les capacités que Dieu vous a données pour confirmer dans le monde les vérités du Christ, pour incarner dans votre vie les commandements évangéliques de l’amour de Dieu et du prochain. Ne craignez pas d’aller à contre-courant, défendant la vérité divine à laquelle les normes séculières contemporaines sont loin de toujours correspondre.

23. Dieu vous aime et attend de chacun de vous que vous soyez ses disciples et apôtres. Soyez la lumière du monde, afin que ceux qui vous entourent, voyant vos bonnes actions, rendent gloire à votre Père céleste (cf. Mt 5, 14, 16). Eduquez vos enfants dans la foi chrétienne, transmettez-leur la perle précieuse de la foi (cf. Mt 13, 46) que vous avez reçue de vos parents et aïeux. N’oubliez pas que vous « avez été rachetés à un cher prix » (1 Co 6, 20), au prix de la mort sur la croix de l’Homme-Dieu Jésus Christ.


24. Orthodoxes et catholiques sont unis non seulement par la commune Tradition de l’Eglise du premier millénaire, mais aussi par la mission de prêcher l’Evangile du Christ dans le monde contemporain. Cette mission implique le respect mutuel des membres des communautés chrétiennes, exclut toute forme de prosélytisme.

Nous ne sommes pas concurrents, mais frères : de cette conception doivent procéder toutes nos actions les uns envers les autres et envers le monde extérieur. Nous exhortons les catholiques et les orthodoxes, dans tous les pays, à apprendre à vivre ensemble dans la paix, l’amour et à avoir « les uns pour les autres la même aspiration » (Rm 15, 5). Il ne peut donc être question d’utiliser des moyens indus pour pousser des croyants à passer d’une Eglise à une autre, niant leur liberté religieuse ou leurs traditions propres. Nous sommes appelés à mettre en pratique le précepte de l’apôtre Paul : « Je me suis fait un honneur d’annoncer l’Évangile là où Christ n’avait point été nommé, afin de ne pas bâtir sur le fondement d’autrui » (Rm 15, 20).


25. Nous espérons que notre rencontre contribuera aussi à la réconciliation là où des tensions existent entre gréco-catholiques et orthodoxes. Il est clair aujourd’hui que la méthode de l’« uniatisme » du passé, comprise comme la réunion d’une communauté à une autre, en la détachant de son Eglise, n’est pas un moyen pour recouvrir l’unité. Cependant, les communautés ecclésiales qui sont apparues en ces circonstances historiques ont le droit d’exister et d’entreprendre tout ce qui est nécessaire pour répondre aux besoins spirituels de leurs fidèles, recherchant la paix avec leurs voisins. Orthodoxes et gréco-catholiques ont besoin de se réconcilier et de trouver des formes de coexistence mutuellement acceptables.


26. Nous déplorons la confrontation en Ukraine qui a déjà emporté de nombreuses vies, provoqué d’innombrables blessures à de paisibles habitants et placé la société dans une grave crise économique et humanitaire. Nous exhortons toutes les parties du conflit à la prudence, à la solidarité sociale, et à agir pour la paix. Nous appelons nos Eglises en Ukraine à travailler pour atteindre la concorde sociale, à s’abstenir de participer à la confrontation et à ne pas soutenir un développement ultérieur du conflit.


27. Nous exprimons l’espoir que le schisme au sein des fidèles orthodoxes d’Ukraine sera surmonté sur le fondement des normes canoniques existantes, que tous les chrétiens orthodoxes d’Ukraine vivront dans la paix et la concorde et que les communautés catholiques du pays y contribueront, de sorte que soit toujours plus visible notre fraternité chrétienne.

28. Dans le monde contemporain, multiforme et en même temps uni par un même destin, catholiques et orthodoxes sont appelés à collaborer fraternellement en vue d’annoncer la Bonne Nouvelle du salut, à témoigner ensemble de la dignité morale et de la liberté authentique de la personne, « pour que le monde croie » (Jn 17, 21). Ce monde, dans lequel disparaissent progressivement les piliers spirituels de l’existence humaine, attend de nous un fort témoignage chrétien dans tous les domaines de la vie personnelle et sociale. De notre capacité à porter ensemble témoignage de l’Esprit de vérité en ces temps difficiles dépend en grande partie l’avenir de l’humanité.


29. Que dans le témoignage hardi de la vérité de Dieu et de la Bonne Nouvelle salutaire nous vienne en aide l’Homme-Dieu Jésus Christ, notre Seigneur et Sauveur, qui nous fortifie spirituellement par sa promesse infaillible : « Sois sans crainte, petit troupeau : votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume » (Lc 12, 32) !

Le Christ est la source de la joie et de l’espérance. La foi en Lui transfigure la vie de l’homme, la remplit de sens. De cela ont pu se convaincre par leur propre expérience tous ceux à qui peuvent s’appliquer les paroles de l’apôtre Pierre : « Vous qui jadis n’étiez pas un peuple et qui êtes maintenant le Peuple de Dieu, qui n’obteniez pas miséricorde et qui maintenant avez obtenu miséricorde » (1 P 2, 10).


30. Remplis de gratitude pour le don de la compréhension mutuelle manifesté lors de notre rencontre, nous nous tournons avec espérance vers la Très Sainte Mère de Dieu, en l’invoquant par les paroles de l’antique prière : « Sous l’abri de ta miséricorde, nous nous réfugions, Sainte Mère de Dieu ». Puisse la Bienheureuse Vierge Marie, par son intercession, conforter la fraternité de ceux qui la vénèrent, afin qu’ils soient au temps fixé par Dieu rassemblés dans la paix et la concorde en un seul Peuple de Dieu, à la gloire de la Très Sainte et indivisible Trinité !


Kirill
Patriarche de Moscou et de toutes la Russie



François
Évêque de Rome,Pape de l’Eglise catholique


Lien Mospat ru
DÉCLARATION COMMUNE DU PAPE FRANÇOIS ET DU PATRIARCHE CYRILLE DE MOSCOU ET DE TOUTE LA RUSSIE

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 13 Février 2016 à 14:14 | 24 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Gueorguy le 13/02/2016 00:52
Juste deux observations de stricte forme qui ne change rien sur le fond de ce texte si intense.
Si la direction de PO m'autorise ces remarques.

- Sur le texte en russe comme celui en français, les tes paragraphes sont numérotés.
- Les signatures des deux primats sont "cote à cote" et non l'une en dessous de l'autre.

C'est vraiment que des remarques de pure forme mais je pense utile de les signaler pour éviter tout malentendu.

2.Posté par Theophile le 13/02/2016 09:24 (depuis mobile)
Bravo !!! Un texte magnifique !!!

3.Posté par Папа Римский Франциск: В этом диалоге я чувствовал присутствие Духа Святого le 13/02/2016 09:31
Выступление Папы Римского Франциска в завершение встречи со Святейшим Патриархом Московским и всея Руси Кириллом
.....

Ваше Святейшество, Ваше Превосходительство, дорогие братья епископы!

Мы говорили как братья, потому что мы епископы, мы имеем ту же самую веру, и мы искали того же самого пути. Мы говорили очень откровенно. Я вас уверяю, что в этом диалоге я чувствовал присутствие Духа Святого.

Я благодарю Его Святейшество за его смирение, за его усилия, которые он показал, чтобы мы вместе стали единением, и мы вместе обсудили целый ряд инициатив, который, я думаю, можно будет со временем осуществлять.

И поэтому еще раз сердечно благодарю Его Святейшество и его помощников, митрополита Илариона и его помощников и также кардинала Коха за усилия, которые они привнесли в подготовку этой встречи.

Я также сердечно хочу поблагодарить Кубу, ее правительство и президента здесь присутствующего. Я благодарю правительство Кубы за усилие, за приемлемость. Если такие усилия будут продолжаться и дальше, Куба может стать столицей диалога. И чтобы все это пошло в хвалу Бога Отца и Сына и Духа Святого и для всего верующего народа под красотой Богородицы нашей Марии.

4.Posté par Parlons d'orthodoxie le 13/02/2016 09:34
La numérotation des paragraphes a été rétablie. Le serveur P.O. ne permet malheureusement pas de placer les signatures l'une à coté de l'autre;

5.Posté par Marie Genko le 13/02/2016 10:44
Je pense que nous avons tous écouté et regardé cette rencontre historique à la Havane.
J'ai regardé la transmission en direct sur Rossia 24.

Voici ce que j'an ai retenu:
La déclaration signée conjointement met en avant la lutte pour la vie que mènent Catholiques et Orthodoxes.
Cette déclaration dénonce le génocide des avortements, l'euthanasie, la mise à mal de l'institution du mariage entre un homme et une femme.
Cette déclaration appelle les orthodoxes ukrainiens à mettre fin au schisme de l'Eglise auto-proclamée d'Ukraine et appelle les créco-catholiques et les orthodoxes à œuvrer ensemble pour la paix en Ukraine.

Elle appelle aussi à la Paix dans le monde et surtout à l'arrêt des massacres en Syrie massacres qui en plus d’éradiquer les chrétiens touchent aussi toutes les populations du Moyen Orient.

Donc pardonnez-moi si je n'ai retenu que ce qui m'a semblé particulièrement important pour la sauvegarde du christianisme et de notre humanité.
La phrase qui m'a beaucoup plu a été:

"Le chemin vers l'Unité sera long, mais nous venons de franchir le premier pas de cette longue route"

Il m'a semblé que Sa Sainteté le Patriarche Kyrill a été particulièrement touché de recevoir un fragment de relique de Saint Kyrill qui repose dans un église de Rome.
Et Le Pape François m'a paru très heureux lui aussi de son cadeau: une magnifique icone de la Vierge de Kazan.
Il nous reste à prier pour que l'Esprit Saint nous vienne en aide à tous.

6.Posté par justine le 13/02/2016 14:15
A juger des vidéos qu'on a pu voir, la rencontre a été très sobre, surtout du côté orthodoxe, fort heureusement, même s'il y a eu quelque "photoshopping" par certains enthousiastes produisant des photos qui faisaient croire que le Patriarche et le pape avaient concélébré...

Concernant la Foi, essentiellement, la déclaration affirme très clairement que l'entente entre Orthodoxes et Roméocatholiques se limite à la Foi du premier millénaire, et donc qu' elle n'existe pas au regard des déviations et hérésies romaines du 2e millénaire. Il ressort clairement aussi que l'exhortation aux Chrétiens en general de garder la Foi s'entend pour cette Foi du 1er millénaire qui est l'héritage commun - et que les Orthodoxes gardent depuis toujours - et non pas pour les déviations du 2e millenaire. De même, la mission s'entend comme "prêcher l'Evangile du Christ" et non pas ces déviations multiples du 2e millénaire.

Quant au "vivre en harmonie", ce n'est possible que si du côté hétérodoxe on cesse de vouloir imposer aux Orthodoxes de multiples façons subtiles depuis l'extérieur et par diverses "5e colonnes" au sein meme de l'Eglise Orthodoxe, les déviations du 2e millénaire!

La solution, provisoirement, c'est de renoncer à ces tentatives de vouloir forcer une'"union à tout prix". L'union se fera lorsque les catholiques auront ete rééduqués par leurs pasteurs dans la Foi droite, celle du premier millénaire, precisément, les libérant des déviations et hérésies du 2e millénaire. En attendant, les Roméocatholiques qui désirent d'eux-mêmes devenir Orthodoxes, ont, du fait du principe de la liberté religieuse réaffirmée clairement dans ce texte, un droit entier à le faire, sans qu'on les mette sous pression morale et sans qu'on leur mette des obstacles de la part de leurs autorités spirituelles.

Et que les écuménistes et postpatériques de leur côté cessent d'appeler "orthodoxe" ce qui ne l'est pas, car en cela ils provoquent les Orthodoxes et insultent la Sainte Foi orthodoxe, puisque cela revient à vouloir corrompre notre Foi héritée des Saints Pères, celle du 1er millénaire, et à nous imposer, par les pressions, les chantages et la désinformation, des hétérodoxies. En quoi cela diffère, réellement, d'un"prosélytisme écuméniste-postpatristique" par des "moyens déloyaux"??? Ils traitent les Orthodoxes de "fondamentalistes", de "fanatiques", de "coupeurs-de-cheveux-en-quatre" et que sais-je encore, ce qui est également une provocation et une insulte, et tout cela cause également des conflits, scissions et schismes. Le "respect mutuel" mentionné dans cette déclaration doit être de règle aussi envers les Orthodoxes, et que donc cessent les provocations incessantes à leur égard, en premier bien sûr de la part de leurs propres pasteurs qui ont le devoir sacré, assumé devant le Thrône du Christ, de nous conduire dans la voie de la Foi orthodoxe inadultérée, et non pas de nous scandaliser, comme le font certains, jour après jour par leurs agissements anticanoniques.

A signaler une erreur dans le texte paragr. 23: Il faut lire Dieu-Homme et non pas Homme-Dieu..

7.Posté par Vladimir.G: Ce communiqué ne réserve aucune surprise mais réaffirme la volonté d''''aller vers l''''unité par un approfondissement de la coopération et de la fraternité entre les Églises Catholiques et Orthodoxes. le 13/02/2016 14:55
Ce communiqué ne réserve aucune surprise mais réaffirme la volonté d'aller vers l'unité par un approfondissement de la coopération et de la fraternité entre les Églises Catholiques et Orthodoxes.

J'y retrouve les quatre thèmes de mon analyse précédente (1):

1. "Il est clair aujourd’hui que la méthode de l’« uniatisme » du passé…" reprend pratiquement les termes de la "déclaration de Balamand" en 1993 (2)… Si cette confirmation au plus haut niveau peut être considéré comme un succès pour Moscou, on peut se demander si cela va réellement changer les choses sur le terrain: déjà en 2009 le métropolite Hilarion de Volokolamsk écrivait: "l’accord de Balamand contient plusieurs recommandations pratiques visant à réduire la tension entre orthodoxes et catholiques dans certaines régions. Hélas, ces recommandations sont souvent restées lettre morte: en pratique, certains gréco-catholiques n’ont pas souhaité les suivre. Bien au contraire…" (ibid.) Préconiser de surmonter le schisme au sein des fidèles orthodoxes d’Ukraine "sur le fondement des normes canoniques existante" est aussi un acquis de Moscou… mais reste peu explicite et peu contraignan.t

2. "Nous appelons la communauté internationale à des actions urgentes pour empêcher que se poursuive l’éviction des chrétiens du Proche Orient." Comme prévu, ce sujet occupe une place importante dans le communiqué, mais il ne dépasse pas les déclarations d'intention, "Nous faisons appel à tous les pays impliqués dans la lutte contre le terrorisme pour qu’ils agissent de façon responsable et prudente," et ne propose rien de cornet…

3. " Orthodoxes et catholiques sont unis non seulement par la commune Tradition de l’Eglise du premier millénaire, mais aussi par la mission de prêcher l’Evangile du Christ dans le monde contemporain. Cette mission implique le respect mutuel des membres des communautés chrétiennes, exclut toute forme de prosélytisme." Là aussi cela reste vague et peu explicite. La mention de "la commune Tradition de l’Eglise du premier millénaire" peut être un rappel des travaux de la Commission Théologique mixte qui devrait se réunir en septembre pour approuver un texte commun sur la primauté au premier millénaire.

4. "La famille est le centre naturel de la vie humaine et de la société."… " Nous appelons chacun au respect du droit inaliénable à la vie." Incontestablement ce rappel des normes morales communes est un point fort du texte. Mais là encore, rien de concret sur les sujets qui fâchent: divorce, homosexualité, sacerdoce féminin…

"Déterminés à entreprendre tout ce qui nécessaire pour surmonter les divergences historiques dont nous avons hérité," … "Le chemin vers l'Unité sera long, mais nous venons de franchir le premier pas de cette longue route" … C'est probablement la réaffirmation de cette volonté de poursuivre vers l'Unité qui est l'acquis le plus concret de cette rencontre historique. Notons que le patriarche de Moscou parle là au nom de toute l'Orthodoxie et non de la seule Église russe. C'est pour lui un succès diplomatique.

(1) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Le-12-fevrier-rencontre-a-Cuba-du-patriarche-Cyrille-avec-le-pape-Francois_a4610.html?com#comments, commentaire 4
(2) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Reflexions-sur-l-Eglise-greco-catholique-d-Ukraine-et-La-declaration-de-Balamand_a3820.html

8.Posté par Vladimir.G: Radio Vatican: François et Cyrille 1er "comme des frères" le 13/02/2016 17:46
François et Cyrille 1er: "comme des frères"

(RV) Dans l’avion qui l’amenait de Cuba au Mexique, vendredi 12 février 2016 en fin de journée, le Pape François a commenté sa rencontre historique avec le Patriarche de Moscou, Cyrille 1er, chef de l’orthodoxie russe.

Devant les journalistes, le Souverain Pontife a évoqué une conversation fraternelle, très libre. «Je me suis senti devant un frère, a-t-il raconté, et le Patriarche m’a dit la même chose». «Vraiment, a encore déclaré le Saint-Père, j’ai senti une joie intérieure, qui était le Seigneur». François a raconté aussi avoir parlé avec le Patriarche «en toute franchise» de la situation de leur Église respective, mais aussi de la «situation dans le monde», des guerres, de la situation de l’orthodoxie, du prochain synode panorthodoxe.

François et Cyrille 1er ont aussi discuté d’un programme de possibles activités communes, car «l’unité se fait en cheminant», a-t-il poursuivi, précisant que la déclaration commune «n’est pas une déclaration politique ou sociologique, mais une déclaration pastorale de deux évêques qui se sont rencontrés». Elle est pastorale même quand il est question de «sécularisme ou de manipulation biogénétique», a encore précisé le Pontife.

Il a aussi remercié le président cubain Raul Castro pour sa participation à la préparation de la rencontre. (AG-HD)

9.Posté par Philippe Amartolos le 13/02/2016 22:29
La paix sans la Vérité, la fraternité passant outre deux mille ans de droit canonique et de dogmatique inspirés par le Saint-Esprit qui procède du Père aux saints Apôtres et Pères de l'Eglise Orthodoxe, Une, Sainte, Catholique, et Apostolique et la communion en esprit sans le Christ ; voilà les points qui ressortent de ce texte.
Quid de l'enseignements patristiques, de saint Ignace à saint Grégoire Palamas ?
Quid de l'interdiction, à peine voilée dans ce texte, de prêcher la vérité aux hérétiques, "hétérodoxes", cacodoxes et autres schismatiques faite aux orthodoxes.
Quid d'une fraternité imposée comme véritable ?

"24. Orthodoxes et catholiques sont unis non seulement par la commune Tradition de l’Eglise du premier millénaire, mais aussi par la mission de prêcher l’Evangile du Christ dans le monde contemporain. Cette mission implique le respect mutuel des membres des communautés chrétiennes, exclut toute forme de prosélytisme.

Nous ne sommes pas concurrents, mais frères : de cette conception doivent procéder toutes nos actions les uns envers les autres et envers le monde extérieur. Nous exhortons les catholiques et les orthodoxes, dans tous les pays, à apprendre à vivre ensemble dans la paix, l’amour et à avoir « les uns pour les autres la même aspiration » (Rm 15, 5). Il ne peut donc être question d’utiliser des moyens indus pour pousser des croyants à passer d’une Eglise à une autre, niant leur liberté religieuse ou leurs traditions propres. Nous sommes appelés à mettre en pratique le précepte de l’apôtre Paul : « Je me suis fait un honneur d’annoncer l’Évangile là où Christ n’avait point été nommé, afin de ne pas bâtir sur le fondement d’autrui » (Rm 15, 20). "


Sa Sainteté le Patriarche de Constantinople, Bartholomée, a trouvé un sérieux concurrent, tant désormais c'est bien sa Sainteté le Patriarche de Moscou et de Toutes les Russies, Kirill, qui, aux yeux de l'occident papiste, incarne le mieux l'union entre les "deux poumons". De fait, le primat de la plus importante des églises orthodoxes, en terme quantitative, est beaucoup plus à même d'endosser le rôle de "chef" de l'Eglise orthodoxe que voudrait bien lui prêter l'occident sarmenté par plus de 1200 ans de papolâtrie. Ce faisant, cet occident sera à même de saisir ou de se saisir et épurer la Vraie foi de son authenticité pneumatologique et patristique.

Grâce à Dieu, il reste encore des évêques pour vivre patristiquement et en pleine communion doctrinale et dogmatique avec la Vérité, le Christ. Tel est le métropolite Athanasios de Limassol qui alla de son commentaire sur quelques-uns des points traités par les sessions pré-conciliaires pour l’événement crétois :
http://www.pravoslavie.ru/english/90619.htm

La publication relayée par le site officiel du Patriarcat de Moscou a le mérite de montrer la bonne marge de neutralité de sa rédaction !

10.Posté par Vladimir.G: pravoslavie.ru N''''EST PAS le site officiel du Patriarcat de Moscou le 14/02/2016 11:22
pravoslavie.ru N'EST PAS le site officiel du Patriarcat de Moscou. Proche du patriarcat, il en représente plutôt l'aile conservatrice...

Et il est tout à fait remarquable que cet article ne soit publié nia dans sa version en russe ni dans celle en serbe. Autrement dit, c'est un article à usage externe...

11.Posté par Alexey FEDOROV le 14/02/2016 16:23
Le commentaire 6 de "Justine" est une illustration de cette orthodoxie sans Evangile, du christianisme sans Jésus-Christ, de la tradition pour la tradition et non pour le Royaume de Dieu. Quelle tristesse!

Mais nous ne nous inquiétons pas: les adeptes de cette approche sont extrêmement minoritaires. Comme ils ont une sainte horreur de la mission ou en font à coup de diktats et d'excommunications, ils ne se reproduisent pas vite. Heureusement.

12.Posté par justine le 14/02/2016 19:12
Au post 10: L'auteur nage apparemment en pleine mer. Puisse-t-il atteindre, par la providence de Dieu, quelque terre de réalité.

13.Posté par Olga le 14/02/2016 19:49
@9 - ce texte a été publié par Pravoslavie.ru en russe
ci-dessous voici le lien

http://www.pravoslavie.ru/90630.html

14.Posté par Olga le 14/02/2016 19:58
voici le lien de la déclaration en anglais, toujours sur le même site pravoslavie ru

http://www.pravoslavie.ru/english/90633.htm

15.Posté par Clovis le 14/02/2016 23:11
En effet Justine, l'on croirait lire un tweet du gouvernement !
Ne manque que "no pasaran".
Notre Seigneur Jésus a jadis été livré pour 30 deniers, aujourd'hui ce serait gratuit, c'est beau les bisounours.

16.Posté par Père Joachim le 15/02/2016 06:03
Au delà des recentrages historiques capitaux qu'apporte le père Georges TSETSIS dans un bon texte publiée dans le service grec d'information AMEN.gr à propos de la déclaration commune de la Havane, il faut y lire une remarque beaucoup plus SÉRIEUSE qui est faite à propos du paragraphe 25.

On pourra y trouver un infléchissement de la Position à propos de l'ecclésiologie classique du Patriarcat de Moscou et de son intransigeance- tout à fait explicable- face au problème greco-catholique.
C'est un texte qui retiendra certainement l’intérêt des chancellerie ecclésiastiques et elles auront tôt fait de le traduire.

NB. Le problème "greco-catholique" est malheureusement une question "interne" à l'orthodoxie particulièrement en ce moment de clivages entres des positionnement "politiques" sécularisés des religions du "ritualisme barbu et envoilé" = UNIATE - de la fuite d'autres parts vers des univers mystico-dingos de type piétiste illustré par le"startchestvo" = NEW AGE- MACROBIO, tous très éloignée de l'invitation faite par Christ à la Samaritaine pour une adoration VRAIS (orthodoxe) ! " en esprit et en vérité" (Jean 4, 23)

17.Posté par Vladimir.G: Ukraine: plainte des gréco-catholiques le 15/02/2016 10:28
Ukraine: plainte des gréco-catholiques

Avertissement:

L'article ci dessous (Le FIGARO+AFP) met l'accent sur les articles 25-27 de la déclaration commune. Je rappelle que, comme je le signale plus haut, l'idée de fond - "Il est clair aujourd’hui que la méthode de l’«uniatisme» du passé…" reprend pratiquement les termes de la "déclaration de Balamand" de 1993...

Par ailleurs, cet article omet totalement le "péché originel" de l'uniatisme ukrainien: les exactions contre les Orthodoxes récalcitrants aux XVI-XVIIIe siècles et aussi la récupération violente des lieux de cultes utilisés par les orthodoxes dans les années 1990 qui aboutit au "démantèlement de trois diocèses orthodoxes" selon les paroles du métropolite Hilarion de Volokolamsk.

Voici l'article Le FIGARO+AFP:

Les dirigeants gréco-catholiques ukrainiens se sentent "trahis" par le Vatican après la rencontre historique entre le pape François et le patriarche orthodoxe russe Kirill et leur déclaration conjointe, qu'ils jugent "controversée" sur le conflit dans l'Est séparatiste prorusse de l'Ukraine.

Le texte de la déclaration commune qui appelle notamment les Eglises orthodoxe et catholique en Ukraine à "s'abstenir à participer à la confrontation et ne pas soutenir le développement ultérieur du conflit" dans l'Est "a suscité une déception profonde parmi de nombreux fidèles de notre Eglise et citoyens ukrainiens", a déclaré le primat de l'Eglise gréco-catholique (uniate) d'Ukraine, Mgr Sviatoslav Chevtchouk, cité sur le site officiel de l'Eglise.

"De nombreuses personnes m'ont contacté pour me dire qu'elles se sentaient trahies par le Vatican, déçues par les demi-vérités dans le texte et par un soutien indirect du Saint-Siège à l'agression contre l'Ukraine", a-t-il poursuivi.

Selon Mgr Sviatoslav, cette déclaration laisse entendre que l'Ukraine est le théâtre d'un "conflit civil" et "non de l'agression du pays voisin". Kiev et les Occidentaux accusent la Russie d'avoir instigué le conflit dans l'Est qui a fait plus de 9.000 morts depuis avril 2014, de soutenir militairement les rebelles et d'y avoir déployé des troupes régulières.

En Ukraine, les rebelles sont en majorité des orthodoxes rattachés au patriarcat de Moscou et se battent contre d'autres orthodoxes et contre les gréco-catholiques (uniates) rattachés à Rome.

Les gréco-catholiques ont rejoint l'Eglise catholique dans le sillage du métropolite de Kiev au XVIe siècle. Ils ont conservé la liturgie et les coutumes orthodoxes, notamment l'ordination des hommes mariés à la prêtrise. Persécutés par les orthodoxes russes, ils ont nourri le nationalisme ukrainien contre la Russie.

En 1945, accusés de collaboration avec les Allemands, les gréco-catholiques ukrainiens furent forcés de fusionner avec l'Eglise orthodoxe russe contrôlée par Staline. Leur Eglise perdit son indépendance, et ne la retrouva qu'en 1991, à la chute de l'Union soviétique. Depuis, une hostilité tenace oppose les gréco-catholiques ukrainiens et les orthodoxes russes, et se double d'un conflit politique dopé par le nationalisme ukrainien.

Le conflit "uniate" était un des points de discorde empêchant le dialogue entre l'Eglise catholique et l'Eglise orthodoxe russe. Mais le pape François a refusé d'exprimer une condamnation directe de la politique russe en Ukraine, comme le souhaitaient les gréo-catholiques. Au contraire, en plaidant la neutralité, et en appelant les Ukrainiens à se réconcilier et à cesser une guerre entre "frères" chrétiens, le Saint-Siège a gagné la confiance de l'Eglise orthodoxe russe.

Le pape François et le patriarche Kirill se sont entretenus vendredi à Cuba, première rencontre entre les chefs des deux plus grandes confessions chrétiennes depuis près de 1.000 ans.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/02/14/97001-20160214FILWWW00061-ukraine-les-greco-catholiques-se-sentent-trahis-par-le-vatican.php

18.Posté par Daniel le 15/02/2016 10:51
Soulignons qu'un prêtre courageux du Patriarcat de Moscou, le père Georges Maximov, a mis en évidence les points problamatiques tu texte. Le blog vétéro-calendériste "orthodoxie libre" a traduit en partie ses propos. Le prêtre contestataire souligne :

- l'idée fausse sur l'unité de l'église qui n'est jamais rompue, mais ce sont les hérétiques et schismatiques qui s'en écartent
- l'ambigüité autour de la notion de prosélytisme qui laisse à penser qu'il sera impossible de convertir des catholiques
- la nécessité pour l'église romaine de renoncer à ses dogmes erronés

On peut lire ses propos en russe sur son compte Facebook ici : https://www.facebook.com/yurij.maximov/posts/10201363704210072

Ou en anglais ici : http://www.pravoslavie.ru/english/90652.htm

19.Posté par Vladimir.G: Nouvelle analyse intéressante de "The Economist" au sujet de l'Ukraine: le 15/02/2016 14:25
Nouvelle analyse intéressante de "The Economist" au sujet de l'Ukraine:

Citation:

La partie vraiment délicate du communiqué concerne l'organisation de l'Église en Ukraine et il était clair qu'il avait donné lieu à des négociations serrées. Pour résumer une histoire de 400 ans, il y a dans ce pays trois grandes organisations religieuses qui prient selon le rite oriental: ceux qu'on appelle gréco-catholiques ou Catholiques de rite oriental suivent le rite orthodoxe des célébrations mais font allégeance au pape, l'Eglise orthodoxe ukrainienne, qui relève du Patriarcat de Moscou avec une certaine autonomie, et le non reconnu Patriarcat de Kiev qui veut former le noyau d'une église orthodoxe nationale Ukrainienne totalement indépendante.

Depuis que les affrontements ont éclaté en Ukraine en 2014, la première et la troisième de ces Églises soutiennent moralement le gouvernement ukrainien dans son combat contre les séparatistes de l'est soutenus par les russes. Le Patriarcat de Moscou (tant au siège que dans ses avant-postes ukrainiens) s'est principalement déclaré neutre dans ce qu'il appel avec insistance un conflit intérieur ukrainien; en d'autres termes, il nie ou minimise toute implication russe active dans les combats. (Ce refus n'est d'ailleurs pas partagé par tous: sur les franges nationalistes de l'orthodoxie russe il y a beaucoup de supporters ouverts des rebelles séparatistes.)

Il est facile de voir quelle sorte de marchandage sur l'Ukraine a eu lieu avant la réunion en étudiant le communiqué de Cuba. Acceptant à contrecœur les préoccupations du pape, il est convenu que, bien que l'église gréco-catholique soit apparue dans des circonstances historiques étranges, dont la répétition ne serait pas souhaitable, ces "communautés ecclésiales" ont "le droit d'exister et de répondre aux besoins des fidèles". Les catholiques grecs ne vont pas apprécier ce ton condescendant, mais ils seront heureux d'apprendre qu'ils peuvent exister.

En revanche, dans une concession à la partie russe, le pape et le patriarche exhortent ensemble les Églises en Ukraine d'éviter "de prendre part à la confrontation» ou «de soutenir tout développement ultérieur du conflit". Pour les chrétiens ukrainiens patriotes, en particulier les catholiques grecs et la hiérarchie de Kiev, cela peut ressembler à une mission impossible: ils vont protester qu'on leur impose de ne pas soutenir le gouvernement légitime de leur pays contre une agression extérieure. Même le clergé aligné sur Moscou en Ukraine apporte des services pastoraux à l'armée ukrainienne. Assurer un engagement à la «neutralité» des Églises en Ukraine a quelque chose d'un succès diplomatique pour Moscou.

Dans une autre concession importante à Moscou, il a été convenu que les différends inter-orthodoxes en Ukraine doivent être résolus par les règles "canoniques existantes" et que le côté catholique ne doit pas encourager quoi que ce soit d'autre. En clair, le Patriarcat de Moscou considère ses propres structures comme l'autorité orthodoxe légitime en Ukraine et en appelle au droit canon pour souligner qu'il faut son accord pour octroyer l'indépendance à une Église dans ce pays: l'indépendance ne peut être proclamée unilatéralement. Des porte-paroles de Moscou ont récemment accusé les gréco-catholiques de pousser les Ukrainiens orthodoxes à se débarrasser de l'autorité ecclésiastique de Moscou. Le communiqué indique que si ces actions ont eu lieu, elles devront cesser.

Si les croyants chrétiens de base se penchent plus sur le communiqué et vont lire entre les lignes, ils peuvent être déçus par la façon dont les conflits terrestres jettent une ombre sur ces prélats qui sont censés regarder vers le ciel. Mais beaucoup vont comprendre qu'entre les prélats, comme entre les gouvernements, "le dialogue est préférable à la guerre sainte".*

* Note de VG: l'expression de l'article, « jaw-jaw is better than war-war », a été utilisée par Winston Churchill en 1954…

http://www.economist.com/blogs/erasmus/2016/02/catholicism-and-russian-orthodoxy Traduction VG

20.Posté par Philippe Amartolos le 16/02/2016 13:57
Le métropolite de Limassol Athanase a adressé la lettre suivante au Saint-Synode de l’Église de Chypre concernant le document adopté par la synaxe des primats au sujet des « Relations des Églises orthodoxes avec l’ensemble du monde chrétien ».
Béatitude, saints Pères,
J’ai reçu les textes qui ont été approuvés en tant que décisions des différentes conférences préconciliaires, qui ont eu lieu de temps à autre pour la préparation du saint et grand Concile de l’Église orthodoxe, lesquels textes entérinent officiellement les sujets qui seront soumis au saint et grand Concile, afin d’y être adoptés. Je vous remercie chaleureusement de leur envoi.
Puisque, conformément au règlement d’organisation et de fonctionnement du saint et grand Concile de l’Église orthodoxe qui nous a été envoyé, et concrètement dans l’article 12, paragraphes 2 et 3, il est mentionné que nous pouvons exprimer nos vues à notre synode local tout d’abord, je soumets humblement au Saint-Synode de notre très sainte Église, sur l’injonction de ma conscience, mes opinions et mes convictions au sujet des questions ci-dessous.
En ce qui concerne le texte de la Vème conférence préconciliaire orthodoxe, qui a eu lieu du 10 au 17 octobre 2015 à Genève-Chambésy, et qui est intitulé « Les Relations des Églises orthodoxes avec l’ensemble du monde chrétien », je dois déclarer ce qui suit :
Je suis absolument en accord avec les trois premiers articles du texte. Cependant, pour ce qui concerne les articles 4 et suivants, je dois observer ce qui suit : lorsque l’Église orthodoxe prie – ce qu’elle fait toujours – « pour l’union de tous », je pense qu’elle a en vue le retour dans l’union avec elle de tous ceux qui s’en sont retranchés et qui s’en sont éloignés, à savoir les hérétiques et les schismatiques. Ce retour a lieu après qu’ils aient renié leur hérésie ou leur schisme. Après avoir quitté cela, ils s’incorporent à l’Église orthodoxe et la rejoignent – s’unissent à elle – par la pénitence et la procédure prévue par les saints canons.
L’Église orthodoxe du Christ n’a jamais perdu « l’unité de la foi et la communion du Saint Esprit » et n’accepte pas la théorie du rétablissement de l’unité de « ceux qui croient dans le Christ », parce qu’elle croit que ladite unité existe déjà dans celle de ses enfants baptisés. Cette unité existe entre eux et avec le Christ, dans la foi droite [de l’Église], laquelle n’existe pas chez les hérétiques et les schismatiques. C’est pourquoi l’Église souhaite à ces derniers leur retour au sein de l’orthodoxie dans la pénitence.
Je crois que ce qui est mentionné dans l’article 5 au sujet de « l’unité perdue des chrétiens » constitue une faute, car l’Église, comme peuple des fidèles de Dieu unis entre eux et avec le chef de l’Église qui est le Christ, n’a jamais perdu cette unité, qui est la sienne et n’a donc pas besoin d’être retrouvée, voire encore à être recherchée, et ce parce qu’elle a toujours existé et existera, étant donné que l’Église du Christ n’a jamais cessé ou ne cessera pas d’exister. Il s’est produit que des groupes ou des peuples, ou encore des personnes isolées, soient partis du corps de l’Église. Or, celle-ci souhaite et doit s’efforcer, dans un esprit missionnaire, que ceux-ci reviennent tous dans la pénitence par la voie canonique dans l’Église orthodoxe. Cela signifie qu’il n’existe pas d’autres Églises, mais seulement des hérésies et des schismes, si nous voulons être exacts dans nos formulations. La formule « pour la restauration de l’unité chrétienne» est erronée parce que l’unité des chrétiens – à savoir les membres de l’Église du Christ – n’a jamais été rompue, du fait que ces derniers restent unis avec l’Église. La séparation d’avec l’Église et l’abandon de l’Église a malheureusement eu lieu de nombreuses fois par les hérésies et les schismes, mais la perte de l’unité interne de l’Église ne s’est jamais produite.
Je me demande pourquoi il est question dans le texte d’une référence multiple aux « Églises » et aux « Confessions » ? Quelle est la différence entre elles et quel élément les caractérise pour que certaines soient appelées « Églises » et les autres « Confessions » ? Quelle Église est celle qui est hérétique, quelle est celle qui constitue un groupe ou une confession schismatique ? Quant à nous, nous confessons une seule Église, et toutes les autres sont des hérésies et des schismes.
Je considère que l’attribution du titre « Église » à des communautés hérétiques ou schismatiques sont, théologiquement, dogmatiquement et canoniquement, absolument erronées, car une est l’Église du Christ, comme cela est mentionné dans l’article 1, et une communauté ou groupe hérétique ou schismatique ne peut être appelée par nous Église. Seule l’Église orthodoxe peut l’être.
Rien, dans ce texte, ne mentionne que la seule voie qui conduit à l’unité avec l’Église est seulement le retour des hérétiques et des schismatiques, dans la pénitence, à l’Église une, sainte, catholique et apostolique du Christ, qui, conformément à l’article 1 est notre Église orthodoxe.
La référence à la compréhension « de la tradition de l’Église ancienne » donne l’impression qu’il existe une différence ontologique entre l’Église ancienne des saints sept conciles œcuméniques et sa continuation authentique jusqu’à aujourd’hui, laquelle est notre Église orthodoxe. Nous croyons qu’absolument aucune différence n’existe entre l’Église du XXIème siècle et celle du premier siècle, car l’un des traits distinctifs de l’Église est le fait que nous confessons dans le Credo que celle-ci est apostolique.
Dans l’article 12, il est mentionné que le but commun des dialogues théologiques est « le rétablissement final de l’unité dans la vraie foi et dans l’amour ». L’impression est donnée que nous, orthodoxes, cherchons notre rétablissement dans la foi vraie et l’unité de l’amour, comme si nous l’avions perdue et que nous cherchions à la trouver par des dialogues théologiques avec les hétérodoxes. Je considère que cette théorie est théologiquement inadmissible par nous tous.
La référence du texte au « Conseil oecuménique des Églises » me donne l’occasion de définir ma position à l’égard de différents événements syncrétistes anti-canoniques qui s’y sont produits de temps à autre, et aussi de son appellation, puisque, en lui, l’Église orthodoxe est considérée comme « l’une des Églises », ou une branche de l’Église une, qui cherche et lutte pour sa réalisation en lui. Mais pour nous, la seule et unique Église du Christ est celle que nous confessons dans le Credo.
Pour ce qui concerne l’idée selon lequel la sauvegarde de la foi orthodoxe authentique n’est assurée seulement que par le système conciliaire qui « constitue le juge désigné et ultime en matière de foi » contient une dose d’exagération et n’est pas conforme à la vérité. En effet, dans l’histoire ecclésiastique, de nombreux conciles ont professé et légalisé des dogmes erronés et hérétiques, tandis que le peuple fidèle les a rejetés et a sauvegardé la foi orthodoxe, faisant triompher la confession orthodoxe. Ni un concile sans le peuple fidèle – le plérôme de l’Église – ni le peuple sans concile des évêques peuvent se considérer comme le corps et l’Église du Christ, et exprimer correctement l’expérience et le dogme de l’Église.
Je comprends, Béatitude et saints frères synodaux, que des expressions dures et outrageantes ne peuvent figurer dans des textes ecclésiastiques contemporains, et que personne, je pense, ne veut des expressions de ce type. Cependant, la vérité doit être exprimée avec exactitude et clarté, toujours, naturellement, avec discernement pastoral et amour réel envers tous. Nous avons un devoir également envers nos frères qui se trouvent dans les hérésies et les schismes, d’être absolument sincères avec eux et, avec amour et peine, de prier et de faire tout pour leur retour dans l’Église du Christ.
Je pense humblement que des textes d’une telle importance et d’un tel poids émanant du saint et grand Concile de l’Église orthodoxe, doivent être rédigés avec soin et formulés avec toute l’exactitude théologique et canonique, de telle façon qu’il n’en surgissent pas des définitions et des déclarations qui ne sont pas claires et appropriées théologiquement, ainsi que des formulations erronées qui peuvent mener à de mauvaises interprétations et à des altérations du vrai point de vue de l’Église orthodoxe. Par ailleurs, un concile, pour être valide et canonique, ne doit en rien se départir de l’esprit et de la doctrine des saints conciles qui l’ont précédé, ainsi que de l’enseignement des saints Pères et des saintes Écritures, et il ne doit peser aucune ombre sur la formulation de la vraie foi.
Quand les groupes hérétiques et schismatiques ont-ils été appelés Églises par nos saints Pères, quand et où dans les textes des saints canons et les définitions des conciles œcuméniques ou locaux ? Si les hérésies sont des Églises, où est la seule et Une Église du Christ et des saints Apôtres ?
En outre, j’exprime humblement mon désaccord au sujet de l’abolition de la pratique de tous les saints conciles locaux et œcuméniques en vigueur jusqu’ici, laquelle voulait que chaque évêque disposât de son propre suffrage. Il n’a jamais été question de ce schéma : un suffrage par Église – ce qui rend les membres du saint et grand Concile, excepté les primats, de simples éléments décoratifs, leur ôtant le droit de vote.
J’ai encore certains autres désaccords et objections sur d’autres points des textes, mais je ne veux pas vous fatiguer plus avec cela, et je me limite aux thèmes que je considère de plus grande importance, au titre desquels j’exprime mon désaccord, mon point de vue et ma foi.
Je ne veux, par ce que j’ai écrit, attrister personne, et je ne souhaite pas que l’on considère que je donne une leçon ou que je juge mes frères et mes pères en Christ. Simplement, je ressens le besoin d’exprimer ce que ma conscience m’impose.
Je demande que mes opinions soient inclues dans les actes du Saint-Synode.
En demandant vos saintes prières, je reste votre humble frère dans le Christ,
+ Athanase de Limassol.

21.Posté par Gueorguy le 16/02/2016 15:52
Je ne vois pas en quoi cette analyse parait si "intéressante". Elle ne fait que donner le point de vue d'un périodique, au passage, peu reconnu comme dispensant le point de vue orthodoxe, surtout, véhiculant une orientation largement dispensée dans les médias occidentaux. De ce point de vue, cette analyse n’est pas intéressante en ceci qu’elle n’apporte rien de bien nouveau.
Donc, laissons de côté les allégations d'une "agression extérieure"; c'est l'alibi largement dispensé dans certains milieux gouvernementaux pour surtout éviter de se voir imputer la crise de la société ukrainienne et toutes les conséquences pour ce qui est, objectivement, un coup d’Etat. Il s’agit du volet politique de cette crise qui ne nous intéresse pas ici.
L’article proposé est particulièrement tendancieux, voire mensonger, lorsqu’il émet l’allégation suivante :
« En clair, le Patriarcat de Moscou considère ses propres structures comme l'autorité orthodoxe légitime en Ukraine et en appelle au droit canon pour souligner qu'il faut son accord pour octroyer l'indépendance à une Église dans ce pays: l'indépendance ne peut être proclamée unilatéralement. »
C’est une présentation tellement tronquée de la situation qu’elle en est mensongère.
Premièrement, ce n’est pas le patriarcat de Moscou qui «considère ses propres structures comme l'autorité orthodoxe légitime en Ukraine » mais bien l’ensemble de l’Eglise Orthodoxe. Ce point a été rappelé dans le commentaire n°5 dans la file de discussion après la publication de l’éditorial de l’OLTR de février 2016 mais, pour éviter d’exhaustives pérégrinations sur les différentes pages de ce blog, j’en rappelle la teneur ici :
“…S.S. le patriarche de Constantinople Bartholomée a, entre autres, salué la présence à la Réunion de S.B. le métropolite de Kiev Onuphre que, selon les paroles de Sa Sainteté, toutes les Églises orthodoxes reconnaissent en tant que seul primat canonique de l’Église orthodoxe d’Ukraine. »
http://orthodoxie.com/liste-des-participants-a-la-synaxe-des-primats-des-eglises-orthodoxes.
Pour ce qui est de l’octroi de l’indépendance ou simplement de l’autocéphalie, la question est plus vaste encore. C’est une discussion qui anime largement toute l’Eglise orthodoxe. Mais il est certain que ce n’est certainement pas à l’initiative de telle ou telle entité de se déclarer unilatéralement indépendante. S’agissant du pseudo-patriarcat de Kiev, il est évident qu’il s’agit d’un éloignement d’une entité qui a été provoqué par l’ambition d’un homme déçu de n’avoir pas été élu patriarche de Moscou. Et je ne crois pas le périodique « The Economist » soit habilité pour rétablir la légitimité de cet aventurier, ni, malheureusement, pour gommer la division que ce dernier a pris le risque de provoquer.
Revenant aux deux point de la déclaration de La Havane, je ne vois pas en quoi il est intéressant, comme s’y livre ce périodique, de chercher qui, du patriarche ou du pape aurait, le plus, influencé l’autre ou obtenu le plus de concession.
Le point 25 est à l’image du reste de cette déclaration commune et illustre parfaitement la recherche d’une paix ecclésiale. Seuls ce qui font « commerce » du différend entre les deux entités religieuses mentionnées peuvent être peinés de sa rédaction. Les point 26 et 27 sont une très belle continuation de ce point 25. Puissent les primats de Rome et de Moscou être entendus.

22.Posté par Vladimir.G: le pape va à l''''encontre de la Pensée Unique occidentale le 17/02/2016 14:33
L'analyse de "The Economist" me semble intéressante d'abord parce qu'elle est publiée dans ce media dont les lecteurs peuvent ainsi voir que le pape et le patriarche vont à l'encontre de la position généralement prêchée dans nos média.

Il souligne en particulier que le pape prend ses distances avec l'uniatisme et, de fait, c'est la première fois que la formulation adoptée en 1993 à Balamand est reçue à aussi haut niveau, que ce soit du côté catholique ou orthodoxe. C'est évidement un pas en avant!

Et le fait que le pape aussi souscrive à la position russe qualifiant le problème ukrainien de "confrontation" et renvoyant de fait les parties dos à dos au lieu d'en imputer la responsabilité à la Russie, comme le font les occidentaux, est évidement un beau succès diplomatique. Poutine n'avait pu obtenir cela lors de sa visite au au Vatican en juin dernier: le pape lui avait alors demandé «de s’engager dans un effort important et sincère pour réaliser la paix» ce qui le mettait directement en cause…

Enfin c'est bien la position du patriarche de Moscou sur la solution canonique en Ukraine qui avait obtenu l'accord de la synaxe des primats et le fait que le pape se place sur la même ligne mérite bien d'être souligné.

Les "plaintes" des gréco-catholiques rapportées par "Le Figaro" (comm. 17) démontrent d'ailleurs bien tout cela et le renfort du pape allant à l'encontre de la Pensée Unique occidentale, comme le montre justement cet article, est certainement bienvenu!

23.Posté par Théophile le 17/02/2016 17:15
A mon avis, le Pape a une position assez subtile et intelligente sur l'Ukraine - je suis d'accord avec Vladimir, sauf à trop rapprocher la position de l'Eglise orthodoxe ukrainienne (PM) et celle de Poutine, comme le fait l'article de "The Economist".
La subtilité fait que le Pape peut tout à fait percevoir la différence entre l'action du Kremlin en Ukraine (loin d'avoir été neutre), et l'action de l'Eglise orthodoxe ukrainienne PM (qui a fait part d'une sagesse remarquable, et c'est très bien ainsi si elle veut manifester son témoignage chrétien au-delà des positions antagonistes des uns et des autres).
Bien entendu, cette position fâches certains milieux nationalistes ukrainiens, qui espéraient un soutien du Vatican pour renforcer leur position sur l'échiquier.
De l'autre côté, par cette position, le Pape fait un réel pas pour favoriser le dialogue entre les communautés en Ukraine.
De fait, si l'on veut un jour que la société ukrainienne surmonte ses schismes et ses divisions, la position affirmée dans la déclaration commune est un point de départ valable, me semble-t-il.

24.Posté par Le pape François a reçu ce vendredi l'archevêque d’Homs des grecs melkites le 27/02/2016 11:14
Le pape François a reçu ce vendredi matin en audience Mgr Jean-Abdo Arbach, archevêque d’Homs des grecs melkites. Un entretien qui a duré une quinzaine de minutes. Mgr Arbach, que nous avons joint juste après l’entretien, nous a confié qu’il avait évoqué la question humanitaire dans le pays, le sort des chrétiens, leurs inquiétudes face à l’avenir, la foi qui les anime et l’espérance.
Il a également fait part de la situation dans plusieurs villes syriennes et notamment à Homs où a-t-il declaré il y a des morts tous les jours. Le Pape, souligne-t-il, a écouté avec beaucoup d’attention et a manifesté sa proximité avec les chrétiens qui souffrent. Selon Mgr Arbach, le Saint-Père a également soutenu l’œuvre des chrétiens au Moyen-Orient et en particulier en Syrie.

25.Posté par Vladimir.G: Rencontre du millénaire: le patriarche russe et le pape appellent à protéger les chrétiens le 29/05/2016 15:55
Rencontre du millénaire: le patriarche russe et le pape appellent à protéger les chrétiens
© Sputnik. Sergey Pyatakov

La première rencontre entre les chefs des deux plus grandes confessions chrétiennes depuis près de 1.000 ans a débouché sur une déclaration commune consacrée aux problèmes actuels que rencontre le christianisme.

La première rencontre entre le patriarche orthodoxe Cyrille et le pape François s'est tenue vendredi dans un des salons de l'aéroport Jose Marti de La Havane (Cuba). Elle a duré un peu plus de deux heures. À l'issue de la rencontre historique qui, d'après des prélats, s'est déroulée dans une ambiance chaleureuse, Cyrille et le pape ont échangé de cadeaux et adopté une déclaration commune.

La persécution des chrétiens du Proche-Orient
Le point clé du document, comme c'était attendu, porte sur la crise au Proche-Orient.

"Notre regard se porte avant tout vers les régions du monde où les chrétiens subissent la persécution. En de nombreux pays du Proche-Orient et d'Afrique du Nord, nos frères et sœurs en Christ sont exterminés par familles, villes et villages entiers. Leurs églises sont détruites et pillées de façon barbare, leurs objets sacrés sont profanés, leurs monuments, détruits. En Syrie, en Irak et en d'autres pays du Proche Orient, nous observons avec douleur l'exode massif des chrétiens de la terre d'où commença à se répandre notre foi et où ils vécurent depuis les temps apostoliques ensemble avec d'autres communautés religieuses", stipule la déclaration.

Le document observe qu'en Syrie et en Irak, "la violence a déjà emporté des milliers de vies, laissant des millions de gens sans abri ni ressources". À cet effet, le pape et le patriarche appellent la communauté internationale à "des actions urgentes pour empêcher que se poursuive l'éviction des chrétiens du Proche-Orient" et demandent à s'unir afin de "mettre fin à la violence et au terrorisme".

Les chefs des deux plus grandes confessions chrétiennes ont en outre appelé à contribuer à la libération des Métropolites d'Alep Paul et Jean Ibrahim qui ont été enlevés et séquestrés en avril 2013. D'après certaines sources, les deux hommes ont été exécutés en décembre 2015, cependant, l'Eglise orthodoxe a par la suite déclaré ne pas disposer d'informations confirmant leur exécution.

Schisme en Ukraine
Evoquant la question ukrainienne, qui oppose frontalement l'Eglise gréco-catholique, unie à Rome, à l'Eglise orthodoxe russe, le patriarche et le pontife ont exprimé l'espoir "que tous les chrétiens orthodoxes d'Ukraine vivront dans la paix et la concorde et que les communautés catholiques du pays y contribueront, de sorte que soit toujours plus visible notre fraternité chrétienne".

pape François
© REUTERS/ Tony Gentile
Pape François: l'Occident doit faire son autocritique sur le printemps arabe et sur l'Irak
Dénonçant l'escalade des tensions dans ce pays, où la confrontation a déjà "emporté de nombreuses vies, provoqué d'innombrables blessures à de paisibles habitants et placé la société dans une grave crise économique et humanitaire", le chef de l'Eglise orthodoxe russe et le pape François ont appelé leurs Eglises à s'abstenir de participer à la confrontation et à ne pas soutenir un développement ultérieur du conflit.

"Orthodoxes et gréco-catholiques ont besoin de se réconcilier et de trouver des formes de coexistence mutuellement acceptables", stipule le document.

Fidélité aux valeurs chrétiennes
Un autre message que la déclaration véhicule est la préservation des valeurs chrétiennes traditionnelles en Europe.

Pape François et Patriarche Cyrille
© Sputnik. Sergei Pyatakov
Première rencontre du pape François avec le patriarche Cyrille
Selon le document, le processus d'intégration européenne, initié après des siècles de conflits sanglants, a été accueilli par beaucoup avec espérance, comme un gage de paix et de sécurité. En même temps, les chefs de deux Eglises mettent en garde contre "une intégration qui ne serait pas respectueuse des identités religieuses".

"Tout en demeurant ouverts à la contribution des autres religions à notre civilisation, nous sommes convaincus que l'Europe doit rester fidèle à ses racines chrétiennes. Nous appelons les chrétiens européens d'Orient et d'Occident à s'unir pour témoigner ensemble du Christ et de l'Evangile, pour que l'Europe conserve son âme formée par deux mille ans de tradition chrétienne", observe la déclaration commune.

Abordant lors de la rencontre les problèmes auxquels le monde actuel fait face, dont notamment l'euthanasie et les avortements, les deux hommes ont exprimé leur regret que "d'autres formes de cohabitation soient désormais mises sur le même plan que cette union, tandis que la conception de la paternité et de la maternité comme vocation particulière de l'homme et de la femme dans le mariage, sanctifiée par la tradition biblique, est chassée de la conscience publique".

Grande mosquée de Moscou
© RT. capture d`écran
La plus grande mosquée d’Europe ouvre ses portes à Moscou
Dans ce contexte, le patriarche Cyrille et le pape François ont souligné "le renouveau sans précédent de la foi chrétienne qui se produit actuellement" en Russie et dans de nombreux pays d'Europe de l'Est, où "des régimes athées dominèrent pendant des décennies".

Bien que les chefs des deux plus grandes confessions chrétiennes n'aient pas pour le moment évoqué la possibilité d'une nouvelle rencontre, le patriarche Cyrille a annoncé qu'il n'y avait pas de barrières pour se rencontrer de nouveau.

Après la rencontre, l'archevêque de l'Eglise catholique romaine et nonce apostolique en Fédération de Russie, Ivan Jurkovic, a exprimé son espoir que les contacts entre le patriarche et le pontife se multiplieraient à l'avenir.

26.Posté par Святослав Шевчук - Лидер греко-католиков сменил отношение к встрече понтифика и патриарха le 01/06/2016 10:20
Москва. 31 мая. ИНТЕРФАКС - Глава Украинской греко-католической церкви Святослав Шевчук, ранее критиковавший первую в истории встречу папы Франциска и патриарха Кирилла, восторженно отозвался о ней.

"Я думаю, это была историческая встреча. Мы очень благодарны Господу за то, что она, наконец, состоялась, потому что мы, украинские греко-католики, десятилетиями воспринимались препятствием для этой встречи", - заявил архиепископ в интервью американскому католическому агентству CNA.

"Я думаю, что Святейший отец открывает новую страницу в истории отношений между католиками и православными", - отметил он.

Между тем вскоре после упомянутой встречи, которая прошла в Гаване 12 февраля, С.Шевчук заявлял, что, "когда Ватикан и Москва организуют встречи или подписывают какие-то общие тексты, то нам нечего ожидать от этого чего-то хорошего".

Он выражал мнение, что совместная декларация, подписанная понтификом и патриархом, была использована Московским патриархатом в политических целях.

"Бесспорно, этот текст вызвал глубокое разочарование среди многих верующих нашей Церкви да и просто неравнодушных граждан Украины. Сегодня много кто обращался ко мне по этому поводу и говорил, что чувствует себя преданным Ватиканом, разочарованным половинчатостью правды в этом документе", - заявлял лидер униатов.

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