L’archiprêtre Victor Potapov : « L’Eglise doit exiger soit leur libération ou une soit une peine clémente »
Traduction Dmitriy Garmonov

"P.O." met en ligne la traduction (abrégée) d’une interview accordée à Vladimir Kara-Mourza par l’archiprêtre Victor Potapov à propos de l’affaire des Pussy Riot. Ce texte a été largement diffusé par plusieurs sites orthodoxes russes

Recteur de l’église Saint-Jean-Baptiste à Washington, le père Victor Potapov est né en Allemagne. Depuis 1951 il réside aux Etats-Unis. Il s’est exprimé dans un entretien avec Vladimir Kara-Mourza sur le site « Slon » à propos du procès des "Pussy Riot" qui se déroule actuellement à Moscou.

"Je suis un observateur lointain et, peut être, je ressens ces évènements autrement que les gens en Russie même. Evidemment, ce qu’ont fait ces jeunes filles est un acte immoral. Ce n’est pas une faute éthique, c’est immoral. Elles sont venues dans un lieu saint, dans une église, la principale église de la Russie qui avait été profanée par les bolcheviques et ensuite reconstruite (le côté financier de cette reconstruction, nous le savons, n’était pas le meilleur).

Il ne s’agit pas de Poutine. Il ne joue aucun rôle dans cette affaire, bien que l’église ne soit pas un lieu de démonstrations politiques. Mais ces filles ont proféré plusieurs choses blasphématoires. On fait peu d’attention au texte qu’elles ont énoncé. On ne parle que des affronts infligés à Poutine et au patriarche. Mais, il faut le souligner, elles ont choqué de nombreuses personnes. Cependant, on pourrait également s’attrister de ce tapage qu’on a fait autour d’elles. La Russie se trouve devant des grands problèmes de moralité. L’Eglise devrait s’en occuper, indiquer le droit chemin à ses ouailles, mais on a l’impression qu’elle s’est trouvée pour ainsi dire bloquée par les "Pussy Riot"
.
Tous ces faits révèlent des grands défauts de la société contemporaine, croyants et non-croyants.
D’une part, il est immoral de mettre ainsi en œuvre les droits démocratiques, d’autre part, punir ces demoiselles d’une peine d’emprisonnement aussi longue est une exigence obscurantiste, voire relevant de l’inquisition. C’est également immoral. Je ne comprends pas cela. Je crois que l’Eglise et nous, les pasteurs, nous devons faire appel aux consciences. Cela fait longtemps que ces filles sont en prison, on est en train d’en faire des martyres. Elles feront, hélas, de belles carrières comme cela souvent arrive à la suite de procès retentissants comme celui-ci. J’ai peur qu’il ne soit trop tard, certes il aurait été préférable de s’entretenir avec elles de tenter d’agir sur leurs consciences.

A vrai dire, je suis déçu par les représentants de l’Eglise orthodoxe russe qui se montrent à la télévision et dont les réactions ne sont malheureusement pas adéquates.

Je pense qu’il n’appartient pas aux simples clercs de l’Eglise hors-frontières, appeler le patriarche au pardon ou à la clémence. C’est un homme de son niveau qui devrait le faire. Je suppose que notre métropolite Hilarion (primat de l’EORHF) qui est allé récemment à Moscou a traité de ces thèmes. Je ne le sais pas mais je l’espère. En tout cas, prêtre d’une paroisse de la capitale américaine, je suis confus par l’attitude de l’Eglise envers cette affaire, bien que, je le répète, l’acte de ces jeunes filles soit profondément immoral.

Je vois que les médias ainsi que les blogeurs ne discutent que des appartements du patriarche et de la consécration par le patriarche de l’église de FSB (Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie). Ce sont leurs uniques sujets. En même temps la vie spirituelle se développe en Russie, dans tout le pays, il y a beaucoup de pasteurs pleins d’abnégation, mais personne n’en parle. Les scandales ont tout obscurci. Je ne voudrais pas dire que c’est l’Eglise qui est à la source de tous ces évènements scandaleux, mais elle a perdu le contrôle de la situation. Comment expliquer cela ? – je ne sais pas. Mais, après tout, à la suite de 80 ans d’athéisme c’est peut être une maladie de croissance ? Il est possible que les hiérarques et les pasteurs puissent faire des faux pas sur le chemin de développement ? Mais on veut espérer que ces fautes seront reconnues et corrigées.
En tant qu’homme d’Eglise, je crois qu’il convient d’intercéder pour ces jeunes filles égarées, l’Eglise doit manifester sa compassion. Sans, bien sûr, justifier leurs actes.

Site « Slon »
Протоиерей Виктор Потапов

Панихида по Солженицыну прошла в Вашингтоне BBC

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 7 Août 2012 à 03:51 | 23 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Vladimir le 07/08/2012 09:31
FOLIE CHRETIENNE

Je reviens de 8 jours en Russie (Moscou, Elabuga) et, sans partager totalement le point de vue de Inna DOULKINA, en commençant par le titre, je trouve cette analyse particulièrement intéressante et toujours d'actualité car elle reflète bien les différentes opinions que j'ai rencontrées. En effet, ce sujet agite énormément l'opinion et ne laisse personne indifférent ou neutre (voir aussi http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Fracture-en-Russie_a2317.html).

Publié le 20 avril 2012 à 16:5
Que trois femmes soient en prison depuis déjà deux mois et risquent jusqu’à sept ans de réclusion pour avoir appelé la Vierge, depuis la chaire du Christ Sauveur, à chasser Poutine est une honte. Que le patriarche exprime publiquement son amertume qu’il se trouve, parmi ceux qui « justifient ce blasphème », des gens qui se nomment orthodoxes croyants est au moins surprenant. Que les paroissiens soient invités chaque dimanche, dans toute la Russie, à signer des pétitions adressées au Parquet et exigeant de poursuivre jusqu’aux journalistes ayant couvert la performance de Pussy Riot et interviewé ses membres semble relever de la fable.

Pourtant l’actualité est bien réelle, brûlante et fait la une, ces dernières semaines, des médias russe. Fait remarquable : les membres du groupe, diplômées en philosophie, pour la plupart, qui se revendiquent féministes et anarchistes dures, ont plus d’une fois dans le passé enjoint Poutine à quitter le Kremlin. À chaque fois vêtues de cagoules et de collants multicolores, elles ont hurlé leur ras-le-bol envers l’actuel Premier ministre depuis la place Rouge, le toit d’un trolleybus ou même celui d’un commissariat. Les jeunes femmes avaient alors été arrêtées mais toujours relâchées. Ce n’est que pour avoir reproché au patriarche Kirill de croire plutôt en Poutine qu’en Dieu depuis l’intérieur de la première cathédrale de Russie que les militantes anarchistes ont été jetées en prison.
Royaume enchanté

Ce qui est, pour les féministes et leurs partisans, un acte de contestation politique relève avant tout, pour le clergé, du « sacrilège ». La cathédrale est un lieu saint – ce n’est, pour les ecclésiastiques, pas un point de vue mais une vérité objective. Et au diable ceux qui la contestent. Par cette campagne, l’Église prouve qu’elle est capable de défendre, bec et ongles s’il le faut, ses valeurs et ses règles de vie et de faire châtier ceux qui les enfreignent. Avec le phénomène Pussy Riot, tous les Russes ont pu réaliser qu’existait, au sein de leur pays, un « royaume enchanté » dont les habitants vivent selon leurs coutumes propres et ne supportent pas la visite d’un importun. Dans ce royaume, les habitants sont des sujets – ils renoncent à leur volonté et se soumettent de plein gré à la hiérarchie qui, pensent-ils, « vient d’en haut ». Là-bas, on ne persifle pas les chefs – on leur obéit de tout cœur. C’est pourtant tout sauf une communauté d’esclaves. Là-bas, on pense que la liberté réside dans la discipline et non dans l’expression individuelle, que la véritable émancipation intérieure n’est possible qu’au prix de la destruction de tout ce que l’on a coutume d’appeler « soi ».

Là-bas, une danse dans une cathédrale accompagnée d’injures envers la hiérarchie spirituelle (« ce salopard de patriarche », chantait Pussy Riot) est tout sauf un acte de bravoure – ce n’est qu’une vile tentative de dérégler les mécanismes secrets de l’univers, une attaque contre les troupes du Tout-Puissant. Et dans ce contexte, parer l’attaque relève pour le clergé de l’évidence, de la nécessité, du simple acte de défense de leur Seigneur.

Sauf que. Le problème survient quand, au lieu de se contenter de chasser du « royaume enchanté » les auteurs du sacrilège, les gardes spirituels en appellent aux pouvoirs laïcs et exigent que les coupables soient jugés selon les notions « royales » du bien et du mal. Certes, du point de vue de l’Église, les membres du groupe ont commis un crime – mais pour le monde dans lequel les militantes évoluent, il ne s’agit finalement que de vandalisme bénin, passible, au pire, de 15 jours de prison. Dans leur monde sécularisé, qui a depuis longtemps goûté au fruit de la connaissance, les libertés individuelles, l’égalité des sexes, la démocratie ne sont pas des concepts abstraits mais des choix accomplis, des victoires obtenues au prix de sacrifices innombrables, d’expériences quotidiennes et renouvelées, dans la douleur et avec passion… Et ces expériences dictent une vision propre du bien et du mal, exact miroir inversé de celle des gardes spirituels.

Où l’Église voit un lieu saint, l’artiste contemporain ne voit souvent qu’un espace d’expression, bon à s’approprier et à déconstruire. Mais parfois l’espace résiste et montre les dents. Pire, il sort des limites que l’artiste pensait lui avoir attribuées, l’espace vient chercher ce dernier dans son univers propre, là où il s’imaginait être en sécurité… Pour prévenir ce scénario, l’Europe s’efforce de marquer toujours plus distinctement les frontières entre les sphères laïque et religieuse – la Russie, quant à elle, les brouille et les confond, écrasant parfois les humains qui, par conviction ou par orgueil, se sont laissés entraîner dans leurs rouages.

Mais il en a toujours été ainsi. La Russie, refusant de se laisser délimiter, ordonner et de prévoir, a choisi de rester une zone de danger – et d’authenticité. Ici, la lâcheté peut difficilement se cacher derrière le masque de la petite bourgeoisie bien-pensante qui, pour se satisfaire d’elle-même, se contente de rejoindre une association écologique et d’aller voter. En Russie, même les lâches s’assument, comme tels et sans vergogne – car ils savent, de l’histoire de leur pays, que le courage, quand il survit, sort rarement indemne du combat. Qu’ici, la lutte pour des convictions ne se déroule pas entre amis, autour d’un bon verre en terrasse chic – mais au bagne ; et que l’artiste, le vrai, sait que l’expression de soi a un prix et qu’aux auteurs de chefs-d’œuvre, depuis la nuit des temps – comme à ceux de la cathédrale Saint Basile le Bienheureux –, on crève les yeux. En guise de remerciement.

Inna DOULKINA

2.Posté par Vladimir le 07/08/2012 15:13
http://www.novayagazeta.ru/politics/53780.html

Une extraordinaire interview du père diacre André Kuraev en russe (la traduire dépasse malheureusement mes moyens...)

3.Posté par Clovis le 07/08/2012 19:37
Poutine avait demandé une peine clémente pour les trois "punk", je ne sais trop comment les appeler, même si comme le dit Mme Inna Doulkina elle sont "presque toutes diplômées en philosophie" (comme si cela changeait quelque chose ?! Bien au contraire être diplomé de philo et se comporter comme ça... Bravo ! sic !),
elles en ont pris pour trois, bien mal leur en a pris, mais, ça leur apprendra d'une certaine manière. En tout cas, la justice n'a pas écouté l'omnipotent Poutine. Cela démontrerait-il son indépendance vis à vis du pouvoir ?
Plus sérieusement, je ne comprend pas trop cette histoire, si elle sont vraiment "punk" comment a-t-on pu les faire entrer accoutrées ainsi dans le Christ Sauveur ? Et pourquoi ne les a-t-on pas simplement laissées à la vindicte des babouchkas qui gardent ces lieux ? Cela aurait tourné au simple fait divers et surtout l'Eglise n'aurait pas été mise en cause, ni même le Kremlin...

Cette affaire a brillamment été montée en épingle par des médias complices et ravis que cela se passe de la sorte, ils vont encore avoir de quoi faire tourner les rotatives...

4.Posté par Clovis le 07/08/2012 21:24
il faut lire "trois ans de camp", veuillez m'excuser.

5.Posté par Vladimir le 07/08/2012 21:32
Le verdict n'est pas encore prononcé ce soir: l'avocat général a demandé 3 ans de camps (sous Staline le minimum était 10 - la Russie s'humanise sérieusement!) Demain les accusées auront la parole puis la juge rendra son verdict...

6.Posté par Vladimir le 08/08/2012 21:29
Le verdict sera donc prononcé le vendredi 17 août à 15h (heure de Moscou). Des manifestations de soutien sont prévues pour cette date dans plusieurs villes de Russie.

La salle a "explosé en applaudissements" après la déclaration de N. Tolokonnikova, qui a parlé de la liberté de penser, de Socrate, de Dostoïevski et de saint Étienne. Les autres prévenues ont essentiellement parlé de politique, ce que le juge a soigneusement tenté d'éviter tout au long du procès. Ces déclarations ont duré moins d'une heure et les prévenues sont sorties sous une ovation qui a continué dans la rue; leurs avocats ont été applaudis comme des héros.

Georg Streiter, porte-parole adjoint du gouvernement fédéral Allemand, a déclaré que la modernisation de la Russie ne serait possible que s'il y a une société civile ouverte. 120 députés du parlement allemand avaient auparavant signé une pétition de soutien aux jeunes femmes de Pussy Riot.

Source: Echo de Moscou, http://echo.msk.ru/news/917368-echo.html

Voir aussi: http://www.20minutes.fr/monde/russie/983063-russie-pussy-riot-denonce-proces-stalinien-jugement-rendu-17-aout

7.Posté par Vladimir le 10/08/2012 10:13
Sur un fil qui traite d'un autre sujet Marie écrit " je comprends qu'une peine exemplaire soit requise contre elles". Je le reprends ici car cela constitue clairement une réponse au "je crois qu’il convient d’intercéder pour ces jeunes filles égarées, l’Eglise doit manifester sa compassion" du père Victor. En effet, pour nous Chrétiens, la seule EXEMPLARITE doit être celle de l'Evangile et nous avons pour ce cas un exemple précis: la femme adultère avait commis un vrai crime, passible de lapidation, elle n'a pas exprimée de regrets et le Christ ne l'a pas absoute… Mais la punition a été "va et ne pêche plus". Il est clair que le père André Kuraev prêche dans le même sens dans l'interview citée ci-dessus (lien)=…

Il est intéressant de voir tous ces "Chrétiens" qui écrivent "si cela se passait dans une mosquée ou une synagogue…" N'y a-t-il donc aucune différence pour nous entre le Christianisme et les autres religions? Oui, pour le Coran et l'Ancien Testament, blasphème et sacrilège sont des crimes passibles de la mort… mais ils n'ont pas de "Sermon sur la montagne"; ils ne connaissent pas "Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, …"

De plus je comprends difficilement que la Russie soit mise au même rang que les états islamistes les plus rétrogrades: les Pussy Riot seraient lapidées, en Iran, en Arabie ou au Mali, où une main vient d'être amputée; est-ce vraiment à cela qu'il faut comparer la Russie?

8.Posté par Vladimir le 10/08/2012 11:55
"Voix de la Russie": PUSSY RIOT OU COMMENT REMPLIR DES POCHES…

Un témoignage intéressant malgré ses inexactitudes:
- La pantalonnade n'a pas eu lieu DEVANT mais bien DANS l'église, sur la "soleia" et devant les "Portes Royales", endroit réservé aux célébrants... Laurent Brayard ignore visiblement que l'intérieur des église ne sert, chez les Russes, que pour les offices, à l'exclusion de toute activité profane (type concert) comme il se pratique largement en Occident. L'émotion des fidèles en est d'autant plus grande...
- L'Eglise russe n'a pas porté plainte: seul un groupe d'une dizaine de fidèles l'a fait...

Mais le reste de l'analyse me semble assez juste...

Citation:
A l’heure ou le scandale des Pussy Riot est largement sorti de l’espace russe, il est inquiétant de voir comment une telle affaire prend une ampleur démesurée et fait les bonnes affaires de quelques marchands de scandales.

Voilà donc quelques jeunes filles se trouvant inculpées après leur messe punk appelant la Sainte-Vierge à expulser Poutine du pays, et qui fut dite devant la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou. De prime abord si nous avions eu à Paris 3 ou 4 dépenaillées avec des cagoules appelant la Sainte-Vierge à expulser Monsieur Sarkozy devant la Cathédrale Notre-Dame, l’affaire aurait probablement pris une autre tournure. Ces « courageuses » jeunes filles ne pouvaient certainement pas prévoir que leur histoire deviendrait l’enjeu d’une formidable opération publicitaire pour quelques stars en manque de souffle. C’est ainsi que Madonna bien hypocritement a repris dans son dernier spectacle moscovite le flambeau des Pussy Riot… rassurez-vous juste pour le temps de quelques concerts.

Madonna pourra certainement remercier les Pussy Riot pour les bénéfices conséquents qui s’annoncent dans le Monde et dans l’énorme marché russe afin de renflouer ses caisses et surtout de redorer le blason d’une tournée pour l’instant calamiteuse à travers l’Europe, vilipendée en France, en Pologne, la bouée de sauvetage des punks russes arrivait d’une manière opportune ! Alors certes, oui en France nous n’aurions pas fait un tel bruit autour de 3 ou 4 écervelées costumées venues insulter la Religion et les croyants, et demander à la mère du Christ, Marie, de chasser Hollande ou Sarkozy. Quelques policiers auraient manu militari poussé tout ce « beau monde » hors du lieu et nous en serions restés là.

Mais c’est mal connaître la Russie que d’affirmer qu’une dictature serait à l’œuvre ici et que les punks des Pussy Riot seraient les victimes d’une effroyable tyrannie. Quelle Tyrannie ? En déambulant dans les rues de Moscou, et je suis moscovite, vous pourrez vous rendre compte qu’ici comme ailleurs et même plus qu’ailleurs, les gens ont une totale liberté d’expression. Nous ne sommes plus au temps de la Tcheka ou du KGB, il faut vite se réveiller en France et surtout prendre en compte que la Russie, ce n’est pas la France. Le geste des Pussy Riot est celui de quelques adolescentes sur le tard, aux idées bien tranchées et qui de fait n’ont voulu que se faire un « coup de pub » qui effectivement a bien fonctionné. Elles ne pouvaient en effet ignorer que les lois russes punissent ce genre de provocations qui montrent une piètre image de la Russie et insultent à la fois, les touristes, les chrétiens et les orthodoxes.

C’est en connaissance de cause que ces trois punkettes se sont présentés ce jour-là devant la Cathédrale du Christ-Sauveur et bien malheureusement ce qui aurait dû rester une protestation de quelques gamines hystériques, se transforme en tremplin publicitaire fantastique pour les trois jeunes filles. Leur avenir commercial est désormais tout à fait assuré, et il est à parier que les maisons d’éditions s’arracheront leurs contrats, car dans le Monde entier leurs futures chansons vont se vendre et bien se vendre. Il n’y a pas si souvent de si belles occasions à saisir dans le petit monde de l’édition musicale ! Probablement toutefois les trois jeunesses n’avaient pas imaginé que ce tremplin serait aussi celui d’une propagande antirusse qui arrive à un moment opportun également pour mettre en difficulté la Russie. Je voyais hier par exemple sur un réseau social un Français lambda afficher une photo des Pussy Riot en appelant à la fin de la Tyrannie en Russie… et le même jour une internaute laisser un message puéril sur notre facebook qui disait grosso modo « Le monde voit désormais la dictature de Poutine en direct ! ». Rarement je n’avais lu quelque chose d’aussi stupide que cela et je mâche mes mots en l’écrivant ! Car si nous étions toujours à l’époque des défunts Beria, Souslov ou Staline, je peux vous assurer que le Monde pourrait se rappeler vraiment ce qu’est une dictature : une balle de Nagan dans la nuque dans un obscur camp de rééducation… voilà comment les purges staliniennes auraient traité le cas.

Les Pussy Riot n’en déplaisent aux provocateurs d’ici et d’ailleurs, n’ont pas été, et Dieu merci, traitées de la sorte car voilà bien longtemps que la Russie possède une Démocratie et que ses progrès en la matière dépassent bien souvent ceux de nombreux pays de l’Occident, y compris notre chère France, et c’est un Français certes de Moscou, mais un Français qui l’écrit, un Français de la Bresse, de la Bourgogne. Désormais la fortune de ses jeunes filles est faite, je m’en réjouis pour elle, et je regrette également qu’elles se trouvent ainsi médiatisées pour une fausse cause, une cause en fait commerciale. Mais une cause qui se cache derrière des raisons politiques. Personne en effet ne peut ignorer que les autorités russes ont accepté qu’un grand journal britannique fasse d’elles une interview dans leur prison. Elles sont partout dans les médias russes, encore ce matin dans le quotidien gratuit de Métro. Une dictature accepterait-elle qu’elles soient ainsi affichées aux yeux de tous ?

Bien sûr que non ! Rappelons que ces jeunes « insouciantes » ont été arrêtées suite à une plainte de l’Eglise Orthodoxe, et non du gouvernement russe et la différence est tout à fait notoire et importante. Monsieur Poutine et Monsieur Medvedev ont déclaré que la justice suivrait son cours sans ingérence de l’Etat et c’est effectivement le cas. Je serais le premier désolé si elles n’étaient pas acquittées par quelques excuses, elles ne méritaient tout au plus qu’un sermon pour être renvoyées dans leurs familles, et les trois ans de réclusion réclamés par le procureur me paraissent démesurés. N’oublions pas toutefois que derrière ces provocations infantiles, se cachent les profits des principales intéressées et ceux de quelques marchands de provocations ou de personnes malintentionnées et intéressées pour bien des raisons à salir la Russie. Je m’attriste de voir que dans mon pays, la France, les gens continuent à avaler ce que les médias leur servent sur un plateau, quand bien même cela serait de la cigüe ou la plus terrible des absurdités ! Peuple de France réveille-toi ! /L

9.Posté par Marie Genko le 10/08/2012 15:02
Cher Vladimir,

Le témoignage de Laurent Brayart est effectivement intéressant.
Il souligne que grâce à leur action blasphématoire les Pussy Riot ont à présent un avenir commercial assuré!

Tout son article a un ton parfaitement mesuré, objectif, presque indifférent!
Ce qui est naturel puisqu'il n'est pas orthodoxe!

Dans votre commentaire N° 7 vous me reprochez de ne pas suivre l'exemplarité de l'Evangile, celle du Christ qui empêche la lapidation de la femme adultère.

Et bien, je suis moi-même bien imparfaite et je ne me sens pas capable d'imiter le Christ dans beaucoup de domaines et en tous cas pas dans ce cas précis!

Je vais même me donner la peine de vous expliquer pourquoi!

J'ai vu autour de moi trop de souffrances, trop de larmes versées par des mères affligées par le deuil de leurs enfants morts drogués d'over dose, trop de drames de toutes sortes en conséquence de la funeste culture rock qui empoisonne notre jeunesse!
Je me sens incapable d'avoir la moindre indulgence pour ceux qui prônent la libération des moeurs, la musique punk, sans oublier le funeste exemple de l'homosexualtité!

J'ai été une Maman particulièrement vigilente, exigeante et même sévère avec mes propres enfants.
Je ne suis certainement ni infaillible ni même exempte d'erreurs dans l'éducation que j'ai essayé de leur transmettre.
Mais je crois que le laxisme en famille et dans toute la Société est la source de malheurs bien plus grands encore qu'une sévérité dispansée à bon escient.

Encore une fois c'est l'exemplarité de ce geste blasphématoire qui constitue un danger pour la Société et en cela il est juste qu'il subisse une condamnation.

Nous pouvons prier le Ciel pour que quelques mois passés dans des camps de travail, remettent des esprits séduits à plus de réalisme et de respect d'autrui!
C'est en tous cas ce que je leur souhaite, sans haine, ni aversion aucune, mais au contraire avec beaucoup de pitié.

Si elles étaient simplement innocentées par le tribunal, il s'agirait d'un précédent, et je suis persuadée que le vandalisme aurait de beaux jours devant lui en Russie....!

Avec toute mon amitié Marie




10.Posté par Vladimir le 11/08/2012 15:19
Bien chère Marie,

Merci de vos explications mais qui suis-je pour vous faire des reproches?
Je suis le premier des pêcheurs et cette loi, "Aimez vos ennemis," me semble la plus difficile à respecter! Non, je voulais juste souligner que c'est le père Victor qui indique la position chrétienne et, si nous nous en écartons, nous devons bien être conscients de ne plus être avec le Christ. "Celui qui n'est pas avec Moi est contre Moi": ceux qui pensent défendre leur foi en brulant la photo de Madona sont en en fait contre Lui. Le père Alexis Oumynsky qualifie cela d'agressivité animale et de pathologie digne de la psychiatrie! (http://www.pravmir.ru/prot-aleksej-uminskij-o-sozhzhenii-portreta-pevicy-madonny-nuzhno-borotsya-v-pervuyu-ochered-s-sobstvennym-grexom/ )

Je vous comprends parfaitement dans votre opposition aux dérives morales promues par "Voïna & Co". Mais ce n'est pas pour cela que les Pussy sont en prison et risquent donc 3 ans de camps: le procureur a été très clair – il les accuse de "s'être livrées à une provocation soigneusement planifiée" et de "s'opposer au monde orthodoxe". Ce n'est pourtant qu'une bouffonnerie clairement politique (juste avant l'élection présidentielle) et en plein période de carnaval (масленица). Les punkettes se défendent de toute volonté antireligieuse et le père André Kuraev a été le premier à souligner que la mise en cause des autorités, y compris religieuses, était traditionnellement tolérée durant cette période, un peu comme notre "fête des fous". Les paroles de leur chanson démontrent bien qu'elles savent de quoi il s'agit; ainsi par exemple, tout à fait dans la même veine, le "fol" de Pouchkine apostrophe le tsar Boris Godounov sur le parvis de la cathédrale de l'Assomption (principale église de Moscou à l'époque): "la Sainte Vierge interdit de prier pour le tsar Hérode!" Le tsar ne le fait pas incarcérer… (in "Boris Godounov", tragédie d'Alexandre Pouchkine (1831))

Enfin, et comme le souligne Laurent Brayard, les poursuites engagées sont totalement contreproductives: les Pussy Riot sont devenues des héroïnes que la majorité des jeunes que j'ai rencontrés veut défendre. L'Eglise, assimilée aux groupes qui crient "punissez-les" et brulent le portrait de Madona, en ressort gravement déconsidérée… Le résultat de l'action des pouvoirs publiques, quel que soit le verdict final, apparait ainsi catastrophique… sauf à prendre le point de vue de "Voïna & Co" qui triomphe sur toute la ligne! Une condamnation sévère mais avec sursis, sans détention préalable aurait certainement mieux valu.

11.Posté par Marie Genko le 11/08/2012 21:28
Cher Vladimir,

Je ne sais pas ce qui adviendra à l'issue de ce procès et du verdict?
Et je pense qu'il est inutile que nous en discutions davantage.

Vous avez votre opinion et vous ête en plein droit de la défendre.
De mon côté, j'ai dit ce que j'avais à dire et je pense que continuer sur ce sujet n'a vraiment aucun intérêt pour ceux qui ont la patience de nous lire.

Je ne peux qu'espérer que la Société russe saura se défendre contre l'influence pernicieuse et déliquescente de l'art moderne et de la musique rock occidentale.

Je suis certainement moins choquée que vous par les excités qui brûlent le portrait de Madonna!
Il s'agit pour moi d'un acte symbolique assez primitif que je vois régulièrement aux informations, exécuté par des Afghans ou des arables brûlant le drapeau américain!
Pour moi cela n'a rien avoir avec une inquisition religieuse ou autre....

Avec toute mon amitié Marie


12.Posté par newkuznia le 12/08/2012 09:54
Je vis dans la Russie. Ici il y a des sujets plus dignes que cette histoire. Cela non leur première action je soupçonne que non le dernier. Dans mon enfance de la telle platitude n'était pas. Pourquoi nous avons privé les enfants de l'enfance propre et innocente. Il faut parler de cela, sur le sort des peuples entiers et leur futur.
Je ne mets pas les intérêts de trois gens avec les avocats chers et le soutien de l'ouest est plus haut que les fondements du pays. C'est les terroristes réels avec de nombreuses actions. Que les approuvent ont déclaré tout de suite quelques étoiles occidentales. Une simple personne ne pourra pas sur tel et rêver.
La liberté ne pas est l'anarchie spirituelle et le chaos.
Mais qui protégera nos enfants et leur futur clair ? Ces critiques d'art modernes ? Les musiciens ? La télévision ?
Leurs actions sont diverses et choquant aussi. Quelle action que devrait être peut affirmera que c'est le point limite. De petits enfants et leurs sorts à moi Plus important que ces personnages. M'excusez pour une mauvaise connaissance de la langue française

P.S.J'ai la position, mais j'ai aussi le bonheur de ne pas être le juge en réalité. Et leur futur ne dépend pas de ma volonté
Andrei, 31 année. La Sibérie

13.Posté par Marie Genko le 12/08/2012 15:01
Cher Andreï,

Merci pour votre témoignage!
Votre français est parfaitement compréhensible et je suis certaine que toutes les Mamans orthodoxes pensent comme vous!
En fait toutes les Maman du monde devraient prendre conscience du terrible danger qu'est en lui-même l'exemple de ces stars qui dansent à moitié dévêtues des chansons qui vantent la liberté des moeurs...!

Merci encore! Marie


14.Posté par Vladimir le 14/08/2012 12:59
L'EGLISE ORTHODOXE RUSSE DIVISEE ET ECLABOUSSEE PAR LE PROCES DES PUSSY RIOT

L'attitude intransigeante de la hiérarchie orthodoxe russe dans l'affaire Pussy Riot a écorné l'image de l'Eglise dans la société et troublé une partie des fidèles, y compris des prêtres, pour qui pardonner aux jeunes femmes aurait été plus conforme aux valeurs chrétiennes.

"Le procès des Pussy Riot a nui à la réputation de l'Eglise. La hiérarchie orthodoxe a eu tort de donner tant d'importance à cette affaire et d'adopter une position rigide, ce qui a fait de ces femmes des martyres", estime Vladimir Oïvine, du site Credo.ru spécialisé dans les affaires religieuses.

Cinq jeunes femmes membres du groupe Pussy Riot, encagoulées, avec guitares et sonorisation, avaient dansé et chanté une "prière punk" en février dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou, demandant à la Sainte Vierge de "chasser Poutine".

Le patriarche Kirill avait qualifié leur action de "sacrilège" et le porte-parole du patriarcat, Vsevolod Tchapline, avait estimé que les jeunes femmes avaient commis un "crime pire qu'un meurtre" et devaient être "punies".

Les Pussy Riot s'étaient placées devant l'iconostase, avaient fait quelques génuflexions et signes de croix, et la mélodie de leur "prière" ressemblait à un chant religieux. Autant d'éléments choquants pour de nombreux croyants.

Près de 70% de la population russe se déclare orthodoxe, même si le nombre de pratiquants réguliers n'excède pas 5 à 7%, selon divers sondages.

Nadejda Tolokonnikova, 22 ans, Ekaterina Samoutsevitch, 29 ans, et Maria Alekhina, 24 ans, accusées de "hooliganisme" et d'"incitation à la haine religieuse", et contre lesquelles le procureur a requis trois ans de camp, ont affirmé avoir voulu ainsi dénoncer la "collusion de l'Eglise et de l'Etat" en Russie.

Des dizaines de milliers de fidèles sont venus prier en plein air devant la cathédrale en avril à l'appel du patriarche pour "corriger le sacrilège" commis par les jeunes femmes.

Et selon un institut de sondage réputé, le Centre Levada, 47% des Russes considèrent qu'une condamnation des Pussy Riot à 7 ans de camp, le maximum prévu par la loi dans leur cas, serait tout à fait justifiée.

"SA PLUS GRANDE ERREUR DEPUIS 1901"

Cette attitude négative est cependant loin de faire l'unanimité.

"C'est une honte pour l'Eglise d'avoir envoyé des gens en prison. L'Eglise qualifie leur acte de sacrilège. Mais le vrai sacrilège, c'est de les juger au nom du Christ. La foi chrétienne, c'est la miséricorde et l'amour", a écrit sur le site Grani.ru un prêtre de Moscou, le père Viatcheslav Vinnikov, 74 ans, dans une critique ouverte du patriarcat.

Professeur à l'Académie de théologie, le père Andreï Kouraïev, qui est également un des blogueurs orthodoxes les plus connus, a plaidé lui aussi pour la clémence, même s'il considère que la prestation des Pussy Riot dans la cathédrale est "une chose exécrable".

"L'Eglise n'a pas à jouer les procureurs et demander des châtiments sévères", a-t-il déclaré à l'hebdomadaire moscovite The New Times.

Une centaine d'artistes russes de premier plan, parmi lesquels le cinéaste Andreï Kontchalovsky et les écrivains Lioudmila Oulitskaïa et Boris Akounine, ont pris la défense des Pussy Riot, désapprouvant à la fois la gravité des charges retenues contre elles, leur maintien en détention pendant cinq mois et la position du patriarcat.

Pour le quotidien des affaires Vedomosti, l'Eglise orthodoxe russe est en train de commettre "sa plus grande erreur depuis 1901", quand l'écrivain Léon Tolstoï avait été excommunié.

Pour de nombreux observateurs, le procès des Pussy Riot est embarrassant pour l'Eglise et pour le patriarche, qui a déjà été mis en cause à plusieurs reprises ces derniers mois.

Le patriarche Kirill avait été notamment critiqué pour avoir soutenu publiquement Vladimir Poutine à l'élection présidentielle de mars et condamné le mouvement de contestation qui se développait alors contre le Kremlin, accentuant ainsi pour certains le sentiment d'une trop grande proximité entre l'Eglise et l'Etat.

Il avait été aussi la cible de critiques après des révélations de la presse laissant entendre qu'il menait un mode de vie luxueux peu conforme à l'idéal évangélique.

AFP

15.Posté par Tchetnik le 14/08/2012 18:04
La foi Chrétienne est sans doute la miséricorde, mais cette dernière n'a jamais consisté à dégager une personne de la responsabilité de ses actes. Ni d'appeler un chat un chat.

Elle n'empêche de surcroît pas de défendre ce qui est considéré comme sacré. Et ne consiste pas à approuver servillement tout et n'importe quoi. Aimer les personnes n'a jamais signifié approuver leurs actes...

Cette inversion accusatoire qui consiste à faire des agresseurs des agressés et inversemenet et typique. De toute manière quelle qu'eût été la réaction de l'Église, elle aurait été jugée négativement par ces médias aux ordres dont le seul but est de souiller le Christianisme. Quitte pour ce faire à s'allier avec des gens dont le sens de la morlae, de l'esthétique sont des plus douteux.

16.Posté par Tchetnik le 14/08/2012 18:06
On peut mettre en parallèle les réactions plus que complaisantes de ces rebelles subventionnés lorsque une église est souillée et lorsque ce sont le talmudisme ou l'Islam qui sont attaqués.

Deux poids deux mesures.

17.Posté par Marie Genko le 14/08/2012 18:36
Cher Vladimir,

Votre message 14 vient-il bien du journal La Croix?
Si oui je le trouve parfaitement choquant!
Je pense qu'en Russie les fidèles orthodoxes ne pensent pas comme cet article veut nous le faire croire!

Amitiés Marie

18.Posté par Vladimir le 14/08/2012 19:33
Bien chère Marie,

Oui, c'est publié dans "La Croix", comme le montre le lien...
Et c'est encore un article parfaitement honnête et objectif qui indique bien que "Des dizaines de milliers de fidèles sont venus prier ... pour "corriger le sacrilège" commis par les jeunes femmes...Et ... 47% des Russes considèrent qu'une condamnation des Pussy Riot à 7 ans de camp ... serait tout à fait justifiée." Ce point de vue là et donc parfaitement éclairé dans la première moitié de l'article. Le point de vue opposé et clairement documenté: les journaux et les personnes qui s'expriment ainsi sont désignés, il y a parmi elles deux prêtres orthodoxes et un spécialiste reconnu des questions religieuses ("La Croix oblige")... C'est donc bien là l'opinion d'une partie des la société russe (celle que A. Rar estime à 1/3) et il n'y a aucune raison de l'occulter... Comme je l'écris ailleurs, l’important, si on cherche la vérité, c'est de ne pas prendre ses désirs pour des réalités.

Bien cher Tchetnik,

Je suis heureux de vous lire après un long silence, mais je ne puis être d'accord avec vous: les mêmes voix s'élevaient contre les fatwa frappant Salman Rujdi, les caricatures de Mahomet ou le film "Persépolis". Et vous avez bien raison d'établir le parallèle entre ces intégristes musulmans et le procès Pussy Riot: la société russe reste très orientale (cf. A. Rar)!

19.Posté par Marie Genko le 14/08/2012 21:05
Cher Vladimir,

Je ne sais pas si je prends mes désirs pour des réalités?

Mais je trouve parfaitement choquant l'article de La Croix!
A commencer par son titre:

L'EGLISE ORTHODOXE RUSSE DIVISEE ET ECLABOUSSEE PAR LE PROCES DES PUSSY RIOT

Le ton de cet article est critique au possible vis à vis de l'Eglise de Russie!
De plus, citer Credo.ru, qui est un média au service d'une portion de fidèles, hostiles au Patriarcat, et extérieurs à l'orthodoxie canonique, me semble tout aussi déplacé!

Les esprits en France sont complètement endoctrinés par la fameuse séparation de l'Eglise et de l'Etat et ils sont incapables de comprendre que l'Eglise et l'Etat doivent au contraire travailler de concert au bien des citoyens!

Quand voudra-ton enfin comprendre que ce n'est pas l'Eglise de Russie qui poursuit les Pussy riot!
Quand voudra-t-on comprendre qu'il y a des sujets d'actualité bien plus brûlants que ces trois clowns?

Voici ce que j'ai lu dans Nouvelles de France CE MATIN, et qui me semble infiniment révélateur de l'aberration du monde dans lequel nous vivons:

"Un appel à l’aide dramatique de la chrétienne condamnée à mort par un tribunal pakistanais pour
« blasphème ». Son crime ? Avoir demandé à ses voisines musulmanes qui lui cherchaient querelle sur fond de différences religieuses :
« Jésus est mort pour moi sur la croix, qu’est-ce que Mahomet a fait pour vous ? »
C’est grâce à la journaliste française Anne-Isabelle Tollet, ancienne correspondante de France 24 au Pakistan, que le thème de cette chrétienne pakistanaise, condamnée à mort et croupissant dans une cellule insalubre sans fenêtre depuis sa condamnation en 2010 et l’assassinat par des extrémistes musulmans du ministre (chrétien) chargé de la protection des minorités et du gouverneur du Pendjab (musulman) qui avaient osé prendre sa défense, fait une nouvelle fois la une de l’hebdomadaire d’opinion le plus lu en Pologne, Gość Niedzielny (« L’invité du dimanche »), "

Un chrétienne emprisonnée depuis deux ans, un ministre assassiné, le gouverneur du Penjab assassiné lui aussi, voilà qui ne semble plus émouvoir, ou intéresser qui que cela soit, si ce n'est la presse catholique polonaise!

Il serait tout de même temps de revenir à un minimum de réalisme et de cesser de hurler à l'injustice lorsque trois femmes sont condamnées pour hoolliganisme à une peine de prison de trois ans!
Peine, qui peut très bien être encore réduite dans sa durée!!!

Cher Vladimir, Pensez-vous vraiment que cela vaille la peine de continuer sur ce thème?
Je n'ose tout de même pas croire que vous approuvez tout ce vacarme au sujet de ce lamentable fait divers?

Avec toute mon amitié Marie




20.Posté par Vladimir le 15/08/2012 09:37
Ces femmes NE SONT PAS (encore?) condamnées à quoi que ce soit: verdict le 17. Elles ne croupissent en prison QUE depuis 6 mois, sans jugement, pour avoir chanté une chanson vilipendant le candidat-président. Et l'Eglise russe assourdit le monde... par son silence officiel!

L'article est donc très juste: l'Eglise est "éclaboussée" et non partie au procès; quand à ses divisions, elles sont évidentes rien que par la polémique entre les pères André Kouraiev et Vsevolod Chaplin (cf. lien commentaire 7)...

21.Posté par Marie Genko le 15/08/2012 10:06
Cher Vladimir,

Nous verrons donc après demain quelle sera la condamnation des Pussy riot.

Qu'elles soient en prison depuis 6 mois sans jugement est certainement regrettable, mais ce n'est tout de même pas la faute de l'Eglise russe si la justice ne fonctionne pas à la vitesse de la lumière en Russie!

Je ne vois pas en quoi l'Eglise de Russie devrait se mêler d'un procès civil???
Et si les médias estiment que l'Eglise est éclaboussée cela montre certainement leur volonté de vendre du scandale et de nuire à l'image de l'Eglise russe !

Je pense que la morale que nous pouvons tirer de la polémique entre les pères André Kouraïev et Vsevolod Chaplin est qu'il est tout simplement regrettable qu'ils aient discuté de ce problème devant des médias!


22.Posté par Tchetnik le 15/08/2012 19:56
J'ai déjà répondu ailleurs sur la comparaison plus qu'obscène entre ce qui se passe en Russie, entre des jeunes femmes qui savaient ce qu'elles faisaient et que personne n'obligeait à venir insulter et souiller une église et ses croyants et un monde musulman dans lequel le fait de lire la Bible est passible de raccourcissement corporel.

Il suffit de se souvenir du sort d'Asia Bibi pour remettre les choses à leur juste place.

Par ailleurs, je me demande comment on peut à la fois repprocher à l'Église son "silence" et en même temps, ses prises de position odieuses. Mais l'incohérence des médias Rotschildiens dont le seul but semble être de casser du Chrétien, peu importe la position de l'Église en réalité (qui sera toujours dénigrée) n'est plus à démontrer. En revanche, si nous nous prétendons de l'Église, ne pas prêter le flan à ces mensonges serait de la première cohérence.

23.Posté par Vladimir le 25/09/2012 12:40
MEDVEDEV APPELLE A LIBERER LES MEMBRES DE PUSSY RIOT
« Je pense que la décision de les garder en prison serait contre-productive dans cette affaire, a déclaré Dmitri Medvedev Mercredi 12 septembre lors d’une rencontre avec des militants du parti au pouvoir Russie Unie dans la ville de Penza à 700 kilomètres au sud-est de Moscou. A mon avis, une condamnation avec sursis serait suffisante compte tenu du temps qu’elles ont déjà passé en détention. »
Le Premier ministre a néanmoins tenu à rappeler le caractère offensant de leur action : « Pour parler franchement, je grince des dents quand je me remémore l’hystérie et la vulgarité qui ont accompagné leur performance. Cela me rend malade de parler de tout ça. »
Le 21 février, trois membres du groupe Pussy Riot avaient improvisé une « prière punk » dans la cathédrale du Christ Sauveur de Moscou tenant des propos blasphématoires à l’encontre de la Vierge et hostiles envers Vladimir Poutine.
Le 17 août, le tribunal de Khamovnitcheski à Moscou avait condamné les trois jeunes femmes à deux ans de colonie pénitentiaire pour hooliganisme et incitation à la haine religieuse.
Traduit par : Alexandre Pitot
Source : Itar-Tass
http://www.lecourrierderussie.com/2012/09/13/medvedev-appelle-a-liberer-les-membres-de-pussy-riot/?utm_source=LCDR&utm_medium=newsletter#.UGGIxCIdxe4

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