Le 22 septembre 2014, à Amman, capitale de la Jordanie, la XIII séance plénière de la Commission mixte pour le dialogue théologique entre les Églises orthodoxe et catholique-romaine.

Vingt-trois délégués catholiques, ainsi que des représentants des Églises orthodoxes de Constantinople, d’Alexandrie, d’Antioche, de Jérusalem, de Russie, de Géorgie, de Roumanie, de Chypre, de Grèce, de Pologne, d’Albanie, des Terres tchèques et de Slovaquie ont pris part aux réunions de la Commission.


La délégation du Patriarcat de Moscou était dirigée par le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou. La délégation se composait aussi du secrétaire du DREE aux relations interchrétiennes, l’higoumène Stéphane (Igoumnov), et du prêtre Alexis Dikarev, employé du DREE.

Pendant les réunions de la Commission mixte, un projet de document sur le thème « Conciliarité et primauté » élaboré par le Comité de coordination de la Commission en 2012 à Paris a été examiné. Le texte a suscité un certain nombre de critiques sur le fond, et la Commission mixte a donc pris la décision d’élaborer un nouveau projet qui a été proposé à la discussion de la présente assemblée plénière. Formée de membres de la commission, le groupe de rédaction a préparé un projet de nouveau document sous le titre « Sur la voie d’une compréhension commune de la conciliarité et de la primauté dans l’Église pendant le premier millénaire ». Après de longues discussions, ayant mis en évidence de sérieuses divergences sur le thème de la primauté dans l’Église, il a été recommandé de retravailler le texte au sein du Comité de coordination de la Commission mixte qui sera convoqué en 2015....SUITE Mospat.ru

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 25 Septembre 2014 à 08:22 | 11 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Un causeur le 26/09/2014 09:45
La XIIIe session plénière avait pour sujet synodalité et primauté, programme très riche. Il va de soi que l'on ne peut dialoguer de tout simultanément.

Il est à espérer qu'une prochaine session permettra un dialogue centré sur l’Eucharistie, et qu’entre autres questions seront examinés les tenants et aboutissants de cette véritable lésion que constitue la privation des saints Dons aux petits baptisés catholiques par leur propre Église jusqu’à leur neuvième voire dixième année selon les époques.
Cet ostracisme dont ils furent jadis l’objet persiste inexplicablement à travers les siècles.

Mgr Bernard Potdevin porte-parole des évêques catholiques de France a rappelé avec insistance sur les ondes ce 21 septembre que la question de l'excommunication des "divorcés-remariés" était une question essentielle pour son Église.

Par contre de la question de l'excommunication de fait des petits baptisés catholiques il n'a pas été fait mention. La loi du silence perdure, alors que cet interdit - dont plus personne ne connait les causes (1) - est l'un des fossés majeurs qui nous séparent, car il ne s’agit pas d'une simple coutume interne mais bien de toute une partie de la théologie de l'Eucharistie - à l'épicentre de notre foi - qui est par là-même en jeu. Et la théologie de l'Eucharistie concerne nos deux Églises si tant est qu'elles veuillent se rapprocher ainsi qu’elles le proclament.
Cette expulsion, ce dommage, sont d'autant plus surprenants qu’à l’inverse du cas des "divorcés-remariés" les petits, eux, n'ont rien à se reprocher et ne sont bien évidemment pas en mesure de protester ni de se défendre. Ils sont les victimes d’un déni ecclésial, celui du lien intrinsèque incontournable qui existe dès le baptême entre le baptême et l’eucharistie (2).

N'est-il pas légitime de se demander au nom de quoi le "Goûtez et voyez combien le Seigneur est bon" ne serait pas bon pour eux aussi, ou pire qu'ils n'en n'auraient pas la nécessité, ou pire encore qu’ils "ne comprendraient pas " ? Mais qui peut "comprendre" ? La seule chose que l’on puisse comprendre c’est que la folie de Dieu est plus sage que la sagesse des hommes.

Ne conviendrait-il pas d'aborder honnêtement cette question majeure négligée, systématiquement évitée, gardée sous le boisseau dans les multiples sessions, semaines liturgiques et autres colloques communs de tout le XXème s. ?
D’autant plus que beaucoup de nos frères catholiques clergé compris, disent ne pas comprendre la séparation eucharistique et sont paradoxalement nombreux à revendiquer l’intercommunion …

Rappelons juste que Le Christ fut le premier de l'Histoire connue de l'humanité à prendre ouvertement la défense des petits dans un contexte historique qui en faisait peu de cas, "… à prendre le contre-pied exact de l'attitude des adultes à l'égard des enfants, qui était de les repousser, de les faire taire, probablement sans ménagement (...). Loin d'être une attitude mièvre, l'attitude de Jésus telle qu'elle est rapportée par les Évangiles est profondément révolutionnaire. (…) Jésus présente les enfants (…) comme des modèles imiter … « (3) (4).

Au nom de quoi les plus purs d'entre les baptisés furent-ils privés des saints Dons par leur Église alors qu’elle les y avait admis jusqu’au 13ème s. ?
N’est-il pas légitime de leur prêter au moins autant d’attention qu’à leurs aînés ? Ne méritent-ils pas réparation par une réintégration à part entière ?
Le temps des évitements, des tabous et des sophismes consensuels ne doit-il pas être révolu ?

(1) La lettre synodale originelle qui jeta péremptoirement l'interdit n’exprima aucune justification malgré une pratique latine pourtant multiséculaire.
(2) A. Benoit, B. Bobrinskoy, F. Coudreau, Paris 1971
(3) Olivier Maurel, Paris 2009.
(4) Entre autres : Matt 18,3; 18,22; 19,13-14; Luc 17,2.

2.Posté par Daniel le 26/09/2014 14:16
@ Un causeur

Pour la communion catholique, un autre problème de taille est l'usage d'azymes, doublé dans les faits de communion sous une seule espèce. Communier dès le plus jeune age, d'accord, mais si c'est pour consommer des azymes...

3.Posté par justine le 26/09/2014 19:52
La raison de cet ostracisme des petits baptisés catholiques est simple: "Je pense donc je suis." D'où il résulte: "qui ne pense pas, n'est pas".

4.Posté par Un causeur le 27/09/2014 09:25
Bonne Fête de La Croix !

@ Daniel
On peut même se demander si la nécessaire perspective du retour au pain et au vin pour les raisons que vous évoquez (les tout-petits ne pouvant pas déglutir ne serait-ce qu’une miette de solide sec) ne constitue pas depuis longtemps un point bloquant dissuasif.

D’autre part il faut savoir de quoi l’on parle sans jouer sur les mots.
Car quand l’officiant parle à l’autel de "pain" c’est une contre-vérité, l'hostie n’est pas ce que nous entendons par "pain".
Quand il proclame "mangez-en tous", c’est encore une contre-vérité puisque ce " tous " n’est qu’une partie du " tous" en raison justement de l’exclusion par l’âge.
Quand il proclame "buvez-en tous" c’est à nouveau contre-vérité puisque ce "tous" est lui réservé par privilège exclusivement au seul clergé, exclusion de classes.
Quand les altérations s’enchaînent elles finissent par échapper.

@ Justine
On peut aussi se demander s’il n’y avait pas en plus de ce que vous évoquez, des prétextes disciplinaires car les petits eux-mêmes auraient été astreints au jeûne, lequel aurait été insuffisamment respecté … Pour être validée et crédible l’exclusion fut rationnalisée à posteriori.


5.Posté par Nicodème le 27/09/2014 10:49
A ceux qui discutent à propos de refus de l'Eucharistie aux tous petits , il suffit de réfléchir sur l'opportunité de leur baptême .Le rite (initialement juif ) du baptême était le signe d'un désir de conversion , de changement de vie (cf l'épisode du baptême donné par Jean le baptiseur .Un tout petit n'est pas ds cette problématique .
A cela s'ajoute l'invention du péché originel par Augustin d'Hippone , qui , fait quand même des ravages même ds les milieux qui se disent orthodoxes ...et , du coup , la soudaine urgence du baptême des bébés , car , n'est-ce pas , s'ils venaient à mourir avec leur "péché originel" , que deviendraient-ils ? Pourtant les Pères ont répondu à cela .
Avec plus de compassion que l'église romaine avec ses limbes , sur lesquels elle est un peu revenue , d'ailleurs . Dieu les accueille parcequ'ils sont totalement innocents et que Lui , il est bon . Non , comme le dit Pierre ds son épître , le baptême ne lave rien . Il faut revenir à la signification première : le signe de la metanoia d'un adulte éclairé et catéchisé , par le rite de l'immersion (la plongée ds les eaux de la mort) et de l'émersion (la renaissance de l'"homme nouveau" ) . Et , du coup , on règle la question de l'Eucharistie des tous petits . Toujours revenir aux origines , au lieu de croire que son église a toujours raison .

6.Posté par justine le 27/09/2014 21:54
A Nicodème: Le péché originel (propatoriko amartima = le péché des premiers ancêtres) n'est pas une invention d'Augustin, mais un fait proclamé par la Sainte Ecriture (Gen 3,1 et suiv.). Son invention, c'est le "péché héréditaire", notion que l'Orthodoxie rejette. Quant à la nécessite du baptême pour tous, sans aucune limite d'âge ni dans un sens ni dans l'autre, c'est le Seigneur Lui-même qui la proclame (Jean 3,3-7); et c'est Lui-même aussi ordonne de baptiser toute l'humanité, sans excepter une classe d'âge quelconque (Mt 28,19). Et nous avons des témoignages de la Sainte Ecriture que depuis le début, on baptisait des petits enfants, comme ce geôlier de Philippes qui se fit baptiser "avec toute sa maison" (Actes 16,33), sans excepter les petits enfants. D'ailleurs, le Seigneur dit expressément: "Laissez les petits enfants venir à Moi" (Mt 19,13).

Il est certes bien de revenir aux origines, mais aux vraies. Quand le Seigneur Lui-même appelle le Baptême une nouvelle naissance, une naissance d'en-haut, condition indispensable pour atteindre le Royaume de Dieu, qui sommes-nous pour nous enhardir à Le corriger en disant que le baptême, c'est simplement "le signe d'un désir de conversion"? Le baptême de Jean n'est pas le baptême chrétien, il en diffère fondamentalement, comme St Jean humblement le confesse lui-même (Mt 3,11; Luc 3,16). Lire aussi à ce propos St Grégoire le Théologien, Homélie 39 sur la Théophanie, chap. 17 (SC 358), et Saint Grégoire Palamas, Homélie 59 pour l'Avant-Fête de la Théophanie, chap. 12-14.

Il n'y a pas un seul Saint Père qui ait enseigné autre chose que ceci: Chaque être humain qui naît dans ce monde, du fait qu'il appartient à la race d'Adam, porte le stigma du péché originel et a besoin d'en être délivré par le Saint Baptême pour pouvoir parcourir la voie de Dieu et réaliser sa vocation, la divinisation, la "ressemblance" (cf. Genèse 1,26). Quant à l'Apôtre Pierre qui aurait dit que le baptême "ne lave rien", je me demande où Nicodème a été chercher cela. Car dans sa première épître, au chapitre 3, versets 20-21, St Pierre dit juste le contraire: "... lorsque aux jours de Noé, Dieu dans Sa longanimité patienta pendant que fut construite l'arche, dans laquelle furent sauves quelques-uns, à savoir huit, au moyen de l'eau, dont la figure, c'est à dire le baptême, nous s a u v e nous aussi aujourd'hui, non pas en enlevant la crasse de la chair, mais en procurant la bonne disposition envers Dieu, en vertu de la Résurrection de Jésus Christ...."

7.Posté par Vladimir.G: Un "Causeur" catholique? le 28/09/2014 20:46
Le débat sur la communion des petits enfants est interne au catholicisme et ne concerne pas du tout l'Orthodoxie: chez nous tout est clair...

Je trouve que la raison donnée par Justine en 3 est parfaite: elle souligne de façon lapidaire ce primat de la raison sur le cœur qui caractérise les Eglise occidentales et explique la plupart de leurs dérives.

Et il y a bien débat interne: notre bien cher "Causeur" devrait regarder du côté des Eglises catholiques orientales: il semblerait que la communion des petits enfants y soit toujours pratiquée (je ne suis pas parvenu à en trouver une confirmation précise); et la décision de ramener la 1ère communion vers 7 ans, au lieu des 12 ans de la «communion solennelle», avec le décret «Quam Singulari» du 8 août 1910 de Pie X, qui parle de la «communion précoce», va aussi dans ce sens... Ne serait-ce pas, en fait, une tradition qui peut changer selon le temps et le lieu?

Mais, je le répète, les Orthodoxes n'ont pas vraiment à s'en mêler...

8.Posté par Un causeur le 29/09/2014 09:35
« … il ne s’agit pas d'une simple coutume interne mais bien de toute une partie de la théologie de l'Eucharistie - à l'épicentre de notre foi - qui est par là-même en jeu. Et la théologie de l'Eucharistie concerne nos deux Églises si tant est qu'elles veuillent se rapprocher ainsi qu’elles le proclament.

9.Posté par Daniel le 29/09/2014 12:47
Me promenant devant Saint Julien le Pauvre à Paris, je vis une affiche indiquqnt que tel jour, les enfants feraient leur première communion. J'ignore donc les pratiques des uniates, les deux peuvent se cumuler...

Et merci à Justine pour son message 6: je n'avais pas eu le temps de répondre à Nicodème: il y avait une confusion entre baptême chrétien et baptême de Saint Jean le Précurseur.

10.Posté par Vladimir.G: débat interne au catholicisme le 29/09/2014 14:10
Bien cher Causeur,

Je repose ma question: les Eglises catholiques orientales donnent-elles l'Eucharistie aux petits enfants? Si oui, qu'est-ce qui empêchent les autres de le faire? Le décret papal «Quam Singulari» ayant introduit la «communion précoce» vers 7 ans il suffirait d'un autre décret pour aller plus loin, voire simplement d'une autre vision de ce décret?

11.Posté par Vladimir.G: la question de l’autorité pastorale et magistérielle dans l’Église le 29/09/2014 18:39
"L’autre question présente, depuis la fin du 8e siècle, dans le débat sur le Filioque, est celle de l’autorité pastorale et magistérielle dans l’Église ; plus spécifiquement, celle de l’autorité de l’évêque de Rome à résoudre définitivement les questions dogmatiques, simplement en vertu de sa charge."

In. "la Déclaration commune de la Commission théologique orthodoxe-catholique d’Amérique du Nord (25 octobre 2003) "

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