Jean Tchékan le  fondateur du SOP est né au Ciel le mercredi 21 juillet 2021
Carol Saba Responsable de la Communication, Assemblée des Évêques Orthodoxes de France

Entre serviteur de Dieu, Jean, dans la joie de ton Maître ! Mémoire éternelle !

Oh Seigneur ! Que je connais ce regard ! Que nous avons côtoyés Nada et moi même, depuis le début des années 90 en France ! Notre ami Jean Tchékan est né au Ciel ce mercredi 21 juillet. Le Christ est ressuscité !

Personne ne peut imaginer l'Orthodoxie en France sans Jean qui fut, avec mérite, le père fondateur de l'information orthodoxe en France en fondant le fameux SOP le Service Orthodoxe de Presse, où on s'empressait Antiochiens, Grecs, Russes, Roumains, Serbes etc. et français orthodoxes, pour y écrire articles, chroniques et infos sur nos Églises respectives.

Le SOP n'était pas qu'un mensuel de l'époque du tirage papier mais c'était une vraie diaconie de l'information orthodoxe et au-delà de l'information chrétienne ! Pendant de longues années, le SOP était incontournable pour diffuser informations et réflexions avant l'apparition du Net. Jean n'avait pas seulement le souci du témoignage de l'Eglise orthodoxe en France mais aussi de l'Eglise orthodoxe dans le monde. Tout le SOP, le bébé de Jean, était articulé ainsi en cette double dimension du local et de l'universel de l'Orthodoxie.

Jean n'était pas seulement un ami cher mais aussi, avec Antoine Nivière qui a repris la chefferie de la rédaction du SOP après lui, était aussi mon mentor dans la relation avec les médias et les journalistes de l'information religieuse en France. Que de dîners chez lui, chez nous, chez Antoine et tant d'autres du petit monde orthodoxe parisien et/ou de la Fraternité orthodoxe en Europe occidentale, pour refaire le monde Orthodoxe, pour éviter le pire, pour gérer les crises et pour œuvrer pour le bien et le bon ... Des souvenirs inoubliables avec notre chère Xenia son épouse qui a été avec une sainte patience, la complice de tous ses combats, jusqu'au bout...

Jean était aussi un excellent pédagogue et catéchète avec doigté ... La transmission tant pour lui que pour Xenia était au cœur du témoignage de l'orthodoxie et de sa mission dans le monde d'aujourd'hui, ici et maintenant ! Que de personnes, jeunes et moins jeunes, étudiantes et étudiants, qui étaient en recherche, ont été introduits en Orthodoxie par des échanges et des discussions autour d'un verre chez lui, ou d'un repas devant sa belle bibliothèque murale où les icônes, les photos de famille et les livres se faisaient concurrence pour être et paraître.

Ces quelques paroles d'hommage à mon ami pour l'accompagner avec nos prières à la Maison du Père pour retrouver la Sainte Face du Ressuscité, ne constituent pas encore le bel hommage que mérite ce serviteur INFATIGABLE du Christ et de l'Eglise et qui viendra ultérieurement !

Pour le moment je dirai "Le Christ est ressuscité ! Mais aussi que cette nouvelle me rend triste mais aussi paisible, d'une paix qui vient d'en haut. Car la mort de Jean ne peut qu'être une Pâques !

Et je ne sais pourquoi quand j'ai appris la nouvelle, c'est ce tropaire du Ton 3 qui s'est imposé comme une évidence : "Que les cieux se réjouissent, que la terre soit dans l'allégresse, car le Seigneur a déployé la force de Son bras par la mort Il a terrassé la mort et s'est fait le premier-né d'entre les morts, il nous a délivré des entrailles de l'enfer et Il a accordé au monde la grande miséricorde !"

Toutes nos condoléances, pensées émues et sincères, Nada et moi, à Xenia, son épouse, à Gricha (Grégoire) et à Serge ses enfants et à toute sa famille.

Entre serviteur de Dieu Jean dans la joie de ton Maître ! Mémoire éternelle !
Jean Tchékan le  fondateur du SOP est né au Ciel le mercredi 21 juillet 2021

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 24 Juillet 2021 à 16:59 | 1 commentaire | Permalien


Commentaires

1.Posté par Noël Ruffieux le 24/07/2021 12:49
MERCI, CHER JEAN !

La nouvelle de l’entrée du serviteur de Dieu Jean Tchékan dans la joie du Seigneur m’émeut profondément. Merci à Carol Saba de lui rendre un premier et juste hommage.

J’ai rencontré Jean aux Congrès de la Fraternité orthodoxe, à la traditionnelle Rencontre de la Transfiguration, chez les sœurs protestantes de Pomeyrol, ou à son domicile de Courbevoie. Après le Congrès d’octobre 2005, à Blankenberge, en Belgique, nos contacts se sont resserrés. Il avait aimé le compte-rendu que j’en avais fait, publié dans plusieurs organes d’information, et repris dans le SOP. Jean attendait de moi une collaboration plus régulière et plus intense. Mais j’étais trop éloigné du microcosme orthodoxe parisien pour m’engager davantage.

Jean ne se servait pas du courriel. Nous communiquions par téléphone ou télécopie, le fax aujourd’hui obsolète. Pourtant, ces fax que j’ai conservés, écrits à la main, me permettent aujourd’hui de retrouver Jean avec émotion. Je me souviens d’une nuit du 31 décembre (peut-être 2005), où, avant et après minuit, nous avons échangé plusieurs fax, avant de prendre le téléphone pour nous souhaiter une sainte et belle nouvelle année!
En janvier 2006, je sentais Jean troublé par la situation conflictuelle et l’évolution de divers milieux de l’Eglise orthodoxe en France. Il faut «instiller un peu d’ecclésiologie», m’écrivait-il.

En novembre 2009, Jean veut publier, comme supplément au SOP 341, la communication que j’avais faite en août à la Rencontre de Pomeyrol, sur le thème «Si les chrétiens avaient des visages de ressuscités». Dans son fax autographe du 24, je lis comme un testament. Voyant plus loin que la fonction du SOP, il définit ce que doit être notre communication: «Montrer, dans la société sécularisée dans laquelle nous vivons, dans ce ‘monde’ pour la vie duquel nous célébrons l’eucharistie, comment nous, chrétiens, tels que nous sommes, pouvons et devons vivre et témoigner, et faire découvrir le Christ en nous et autour de nous, précisément par nos visages et nos comportements, à toute personne que Dieu met sur notre chemin et qui, nous le savons, étant ‘naturaliter christiana’, n’aspire qu’à cela – sans le savoir.»

A la fin de cette lettre, je lis un autre aspect testamentaire: «By the way, la situation matérielle du SOP reste très critique. Les efforts que nous avons faits jusqu’à présent restent tous sans effet. Et je me demande si nous n’allons pas, carrément, être obligés à fermer la boutique. Mais, que faire? Peux-tu me conseiller?» Que pouvais-je lui dire? Que ce genre de communication papier, concurrencée par les ressources de l’internet, était déjà condamnée? Je ne le lui ai sans doute pas écrit, parce que je crois à la presse imprimée. Mais deux ans plus tard, le SOP, «le bébé de Jean», que nous aimions et que nous attendions chaque mois, disparaissait. Remplacé, certes, par de nombreux sites d’information orthodoxe, mais dont peu ont la qualité, la densité, l’ouverture d’esprit, le sens de l’Eglise, de sa catholicité, que Jean imprimait à son œuvre.

Alors, merci, cher Jean. Et pardonne-nous de n’avoir pas toujours su répondre à tes attentes. Mémoire éternelle!

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