"IDA" : P.O. recommande vivement ce film polonais!
Pawel Pawlikowski est un cinéaste de l'absolu.

Pologne, les années 1960. Quatre jours avant de prononcer ses vœux, Anna, jeune orpheline élevée au couvent, rend visite à sa tante Wanda.

Cette dernière lui révèle l'histoire de sa famille, dont les membres ont tous été tués dans les camps de la mort. Car Ida est en fait juive. D'ailleurs Wanda ne comprend pas la volonté de sa nièce de devenir nonne.

Ensemble, elles prennent la route pour revoir la maison où est née la jeune femme. En chemin, elles prennent Lis en stop.

Ida ne tarde pas à tomber sous le charme du séduisant jeune homme. Finalement arrivée à bon port, elles se confrontent avec l'actuel propriétaire des lieux, rongé par la culpabilité...


***

« En somme, tu es une nonne juive »... Anna regarde, interloquée, cette parente inconnue que la supérieure de son couvent lui a demandé de rencontrer avant de prononcer ses voeux.

Elle est pure comme une héroïne de Robert Bresson, la petite Anna, ses yeux semblent rappeler à chacun une innocence perdue. Quand elle sourit, trois fossettes se forment au coin de sa bouche. Le jeune joueur de saxo qu'elle rencontrera plus tard le lui dira : « Tu ne sais pas l'effet que tu produis »... Elle fait face à cette tante jamais vue, étrangère, une de ces femmes dont on devine, en un instant, la lassitude et le mépris de soi qui suscitent forcément la haine des autres.

Doucement, presque tendrement, Wanda révèle la vérité : Anna ne s'appelle pas Anna, mais Ida. Elle est la fille de juifs disparus durant la guerre. Dénoncés. Tués. Depuis longtemps oubliés. « Où sont-ils enterrés ? » demande Ida. Nulle part. Comment ça, nulle part ?

C'est presque un polar classique, avec enquêteur expérimenté et débutant candide. Les enquêtes, Wanda connaît. Elle était procureur de la République dans le Parti communiste polonais des années 1950, et on la surnommait « Wanda la Rouge » quand elle condamnait, par paquets, des sociaux-traîtres au nom d'un idéal depuis longtemps perdu, aussi dangereux à ses yeux, désormais, que la foi inébranlable, irrationnelle qu'elle lit sur le visage de sa nièce. SUITE SYNOPSIS

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 26 Février 2014 à 10:29 | 8 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Nina le 26/02/2014 14:32
oui un film éblouissant de par sa simplicité, sa fluidité ; une lumière qui apporte la paix même si tant de cruauté est mise en avant ; l'actrice est limpide et agréable. Certains se plaignent de manque de scénario, du peu de dialogues mais justement c'est là la profondeur même de ce film. Et d'entendre parler en polonais c'est trop bien pour moi ; ce film nous habite ensuite

2.Posté par Nicodème le 27/02/2014 14:59
Et , en plus , c'est moral ,Ida va échapper à l'enfermement de la vie "consacrée" , et vivre sa vie de femme , càd d'épouse et de mère .

3.Posté par Galina le 27/02/2014 18:52
Super film!!!! Même si la vie du monastères pas l'intérêt de la majorité des gens en réalité il s'agit de l'aventure la plus intéressante et la plus nécessaire pour le monde, l'aventure de montrer et rendre présent la plénitude de vie à laquelle tous aspirent

4.Posté par Volkoff le 27/02/2014 21:07
@ Nicodème
Fin du film: Ida remet sa coiffe, refusant la banalité collectiviste dépersonnalisée des réponses formulées par son copain jazziste d'une nuit ("achat d'un chien, confection d’enfants, acquisition immobilière, puis problèmes, comme pour tout le monde etc") , se met en marche vers le cloître.

Sa providentielle vocation (y en-t-il d'autres, quand authentiques?) trouve une acceptation hésitations jugulées. La mère supérieure savait ce qu'elle faisait en la missionnant aller rendre visite à sa tante "Wanda rouge" (la modération de ce site me retient de formuler ce qu'il convient de penser de cette suicidaire et criminelle communiste, p...., vétérotestamentaire....

Visionner ce noir et blanc, non manichéen, devrait devenir un entraînement préolympique obligatoire avant de s'installer au Mont Athos ou Bussy!

5.Posté par Nicodème le 27/02/2014 23:08
Les guillemets servent d'encre rouge. Comme en classe, P.O.

@volkoff : le résumé de Télérama est donc incomplet . "Au temps" pour moi . Cela ,signifie aussi qu'elle n'aura rien découvert au cours de cette nuit et que son formatage antérieur l'aura emmurée dans une frigidité qui l'aura dissuadée de vivre sa vie de femme .
@galina : la" plénitudfe" de vie en question est donnée dans l'autre partie de notre éternité , càd après notre mort corporelle . Pour autant que nous en" soyions" jugés dignes . C'est une marque d'orgueil incommensurable de prétendre en vivre l'anticipation ici bas . "Il n'est pas bon que l'homme soit seul" est-il dit la Génèse . Et , ailleurs , "homme et femme , il LE fit" (l'être humain) . On pourrait admettre cette folie pour des gens qui ont vécu , notamment une vie maritale heureuse . Mais pas au début de sa jeunesse . Cela est produit par le bourrage de crâne . J'ai vu cela "ds" ma jeunesse , des filles sympas être subverties par des curés "tradis" pour peupler leurs couvents . Et être ainsi empêchées de vivre leur vie de femme .

Le monachisme est pour moi une déviation du christianisme . Une sorte d'institutionnalisation de "'encratisme" . "c'ets" malsain .

Je sais , il y a la fameuse parole "d christ" sur les eunuques pour le royaume des Cieux .

6.Posté par Nicodème le 27/02/2014 23:14
@Volkoff : ce n'est pas parce que cette pauvre Ida est tombée sur un c... qu'elle doit s'interdire toute rencontre de qualité . Le Seigneur , allez vous me dire ? Mais , le Seigneur , un certain nombre de juifs et de goyim de Palestine l'ont rencontré il y a près de 20 siècles , "vu , et touché" , comme disait St Jean . Vu de son vivant corporel , et vu avec son "corps glorieux" . Mais pas nous . Sauf les très rares cas de gens gratifiés d'une vision . Mais nous , non . J'exècre ce discours très en vogue ds les milieux ktos maintenant , et qui vient des zévangélos : la "rencontre" avec le Seigneur . C'est de la méthode Coué intégrale .

7.Posté par Tchetnik le 28/02/2014 11:59
Le monachisme n'est pas une déviation du Christianisme mais un moyen de le vivre de manière plus intense et absolue pour celles et ceux qui n'y parviendraient pas dans le monde. Ce qui ne signifie qu'un tel objectif soit impossible dans le monde. Bossuet qualifiait la Règle de Saint Benoit de "pressis de l'Évangile".

Il n'est pas d'avantage une institutionnalisation (ou alors le mariage pourrait aussi en être une) mais simplement l'autre versant de la montagne, celui que bien des Prophètes ont vécu, le Christ aussi du reste, quand il partait dans des endroits déserts pour prier (même s'il existe d'autres significations au fait), sans oublier tous les Pères qui, par ce mode de vie, ont fait bien des rencontres divines et des découverts théologiques qu'ils ont ensuite transmis au monde. Au Chrétien d'avoir le discernement de comprendre quelle voie st la meilleure pour lui.

8.Posté par Nina le 01/03/2014 09:50
je trouve certains commentaires réducteurs et décevants ; ce film est superbe ; pourquoi aller juger ceci, cela. Juste regarder et se taire ! ce n'est pas si difficile et comment parler d'un film que l'on n'a pas vu ?

Ce noir et blanc est sobre, pur et fluide. L'actrice parfaite et ce départ ainsi que ce retour marque ainsi une boucle qu'elle a fait autour de sa vie consacrée et on sent que là est sa place, la vie monastique est aussi une très belle vie, un don de soi, un vrai choix ; elle le fait lorsqu'elle est "prête" elle préfère l'élan le spirituel, la prière à la vie proposée par le musicien...

Et la tante a tant souffert que c'est inévitable parfois de vivre comme elle a vécu. Ce film n'a pas été fait pour discuter sur monachisme ou non ; le cinéaste voulait aussi montrer la foi profonde des polonais, la vie rythmée par la prière et les salutations au nom de Dieu, malgré l'inévitable et lancinant antisémitisme qui existait alors...

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