Il y a dix ans, la Cathédrale Christ-Sauveur de Moscou était consacrée.
Le 19 août, c'est la fête de la Transfiguration pour l'Église orthodoxe russe. Il y a dix ans, la Cathédrale Christ-Sauveur restaurée a été consacrée. Visitez avec la caméra la plus grande cathédrale de Russie.

L'histoire de la Cathédrale débute le 25 décembre 1812, l'empereur russe Alexandre 1er ayant signé un manifeste ordonnant la construction de la Cathédrale du Christ-Sauveur pour commémorer la victoire sur les troupes napoléoniennes. Le 12 octobre 1817 une cérémonie solennelle a marqué le début des travaux de construction..

Il y a dix ans, la Cathédrale Christ-Sauveur de Moscou était consacrée.
Toutefois, les travaux ont dû être bientôt interrompus, le sol étant instable à cause des ruisseaux souterrains. Le 10 avril 1832, l'empereur Nicolas 1er a approuvé le nouveau projet de Cathédrale, établi par l'architecte russe Constantin Thon. Sur la photo: Le monument à l'empereur Alexandre III en face de la Cathédrale Christ-Sauveur.
La cérémonie solennelle de lancement des travaux de construction a eu lieu le 10 septembre 1839. La Cathédrale a été inaugurée officiellement le 26 mai 1883, le jour du couronnement de l'empereur Alexandre III.
La Cathédrale était haute de 130 mètres pour une superficie de 6.805 mètres carrés. Elle pouvait facilement abriter le clocher d'Ivan le Grand du Kremlin. La Cathédrale a été décorée par de grands peintres et sculpteurs russes. Le coût total de la construction a été chiffré à 15.123.163 roubles or, ce qui représentait à l'époque une fortune fabuleuse. Sur la photo: ornements intérieurs de la Cathédrale

La décision de détruire la Cathédrale a été prise le 2 juin 1931 lors d'une réunion au Kremlin. Samedi 5 décembre 1931, 45 minutes ont suffi pour démolir la Cathédrale au moyen de quelques explosions. Il était prévu de construire le Palais des Soviets sur son emplacement.Toutefois, ce projet n'a pas été réalisé. A la place du Palais on a construit la piscine à ciel ouvert Moskva.
Les travaux de restauration de la Cathédrale ont été entamés en 1994 et terminés en septembre 1997. Le 19 août 2000, la Cathédrale du Christ-Sauveur a été consacrée, devenant ainsi accessible aux visiteurs. La Cathédrale comporte l'église supérieure dont les formes imitent celles de l'église détruite à l'époque soviétique.A l'intérieur, il y a deux salles, la Grande salle (1250 sièges) et la Petite salle 457 sièges), un musée, une cantine, une cuisine, des garages et des services techniques. Au centre du sous-sol se trouve l'église inférieure, celle de la Transfiguration
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SUR notre Blog " Parlons d'Orthodoxie": Anne Khoudokormoff " Fresques de la crypte de la cathédrale du Christ Sauveur - Moscou"

Diaporamas RIA NOVOSTI La cathédrale du Christ-Sauveur et son prédécesseur historique

Rédigé par l'équipe de rédaction le 24 Août 2010 à 13:33 | 10 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Daniel le 24/08/2010 14:19
Il faut tout de même reconnaître que l'iconographie dans cette cathédrale est à l'opposée de l'iconographie traditionnelle orthodoxe, dans un style occidental à souhait. Mais c'était le style en Russie à l'époque... Je me suis demandé où en était le retour aux canons de l'iconographie traditionnelle en Russie, le mouvement avait commencé vers la fin du 19e siècle en s'inspirant notamment des icônes des vieux-croyants et cette iconographie a toujours existé dans certains monastères, mais aujourd'hui qu'en est-il?

2.Posté par Irénée le 24/08/2010 15:34
Merci Daniel pour ce commentaire et la question qui l'accompagne. Si on ne reste pas un peu vigilant, et avec un peu de sens critique, on finirait par nous faire croire que tout ce qui se fait dans l'Eglise en Russie aujourd'hui représente le "top" de l'orthodoxie authentique et traditionnelle !

3.Posté par vladimir le 24/08/2010 18:37
Cette iconographie est la copie conforme de celle de l'époque qui, pour moi, était le point le plus bas de la décadence iconographique: le sens théologique de l'icône était oublié avant ce mouvement de retour aux sources dont parle Daniel. Ainsi tout ce qui se faisait avant la révolution, en particulier à la fin du XIXe, était loin du ""top" de l'orthodoxie authentique et traditionnelle !" Et ce pas uniquement dans l'iconographie: le patriarche Cyrille a relevé récemment la décadence intellectuelle qui a rendu la révolution possible...

Pour en revenir à l'iconographie actuelle on y trouve de tout, des sucreries les plus occidentalisées (bien pire que Sulpiciennes!) aux recherches rigoureuses et inspirées d'un p. Zénon et, malheureusement, la majorité des croyants et des clercs paroissiaux manquant cruellement de culture religieuse, ce n'est pas le meilleur qui se voit le plus... Il faut dire aussi que, pour les Russes, même une "mauvaise" icône devant lesquels plusieurs générations ont prié est "sacralisée" par cette prière. De là la vénérations des icônes et fresques du XIXe. Là aussi on peut espérer que l'effort d'éducation en cours à tous les niveaux va porter ses fruits...

4.Posté par Cathortho le 25/08/2010 00:18
Lorsque, à juste raison, les orthodoxes occidentaux critiquent l'art religieux occidental qui ,comme le montre l'exemple ici présent, a pénétré l'art sacré orthodoxe représenté par l'iconographie traditionnelle, ils le font malheureusement trop souvent en omettant de préciser que cet art religieux occidental est en rupture avec l'ancien art sacré occidental représenté dans le roman et le gothique à travers les fresques, les mosaîques, les vitraux, les enluminures et la statuaire. Il y a en effet une différence entre l'art religieux (qui est souvent très beau même s'il est limité) et l'art proprement sacré dont relèvent les icônes orthodoxes traditionnelles ainsi que les exemples que je viens de donner de l'art du moyen-âge occidental. Cette différence entre art sacré et art religieux est assez complexe mais elle peut se résumer dans l'obéissance de l'artiste aux canons artistiques élaborés par l'autorité ecclésiastique et qui requierrent un certain effacement de son individualité et de sa subjectivité ; alors que dans l'art religieux apparu en gros avec le baroque, cette subjectivité souvent empreinte de sentimentalisme, se manifeste avec plus de liberté.

Ceci étant dit Vladimir a raison lorsqu'il écrit : " pour les Russes, même une "mauvaise" icône devant lesquels plusieurs générations ont prié est "sacralisée" par cette prière. " On peut dire qu'il en est de même pour les catholiques devant des représentations religieuses "sulpiciennes" ou autres. En effet, si c'est avant tout l'icône ou tout autre représentation sacrée qui "sacralise" le fidèle, d'une certaine manière les prières des fidèles "sacralisent" l'icône dans une synergie divino-humaine, phénomène qui est le même avec la question des fausses reliques ou non sûrement attestées.

Quant au père Zénon, à une époque où je faisais de fréquentes retraites au monastère bénédictin de Chevetogne, j'ai eu le bonheur d'y contempler dans l'église latine l'immense et magnifique Christ Pantocrator montrant ses cinq saintes plaies, exemple remarquable de retour à l'art sacré.

5.Posté par BORIS Larin le 25/08/2010 12:29
@ Irénée et Daniel,
Pendant les décennies soviétiques l'iconographie a pratiquement été réduite à la restauration, le plus souvent étatique.
Ce n'est que depuis peu des cours ont été mis en place auprès des monastères, académies et séminaires.

Comme l'écrit le père Zénon, l'un des plus grands iconographes russes, « Nous ne nous trouvons pas devant un symbole ou une idole plate, mais devant Dieu en personne ». Parce qu'elle exprime une vérité révélée, celle de l'Incarnation, la première place de l'icône, art liturgique par excellence, est dans l'église. Ainsi, elle est indissociable de son « milieu naturel », celui de la liturgie de l'Église orthodoxe. Pour un chrétien orthodoxe, il faut non seulement « dire » la vérité mais la « montrer » pour l'expérimenter.

6.Posté par BORIS Larin le 25/08/2010 14:12
Merci Cathortho!

"Pierre le Grand rédige et signe un décret concernant les beaux-arts.
Ce décret, connu sous le nom de réforme Pétrovienne, impose aux étudiants des académies d’art de ne plus peindre et sculpter que dans la tradition des artistes français et hollandais.
A partir de l’application de ce décret, la spécificité de l’art russe (qui était essentiellement religieux et populaire) est donc congédiée au profit d’un art de cour copié sur l’art occidental hérité de la Renaissance.
De 1703 à 1863, les professeurs des académies d’art en Russie sont donc contraints à enseigner à leurs élèves les techniques de la peinture et de la sculpture mise en place au Quattrocento.
Techniques éloignées de celles utilisées par les Russes, Jusqu’à l’aube du 18è sc ; ceux-ci n’avaient en effet produit que des icônes (dont la technique était plus proche de celle de l’art gothique que de l’art de la Renaissance) et, bien sur, un art populaire manifeste dans les objets quotidiens : mobilier, vaisselle, décoration, vêtement.
Bref, de 1703 à 1863, les artistes russes, issus des académies, se trouvent dans l’obligation d’imiter les arts de l’Europe de l’Ouest.
Disant cela, je ne veux pas dire que, pendant près de deux siècles, les Russes n’ont pas produit une peinture typiquement russe.
Il y en a eu, sauf que ces peintures ou gravures représentant des scènes de la vie quotidienne russe, et qu’on appelait loubki (loubok au singulier), n’étaient pas reconnues par l’Académie ou, si elles l’étaient, ce n’était qu’au titre d’art mineur"

7.Posté par Cathortho le 25/08/2010 19:27
@ BORIS Larin

La politique de Pierre le grand a été paradoxale, c'est le moins qu'on puisse dire, et il est difficile, en tout cas pour moi (il est vrai que je ne maitrise pas suffisamment la question), de dire si elle a été globalement positive ou globalement négative. Il a eu le génie de désenclaver la Russie en faisant construire Saint Pétersbourg (avec malheureusement le coût humain que l'on sait) lui donnant ainsi une ouverture su les mers et la haussant au rang des grandes puissances à l'aube des temps modernes. Par contre sa politique religieuse et culturelle semble avoir été assez désatreuse comme l'information que vous donnez tend à l'accréditer.

Ceci étant dit, l'art sacré, en Russie ou en Europe occidentale (et même l'art "tout court") subit des attaques moins frontales qu'avec l'exemple que vous donnez, mais non moins redoutables, peut-être même plus car plus hypocrites. Je veux parler du relativisme délétère moderne qui veut nous faire croire que les horreurs de l' "art" contemporain ont autant de valeur artistique qu'un Rembrandt ou qu'une sainte icône ! C'est la même chose en matière de musique, d'architecture, etc ; et en ce qui concerne la pensée et les religions.

8.Posté par vladimir le 25/08/2010 21:34
Sur une fresque du Jugement Dernier dans un monastère de du XVIIIe siècle, à Novgorod, on reconnait nettement Pierre le Grand parmi les damnés entrainés par les démons... Icônes et politique peuvent elles faire bon ménage?

9.Posté par Orthocath le 29/08/2010 11:22
Professant la foi orthodoxe reçue des apôtres et appartenant à l'Église catholique, je suis tout à fait d'accord avec cathortho sur la distinction entre art sacré et art religieux. Néanmoins , dès le Moyen age, il existait en Occident un art destiné plus à l'instruction qu'à la vénération, les cathédrales "bibles en images", alors qu'en Orient la catéchèse est remplie par le contenu des textes liturgiques beaucoup plus descriptifs, explicites et dogmatiques qu'en Occident. Après avoir longtemps méprisé et méconnu l'art baroque, je pense finalement qu'il a joué admirablement ce rôle pour des temps et des populations moins spirituels et plus affectifs. De façon peut-être providentielle, si l'on pense par exemple à l'Amérique latine.Mais ce commentaire ne s'applique certainement pas aux styles purement profanes de la renaissance ou du 19ème siècle, sans parler des plâtres sulpiciens . Comparez la statue sulpicienne du saint curé d'Ars et son icône que l'on voit maintenant un peu partout

10.Posté par Cathortho le 29/08/2010 20:16
@ Orthocath

L'art sacré d'Occident était-il plus destiné à l'instruction qu'à la vénération ? J'en doute. Il est vrai qu'au Moyen-Age ceux qui savaient lire étaient peu nombreux et la Bible, de toute façon peu traduite uq'à l'invention de l'imprimerie était donc peu lue. Ainsi a-on pu dire que la statuaire sacrée était un "Livre de pierres" permettant au peuple d'avoir accès aux principaux événements de l'Histoire sainte. Mais ce phénomène était tout aussi vrai en Russie par exemple, avec les icones, pour un peuple qui ne savait pas plus lire que les européens de l'ouest.
Je pense donc que l'art sacré, en Orient comme en Occident, avait une double fonction celle d'être support d'instruction et de vénération. Une fonction n'excluait pas nécessairement l'autre.

Quant à l'art baroque, qui est divers et quelquefois très beau (mais aussi quelquefois insupportable), il a sans nul doute joué le rôle providentiel que vous dites, mais il a en même temps contribué à une certaine dérive sentimentaliste et doloriste facheuse dans l'approche du mystère chrétien.

On constate depuis une vingtaine d'années, voire plus, à la présence d'icônes dans les églises catholiques, c'est une très bonne chose même s'il ne s'agit souvent que de reproductions d'icônes orthodoxes ou d'icônes qui ne sont pas toujours peintes en respectant les canons artistiques exigés par cette forme d'art sacré.

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