Daniel STRUVE: LE PASSAGE À MOSCOU EST LA SEULE POSSIBILITÉ DE PRÉSERVER L'ARCHEVÊCHÉ"
D'après l'interview de DANIEL STRUVE, Rédacteur en chef de la maison d'édition YMCA-Press, membre du comité de rédaction des magazines "Messager de l'ACER" et "Messager Orthodoxe" par Portal Credo.Press

UN ECHEC DE LA REUNION DE L'AGE SIGNIFIERAIT LA FIN DE L'ARCHIDIOCESE.

- Credo : Y a-t-il une opposition à la décision de l'Archevêque Jean de convoquer une Assemblée Générale Extraordinaire de l'Archidiocèse le 7 septembre?

- D.Struve: Je ne sais rien de l'existence d'une telle opposition et de ses motivations. La décision de convoquer l'AGE du 7 septembre a été prise à la suite des résultats de l’Assemblée pastorale du 13 mai, qui ont été publiés sur le site Web de l’Archidiocèse. Conformément aux statuts, le droit de convoquer l'AGE appartient à l'Archevêque.

Il y a certainement des partisans d'une position d'attente parmi le clergé et les laïcs. Mais l'inaction ne peut être une réponse au défi auquel l'Archidiocèse est confronté aujourd'hui, et je pense que, progressivement, tout le monde s'en rend compte. L'échec de la réunion de l'AGE me semble peu probable; il signifierait l'écroulement de l'unité du diocèse, qui se rassemble autour de son évêque, et ce sera la fin de l'Archidiocèse .


QUESTIONS INTERNES QUI NE DEVRAIENT ETRE MISES SUR LA VOIE PUBLIQUE

- Q: Pensez-vous que Mgr Jean a eu raison de participer aux négociations avec des hiérques de l'EOR à Vienne le 21 juin à l'insu de deux membres de la commission créée par l'Assemblée Générale pour mener ce type de négociations?

- DS: C'est un problème purement interne à l'Archidiocèse. Je ne vois aucun sens ni intérêt d’en débattre publiquement, sauf pour déstabiliser la situation. Les personnes intéressées par l’organisation interne de l’Archidiocèse peuvent consulter ses statuts, qui sont disponibles sur le site Web de l’Archidiocèse (en français.)

- Q : Y a-t-il eu un conflit lors de la réunion du CA le 28 juin obligeant Mgr Jean à quitter la réunion?

- DS: Je ne suis pas membre du CA et je ne peux donc pas savoir ni commenter ce qui se passe lors de ses réunions à huis clos. Ce conflit entre les membres du conseil n'est connu que par les nouvelles publiées par votre portail sur la base d’informations anonymes. C'est une question interne à l'Archidiocèse, qui possède ses services de contrôle et de gestion. Je ne vois pas la nécessité, à ce stade, de soumettre cette question à une discussion générale.

- Q: Vous affirmez que notre portail a publié des informations inexactes selon lesquelles Mgr Savva (Toutounov) a conseillé Mgr Jean pour la rédaction de ses documents du 5 juillet. Comment le savez-vous et qui a réalisé la préparation technique de ces documents?

- DS: Je ne prétends pas savoir exactement qui a réalisé la partie technique des documents, mais les informations publiées par votre portail me paraissent être de la pure fiction. Les documents de l'Archidiocèse sont rédigés en français, puis traduits dans les autres langues de l'Archidiocèse. La langue de traduction dépend du traducteur. Il n'y a tout simplement aucune raison d'en tirer aucune conclusion.

PAS D'AUTRE CHOIX QUE LE PASSAGE AU PATRIARCAT DE MOSCOU.

- Q: Comment voyez-vous l'avenir de l'Archidiocèse compte tenu de la forte réticence d'une partie importante de son clergé et de ses laïcs à accepter de rejoindre Moscou?

- DS: La décision d'abolir l'Archidiocèse prise par le patriarcat de Constantinople à la fin de l'année dernière menace l'existence même de notre diocèse. Seul le refus inattendu de l'Archevêque Jean de se soumettre à la décision du patriarche et du synode nous permet de parler de l'Archidiocèse au présent ou même au futur et non au passé.

Nous devons faire un choix difficile et je ne vois que trois scénarios possibles: cesser d’exister et rejoindre les métropoles grecques, comme l’a demandé le patriarche Bartholomé, essayer de continuer à exister dans la juridiction du patriarcat de Moscou, refuser tout choix et se disloquer. Au début, il y avait des rumeurs sur d'autres possibilités, mais cela n'a pas été plus loin que des discours. Pendant ce temps, certaines paroisses ont déjà quitté l'Archidiocèse et le danger de dislocation augmente avec le temps.

Aujourd’hui, le travail de tous ceux qui ont entre les mains l’avenir de l'Archidiocèse consiste essentiellement à comprendre clairement le véritable état des choses et à faire ce choix difficile, qui préservera le mieux l’unité ecclésiale et la cause du témoignage orthodoxe en Europe occidentale.

Nous aimons tous parler de conciliarité, mais atteindre l'unanimité en présence d'opinions différentes n'est pas chose facile. La conciliarité n'abolit pas le principe hiérarchique de la structure ecclésiale. Dans les décisions difficiles que l'Archidiocèse va prendre, le rôle clé sera joué d'une part par l'Archevêque Jean, en tant que garant de l'unité du diocèse, et d'autre part par les représentants des paroisses, pour qui l'Archidiocèse n'est ni une spéculation ni une idée, mais la vie et la réalité concrètes de l'Église. Je suis personnellement partisan du maintien de la structure diocésaine de l'Archidiocèse, et cela signifie la sortie de la juridiction du patriarcat de Constantinople et le passage au patriarcat de Moscou. Nous n'avons tout simplement pas d'autre choix si nous voulons sauvegarder le diocèse. Si cette décision ne reçoit pas un soutien suffisant, je préfère une dissolution pacifique et organisée de l'organisation diocésaine à un effondrement spontané avec les conflits qui en résulteraient.

Propos recueillis par Alexander Soldatov,
Traduction et rédaction V. Golovanow

МНЕНИЕ: Главный редактор издательства «YMCA-Press», член редколлегии журналов "Вестник РХД" и "Messager Orthodoxe" ДАНИИЛ СТРУВЕ: «Срыв Общего собрания Русской архиепископии 7 сентября маловероятен»

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 14 Juillet 2019 à 11:17 | 10 commentaires | Permalien



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