Homélie pour le dimanche du Triomphe de l'Orthodoxie
Sainte Théodora /815_857/ était iconophile, ce qui entraîna des conflits avec son mari Вместе с Феодорой появилось тайное иконопочитание


Cette homélie a été prononcée par le hiéromoine Alexandre Siniakov, recteur du Séminaire orthodoxe russe en France, le dimanche 4 mars 2012, fête du Triomphe de l'Orthodoxie, à la cathédrale orthodoxe grecque Saint-Étienne à Paris.

Chers frères et sœurs, depuis le IXe siècle, le premier dimanche du Grand Carême, l’Eglise orthodoxe célèbre la restauration de la vénération des saintes images du Seigneur, de sa Mère toute pure et de ses saints.

C’est le triomphe de la foi orthodoxe sur l’hérésie iconoclaste ; c’est l’adoption définitive de la doctrine du septième concile œcuménique – celui de Nicée de 787 ; c’est la fin symbolique de l’époque des grandes controverses christologiques.

L’importance de la fête du Triomphe de l’Orthodoxie n’a cessé de grandir au cours du deuxième millénaire – période de grandes épreuves pour le christianisme byzantin – pour devenir une véritable solennité de la catholicité orthodoxe, de l’unité de l’Eglise et de la puissance de la foi chrétienne.

La liturgie de ce dimanche est suivie d’un office particulier où l’Eglise de Dieu renouvelle les anathèmes contre les principales doctrines hérétiques et commémore avec reconnaissance les saints docteurs, évêques, moines, souverains, fidèles qui ont contribué à faire rayonner la foi orthodoxe et à transmettre, dans toute sa pureté, la tradition apostolique. Cet office est aussi l’occasion de renouveler notre attachement à la vénération des icônes et de la mémoire des saints et des saintes de Dieu. En somme, c’est une occasion de professer, à nouveau, les fondements de notre foi dans le Christ Jésus, Dieu véritable, devenu pleinement homme pour le salut du monde.

En réaffirmant notre fidélité à l’enseignement des Pères et des conciles œcuméniques, en exprimant par la vénération des icônes notre foi dans la réalité de l’incarnation du Verbe de Dieu, nous donnons une dimension théologique à notre Carême qui ne serait qu’un régime alimentaire ou une pratique ascétique sans valeur salutaire en dehors de la confession de la foi apostolique. Ainsi, chers frères et sœurs, le Carême est non seulement l’occasion de purifier notre esprit et notre corps : c’est aussi le moment de purifier et de renouveler notre foi dans la Trinité dont une des Personnes – le Verbe et la Sagesse du Père – a assumé, dans toute son intégrité, notre nature humaine non seulement pour la restaurer dans son éclat originel de l’image de Dieu, mais aussi pour la diviniser pleinement au contact avec sa divinité sur-essentielle.

La fête du Triomphe de l’Orthodoxie rappelle donc que le Carême est non seulement une période particulière d’ascèse et de pénitence, mais aussi un temps mystagogique où nous redécouvrons le mystère du salut de Dieu, où nous réapprenons à être chrétiens. Je vous propose, frères et sœurs, de pratiquer aujourd’hui cette mystagogie pré-pascale, en approfondissant trois aspects de l’orthodoxie doctrinale, dont nous célébrons le triomphe historique. Je vous promets de ne pas abuser de la confiance qui m’est faite par le métropolite Emmanuel et d’être aussi concis que je suis actuellement ému de parler devant une si illustre assemblée.
Homélie pour le dimanche du Triomphe de l'Orthodoxie

Les trois aspects de l’orthodoxie dont il sera question sont la modération, l’harmonie et la paix.

Pour les exposer, je me référerai à un des plus remarquables archevêques de Constantinople – saint Grégoire le Théologien, de Nazianze. Saint Grégoire fut en effet un chantre convaincant de la modération et du juste milieu aussi bien dans la foi que dans la vie des chrétiens. L’orthodoxie est, pour le Théologien, le juste milieu entre deux extrémités hérétiques. Dans la doctrine trinitaire, c’est le milieu entre la division d’Arius et la confusion de Sabellius. En christologie, c’est la voix moyenne entre la confusion d’Apollinaire de Laodicée et la duplication en deux Fils, théorie qui sera plus tard attribuée à Nestorius.

Tout au long des controverses christologiques, la doctrine orthodoxe se situera entre deux extrémités : entre d’une part, la distinction de l’unique Seigneur en deux hypostases et, d’autre part, la confusion de sa divinité et de son humanité en une seule nature. Autrement dit, entre le traditionalisme intempestif des monophysites sévériens, attachés outre mesure à la lettre de certains écrits de saint Cyrille d’Alexandrie, et celui des disciples de Théodore de Mopsueste qui, dans leur souci de mettre la divinité du Verbe à l’abri de la passion, menacent l’unité du « mélange paradoxal » des deux natures en une seule hypostase du Christ, Fils de Dieu et Fils de l’homme. La foi orthodoxe fuit donc les extrêmes et s’en tient au juste milieu. Et, pour parler avec les paroles de saint Grégoire, « quand je dis ‘juste milieu’, je veux dire la seule vérité sur laquelle il est bon de tenir nos regards fixés en rejetant l’erreur » (Or. 20, 6). C’est exactement ce qu’a affirmé un autre grand docteur qui a vécu ici, en France, saint Hilaire de Poitiers qui a beaucoup souffert en défendant ce qu’il appelait le « juste milieu orthodoxe » dans la foi en Dieu Trinité (cf. La Trinité X, 52).

Le deuxième aspect de la foi orthodoxe, qu’il convient de mentionner ici, c’est son harmonie. L’harmonie qui caractérise l’Eglise, la concorde entre les disciples du même Seigneur doit rappeler celle de la Trinité elle-même. Elle correspond à l’harmonie du cosmos, de l’univers qui nous entoure. L’harmonie est une propriété essentielle de la vie chrétienne. Comme le souligne saint Grégoire le Théologien, c’est « l’imitation de Dieu et de ce qui est divin qui nous contraint à la bienveillance et à l’harmonie ». « C’est, dit-il, seulement dans cette direction qu’il est prudent que l’âme, faite à l’image de Dieu, porte ses regards pour conserver le plus possible sa noblesse en le prenant pour modèle et, autant qu’elle le peut, en s’assimilant à lui » (Or. 6, 14).

Enfin, le troisième élément indispensable de l’orthodoxie, du reste de la même nature que les deux dont il a déjà été question, c’est l’amour de la paix. Ecoutez à ce sujet saint Grégoire le Théologien : « Seuls sont proches de Dieu et de ce qui est divin ceux qui manifestent leur attachement au bien de la paix, haïssent son contraire, la division, et la trouve insupportable. Mais ils sont du parti adverse, ceux qui ont des mœurs belliqueuses, poursuivent la gloire en innovant et se vantant de ce qui fait leur honte » (Or. 6, 13). La paix de l’Eglise est un trésor inestimable qu’il est parfois difficile de garder. Et nous savons que le diable ne cesse de chercher à nous la dérober, en « tirant des flèches dans l’obscurité contre le corps commun de l’Eglise » (ibid.)

Il est de notre devoir, nous les héritiers des Pères des sept conciles œcuméniques, de garder précieusement la perle de la foi orthodoxe que Dieu nous a fait découvrir et pour laquelle nous avons oublié tout le reste, en cultivant la modération dans le juste milieu de la Vérité, en cultivant l’harmonie et la paix et en priant pour que cessent dans l’Eglise du Christ les divisions. Il est bon que soit préservée et renforcée la tradition de nous réunir tous – orthodoxes de juridictions et d’origines différentes – le dimanche du Triomphe de l’Orthodoxie, pour rendre ensemble grâce à notre Créateur de « nous avoir bénis par toutes sortes de bénédictions spirituelles aux cieux, dans le Christ », de « nous avoir élus en lui, dès avant la fondation du monde, pour être saints et immaculés en sa présence, dans l’amour, déterminant d’avance que nous serions pour Lui des fils adoptifs par Jésus-Christ » (Eph 1, 3-5), notre unique Seigneur et Sauveur.

Dimanche 4 Mars 2012
Séminaire Russe

Встреча императрицы Феодоры с иконописцем Лазарем, пострадавшем при императоре Феофиле. Миниатюра из Хроники Иоанна
Homélie pour le dimanche du Triomphe de l'Orthodoxie

Rédigé par Séminaire Russe le 17 Mars 2019 à 10:33 | 3 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par justine le 17/03/2019 14:22
La cause des divisions ont toujours été les hérésies, c'est à dire l'introduction d'enseignements étrangers à ceux de la Sainte Eglise et toxiques pour le salut par des individus qui dans leur surestimation de soi croyaient pouvoir se permettre de se positionner au-dessus de l'Eglise. Et l'Eglise a toujours réagi à ces perturbations dangereuses avec la condamnation de l'hérésie et l'exclusion des hérétiques, ainsi que le prouve le texte liturgique sacré du Synodikon, contenu dans le Triode et que le typicon prescrit de lire aujourd'hui Dimanche de l'Orthodoxie dans toutes les églises. Or, sous prétexte de paix - fausse paix en vérité, car laisser les loups pesants dévorer les brebis sans défense ne peut être taxé de "paix de l'Eglise" - , on (c'est à dire les écuménistes) a décidé à la fin du siècle dernier d'annuler cette lecture et de la remplacer par quelques tropaires anodins, évitant toute référence aux hérésies et aux hérétiques et surtout tout anathème. Si bien que la plupart des fidèles orthodoxes aujourd'hui ignorent jusqu'à l'existence de ce texte liturgique, sans parler de son contenu didactique et de son message salutaire. Dans la version française du Triode de Denis Guillaume, il manque pratiquement les 9 dixièmes du texte intégral du Triode grec! Et ainsi, par souci de "paix", nous fêtons chaque année le Dimanche de l`Orthodoxie par le mépris de l'Orthodoxie et en nous moquant des Saints Pères qui ont combattu et souffert pour la Foi orthodoxe et nous ont donné le Synodicon, tout en chantant leur "mémoire éternelle"!....

Pour qui voudrait éternelle le texte intégral en français, il peut le trouver dans le numéro 41/42 de "La Lumière du Thabor, Revue Internationale de Théologie Orthodoxe", Ed. L'Age d'Homme, Paris 1994.

2.Posté par justine le 17/03/2019 18:18
Homélie au Dimanche de l'Orthodoxie

par l'Archevêque Averky (Taushev)

(traduit de l'anglais sur http://orthochristian.com/101554.html)

Cette homélie fut prononcee par l'inoubliable Archevêque Averky (Taushev) de l'Eglise Orthodoxe Russe à l'Etranger en 1971. Beaucoup d'Orthodoxes étaient alors très inquiétés par l'apparition de nouvelles initiatives écuménistes, dont en particulier la levée des anathèmes mutuels de la part du patriarche Athënagoras de Constantinople et le pape roméo-catholique Paul VI ainsi que l'entrée de plusieurs Eglises Orthodoxes locales dans le Conseil Oecuménique des Eglises. Il se tenait aussi des rencontres pour la préparation de ce que finalement allaient être appelé le Concile de Crète.

"Ceci est la Foi Apostolique, ceci est la Foi des Pères, ceci est la Foi Orthodoxe"

"Frères et soeurs bien-aimés dans le Seigneur, ces paroles solennelles et significatives, vous allez les entendre dans un instant dans le "Rite de l'Orthodoxie" que la Sainte Eglise a établi de célébrer en ce jour. La première semaine du Saint et Grand Carême a pris fin, une semaine de prière intensifiée et de repentir ascétique. Maintenant la Sainte Eglise, désirant nous encourager et consoler, a institué pour nous en ce premier Dimanche du Carême une célébration spirituelle, très chère à et proche de nos coeurs - le Triomphe de l'Orthodoxie.

Cette célébration fut performée pour la première fois en 842 a Constantinople en la présence de la vénérable impératrice Théodora par Sa Sainteté le patriarche Méthodios en mémoire de l'abolition de terrible hérésie qui dernièrement avait ébranlé l'Eglise du Christ, l'hérésie de l'iconoclasme. Mais par cette célébration la Sainte Eglise marque aussi le triomphe de la sainte Foi Orthodoxe en général, sa victoire sur toutes les hérésies impies, les fausses doctrines et schismes dans leur ensemble.

Notre Seigneur Jésus Christ le Sauveur a fondé Son Eglise sur terre afin que tous ceux qui y appartiennent puissent être sauvés, puissent éviter les filets du diable et entrer dans le Royaume Céleste préparé pour eux.

Le diable use de toutes ses forces pour renverser et détruire l'Eglise du Christ et ainsi empêcher le salut des hommes. Pour commencer, il suscita de terribles persécutions contre l'Eglise par les juifs et les païens. Pendant presque trois siècles le sang des martyrs chrétiens coula sans cesse. Mais le diable ne parvint pas à réaliser son but. Le sang des martyrs, selon la déclaration pertinente de l'apologète chrétien Tertullien, devint semence de chrétiens. La chrétienneté triompha de ses persécuteurs. Les douces brebis du troupeau du Christ transformèrent la rage de loup de leurs persécuteurs en douceur de brebis.

Mais le diable ne se laissa pas décourager par la défaite qu'il subit de la part des martyrs. Lorsque l'Eglise du Christ triompha dans le monde, il suscita contre elle une nouvelle persécution, plus dangereuse encore, dans le sein même de l'Eglise, ainsi que le Saint Apôtre Paul l'avait prédit dans son entretien avec les presbytres d'Ephèse: "Des hommes vont se lever parmi vous et enseigner des choses perverses." Paul appelait de tels hommes "des loups pesants" (Actes 20, 29-30). C'étaient des hérétiques qui allaient essayer de pervertir le vrai enseignement du Christ concernant la Foi et la piété, afin de rendre Son enseignement inefficace pour les hommes.

Lorsque cela arriva, la Sainte Eglise, en la personne de ses meilleurs serviteurs, s'arma contre ces hérétiques afin de défendre son vrai enseignement sans déformation. Ainsi furent convoqués les premiers conciles locaux et écuméniques. Des évêques de tous les coins de la terre s'assemblèrent et par le Saint Esprit donnèrent une voix à la Vérité pure et inadultérée, suivant l'exemple du Premier Concile Apostolique de Jérusalem (Actes 15, 6-29). Ils retranchèrent aussi les hérétiques de l'Eglise et les anathematisèrent.

Ceci était conforme au clair commandement de notre Seigneur Jésus Christ Lui-même Qui dit: "S'il n'écoute pas l'Eglise, qu'il soit pour toi comme le païen et le publicain" (Mt 18,17), et avec le commandement du Saint Apôtre Paul, ce grand apôtre des nations qui dit: "Si nous-mêmes ou un Ange du ciel devait vous annoncer un autre évangile que celui que nous vous avons annoncé, qu'ìl soit anathème (Gal 1,8). Et ailleurs il dit: "Si quelqu'un n'aime pas le Seigneur Jésus Christ, qu'il soit anathème. Maranatha" (1 Cor 16,22).

Ainsi notre émouvant, majestueux et solennel Rite de l'Orthodoxie prend sa source en notre Seigneur Jésus Christ Lui-même et en Son grand Apôtre, appelé par Lui a être l'apôtre des nations, c'est à dire du monde païen dans son ensemble.

A partir du 9e siècle donc, la Sainte Eglise a établi que ce rite soit célébré le premier dimanche du Saint et Grand Carême et que celui-ci soit appelé Dimanche de l'Orthodoxie. Ce rite, mes frères et soeurs, est particulièrement important et significatif en ces temps pervers que nous vivons, des temps où la Foi Orthodoxe vacille et est ébranlée.

Ce vacillement et ébranlement de la Foi Orthodoxe est dû à ces personnes mêmes qui devraient la fortifier et soutenir dans les âmes des fidèles. Ceux qui devraient être des piliers de la Sainte Orthodoxie, des hiérarques de haut rang, y compris des primats de certaines Eglises Locales, s'éloignent de la Vérité de la SAINTE ORTHODOXIE. Il est terrible de devoir dire que même le Primat de l'Eglise Constantinopolitaine, connue comme Patriarcat Ecuménique, un homme considéré être le premier hiérarque de toute l'ORTHODOXIE (1), s'est lancé sur cette route! Il ne fait pas de doute que tout cela porte l'empreinte de l'apostasie que le Saint Apotre Paul a prédit (2 Thess 2,3), l'apostasie des chrétiens du Christ.

Maintenant nous sommes face à face avec cette apostasie. La plus grande menace pour la vraie Foi chrétienne, la Foi Orthodoxe, est le prétendu "Mouvement ecumenique", présidé par ce qui est connu comme le "Conseil Mondial des Eglises", une organisation qui nie la doctrine de l'unicité et infaillibilité de la Vraie Eglise du Christ et tente de créer, a partir de tous les groupes présentement existants qui ont déformé la Foi, une nouvelle et fausse "eglise" laquelle, de notre point de vue, sera sans aucun doute l'"eglise" de l'Antichrist, cette fausse "église" ayant comme chef l'Antichrist lui-même dont la venue est désormais rapidement préparée dans le monde.

L'enseignement du Verbe de Dieu et des Saints Pères de l'Eglise nous apprend que l'Antichrist sera le guide à la fois religieux et politique de toute l'humanité. Il se tiendra à la tête d'une nouvelle et fausse "église" universelle et sera en même temps aussi le chef d'un unique gouvernement mondial et essayera de soumettre tout à son pouvoir absolu.

La Foi Orthodoxe - c'est la Foi des Apôtres, la Foi des Pères, c'est la Foi que les Pères Apostoliques, les disciples directs des Saints Apôtres, et les Saints Pères et Docteurs de l'Eglise et leurs successeurs légitimes, établis par le Saint Esprit, ont interprété pour nous dans leurs écrits merveilleux et inspirés.

Frères et soeurs, nous devons garder cette Foi avec fermeté si nous désirons le salut éternel!

Maintenant nous allons célébrer avec vous ce rite profondément éducatif, émouvant et très solennel qui consiste en deux parties: La première partie est la prière de la Sainte Eglise pour tous ceux qui se sont égarés ou sont déchus de la vraie Foi Orthodoxe. Dans le seconde partie, la Sainte Eglise prononce le redoutable anathème contre tous les faux docteurs, hérétiques et schismatiques qui s'entêtent dans leur malice et ne désirent pas se réunir avec la vraie Eglise du Christ, mais tout au contraire combattent contre elle.
Ensuite nous chanterons la Mémoire Eternelle pour tous les défenseurs défunts de la Sainte Orthodoxie et Nombreuses Années pour les défenseurs de la Sainte Orthodoxie et de l'Eglise qui se trouvent encore parmi les vivants. Amen.

Archevêque Averky (Taushev)



(1) Lorsque cette homélie fut prononcée, c'était le patriarche Athenagoras qui se trouvaient à la tête du Patriarcat Ecuménique. Sa rencontre avec le pape Paul VI en 1964 à Jérusalem conduit à sa levée des excommunications de 1054 qui marquent historiquement le Grand Schisme entre l'Eglise Orthodoxe et les Catholiques romains. Cet acte, ignoré par la plupart des autres Eglises Orthodoxes locales, fut un prélude au dialogue écuménique entre l'Eglise Orthodoxe et d'autres confessions.


3.Posté par Isaac le 17/03/2019 18:45 (depuis mobile)
Á PO: Merci de ne pas censurer mon article précédent....pour une fois ! Il n''y a aucune polémique, juste une question ! Daignez avoir cette ouverture d''esprit qui sied si bien aux œcuménistes, selon leurs dires, et dont je ne fais pas parti !

4.Posté par ISAAC le 18/03/2019 17:05
@ Justine: Merci pour les références et pour votre ardente défense de l'orthodoxie ! ma question à tous: Comment se fait-il, malgré la décision du PM, qu'un Hiéromoine RUSSE concélèbre dans une église grecque avec le métropolite Emmanuel !?

5.Posté par justine le 18/03/2019 17:47
A Isaac, post 4: Peut-etre il a eu pitié du pauvre métropolite Emmanuel que tout le monde a delaissé cette année et pour cela il a fait infraction à l'ordre de son Patriarche? Ce qui est malheureux, c'est que ceux qui communient avec ceux qui communient avec des excommuniés, se trouvent eux aussi excommuniés.

6.Posté par Parlons d'orthodoxie le 18/03/2019 18:35
@ Justine: et Isaac
Observez la date à laquelle cette homélie a été prononcée - Dimanche 4 Mars 2012 Séminaire Russe
On ne peut que regrettez que la situation a changé pour le pire : Ukraine, Daru, etc.

7.Posté par Isaac le 18/03/2019 18:51 (depuis mobile)
A Justine -2- les anciens-Calendaristes & consorts sont plus intègres à ce titre mais, selon moi, parfois trop à la lettre (refus des Saints canonisés après 1924, date du nouveau calendrier, par exemple).

8.Posté par justine le 18/03/2019 19:14
Les hiérarques, prêtres, moines, moniales et laïcs de l'Eglise Orthodoxe d'Ukraine canonique ont célébré hier, à la fin de la Divine Liturgie, le Triomphe de l'Orthodoxie par de grandes processions avec des Croix, des icônes et de saintes reliques, accompagnées par le chant d'hymnes, sanctifiant ainsi les rues de leurs villes. Comme rapporte le site http://orthochristian.com/119991.html qui transmet aussi plusieurs vidéos et photos de ces événements, à Odesse 10 000 fidèles participèrent à la procession conduite par le métropolite Agafangel qui prononça une solennelle prière pour la paix en Ukraine et le bien-être de son peuple pieux ainsi qu' une homélie où il souligna l'importance de sauvegarder la Foi Orthodoxe https://youtu.be/wXX74NjJhgw et https://youtu.be/9TUsr74zrRY .
A Zaporozie, la procession, à laquelle participaient beaucoup de cosaques et qui portait l'icône miraculeuse de la Mère de Dieu de Kasperov, était conduite par le métropolite Luc qui lui aussi s'adressa au peuple pour l'encourager dans le bon combat du Grand Carême et dans les difficultés actuelles de l`'Eglise du Christ. A Rivne, plusieurs milliers de fidèles conduits par l'évêque vicaire diocésain Pimen de Dubensk portaient les icônes miraculeuses des monastères du diocèse sur un parcours de 4 kilomètres.
Le métropolite Onufrij lui-même célébrait le Dimanche de l'Orthodoxie à la cathédrale de Boryspil, avec comme co-célébrant l'Archevêque Abel de l'Eglise de Pologne. Dans son homélie il rappela que seul Dieu Lui-même peut gouverner l'Eglise : "Maintenant ils veulent faire leurs propres églises afin qu'elles puissent être gouvernées par des hommes. Mais quand une église est gouvernée par l'homme, elle cesse d'être l'Eglise et devient un parti politique. Et comme les partis politique, une telle église vient et passe. Or, l'Eglise fondée par Dieu est et sera." Voir http://orthochristian.com/118779.html

9.Posté par justine le 18/03/2019 19:23
Au post 6: Oui, on le constate en effet avec tristesse. Mais il faut dire que déjà en 2012 les signes de ce qui allait venir étaient très clairs, et les esprits lucides qui nous avertissaient ne manquaient pas. Malheureusement il est dans la nature de l'homme de ne pas écouter les avertissements, ce qui l'oblige d'apprendre par la dure et douloureuse expérience.

10.Posté par justine le 19/03/2019 14:59
Pourquoi n'apprend-on rien de la celebration du Dimanche de l'Orthodoxie a l'Eglise Russe de Paris? On nous parle de la liturgie chez les Grecs, chez les Roumains, mais sur celle chez les Russes - silence. Absence. Pas de photos, pas de reportage.

11.Posté par justine le 19/03/2019 17:54
Dans un reportage sur la célébration du Dimanche de l'Orthodoxie à Paris chez les Grecs, où le métropolite Emmanuel se trouva cette année esseulé avec ses deux évêques auxiliaires, tandis que les autres Orthodoxes fêtaient chez les Russes, les Roumains, les Serbes, le site http://orthochristian.com/120008.html fait référence à un article de l'auteur orthodoxe arabe Jad Ganem intitule "Le brise-coeur de la Fête" publie sur http://araborthodoxy.blogspot.com/2019/03/jad-ganem-heartbreak-of-feast.html. Dans ce texte, l'auteur exprime son affliction devant le spectacle d'une Orthodoxie fragmentée en ce jour ou nous commémorons son Triomphe sur les hérésies et les schismes. Une fragmentation, dit-il qui montre l'échelle du mal provoqué par la décision unilatérale du patriarcat de Constantinople d'accorder l'autocéphalie à l'Ukraine, de reconnaître les schismatiques ukrainiens et d'entrer en communion avec eux. Il note aussi le refus de ce même patriarcat de recourir au système conciliaire pour surmonter la crise, alors que les fissures s'aggravent de jour en jour, avec pour victimes principales les fidèles de la diaspora privées cette année des festivités en commun. Et il s'interroge: "Qui nous guérira du brise-coeur? Qui nous apportera la joie?"

Et voila le paradoxe - un message de joie nous vient... d'Ukraine! De cette souffrante Ukraine, de l'Eglise persécutée, de là où les fidèles se voient battus, volés, chassés de leurs églises, autrement dit de là où personne ne s'attendrait normalement a recevoir un message de joie et d'espérance, le métropolite Onufrij nous annonce:

"Nous croyons fermement que la Sainte Eglise Orthodoxe sortira victorieuse de ces épreuves, ainsi que cela s'est passé de nombreuses fois au cours de l'Histoire. Le temps viendra où la Sainte Eglise célébrera son Triomphe aussi sur les schismes et désordres d'aujourd'hui. Il est important que nous restions fidèles à la Sainte Orthodoxie, que nous sauvegardons la pureté de la Foi Orthodoxe, et alors le Seigneur gardera sous Sa Protection chaque peuple orthodoxe, chaque Eglise locale orthodoxe et chacun de nos pays orthodoxes."

S'adressant aux ambassadeurs de Biélorussie, de Grèce, de Moldavie, de Russie, de Roumanie et de Serbie qui assistaient à la Liturgie festive à la Laure des Grottes de Kiev, puis a une réception en leur honneur après la Liturgie, le métropolite disait: "Aujourd'hui, l'Orthodoxie en Ukraine et dans le monde vit des épreuves difficiles comme nous le savons tous. Mais que nos coeurs ne soient pas troublés, ne soyons pas dans la crainte.

Notre Eglise Ukrainienne aujourd'hui, c'est vrai, traverse ses propres épreuves. Cependant, ces épreuves sont bénéfiques pour l'Eglise. On nous enlève nos églises, mais nos communautés restent fidèles à l'Eglise et deviennent même plus fortes. Notre Eglise est calomniée, mais nos temples sont remplis de personnes qui ne croient pas ces mensonges, mais cherchent la Vérité. Comme disait l'apôtre Paul: "Insultés, nous bénissons; persécutés, nous endurons; diffamés, nous exhortons" (1 Cor 3,12-13).

Pourquoi l'Eglise ne disparaît-elle pas? Pourquoi l'Orthodoxie ne périt-elle pas? Parce que l'Eglise a été créée par notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus Christ Qui a dit que les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle (Mt 16,18). C'est parce que l'Eglise est l'oeuvre des mains de Dieu et non pas celle de l'homme. Ma plus profonde conviction est que si, il y a 2000 ans, le Seigneur avait simplement créé la Sainte Eglise sans la racheter par Son Sang (cf. Actes 20,28), alors le monde n'aurait peut-être pas survécu jusqu'à ce jour. La fin de l'Histoire humaine serait survenue il y a longtemps. Mais par Sa Venue, par Sa Mort sur la Croix et Sa Résurrection, par Son enseignement, le Seigneur a donné une vie nouvelle à ce monde. Certes, le péché continue à exister dans le monde, mais comme nous savons de l'Ecriture Sainte: "là où le péché a abondé, la Grâce a surabondé" (Rom 5,20). Notre monde aujourd'hui a besoin de sainteté, et cette sainteté est dans l'Eglise.

"Souvent, des politiciens, des hommes de gouvernement et les gens séculiers en général, conçoivent l'Eglise exclusivement comme une sorte d'institution sociale ou instance idéologique, ignorant ou ne comprenant pas sa nature mystique, spirituelle. L'Eglise évidemment a de grands potentiels, mais si elle est réduite une structure sociale ou idéologique, elle perd sa force, elle perd son sel évangélique dont parle le Seigneur. Alors elle cesse d'être l'Eglise. Et les coeurs des croyants ressentent cela très finement. Pour cette raison, nos églises sont pleines, comme vous avez pu le constater aujourd'hui. C'est parce que l'Eglise [authentique - trad.] n'a pas perdu sa force, parce qu'elle n'a pas cessé d'être la source de la Grâce divine, parce qu' elle n'a pas cesse d'être la fontaine d'eau vive à laquelle chaque âme fidèle vient pour abreuver sa soif spirituelle. "Comme le cerf languit après les eaux vives, ainsi mon âme languit après Toi, o Dieu. Mon âme a soif de Dieu, du Dieu fort, du Dieu vivant" , dit le saint prophète David (Ps 41,1-2).

"Evidemment, partout où Dieu agit et sème Son bon grain, le diable aussitôt essaie de semer ses zizanies, comme la parabole de l'Èvangile nous l'apprend. Le bien et le mal sont présents côte à côte dans ce monde et se développent parallèlement, mais cela ne devrait pas nous troubler - après tout, Dieu est présent et agit parmi nous, et nous sommes appelés à être Ses collaborateurs, d'être du côté du bien, du côté de Dieu. Il me semble qu'aussi longtemps que nos pays ont l'Eglise Orthodoxe en eux, par laquelle le Seigneur appelle notre peuple à Lui-même, nous resterons intacts dans l'Histoire, nous ne disparaîtront pas. L'Histoire de nombreux peuples orthodoxes qui ont vécu longtemps sous le joug des hétérodoxes et n'avaient pas leur propre souveraineté, mais ensuite la retrouvèrent ou la reçurent, mais sauvegardaient néanmoins leur fidélité à Dieu et Sa Sainte Eglise, sont un clair exemple de ceci."
http://orthochristian.com/119996.html

12.Posté par Silvain le 20/03/2019 01:08
@Isaac post 4 et Justine post 5 : c'était en 2008! Le triomphe de l'orthodoxie tombait le 16 mars, presque comme cette année, et la nouvelle datait du 17 mars 2008. Personne, à ma connaissance (et en observant attentivement les photos) n'a concélébré cette année 2019 avec le "métropolite" Emmanuel et son clergé. Alors attention aux fausses nouvelles, qui risquent de faire très mal, vérifiez, vérifiez...

Voici la nouvelle telle qu'on la trouve sur le site du diocèse, dans les brèves :

Célébration du Triomphe de l'Orthodoxie à la cathédrale grecque de Paris 17/03/2008
Le dimanche 16 mars, des représentants de diverses juridictions orthodoxes présentes en France se sont réunis à la cathédrale grecque Saint-Etienne à Paris pour une célébration du Triomphe de l'Orthodoxie. Les patriarcats de Constantinople, Antioche, Moscou, Serbie, Roumanie et Géorgie ont été représentés. La liturgie a été présidée par le métropolite Emmanuel, chef du diocèse du patriarcat de Constantinople en France. L'Eglise orthodoxe russe y a été représentée par le hiéromoine Alexandre Siniakov, secrétaire du diocèse aux relations oecuméniques et publiques, ainsi que par le père Nicolas Lossky.

13.Posté par justine le 20/03/2019 17:05
A travers l'Amérique du Nord, le Dimanche de l'Orthodoxie a été célébré en commun par ROCOR et l'Eglise Serbe. Comme on sait, ces deux Eglises ont cessé de concélébrer avec ceux qui sont en communion avec les schismatiques d'Ukraine, vu que selon les Saints Canons celui qui communie avec des excommuniés se trouve lui aussi excommunié, c'est a dire avec le patriarcat de Constantinople. Voir la récente Déclaration du Saint Synode de l'Eglise Serbe: http://www.spc.rs/eng/position_serbian_orthodox_church_church_crisis_ukraine.
A Toronto, la concélébration a inclus outre ROCOR et Serbes aussi l'Eglise Orthodoxe en Amérique (OCA). A Mississauga, après la Liturgie, les fideles on entendu une conference sur l'Histoire de la Rus de Kiev et l'Orthodoxie Ukrainienne au Canada, puis une Table Ronde a eu lieu sur la crise ukrainienne actuelle. Durant les discussions, un Orthodoxe grec a temoigné que dans la plupart des communautés grecques en Amérique prévaut l'opinion que le patriarche Bartholomé a commis une grave erreur en Ukraine. On peut lire un reportage sur ces évènements en Amérique du Nord au site http://orthochristian.com/120051.html.

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