L'Église orthodoxe russe a été horrifiée par les modifications de l'ancien monastère de Chora adapté pour devenir une mosquée à Istanbul
La pièce la plus précieuse de l'histoire de l'art!

La fresque et les mosaïques étaient inaccessibles et la structure a été presque détruite. L'ambiance mystique, le caractère, la valeur artistique ont disparu. C'était l'un des endroits les plus impressionnants d'Istanbul, la mosaïque et les fresque qui s'y trouvent étaient très précieux et admirés pendant des heures.


L'Église orthodoxe russe est choquée de voir à quel point l'intérieur de l'ancien monastère de Chora à Istanbul a changé après sa transformation en mosquée.

L'archiprêtre Nikolai Balachov, responsable adjoint du département synodal des relations extérieures de l’EOR, a publié mercredi deux photos du monastère sur son Facebook - avant août de cette année, lorsque le monastère avait encore le statut de musée, et l'actuel, après que le monastère ait été transformé en mosquée sur décision du président turc Recep Tayyip Erdogan ...

«Le monastère de Chora à Istanbul a été « adapté » pour être utilisé comme mosquée. Malheur aux chrétiens orthodoxes. Les témoignages vivants de ce qu'était Constantinople, la reine et la mère des villes, sont enterrés sous nos yeux… Celui qui voit, comprend », écrivait le prêtre.

À en juger par les photographies, lors de la conversion du monastère en mosquée, les plafonds du monastère sont devenus deux à trois fois plus bas: ils étaient recouverts de cloisons sèches, grossièrement peintes avec de la peinture blanche. En conséquence, les grands arcs peints, les mosaïques et le dôme avec ses fenêtres étaient complètement cachés.

Jusqu'à récemment, on croyait que l'église du Christ Sauveur dans les Champs, construite au XI ème siècle, également connue sous le nom de monastère de Chora, a conservé son aspect d'origine plus que tous les temples byzantins d'Istanbul. Depuis 1948, elle est ouverte aux touristes et s'appelait le musée Kariye.

La décision d'Erdogan de convertir le monastère de Chora en musée est intervenue un mois après que les autorités turques ont transformé la basilique Sainte-Sophie en mosquée, également reconnue comme site du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Après l'annonce de la transformation du monastère de Chora en mosquée, Moscou a déclaré l'importance de son utilisation en pleine conformité avec le statut de site du patrimoine mondial de l'UNESCO. "Il est également d'une importance fondamentale que la partie turque prenne des mesures appropriées pour assurer la sécurité totale de l'ouvrage et des nombreuses mosaïques et fresques de la décoration intérieure", a déclaré fin août la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova.

В РПЦ ужаснулись переделкам в приспособленном под мечеть древнем монастыре Хора в Стамбуле
L'Église orthodoxe russe a été horrifiée par les modifications de l'ancien monastère de Chora adapté pour devenir une mosquée à Istanbul

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 30 Octobre 2020 à 09:58 | -2 commentaire | Permalien



1.Posté par Noël Ruffieux le 28/10/2020 18:28
Pourrais-je vous proposer un article que j’ai écrit pour ’Echo Magazine, de Genève, paru le 10 septembre 2020 ? Noël Ruffieux

Quand la beauté s’insurge…

Le 20 août 2020, un décret du président turc Recep Erdoğan rend au culte islamique l’église du Saint-Sauveur de Chora, un mois après le même sort subi par Sainte-Sophie.

Le monastère et son église furent créés au 4e siècle, en dehors des murs de la ville de Constantinople, en tē chora, à la campagne. L’église fut reconstruite au 11e siècle, selon un nouveau plan en croix grecque, qui allait se répandre dans tout l’Empire d’Orient. Au début du 14e siècle, mosaïques et peintures lui donnent son visage actuel. En 1453, les Ottomans s’emparent de la ville et font de l’église une mosquée. Restaurée et devenue musée après 1945, sous la république laïque, la voici reconvertie mosquée sous le sultan Erdoğan.

J’ai découvert l’église de Chora le dimanche 4 novembre 1990, selon le journal que je tenais au cours d’un voyage dans la région. Ce que j’y ai vu dépasse mon attente. (…) Dans le double narthex et à la chapelle de la Résurrection, quelle beauté! L’Anastasis est une véritable proclamation de la victoire de la Vie sur la mort. Le Christ s’envole hors des ténèbres, vers un blanc lumineux, après avoir écrasé les puissances de la mort. Il entraîne Adam et Eve, arrachés de leurs tombeaux. Le visage du Christ ne porte aucun pathos, mais une sérénité qui lui vient de loin. J’ai prié devant cette fresque et j’ai chanté le tropaire de la Résurrection dans toutes les langues que je connais, sous le regard méfiant et tolérant du gardien.

Parmi les mosaïques du narthex, aussi belles, aussi souples, aussi lumineuses que celles de Daphni ou d’Hosios Loukas, j’en retiens trois du cycle de l’enfance de la Mère de Dieu.

Le baiser d’Anne et Joachim devant la Porte Dorée. Quelle tendresse! Le visage d’Anne est légèrement dissimulé par celui de Joachim, comme protégé par lui. L’abandon pudique de l’un à l’autre est une des plus hautes expressions de la tendresse de l’amour humain. Le mouvement des vêtements trahit l’aimantation de l’un par l’autre. Merveilleuse icône du mariage! Marie n’est pas née d’un pur acte de foi, d’une simple opération de l’Esprit, elle est aussi le fruit de la rencontre d’un homme et d’une femme amoureux, et abandonnés à la générosité de l’amour divin. En Anne et Joachim, l’humanité donne son fruit d’amour et de foi.

Et voici une icône au nom étonnant, la Cajolerie de la Mère de Dieu. Anne et Joachim sont assis sur un banc, devant leur maison. Entre eux Marie, tout contre son père, qui lui donne un baiser sur le front. Marie regarde sa mère et essuie une larme sur le visage d’Anne. Elle porte la robe d’un bleu profond qu’elle aura dans toutes les autres scènes de sa vie. Icône de la Sainte famille. Familiarité, tendresse, affection, confiance, gravité, tout y est.

Enfin, encore une scène familière, Marie fait ses premiers pas. Dans sa longue robe bleu nuit, fine silhouette, elle marche timidement, prudemment, les mains tendues vers Anne. La mère assise sur un grand siège, elle aussi tend les mains vers sa fille. De l’autre côté, une servante, belle, élégante, sans voile, ses cheveux retenus par un ruban, vient de lâcher Marie, un peu inquiète. Son voile est emporté dans un fier mouvement, comme si Marie lui échappait vraiment. Un instantané de vie familiale.

Toutes les mosaïques sont d’une beauté à couper le souffle. Comment, avec de petites pierres, peut-on donner tant de vie, de mouvement, une telle souplesse dans les plis des vêtements, de tendres nuances sur les visages? Je suis resté longtemps en contemplation devant ces icônes, revenant de l’une à l’autre, m’en détachant finalement avec souffrance.

Chora est la fleur de l’art de Byzance. On peut préférer Sainte-Sophie pour sa majesté, l’audace de son architecture, sa grandeur contrôlée. Je préfère Chora pour son intimité, sa proximité avec notre regard, la tendresse des sujets, le message de ses fresques et mosaïques. Fruit de la prière et de la contemplation des mystères, c’est un art théologique qui invite à rejoindre «le Christ terre (chora) des vivants», comme le dit son icône à l’entrée de l’église.

Ce retour dans le temps est une protestation. Comment les musulmans, que leurs mosquées habituent au rejet des icônes, pourront-ils prier dans un lieu chargé d’images? Comment pourront-ils le respecter sans être tentés de les masquer et d’effacer la foi de ceux qui ont construit l’église pour le service de Dieu? Notre foi refuse d’être piétinée dans ses œuvres. Mais la beauté aussi s’insurge contre les maltraitances qu’on lui fait subir.

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