L’Eglise orthodoxe russe insiste malgré le conflit du « Monastère de Bogoulioubovo » son droit d’assumer la tutelle d’enfants à l’abandon.
La moniale Xenia (Tchernega), responsable des services juridiques du patriarcat d Moscou a déclaré le 29 octobre : « Le Ministère de l’Education met à profit le conflit autour du monastère de Bogolioubovo pour restreindre le droit légitime des associations religieuses à assumer l’existence, l’éducation et l’instruction des orphelins et des enfants à l’abandon. Près de la moitié des monastères féminins et beaucoup de monastères pour hommes prennent des enfants en charge. Cependant le Ministère de l’Education a fait circuler le 31 août une lettre (N°06-364) dans laquelle il est dit que les associations religieuses ne peuvent être considérées comme des entités habilitées à exercer une tutelle.

Cette affirmation du Ministère de l’Education est en contradiction avec la législation en vigueur. Conformément à la décision "P.1. art. 155-1 du gouvernement de la Fédération les associations à but non lucratif " peuvent assumer la tutelle de ces enfants si les activités de ces associations sont conformes aux objectifs déclarés lors de leur enregistrement ».
La tutelle des orphelins est une activité traditionnelle pour les associations sous l’égide de l’Eglise orthodoxe russe, essentiellement de ses monastères. Il faut souligner que cette tutelle est réalisée sans contrepartie à titre bénévole. La loi « Sur la liberté de conscience et des associations religieuses » stipule que ces associations sont en droit d’exercer elles mêmes des activités de bienfaisance, soit de créer des entités adéquates. Nous allons par conséquent demander à ce que la circulaire du Ministère de l’Education en date du 31 août soit mise en conformité avec la législation en vigueur ».

Interfax religion
Traduction " P.O."

Rédigé par l'équipe rédaction le 29 Octobre 2010 à 17:44 | 8 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Tchetnik le 29/10/2010 21:10
Il ne faudrait pas faire d,un exemple effectivement mauvais et condamnable l'arbre qui cache la forêt. Ou alors déclasser aussi tous les organismes laics qui assument ce genre de tâche, car les scandales de ce genre ne les épargnent pas non plus. je pense entre autre aux orphelinats laics qui vendaient les enfants à de riches familles occidentales , enfants qui ont souvent fini maltraités par les dites familles d'ailleur.

L'Église fait un gigantesque travail en Russie sur ces problèmes, travail qu'il serait de toute façon très difficile de remplacer du jour au lendemain.

Les généralisations au sujet de l'Église semblent être la norme dans certains Médias. Un colonel de l'Armée Canadienne a été arrêté pour crimes sexuels, jamais la CBC n,a qualifié l'ensemble des soldats canadiens de violeurs en puissance. Mais pour les religieux, cela semble admis et encouragé.

2.Posté par Nicolas le 02/11/2010 11:24
@Tchetnik,

Il ne s'agit pas de montrer du doigt exclusivement les cas de maltraitance commis sous le couvert de l'orthodoxie (laïque ou cléricale) et de généraliser ces cas à tel point que ceci apporte des arguments de poids pour restreindre le droit des associations religieuses orthodoxes de s'occuper d'orphelins, de sdf, de personnes agées etc, alors qu'effectivement en Russie, par exemple, ces associations font un travail immense et essentiel.
Mais malheureusement si ces cas de maltraitance sont commis par des institutions religieuses ou personnes orthodoxes cela prend évidemment un aspect, un relief tout à fait particulier puisque ces institutions ou personnes, comme vous savez, s'appuyent ouvertement sur les commandement du Seigneur d'amour, de respect, de bonté, de tolérence....etc pour réaliser leurs travaux ce qui n'est pas forcément le cas des ONGs et des structures d'état.

Le fond du problème est que ce sujet de la maltraitance au sein de l'Eglise orthodoxe est un tabou absolu.
Quels sont la prévalence et l'incidence des cas de maltraitance toutes causes confondues au sein de l'Eglise orthodoxe en occident ?

Une prise en charge immédiate, courageuse, structurée par l'autorité ecclésiastique concernée des cas de maltraitance prouvés au sein de l'Eglise par des moyens appropriés et proportionnés comme par exemple: des mesures disciplinaires rapides, défèrement des coupables à la justice civile, soins médicaux pour les victimes et les agresseurs,abuseurs, reconnaissance publique des personnes maltraitées comme victimes...etc, empêcherait très certainement les médias et le monde politique de s'emparer des ces affaires et d'en faire leurs choux gras !

A la fin la Vérité triompherait !




3.Posté par Tchetnik le 02/11/2010 15:50
@Nicolas

On ne saurait mieux dire, en effet.

le fait de dénoncer le traitement falsifié de ces affaires par les médias ne doit effectivement pas empêcher, d'un autre côté, de pointer du doigt le comportement hélas trop fréquent de certains aspects institutionnels de l'Église qui, au lieu de s,attaquer honnêtement, franchement et massivement à ces cas réels, préfèrent pousser la poussière sous le tapis.

Il est évident que ce comportement lâche et indigne contribue à discréditer une Église qui agit non pas pour la "tolérance" (desaccord0, mais pour le respect, l'honneur, la fidélité et contre toute forme de mensonge et d'hypocrisie.

Il est vrai que des gens qui enseignent ces vertus font pâle figure lorsque est mis en lumière le fait qu,ils ont contribué à cacher de tels ignominies "pour le bien et la paix de l'église". leur comportement, ayant un plus grand décalage avec les vertus dont ils se réclament, n'en apparait que plus hypocrite.

En Russie, Père Dimitri Smirnoff n'hésite pas, avec les mots impitoyables et justes qui sont les siens, à mettre son pieds dans quelques fourmillières et ailleurs, ce avec un résultat qui, pour être encore dans l,enfance, n,en est pas moins réel.

Le bien de l'Église réside dans l'honnêteté et la lucidité et non dans une "paix" factice et hypocrite, c,est bien vrai.

4.Posté par vladimir le 02/11/2010 18:43
"ce sujet de la maltraitance au sein de l'Eglise orthodoxe est un tabou absolu." Sur quoi se fonde cette affirmation péremptoire? Je ne peux parler que de l'Église de Russie où j'ai vu soulever ces dernières années plusieurs cas de maltraitance dans des orphelinats dépendant de l'Église, avec des enquêtes diligentées par l'autorité ecclésiales et des sanctions en interne ou en collaboration avec les autorités civiles.

Cela dit, comme dans tout corps social, il existe d'une part un "esprit de corps", qui cherche à "laver le linge sale en famille", et d'autre part un manque de solutions alternatives qui empêche parfois d'aller jusqu'au bout des choses... Donc, sans parler de "tabou absolu" il faut reconnaitre l'existence des mêmes problèmes que dans la société civile, peut être agavés par un manque de compétences et d'organisation (cf. le réquisitoire du père Pierre Mechtcherinov contre la formation insuffisante des prêtres): la bonne volonté et même l'abnégation ne peuvent toujours suffire après 70 ans d'interdiction de toute activité sociale et face à d,immenses besoins! Cela rend d'autant plus importante la mise en place de contrôle stricte par les autorités religieuses... ce qui est justement en cours.

5.Posté par Tchetnik le 02/11/2010 20:34
@Vladimir

Il est vrai que la situation en Russie est meilleure du popint de vue du traitement de ce genre d'affaires. Notamment avec la mise en place progressive de ces structures de contrôle auxquelles vous faites allusion. Mais ces réflexes y demeurent encore malgré tout et, dans d'autres juridictions (en particulier en Occident où le caractère d'"Établissement" est plus fort), ce problème est endémique.
Je ne crois pas en revanche que le manque de formation des prêtres soit en cause. les cas que j,ai en permanence sous les yeux montrent surtout un manque de courage.

Manque de courage de prêtres grassement payés par les "communautés" et qui, pour préserver leur retraite et leur salaire, sont prêts à tous les compromis. Et il n,existe aucun garde-fou pour se prémunir de ces comportements, et de la passivité complaisante qui sert de réponse.

6.Posté par Nicolas le 03/11/2010 08:51
@ Vladimir

" le sujet de la maltraitance au sein de l'Eglise orthodoxe est un tabou absolu "

Vous avez raison.J'aurais du préciser en Europe, puisqu'il semble d'une part, à vous lire, qu'il existe une " structure " de prise en charge des cas de maltraitance au sein de l'église orthodoxe en Russie et d'autre part, en Amérique, il semble exister des instruments (cf pokrov.org) et probablement aussi des " structures " de prise en charge de ce même genre de cas abominables.

Donc je reviens à mes questions.
Quelle est la situation en Europe concernant la maltraitance commise au sein des différentes églises orthodoxes ou se considérant comme telles ?
Quelles sont l'incidence et la prévalence de la maltraitance dans ces différentes églises ?
Quelles sont les " structures " de lutte et de prise en charge de ces cas en Europe ?

7.Posté par vladimir le 03/11/2010 09:38
@Nicolas,
Bonne question en effet, mais à préciser.
Je n'ai jamais entendu parler d'aucune affaire de ce type en dehors du Patriarcat de Moscou (qui est l'Église orthodoxe la plus importante d'Europe...). Pour les Balkans (Églises de Roumanie, Bulgarie, Grèce et Serbie) cela provient de mon manque d'accès aux sources (je ne maitrise pas leurs langues!). Pour l'Europe occidentale (Finlande, Pologne et Tchèquie-Slovaquie inclues) il ne semble pas y avoir matière, car les structures laïques de contrôle ne l'auraient pas laissé passer...

8.Posté par Tchetnik le 03/11/2010 14:42
Pour la Grèce, on entend surtout parler de cas d'évêques ayant volé des fonds appartenant à leur évêché pour se faire construire de somptueuses demeures.

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