Données statistiques sur la situation de l'orthodoxie en France
Lors de la deuxième Conférence internationale consacrée à l'impact des technologies numériques sur la prise en charge pastorale orthodoxe, qui s'est déroulée du 18 au 21 Juin 2018 à l'Académie orthodoxe de Crète de Kolimvari (Grèce), le père Jyvko Panev, un prêtre d'origine bulgare qui exerce son ministère à Paris, a décrit la situation actuelle de l'Orthodoxie en France, ainsi que l'indique le site Orthodoxie.com

Selon le père Jyvko, la présence des orthodoxes en France est principalement due à plusieurs vagues d'émigration venant de pays traditionnellement orthodoxes comme la Russie, la Grèce, la Serbie, la Roumanie, la Bulgarie et des pays du Proche-Orient. Aujourd'hui, selon diverses estimations, le nombre de chrétiens orthodoxes en France varie de 500 à 700 000.

L'orthodoxie en France est organisée comme suit :
- 273 paroisses ;
- 27 monastères ;
- 3 instituts de théologie.
Les orthodoxes en France disposent de :

- 7 magazines ;
- 6 maisons d'édition ;
- 2 programmes de télévision : France 2 et KTO ;
- 8 émissions bi-hebdomadaires et mensuelles, produites conjointement avec des stations radio d'Etat, catholiques ou protestantes ;
- 7 sites d'informations et d'actualités ;
- 23 mouvements et organisations caritatifs.

Les paroisses orthodoxes en France sont regroupées en 9 juridictions : l'Eglise orthodoxe russe, le Patriarcat œcuménique de Constantinople, le Patriarcat d'Antioche, l'Église orthodoxe géorgienne, l'Eglise orthodoxe bulgare, l'Église orthodoxe serbe, l'Église orthodoxe roumaine, ainsi que l'Exarchat russe du Patriarcat de Constantinople et l'Eglise orthodoxe russe hors frontières.

De plus, tous les évêques orthodoxes sont eux-mêmes organisés au sein d'une structure appelée l'Assemblée des évêques orthodoxes de France (AEOF), créée en 1967 dans un but de coordination et d'action commune. C'est cet organisme qui représente les intérêts des orthodoxes devant les autorités françaises.

Le clergé orthodoxe comporte en France, environ 330 prêtres et diacres, dont la plupart sont mariés. En outre, la plupart des ecclésiastiques font une carrière professionnelle distincte, c'est-à-dire qu'en plus de leur ministère ils exercent une activité professionnelle laïque.

On peut dire que les paroisses orthodoxes s'efforcent de conserver les traditions de leurs pays, mais elles offrent également une place aux nouveaux convertis, observe Jyvko Panev. Dans le cadre des juridictions nationales des diasporas, des paroisses françaises ont été créées, mais actuellement elles existent avec des conditions de ressources très limitées et uniquement grâce aux dons des paroissiens. Néanmoins, le français est de plus en plus utilisé dans la pratique liturgique des paroisses traditionnelles. En outre, aucune paroisse orthodoxe ne reçoit de subventions de l'État ou des autorités régionales et municipales, en raison de la stricte observance du principe de séparation de l'Église de l'État, conformément à la loi de 1905.

Au sujet de l'état de l'Internet orthodoxe français en 2017, le père Jyvko Panev note que la présence des orthodoxes de France sur Internet est nettement insuffisante.

Selon lui, ont leurs propres sites Internet :
Seulement 38% des paroisses (103 sur 273) ;
Seulement 40% des monastères (11 sur 27) ;
Seulement 28% des magazines (2 sur 7) ;
67% des maisons d'édition (4 sur 6) ;
61% des mouvements et des organisations caritatives (14 sur 23).

Les sites Web eux-mêmes fonctionnent la plupart du temps grâce aux dons des paroissiens, créés par eux-mêmes sur des plates-formes gratuites ou communes et consistent essentiellement en des technologies et des contenus dépassés, des pages statiques sans contenu multimédia ni interactif, sans podcasts audio ou vidéo, sans inscription dans les réseaux sociaux et des pages Web qui ne supportent pas la mobilité. Le contenu des sites est essentiellement limité à des informations générales telles que les adresses, les heures de travail et autres. Le plus souvent, ils n'ont pas de politique éditoriale, et leurs mises à jour sont peu fréquentes.

Nous pouvons légitimement dire que les sites orthodoxes en France sont encore enlisés au XXème siècle ! constate Jyvko Panev.
Pour améliorer la situation, nous devons non seulement améliorer la compétence parmi les évêques et au sein des paroisses, mais aussi provoquer leur volonté de réellement investir des ressources (humaines et financières) pour la mise en œuvre de l'Internet orthodoxe du XXIème siècle. Malheureusement, nous ne voyons toujours pas de signaux forts dans cette direction, résume le prêtre.

Cependant, nous avons maintenant un plan de croissance efficace qui nous aidera à avoir une vue d'ensemble de l'Internet orthodoxe. La vision à laquelle nous tendons est l'introduction d'une méthodologie chrétienne ancienne qui se fonde sur trois niveaux d'inclusion :

- attirer et diffuser, ce qui correspond au concept chrétien primitif de Kerigma (κήρυγμα) ;
- éduquer et enseigner, ce qui correspond au Didakh des premiers chrétiens ou Didaskalia (Διδαχή Αποστόλων) ;
- Créer une communauté grâce à une plus grande participation, ce qui correspond à l'introduction

Traduction Marie et André Donzeau pour "PO"



Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 28 Juin 2018 à 09:42 | 24 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Vladimir.G: L'état pitoyable du Web orthodoxe en France le 29/06/2018 10:47
Merci pour la traduction et la publication, malencontreusement amputée de la fin de la dernière phrase: " ce qui correspond à / " Un bon état de la situation, mais qui reste un peu flou: il ne parle pas de la croissance particulièrement dynamique depuis vingt ans et reste vague sur les juridictions (l'Archevêché appartient à Constantinople, "l'Eglise orthodoxe russe hors frontières" appartient au patriarcat de Moscou).

L'état pitoyable du Web orthodoxe en France est une triste réalité et le site de l'AEOF en est une démonstration particulièrement criante...

2.Posté par Vladimir G : "Près de 100'000 chrétiens orthodoxes vivent en Belgique" (cath.ch/crisp/be) le 02/05/2019 21:12
Près de 100'000 chrétiens orthodoxes vivent en Belgique
01.05.2019 par Jacques Berset, cath.ch

Près de 100’000 chrétiens orthodoxes vivent en Belgique, selon le Centre de recherche et d’information socio-politiques (CRISP) qui vient de publier son nouveau Courrier hebdomadaire, consacré à cette minorité religieuse, toutes provenances confondues (Grecs, Russes, Roumains…)

Le territoire belge compte plus d’une soixantaine de lieux de culte orthodoxe: paroisses, chapelles, missions, petits monastères. Ceux-ci sont desservis par trois évêques résidant dans le pays, une cinquantaine de prêtres et une quinzaine de diacres. Ces personnes appartiennent à diverses communautés (relevant soit du Patriarcat œcuménique de Constantinople, soit du Patriarcat de Moscou, de ceux de Roumanie, de Bulgarie, de Serbie ou de Géorgie). En effet, si l’Eglise orthodoxe en Belgique est unie par une foi et une identité communes, elle se caractérise également par une diversité organisationnelle relativement complexe.
L’un des six cultes reconnus officiellement par l’Etat belge

L’orthodoxie est l’un des six cultes reconnus officiellement par l’Etat belge (avec le catholicisme, le protestantisme, l’anglicanisme, le judaïsme et l’islam) à côté de la laïcité organisée. Par ce statut légal, qui date de 1985, trois droits sont accordés aux orthodoxes de Belgique: la reconnaissance (initialement par l’Etat belge, aujourd’hui par les trois Régions et la Communauté germanophone) de paroisses déterminées, avec traitement pour leurs desservants et possibilités de subsides; la possibilité d’intervention dans les médias (radio et télévision) ainsi que dans les hôpitaux et les prisons; l’organisation de cours de religion chrétienne orthodoxe dans les établissements d’enseignement public.

Ce numéro du Courrier hebdomadaire retrace le parcours historique de la présence orthodoxe en Belgique depuis ses débuts au XIXe siècle, présente la situation actuelle de cette Eglise sur le territoire belge (notamment son organisation interne et ses relations extérieures), traite de la reconnaissance du culte orthodoxe par l’Etat belge et de ses conséquences, et analyse le rapport entre les Eglises orthodoxes et les institutions européennes. Il évoque également quelques questions ouvertes, discutées tant au sein de la communauté orthodoxe qu’en dehors de celle-ci. (cath.ch/crisp/be)

https://www.cath.ch/newsf/pres-de-100000-chretiens-orthodoxes-vivent-en-belgique/
NB: ces chiffrent renforcent les estimations ci-dessus pour le nombre d'orthodoxes en France; la population est 6 fois supérieure et il y a prés de 5 fois plus de communautés. Rien d'étonnant s'il y a 5-700 000 Orthodoxes...

3.Posté par Vladimir G: 5-700 000 Orthodoxes en France... le 05/05/2019 17:29
Mon post 2 s'est trouvé tronqué. la dernière phrase doit être "Rien d'étonnant s'il y a 5-700 000 Orthodoxes comme l'estime le père Jyvko et de nombreux experts...

4.Posté par Tchetnik le 05/05/2019 21:06
5-700 000 Chrétiens orthodoxes que personne n'a jamais vus, selon des "experts" qui n'ont jamais rien calculé et qui se contentent de se xeroxer.

5.Posté par Irénée le 06/05/2019 13:44
On se répète, mais sans être un as de la calculette, nous aurions ainsi entre 2000 et 2500 paroissiens dans chaque communauté en France !
Paroissiens fantômes, ou paroisses inconnues ? La réalité est bien plus modeste. Avec une moyenne de 100 personnes régulières par paroisse, on est entre 25 000 et 30 000 orthodoxes fréquentant une communauté paroissiale.
Et comme il me semble bien difficile de prétendre faire partie de l'Eglise sans aller à l'église, ces derniers chiffres sont plus sérieux !

6.Posté par Vladimir G: accepter des définitions précises le 06/05/2019 14:59
On parle toujours de choses différentes sans vouloir accepter de définition précise.

Les sociologues comptabilisent les adeptes d'une religion en additionnant tous ceux qui nomment une religion précise en répondant à la question "à quelle religion appartenez-vous?" Il y aurait donc en France 5-700.000 personnes qui répondent "je suis Chrétien orthodoxe" à cette question (autant répondent "Juif", 10 fois plus répondent "Musulman", 50 fois plus "Catholique"... cf. https://www.studyrama.com/formations/specialites/psychologie-sociologie/les-religions-en-france-etat-des-lieux-44861). Comme pour les Catholiques, je pense qu'il n'y a pas plus de 10% de "pratiquants réguliers", les autres étant des "Orthodoxes culturels" qui ne vont qu'occasionnellement à l'église (BMO /baptême-mariage-obsèques/ + Pâques...); mais il n'y a aucune raison de les classer dans une autre religion ou sans...

Qu'il n'y ait parmi elles que moins de 5% de pratiquants réguliers, comme vous l'estimez, bien cher Irénée, semble donc bien modeste, mais là aussi c'est une question de définition: je pencherais plutôt pour le double, voire le triple, étant entendu que tous ces "pratiquants réguliers" ne vont pas assister ensemble à chaque office (il y aura donc, effectivement, moins de 100 participants aux Liturgies dominicales, et trois fois moins aux vigiles!), mais la plupart iront à l'église plusieurs fois par an et se retrouverons ensemble pour les grandes fêtes (Pâques, Noël, fête patronale...), ou l'assistance va tripler.

En revanche, si vous considérez les pratiquants strictes, ceux qui vont à l'église au moins chaque semaine, assistent aux vigiles et communient régulièrement, vous êtes peut-être optimiste...

7.Posté par Tchetnik le 06/05/2019 15:38
...Mais comme personne n'a jamais posé la question aux prétendus "5-700 000 Chrétiens Orthodoxes"...

8.Posté par Vladimir G: accepter des définitions précises (PS) le 06/05/2019 15:48
PS: bien cher Irénée,

Dans votre calcul, vous ne tenez compte, me semble-t-il, que des communautés canoniques répertoriées dans l'annuaire de Cantauque. Mais il y a aussi en France une centaine de communautés soi-disant orthodoxes, en dehors des juridictions canoniques, mais qui, sont aussi répertoriées sociologiquement comme "orthodoxes"...

9.Posté par Tchetnik le 06/05/2019 20:23
...et cette "centaine" de communautés non-canoniques serait susceptible de faire passer le chiffre de 30 000 à 700 000...

10.Posté par Vladimir G: QUELLES BASES DE CALCUL? le 07/05/2019 12:41
Bien cher Irénée,

Les membres de cette "cette "centaine de communautés" font partie des 5-700.000 Orthodoxes dont font état tous les experts et il faut aussi en tenir compte pour parler des "pratiquants", "peu pratiquants", "très pratiquants," "pratiquants occasionnels"... Votre calcul en (5) parait bien théorique: auriez-vous des fait ou enquêtes pour le conforter? Il semble en fait se limiter à une estimation des Orthodoxes très pratiquants des paroisses canoniques, mais l'auteur de l'annuaire sur lequel vous paraissez vous fonder en fait un tout autre...

11.Posté par Tchetnik le 07/05/2019 22:20
L'auteur de l'annuaire n'a justement fait aucun calcul. Il s'est contenté de reprendre un chiffre au f=doigt mouillé d'un politicien qui s'est contenté de confondre religion et appartenance ethnique. Comme certains ici, justement.

12.Posté par Irénée le 07/05/2019 23:14
Je n'ai aucune prétention à une meilleure connaissance que d'autres. Mais il y a 40 ans que je fréquente des paroisses orthodoxes un peu partout en France, et j'estime qu'une centaine de paroissiens réguliers constitue une moyenne "honnête". Bien entendu, il y a ces milliers de gens qu'on ne voit qu'à Pâques ou à l'occasion d'un mariage. Je ne juge pas de leur orthodoxie, ni du fait qu'ils se déclarent eux-mêmes orthodoxes, mais je dis simplement qu'on peut difficilement s'appuyer sur ces masses floues pour parler de l'avenir de l'Eglise orthodoxe en France.
La "centaine" au sujet de laquelle vous me répondez a été citée par Tchetnik, pas par moi !

13.Posté par Tchetnik le 08/05/2019 09:06
@Irénée

De toute manière, même en tenant compte de critères d'évaluation très lâches et élastiques pour apprécier la réalité de la foi Chrétienne Orthodoxe des gens, même en tenant compte des BME, on ne parvient pas à "5-700 000 Orthodoxes" en France, mais tout au plus à 125 000-150 000.

14.Posté par Vladimir G: Peu visible mais en croissance dynamique le 08/05/2019 12:01
Bien cher Irénée,

J'apprécie toujours la pondération de vos commentaires et je suis le plus souvent d'accord avec vous. En l’occurrence, mes études universitaires m'ont inculqué la nécessité d'étayer mes affirmations par une certaine rigueur de raisonnement. J'essaye donc de comprendre et expliquer pourquoi vos chiffres différent autant de ceux qu'avancent la plupart des experts. Et j'y parviens.

Je pratique différentes paroisses orthodoxes depuis plus de 60 ans (essentiellement de tradition russe), et je constate que, sur ces 20 dernières années, leur nombre a augmenté, tout comme le nombre de fidèles aux offices et le nombre de baptêmes et mariages dans des paroisses qui célébraient essentiellement des obsèques dans les années 1990... Les chiffres des experts confirment cette constatation. Ils sont fondés sur l'analyse des flux migratoires et la transposition des tendances constatées statistiquement chez nos voisins, Suisse, Belgique, Italie, Allemagne , Grande Bretagne ... qui permettent cette estimation en laissant une large marge d'incertitude: 5-700.000 donne une incertitude de 16,6% autour de la valeur moyenne 600.000... Disons que moins de 1% de la population française se reconnait comme orthodoxe (comme en Belgique, moins qu'en Suisse où ce nombre dépasse 1,5%; https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Le-nombre-d-Orthodoxes-en-Suisse-a-ete-multiplie-par-35-en-20-ans_a3980.html ).

La majeures partie de ces Orthodoxes sont des baptisés, éventuellement mariés religieusement, ce qui permet de les rattacher à une paroisse: l'annuaire de Cantauque liste 260 paroisses et communautés canoniques; il faut y ajouter la centaines de communautés dissidentes et aussi les communautés précalcédonniennes (46 paroisses, https://fr.wikipedia.org/wiki/Chr%C3%A9tiens_orientaux_en_France#Sociologie_et_d%C3%A9mographie) que les sociologues ne distinguent pas des Églises canoniques. Il y aurait donc environ 400 paroisses pour 600.000 croyants, soit environ 1500 par paroisse: rien d'exceptionnel si on tient compte des registres des baptêmes (avec parents et parrains) et mariages sur 25 ans.

Les 2/3 relèvent de paroisses canoniques soit 400.000 et, si on se réfère aux études sociologiques russes (les seules que je connaisse avec ce degré de précision: le patriarche Cyrille a déclaré récemment que "l'appartenance statistique et la véritable ecclésiastion sont des choses différentes!" https://www.sova-center.ru/religion/discussions/how-many/2018/11/d40334/), on voit que 70% de ces "Orthodoxes déclarés" ne vont pas à l'Église en dehors des "B-M-O": ce n'est pas une raison suffisante pour les considérer comme appartenant à un autre religion ou sans religion et, là je ne suis pas d'accord avec vous, je pense qu'ils doivent constituer la cible essentielle de l'effort missionnaire de nos clercs: ils connaissent nos églises et sont accessibles grâce à ces sacrements.

Les 30% restants vont à l'église au moins épisodiquement (une fois par an ou moins). Ils seraient donc environ 120.000, 460/paroisse, chiffre compatible avec le nombre d'inscrits dans une paroisse moyenne comme la nôtre. En revanche, les "pratiquants réguliers" (plus d'une fois/mois à l'église?) qui, en Russie représentent moins de 8% du total (https://www.bbc.com/russian/russia/2013/12/131224_russia_religion_polls), seraient moins de 32.000 pour les communautés canoniques ou environ 120/paroisse. Si nous prenons le bas de la fourchette sociologique (-15%) nous arrivons juste au dessus des 100/paroisse que vous estimez crédible.

Je suis désolé d'avoir été aussi long, mais cela m'a semblé indispensable pour expliquer le mieux possible la place que l'Orthodoxie semble bien occuper en France. Peu visible mais, en croissance dynamique, l'Orthodoxie a pris une place qui se rapproche de celle du Judaïsme, voire du Protestantisme traditionnel, loin derrière l'islam, en croissance, et du Catholicisme, largement majoritaire mais en perte de vitesse...

15.Posté par Daniel le 08/05/2019 12:41
En France, aucun recensement ne pose la question de la religion, donc aucune personne n'a pu répondre "orthodoxe" à la question quelle est votre religion.

16.Posté par Tchetnik le 08/05/2019 20:17
Aucun registre d'aucune paroisse Orthodoxe en France n'est riche de 1500 noms. Ce même sur 25 ans, ce qui est déjà une base truquée...

17.Posté par Vladimir G: inférieur à l'incertitude des sondages généraux le 09/05/2019 09:18
Oui, bien cher Daniel, ce type de question est exclu des recensements depuis la fin du XIXe siècle... Mais ces données existent dans les pays voisins et les études sociologiques permettent transposition et ajustements. Les Orthodoxes ainsi définis (avec orientaux et non-canoniques) représentent donc maintenant environ 1% de la population. C'est clairement plus qu'il y a 20 ans, mais c'est inférieur à l'incertitude des sondages généraux ce qui empêche d'aller plus loin par ce moyen...

18.Posté par Tchetnik le 09/05/2019 12:05
Toute étude, sociologique ou non, doit être fondée sur un protocole de recherche, de calcul, clairement défini.

Où sont ces protocoles?

19.Posté par Vladimir G: la cible privilégiée pour notre effort missionnaire: le 06/07/2019 22:34

Ce n'est évidement pas au sociologue de définir qui est "vraiment" orthodoxe ou qui ne l'est pas. Et il ne le fait d'ailleurs pas: il s'intéresse au groupe social que constitue les personnes qui se considèrent comme orthodoxes, car ce groupe a des caractéristiques communes intéressantes (fondements de la foi orthodoxe, considérés en sociologie comme une croyance commune à ce groupe) qui justifient des comportements et permettent des comparaisons transfrontalières. On peut appeler cela la "sociologie de l'Orthodoxie" comme je l'écris par ailleurs (*)...

Pour nous, Orthodoxes, ces études ont aussi leur intérêt d'une part pour positionner l'Orthodoxie dans son milieu, et d'autre part car cette population n'est pas ecclésialisé dans sa majorité et constitue donc la cible privilégiée pour notre effort missionnaire: toutes les Église orthodoxes affirment que leur présence en Occident est essentiellement justifiée par la pastorale de leurs fidèles...

Comme je l'ai montré dans mon commentaire précédent, un fourchette de 400-600.000 Orthodoxes en France (soit 500.000 +/- 20% pour les statisticiens!) est parfaitement réaliste, eu égard à l'accroissement du nombre de communauté et à la situations dans les pays voisins. Le père Vladimir Zelinsky indique (**) qu'il y a 2 millions d'Orthodoxes en Italie, pour une population inférieure de 10% à celle de la France (60 millions); il l'explique par une immigration récente, principalement roumaine, et, comme nous connaissons aussi ce phénomène, il y a tout lieu de penser que nos chiffres sociologiques sont orientés de la même façon, même si ce serait dans une moindre mesure.


(*) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/PAROISSES-NON-CANONIQUES-EN-FRANCE_a5718.html?com#comments
(**) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Personne-ne-voulait-choisir-Impasse-a-l-Archeveche_a5766.html


20.Posté par Daniel le 07/07/2019 08:44
@ Vladimir (19)

Les imigrations en France, en Italie et en Suisse sont différentes. L'immigration en France est dans sa vaste majorité originaire d'Afrique. Ce n'est pas la même chose en Italie, en Suisse ou même en Allemagne. On ne peut pas par exemple utiliser le nombre de Croates en Allemagne pour l'extrapoler en France. Les Croates émigrent en masse en Allemagne mais quasiment pas en France.

21.Posté par Tchetnik le 07/07/2019 09:10
Du conditionnel, de la spéculation…

Et des paroisses qui tombent en ruine.

22.Posté par Tchetnik le 07/07/2019 18:09
Immigration ne signifie pas "religion". Il faudra un jour savoir faire la différence. Un Russe ou un Roumain n'est pas nécessairement égal à un orthodoxe.
Il n'existe de plus aucune enquête sérieuse pouvant déterminer le profil religieux des immigrés, pas plus en Italie qu'en France, vu qu'en Italie, l'état n'est pas censé se préoccuper de la religion des citoyens ou résidents.

23.Posté par Vladimir G: énorme incertitude statistique due à l'empirisme de la méthode... le 08/07/2019 19:57
Comme vous le savez, bien cher Daniel, la loi française interdit le décompte directe des appartenances religieuses et les sondages généraux ayant une erreur mathématique de 1,5-2% ne peuvent que nous dire que les Orthodoxes (toutes acceptions confondues) représentent moins de 1,5-2% de la population. Dont acte. Pour aller plus loin nous devons faire des évaluations indirectes à partir du nombre de paroisses et de la réalité des pays voisins où les décomptes sont possibles. Les études faites en Suisse, en Allemagne, en Belgique et en Grande Bretagne montrent un accroissement récent est très important du nombre d'Orthodoxes exclusivement dû à l'immigration et le père Vladimir donne la même information concernant l'Italie; sauf à imaginer une "exception française" totalement injustifiée, on peut penser que le même phénomène se produit aussi en France, d'autant que nous avons aussi une immigration récente en provenance de pays orthodoxes: comme en Italie, les plus nombreux sont les Roumains (ils représentaient 3% du total des immigrants en 2012) et puis, comme écrit le père Vladimir, il y a des Ukrainiens et des Moldaves, les Russes, les Serbes, les Géorgiens, les Grecs, les Albanais, les Bulgares, les Syriens et Libanais orthodoxes (j'en connais!)... Tout cela fini par faire du monde! Et comme le nombre de paroisses suit aussi une progression importante (de 100-120 après guerre à prés de 300 maintenant) nous arrivons à la large fourchette du père Jivko (500 à 700.000) ou la mienne (500.000 +/- 20%; énorme incertitude statistique due à l'empirisme de la méthode...) Je ne pense pas que nous puissions faire mieux tant que la France ne modifiera pas sa loi.

24.Posté par Vladimir G: LA VISIBILITÉ DE L'ORTHODOXIE le 12/07/2019 15:29

É T U D E S U R L ’E X P R E S S I O N E T L A V I S I B I L I T É R E L I G I E U S E S D A N S L’ E S P A C E P U B L I C A U J O U R D’ H U I E N F R A N C E

L’Observatoire de la laïcité vient de publier son Étude sur la visibilité et l’expression religieuses dans l’espace public en France.

L’Observatoire de la laïcité, dans sa mission d’information, s’est auto saisi le 29 mai 2018 de la thématique, qui alimente régulièrement le débat public, de la visibilité et de l’expression religieuses dans l’espace public aujourd’hui en France. Depuis le début des années 2010, de nombreux experts s’accordent à décrire des sociétés occidentales durablement ancrées dans l’âge séculier. A contrario, l’actualité regorge d’exemples semblant illustrer un éventuel « retour du religieux »: polémiques sur le voile islamique et le halal en France, sur les minarets de mosquées en Suisse, sur les « caricatures du prophète » en Europe, sur la circoncision en Allemagne, sur le mariage entre personnes de même sexe, sur les nouvelles oppositions à l’avortement, sur l’identité de genre, sur la fin de vie, sur certaines œuvres artistiques, etc.

Voir les objectifs et la méthode sur : https://www.gouvernement.fr/sites/default/files/contenu/piece-jointe/2019/07/etudesurlavisibilitereligieuse.pdf

L’ORTHODOXIE est la 6e religion en France en termes de fidèles, selon les enquêtes la 6e ou la 7e en termes de pratiquants et la 7een termes de lieux de culte. Le nombre de baptisés orthodoxes résidant en France oscillerait, selon l’Assemblée des évêques orthodoxes de France (AEOF), entre 300.000 et500.000 personnes (soit autour de 0,6% de la population totale), pour un nombre d’environ 250 églises. Selon une étude de "The Pew Research Center" de 2010, le nombre d’orthodoxes, chalcédoniens et non-chalcédoniens, en France s’élèverait à 370.000 personnes. Le rapport Machelon, remis le 20 septembre 2006 au Président de la République Nicolas Sarkozy, évaluait les membres de l’Église orthodoxe en France à 300.000 personnes. Enfin l’Annuaire de l’Église Orthodoxe de France recense, en 2013, de 400.000 à 500.000 « baptisés orthodoxes » en France.

Selon l’enquête Viavoice précitée, 33,5% des Français de confession orthodoxe pratiquent leur culte« au moins une fois par mois » (soit environ 134.000 personnes, dont la très large majorité « une pratique au moins une fois par semaine ») et 11,5% (soit environ 46.000 personnes) « estiment comme importante – assez ou très – l’intensité de leur pratique religieuse ».

Les Églises orthodoxes en France se sont structurées à partir des différentes vagues d’émigration, provenant de pays majoritairement orthodoxes. Ce sont principalement l’émigration russe dans les années 1920, et grecque après 1922, qui ont entraîné un afflux de fidèles nécessitant la création de paroisses et de diocèses. À la fin du 20e siècle, de nouveaux fidèles sont venus d’anciens pays de l’Union soviétiques, de Roumanie, et de pays issus de l’ancienne Yougoslavie et du Moyen-Orient. L’origine nationale des fidèles explique qu’une partie importante (un peu moins de la moitié) des paroisses utilisent, dans les célébrations, la langue liturgique de leurs « Églises-mères », à savoir le grec, le slavon (principale langue liturgique de l’Église orthodoxe, issue du vieux-slave.), le russe, le roumain, le serbe, le géorgien et l’arabe. Les paroisses se regroupent en diocèses qui dépendent de patriarcats situés en Europe Orientale ou au Moyen-Orient.

Pour institutionnaliser les relations des diocèses ayant juridiction en France, un Comité inter-épiscopal orthodoxe fut créé en 1967, dont l’une des missions était de permettre aux juridictions canoniques d’adopter des positions communes dans les relations œcuméniques. En 1997, lui a succédé l’AEOF, instance de concertation entre évêques. Pour les problèmes communs, elle assume le rôle de porte-parole de l’épiscopat orthodoxe en France.

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