Voici un extrait de l'intéressant discours de Séraphin Rehbinder, membre de l'exarchat des églises russes d'Europe occidentale du patriarcat de Constantinople, portant sur l'ambiguïté de l'organisation actuelle des contacts interorthodoxes en France:

Personne ne peut « décider » que « l’assemblée des évêques orthodoxes de France », telle que nous la connaissons, constitue le vrai « synode » de l’Église territoriale de France, car cette assemblée ne l’est pas. Personne ne peut « décider » que la seule apparence donnée à quelque chose constitue l’essence de cette chose. En l’occurrence, on a donné le nom de « assemblée des évêques » à un comité inter-épiscopal, sans que la nature de ce dernier ait changé d’un iota. Et ce fut sans doute une erreur, car tricher avec la réalité n’a aucun sens en matière ecclésiale. L’AEOF est en réalité, et par sa nature, une association réunissant des évêques appartenant à des Églises territoriales différentes, dont le diocèse comprend la France. Soit dit en passant, ils sont donc différents évêques du même diocèse ce qui est tout à fait contraire aux Saints Canons et cela constitue le nœud du problème. Cet organisme n’a donc aucune autorité ecclésiale véritable et entretenir l’ambiguïté à son sujet, volontairement ou non, ne peut qu’augmenter la confusion et compliquer les choses. Il vaudrait bien mieux, en effet, que cet organisme serve simplement de lieu de rencontre d’évêques œuvrant tous dans le même pays afin de développer des liens d’amitié et de collaboration. Ce serait bien plus utile que d’échafauder des plans et des stratégies qui n’aboutissent qu’à exacerber les incompréhensions et les hostilités.

Il est vain de penser que l’on pourra avancer sur les problèmes de la diaspora en imposant les vues de tel ou tel parti dans l’Église à tel autre. Ils ne se résoudront que par l’approfondissement de notre foi commune, l’élimination de toutes les causes de désaccord et la prière.

Rédigé par l'équipe de rédaction le 29 Mai 2009 à 17:54 | 1 commentaire | Permalien


Commentaires

1.Posté par vladimir le 06/06/2009 22:11
Le débat continue:
- Orthodoxie.com publie (http://orthodoxie.typepad.com/ficher/28canon_diaspora.pdf) une nouvelle défense et illustration de la position du Patriarcat de Constantinople par le métropolite Stéphane, primat de l’Eglise autonome d’Estonie (non reconnue par Moscou). Après l'analyse habituelle pour Constantinople du canon 28 de Chalcedoine (il considère sans surprise que ce canon 'donne essentiellement au patriarche de Constantinople l’exercice de la diaconie constitutive lui permettant de former les Eglises locales de cette « Eglise établie localement du dehors ».' il écrit en particulier 'Je pense que le moment est maintenant venu pour que le Patriarcat OEcuménique prennent des initiatives en vue d'un renouveau de la pratique de la conciliarité au sein de toute l’Eglise orthodoxe. '
'Pourquoi par exemple ne pas donner, à titre expérimental, à l'une ou l'autre Assemblée des Evêques Orthodoxes déjà bien en place le caractère d’un Synode provincial d’un type peut-être inédit ?' Mais il ne peut s'empêcher d'ajouter: ' Ce Synode, dont le statut ne sera accordé que par le Patriarcat Oecuménique de Constantinople…' etc.

De son coté, le diocèse de Chersonèse, aussi cité par orthodoxie.com, publie une 'Adresse aux participants de la IVe consultation préconciliaire panorthodoxe' dans laquelle, tout en soulignant l’importance d’avoir en France un organe de coordination des activités des Églises orthodoxes, les responsables du diocèse expriment leur sentiment que le principe de conciliarité « inhérent à l’Église orthodoxe » est menacé ces dernières années au sein de l'AEOF. (cf. http://www.wmaker.net/egliserusse/Adresse-du-diocese-de-Chersonese-aux-participants-de-la-IVe-consultation-preconciliaire-panorthodoxe_a795.html)

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