L’Église orthodoxe finlandaise a planifié une importante réforme de ses paroisses
Les problèmes de respect des lois du travail, de la propriété et des biens immobiliers seraient transférés à la paroisse-mère. La question de la répartition des recettes financière sera abordée au cours de la réalisation de la réforme.

Cette réforme peut devenir la plus importante transformation dans l’administration de l’Église depuis la guerre.

Pour 2020, l’Église orthodoxe finlandaise doit réaliser cette réforme administrative dont le but est de permettre le développement de l’activité pastorale et paroissiale.

Le site officiel de l’Église orthodoxe finlandaise évoque régulièrement les points que cette réforme doit régler.

La question des modifications qui doivent être apportées aux infrastructures est abordée à tous les conciles locaux de l’Église orthodoxe finlandaise, à celui de 2017, il a été décidé « d’examiner et d’envisager les modifications des limites des paroisses dans toute l’Église pour 2020. » Il est prévu que nouvelles limites s’appliqueront au 1er janvier 2020.

Les différents domaines à réformer sont la vie liturgique, l’éducation et la diaconie.

Pourquoi l’Église orthodoxe finlandaise a-t-elle besoin d’une réforme administrative ?

La principale raison qui impose à l’Église orthodoxe finlandaise de revoir sa structure canonique est le développement de son activité pastorale qui est impossible dans le cadre actuel.

Aujourd’hui, les ministres du culte et les bénévoles paroissiaux sont obligés de passer « un temps fou » aux formalités administratives, aux dépens du service pastoral et de l’activité paroissiale. Toutes les démarches administratives sont actuellement essentiellement accomplies par les recteurs de paroisse. Et au cours des ans ces démarches liées à l’activité paroissiale n’ont cessé de croître. Ce sont, par exemple, les conditions de lacement des appels d’offres, la complexité de la législation du travail, les exigences accrues de transparence de l’activité paroissiale ; tout cela fait qu’actuellement le travail administratif demande beaucoup plus de temps qu’il y a dix, voire vingt ans.

C’est « un immense gâchis de ressources humaines. » L’Église orthodoxe a en Finlande le statut de personne morale ce qui la contraint à se plier à la législation du pays. Ainsi, en 2018, le centre administratif de l’Église et les paroisses ont dû se soumettre aux nouvelles règles adoptées par l’Union européenne concernant la défense des données, ce qui a contraint à modifier tout le travail sur les données personnelles.

Selon Sirpa Koriala, responsable de l’administration centrale de l’Église orthodoxe finlandaise, « les exigences actuelles sont trop élevées au regard des possibilités de nos paroisses et du nombre de nos collaborateurs. »
De plus pour nombre de paroisses la question financière est devenue insurmontable : les petites paroisses manquent de ressources pour assurer leur activité.
L’Église orthodoxe finlandaise a planifié une importante réforme de ses paroisses

Que signifie en pratique cette réforme de l’Église orthodoxe finlandaise ?

L’aspect le plus voyant de cette réforme sera la fusion de paroisses. Selon Sirpa Koriala, « il y a déjà eu des regroupements de petites paroisses là où cela était devenu indispensable pour des raisons financières. » On est actuellement incapable de dire combien il restera de paroisses après cette réforme, ni quelle y sera la fréquence des offices.

Toujours selon Sirpa Koriala, « vu la tendance actuelle, on peut penser qu’en 2025 le nombre de fidèles de la plus importante paroisse de diocèse de Kuopio et Carélie sera réduit de 15 % par rapport à 2015. Dans les paroisses les plus petites les pertes seront encore plus importantes. De plus les subventions gouvernementales (provenant des recettes l’impôt pour les cultes — ndr) seront réduites d’autant et ne couvriront plus l’activité paroissiale. »

Bien des paroisses de l’Église orthodoxe finlandaise ne disposent pas des cadres nécessaires pour mener l’action dans le domaine de la diaconie ou auprès des jeunes, alors que ce sera vraisemblablement possible dans le cadre des nouvelles paroisses.

Sirpa Koriala, a également relevé que les premières tentatives de regroupement de paroisses beaucoup ont provoqué l’opposition de paroissiens qui craignaient de perdre leur autonomie et leur indépendance. « Les changements sont acceptés quand toutes les autres tentatives ont échoué. » Les autorités ecclésiales reconnaissent que la réforme va avoir des répercussions sur la vie des paroissiens et du clergé.

Que sont les « communautés de chapelles » et les « paroisses-mères » ?


L’une des propositions de renforcement des paroisses de l’Église orthodoxe finlandaise consiste en la création de « communautés de chapelles ». Les paroisses, appelées « paroisses-mères », auraient des limites géographiques plus étendues, elles engloberaient les communautés de chapelles plus ou moins indépendantes.

Ainsi, dans le diocèse de Kuopio et Carélie, il n’y aurait plus que deux paroisses-mères qui intègreraient en leur sein toutes les paroisses existant aujourd’hui. Dans celle de Joensuu seraient regroupées les paroisses orthodoxes de Nurmesa, Ilomantsi et Taipale alors que la paroisse-mère de Kuopio engloberait les paroisses de Jyväskylä, Iisalmi, Rautalampi et Saimaa.

La particularité du statut des communautés de chapelles est qu’elles n’auront plus de conseil de plénipotentiaires, ni de conseil paroissial, c’est-à-dire que les décisions concernant la vie de la communauté ne seront pas prises en son sein.

Sirpa Kariala, la responsable de l’administration de l’Église orthodoxe finlandaise, reconnaît que les paroissiens peuvent s’inquiéter quant au respect de leur autodétermination. Mais elle considère que cette nouvelle organisation ne lèsera en rien telle ou telle communauté.

« À disposition de la communauté de chapelle comme de la paroisse resteront les lieux de culte et les salles de réunions, ainsi qu’un prêtre et maître de chapelle, elle aura son compte en banque, son budget préparé par le conseil paroissial et approuvé annuellement par le conseil des plénipotentiaires. Le prêtre d’une communauté de chapelle serait aidé par un groupe de bénévoles appelé dans le projet „conseil de la chapelle” et chargé de planifier, réaliser et contrôler l’activité dans le cadre des moyens attribués à la communauté. » Les problèmes de respect des lois du travail, de la propriété et des biens immobiliers seraient transférés à la paroisse-mère. La question de la répartition des recettes financière sera abordée au cours de la réalisation de la réforme.
L’Église orthodoxe finlandaise a planifié une importante réforme de ses paroisses

Genèse de la réforme dans l’Église orthodoxe finlandaise

L’initiateur de cette réforme de l’Église orthodoxe finlandaise est son primat Leo (Makkonen), archevêque d’Helsinki et de toute la Finlande. Les premières ébauches de changements ont été testées dans le diocèse de Kuopio et Carélie, l’un des trois diocèses de cette Église autonome.

Les autorités ecclésiastiques ont recueilli les opinions des paroissiens. Puis modifications identiques ont été réalisées dans les deux autres diocèses de l’Église orthodoxe finlandaise Helsinki et Oulu. Dans chaque diocèse ont été créés des groupes de travail dont font partie certains recteurs de paroisse. Ces groupes de travail mettent au point les processus et leur conduite et ils estiment les conséquences des changements pour les paroisses.

Ce printemps la question des limites géographiques des diocèses et la nécessité de les modifier seront traitées par le concile épiscopal de l’Église orthodoxe finlandaise.

Source : Rublev.com Traduction pour « PO » Финляндская православная церковь планирует масштабную приходскую реформу
L’Église orthodoxe finlandaise a planifié une importante réforme de ses paroisses

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 22 Mai 2018 à 08:02 | 0 commentaire | Permalien



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