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"Le cas "Daru": la situation de l'Archevêché pouvait se comparer à celle de l'Eglise des terres tchèques et de Slovaquie par certains côtés, mais ....." V.G.
"Par principe, chaque état souverain a le droit potentiel d'avoir son Eglise autocéphale"
Archevêque Photius, envoyé du patriarche Alexis I à Prague, le 21 octobre 1945. (pravoslavie.ru (1).
Dans l'article de janvier dernier "Fin de l'imbroglio à la tête de l'Eglise des terres tchèques et de Slovaquie?" j'avais exposé l'histoire de cette jeune Eglise et la façon dont s'est déroulé l'élection de son primat, reconnu par certaines Eglises avec le patriarcat de Moscou mais contesté par Constantinople. Dans l'analyse suivante j'en fais un résumé et propose quelques pistes de réflexions sur les politiques de Moscou et de Constantinople concernant la diaspora car ce cas en constitue, à mon sens, une illustration particulièrement typique
A. CONTEXTE HISTORIQUE
Avant-guerre il y avait trois juridictions en Tchécoslovaquie, la plus importante dépendant du patriarcat de Serbie, mais après l'occupation allemande il ne restait que Mgr Serge, à la tête des paroisses russes hors frontières mais compromis avec l'occupant, et Mgr Sabbace, nommé par Constantinople en 1923 "archevêque de Prague et de toute la Tchécoslovaquie", qui n'administrait plus aucune paroisse.(ibid. 1).
"Par principe, chaque état souverain a le droit potentiel d'avoir son Eglise autocéphale"
Archevêque Photius, envoyé du patriarche Alexis I à Prague, le 21 octobre 1945. (pravoslavie.ru (1).
Dans l'article de janvier dernier "Fin de l'imbroglio à la tête de l'Eglise des terres tchèques et de Slovaquie?" j'avais exposé l'histoire de cette jeune Eglise et la façon dont s'est déroulé l'élection de son primat, reconnu par certaines Eglises avec le patriarcat de Moscou mais contesté par Constantinople. Dans l'analyse suivante j'en fais un résumé et propose quelques pistes de réflexions sur les politiques de Moscou et de Constantinople concernant la diaspora car ce cas en constitue, à mon sens, une illustration particulièrement typique
A. CONTEXTE HISTORIQUE
Avant-guerre il y avait trois juridictions en Tchécoslovaquie, la plus importante dépendant du patriarcat de Serbie, mais après l'occupation allemande il ne restait que Mgr Serge, à la tête des paroisses russes hors frontières mais compromis avec l'occupant, et Mgr Sabbace, nommé par Constantinople en 1923 "archevêque de Prague et de toute la Tchécoslovaquie", qui n'administrait plus aucune paroisse.(ibid. 1).
Mgr Serge rejoignit le patriarcat de Moscou dès octobre 1945 et une assemblée des paroisses tchèques et slovaques, privées d'évêque, obtinrent du saint synode de l'Eglise serbe qu'il autorise le patriarcat de Moscou à leur déléguer provisoirement un évêque car Belgrade "est actuellement dans l'impossibilité de le faire" (19-20 mars 1946); le saint synode du patriarcat de Moscou avait alors élu Mgr Éleuthère archevêque de Prague et de Tchéquie, exarque du patriarche de Moscou, avec juridiction sur toutes les paroisses de Tchécoslovaquie (2 avril 1946), Mgr Sabbace lui transmettant ses pouvoirs dans des circonstances qui ne semblent pas documentées, en tout cas sans lettre de congé de Constantinople (ibid. (1))...
Tomos du patriarcat de Moscou: après la création de 3 autres diocèses et le sacre de plusieurs évêques, l'autocéphalie fut demandée par le conseil de l'exarchat appuyé par le gouvernement et octroyée en 1951 par le synode du patriarcat de Moscou avec la signature de tous les évêques du patriarcat; Mgr Éleuthère, canoniquement transféré du patriarcat de Moscou, fut élu primat et le patriarche de Moscou informa tous les primats des Eglises orthodoxes (Journal du patriarcat de Moscou. 1952 — № 1. — p. 8. Ibid. 1).Après la proclamation de son autocéphalie, la jeune Eglise de Tchécoslovaquie continuât à bénéficier de l'appui de Moscou qui lui détacha plusieurs évêques. En décembre 1992, avant la division politique en 2 états (1 janvier 1993), le concile local décida de préserver l'unité de l'Eglise; elle adopta le nom "d'Eglise des terres tchèques et de Slovaquie" et un nouveau statut: l'Eglise est organisée en deux métropoles autonomes dotées chacune d'un Conseil métropolitain présidé par un archevêque, celle de Prague et de Tchéquie et celle de Prešov et de Slovaquie, sous la direction générale d'un Concile local et d'un Synode commun dont le président porte le titre de Métropolite de Tchéquie et de Slovaquie. Le primat - métropolite de Tchéquie et de Slovaquie – est choisi par le Synode commun entre les archevêques de Prague et de Prešov et, sans que cela soit une règle statutaire, il y eut alternance entre ces deux sièges depuis l'adoption de ce statut. L'Eglise compte maintenant 4 éparchies, environ 250 paroisses et entre 80 000 et 100 000 croyants selon les sources.
Opposition de Constantinople: Le Phanar et les "Eglises grecques" (Alexandrie, Jérusalem, Chypre, Grèce) et Antioche (à confirmer) ne reconnurent pas la décision du patriarcat de Moscou, considérant pendant plus de 50 ans l'Eglise Tchécoslovaque comme "Eglise autonome ayant toujours appartenu à l'obédience de la chaire œcuménique et de ces décisions synodales" (Tomos du 27 août 1998 qui lui accorde finalement l'autocéphalie). Il faut noter que ce tomos contient des dispositions donnant un droit de contrôle à Constantinople; elles sont en contradiction avec le statut de 1992 mais et ne semblent pas avoir jamais été appliquées, le synode et le concile local considérant ce tomos comme la confirmation de l'Acte d'autocéphalie octroyé par le patriarcat de Moscou en 1951 (ibid. pravoslavie.ru (1) et interview du métropolite Christophe en 2001(2)). Mais Constantinople confirme que seul le tomos de 1998 est valable pour lui: en 2011 il a protesté après la commémoration du 60ème anniversaire (3) de l'autocéphalie de Moscou en menaçant d'annuler l'autocéphalie et de ramener l'Eglise au "statut d'Eglise autonome qu'elle avait auparavant" (ici et 4); il a confirmé sa revendication d'autorité par la voix de Mgr Emmanuel de France, son représentants à l'Assemblée diocésaine du diocèse de Prague en 2013, déclarant qu'aucun des deux candidats à la fonction d'archevêque n'était acceptable pour Constantinople (sic!); pour finir il n'accepte pas l'élection de Monseigneur Rostislav comme primat en janvier 2014 (5)…
B. LES LEÇONS
L'Eglise russe promeut l'émergence des Eglises locales autocéphales: "par principe, chaque état souverain a le droit potentiel d'avoir son Eglise autocéphale (…) à condition d'avoir ses propres évêques nationaux, car une autocéphalie avec des évêques étrangers serait purement artificielle…" (ibid. 1). Cette déclaration de Mgr Photius, confirme la doctrine permanente de l'Eglise russe comme le montre aussi l'exemple de l'OCA (6) et, dans le cas tchèque, l'Eglise russe a tout fait pour promouvoir cette doctrine: elle a réuni les parties disparates de l'Orthodoxie en Tchécoslovaquie en mettant à disposition les prélats nécessaires et elle a accordé l'autocéphalie dès que les conditions en ont été remplies. Depuis lors elle continue à soutenir la jeune Eglise locale et ne se mêle pas de sélectionner ou refuser évêques et primat…
Le patriarcat de Constantinople cherche à conserver son autorité: son long refus de reconnaitre l'autocéphalie (tout comme, là encore, pour l'OCA), puis les limitations de cette autocéphalie par le tomos de 1998 et maintenant ce refus de reconnaitre l'élection d'évêques non agrées et la menace de "retirer l'autocéphalie" (sic) illustrent cette volonté de garder la mainmise sur la diaspora orthodoxe que développe le Phanar depuis le patriarcat de Mélétios (1921-1923). Et c'est en fait une question de pouvoir et de survie, qui sont toujours en œuvre dans toutes les organisations: l'essentiel du troupeau de Constantinople appartient à la diaspora qui lui fournit toutes ses ressources. Si le patriarcat ne s'occupait que "de la minorité de nationalité turque et de religion grecque-orthodoxe", comme le stipule le traité de Lausanne, il serait la plus petite des Eglise orthodoxe, privée de tout moyen financier et de toute influence… Il est bien évident que, à l'opposé, l'Eglise russe, qui est déjà la plus nombreuse et la plus influente, n'a aucun besoin de la diaspora pour assoir son autorité!
Le cas "Daru": la situation de l'Archevêché pouvait se comparer à celle de l'Eglise des terres tchèques et de Slovaquie par certains côtés, mais la tutelles de Constantinople ne lui a pas permis d'avoir ses propres évêques nationaux et bloque efficacement toute avancée éventuelle vers l'autocéphalie. On voit bien là l'erreur d'analyse de la direction de "Daru" en 2003: ils tout "rêvaient d'autocéphalie" (7) mais, au lieu de continuer dans la voie tracée par Mgr Serge et officialisée par la proposition du patriarche Alexis II de fonder cette métropole autonome, creuset pour la mise en place progressive d’une Église locale multinationale, dont l’Église russe aurait été garante comme en Tchécoslovaquie, "Daru" est resté sous la férule du Phanar qui a refuser le sacre d'évêques locaux proposés par l'Archevêques et a au contraire imposé son candidat comme primat pour contrecarrer toute velléité d'indépendance...
Et pour ce qui concerne le débat sur l'autocéphalie nous en revenons à l'opposition qui a fait capoter les discussions préconciliaires sur ce sujet: il avait été unanimement décidé (décembre 2009) que la proclamation d’une nouvelle Église autocéphale se fait à la suite d'une demande de l’Église-mère par un tomos d’autocéphalie contresigné par les primats de toutes les Églises autocéphales, Constantinople ayant le rôle de coordinateur et proclamant finalement le tomos; mais le diable se cache dans les détails et, lors de la discussion de février 2012, les délégués n'ont pu s'accorder sur les détails techniques (le processus de signature), qui restent toujours à préciser… (8). L'Eglise russe et ses partisans considèrent donc que c'est l'Acte de l'Eglise-mère qui fonde l'autocéphalie, le tomos de Constantinople devant automatiquement le confirmer, alors que Constantinople et les "Eglises grecques" ne considèrent comme valable que le Tomos dont Constantinople serait le seul juge… L'OCA est toujours en situation d'attente 44 ans après la promulgation de son autocéphalie par le patriarcat de Moscou, répétant l'exemple tchèque, et l'indépendance de l'Eglise des terres tchèques et de Slovaquie reste en débat…
Notes:
(1) http://www.pravoslavie.ru/orthodoxchurches/39938.htm
(2) http://www.pravoslavie.ru/orthodoxchurches/39877.htm
(3) http://www.bogoslov.ru/text/2302062/index.html
(4) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Un-petit-rappel-a-propos-de-la-correspondance-entre-le-Patriarche-Bartholomee-et-l-Archeveque-de-Tchequie-2012_a2402.html
(5) Cf. http://www.orthodoxie.com/actualites/communique-du-patriarcat-oecumenique-au-sujet-de-lelection-de-larcheveque-rostislav-en-tant-que-primat-de-leglise-orthodoxe-des-terres-tcheques-et-de-slovaquie/
(6) "Une base solide pour l'unité de l'Orthodoxie pouvait être trouvée dans la politique qu'à toujours suivi le Patriarcat de Moscou dont le but canonique et missionnaire a toujours été une Eglise pour les Américains, fondée avec la bénédiction de l'Eglise mère et invitant tous les candidats à se joindre librement à elle." P. Jean Meyendorff "A Life Worth Living," [Eulogy for Fr Alexander Schmemann], St Vladimir's Theological Quarterly 28 (1984), 3-10.
(7) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Deux-projets-pour-l-Orthodoxie-en-Occident-PROJET-1-REVE-D-AUTOCEPHALIE_a728.html?com
(8) Cf. Conférence du métropolite Hilarion de Volokolamsk le 3/11/2011 (https://mospat.ru/fr/2011/11/03/news50923/)
Tomos du patriarcat de Moscou: après la création de 3 autres diocèses et le sacre de plusieurs évêques, l'autocéphalie fut demandée par le conseil de l'exarchat appuyé par le gouvernement et octroyée en 1951 par le synode du patriarcat de Moscou avec la signature de tous les évêques du patriarcat; Mgr Éleuthère, canoniquement transféré du patriarcat de Moscou, fut élu primat et le patriarche de Moscou informa tous les primats des Eglises orthodoxes (Journal du patriarcat de Moscou. 1952 — № 1. — p. 8. Ibid. 1).Après la proclamation de son autocéphalie, la jeune Eglise de Tchécoslovaquie continuât à bénéficier de l'appui de Moscou qui lui détacha plusieurs évêques. En décembre 1992, avant la division politique en 2 états (1 janvier 1993), le concile local décida de préserver l'unité de l'Eglise; elle adopta le nom "d'Eglise des terres tchèques et de Slovaquie" et un nouveau statut: l'Eglise est organisée en deux métropoles autonomes dotées chacune d'un Conseil métropolitain présidé par un archevêque, celle de Prague et de Tchéquie et celle de Prešov et de Slovaquie, sous la direction générale d'un Concile local et d'un Synode commun dont le président porte le titre de Métropolite de Tchéquie et de Slovaquie. Le primat - métropolite de Tchéquie et de Slovaquie – est choisi par le Synode commun entre les archevêques de Prague et de Prešov et, sans que cela soit une règle statutaire, il y eut alternance entre ces deux sièges depuis l'adoption de ce statut. L'Eglise compte maintenant 4 éparchies, environ 250 paroisses et entre 80 000 et 100 000 croyants selon les sources.
Opposition de Constantinople: Le Phanar et les "Eglises grecques" (Alexandrie, Jérusalem, Chypre, Grèce) et Antioche (à confirmer) ne reconnurent pas la décision du patriarcat de Moscou, considérant pendant plus de 50 ans l'Eglise Tchécoslovaque comme "Eglise autonome ayant toujours appartenu à l'obédience de la chaire œcuménique et de ces décisions synodales" (Tomos du 27 août 1998 qui lui accorde finalement l'autocéphalie). Il faut noter que ce tomos contient des dispositions donnant un droit de contrôle à Constantinople; elles sont en contradiction avec le statut de 1992 mais et ne semblent pas avoir jamais été appliquées, le synode et le concile local considérant ce tomos comme la confirmation de l'Acte d'autocéphalie octroyé par le patriarcat de Moscou en 1951 (ibid. pravoslavie.ru (1) et interview du métropolite Christophe en 2001(2)). Mais Constantinople confirme que seul le tomos de 1998 est valable pour lui: en 2011 il a protesté après la commémoration du 60ème anniversaire (3) de l'autocéphalie de Moscou en menaçant d'annuler l'autocéphalie et de ramener l'Eglise au "statut d'Eglise autonome qu'elle avait auparavant" (ici et 4); il a confirmé sa revendication d'autorité par la voix de Mgr Emmanuel de France, son représentants à l'Assemblée diocésaine du diocèse de Prague en 2013, déclarant qu'aucun des deux candidats à la fonction d'archevêque n'était acceptable pour Constantinople (sic!); pour finir il n'accepte pas l'élection de Monseigneur Rostislav comme primat en janvier 2014 (5)…
B. LES LEÇONS
L'Eglise russe promeut l'émergence des Eglises locales autocéphales: "par principe, chaque état souverain a le droit potentiel d'avoir son Eglise autocéphale (…) à condition d'avoir ses propres évêques nationaux, car une autocéphalie avec des évêques étrangers serait purement artificielle…" (ibid. 1). Cette déclaration de Mgr Photius, confirme la doctrine permanente de l'Eglise russe comme le montre aussi l'exemple de l'OCA (6) et, dans le cas tchèque, l'Eglise russe a tout fait pour promouvoir cette doctrine: elle a réuni les parties disparates de l'Orthodoxie en Tchécoslovaquie en mettant à disposition les prélats nécessaires et elle a accordé l'autocéphalie dès que les conditions en ont été remplies. Depuis lors elle continue à soutenir la jeune Eglise locale et ne se mêle pas de sélectionner ou refuser évêques et primat…
Le patriarcat de Constantinople cherche à conserver son autorité: son long refus de reconnaitre l'autocéphalie (tout comme, là encore, pour l'OCA), puis les limitations de cette autocéphalie par le tomos de 1998 et maintenant ce refus de reconnaitre l'élection d'évêques non agrées et la menace de "retirer l'autocéphalie" (sic) illustrent cette volonté de garder la mainmise sur la diaspora orthodoxe que développe le Phanar depuis le patriarcat de Mélétios (1921-1923). Et c'est en fait une question de pouvoir et de survie, qui sont toujours en œuvre dans toutes les organisations: l'essentiel du troupeau de Constantinople appartient à la diaspora qui lui fournit toutes ses ressources. Si le patriarcat ne s'occupait que "de la minorité de nationalité turque et de religion grecque-orthodoxe", comme le stipule le traité de Lausanne, il serait la plus petite des Eglise orthodoxe, privée de tout moyen financier et de toute influence… Il est bien évident que, à l'opposé, l'Eglise russe, qui est déjà la plus nombreuse et la plus influente, n'a aucun besoin de la diaspora pour assoir son autorité!
Le cas "Daru": la situation de l'Archevêché pouvait se comparer à celle de l'Eglise des terres tchèques et de Slovaquie par certains côtés, mais la tutelles de Constantinople ne lui a pas permis d'avoir ses propres évêques nationaux et bloque efficacement toute avancée éventuelle vers l'autocéphalie. On voit bien là l'erreur d'analyse de la direction de "Daru" en 2003: ils tout "rêvaient d'autocéphalie" (7) mais, au lieu de continuer dans la voie tracée par Mgr Serge et officialisée par la proposition du patriarche Alexis II de fonder cette métropole autonome, creuset pour la mise en place progressive d’une Église locale multinationale, dont l’Église russe aurait été garante comme en Tchécoslovaquie, "Daru" est resté sous la férule du Phanar qui a refuser le sacre d'évêques locaux proposés par l'Archevêques et a au contraire imposé son candidat comme primat pour contrecarrer toute velléité d'indépendance...
Et pour ce qui concerne le débat sur l'autocéphalie nous en revenons à l'opposition qui a fait capoter les discussions préconciliaires sur ce sujet: il avait été unanimement décidé (décembre 2009) que la proclamation d’une nouvelle Église autocéphale se fait à la suite d'une demande de l’Église-mère par un tomos d’autocéphalie contresigné par les primats de toutes les Églises autocéphales, Constantinople ayant le rôle de coordinateur et proclamant finalement le tomos; mais le diable se cache dans les détails et, lors de la discussion de février 2012, les délégués n'ont pu s'accorder sur les détails techniques (le processus de signature), qui restent toujours à préciser… (8). L'Eglise russe et ses partisans considèrent donc que c'est l'Acte de l'Eglise-mère qui fonde l'autocéphalie, le tomos de Constantinople devant automatiquement le confirmer, alors que Constantinople et les "Eglises grecques" ne considèrent comme valable que le Tomos dont Constantinople serait le seul juge… L'OCA est toujours en situation d'attente 44 ans après la promulgation de son autocéphalie par le patriarcat de Moscou, répétant l'exemple tchèque, et l'indépendance de l'Eglise des terres tchèques et de Slovaquie reste en débat…
Notes:
(1) http://www.pravoslavie.ru/orthodoxchurches/39938.htm
(2) http://www.pravoslavie.ru/orthodoxchurches/39877.htm
(3) http://www.bogoslov.ru/text/2302062/index.html
(4) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Un-petit-rappel-a-propos-de-la-correspondance-entre-le-Patriarche-Bartholomee-et-l-Archeveque-de-Tchequie-2012_a2402.html
(5) Cf. http://www.orthodoxie.com/actualites/communique-du-patriarcat-oecumenique-au-sujet-de-lelection-de-larcheveque-rostislav-en-tant-que-primat-de-leglise-orthodoxe-des-terres-tcheques-et-de-slovaquie/
(6) "Une base solide pour l'unité de l'Orthodoxie pouvait être trouvée dans la politique qu'à toujours suivi le Patriarcat de Moscou dont le but canonique et missionnaire a toujours été une Eglise pour les Américains, fondée avec la bénédiction de l'Eglise mère et invitant tous les candidats à se joindre librement à elle." P. Jean Meyendorff "A Life Worth Living," [Eulogy for Fr Alexander Schmemann], St Vladimir's Theological Quarterly 28 (1984), 3-10.
(7) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Deux-projets-pour-l-Orthodoxie-en-Occident-PROJET-1-REVE-D-AUTOCEPHALIE_a728.html?com
(8) Cf. Conférence du métropolite Hilarion de Volokolamsk le 3/11/2011 (https://mospat.ru/fr/2011/11/03/news50923/)
Rédigé par Vladimir Golovanow le 29 Avril 2014 à 16:34
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