Traduction pour "PO" Laurence Guillon

Le terrain a été fourni gratuitement à l’Eglise Orthodoxe Russe mais on n’a pas encore réuni les moyens financiers pour sa construction

Projet 3D de la future église orthodoxe de Madrid. L’image en est fournie par le prêtre Andreï Kordotchkine. Mardi 3 décembre l’archevêque Marc de Egorievsk et Mgr Nestor évêque de Chersonèse béniront à Madrid la première pierre du sanctuaire orthodoxe consacré à la Nativité du Christ. Pour l’instant, la communauté (près de 150 personnes) se réunit pour prier dans le local d’un ancien atelier de meubles et jusque là dans une ancienne boutique de légumes, dans une paroisse catholique ainsi qu’au au domicile du prêtre.

Deux ans auparavant, lors de la visite du président de la Fédération de Russie Dimitri Medvedev et de son épouse en Espagne, le maire de Madrid avait promis d’octroyer un terrain et une année plus tard, l’Eglise orthodoxe russe du Patriarcat de Moscou (elle est enregistrée en Espagne en tant que personne juridique) reçut un terrain pour le sanctuaire dans le cadre d’une concession de 75 ans avec un droit de prolongation.

— Nous avons signé pendant l’été dernier et il fallut encore une année pour élaborer un projet architectural, pour obtenir les autorisation et recevoir les papiers officiels. Dans la mesure où le terrain nous est fourni gratuitement, nous sommes tenus de commencer la construction dans un délai de deux mois à compter du 9 octobre, moment où nous avons reçu l’autorisation. D’autre part le contrat avec l’entreprise de construction prévoit que l’église sera construite dans un délai de 15 mois, raconte aux « Izvestia » le prêtre Andreï Kordotchkine, recteur de la future paroisse .

La question du financement n’est pas complètement résolue : on a une certaine somme d’argent pour débuter les travaux, mais si l’on tient compte des conditions draconiennes de la mairie, on ne peut attendre que l’ensemble de la somme nécessaire soit réuni.

— Le devis de l’entreprise de construction se monte à un peu moins de 3 millions d’euros. Il ne s’agit pas seulement de l’église mais aussi des locaux administratifs, d’une bibliothèque, des classes. La hauteur du clocher sera de 21 m et l’église s’enfoncera sous terre d’un demi-étage. Les règles de construction urbaine imposent également un parking.
Pour le financement de la construction, nous avons établi un fond pour la Nativité du Christ, enregistré au ministère de la culture. Selon la loi espagnole, le fond s’engage devant le gouvernement à servir de garantie de fiabilité pour les donateurs. Parmi les fiduciaires du fond figure la plus célèbre des habitants russes de l’Espagne, la grande duchesse Maria Vladimirovna Romanova.

— Si l’on prend en compte le volume de moyens investis dans l’immobilier par les Russes en Espagne au cours des 15 dernières années, le coût de la construction représente une misère, considère le père Kordotchkine. Pourtant, notre communauté est surtout constituée par une immigration de travail : des gens venus de Russie, de Moldavie, d’Ukraine, de Biélorussie. A Madrid, aucun d’entre eux ne serait susceptible de participer au financement de façon significative. Nos paroissiens ne refusent jamais leur aide, si modeste qu’elle soit, par exemple aux orthodoxes détenus dans les prisons espagnoles. Mais qu’ils nous viennent en aide, ce serait un évènement extraordinaire. Nous mettons notre espoir en ceux qui ne trouvent pas normal que notre communauté prie dans un ancien atelier de meubles.
Nous avons peu d’Espagnols de souche dans notre paroisse et nous ne nous pressons pas de les recevoir dans l’orthodoxie, afin qu’ils fassent un choix conscient. Il nous vient aussi des gens de tradition catholique ou protestante. Nos portes sont ouvertes à tous.

—Une conception ethniquement ciblée de la paroisse, considère le père Andreï, c’est une trahison de l’essence même du christianisme, considère le père Andreï Kordotchkine. La communauté doit être une partie de l’Eglise universelle, et pas seulement un refuge pour les émigrés.
La vie orthodoxe a commencé à Madrid il y a 250 ans, avec la fondation en 1761 d’une chapelle privée consacrée à sainte Marie-Madeleine, au sein de l’ambassade, qui subsista jusqu’en 1882. L’une des icônes de cette église fut emportée au XIX° siècle en Argentine, retrouvée, et rendue à la paroisse de la Nativité du Christ au bout de 120 ans.

— Grâce à cette icône, nous percevons une continuité historique avec les orthodoxes qui ont vécu en Espagne , et c’est pour les Espagnols le signe visible que nous ne sommes pas des étrangers, que nous avons notre place dans l’histoire de ce pays, nous dit le prêtre.

Jusqu’à présent, le seul sanctuaire orthodoxe de pierre en Espagne était celui du Patriarcat de Constantinople à Madrid. L’Eglise orthodoxe roumaine se prépare également à construire son propre bâtiment. Le seul sanctuaire de l’Eglise Orthodoxe Russe sur la péninsule ibérique est en bois, il se trouve dans la ville d’Alteia. Les autres communautés se rassemblent dans des locaux loués ou fournis à cet usage par des églises catholiques.

IZVESTIA
Et en russe В Мадриде освящен закладной камень будущего храма

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 7 Décembre 2011 à 10:43 | 3 commentaires | Permalien



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