Homélie prononcée par Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse, le jour de la fête de la Sainte Trinité
Nous célébrons aujourd’hui, chers frères, chers sœurs, la fête de la Très Sainte Trinité, jour où le Saint Esprit est descendu sur les apôtres. Nous percevons dans sa plénitude notre foi authentique en le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Nous bénissons le Royaume de la Sainte Trinité au début de chacune des liturgies que nous officions. Royaume que chacun d’entre nous a vocation à aimer, à invoquer et à appeler de tous ses vœux. L’année liturgique abonde en fêtes. Mais celle de la Sainte Trinité y a par son immense portée une place toute spéciale.

Lorsque nous célébrons la Nativité ou la Résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ il nous est donné de nous réjouir de savoir que la nature humaine est mystiquement liée à la nature Divine : cela nous laisse espérer que nous sommes tous comme apparentés à Notre Seigneur Jésus-Christ. En effet, si Dieu est né incarné cela est pour nous la source d’un immense espoir : le Seigneur est avec nous, Dieu est avec nous ! La Résurrection du Christ porte le même espoir, la même espérance de salut.

La fête de la Sainte Trinité est essentiellement celle de la force de Dieu et de Sa grâce. L’Esprit est descendu sur les hommes, la grâce Divine s’est intégrée au monde par l’effet des souffrances acceptées par Jésus pour sauver le genre humain. Jésus a par Sa prière supplié le Père d’envoyer le Saint Esprit sur les hommes, pêcheurs et indignes que nous sommes. Nous célébrons aujourd’hui l’invitation à rejoindre le Royaume de Dieu, le Royaume du Père, du Fils et du Saint Esprit. Cette grâce qui nous permet de suivre le Sauveur, de suivre la Foi accomplissant ainsi notre salut, cheminant ainsi sur une voie qui nous est propre.

Nous disons de cette fête qu’elle marque la fondation de l’Eglise, sa naissance en tant qu’institution humaine de la conciliarité. La Très sainte Trinité est le symbole de l’entité physique et spirituelle des hommes, des fidèles orthodoxes tout particulièrement. Il est possible, nous le savons, malheureusement, de séjourner en Eglise seulement par les apparences. Nous pouvons nous considérer comme étant chrétiens tout en ne faisant pas partie de l’équipage de la nef du salut : authentique Eglise de l’Esprit. Il nous arrive souvent de penser de nous-mêmes que nous sommes de bons paroissiens, nous assistons aux offices, nous prions, nous faisons carême alors qu’en réalité nous nous tenons très loin, perdus dans les vagues de l’océan qu’est la vie. Souvent la vie dans le monde nous absorbe à un tel point que notre nef de salut ne tient plus le cap du havre auquel nous aspirons. Nous avons perdu nos repères, nous nous sentons déboussolés et nous risquons de faire naufrage.

Nous célébrons aujourd’hui la naissance de l’Eglise, de cette Eglise qui sauve les hommes grâce à la communauté des saints. Le métropolite Benjamin Fedtchenkov , fondateur et premier recteur de notre paroisse écrivait à propos de cette fête : « Nombreux sont ceux dont la foi se réduit aux rites, qui croient qu’il suffit d’accomplir ce qui est prescrit par les aspects traditionnels et pour ainsi dire extérieurs de l’Eglise. Ils espèrent l’aide Divine simplement en réponse à l’observance d’un rite ou d’une tradition. Souvent, ces personnes savent tant bien que mal comment se comporter lorsque à l’église. Ils disent aimer le Christ et croire en Lui. En réalité ils se trompent car ils ne comprennent pas que la foi ne se réduit pas à l’observance des rites. Elles font abstraction de la vie spirituelle et ne peuvent donc se pénétrer de l’essence de la Très Sainte orthodoxe Trinité ». Le métropolite Benjamin voulait dire que le croyant orthodoxe doit nettement sentir et prendre conscience « de la nécessité de bâtir notre salut. L’édification de notre salut est dans la synthèse indissoluble de l’action intérieure et de l’action physique, dans la recherche constante du Saint Esprit ».
Homélie prononcée par Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse, le jour de la fête de la Sainte Trinité

Dieu est venu dans ce monde et y a souffert pour nous donner l’Esprit Saint, l’Esprit Saint qui est présent avec nous ici et maintenant. Il nous unit, il nous pénètre ! Il ne suffit pas d’acquérir l’Esprit, il nous faut L’invoquer et L’appeler, disaient sans cesse les ascètes orthodoxes.

Comment pourrions-nous recevoir l’Esprit Saint si nous ne donnons rien de nous-mêmes, si nous ne renonçons à rien pour être plus proches de Dieu ? Il nous faut avant de proclamer notre amour de Dieu, avant de s’adresser à Lui, il nous faut Lui donner notre cœur, il nous faut bâtir notre vie de sorte à être d’authentiques chrétiens, ceci en tout, même dans les choses qui nous paraissent insignifiantes. Notre foi, cela va sans dire, est hésitante, elle est faible. Elle n’est souvent qu’à peine tiède. Voilà pourquoi nous évoquons Dieu seulement lorsque la vie nous est difficile, lorsque nous éprouvons de la peine et du chagrin. Mais même en ces moments critiques nous ne faisons que supplier le Seigneur oubliant de Le remercier. Il nous est indispensable de faire l’apprentissage de la gratitude !
Prions donc aujourd’hui tous ensemble chacun pour tous et tous pour chacun !

Prions qu’en cette sainte journée le Seigneur s’emploie à donner à Ses fidèles la communion avec l’Esprit Saint.

Que chacun d’entre nous s’incline de tout son cœur devant le Saint Esprit pour chacun d’entre nous en s’exclamant : en Vérité je crois en Toi, en tout ce que Tu as créé !
Amen
Traduction "PO"
Homélie prononcée par Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse, le jour de la fête de la Sainte Trinité

Pour nos lecteurs russophones: un texte admirable de la moniale Marie consacré à dix icônes de la Sainte Trinité - Site Pravoslavie i Mir Троица, 10 икон Святой Троицы

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 19 Juin 2016 à 12:07 | 1 commentaire | Permalien



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