Données statistiques sur la situation de l'orthodoxie en France
Lors de la deuxième Conférence internationale consacrée à l'impact des technologies numériques sur la prise en charge pastorale orthodoxe, qui s'est déroulée du 18 au 21 Juin 2018 à l'Académie orthodoxe de Crète de Kolimvari (Grèce), le père Jyvko Panev, un prêtre d'origine bulgare qui exerce son ministère à Paris, a décrit la situation actuelle de l'Orthodoxie en France, ainsi que l'indique le site Orthodoxie.com

Selon le père Jyvko, la présence des orthodoxes en France est principalement due à plusieurs vagues d'émigration venant de pays traditionnellement orthodoxes comme la Russie, la Grèce, la Serbie, la Roumanie, la Bulgarie et des pays du Proche-Orient. Aujourd'hui, selon diverses estimations, le nombre de chrétiens orthodoxes en France varie de 500 à 700 000.

L'orthodoxie en France est organisée comme suit :
- 273 paroisses ;
- 27 monastères ;
- 3 instituts de théologie.
Les orthodoxes en France disposent de :

- 7 magazines ;
- 6 maisons d'édition ;
- 2 programmes de télévision : France 2 et KTO ;
- 8 émissions bi-hebdomadaires et mensuelles, produites conjointement avec des stations radio d'Etat, catholiques ou protestantes ;
- 7 sites d'informations et d'actualités ;
- 23 mouvements et organisations caritatifs.

Les paroisses orthodoxes en France sont regroupées en 9 juridictions : l'Eglise orthodoxe russe, le Patriarcat œcuménique de Constantinople, le Patriarcat d'Antioche, l'Église orthodoxe géorgienne, l'Eglise orthodoxe bulgare, l'Église orthodoxe serbe, l'Église orthodoxe roumaine, ainsi que l'Exarchat russe du Patriarcat de Constantinople et l'Eglise orthodoxe russe hors frontières.

De plus, tous les évêques orthodoxes sont eux-mêmes organisés au sein d'une structure appelée l'Assemblée des évêques orthodoxes de France (AEOF), créée en 1967 dans un but de coordination et d'action commune. C'est cet organisme qui représente les intérêts des orthodoxes devant les autorités françaises.

Le clergé orthodoxe comporte en France, environ 330 prêtres et diacres, dont la plupart sont mariés. En outre, la plupart des ecclésiastiques font une carrière professionnelle distincte, c'est-à-dire qu'en plus de leur ministère ils exercent une activité professionnelle laïque.

On peut dire que les paroisses orthodoxes s'efforcent de conserver les traditions de leurs pays, mais elles offrent également une place aux nouveaux convertis, observe Jyvko Panev. Dans le cadre des juridictions nationales des diasporas, des paroisses françaises ont été créées, mais actuellement elles existent avec des conditions de ressources très limitées et uniquement grâce aux dons des paroissiens. Néanmoins, le français est de plus en plus utilisé dans la pratique liturgique des paroisses traditionnelles. En outre, aucune paroisse orthodoxe ne reçoit de subventions de l'État ou des autorités régionales et municipales, en raison de la stricte observance du principe de séparation de l'Église de l'État, conformément à la loi de 1905.

Au sujet de l'état de l'Internet orthodoxe français en 2017, le père Jyvko Panev note que la présence des orthodoxes de France sur Internet est nettement insuffisante.

Selon lui, ont leurs propres sites Internet :
Seulement 38% des paroisses (103 sur 273) ;
Seulement 40% des monastères (11 sur 27) ;
Seulement 28% des magazines (2 sur 7) ;
67% des maisons d'édition (4 sur 6) ;
61% des mouvements et des organisations caritatives (14 sur 23).

Les sites Web eux-mêmes fonctionnent la plupart du temps grâce aux dons des paroissiens, créés par eux-mêmes sur des plates-formes gratuites ou communes et consistent essentiellement en des technologies et des contenus dépassés, des pages statiques sans contenu multimédia ni interactif, sans podcasts audio ou vidéo, sans inscription dans les réseaux sociaux et des pages Web qui ne supportent pas la mobilité. Le contenu des sites est essentiellement limité à des informations générales telles que les adresses, les heures de travail et autres. Le plus souvent, ils n'ont pas de politique éditoriale, et leurs mises à jour sont peu fréquentes.

Nous pouvons légitimement dire que les sites orthodoxes en France sont encore enlisés au XXème siècle ! constate Jyvko Panev.
Pour améliorer la situation, nous devons non seulement améliorer la compétence parmi les évêques et au sein des paroisses, mais aussi provoquer leur volonté de réellement investir des ressources (humaines et financières) pour la mise en œuvre de l'Internet orthodoxe du XXIème siècle. Malheureusement, nous ne voyons toujours pas de signaux forts dans cette direction, résume le prêtre.

Cependant, nous avons maintenant un plan de croissance efficace qui nous aidera à avoir une vue d'ensemble de l'Internet orthodoxe. La vision à laquelle nous tendons est l'introduction d'une méthodologie chrétienne ancienne qui se fonde sur trois niveaux d'inclusion :

- attirer et diffuser, ce qui correspond au concept chrétien primitif de Kerigma (κήρυγμα) ;
- éduquer et enseigner, ce qui correspond au Didakh des premiers chrétiens ou Didaskalia (Διδαχή Αποστόλων) ;
- Créer une communauté grâce à une plus grande participation, ce qui correspond à l'introduction

Traduction Marie et André Donzeau pour "PO"



Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 28 Juin 2018 à 09:42 | 24 commentaires | Permalien



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