Justine

Il n'existe pas de "doctrine œcuménique orthodoxe", sauf dans l'esprit des œcuménistes, lesquels en aucun cas ne saurait être identifiés avec l'Eglise Orthodoxe, même s'ils occupent les plus hauts rangs dans la hiérarchie. L'Eglise, c'est en tout premier le Christ Lui-même, le Saint Esprit ainsi que tous ceux par lesquels Il parle et agit, c'est à dire les Saints. Malheureusement, en ces jours qui sont les derniers, étant ceux de la grande apostasie, on parle de l'Eglise et on agit en Eglise comme si Dieu n'existait pas et comme si l'Eglise était la propriété et le royaume de certains personnages officiels.

Ce que Vladimir appelle "doctrine œcuménique orthodoxe" est en réalité un projet politique, élaboré et mis en chantier au niveau ecclésiastique par la volonté, sous la pression et selon les directives des mêmes forces qui, au niveau de la géopolitique laïque, s'efforcent d'assurer et de maintenir un monde à pôle unique, unifié, uniformisé, standardisé, canalisé, contrôlé et surveillé, en subjuguant par divers moyens tous les peuples a un système unique, une gouvernance unique, un système économique et financier unique, les "unissant" dans une "culture" unique et une "religion" unique. Pour rendre ce projet plus consommable pour les Chrétiens, on l'orne de citations de l'Evangile ayant trait à l'unité, quitte à en déformer complètement le sens - aucune importance, "le but justifie les moyens"....

En vue de réaliser ce projet, on a lancé le "mouvement œcuménique". Certains, il faut le dire, le prenait au début du bon côté, y voyant une réelle possibilité de faire revenir les hétérodoxes dans le droit chemin, mais désillusionnés, ayant compris le leurre, la plupart de ceux-ci ont entretemps abandonné cette entreprise, et la Russie n'est pas loin du moment, je pense, ou elle fera de même, trouvant des contextes plus authentiques et fructifiants pour l'œuvre hiérapostolique. Le patriarche Elie de Géorgie a d'ailleurs confié, lors d'un récent entretien avec "orthodoxie.com", que l'Eglise de Géorgie préfère le dialogue bilatéral avec les hétérodoxes aux dialogues "œcuméniques" (laissant discrètement entendre que ces derniers sont par trop manipulés et "dirigés"). Les plus fervents partisans de ce mouvement sont évidemment ceux qui s'accordent avec le projet politique soujacent, soit par un aveuglement spirituel qui les a emprisonnés dans des liens indissolubles, soit par intérêt.

Avertis par la Sainte Ecriture, par les Apôtres, les Saints Pères et des hommes de Dieu contemporains en qui et par qui parle le Saint Esprit, des Orthodoxes fideles – hiérarques, prêtres, moines, laïcs - ont compris "les signes des temps" et s'opposent à ce projet anti-Dieu, à l'Antichrist. Contrairement à ce que dit Vladimir (ou plutôt ce que dit la propagande mensongère des œcuménistes à laquelle Vladimir très malheureusement accorde quelque crédit), les anti-œcuménistes ne s'opposent pas au dialogue en soi, mais à la trahison. Ils refusent le dialogue traître dont le but est de mélanger Orthodoxie et hétérodoxie, Vérité et erreur. Ils refusent le dialogue qui aboutit à trahir le dépôt précieux confié à l'Eglise une fois pour toutes.

Loin de se sentir, comme les œcuménistes de grand habit, propriétaires et maîtres de ce dépôt précieux dont ils pourraient faire ce qu'ils veulent, ils se sentent dépositaires, gardiens et serviteurs indignes de ce trésor inestimable, prêts à donner leur vie pour sa sauvegarde. C'est ce que Vladimir appelle des "zélotes". Rappelons que le premier "zélote" fut le prophète Elie. C'est donc un titre honorifique et qui les met, tout indignes qu'ils se sentent, dans la compagnie des saints martyrs et confesseurs de la vraie Foi de toutes les époques.

On ne peut que souhaiter que Vladimir et tous les autres qui, par ignorance ou simplicité, se laissent jeter du sable dans les yeux par les œcuménistes, préfèrent dorénavant écouter les forces de la lumière et non plus celles des ténèbres.

Rédigé par Justine le 11 Mai 2014 à 22:04 | 20 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Irénée le 11/05/2014 23:16
Merci Justine pour ce texte auquel je souscris à 99%.
Le problème me semble être que vis à vis de cette question comme de beaucoup d'autres, il faudrait absolument être pour ou contre, alors que, comme vous le dites, on peut, et on doit, je crois, accepter le dialogue et participer honnêtement à diverses rencontres, sans pour autant faire l'ombre d'une concession à la Vérité.
C'est aussi pourquoi il me semble nécessaire d'être précis dans les termes que nous utilisons, merci donc d'avoir signalé sur un autre fil qu'on ne "dit" pas la Divine Liturgie !
J'ajouterais aussi qu'un autre titre d'un poste de ce jour est mal choisi : il n'est pas conforme à l'esprit de la Liturgie orthodoxe d'écrire "Quatrième dimanche après Pâques, l'Eglise orthodoxe lit le récit de la guérison du Paralytique". En effet, c'est toute la structure liturgique du dimanche qui est conditionnée par cet évangile. Les offices des jours qui précèdent et qui suivent en sont imprégnés...
D'une certaine manière, le titre de l'article appauvrit la richesse de notre Liturgie.

2.Posté par Daniel le 12/05/2014 13:06
Pour donner un exemple de la confusion entretenue par le phénomène oecuméniste, voici un exemple récent, dans cette vidéo du consacrée à la prochaine rencontre à Jérusalem entre le pape Francois et le Patriarche Bartholomée. Le pretre orthodoxe en tenue de clergyman nous offre de nouveaux sa théorie des 2 poumons de l’Eglise (en anglais) :

https://www.youtube.com/watch?v=Vt9pZl9pghQ

3.Posté par Nicodème le 12/05/2014 14:15
Que direz-vous au Seigneur , Justine , lorsqu'il vous montrera le nombre inouï d'âmes de bonne volonté, que votre fanatisme aura éloigné de la foi en Christ ?

4.Posté par Vladimir.G "L’Église a besoin des groupes radicaux conservateurs" le 12/05/2014 16:10
L’Église a besoin des groupes radicaux conservateurs "parce qu’ils lui permettent de ne pas tomber dans l’abîme du libéralisme, cet autre extrémité", a dit le métropolite Hilarion de Volokolamsk, mais il tempère ce jugement: "le juste milieu consiste naturellement à se conduire de façon civilisée et à être capable de s’écouter quel que soient nos opinions. L’apôtre Paul dit qu’il faut bien qu’il y ait dans l’Église des groupes qui s’opposent, pour qu’on reconnaisse ceux qui ont une valeur éprouvée (I Cor 11, 19). Ces différentes opinions, dans la limite du raisonnable, bien sûr, non seulement existent dans l’Église, mais lui sont utiles : les représentants de l’Église ont besoin d’une critique constructive …Nos relations avec le monde extérieur doivent être interactives. Nous ne sommes pas seulement l’Église enseignante, mais aussi l’Église qui sert. Notre rencontre avec les gens ne doit pas consister seulement à parler, mais aussi à écouter."

In http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Le-metropolite-Hilarion-Le-Patriarche-Cyrille-a-pour-objectif-d-employer-au-maximum-tout-le-potentiel-de-l-Eglise_a3579.html

5.Posté par Nicodème le 12/05/2014 18:17
Certes , le "libéralisme" , que nous appelons , en occident , "progressisme" , est un autre fléau . Symétrique . Pour moi , il n'y en a pas un pour racheter l'autre . Et , pour répondre encore à Justine , je dirais que le fait que , derrière certains courants romains et constantinopliens , si j'ose dire , il y ait les pressions des étasuniens , , donc de Mammon et de Bélial , ne doit pas nous faire perdre de vue que seule l'Eglise unie dans la catholicité (ce qui ne veut pas dire "romanité" ) et dans l'orthodoxie de sa foi , aura un impact dans le monde . Tant qu'on entretiendra les divisions , à grands coups d'anathèmes , et sous le regard narquois de l'Ennemi , comme en 1453 , le monde ne croira pas . Le Christ nous avait avertis . Et la condition première est de nous aimer .

6.Posté par Clovis le 12/05/2014 19:34
Doctrine et œcuménisme sont deux mots qui vont mal ensemble, je pense qu'il serait plus correct de parler d'attitude. Il n'y a d'autres "doctrine", si ce n'est celle de l'église.
Le reste est très bien formulé par Hilarion, le Christ voulait faire de ses apôtres des pêcheurs d'hommes, pas une version 2.0 du sanhédrin. La Vérité on la professe.

7.Posté par Tertius le 12/05/2014 20:29
"par la volonté, sous la pression et selon les directives des mêmes forces qui, au niveau de la géopolitique laïque, s'efforcent d'assurer et de maintenir un monde à pôle unique, unifié, uniformisé, standardisé, canalisé, contrôlé et surveillé, en subjuguant par divers moyens tous les peuples a un système unique, une gouvernance unique, un système économique et financier unique, les "unissant" dans une "culture" unique et une "religion" unique."

Qu'est-ce donc que ce vilain discours complotiste teinté de millénarisme qui placent les partisans de l'unité des chrétiens sous l'emprise de "l'Antéchrist" ou des "forces des ténèbres"? On se croirait revenu au temps des congrès du Parti Communiste pestant contre les "social-traitres" et les "valets du Grand Capital", ou qui prétendait "oeuvrer pour la paix" tandis que "l'Ouest agitait le spectre de la guerre", tout en lançant ses chars sur Budapest et Prague... Le meilleur moyen de refuser le dialogue, c'est d'en récuser les règles ou de le restreindre qu'aux points qui vous arrangent.

Et qui est censé être ce si puissant lobby qui manipule dans l'ombre les hiérarchies ecclésiastiques et laïques, les Princes, les Grands de la terre et ce brave Vladimir Golovanoff? Difficile de prétendre représenter "les forces de lumière" lorsqu'on aligne sa rhétorique sur le discours de Maurras ou de Pobedonostsev.

8.Posté par IVAN le 12/05/2014 20:52
Le dialogue œcuménique, notamment entre orthodoxes et catholiques, est donc reconnu comme nécessaire par tous les interlocuteurs qui se sont exprimés . Dont acte. Il est vrai que le chemin est étroit et semé d'embûches. L'erreur est de confondre le mouvement œcuménique avec les deux dangers qu'il doit absolument éviter: la relativité doctrinale sous prétexte de bienveillance d'une part, et le mépris de la position de l'autre d'autre part. C'est ce que s'efforcent de faire les participants aux rencontres œcuméniques. Ils n'ont pas peur du dialogue et la plupart ne méritent pas le procès d'intention qu' on leur fait.

9.Posté par Tchetnik le 13/05/2014 08:13
Le meilleur allié de l'oecuménisme demeure le bisounoursisme...

Tous les éléments que Justine mentionne au sujet de ce projet mondialiste sont sourcés, référencés, circonstanciés et il serait d mauvais goût de les nier en réduisant l'adversaire ;a un "complotiste débile".

Mais la meilleure ruse du diable consiste à faire croire qu'il n'existe pas, c qui, manifestement fonctionne toujours.

En revanche, entre cette position qui mène au relativisme universel, à la négation du concept même d Vérité universelle, qui conduit à un genre d'entropie spirituelle et l'autre position qui consiste à se défier systématiquement de Chrétiens de bonne volonté et dont la théologie a quand même au fil des siècles largement évolué, il y a probablement un juste milieux.

Sans renier la fidélité à l'Église Orthodoxe ni relativiser le fait qu'elle possède la pleinitude de la Grâce et de la Vérité, on peut très bien reconnaitre la bonne volonté, l'authenticité de la foi, que la foi des Arméniens qui a connu des siècles de recherche de Dieu, de vécu sincère, d'oeuvres bonnes et aussi de martyrs peut, même entachée d'erreurs, plaire à Dieu, non pas que ces erreurs seraient relatives, mais que la sincérité des personnes peut y palier à titre individuel.

Il est évident que si nous préférons la Vérité à l’erreur, et l’erreur au mensonge, toutes les églises Chrétiennes non-Orthodoxes ne sont pas entachées d’erreurs de la même façon, au même niveau, en même proportion.
Les églises antiques, ayant un lien historique prouvé, sourcé, documenté avec les Apôtres ont souvent vu leur compréhension diverger, mais conservent néanmoins sur les questions fondamentales de la foi et les enseignements fondamentaux de l’Église sur Dieu Trinitaire et le sens de Salut et de Sainteté qu’il donne à nos vies, sur la Mère de Dieu et des saints, ce qu’ils représentent, leur place dans la dévotion Chrétienne, sur la nature de l’Église, son rôle et celui de sa Tradition dans la connaissance de Dieu et le vécu de la foi, la même compréhension des choses. Église Arménienne (certainement celle qui nous est la plus proche), Catholique (dans sa dénomination traditionnelle, aussi très proche), Éthiopienne, copte (avec un peu plus de divergences pour cette dernière), AssyroChaldéenne…partagent la même origine apostolique ainsi qu’un patrimoine dogmatique, historique, patristique, scriptural, culturel largement commun et compatible sur bien des points. Ils conservent la Vérité, même entachée d’erreurs. Voient le Christ, ont leur télescope braqué dans la bonne direction, mais avec des réglages qui s’altèrent.

Et d’un point de vue canonique, ecclésial, sacramentel, on ne peut bien évidement traiter tout le monde de la même manière, ceux qui nous sont proches ou ceux qui sont très éloignés, on ne peut les recevoir ou les accueillir de la même manière. Spirituellement, sans pour autant tomber dans le relativisme ou l’œcuménisme facile, non seulement l’économie sacramentelle prévue par les Pères peut-elle s’appliquer mais on peut, en notre for intérieur, penser que leurs patrimoines et enseignement sont compatibles et que Dieu connait leur foi et leurs vertus (identité particulièrement nette entre Église Orthodoxe et Apostolique Arménienne). Mais les églises antiques ne peuvent évidemment être mises sur le même plan que les sectes les plus folkloriques, fantaisistes, aventurières, synchrétistes ou dangereuses. Si dialogue et reconnaissance mutuelle, espérance de retrouvailles et fraternité il doit y avoir, ce ne doit pas être prétexte à un relativisme de la Vérité et des enseignements qui ne peuvent l’incarner à part égales, vu leurs divergences, voire leur antinomies. Certaines juridictions, certains hiérarques Orthodoxes donnent hélas dans cette idéologie du « tout se vaut », mais le fait qu’ils soient évêques et nombreux ne suffit pas à conférer à leurs prises de positions, qui sont contraires à la Bible, aux Pères de l’Église (qui étaient on ne peut moins oecuménistes et on ne peut plus insistants sur le caractère absolu et unique de la Vérité, comme de l’Église qui l’incarne et la garde) et aux Canons, ainsi qu’à la logique même et au principe de non contradiction, une quelconque légitimité que seule la fidélité à la tradition et à l’enseignement reçu et proclamé par le corps de l’Église peut donner. La Vérité se trouve là où il y a la Bible, les Pères, les Canons, la Tradition de l’Église et conformité avec tout cela.

Pour cela, même si nous devons toujours préférer la Vérité à l’erreur, il ne faut pas non plus tout mettre au même niveau, n particulier des églises qui ne sont pas dans l’erreur au même niveau, dont les enseignements peuvent être sans le savoir proches, voire « dans » la Vérité, comme ceux de l’Église Apostolique Arménienne. Les anathèmes et excommunications ont été un temps utiles, nécessaires, voire indispensables au maintien de la foi, à la protection des plus faibles spirituellement, face à des hérésies parfois lourdes et agressives. Mais les différences entre certaines églises historiques ne sont plus aujourd’hui aussi grandes qu’elles ne le furent alors, aux temps Patristiques et surtout, leur attitude n’est plus à l’offensive, à la définition négative ou à la négation de l’Église Universelle, mais à une Vie en Christ simple, authentique, vie en Christ confirmée par des siècles de prière, de recherche théologique, de rencontres divines qu’il ne faut pas mépriser. Tout comme il ne faut pas nier cette proximité très grande qui nous touche. De même nous faut-il reconnaitre que, si schisme il y eut, les maladresses de hiérarques et empereurs de la Vraie Église en sont aussi responsables et que certains torts historiques doivent être réparés. Par conséquent, on ne peut plus aborder la question des relations avec les églises « préchalcédonniennes » comme les Arméniens, Coptes, Éthiopiens, AssyroChaldéns, voir Nestoriens uniquement sous un angle de rapports de forces et de « tort et raison ». Ce entre autres parce que leur propr théologie a évolué, notamment vers une bien plus grande proximité et coincidence avec la nôtre, celle de l’Église Chrétienne Orthodoxe, avec laquelle la manière de comprendre la réalité de Dieu, du sens de Salut et de sainteté qu’elle donne à la vie et la manière de réaliser ce sens est en fait identique. Même si nous sommes convaincus, à raison que l’église Orthodoxe incarne bel et bien LA Vérité de fond sur une forme la plus parfaite possible, nous pouvons reconnaitre que cette Vérité est aussi présente chez eux, même entachée d’erreurs, et que leur foi en Christ plait aussi à Dieu qui les comble de trésors et de Grâces. En cela, tout dialogue qui fait preuve de bienveillance, de charité, qui illustre et concrétise ces vertus fondamentales, qui rétablit aussi une certaine justice et vérité de l’Histoire, qui permet aux croyants Chrétiens de se rapprocher de la Vraie Église et d’en comprendre la teneur, le rôle, la nature, st plus que bienvenu. Les anathèmes furent utiles mais seraient aujourd’hui injustes et contre-productifs. Sans être relativistes, oecuménistes ou mondialistes, nous devons néanmoins savoir adapter nos relations à la réalité et historique et spirituelle qui n’est plus la même. Le dialogue ne retire rien à nos fidélités, mais permet sans doute une collaboration plus fructueuse, notamment face aux enjeux sociaux, économiques, géopolitiques, et sans doute tout simplement plus Chrétien. Cela sera plus efficace du reste pour faire comprendre à tous Chrétiens quelle est la véritable Église, creuset de la Vérité, colonne et fondement d la Vérité que les conflits permanents et agressifs. La victoire se fera d’avantage par bienveillance que par combat dans c cas-là. Ce ne sera pas le cas pour tout sujet ou tout adversaire du reste. Mais il faut avoir le discernement de savoir quand combattre (et c’est nécessaire) et quand dialoguer avec bienveillance et respect (ce qui est aussi nécessaire et indispensable, mais pas avec les mêmes interlocuteurs).

10.Posté par Nicodème le 13/05/2014 11:22
Puissent les passionarias de l'orthodoxisme écouter vos sages conseils , ô Tcheknik ! Ni "bisounoursisme" , càd l'"amour" (à géométrie variable) sans la Vérité , ni inquisition , càd la vérité (voire...) sans amour . A la question de Pilate , homme cultivé de son temps , "qu'est-ce que la vérité ?" répond la formule de Yeshouah de Nazareth : "JE SUIS (=YHWH) le Chemin , la Vérité et la Vie" . Le problème , c'est d'y accéder , au travers de la prodigieuse accumulation de dérives et de déviations produites par des hommes orgueilleux qui se sont pris pour Dieu .Je suis en train de relire l'excellent livre du prêtre Alexandre Schmemann : "Le chemin historique vers l'orthodoxie" . Cela permet de prendre du recul ...

11.Posté par Athénien le 13/05/2014 12:15
Si vous me permettez de déposer mon témoigange à propos des personnes, peu nombreuses il est vrai, qui sont ouvertement écumenistes en Grèce, je dirais ouvertement qu'il s'agit des gens qui ont horreur de la piété traditionnelle et de tout ce qui l'accompagne, comme l'amour pour les saints et la Mère de Dieu, l'ascèse, le jeûne, l'amour pour les offices, les pélérinages, etc.
Leur vue de l'Eglise est tout-à-fait "institutionalisée", c'est le comble du cléricalisme. Pour eux, l'Eglise par excellence, c'est le Phanar du patriarche Bartholomée, à savoir un bureau d'évêques sans ouailles et avec quelques diacres comme "personnel de maison". Phanar est une Eglise supérieure aux autres, non seulement du point de vue institutionnel, mais aussi au niveau de sa théologie. C'est le vrai dépôt de l'esprit orthodoxe, qui ont du mal pourtant à définir, car ils n'ont aucune idée de quoi il s'agit. Leur culte pour Phanar et son chef actuel attend l'idôlatrie. En lisant les textes d'un blogger de Patras, chantre et théologien écumeniste, très proche de Phanar, on dirait qu'il s'agit d'une Madame Bovary en rêvant de Paris, mais transportée dans un coin perdu de la Grèce...
C'est le culte du majestueux niveau provincial balkanique... Pour les écumenistes grecs, si tu ne considères pas Mgr Jean Zizioulas comme "le plus grand théologien du XXe s." ( et du XXIe s. aussi, pour l'instant), tu es dans le rang des "fanatiques", pratiquement au sens voltairien du terme. Les écumenistes grecs adorent à détester Poutin et ont du mal à cacher qu'ils adorent Washington. Politiquement ils sont tous soit pour la gauche libérale, soit pour la droite libérale, à savoir la même chose. Ils se délectent aussi à promouvoir le multiculturalisme, mais au fond ils ont horreur des quartiers où habitent les immigrés; ils les visitent quand même parfois, comme on visite le zoo...
Il faut le souligner, tous les grands "anciens" (gérondes) qui ont vécu en Grèce durant le 20e et même aux premières années du 21e siècle, étaient tous contre l'écumenisme, sans embrasser l'attitude "zélote". Ils avaient, tout simplement, le discernement d'éviter tant le relativisme des écumenistes, que l'absolutisation des "zélotes" tels les Vieux Calendaristes de Grèce.

12.Posté par Tchetnik le 13/05/2014 14:58
Les oecuménistes sont n fait d'accord avec tout le monde SAUF avec l'Église Orthodoxe et tout gouvernement s'en réclamant, donc.

13.Posté par Nicodème le 13/05/2014 15:49
Je préférais nettement le message 9 à celui-ci , ô camarade Tchetnik...La formule sonne bien , mais elle est excessive , et vous savez de ce qu'il faut penser de ce qui est excessif ...Et su un gvnt se "réclame" de l'Eglise (orthodoxe ou non ) , cela signifie que celle-ci s'est compromise . Qu'un gvnt cherche l'appui de l'Eglise pour rendre la société meilleure , ou même que , comme Poutine , il fasse publiquement l'éloge du christianisme , il faut s'en réjouir , mais celle-ci doit toujours garder jalousement son indépendance , sinon , elle devient vite un "sépulcre blanchi" , porteuse d'une religion identitaire . Une Eglise indépendante , c'est Ambroise de Milan demandant publiquement à Thédose de faire pénitence publique . Par exemple . On rêverait que les hiérarques romains en France excommunient publiquement les politichiens soi-disant ktos qui ont consenti à la loi Taubira .

14.Posté par Tchetnik le 13/05/2014 16:18
@Nicodème

En effet, c'est hélas toujours le risque que court l'Église quand elle doit agir dans le monde. Elle revêt des formes humains imparfaites et doit traiter avec des institutions incarnant la puissance publique forcément imparfaites aussi, aussi bien intentionnées soient-elles.

La Russie et son gouvernement actuel ne sont pas parfaits, mais sont certainement ceux qui, à l'heure actuelle, incarnent le mieux cette "Grande Idée Chrétienne" qui est de construire une société qui organisent toutes les activités humaines de manière à ce qu'elles favorisent la pratique des vertus Chrétiennes et servent à anticiper le Royaume d'en Haut.

Pour ce faire, Église et État marchent main dans la main, ce qui comporte des risques d'ingérence de l'un sur l'autre, alors que les deux doivent demeurer distincts.
Une telle Collaboration a pu, au cours d l'Histoire, donner lieu à quelques ratées, nous sommes bien d'accord, rien ne sera jamais parfait, mais le résultat global est plus positif que négatif, à mon sens.

Mais, en effet, une église qui se laisse trop suborner par la puissance publique terrestre finit, pour les plus faibles (et aussi souvent les plus haut-placés) de ses membres, par succomber aux attraits des honneurs et des pouvoirs de ce monde.

C'est un risque hélas, mais qui vaut la peine d'être couru, et comme l'exemple de Saint Sava le montre, n'est-heureusement-pas systématique.

15.Posté par Tchetnik le 13/05/2014 16:21
Par contre, c'est vrai que le geste de Saint Ambroise de Milan ne manquait ni de panache, ni de courage.

On rêve de retrouver de tels évêques, cela nous changerait des gros apparatchiks mondains qui prétendent incarner l'"humilité" (sic) Chrétienne...

On peut aussi mentionner le geste de Saint Mitrofan de Voronej qui fit célébrer son propre office des défunts quand Pierre Ier avait menacé de le faire exécuter parce qu'il avait critiqué la déco un peu paienne de son château.

16.Posté par Tchetnik le 13/05/2014 16:37
oupsss.....

Disons que le fait qu'une église défende un patrimoine national n'st pas dérangeant en soi, tout dépend de la perspective et du but poursuivi.

La défense d'un héritage culturel et historique peut, parfois, coincider avec la défense t la promotion des idéaux Évangéliques, et, quand c'st le cas, le particulier devient alors vecteur d'universel et peut être compris et apprécié par toutes les nations.

Par exemple, quand l'Église Russe parle, en russe, en français, en anglais, en patagon, du Tsar Nicolas II, de son martyr, de son chemin de croix, de ses paroles Christiques sur "la trahison, la lâcheté, le mensonge", ou de Dostoievski et de sa hauteur de vue spirituelle, elle fait une oeuvre qui est somme toute positive, pour le peuple RUsse ET aussi pour une certaine mission d'évangélisation, Nicolas II et Dostoievski pouvant alors servir d'illustrateurs de l'Évangile, dans ce que la Russie peut offrir de plus beau et de plus profond à la cause plus universelle du rapprochement de tous les Hommes de Dieu.

Idem quand une église Grecque parle, dans toutes les langues, de Papadiamantis ou de Makriyannis, ou une église Serbe de Prince Lazare, Draza Mihailovic ou Petar Ptrovic Njegos. Elles nous offrent alors non seulement un hommage à leur nation, mais un hommage qui est "exportable", car il sert surtout pédagogiquement à transmettre l'Évangile.

Ce qui peut en revanche être nuisible est surtout le folklore superficiel et mondain, qui sert non pas l'illustration ds idéaux évangéliques, mais un simple sentiment de chaleur du bled. Et, là, en effet, "on" fait jour à l'Église un rôle qui n'est pas le sien, et qui ne sert même pas les intérêts de la nation vu que les pauvres sentiments qui sont ainsi entretenus, ethniques et "völkisch" sont au patriotisme c que la gonflette est à la culture physique.

La défens d'une identité ne coincide alors plus du tout avec celle des vertus Évangéliques et de la mission de l'Église, "Seule Internationale qui tienne" selon Charles Maurras (überLOL).
Et, là en effet, nous sommes dans un domaine discutable, que malheureusement bien ds hiérarques, prêtres et fidèles ont du mal à identifier et à se prémunir.

17.Posté par Nicodème le 13/05/2014 22:24
C'est moi qui lance l'idée , mais c'est vous , ô Tchetnik , qui vous tapez le boulot de devoir développer ...:-))) nous sommes tout à fait d'accord ! Je n'ai pas pu ne pas sourire à l'énoncé de votre référence de Martigues ... Hmmmmm.... c'est pas du tout politiquement correct , ça :-)

18.Posté par Anne le 14/05/2014 20:06
A Jérusalem, les Eglises prient pour le pèlerinage oecuménique du pape

Les Églises de Jérusalem et les communautés catholiques de Terre sainte ont lancé mercredi une neuvaine de prière pour préparer et "soutenir spirituellement" le pèlerinage oecuménique du pape François à la fin du mois.

Cette initiative, jusqu'au 22 mai, consiste "en une prière individuelle et communautaire dans les lieux saints, à jeûner, adorer et en la sanctification de ses actes", indique le patriarcat latin (catholique romain) de Jérusalem sur son site internet.

La prière communautaire aura lieu à tour de rôle dans différentes églises de Jérusalem, précise le patriarcat.

Toutes les autres communautés chrétiennes non catholiques sont invitées à participer à cette neuvaine.

Le point culminant de la première visite du pape en Terre sainte, du 24 au 26 mai, sera une prière oecuménique avec les chefs des différentes Eglises dans la basilique du Saint-Sépulcre à Jérusalem.

François a choisi l'année 2014 pour relancer l'élan oecuménique insufflé il y a cinquante ans par Paul VI et le patriarche orthodoxe de Constantinople Athénagoras qui s'étaient rendus ensemble à Jérusalem en janvier 1964.

Il sera accompagné le 25 mai au Saint-Sépulcre par le successeur d'Athénagoras, le patriarche Bartholomée, un geste fort pour l'unité et la réconciliation des chrétiens.

Le pape aura un entretien privé avec Bartholomée à Jérusalem. Tous deux devraient alors signer une déclaration commune.

19.Posté par Nicodème le 15/05/2014 11:11
Anne , (sœur Anne) , ne voyez-vous pas venir l'attaque d'apoplexie que votre message risque de déclencher chez notre incontournable Justine ?

P.S.: (à l'attention du modo) ceci se veut être de l'humour ...:-)

20.Posté par IVAN le 16/05/2014 00:31

Pèlerinage apostolique à Jérusalem

(JPEG) A l’occasion du cinquantenaire de la rencontre historique du Pape Paul VI et du Patriarche œcuménique Athénagoras en 1964, le Pape François et le Patriarche œcuménique Bartholomée se rendront en pèlerinage à Jérusalem du 23 au 27 mai 2014. En préparation à cette visite, une célébration œcuménique se tiendra à Notre Dame de Paris le mardi 20 mai 2014 à 19h30 pour la réussite de cette rencontre.

21.Posté par Nicodème le 16/05/2014 09:58
Si j'étais l'orthodoxiste de service , j'exhalerai un "aaaarrgh!" de dépit ...a part ça , je dirais plutôt "François 1er" (il y avait bien eu Jean-Paul 1er) , même si un cardinal arc-en-ciel a imposé ce "François" sans numéro ...Sans numéro , ça fait un peu "François d'Assise" , tandis qu'avec le numéro , ça rappelle l'un des plus chauds lapins de nos rois ... Ca la fout mal .Je crois très sérieusement que là se trouve la motivation secrète de ce dispositif . C'est pourquoi je dirai toujours François 1er .

22.Posté par Thanatonpatisas le 17/05/2014 11:56
Je ne vois pas en quoi aller taper la bise au Pape François 1er, va faire progresser la foi orthodoxe dans le monde. Elle va plutôt la faire régresser chez les orthodoxes. Pour avoir été KTO, bouddhiste, je n'ai pas peur de dire aujourd'hui : "l'orthodoxie ou la mort". Car sans l'orthodoxie, c'est bel et bien la mort. Le fait qu'il y ai des catholiques romains ou des bouddhistes ou des hindouistes, ou autres qui me devancent dans le Royaume par leur fidélité au bien et par la miséricorde de Dieu, cela ne fait fait aucun doute pour moi, mais il n'empêche que je tiens à la foi orthodoxe comme à la prunelle de mes yeux car c'est par elle que j'ai entraperçu la vérité du Seigneur ! Que le patriarche rencontre le pape, je n'y vois pas d’inconvénient, si après le discourt du "Souverain Pontife", celui-ci remettait les points sur les "i" en exposant la foi orthodoxe et en révélant la force des armes spirituelles de l'Église... peut-être qu'alors le pape deviendrait orthodoxe... Ça serait une belle pèche d'hommes... on ne se fait pas pêcheur d'hommes en allant embrasser un forgeron !

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