Femmes martyres pour la foi 1932-1938
En 1932, à la suite d’arrestations massives effectuées dans la région de Leningrad 900 religieuses et leurs amies laïques furent expédiées en direction d’Alma-Ata, en Asie centrale soviétique, pour être réparties en divers endroits.

Bientôt, il n’en restait plus que 70 en vie ! Le typhus, la dysenterie, la faim avaient touché toute les autres. Du matin au soir, on évacuait leurs cadavres des baraques en béton ou en argile, des prisons et des infirmeries.

Marie de Gatchina (Lidia Lelianova dans le monde), sainte martyre, est née à Saint Pétersbourg en 1874. A l’âge de 16 ans elle est atteinte par la maladie de Parkinson, puis d’une encéphalite.

C’est dans un fauteuil roulant qu’elle se présente à son lycée pour y passer les examens de fin d’études.De longs traitements, y compris à l’étranger, s’avèrent infructueux. Ses bras et ses jambes se dessèchent peu à peu. La position assise lui était impossible à cause des terribles douleurs qu’elle éprouvait. Elle était astreinte à rester couchée.

Photo: Sainte martyre Marie de Gatchina 1930

Mais l’expression de son visage restait sereine et radieuse. En 1913 elle s’installe à Gatchina. En 1922 elle apporte ses vœux monacaux, cela avec la bénédiction du futur saint martyre, le métropolite Benjamin de Pétrograd. La moniale Marie suit sa vocation pendant exactement dix ans. Le Seigneur lui avait conféré les dons de l’amour, de la clairvoyance ainsi que celui d’accomplir des miracles. Son dossier à la NKVD, établi en 1932, contient de nombreux témoignages de la réalité de ces dons. Les interrogateurs qui soumettaient la martyre à la question ne se doutaient qu’ils établissaient le projet de son hagiographie.

FRANCE : Les reliques qui reposent sous l'autel de la nouvelle église en bois sont celles de S. Marie de Gatchina, une martyre du XXe siècle

Le 19 février 1932 la moniale Marie et sa sœur furent arrêtées dans le cadre d’une campagne désignée comme « Suppression des moines et des moniales », campagne lancée à travers tout le pays. Deux tchékistes la firent dévaler les escaliers de son domicile cela sans prêter la moindre attention à ses cris de douleurs. Ils la jetèrent dans un camion pour l’emmener à Leningrad. Le 17 avril 1932 elle décède en prison. La dépouille de la défunte fut remise à sa belle-sœur dont on exigea des funérailles dans le secret. En 1981 la moniale Marie est canonisée par l’Eglise hors frontières en tant que Nouvelle martyre. En 2007 elle est canonisée par l’Eglise russe (patriarcat de Moscou).

Femmes martyres pour la foi 1932-1938

Voici les noms d’autres victimes : la mère abbesse Suzanne, morte au cours de la déportation en 1932. La religieuse Maria Kouchka, directrice de chorale au couvent de Piatigorsk, morte en déportation dans l’Oural en 1934. La religieuses Tabitha, supérieure de la filiale de son couvent à Gatchina dans le diocèse de Leningrad, morte en Oural en 1932.

L’abbesse du couvent de Rjytchevsk, mère Valérie, arrêtée à Perayaslavl, dans la région de Poltava et déportée au Kasakhstan y mourut d’un travail dépassant ses forces en 1936. L’abbesse Esther, de Moguilev, mourut en 1938 dans les camps de concentration de Mariinsk en Sibérie. Sa vieille sœur converse, Persida, âgée de 72 ans, qui avait voulu la suivre, mourut aussi là-bas. En 1941 beaucoup de religieuses de la région d’Orel furent jetées dans la prison locales et fusillées. De toutes les victimes enfermées dans cette prison, seul un prêtre catholique échappa à la mort. Il dut son salut à l’arrivée des allemands qui firent sauter la prison.

La sœur Eupraxie, après un séjour au bagne des Solovki, fut envoyée en exil. En 1922, les femmes, membres de la confrérie paroissiale de l’église du Christ Sauveur, passèrent en jugement parce qu’elles enseignaient le catéchisme aux enfants de la paroisse.

Anastasia Platonovna Pantchina-Samoilova appartenait à une famille pieuse. Dévouée à son église, elle y chantait depuis son enfance. Lorsque les bolcheviks fermèrent l’église de son village natal région de Koursk, elle fut arrêtée avec d’autres croyants qui avaient voulu prendre la défense de leur église profanée. On expédia les prisonniers à Belgorod. Comme Anastasia Platonovna était la plus instruite et la plus stoïque de ces confesseurs de la foi c’est elle qui fut condamnée à la peine la plus sévère dans un lointain camp du Nord.

Archiprêtre Michel Polsky, « Les nouveaux martyrs de la terre russe », éditions « Résiac », 1976

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Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 17 Avril 2019 à 20:03 | -1 commentaire | Permalien


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