Homélie consacrée à la parabole  des talents – « à chacun selon ses capacités »...
p. Nikolaï Tikhonchuk

Que-ce que c’est le talent dont nous parle cette parabole ?

Chers frères et sœurs !

Tout à l’heure nous avons entendu la parabole des talents : « Un homme qui, partant en voyage, confia ses biens à ses serviteurs » sous la forme de pièces en argent – des talents, – « à chacun selon ses capacités ».

C’est une parabole dont l’interprétation peut paraître évidente : l’homme qui part en voyage, c’est Dieu, le Maître de tous les biens ; les serviteurs, c’est nous tous ; les pièces en argent, ce sont les différents dons de Dieu.

Cet Evangile est toujours lu le dimanche qui précède le dimanche de Zachée. Ces deux épisodes se succèdent, dans le sens inverse, chez saint Luc, et ils ont probablement eu lieu le même jour. Qui sait, peut-être que cette parabole a été prononcée dans la maison de Zachée – le chef des collecteurs d’impôts qui était prêt à distribuer sa fortune aux pauvres.

Le mot « talent » signifie à la base une unité de compte, de poids, dans la Grèce ancienne. Par la suite, ce mot a obtenu un nouveau sens qui est très proche du sens de l’Evangile : une capacité ou une aptitude particulière à faire quelque chose, un don. Ainsi les talents de cette parabole ne sont pas que de l’argent, mais des dons divers que nous pouvons « placer chez les banquiers », comme dit Jésus.

Ce qui est le plus remarquable dans cette parabole c’est le dialogue entre le Maître et le troisième serviteur qui avait reçu un seul talent : « Maître, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes où tu n’as pas semé, tu ramasses où tu n’as pas répandu ; par peur, je suis allé cacher ton talent dans la terre : le voici, tu as ton bien ». (Mt.25, 24-25) Ce qui est étonnant, c’est que ce serviteur commence à faire des reproches à son bienfaiteur. Non, il ne lui reproche pas le fait que la somme d’argent reçue serait maigre, car un seul talent valait à cette époque une somme très importante, équivalent de 6000 pièces en argent pur. Il reproche à son Maître d’être dur et injuste.

Pourquoi s’est-il révolté contre son Maître ? N’est-ce pas cette vision de son Maître qui est responsable de son inaction ?
Il me semble que l’attitude de ce serviteur n’est pas aussi étrange que cela peut nous paraitre. Certes, Dieu est notre Créateur et notre Père, mais Il est tellement loin de nous tous, des êtres humains ! Est-Il capable de descendre de son trône vers nous ?! Comme dans la parabole : Il donne des ordres à ses serviteurs et puis il part. Dieu est très loin de l’homme, Il est au-delà de tous les soucis humains. Soit Il est inaccessible, soit Il est tout simplement indifférent.
Comme dit la parabole, il revient et demande de rendre des comptes. C’est un Dieu qui nous juge sévèrement, qui nous surveille et nous punit pour la moindre chose, un Dieu qui est incapable de nous comprendre et de nous venir en aide.


Malheureusement, cette vision de Dieu existe dans nos esprits tourmentés. Cette attitude méfiante et suspicieuse nous empêche d’entrer avec le Christ dans une relation de confiance, une relation sincère et simple dont Zachée – ce collecteur d’impôts - nous donne un merveilleux exemple. En réalité Dieu, donne beaucoup de talents à chacun de nous. Mais ce qui nous empêche de reconnaître que nous sommes riches, c’est notre égoïsme et aussi notre jalousie envers les autres, parce que nous pensons que les autres sont plus chanceux que nous : ils ont reçu plus de talents que nous.
 Homélie consacrée à la parabole  des talents – « à chacun selon ses capacités »...

Que-ce que c’est le talent dont nous parle cette parabole ?

Je pense que la pièce la plus importante du talent de cette parabole, c’est le don du salut. Cela me fait penser à la lettre adressée par saint Paul à Timothée que nous avons lu aujourd’hui (1Tm, 1, 15-17), dans laquelle il écrit à son sujet qu’alors même qu’il était un blasphémateur et un persécuteur des disciples du Christ, Paul a reçu la foi et l’amour du Christ gratuitement, et en abondance : « Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs dont je suis, moi, le premier ». Le talent, c’est aussi la miséricorde divine en vue de notre salut, qui est donnée généreusement à chacun de nous !

C’est pourquoi l’un des moyens d’agrandir cette richesse, c’est d’être reconnaissant envers le Christ pour ce don ultime et magnifique.

Placer les talents chez les banquiers, cela veut dire le bénir de tout notre cœur pour tout ce qu’il a fait pour nous : la croix, le tombeau, la résurrection au troisième jour ! Placer les talents chez les banquiers, cela veut dire le remercier pour tous ces dons multiples et variés : notre vie, nos familles et nos enfants, nos amis et nos ennemis ; pour tout ce qu’il nous donne : les épreuves, et les joies, la santé et la maladie.

Nous ne pouvons rien faire d’autre pour pouvoir accroitre notre trésor de talents que Le remercier en joie ! Louons et bénissons sans cesse notre Seigneur !

« Au Roi des siècles, au Dieu immortel, invisible et unique, honneur et gloire pour les siècles des siècles. Amen ». (1 Tim, 1,17)

 Homélie consacrée à la parabole  des talents – « à chacun selon ses capacités »...

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 9 Février 2021 à 11:26 | 0 commentaire | Permalien


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