Commentaires du Secrétariat de la Commission synodale biblique et théologique de l’Église orthodoxe russe.

Les démarches unilatérales du Patriarcat de Constantinople en Ukraine, qui se sont achevées en janvier 2019 par la signature d’un prétendu « tomos d’autocéphalie », malgré la volonté de l’épiscopat, du clergé, des moines et des laïcs de l’Église orthodoxe d’Ukraine, ont suscité un vif débat dans les milieux ecclésiastiques. L’analyse des publications consacrées à ce thème montre que beaucoup de ceux qui participent à ces débats relient étroitement la question ukrainienne à des notions clés de l’ecclésiologie orthodoxe, comme la succession apostolique, l’économie et ses limites, le fonctionnement de l’Église orthodoxe au niveau universel, la conciliarité et la primauté.

Dans leurs ouvrages, de nombreux auteurs, notamment des auteurs de langue grecque, se montrent, avec raison, inquiets de savoir comment sera préservée intacte la succession apostolique, après la décision du Synode du Patriarcat de Constantinople d’admettre à la communion eucharistique des individus n’ayant pas été ordonnés légalement.

Les principales thèses produites par le Patriarcat de Constantinople pour justifier ses procédés en Ukraine ont déjà été examinées en détail par la Commission synodale biblique et théologique, dans des commentaires sur la lettre du patriarche Bartholomée à l’archevêque Anastase d’Albanie en date du 20 février 2019, publiée par le Patriarcat de Constantinople. Le débat sur la question ukrainienne se poursuivant parmi les évêques, le clergé et les laïcs de certaines Églises orthodoxes locales, le Secrétariat de la Commission a commenté les thèmes les plus important, soulevés dans le courant de la discussion.

1. Le problème de la succession apostolique chez les « hiérarques » schismatiques


La majeure partie des « consécrations » épiscopales dans « l’église orthodoxe d’Ukraine » remonte à l’ex-métropolite de Kiev et de toute l’Ukraine, Philarète Denissenko, lequel a été interdit le 27 mai 1992 par le Concile épiscopal de l’Église orthodoxe ukrainienne, puis réduit à l’état laïc par le Concile épiscopal de l’Église orthodoxe russe le 11 juin 1992. Le moine Philarète ne s’étant pas repenti et ayant poursuite son activité schismatique, notamment sur le territoire d’autres Églises autocéphales, le Concile épiscopal de l’Église orthodoxe russe des 18-23 février 1997 l’a excommunié par anathématisation. Bien qu’il ait fait appel plusieurs fois devant le patriarche de Constantinople, sa condamnation a été reconnue par l’Église orthodoxe constantinopolitaine et par d’autres Églises locales, comme les documents en font foi.

En octobre 2018, le Patriarcat de Constantinople a subitement annoncé qu’il allait donner suite à un énième appel du moine Philarète, et qu’il le rétablissait dans son rang et dans son titre « d’ex-métropolite de Kiev ». Denissenko n’en a pas pour autant fait pénitence, et la décision du Saint-Synode du Patriarcat de Constantinople n’a pas été précédée d’un nouvel examen de son dossier ni des accusations qui sont portées contre lui. Cinq mois après l’octroi du « tomos d’autocéphalie », M. A. Denissenko et quelques autres « évêques » se sont retirés de « l’église orthodoxe d’Ukraine » reconnue par Constantinople, et ont déclaré qu’ils reformaient le « patriarcat de Kiev », consacrant à cet effet de nouveau « évêques ».

On constatera que Philarète a été déposé pour avoir fait schisme, mais que cette cause, pour être l’une des principales, n’était pas la seule. L’acte judiciaire du Concile du 11 juin 1992 cite, entre autres, les inculpations suivantes : « méthode de direction autoritaire…, mépris absolu de la voix conciliaire de l’Église », « parjure », « déformation consciente des décisions authentiques du Concile épiscopal », « s’est attribué arbitrairement le pouvoir collégial ». Le bien-fondé de ces accusations a été, selon toute vraisemblance, rejeté sans examen par le Synode de Constantinople, mais bientôt démontré par Philarète lui-même, auteur d’un nouveau schisme, cette fois à l’intérieur même de la nouvelle structure, récidivant pratiquement dans la conduite qui avait motivé sa déposition il y a près de trente ans. Ainsi, le seul hiérarque de l’ancien « patriarcat de Kiev » à avoir été en son temps consacré canoniquement a quitté la nouvelle « église autocéphale », et rejeté publiquement le prétendu « tomos d’autocéphalie ».

Par ailleurs, la hiérarchie de la soi-disant « église orthodoxe autocéphale ukrainienne » a été totalement intégrée à « l’épiscopat » de « l’église orthodoxe d’Ukraine ». Or, cet « épiscopat » remonte aux « consécrations » opérées en 1990 par l’ancien évêque de Jitomir Jean Bodnartchouk (réduit à l’état laïc par une décision du Saint-Synode de l’Église orthodoxe russe en 1989) et par l’ex-diacre Victor Tchekaline (réduit à l’état laïc en 1998 pour des manquements à la moralité), un imposteur qui se fait passer pour évêque, sans avoir jamais été consacré, même par les schismatiques. Les schismatiques ont tenté de « prouver », à l’aide de documents falsifiés, qu’un autre hiérarque avait participé à la consécration des premiers « évêques » de l’EOAU avec Bodnartchouk, mais une expertise soigneuse, sur la base de documents d’archives, a établi que ces informations étaient totalement mensongères.

Une partie de la « hiérarchie » de « l’église orthodoxe autocéphale ukrainienne » a été reconsacrée par Philarète Denissenko, mais les « ordinations » de plusieurs « évêques » de cette structure remontent encore à Tchekaline, notamment la « consécration » de Macaire Malétitch, qui doit aussi la sienne à la hiérarchie « tchékalienne ». Sans même disposer de la succession apostolique, l’ex-archiprêtre Nikolaï Malétitch a été « rétabli » par le Patriarcat de Constantinople dans le titre « d’ex-métropolite de Lvov ». Ce fait démontre que le Saint-Synode du Patriarcat de Constantinople a rétabli les deux leaders avec leurs « hiérarchies » sans même avoir étudié les circonstances de leur départ vers le schisme et celles de leur condamnation, pas plus que la question de la succession des « consécrations » schismatiques, ni même sans avoir pris connaissance des principaux éléments de leur biographie.

2. Les limites d’application du principe d’économie

La condition première et absolument nécessaire à l’application du principe d’économie dans la réception d’évêques ou de clercs schismatiques dans l’Église, est l’expression de leur repentir. Saint Basile le Grand, dans sa première règle, stipule : « Quant à ceux qui sont dans les parasynagogues, lorsqu’ils se sont améliorés par une juste pénitence et un sérieux repentir, on doit les rattacher de nouveau à l’Eglise ». Il témoigne que « les personnages mêmes constitués en dignités, qui étaient partis avec les rebelles, sont admis dans le même ordre, lorsqu’il ont fait pénitence ». D’autres canonistes byzantins faisant autorité soulignent aussi, dans leurs commentaires, la nécessité du repentir : Jean Zonare, Théodore Balsamon et Alexis Aristène[1]. Le 8e canon du Ier Concile œcuménique , consacré à la réception des convertis du schisme des Novatiens, prescrit de les recevoir uniquement après qu’ils aient fourni un document écrit, certifiant qu’ils observeraient en toute chose les définitions de l’Église catholique. Enfin, le VIIe Concile œcuménique a reçu dans la communion de l’Église les évêques iconoclastes uniquement après que chacun d’eux a lu sa renonciation à ses précédentes erreurs (Ier acte du VIIe Concile œcuménique.)

Fondamentalement, l’application du principe d’économie aux schismatiques n’est possible qu’en observant un autre principe antique, suivant lequel ne peut lever une sanction que l’autorité ecclésiastique qui l’a infligée. Le 5e canon du Ie Concile œcuménique stipule que « ceux que les évêques, dans chaque diocèse, ont écarté de la communion ecclésiatique, qu’ils appartiennent au clergé ou aux laïcs, doivent s’en tenir à la règle selon laquelle ceux qui ont été écartés par les uns ne soient pas reçus par les autres » (voir aussi le 32e canon apostolique, le 6e canon du Concile d’Antioche). Par ailleurs, conformément au 2e canon du VIe Concile œcuménique, qui approuva des décrets semblables du Concile de Carthage, les individus excommuniés par le Concile de leur Église n’ont pas le droit de faire appel devant le tribunal du patriarche de quelque autre Église que ce soit. Ainsi, la question de la levée des sanctions des schismatiques et de leur réception dans leur ordre peut être résolue positivement soit par l’Église qui a infligé ces sanctions, soit par le Concile œcuménique, avec la participation obligatoire de l’Église locale qui a souffert de l’action des schismatiques, et en tenant compte de sa position.

On citera un exemple caractéristique d’économie envers les évêques mélétiens, qui firent schisme dans l’Église locale d’Alexandrie. C’est le Ier Concile œcuménique qui fut chargé d’examiner ce cas. Cependant, le Concile rendit son verdict avec la participation et en tenant compte de l’avis de l’évêque Alexandre d’Alexandrie, qui, suivant les actes conciliaires, était « le principal acteur et participant dans tout ce qui se produisait au Concile ». Plus près de nous, il a été mis fin de la même façon au schisme dans l’Église orthodoxe bulgare, au cours du Concile panorthodoxe de Sofia, en 1998. Par économie, il reçut dans leur ordre antérieur les hiérarques schismatiques, après que les derniers eurent fait pénitence et aient rejoint leur primat légitime, le patriarche Maxime de Bulgarie.

Ainsi, la décision unilatérale du Patriarcat de Constantinople sur la réception des schismatiques ukrainiens dans leur ordre antérieur ne peut être reconnue pour légitime, même en s’appuyant sur le principe d’économie, puisque deux conditions essentielles à son application n’ont pas été remplies : le repentir des schismatiques et leur réconciliation avec l’Église qu’ils avaient quittée et qui les avaient sanctionnés.

Il est fondamental que durant toute son histoire, l’Église orthodoxe, dans tous les cas d’application du principe d’économie aux schismatiques, avait affaire à des personnes dont la consécration remontait par la succession des chirotonies, au moins de façon formelle, à des évêques ayant été jadis canoniquement consacrés. Il n’y a pas, dans l’histoire, de précédent où seraient reçus « dans leur ordre antérieur » des individus dont la chirotonie remonte à des imposteurs n’ayant jamais reçu la consécration épiscopale. En ce sens, à l’égard de la majorité des « hiérarques » de la prétendue « église orthodoxe autocéphale ukrainienne », dont on a parlé plus haut, la formulation même de la question de l’application du principe d’économie est absolument impossible.

3.L’absence de légitimité de « l’église orthodoxe d’Ukraine »


Dans l’histoire de l’Église orthodoxe (notamment dans la période contemporaine), on compte plusieurs cas où l’état et les autorités politiques ont joué un rôle majeur dans la proclamation d’une autocéphalie. C’est de cette façon, au XIXe siècle et au début du XXe, que sont apparues la plupart des Églises autocéphales contemporaines. Ces processus, généralement, étaient la conséquence de la création d’un état national souverain (en Grèce, en Bulgarie, en Roumanie, en Serbie) et étaient envisagés comme un élément de la construction nationale. La légitimité de la nouvelle Église autocéphale était soutenue par la majorité de la population.
Le projet de création d’une Église ukrainienne autocéphale, proposé en 2018 par le président ukrainien Petro Porochenko, s’appuyait aussi sur l’affirmation que, si ce n’est tous, du moins une majorité des orthodoxes ukrainiens soutenaient l’idée d’autocéphalie. Dans ses déclarations publiques, le patriarche Bartholomée de Constantinople, s’étant vraisemblablement fié aux informations reçues des autorités ukrainiennes, se disait aussi certain que, si ce n’est l’ensemble de la population orthodoxe d’Ukraine, du moins la majorité, rejoindrait « l’église une ».

Cependant, les évènements ont montré de façon convaincante que l’idée « d’église autocéphale » n’était pas soutenue, en réalité, par la majorité des orthodoxes d’Ukraine. La structure créée par le Patriarcat de Constantinople, se compose presque uniquement des représentants de deux groupes schismatiques. Sur les 90 évêques de l’Église canonique, seuls deux ont rejoint la nouvelle organisastion. L’Église orthodoxe ukrainienne, présidée par le métropolite Onuphre de Kiev et de toute l’Ukraine, continue d’être la confession majoritaire du pays, tant par le nombre d’évêques, de clercs et de paroisses, que par la quantité de fidèles. Ce fait confirme une nouvelle fois un passage de l’Encyclique des patriarches orientaux de 1848 : « C’est le corps même de l’Église qui est le gardien de la piété, c’est-à-dire le peuple lui-même, qui a toujours le désir de garder une foi inchangée ».

La défaite aux élections présidentielles de 2019 de Petro Porochenko, qui avait fait de la proclamation de l’autocéphalie ukrainienne un point essentiel de sa campagne électorale, n’a fait que confimer que les prétentions de « l’église orthodoxe d’Ukraine » au rôle d’église nationale étaient bien mal fondées.

4.Déformation du rôle du premier évêque dans l’Église orthodoxe

Les membres et les experts de la Commission synodale biblique et théologique, a analysé en détail les thèses de la lettre du patriarche Bartholomée, dans les Commentaires susmentionnés. Ces thèses mettent en valeur les pleins-pouvoirs d’autorité exceptionnels des patriarches de Cosntantinople dans toute l’Église orthodoxe. Parmi ces thèses :

1) La doctrine d’une « responsabilité dépassant les frontières » du patriarche de Constantinople dans la résolution définitive de différentes situations canoniques dans les autres Églises locales, autrement dit le droit d’intervenir dans la vie interne de toute Église locale.
2) La doctrine du droit « au titre de tuteur » et « d’arbitre » afin de résoudre les désaccords entre les Églises locales, de « renforcer », même de sa propre initiative, les actes des primats des Églises autocéphales qu’il trouverait insuffisants ;
3) La représentation de « la primauté d’autorité » du patriarche de Constantinople au niveau universel comme condition absolument nécessaire à l’existence de l’Église, au même titre que la primauté d’autorité de l’évêque dans son diocèse ou celle du primat dans les limites de son Église locale ;
4) Le droit de définir et de redessiner les limites des Églises orthodoxes locales, de détacher des diocèses, un épiscopat, des clercs ou des laïcs de la juridiction sacrée, strictement défendue par les saints canons, d’une Église locale, et de les soumettre à une autre ; le droit de proclamer unilatéralement l’autocéphalie des parties d’autres Églises locales, même contre la volonté de l’autorité ecclésiastique ;
5) Le droit de recevoir et de juger en dernier recours les appels des évêques et des clercs de n’importe quelle Église autocéphale.

Les positions de cette nouvelle doctrine sont en contradiction avec la Sainte Tradition de l’Église du Christ ; elles déforment grossièrement l’ecclésiologie patristique, elles incitent les hiérarques et les théologiens du Patriarcat de Constantinople qui les défendent à la formation dans l’Orient orthodoxe d’un modèle de direction ecclésiastique se rapprochant du papisme médiéval. Les saints pères de l’Orthodoxie, les hiérarques et les théologiens des antiques Patriarcats orientaux, ont eu beaucoup à souffrir, confessant leur foi, dans la lutte contre l’idée papiste. L’Église orthodoxe russe s’en tient scrupuleusement à ce que ces pères ont défendu dans leur controverse avec le papisme dans les siècles passés. Il n’est pas superflu de citer un passage de l’Encyclique patriarcale et synodale de 1895, mentionné dans les Commentaires de la Commission sont il a été question plus haut, passage dans lequel la Sainte Église de Constantinople témoignait qu’elle partageait alors la vision orthodoxe de la primauté :

« De ce canon [28e canon du IVe Concile œcuménique, note de la CSBT]il ressort que l’évêque de Rome est égal en honneur à l’évêque de Constantinople et aux évêques des autres Églises, et on ne trouvera dans aucun canon, ni chez aucun des pères la moindre allusion à ce que l’évêque de Rome serait l’unique chef de l’Église catholique et le juge infaillible des évêques des autres Églises indépendantes et autocéphales. »

Cette foi, l’Église russe l’a reçue de sa Mère, l’antique Église de Constantinople, elle y tient fermement, n’acceptant ni déformations, ni innovations.

5. L’interruption de la communion eucharistique

A cause des procédés anti-canoniques du Patriarcat de Constantinople en Ukraine, l’Église orthodoxe russe a été forcée d’interrompre la communion eucharistique avec lui, guidée par les saints canons qui prescrivent clairement d’interrompre la communion avec ceux qui « restent en communion avec les excommuniés ». Il convient de se souvenir que, pendant le Ve Concile œcuménique, l’empereur saint Justinien a appelé les pères du concile à cesser de commémorer le pape Vigile, « ne lisant plus son nom étranger aux chrétiens dans les sacrés dyptiques, afin de ne pas communier par là à l’infamie de Nestorius et de Théodore ». Si poursuivre la communion avec un individu soutenant une doctrine condamnée par l’Église, signifie partager avec lui son infamie, quelle doit être la réaction à la réception à la communion par les hiérarques et les clercs de l’Église constantinopolitaine, de ceux que, jusqu’à ces derniers temps, l’ensemble de l’Orthodoxie reconnaissait pour des schismatiques privés de la grâce et pour des imposteurs ? N’est-ce pas un péché contre l’Église et contre la sainte Eucharistie ?

Cessant de commémorer le pape, l’empereur Justinien soulignait que, malgré ce qui s’était passé, « nous restons unis au siège apostolique…, car même la dégradation de Vigile ou de tout autre ne peut faire de tort à la paix des Églises » (Acta Conciliorum Oecumenicum. IV, 1. P. 202). C’est pourquoi l’Église russe ne s’est pas séparée et ne se sépare de rien de saint ni de véritablement ecclésial dans l’Église constantinopolitaine, cependant, qu’elle n’estime pas possible d’avoir part aux actes non canoniques de son primat, de ses hiérarques et du clergé, aspirant à en protéger ses fidèles enfants. Ainsi, le refus forcé de participer aux sacrements du Patriarcat de Constantinople, entré en pleine communion avec des individus privés de la succession apostolique, est dicté par la dévotion envers la Divine Eucharistie et l’impossibilité de partager, même indirectement, la sainteté du Sacrement avec les schismatiques.

Cette rupture forcée de la communion avec l’Église de Constantinople, est dictée par le souci de préserver la pureté de la foi et de suivre strictement la Tradition de l’Église.

Élevons d’ardentes et zélées prières au Dieu unique glorifié dans la Trinité, pour qu’il soit mis fin au plus tôt aux troubles provoqués par le Patriarcat de Constantinople, et pour le rétablissement de l’unité de pensée et de la charité dans l’Église orthodoxe.

[1] Jean Zonare : « Ceux qui se trouvent dans les parasynagogues sont reçus à nouveau dans l’Église s’ils se convertissent par une juste pénitence, ils sont alors reçus, souvent, dans le même ordre. »

Théodore Balsamon : « Ceux qui ont organisé des parasynagogues rejoignent à nouveau l’Église s’ils se repentent dignement, de telle façon qu’ils sont ensuite souvent reçus dans leur ordre antérieur. »

Alexis Aristène : « Ceux-ci, s’ils se repentent et se corrigent par une pénitence et une conversion justes, sont réunis à nouveau à l’Église, comme un seul corps » (Commentaires sur la 1e règle de saint Basile le Grand).

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Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 10 Décembre 2019 à 09:09 | 16 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par francois le 07/12/2019 10:52
J'invite tous les orthodoxes de tradition russe et attachés à la Vérité de lire cet article :
https://blogs.mediapart.fr/nathalie-ouvaroff/blog/041219/la-diaspora-russe-d-europe-occidentale-victime-de-la-guerre-des-patriarches

Article déformant, rempli de préjuges et de calomnies à l'égard de l'Eglise russe et de Monseigneur Jean. Mais oh combien symptomatique !
Qui finance cette journaliste installée à Moscou : des journaux français comme le Télégramme ou Ouest France.
Le père Alexis Struve ment : il y a de la part d'un certain nombre de pratiquants une hostilité à l'Eglise Russe et à ses traditions.
Il va falloir qu'il se pose la question suivante : comment constituer un vicariat de tradition russe avec soit des personnes indifférentes soit hostiles à la tradition russe qui n'est pas parfaite bien entendue !! Quelle contradiction , quelle perversité !!! Quant à la référence à Mère Marie pour ce vicariat, je trouve cela tout simplement odieux. Mère Marie aimait la Russie malgré tous ses péchés. De même Nikolai Berdiaev !!! Monseigneur Euloge !!!!! Oh Seigneur, pardonne leur !

2.Posté par Nicodème le 07/12/2019 17:51
Ca vient de médiapart , 'faut pas s'étonner ...

3.Posté par Marie Genko le 07/12/2019 18:59
@François
Cet article n'est même pas publiable dans un journal de gauche sérieux, tant il contient d'insinuations calomnieuses à l'égard de Mgr Jean.
La journaliste en question pourrait être poursuivie pour diffamation!
Par ailleurs toutes ses suppositions quant à un échange entre Constantinople et Moscou de l'archidiocèse de Paris contre la division de l'Eglise en Ukraine sont parfaitement ridicules !
J'aimerais moi aussi savoir qui finance cette journaliste qui n'es est pas à son coup d'essai

4.Posté par Guillaume le 07/12/2019 19:21 (depuis mobile)
L'alinéa un de cet article pose la question essentielle, la canonicité des "ordinations" d''un schismatique défroqué. Istanbul a cru pouvoir manipuler les Canons des Saints Conciles. Que le Seigneur ait pitié de ces Judas qui se sont vendus.

5.Posté par francois le 08/12/2019 17:46
Les attaques de ce type, malheureusement, ne font que commencer. et cela va être nauséabond. Bien que certaines soient grossières comme dans cet article, elles ont une certaine efficacité de propagande. A temps et contretemps, un chrétien doit lutter contre le mensonge et la calomnie, qui dans ce cas, a un but précis politique.
Il faut être clair : dans 80% des cas ou l'on va traiter de l'orthodoxie russe , les médias vont convier maintenant Antoine Arjakovsky et les coups vont pleuvoir. Aucun contradicteur (Jean François , Victor Loupan par exemple...). J'ai mal pour le très regretté Nikita Struve, ami de Soljenitsyne !!!
Ce qui m'étonne le plus est que des personnes d'origine russe et de culture religieuse non nulle vont tomber dans le panneau par absence de discernement comme le Père Alexis Struve.

6.Posté par Olga Kluchnikov le 08/12/2019 18:52 (depuis mobile)
Le lecteur bien averti aura remarqué la
plutôt cocasse référence à "Credo", un média qui n'hésite pas à annoncer de fausses nouvelles et a la fâcheuse habitude de faire de faux pronostics. Il fut surnommé, en russe, "Credo -вру"...

7.Posté par Olga Kluchnikov le 10/12/2019 14:35
Je prie les modérateurs de ne pas tenir compte de l'envoi précédent (des coquilles et erreurs n'y étaient pas toutes corrigées).

Je voudrais, pour répondre à certains propos (d'il y a quelque temps) très excessifs et prêtant à confusion sur le problème de la rupture de communion, citer la déclaration du Saint-Synode de l’Église Orthodoxe Ukrainienne, qui s'est réuni le 6 décembre 2019 sous la présidence du métropolite Onuphre. Une traduction a été publiée sur un site sur l'Orthodoxie, mais cette version comportait quelques glissements et une confusion sur le nom même de l'Eglise Orthodoxe Ukrainienne (et, par conséquent, celui de l'"église" schismatique, "ПЦУ"). J'espère avoir trouvé une traduction plus précise :

« La seule issue possible pour sortir de cette crise est une discussion conciliaire panorthodoxe »

DÉCLARATION du Saint-Synode de l’Église Orthodoxe Ukrainienne au sujet des relations inter-orthodoxes

« Le Saint-Synode de l’Église Orthodoxe Ukrainienne, après avoir délibéré au sujet des derniers événements en matière de relations inter-orthodoxes, déclare :

1. Nous sommes obligés de constater qu’en raison des agissements anti-canoniques du Patriarcat de Constantinople en Ukraine, ainsi qu’à cause de la réception dans la communion, par les primats des Églises de Grèce et d’Alexandrie, de « l’Église orthodoxe d’Ukraine » (NdT : « ПЦУ ») schismatique, la situation dans le monde orthodoxe s’est considérablement détériorée et la division entre les Églises orthodoxes locales s’est approfondie non seulement à un niveau administratif, mais aussi au niveau spirituel, à savoir celui de la communion sacramentelle.

2. Il est devenu évident que cette crise ne constitue pas uniquement un problème de relations bilatérales entre les patriarcats de Constantinople et de Moscou, mais qu’elle concerne l’ensemble de l’Orthodoxie mondiale, à savoir toutes les Églises orthodoxes locales, puisque que cette crise détruit les fondements mêmes de la vie et de la mission de l’Église du Christ. Ce problème revêt un caractère qui n’est point administratif, mais ecclésiologique. Il est apparu au grand jour une nouvelle conception de la primauté du patriarche de Constantinople en tant que « premier sans égaux » dans l’Orthodoxie mondiale, une conception que l’Église orthodoxe n’a jamais connue - qui constitue de facto une violation du principe de conciliarité de l’Église et découle d’une compréhension erronée de la nature de l’Église en général ainsi que, plus spécifiquement, du rôle d’une Église locale en particulier dans le Corps de l’Église du Christ. En outre, le Patriarcat de Constantinople a commencé à recevoir en concélébration des personnes qui ne possèdent de sacerdoce, ce qui constitue un outrage et une profanation à l’égard de l’Eucharistie.

3. Prenant cela en considération, le fait que l’Église Orthodoxe Ukrainienne ait cessé la communion eucharistique avec le Patriarcat de Constantinople et les Églises et hiérarques qui ont reconnu les schismatiques, n’est pas un usage abusif de l’Eucharistie et, d’autant plus, ne constitue point, comme certains le disent parfois, un chantage au moyen de l’Eucharistie - au contraire, c’est une façon de protéger l’Eucharistie et de préserver la pureté et l’intégrité canoniques et spirituelles de l’Église. Car notre Seigneur Jésus Christ, comme l’écrit l’apôtre Paul, a « aimé l’Église, et s’est livré Lui-même pour elle… pour faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irréprochable » (Eph. V, 25-27).

4. C’est pour ces raisons, précisément, que les accusations portées contre l’Église Orthodoxe Ukrainienne selon lesquelles elle se dirigerait vers l’auto-isolation en cessant la communion eucharistique avec ceux qui sont entrés en communion avec des schismatiques non repentis, sont fausses et manipulatrices. En réalité, nous défendons la pureté de la tradition canonique de l’Église, nous défendons l’Église contre le sacrilège. Sinon, si des personnes ne possédant pas d’ordinations légitimes sont admises à célébrer des offices, si le schisme est proclamé Église alors que la véritable Église du Christ est ignorée ou qualifiée de « schisme », là apparaît le danger de substitution de l’Église. Par ailleurs, de tels agissements anti-ecclésiaux ont pour effet de faire estomper la limite entre l’Église et le schisme. Il en résulte la création d’une nouvelle « église » fondée par des personnes en lieu et place de celle que notre Seigneur Jésus-Christ s’est acquise par Son propre sang (cf. Actes XX, 28).

5. Le fait que celui qui entre en communion eucharistique avec un excommunié s’excommunie lui-même de la communion de l’Église, constitue un des principes fondamentaux du droit canon de l’Église orthodoxe. Suite à quoi, la réception dans la communion de la part de certaines Églises locales avec des personnes ayant créé un schisme au sein d’autres Églises locales et qui ne s’en sont pas repenties et ne possèdent pas de sacerdoce valable, les met face à l’interrogation suivante : le fait de continuer à demeurer en communion eucharistique avec des schismatiques n’équivaut-il pas à participer à ce péché ainsi qu’à transgresser le principe canonique cité plus haut ?

6. Nous considérons que la seule façon de sortir de cette crise est une discussion conciliaire panorthodoxe et la résolution de l’ensemble de ces questions problématiques. Conscients de toutes les difficultés de la convocation d’une telle réunion panorthodoxe, nous ne voyons toutefois, pour le moment, aucune autre issue à cette situation de crise. Aussi nous saluons l’initiative de S.B. le patriarche de la sainte ville de Jérusalem et de toute la Palestine Théophile III concernant la convocation d’une réunion panorthodoxe en Jordanie. A une époque très difficile de l’histoire de notre Église, le Patriarcat de Jérusalem nous a déjà apporté son aide en 1620, le patriarche de Jérusalem Théophane ayant restauré une hiérarchie orthodoxe à Kiev pour remplacer ceux qui étaient entrés dans l’union (NdT : avec Rome) sous la pression du pouvoir polono-lithuanien alors en place. Nous approuvons, nous remercions et considérons avec espoir de tels appels de la part des primats et hiérarques des autres Églises locales à réunir un conseil panorthodoxe, ces appels se faisant entendre plus souvent et plus fort ces derniers temps.

7. Nous constatons que, malheureusement, des facteurs géopolitiques et politiques ont commencé à intervenir d’une façon grossière dans la vie de l’Orthodoxie mondiale. Il en résulte que des Églises locales ont commencé à prendre leurs décisions ecclésiales sous l’influence de ces facteurs, au mépris des canons et de la tradition séculaire de l’Église. Nous comprenons que chaque Église locale accomplit son ministère dans le cadre de tel ou tel État, et parfois même plusieurs – ou de nombreux États. Souvent, sur un plan historique, tel ou tel peuple orthodoxe est très étroitement lié tant à son propre État qu’à son Église locale. Cependant, nous sommes profondément convaincus qu’en servant Dieu, chaque Église locale doit être au-dessus des frontières et intérêts nationaux, étatiques ou politiques, et ne doit pas céder aux pressions extérieures, se rappelant que le royaume de Dieu que nous prêchons n’est pas de ce monde (cf. Jn VIII, 36). Si chaque Église locale s’associe exclusivement aux intérêts de son propre État, l’Orthodoxie mondiale ne pourra être une, sachant qu’il arrive que les États soient en conflit ou en guerre les uns avec les autres, alors que l’Église doit préserver l’unité et réconcilier les gens et non pas devenir une partie ou un moyen dans une confrontation. Nous voudrions exprimer notre espoir qu’avec l’aide de Dieu, la sainte Église orthodoxe trouvera la force de surmonter ces défis et garder son unité, en s’élevant au-dessus des frontières ainsi que des intérêts nationaux et étatiques, car en Christ, il n’y a ni Grec ni Juif… ni barbare ni Scythe… mais Christ est tout et en tous (Col. 3,11).

8. Nous nous adressons aux hiérarques, pasteurs, moines et moniales, ainsi qu’aux laïcs de notre Église Orthodoxe Ukrainienne. Chers évêques, pères, frères et sœurs ! Ce n’est pas sans la Providence de Dieu que cela soit arrivé : c’est précisément en Ukraine et dans notre Église, dans le cadre de l’Orthodoxie mondiale, que se situe la limite qui sépare l’Église et le schisme. Dans cette situation, nous avons le devoir de garder la pureté de l’organisation canonique et celle de l’enseignement de l’Église. On nous fait peur avec < la perspective> de l’auto-isolement. Néanmoins, lorsque nous vivons dans la foi véritable, il ne peut y avoir d’auto-isolement, comme le disait le métropolite de Kiev et de toute l’Ukraine Vladimir, de bienheureuse mémoire : « Avec le Christ, l’auto-isolement est impossible ». De fait, aujourd’hui, notre Église Orthodoxe Ukrainienne, en traversant différentes épreuves, défend l’unité de l’ensemble de l’Orthodoxie mondiale. N’ayez pas peur ! Vous vous trouvez dans la véritable Église ! Aimez l’Église, gardez l’Église et vous-mêmes en elle, parce que par l’Église, le Seigneur nous sauve. Concernant tout le reste, remettez-le à la volonté de Dieu. Rappelez-vous que ce ne sont pas les hommes qui dirigent l’Église, mais le Seigneur Lui-même. Prions pour que le Seigneur, par Son Esprit Saint, corrige toutes les erreurs humaines, nous purifie de toute souillure et sauve nos âmes ! ».


Source : https://pravlife.org/ru/content/zayavlenie-svyashchennogo-sinoda-upc-o-poslednih-sobytiyah-v-sfere-mezhpravoslavnyh

8.Posté par Olga Kluchnikov le 10/12/2019 20:26
Concernant la "rupture de communion" : la DÉCLARATION du Saint Synode de l’Église Orthodoxe Ukrainienne est citée plus haut pour répondre (entre autres) à des accusations qui font penser au comportement de certains "pacifistes" qui ne sont pas forcément de véritables artisans de paix.

9.Posté par Olga Kluchnikov le 11/12/2019 13:01
P.-S. La version du site Orthodoxie.com de la Déclaration du Saint-Synode de l’Église Orthodoxe Ukrainienne me pose un problème ; j’oserais dire, un problème de fond (j’ai parcouru les deux versions françaises, donc : celle du site "Orthodoxie.com" et celle publiée plus haut) :

1) « Le Saint-Synode de l’Église orthodoxe d’Ukraine, après avoir délibéré… déclare… » : le problème, c’est qu’en français, l’appellation « Saint-Synode de l’Église orthodoxe d’Ukraine » correspond à une façon de désigner l’ « église » (schismatique) d’Epiphane (Doumenko, le « benjamin » de l’ex-Philarète Denissenko défroqué et excommunié), alors que l’appellation « Église Orthodoxe Ukrainienne » est pratiquement la seule façon normale de traduire le nom de l’Église canonique en Ukraine («УПЦ», Украинская Православная Церковь, donc, à ne pas confondre avec «ПЦУ»).

Ce n’est quand même pas une simple coquille, mais un emploi répété regrettable. Les noms en question ont fait l’objet d’une véritable bataille politique – et géopolitique – en Ukraine, le dit Epiphane (Doumenko) ayant souhaité usurper le nom même de l’Église Orthodoxe Ukrainienne ; c’est donc un nom qui est pratiquement une sorte de "titre" de prestige convoité par le schisme (qui, en revanche, a été nommé officiellement, si l’on traduit d’une façon normale et donc assez fidèle, «Église Orthodoxe d’Ukraine», "Православная Церковь Украины, ПЦУ).

2) Je poursuis : «… en raison des agissements anti-canoniques du Patriarcat de Constantinople en Ukraine et aussi de l’entrée en communion des primats des Églises de Grèce et d’Alexandrie avec « l’Église orthodoxe d’Ukraine » schismatique, la situation dans le monde orthodoxe s’est... détériorée… A cet endroit, la même appellation que celle mentionnée plus haut au point 1), « Eglise orthodoxe d’Ukraine » est employée pour désigner le schisme et non pas l’Église canonique (!)

3) Je cite encore cette même version publiée sur Orthodoxie .com : « Nous sommes contraints de constater qu’en raison des agissements anti-canoniques du Patriarcat de Constantinople en Ukraine… ». Pourquoi « contraints » ? Le verbe « contraindre » signifie en premier lieu : « Obliger, forcer quelqu'un à agir contre sa volonté », voir entre autres https://www.cnrtl.fr/definition/contraindre). Dans l'original de la Déclaration, il s'agit simplement d'une phrase signifiant "nous devons constater que..." (etc.).

Je ne pense pas qu'il soit forcément utile de s'attarder longuement sur des points de détails, mais il faut quand même tenir compte du fait que les imprécisions peuvent prêter à confusion, ne serait-ce qu'à un niveau de perception que je qualifierais de perception "psycholinguistique" (car "si le langage a une fonction de représentation, il est aussi un instrument de communication") :

- « En outre, le Patriarcat de Constantinople a commencé à recevoir en concélébration des personnes n’ayant pas le rang sacerdotal » (pourquoi évoquer inutilement le « rang », il s’agit plus simplement, je pense, de l’absence d’une ordination, ou d’un sacerdoce véritable ou valide)…
- Pourquoi cet emploi répété sans majuscule du terme « Eucharistie » ? Une majuscule semble s'imposer, cela correspond à un usage normal...

10.Posté par TAMARA SCHAKHOVSKOY le 11/12/2019 13:58
Bravo Olga, et merci de relever ces points, plus importants qu'ils n'en ont l'air. J'ai eu moi aussi une impression de grande confusion en parcourant cet article. On finira par devoir mentionner les noms de Mgr Onuphre ou du prétendu Mgr Epiphane pour s'y retrouver...

11.Posté par Ivan le 12/12/2019 13:11
@ Olga Kluchnikov message No 9

"Je ne pense pas qu'il soit forcément utile de s'attarder longuement sur des points de détails"
-Tout à fait d'accord.
Cependant permettez-moi de vous soumettre les remarques suivantes:

1-) Dans la langue française,( autant que je me souvienne de mes cours de grammaire au lycée
il y a bien longtemps de cela! ) les " noms communs" ne prennent pas de majuscule, alors que les "noms propres" en prennent: liturgie, église etc peuvent donc ne pas prendre une majuscule lorsqu'ils se trouvent dans une phrase où ils sont employés en qualité de "noms communs" -et ceci sans aucun manque de respect-. ils prennent une majuscule lorsqu'ils sont exprimés en qualité de "nom propres" .

2-) "Nous sommes contraints au lieu de "nous devons":
La Rédaction d'Orthodoxie.com ,d'audience internationale, se doit de rester dans une certaine neutralité vis à vis des différents patriarcats de l' Eglise Orthodoxe, tant qu'un concile pan orthodoxe ne se sera pas réuni pour prendre une décision.
Par ailleurs la Rédaction d' Orthodoxie.com, comme celle de 'Parlons d'Orthodoxie ", réalise un travail rédactionnel très difficile et ne mérite effectivement pas d'être remise en question pour quelques détails.

3-) Enfin il est vrai que les termes d' "Eglise orthodoxe d'Ukraine" peuvent prêter à confusion, bien que le contexte doive nous éclairer.

12.Posté par Olga Kluchnikov le 12/12/2019 15:29
@"Ivan" : votre commentaire est tout à fait déconnecté du sens véritable de mes propos, et par conséquent, il est déformateur de facto ; et il ne concerne pratiquement pas la réalité de la version qui fait l'objet d'une critique, le point principal étant la différence à faire, d'une façon très logique et ordonnée (compte tenu du contexte notamment !) entre les deux appellations (celle de l'Église de Mgr Onuphre et celle de la "nouvelle structure") tant en langues russe et ukrainienne qu'en français. Or, sur le site "Orthodoxie.com", il y a des publications où un seul et même nom désigne deux structures totalement différentes, y compris dans un seul et même texte, ce qui ne correspond pas à une pratique vraiment judicieuse en termes de traduction et prête à confusion (à certains moments au moins). Le "contexte" est déjà plutôt complexe pour certains de nos lecteurs francophones (ou peu connu).
Pour résumer, nous avons donc
1) d'un côté (nous pouvons citer des sources officielles à cet égard) : "УПЦ", "Украинская Православная Церковь," l’Église Orthodoxe Ukrainienne, ou, d'une façon plus "classique" en français ("classique" mais moins facile à mémoriser visuellement), avec une seule majuscule : "Église orthodoxe ukrainienne" ; l'Église locale (et canonique, juridiction du Patriarcat de Moscou, mais "Ivan" peut essayer de contester son caractère canonique s’il le souhaite…).

2) de l'autre : "ПЦУ", "Православная Церковь Украины", "Église Orthodoxe d'Ukraine" ou, si vous insistez sur le fait qu'il n'y ait qu'une seule majuscule pour "Église orthodoxe" (même si dans l'ensemble, la règle n'est jamais très strictement observée en français) : "Église orthodoxe d'Ukraine" (la nouvelle structure, celle du dit Mgr Epiphane Doumenko, telle qu’elle est encouragée actuellement par le Patriarcat de Constantinople).

Votre remarque quant aux majuscules ne me concerne pas vraiment, je cite un texte comportant des éléments qui correspondent à un usage établi ; et "Eucharistie" s'écrit d'une façon tout à fait normale avec une majuscule, y compris selon nombre de dictionnaires ; y renoncer, à mon sens, n’est pas une bonne idée, notamment dans ce contexte.

Quant à "nous sommes contraints", vous évoquez à tort la "neutralité" car la traduction qui me (nous) pose un problème n'est pas tout à fait neutre, n'étant pas fidèle à l’« idée » de l'original : "мы вынуждены констатировать", en langue russe, surtout au vu du contexte, signifie "nous devons / nous sommes obligés" et ne se rapporte pas à l'idée que l'on puisse être "obligés par la force" ou "obligés du fait de la décision d'une cour ou d'un tribunal".

13.Posté par Olga Kluchnikov le 12/12/2019 19:01
P.-S. à "Ivan" : l'essentiel, concernant les messages numéro 7 et 9, outre l'importance de la Déclaration du Saint-Synode (de l'Église orthodoxe ukrainienne) c'est qu'il existe des noms officiels, et si on les traduits en français, il n'est que logique d'écrire "Église orthodoxe ukrainienne" pour désigner l'Église locale de Mgr Onuphre, mais "Église orthodoxe d'Ukraine" pour la nouvelle structure du dit Mgr Épiphane (peu importe, à cet égard, notre profonde conviction quant à son caractère non canonique et schismatique). Il ne serait que normal que les auteurs, traducteurs ou rédacteurs, y compris ceux du site "Orthodoxie.com", en tiennent compte afin d'éviter toute confusion à cet égard.

Quant aux points de détails : je suis tout à fait d'accord, il existe une règle relative aux noms propres désignant une institution ("une seule majuscule"). Autre point : il existe des noms communs qui, pour une raison qui me paraît évidente, s'écrivent souvent avec une majuscule (https://www.cnrtl.fr/definition/eucharistie) :

"EUCHARISTIE, subst. fém.
THÉOL. et LITURG. [Souvent avec une maj.] Sacrement contenant le corps, le sang et la divinité du Christ au terme de la transsubstantiation du pain et du vin, renouvelant rituellement en action de grâce le sacrifice du Christ et constituant la nourriture des fidèles et le symbole de leur unité. Banquet, institution, mystère, symbole de l'Eucharistie; distribuer, recevoir l'Eucharistie. Le IVeconcile du Latran, sous le même pape [Innocent III], enseigne l'efficacité de l'Eucharistie quant à la transsubstantiation du pain au corps, du vin au sang (du Christ) (Théol. cath.t. 14, 11939, p. 594):

Il est certain d'ailleurs que le christianisme, dont le principal symbole a été la communion ou l'Eucharistie, a connu et enseigné jusqu'à un certain point, et sous des voiles, cette loi de la vie qui fait que l'être ne vit pas seulement par lui-même, mais par la communion avec ses semblables et avec l'univers. P. Leroux, Humanité,t. 1, 1840, p. 201". Fin de citation.

14.Posté par Jean Oberlin le 12/12/2019 23:23
Ces questions relèvent du droit canonique et sont fondamentales pour le bien être des communautés ecclésiales, effectivement. Elles se sont jadis posé également pour les hiérarques russes en exil, les hiérarques bulgares de la fin du XIXe siècle jusqu'au début du XXe siècle, etc...

15.Posté par Ivan le 13/12/2019 16:46
@ post 13
Dont acte pour" Eucharistie écrit souvent avec une majuscule"

Cependant votre exemple , emprunté à "Wilkipedia" n'est pas orthodoxe:

"EUCHARISTIE, subst. fém.
THÉOL. et LITURG. [Souvent avec une maj.] Sacrement contenant le corps, le sang et la divinité du Christ au terme de la transsubstantiation du pain et du vin,...
...Le IVeconcile du Latran, sous le même pape [Innocent III], enseigne l'efficacité de l'Eucharistie quant à la transsubstantiation du pain au corps, du vin au sang (du Christ) (Théol. cath. ..)"

Est-il besoin de rappeler sur ce site éminemment orthodoxe, que la théorie de la "transsubstantiation " prônée par l' Eglise Catholique Romaine n'est pas acceptée par l' Eglise Orthodoxe.

16.Posté par Olga Kluchnikov le 13/12/2019 17:22
Pour faire écho à une expression employée dans un autre fil de discussion : je pense que l'Eglise de Grèce, maintenant, "vit avec son temps", en faisant référence aux "droits humains", au fait de respecter le « credo » religieux "des fidèles de toutes les Églises chrétiennes partageant notre foi..." (?), mais sans égards pour l'Église orthodoxe ukrainienne qui, l'on pourrait dire, n'existe plus à leurs yeux.

Quelques images :
1) Pour ceux qui possèdent une certaine curiosité d'esprit mais ne savent pas qui est Mgr Onuphre, celui à la tête de l'Église orthodoxe ukrainienne (une vidéo - pour l'image - de l'homélie de dimanche dernier, sans traduction mais non sans intérêt ; Mgr Onuphre raconte la vie de saint Clément, martyr) :
https://youtu.be/M-I8Ho_09iw?list=PL4t0_13kJVn09xQNYDTj1M0y_VaW1YPr_

2) Pour en savoir davantage sur ceux qui ont la "faveur" de Constantinople et désormais, celle de l'Église de Grèce, le dit Mgr Epiphane, à la tête de la nouvelle structure, nommée "Eglise orthodoxe d'Ukraine" (N.B. :"Orthodoxie.com" continue à appeler ainsi, ce qui n'est pas sans créer une confusion, l'Église orthodoxe ukrainienne) :
https://youtu.be/Uf9K1XIWEDw (une homélie de septembre ou octobre, je pense)

Je citerai également une page du site qui, récemment, a fait l'objet de quelques critiques de ma part, "Orthodoxie . com", un site où, aujourd’hui, on ne trouvait plus la Déclaration de l'Église orthodoxe ukrainienne du 6 décembre, mais on retrouvait celle de l'Église de Grèce :

« L’Église de Grèce a décidé librement et sans contrainte d’accepter la proclamation de l’autocéphalie de l’Église d’Ukraine par le Patriarcat œcuménique. Ladite décision est absolument fondée sur la tradition canonique et ecclésiastique et n’a aucune relation avec des « nationalismes » et d’autres interventions « d’en-haut », comme cela est propagé inconsidérément par certains. Notre sainte Église respecte pleinement et essentiellement la liberté et la responsabilité de chaque homme, les droits humains des citoyens de chaque pays, le « credo » religieux des fidèles de toutes les Églises chrétiennes partageant notre foi, et prie « pour la paix du monde entier ». Enfin, le Saint-Synode permanent déclare de manière responsable que toute opinion, formulation et référence contraires concernant le sujet en question est inopportune, inconsidérée et provient entièrement « du Malin».
Source (dont photographie) : Romfea".

(Je me permets d'émettre quelques doutes quant à la présence ou, sinon, au sens des guillemets dans l'original, en langue grecque).

Ce texte, bien évidemment écrit "librement et sans contrainte", est très catégorique, il me semble, quant à la condamnation - à priori - de toute objection et critique, qui serait, selon ses auteurs, l'"oeuvre du diable". Ou est-ce juste une métaphore ?

Peut-on penser à une réunion panorthodoxe en ces circonstances ?

A cette occasion, je citerai ici des extraits du post No7, la DÉCLARATION dans laquelle le Saint-Synode de l'Église orthodoxe ukrainienne dit devoir constater les conséquences négatives des "agissements anti-canoniques du Patriarcat de Constantinople" (6 décembre 2019) :
"1. Nous sommes obligés de constater qu’en raison des agissements anti-canoniques du Patriarcat de Constantinople en Ukraine, ainsi qu’à cause de la réception dans la communion, par les primats des Églises de Grèce et d’Alexandrie, de « l’Église orthodoxe d’Ukraine » (NdT : « ПЦУ ») schismatique, la situation dans le monde orthodoxe s’est considérablement détériorée et la division entre les Églises orthodoxes locales s’est approfondie non seulement à un niveau administratif, mais aussi au niveau spirituel, à savoir celui de la communion sacramentelle...".

Et aussi : "...la réception dans la communion, de la part de certaines Églises locales, de personnes qui ont créé un schisme au sein d’autres Églises locales et... ne s’en sont pas repenties et ne possèdent pas de sacerdoce valable, les met face à l’interrogation suivante : le fait de continuer à demeurer en communion eucharistique avec des schismatiques n’équivaut-il pas à participer à ce péché ainsi qu’à transgresser le principe canonique cité plus haut ?" (une référence au fait de devoir « interrompre la communion avec ceux qui restent en communion avec les excommuniés) ...

17.Posté par Olga Kluchnikov le 13/12/2019 21:29
Cher "Ivan" (!) : j'espérais que vous comprendriez que ce texte, tiré d'un dictionnaire digne de ce nom, illustre bien un usage, une façon tout à fait normale et juste d'employer le mot "Eucharistie" avec une majuscule, et non pas pour adhérer à des idées (...). Je vous aurais donc surestimé ?
Avec sourires, Olga

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