L'exarchat des églises russes en Europe occidentale a  bien toute sa place dans l'Eglise russe
Vladimir GOLOVANOW

VOCATION DE L'EXARCHAT DES EGLISES RUSSES EN EUROPE OCCIDENTALE DU PATRIARCAT DE CONSTANTINOPLE

Ce débat resurgit régulièrement et il serait maintenant question d'en modifier le statut, "démarche qui inquiète beaucoup.de ses fidèles" (cf. commentaire 61). Pour ce qui me concerne, et pour dire clairement les choses, je considère que le tournant de 2003, quand l'exarchat des églises russes en Europe occidentale (patriarcat de Constantinople) a refusé la main tendue par le patriarcat et renoncé à avancer vers la grande métropole commune préparée par la commission mise en place par Mgr Serge, a tout d'une trahison. Je reprends ci-dessous les grandes lignes d'un commentaire publié en 2009 qui, malheureuse, n'a pas vieillit! Je propose là une analyse factuelle de cette situation, en espérant être objectif et contribuer au dialogue et à la réflexion fraternelle. Je m'excuse par avance pour la longueur de l'exposé: le sujet est trop complexe pour être maltraité en 3 lignes polémiques comme c'est trop souvent les cas!

A prés de 65 ans je suis "un Vieux Russe" (par opposition aux "Nouveaux Russes"!) et un "ancien" de Daru: de ma grand-mère à ma fille, quatre générations y ont été mariées; j'y ai fréquenté l'école russe, animé des scouts, participé au service d'ordre de la Semaine Sainte…. J'ai ainsi personnellement connu ceux qui ont participé à la création de l'Archevêché: pas les "chefs", mais les "petits, les sans-grades" qui ont peuplé ses paroisses, organisé ses fêtes… ceux qui l'ont fait vivre. Je garde comme un testament spirituel les récits et les paroles de mes grands-mères et grands-oncles, paroissiens assidus de l'Archevêché, et le doyen d'âge de notre paroisse lyonnaise, né en 1929 en est encore un témoin vivant. Voilà mon point de départ.

POURQUOI L'ARCHEVECHE

Personne ne conteste que l'Archevêché a été crée dans l'Eglise russe. En remontant à la source, à ceux qui ont bâti ces églises de Daru, Nice, Biarritz, par exemple à l'arrière- grand-père de ma femme, qui a offert les vases liturgiques de Biarritz et payé le fleurissement permanent de l'église de 1908 à 1914 (j'ai connu sa femme, paroissienne assidue, abonnée au bulletin du Patriarcat de Moscou …), il est clair qu'ils faisaient cela uniquement pour desservir les Russes. Les suivants, dont faisaient partie mes grands-parents, sont arrivés en masse après 1920 et ont fondé l'Archevêché sur cette base sans en altérer la finalité: leur objectif unique était de PRESERVER les traditions de l'Eglise Russe en vue de leur retour en "Russie libérée". Le texte de l'accord par lequel B.A. Maklakov "représentant du dernier gouvernement russe" transmettait l’administration de la cathédrale de la rue Daru est en ce sens caractéristique: il stipule que "la communauté religieuse accepte l’obligation de se soumettre, le moment venu, au gouvernement russe légitime qui souhaiterait entrer en possession des biens de l’église en qualité de biens lui appartenant légalement". Ceux que j'ai côtoyés me disaient souvent que nous étions, après eux, porteurs de ce DEVOIR…Alors nous portons! La séparation de 1931 s'est faite dans la douleur mais, pour tout le monde, c'était une séparation provisoire et je suis de ceux qui n'ont jamais renoncé au coté "provisoire" de ce rattachement à Constantinople:

Plusieurs éléments confirment cette position:

- Le nom même de l'Archevêché est jusque maintenant parfaitement clair, puisqu'il s'agit des "EGLISES RUSSES", terme qui ne devrait pas prêter à équivoque!

- Quand Mgr Euloge décide de rejoindre le Patriarcat de Moscou, même si c'est à contre temps, il montre bien que c'est là le but des fondateurs de l'Archevêché

- J'ai vu les statuts originaux de l’Association Orthodoxe Russe de Lyon (paroisse de la Protection de la Très Sainte Mère de Dieu): ils spécifient que les membres de la paroisse doivent être Russes…

- Le Tomos de 1999 négocié par Mgr Serge précise bien la continuité avec celui de 1931: "Cet Archevêché … constitué en Exarchat Patriarcal, en accord avec les décisions du Patriarcat Œcuménique du 13 février 1931" et rien ne vient modifier ce qu'affirmait le Tomos de 1931: "Dans ce but, par arrêté synodal, nous avons décidé que toutes les paroisses orthodoxes russes en Europe, tout en conservant sans changement ni diminution
l’indépendance qu’elles avaient jusqu’ici en tant qu’organisation russe particulière et administrant librement leurs affaires, soient considérées dorénavant comme formant provisoirement, sur le territoire de l’Europe,..." et, pour bien le souligner, le terme "provisoire est repris au paragraphe suivant "De même, nous avons arrêté et décidé que cet Exarchat russe orthodoxe provisoire ainsi établi,..."

- Un tel changement de juridiction n'est pas canonique: comme le rappelait Vladimir Nicolaevitch Lossky, selon les saints canons, on ne peut quitter son Evêque que s’il se rend coupable d’hérésie et refuse d’y renoncer (cf. UNE HISTOIRE EN PHOTOS). C'est bien pour cela que les Tomos de 1931 et 99 parlent de situation provisoire!
- Etc. J'imagine que tous ces arguments sont bien connus et il y en bien d'autres!

Je puis témoigner que jamais personne de ces fondateurs que j'ai fréquentés ne s'est préoccupé de faire du prosélytisme orthodoxe et ce pour 2 raisons principales:

1/ Un grand respect pour le catholicisme avant même la naissance du mouvement eucuménique; c'est l'une de nos grandes différences avec l'EORHF et je ne vais pas m'étendre plus sur ce sujet.

2/ Ce projet était portée par "les autres", "ceux de Moscou", dont les objectifs semblaient être, là encore, de détruire tout ce qui existait des traditions russes! Nous ne fréquentions pas "ces traîtres" à l'idéal de la Sainte Russie. En effet, dès le début des années 30, la confrérie de Saint Photios puis la paroisse Saint Victor, restés au Patriarcat de Moscou après la rupture de Mgr Euloge, se lancent dans la francisation et l'adaptation totales (textes, musique et icônes!) dont l'aboutissement sera l'ECOF…elle aussi dans le cadre du Patriarcat de Moscou (avant de naviguer sous 4 ou 5 omophores pour se retrouver, in fine, Copte). Ainsi, 20 ans avant les premiers offices en français à la crypte, quand Daru et St Serge n'officient qu'en slavon et ne considèrent aucune autre possibilité, c'est le Patriarcat de Moscou qui lance le mouvement pour faire connaître l'Orthodoxie à la France (cf. Jean Aslanoff, in Serva New N° 4, juin 1993).

NB: Je parle bien là des "fondateurs de base" que je décris plus haut; je sais parfaitement que Mgr Euloge, comme Mgr Serge en ont tenu compte (j'ai personnellement entendu Sa Sainteté Alexis 2 féliciter Mgr Serge pour cela) mais même pour eux, à mon sens, ce n'était qu'un résultat annexe et non un but fondamental.

Il m'apparaît donc clairement démontré que la vocation de l'Archevêché, tel qu'il a été voulu par ses fondateurs, est de PRESERVER les traditions de l'Eglise Russe en vue de leur retour en "Russie libérée" comme dit la "Convention Maklakov". Nous en sommes dépositaire et notre DEVOIR est donc de continuer cette mission. Mais quelle est la situation actuelle?

LE VIRAGE

L'Eglise russe, comme toutes les Eglises orthodoxes d'Europe de l'Est, a été libérée du joug du pouvoir athée à partir de 1986 puis 1991 (de la Chute du Mur de Berlin à l'interdiction du PCUS par B. Eltsine): "la politique de glasnost (ouverture) et de perestroïka (reconstruction) qu'il /Gorbatchev/ avait mis en œuvre permit à l'Eglise russe d'être soudain libérée de toutes les mesures répressives qui avaient entravé sa vie depuis 1917". (In Kallistos Ware, L'orthodoxie. L'Eglise des sept Conciles; p. 207). Pour nombre d'entre nous le moment était venu d'accomplir la volonté des fondateurs et rendre le dépôt reçu en héritage selon la volonté de ses fondateurs: retourner à l'Eglise russe; même s'il fallait, évidement, laisser du temps au temps: les modalités étaient à mettre au point pour que ce trésor qui nous avait été légué ne soit pas perdu. Car, de fait, la valeur de l'Archevêché est très grande pour l'Eglise russe: ses acquis théologiques et ecclésiologiques servent déjà de ressource essentielle pour toute une aile progressiste et libérale (du p. Georges Kochetkov au p. Zenon, avec les pp Pierre Mechtcherinov et Georges Mitrofanov et jusqu'à Mgr Hilarion de Volokolamsk) malheureusement bien minoritaire dans l'EOR. Le renfort de notre Archevêché leur serait une bouffée d'oxygène alors que, de l'extérieur, l'Archevêché n'a qu'une faible influence indirecte face à la montée des intégrismes et au repli nationaliste que la réintégration de l'EORHF ne fait que renforcer. Ainsi au concile épiscopal de juin 2008, la lettre ouverte du p. Paul Adelheim aux évêques hors frontière n'a reçu aucun échos, alors que les arguments anti-eucuménique de l'EORHF étaient largement repris par les médias… et rien n'a changé depuis!

L'Archevêché a donc bien toute sa place dans l'Eglise Russe et les conditions de la réunification sont remplies. Les premiers pas en ce sens ont été accomplis: j'ai personnellement entendu l'échange entre Mgr Serge et Sa Sainteté Alexis 2 lors de leur concélébration à Moscou: Sa Sainteté a souhaité le prochain retour de l'Archevêché au sein de son Eglise-mère et Mgr Serge a répondu qu'il fallait laisser du temps pour panser les plaies. Le processus semblait bien engagé. Et il aurait du s'accélérer après la lettre du Patriarche en 2003 mais, curieusement, c'est l'EORHF qui a saisi la balle et aboutit à la réunification en un temps record (nous avons vu ci-dessus qu'elle en tirait immédiatement avantage en terme d'audience). Un 2ème exemple nous a été administré par la réunification des Roumains… Mais l'Archevêché s'est bloqué de façon inexplicable: oubliant son héritage il reste (définitivement?) dans l'Eglise de Constantinople pour y créer une église orthodoxe locale… dont la réalisation est d'ailleurs impossible! voir ici

CONCLUSION

Je connais et je respecte nombre de clercs de l'Archevêché qui soutiennent cette orientation. Je connais les raisons et les arguments (Schmeman, Afanassiev, Zizoulas…), parfaitement sensés et respectables en soi. Mais comment qualifier le fait que des héritiers prennent un legs et lui donnent une destination opposée à celle voulue par le testateur? Car c'est bien de cela qu'il s'agit: les fondateurs voulaient que leur création serve la Russie et l'Eglise Russe mais les héritiers la détournent vers une impossible Eglise locale… Pour moi, comme pour d'autres intervenants de ce forum, c'est ce changement d'objectif qui constitue une trahison de la volonté clairement établie des fondateurs. Certains participants au forum vont trouver que j'y vais trop fort – je les prie de m'excuser de les avoir choqué, mais je ne suis pas le seul à avoir ce sentiment: c'est bien cela qui explique beaucoup de conflits (Lyon, Nice, Biarritz, Liège, Rome...). Le malaise est donc patent.

Il n'y a pourtant aucune raison de refuser le dialogue: l'importance donnée à la "mission" orthodoxe en Occident et à notre enracinement ici, que personne ne conteste plus, n'est pas incompatibles avec la fidélité à notre Église Mère: toutes les autres Églises de la Diaspora le mettent en œuvre sans les déchirements que nous connaissons. Et le patriarcat de Moscou a été le pionnier de la francisation, comme je le rappelais plus haut, y tient autant que les autres: comme l'a écrit le père Jean Meyendorff, "le but canonique et missionnaire /du Patriarcat de Moscou/ a toujours été une Eglise pour les Américains, fondée avec la bénédiction de l'Eglise Mère et invitant tous les candidats à se joindre librement à elle" (In nécrologie du p. Alexandre Schmemann annexée à l'édition russe du Journal, après une 1ère publication dans St Vladimir's Theological Quarterly, 28, 1984, pp 3-10, traduction à paritir du russe V. Golovanow) et ce qui est vrai pour l'Amérique l'est tout autant en Europe occidentale. Malgré cela, la majorité de l'Archevêché semble vouloir persévérer dans le choix d'une rupture anti-canonique et vouée à un enfermement solitaire: déjà aucun représentant de Daru ne participe à aucune instance du dialogue conciliaire orthodoxe et, comme je le rappelais (Commentaire 51), Daru diminuait de moitié pendent que Chersonèse voyait ses troupes décupler... Cela ne pourra qu'empirer.

Seulement voilà, "vox populi, vox Dei": si la majorité des paroissiens le décide, je ne vois aucun moyen de les empêcher d'exécuter cette décision! Il ne nous reste qu'à prier et attendre que l'Esprit Saint conduise notre petite Eglise sur la voie de la vérité, comme Il l'a fait au IVéme concile de l'Eglise Hors Frontières (2006) en lui inspirant de se tourner vers l'Union....

Amen








Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 24 Novembre 2011 à 14:30 | 45 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Irénée le 21/02/2011 14:55
Merci pour ce texte de réflexion qui permettra certainement de fructueux échanges.
Mais permettez-moi de dire une fois de plus que le terme "Eglise russe" me gêne, tout autant qu'Eglise grecque ou arabe...Je sais bien que c'est l'usage habituel, mais ce n'est pas parce qu'on a de mauvaises habitudes qu'il faut les conserver !
Si nous voulons contribuer à l'apaisement de la situation de l'Eglise orthodoxe en France et en Europe occidentale, faisons chacun un effort dans ce sens...
Pourquoi ne pas parler d'Eglise en Russie, ou de Russie ?
Pour le contenu de l'article, je vais le lire plus attentivement.

2.Posté par Volkoff le 21/02/2011 15:25

@Irénée: "Mais permettez-moi de dire une fois de plus que le terme "Eglise russe" me gêne"

Voici l'appellation contrôlée de l'Archevêché Daru. Vous gêne-t-elle?
Moi, oui. Cette étiquette ne correspond pas à la réalité du rénovationniste contenu: "Archevêché des Églises Orthodoxes Russes en Europe Occidentale exarchat du patriarcat œcuménique"

3.Posté par vladimir le 21/02/2011 16:34
Je comprends fort bien la réflexion d'Irénée mais le terme "Eglise russe" est le nom sous lequel le patriarcat de Moscou (terme plus juste du point de vue ecclésial) est reconnu partout. C'est d'ailleurs son appellation officielle et juridique: "Русская Православная Церковь", "the Russian Orthodox Church"

4.Posté par Théophile le 21/02/2011 19:25
Bonjour,

Je me permets de donner un avis très naïf: qu'est-ce que cela changerait si l'Exarchat russe était rattaché au Patriarcat de Moscou (bien que je n'aie rien contre cela)? Il me semble que cela ne changerait rien au final, étant donné que la situation des paroisses orthodoxes en Occident est impossible à résoudre sur un plan canonique, tant que Rome ne sera pas redevenue orthodoxe au niveau de sa foi.

Personnellement, je pense que le but de ses fondateurs était bien de maintenir la foi orthodoxe russe, mais que l'Esprit Saint peut très bien en avoir fait tout autre chose, comme d'en faire un témoin de l'Orthodoxie pour l'Occident, ce qui a déjà en partie été le cas, notamment grâce à l'Institut Saint-Serge.

Quant à l'Eglise locale, c'est actuellement impossible - mais comme nous le savons tous ici, rien n'est impossible à Dieu.
Méditons sur l'oeuvre de saint Paul, et nous verrons que celui qui fut un exilé de son peuple, devint source de vie pour les nations qu'il visita.

Au fond, je n'ai rien contre le fait que l'Exarchat se rattache à Moscou plutôt qu'à Constantinople, mais si cela se fait pour des raisons de réunion des Russes en France, il me semble que cela serait un grand échec sur le plan spirituel. Le XXe siècle a été un siècle de grande redécouverte pour l'Orthodoxie (par la Croix et le martyr), il serait bien dommage de vouloir revenir à une Orthodoxie du XIXe siècle.

5.Posté par Irénée le 21/02/2011 19:45
Je suis tout autant gêné par l'appellation de l'archevêché...
Et c'est bien parceque Eglise russe est l'appellation officielle, comme je l'ai rappelé, qu'elle me gêne... tout comme Eglise grecque ou roumaine.
Mais si on veut continuer à écrire des choses inadaptées à la réalité écclésiale, ne soyons pas non plus si pointilleux sur les questions de théologie ou de liturgie ... et ce sera bien dommage pour l'Orthodoxie !

6.Posté par vladimir le 22/02/2011 09:02
Toujours à propos de l'appellation. Il est trés difficile d'aller contre une tradition multiséculaire: c'était déja "l'Église russe" avant le patriarcat...

7.Posté par Irénée le 22/02/2011 10:28
Je n'ai pas les compétences linguistiques pour vous répondre...mais concernant les évêques, il me semble qu'ils sont d'abord identifiés comme évêque d'un lieu, d'une région, et pas d'un état...c'est vrai je crois pour Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem, et il me semble aussi que l'on parle de "Patriarche de toutes les Russies", c'est plus large qu'Eglise russe...
Ce que je veux simplement souligner, c'est la nécessité de réfléchir aux mots que l'on utilise, et au sens que cela induit...et même s'il s'agit de traditions séculaires, on peut encore y réfléchir...

8.Posté par Daniel le 22/02/2011 11:30
Le nom de l'Eglise de Russie avant la révolution était Rossiskaya et non Ruskaya... Il y a une nuance semble-t-il...

9.Posté par Irénée le 22/02/2011 12:01
Daniel, pourriez-vous préciser aux ignorants des subtilités des langues slaves quelle est l'écart de sens ? Merci

10.Posté par vladimir le 22/02/2011 12:41
Remarque très juste mais, s'il y a une différence maintenant (Rossiskaya ferait référence à l'ensemble des peuples qui composent le monde russe, Ruskaya faisant plus référence à l'ethnie russe), cela ne semble pas si nclaire avant la révolution car les deux termes étaient de fait utilisés indiféramment.
L'adjectif Rossiskaya a été essentiellement utilisé pendent la période synodale (1700—1917). Il a été récupéré à partir de 1922 par "l'Église rénovée" (un mouvement sécessionniste soutenu par le gouvernement soviétique rappelant nos "prêtres jureurs") et reste actuellement utilisé par des groupes schismatiques...

Il est évident que l'Église russe ne peut être enfermée ni dans des frontières étatiques ni dans un cadre ethnique. "L’Église Russe est la communauté orthodoxe la plus multinationale du monde et elle s’efforce de développer ce caractère multinational" a dit le patriarche Cyrille en novembre 2009 (cf. lien).

11.Posté par Marie Genko le 23/02/2011 00:16

Cher Théophile,

Je suis surprise par votre message N°4!!!
Je vous cite:

"Au fond, je n'ai rien contre le fait que l'Exarchat se rattache à Moscou plutôt qu'à Constantinople, mais si cela se fait pour des raisons de réunion des Russes en France, il me semble que cela serait un grand échec sur le plan spirituel. Le XXe siècle a été un siècle de grande redécouverte pour l'Orthodoxie (par la Croix et le martyr), il serait bien dommage de vouloir revenir à une Orthodoxie du XIXe siècle."

1/ Il me semble très improbable que notre archevêque veuille rejoindre le patriarcat de Moscou et s'il le faisait par soucis d'un retour vers la spiritualité russe de son Eglise mère, il contenterait les uns, mais certainement pas les irréductibles....
Cette situation nouvelle éteindrait les douloureuses procédures judiciaires en cours, mais nous pourrions nous attendre à voir des paroisses émettre le vœux de rester dans le giron grec?
Cette situation serait surement complexe, mais avec l'aide de Dieu et un peu d'amour et de compréhension envers les fidèles, elle pourrait se résoudre à la satisfaction générale!

2/ Mais pourquoi dites-vous:

" Il serait dommage de vouloir revenir à une orthodoxie du XIXe siècle"....!!!!!!!!!!!!!!!

Pour moi l'orthodoxie est intemporelle.
Ce qui était bon au XIXe siècle l'est toujours aujourd'hui.
Nous représentons en Europe occidentale, par la présence des différents patriarcats orthodoxes, la richesse de la diversité de l'Orthodoxie!
Ceux qui souhaitent se convertir à l'Orthodoxie n'ont que l'embarras du choix entre les Grecs, les Serbes, le Roumains et les autres!
Chacun des occidentaux, qui souhaite entrer en Orthodoxie, peut le faire dans le rite qui correspond le mieux à ses affinités profondes...
Il me semble au contraire que nous avons la possibilité d'un témoignage extraordinaire!
Et ce témoignage nous le laissons passer à cause de nos interminables querelles.

Nombreux sont ceux qui ont rêvé de cette "Eglise Locale" et vous-même vous semblez en rêver aussi?
Mais vouloir créer une Église Locale, revient à dire aux Catholiques qu'ils n'existent pas à nos yeux!
Dans ce cas, pourquoi être œcuméniques, si nous ignorons les Catholiques???
Nous devons avoir un minimum de logique avec nous mêmes!
Et si nous sommes convertis dans l'Eglise Roumaine, ou une autre, nous devons respecter les coutumes roumaines et ne pas prétendre détourner les fidèles roumains de leurs traditions pour en créer d'autres plus modernes ou plus occidentales!!!!
Et cela vaut pour tous les patriarcats présent sur notre sol, du moins c'est ainsi que je vois les choses!
Amitiés Marie




12.Posté par Théophile le 23/02/2011 17:58
Chère Marie,

Pour vous répondre brièvement, je crois et j'espère que les catholiques reviendront un jour à l'Orthodoxie. J'en suis même convaincu.
Sinon, question ecclésiologie, l'Eglise orthodoxe est l'Eglise locale orthodoxe, autour de son évêque. Je ne vois pas ce qu'il y a de rêveur à cela, c'est la définition de l'Eglise orthodoxe en tant que communauté de foi réunie autour de l'évêque. Il me semble que c'est une ecclésiologie communément admise dans l'Orthodoxie.
Sinon, je suis d'accord qu'il faut respecter les coutumes, mais celles-ci ne sont pas intemporelles (contrairement à la Foi).
Quand je parle d'Eglise du XIXe siècle, j'entends que l'Eglise orthodoxe ne peut pas ne pas tenir compte du XXe siècle et de ce qu'il a amené dans la tradition orthodoxe: renouveau de l'icône, renouveau de la théologie, redécouvertes liturgiques, etc. Ce mouvement n'est pas occidental, c'est un mouvement spirituel de redécouverte, après une période de semi-décadence. Il suffit de regarder l'évolution de l'icône (souvent reflet de notre foi) pour s'en rendre compte. De même, pour l'Eglise russe, la restauration du Patriarcat en est un témoin flagrant.
Vous dites: "Ceux qui souhaitent se convertir à l'Orthodoxie n'ont que l'embarras du choix entre les Grecs, les Serbes, le Roumains et les autres! " Voilà qui est un peu contraire à l'Esprit... On ne doit pas se convertir par affinité avec telle ou telle culture, mais par un acte de foi ("En vous, il n'y a plus ni Grec, ni Juif, ni Scythe"). La culture sert à incarner la foi, mais le but c'est bien la foi qui nous réunit, non la culture qui nous convient plus ou moins bien.
De ce point de vue, le XXe siècle a produit une ouverture dans les Eglises orthodoxes (de part l'émigration et les bouleversements tragiques de l'Histoire) qu'il serait bien dommage de considérer comme un accident. A mon sens, il s'est agi d'une crise prophétique pour toutes nos communautés orthodoxe pour croître en Christ.
Donc, selon moi l'Eglise orthodoxe n'est pas intemporelle (d'ailleurs elle a été fondée à la Pentecôte), elle est l'image de l'humanité dans l'Histoire, destinée à la déification. L'Histoire est là pour permettre à l'Eglise d'accomplir cette déification (déjà accomplie dans les Saints).

13.Posté par Marie Genko le 23/02/2011 19:58

Cher Théophile,

Merci de tout cœur pour votre chaleureux message.
Vous exprimez à merveille votre foi et votre vision de l'Église!
Vous dites l'Église orthodoxe est l'Église Locale autour de son évêque!
Qui pourrait vous contredire?
Vous dites aussi qu'il faut se convertir à l'Orthodoxie, et non par affinité à un rite ou à une culture!
Là aussi qui pourrait vous contredire?
Et pourtant...!
Lorsque nous apprenons nos prières, lorsque nous découvrons une liturgie, nous sommes portés par elles vers le Seigneur. Et nous nous attachons à ces liens tangibles qui nous guident dans la sublimation de notre Foi.
Cher Théophile, n'oubliez pas que nous sommes tellement humains!
Mettez-vous à la portée des simples fidèles, comme moi, comme beaucoup d'autres aussi.
Car nous sommes nombreux à avoir terriblement besoin d'une Église incarnée porteuse du rite et des traditions de nos ancêtres, de tout ce qui nous a guidé depuis notre plus petite enfance ou, pour d'autres, depuis le premier émerveillement de leur découverte de l'Orthodoxie!
C'est comme cela que je comprends la présence de plusieurs évêques, de plusieurs patriarcats différents, prenant soin de leurs fidèles sur le sol d'Europe occidentale.
Ils sont ici, parce qu'ils représentent la richesse de la pluralité des différents patriarcats orthodoxes.
Ils sont ici parce que nous avons terriblement besoin de rester attachés à nos Églises mères!


14.Posté par PetiaS le 14/11/2011 16:25
Pour information le métropolite Hilarion de New York, primat de l'Eglise Russe Hors Frontières présidera la Liturgie dimanche prochain à la cathédrale Saint Alexandre Nevski. Est-ce enfin le signe d'une ouverture ?

Quoiqu'il en soit, je pense qu'un ralliement de l'exarchat à l'ERHF serait une porte de sortie honorable pour Mgr Gabriel et son troupeau. Ils ne se mettraient pas ainsi directement sous tutelle du patriarcat de Moscou. A suivre avec attention car il est étrange que Mgr Hilarion qui ne vient en France que pour 4 jours mette en point d'orgue de sa viste cette concélébration à la rue Daru...

15.Posté par Marie Genko le 14/11/2011 17:06
Cher Pétia S.

Ce serait une véritable bénédiction!
Que le Seigneur veille bien exhausser nos prières et permettre aux deux branches issues de l'émigration russe de se ressouder en une seule entité ecclésiale!

16.Posté par PétiaS le 21/11/2011 09:53
Marie,

Pourriez vous nous faire un retour sur l'office d'hier matin à la rue Daru ?

17.Posté par Boris le 21/11/2011 10:27
@PétiaS
Hélas absent hier à l'office dominical (dont il faut se réjouir), j'essaye de vous répondre en amenant une citation tirée des souvenirs de Pierre Kovalevsky (cf. Nicolas Ross ) Il y a 62 ans...
......................
Petit extrait d'une description de la concélébration de la liturgie eucharistique le dimanche 25 mai 1947 par l'archevêque Vladimir (Tikhonitski) et l'évêque Nathanaël (Lvov) au pensionnat de Verrières-le-Buisson, tirée des Notes journalières de Pierre Kovalevsky. C'est peut-être la dernière concélébration d' un évêque de l'Archevêché de la rue Daru et de l'EORHF avant celle du 25 octobre 2008 à l'ermitage de Mourmelon-le-Grand.
Amitiés
NR

"La concélébration des deux évêques a été très solennelle, mais notre clergé n’a proclamé que les noms des siens et celui de l’évêque Nathanaël, alors qu’il aurait pu faire preuve de courtoisie et proclamer également le nom du métropolite Anastase. L’évêque Nathanaël, de son côté, a exagéré dans l’autre sens et proclamé le nom de l’archevêque Vladimir en qualité de « notre seigneur ». Les servants étaient des deux côtés, et ils étaient tous sous les ordres d’André Schmemann et de Mikhaïl Artzimovitch. Il y a eu un déjeuner d’apparat et, ensuite, une conférence de V.N. Iliine (totale union des trois juridictions !)."

Cette journée mémorable a été initiée par l'Association des Vitiaz. Michel Artzimovitch, future
archiprêtre et la princesse Anna Kourakine

18.Posté par vladimir le 21/11/2011 10:54
Et à Nice rien de nouveau?

19.Posté par T. Schakhovskoy le 21/11/2011 13:02
Petit commentaire sur le vif de la liturgie à la cathédrale Saint-Alexandre (Daru) hier, transmis par quelqu'un qui y était (pas moi et je le regrette) : magnifique, solennel, superbe, ça donnait le frisson.... forte présence "zarou" au niveau des célébrants (le métropolite Hilarion était accompagné de Mgr Michel de Genève et d'un certain nombre de membres de son clergé). Quant aux fidèles," à peine une quinzaine de têtes familières, tout le reste des Moldaves ?!!" (sic).
Sans commentaire...

20.Posté par hiéromoine Nicolas le 21/11/2011 18:53
Devenu parisien pour une petite semaine studieuse dans les bibliothèques de la capitale grâce à la généreuse hospitalité de la Paroisse saint Séraphin et du P. Nicolas Cernokrak, j'ai pensé qu'il serait simplement poli de visiter Mgr Gabriel à mon arrivée. Je l'ai trouvé attentif, sérieux, très soucieux de l'édification de l'Eglise. Je n'ai pas à rapporter ici ce qu'il m'a dit, mais je suis ressorti de chez lui avec un bon espoir pour l'avenir, bien conscient qu'en plus de l'a priori favorable de rigueur que nous lui devons, il faudra ajouter une bonne dose de patience, car il ne saurait, à lui seul, contenir les débordements de droite et de gauche.
Il s'est trouvé aussi que je me suis rendu à la cathédrale de la rue Daru dimanche, sans savoir ce qui m'y attendait. Accueilli magnifiquement par le P. Anatole, par le P. Eugène et par une foule de diacres et d'acolytes de toutes les espèces, je me suis vu contraint de concélébrer. Que vous dirais-je ? Il a régné dans le sanctuaire, avant, pendant et après la célébration, une paix profonde faite de sympathie spontanée, d'attention prévenante, d'ouverture du cœur. En effet, il a bien fallu que nous nous présentions les uns aux autres puisque personne ne connaissait personne, mais ces présentations allaient bien au delà de ce que la simple politesse exige.

Le métropolite Hilarion parlait à tous avec simplicité et charité, célébrant avec une grande dignité mais dénuée de tout ce qui aurait pu peser ou poser. Mgr Gabriel un peu tendu au début de la liturgie était rayonnant à la fin, multipliant les remerciements et les compliments.
Monseigneur Michel de Genève a su être présent avec une discrétion priante qui n'a pas peu contribué à l'heureuse ambiance. Je n'ai malheureusement pas pu entendre ce que se sont dit les hiérarques après l'otputs' devant les fidèles. J'ai cru comprendre que ce n'était pas seulement des "paroles verbales". Si quelqu'un a enregistré cet échange, il serait bon de le faire connaître. Le repas qui a suivi a renforcé encore l'impression que rien ne séparait les participants et que nous prenions connaissance les uns des autres avec joie et simplicité. L'impression générale, exprimée au cours d'un toast par l' higoumène français Basile Pasquiet d'un monastère en Russie (Tcheboksary -Cheboksary) bel exemple d'ouverture, a été que nous avons assisté et participé à notre mesure à un moment historique, un moment où une semence a été jetée en terre, une semence qui a son dynamisme propre, mais sur laquelle nous devons veiller et prier.

21.Posté par PetiaS le 22/11/2011 09:29
Des photos de cette célébration se trouvent sur le site internet de la paroisse à cette adresse :

http://www.cathedrale-orthodoxe.com/

22.Posté par Marie Genko le 22/11/2011 11:04
Cher Pétia S.

Merci de nous avoir indiqué le lien pour les photos de la célébration de dimanche dernier à la rue Daru.
J'étais moi-même en Angleterre ce jour là et je vous suis reconnaissante de m'avoir donné l'occasion de voir le visage radieux de Père Anatole et des autres prêtres, qui ont assisté à cette liturgie.
Avec toute mon amitié Marie


23.Posté par Marie Genko le 22/11/2011 10:33
Cher Père Nicolas,

Bénissez-moi, mon Père.
Merci de nous avoir donné votre impression positive de la célébration de dimanche dernier à la cathédrale.
Ai-je bien compris la teneur de votre message lorsque vous écrivez que l'higoumène Basile Pasquiet a exprimé l'impression générale?
Je suppose que ce sont les paroles du Père Basile que vous évoquez lorsque vous écrivez:

"bel exemple d'ouverture, a été que nous avons assisté et participé à notre mesure à un moment historique, un moment où une semence a été jetée en terre, une semence qui a son dynamisme propre, mais sur laquelle nous devons veiller et prier."

Pour ceux d'entre nous, qui sont aussi ignorants que je le suis moi-même, peut-être pouvez-vous nous préciser si le Père Basile Pasquiet est l'higoumène d'un monastère qui dépend de l'Eglise russe Hors Frontières situé en Russie, ce qui nous expliquerait mieux sa présence en cette occasion et nous donnerait une raison de plus de nous réjouir des bonnes relations entre l'Exarchat et son Eglise soeur?

En vous remerciant très sincèrement pour votre action et vos prières.

Bien à vous en Christ. Marie


24.Posté par hiéromoine Nicolas le 22/11/2011 12:40
@Marie
Mon message a été "augmenté et précisé" par le modérateur ... Mais cette opération lui a fait perdre en clarté en raison d'une ponctuation mal maîtrisée. J'avais écrit : "L'impression générale, exprimée au cours d'un toast par l' higoumène français d'un monastère en Russie (bel exemple d'ouverture) était que nous avons assisté et participé à notre mesure à un moment historique, un moment où une semence a été jetée en terre, une semence qui a son dynamisme propre, mais sur laquelle nous devons veiller et prier."
Le père Basile dont il est question a bien voulu me raconter son itinéraire vers l'orthodoxie et vers cette forme particulière d'ascèse que les anciens appelaient le "vivre à l'étranger". Je l'ai écouté attentivement et lorsqu'il m'a dit diriger un monastère d'une vingtaine de personnes (novices compris), je n'ai pas songé à lui demander s'il était de l'Eglise hors frontière ou non. Je dois dire que le climat était si fraternel et la communion entre nous si puissante que réclamer des précisions de cette sorte ne m'est pas venu à l'esprit. Nous étions entre frères, point.
Oui, je pense que tous les participants ont eu l'impression que cette visite marquait un tournant, ouvrait un chemin, très modeste bien sûr, mais d'autant plus porteur d'espérance qu'il venait renvoyer au néant toutes les paroles blessantes, tous les jugements acides que nous avons pu formuler lorsque, de notre hauteur, nous déclarions l'EORH non canonique et que nous faisions des gorges chaudes des quelques trublions fanatiques devenus rapidement sectaires qui l'ont éprouvée au long de son histoire.
Je ne crois pas que quiconque dans notre assemblée ait boudé une joie que tous attendaient. Il faut dire aussi que ceux qui se plaisent ordinairement à décrier l'Eglise de Russie en pensant hausser par là l'estime qu'ils ont d'eux-mêmes s'étaient déguisés en courant d'air. Je crains malheureusement qu'ils ne désarment pas.
Si l'événement reste gravé dans nos mémoires, la suite est dans les mains de Dieu.

25.Posté par Mischa le 22/11/2011 14:56
Отец Николай, Наверное нужно поблагодарить модераторов что они уточнили (для нас) имя "французского игумена". Этим внесена необходимая ясность!

Сослужение на Дарю проходило в день 65 летия Патриарха Кирилла.
А было ли пропето " многая лета"?
Наверное, если этого не было то настоятель Собора восприпятствовал проявлению братской любви?

26.Posté par Volkoff le 22/11/2011 19:53

@père Nicolas, bénissez moi,

Magnifique surprise dominicale, comme sur les planches...
Suis un lecteur (et re-lecteur fervent) de la "Bibliothèque rose"...
Pour ce qui est des édéniques pronos: l'avenir radieux revisité!
Mais une simple question d'élémentaire étiquette, sans parler d'évangélique amour:

le jour de cet office coïncidait avec le 65e anniversaire du patriarche Cyrille de Moscou et de RUSSIE.
Si ma mémoire ne me trahit pas la plaque apposée à l'entrée Daru signifie "des paroisses russes".

Un Mnogoie leta a-t-il été chanté pour honorer un respectable collègue? Ou le maître de céans s'y est-il opposé? Simple oubli? Sinon, parfaite discourtoisie....


27.Posté par hiéromoine Nicolas le 22/11/2011 22:01
@ Monsieur,
Je voudrais de tout cœur vous transmettre la bénédiction divine que vous invoquez, mais, en vous lisant, je ne vois pas où elle pourrait s'appliquer. Je ne pense pas que l'aigreur et l'acrimonie corresponde à ce que l'Evangile appelle la bonne terre où la Parole puisse s'enraciner. Est-il donc impossible de comprendre qu'il est des événements, même imparfaits, même occasionnels, qui ont la vertu de ranimer un peu l'espérance et qu'un chrétien un peu conscient de sa dignité est appelé à y consentir et à y collaborer sans arrière pensée ? Que vous vous scandalisiez de l'imperfection des réalisations humaines témoigne d'une naïveté qu'on ne vous aurait pas crue. Le moins que vous pourriez faire serait de vous réjouir du peu que la grâce a tout de même permis d'accomplir.
Je ne sais pas si l'omission d'un mnogaia lieta pour le patriarche Cyrille est voulue ou non, prescrite ou fortuite ... Cela ne m'intéresse pas. Je regarde ailleurs. Et puisque vous demandez une parole de bénédiction, en voici une : n'imitez pas cette jeune fille gâtée à qui l'on propose le matin un croissant et un pain au chocolat, et qui rétorque : "Et il n'y a pas de brioche ?" Pardonnez-moi.

28.Posté par Daniel le 22/11/2011 22:22
@ Volkoff (message 26)

Je ne pense pas qu'il soit convenable de chanter des longues années pour un anniversaire de naissance. L'église considère les anniversaires de naissance de façon un peu douteuse. Nous sommes invités à fêter les saints patrons, auquel cas on chante les longues années, mais l'anniversaire de naissance n'est pas une chose véritablement traditionnelle et assez éloignée de l'esprit ecclésial car on nait par le baptême...

29.Posté par vladimir le 23/11/2011 10:41
Bien cher Volkoff,
Votre réaction m'a beaucoup attristé: pourquoi toujours chercher le mal même là il n'est pas? Voilà une magnifique démonstration de la profonde unité de l'Eglise russe dans la Liturgie ("œuvre commune") comme il se doit. Cela démontre bien la réalité fondamentale de notre unité, comme écrit le père Nicolas, au delà des querelles futiles et de obstacles artificiels que certains se plaisent à accumuler. Et vous aller chercher une autre futilité pour faire un procès d'intention bien artificiel...

Laissez vous donc gagner par la joie de ces retrouvailles et oubliez les questions d'orgueil mal placé.

30.Posté par vladimir le 23/11/2011 13:31
« Français de souche, de plus Vendéen et fier de l’être, je ne suis ni soviétique, ni postsoviétique, ni do, ni posl révolution, mais je suis Russe dans l’âme (et presque dans le corps après avoir vécu plus de 17 ans ici en Russie profonde), je ne suis pas né orthodoxe, mais rené dans l'Orthodoxie. Je vis en Russie par vocation car Dieu m'a appelé sur cette terre qui m’était si étrangère et je pressens que la Russie va jouer un grand rôle dans le sauvetage de l'Europe qui a renié ses racines chrétiennes. Mettre des bâtons dans les roues en ce moment ne serait-ce pas aller a l'encontre de l'histoire... » écrivait sur ce blog le p. Basile Pasquiet le 04/08/2011 (http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Elena-Maler-Matiasova-Debats-au-sein-de-l-emigration-russe_a1807.html?com )

Il est le supérieur du monastère de la Sainte Trinité à Tcheboksary (http://www.stpmm.ru/ ), sur la Volga, depuis le 25 décembre 2009. C'est un monastère du XVIII siècle, rendu à l'Eglise en 1995, qui dépend du diocèse de Tcheboksary et toute la Tchouvachie et n'a pas de liens avec l'EHF à ma connaissance.

31.Posté par Marie Genko le 23/11/2011 15:02
Cher Vladimir,

Merci pour votre message N°30.
Votre témoignage est précieux!

Nous sommes nombreux à nous rendre compte combien l'Occident s'est éloigné de son christianisme initial et combien par ce fait même il a éloigné les fidèles du message divin!

Comme vous, nous sommes nombreux à espérer que la renaissance de la Foi en Russie rallumera un christianisme véritable sur nos belles terres européennes!

Hélas ce qui reste du christianisme byzantin s'étteind inexorablement au Proche-Orient, sous les coups répétés des islamistes waahabites et sous l'implacable dictature d'Israël!
Nous assistons impuissants à cette lente agonie des patriarcats d'Antioche et de Constantinople...

Comme vous, je suis convaincue qu'un de nos grands espoirs repose à présent dans la force renaissante de l'Eglise de Russie!

Peut-être voudrez-vous bien nous donner la première une initiale de votre nom de famille, ou toute autre indication qui pourra nous permettre de ne pas vous confondre avec Vladimir Golovanow?
merci encore de tout coeur. Marie

32.Posté par vladimir le 23/11/2011 20:36
Désolé Marie, mais je suis bien Vladimir Golovanow; je pensais que c'était évident... :-)

33.Posté par Marie Genko le 24/11/2011 10:02
Cher Vladimir,

J'avais compris que vous étiez paroissien à Lyon!!!!
Alors lorsque vous écrivez que vous êtes Français de souche et Vendéen et que vous vivez depuis 17 ans en Russie, j'ai pensé que vous étiez probablement un moine français logé dans un monastère russe....!
Désolée pour ma méprise!!!!
Amitiés Marie

34.Posté par Mischa le 24/11/2011 11:32
Отец Николай,№27
Вы пишите что "нужно радоваться малому"
Le moins que vous pourriez faire serait de vous réjouir du peu que la grâce a tout de même permis d'accomplir.
Да, конечно можно радоваться этому. Но вспоминаю, как перед историческим подписанием в 2007 году евхаристического единства между РПЦ и РПЦЗ, члены Архиепископии всячески "надеялись" ( о чём открыто говорили) на то чтобы подобное единство не состоялось.

Сколько раз потом,некоторые приближённые к Арх.Гавриилу члены Архиепископии, то же семейство Струве, презрительно и с высокомерием высказывались об этом единстве. На страницах Кредо ру, сам читал высказывания этих людей, о том что "рука Москвы" согнёт РПЦЗ, разорит , заставит плясать под свою дудку и прочее. О самих "зарубежниках" ( презрительно называемых "карловчанами" и "зару") совсем недавно те же люди говорили, что там нет интеллектуалов, что это тёмные не образованные люди, традиционалисты и НАЦИОНАЛИСТЫ!.
Вот почему я не верю своим глазам! И не верю в искренность со стороны Архиепископии.
Да, РПЦЗ и РПЦ всегда стремились быть единой Церковью. А вот Архиепископия всячески от этого отмахивалась и до сих пор утверждает о "своём особом и свободном пути".

Да, как говорил один русский писатель "люди лучше учереждений и начальства". Да, это люди нормальные, любящие Церковь, стремящиеся к единству, а не политические церковники, которые никому не доверяют и стремятся к разделению и интригам.
К такому единтству призывала ОЛТР. Очнитесь. вспомните, прочитайте тексты, которые висят на этом сайте. Вспомните все Круглые Столы, с тем же еп.Марком Берлинским.
Я был на этом событии. Сколько человек из Архиепископии посетило это мероприятие?
Всем им было приказано не ходить и всячески игнорировать ОЛТР.

А теперь, о.Николай, вы хотите одним малюсеньким ( якобы историческим!!!!) событием зачеркнуть все годы унижений. Презрения и высказывания ( со стороны Архиепископии) которому подвергались люди и клир РПЗЦ и РПЦ во время своего длинного пути сближения. Эти действия и слова ещё в памяти людей.

Конечно, можно приветствовать это сослужение, но мне кажется. что УЖЕ поздно радоваться. Слишком много церковников- начальников в Архиепископии, которые сделают всё чтобы затормозить этот процесс

Да и не понятно, о чём вообще идёт речь? О сближении или объёдинении? Ведь то что произошло в Соборе на Дарю не может быть отделено от РПЦ. Именно благодаря евхаристическому единству 2007 года, Архиепископия может причащаться от одной чаши с РПЦЗ.

35.Posté par hiéromoine Nicolas le 24/11/2011 12:43
@ Mischa.
Désolé. Il semble que vous sachiez lire le français, puisque vous réagissez à mon message. De mon coté, je ne comprends pas votre texte, à l'exception d'une phrase : "Voila pourquoi je n'adhère pas à votre texte (glazam ?)". Je saisis donc votre intention mais pas ses raisons, sauf peut-être les deux mots que vous mettez en majuscule : "traditionalistes et nationalistes". Cela fait peu de chose pour saisir votre pensée.
Si vous souhaitez un dialogue, il va falloir que vous trouviez une solution.

36.Posté par vladimir le 24/11/2011 13:05
Bien chère Marie,

Moi c'est moi et lui c'est lui: vous avez lu trop vite! J'avais écrit, et les «» sont important:
« Français de souche, de plus Vendéen et fier de l’être... » écrivait sur ce blog le p. Basile Pasquiet le 04/08/2011

Quand on s'appelle Vladimir Golovanow on peut difficilement se revendiquer "Français de souche, de plus Vendéen..." Non, parisien de naissance et jusqu'à 40 ans, ayant vécu sur la côte d'Azur et maintenant à Lyon, avec mes deux parents russes (apatrides à ma naissance), je me revendique clairement Franco-russe...

Et voici une notice biographique sur le père Basile:
Pierre Marie Daniel Pasquier prit l'habit monastique catholique en 1980 et entra au monastère gréco-catholique (uniate) de Saint Jean l'Ermite, à Jérusalem, où s'arrêtaient souvent des pèlerins venus de Russie. C'est en faisant connaissance avec eux qu'il fut attiré vers la foi orthodoxe., Le hierodiacre Basile rejoignit l'orthodoxie en 1994 à Moscou. En 1995 il a été ordonné hiéromoine et en été 1996 il a été nommé doyen du monastère de la Sainte Trinité à Alatyr (Chouvachie). Puis pendant cinq ans il a été le confesseur du couvent féminin de Saint Nikola - Novodievitchi à Kiev et, en 2007, le Père. Basile est revenu à Alatyr comme recteur de l'église hospitalière de Notre Dame d'Ivérie avant d'être nommé supérieur du monastère de la Sainte Trinité à Tcheboksary le 25 décembre 2009. Il a obtenu la citoyenneté russe en 1998.
http://www.pravmir.ru/igumen-vasilij-paske-francuz-i-ego-babushki/


37.Posté par Boris le 24/11/2011 13:27
pour compléter 26 @ Volkoff par Moinillon

J'avais bien cru comprendre que notre bien-aimé métropolite Hilarion était allé à Daru pour la Liturgie de dimanche — après les Vigiles de Meudon, mais je restais dubitatif.
Mgr Hilarion y a en effet célébré la Liturgie, comme en témoigne le site de la cathédrale Saint-Alexandre-Nevski rue Daru, où l'on trouvera de nombreuses autres photos de l'événement.
C'est vraiment un événement important, à un moment où les relations entre «l'Église Mère» et l'exarchat de Daru sont bien peu fraternelles.
Ce même jour, l'archevêque Mark de Berlin (ÉORHF) se trouvait à Moscou car il participait à des commissions, et était présent lors des solennités liées aux 65 ans du patriarche de Moscou.
Espérons que l'esprit fraternel des relations entre Daru et l'ÉORHF déteindra sur les relations entre Daru et le patriarcat de Moscou !
.........................................................

Commentaire Tchetnik:
/....Pour Daru, je serais plus critique et plus négatif, ce d'autant plus que cet archévéché est justement celui qui maintient le plus ce discours "antisoviétique" incongru alors qu'il fut fondé par des gens dont le libéralisme et le relativisme étaient justement le cheval de bataille avant 1917. Cependant, même au sein de cet archévéché (censé être "provisoire") se trouvent des personnes sérieuses et de bonne foi, qu'il serait dommage de laisser de côté...../

38.Posté par Marie Genko le 24/11/2011 13:59
Cher Vladimir,

Vous avez cent fois raison!
Pardonnez-moi!
J'ai été particulièrement fatiguée ces deniers jours et il est vraisemblable que je suis moins concentrée par le fait même...
Merci aussi pour la biographie du Père Basile Pasquiet.

39.Posté par Marie Genko le 24/11/2011 14:41
Cher Boris,

merci pour votre commentaire 37 et pour le commentaire de Tchetnik que vous citez.
Je suis contente de savoir que Tchetnik s'exprime toujours sur d'autres sites orthodoxes car il a disparu de l'horison de Parlons d'Orthodoxie et nous sommes nombreux à le regretter!!!

Cher Misha,

Dans votre long message au Père Nicolas vous semblez dire que l'accumulation des offenses faites par certains membres de l'archevêché ne peuvent être rayées du jour au lendemain de la mémoire de ceux qui les ont subies.
Autant par l'Eglise Hors frontières que par l'Eglise de Russie.

Si je suis persuadée que le Pardon doit être total et immédiat chez un chrétien de bonne foi, je crois aussi, malheureusement que certaines personnes dans l'archevêché n'ont en rien modifié leur conviction concernant le patriarcat de Moscou.
Et il faudra beaucoup de temps encore pour changer cet état d'esprit!

J'adhère complètement à ce qu'écrit le Père Nicolas lorsqu'il dit:

"Est-il donc impossible de comprendre qu'il est des événements, même imparfaits, même occasionnels, qui ont la vertu de ranimer un peu l'espérance et qu'un chrétien un peu conscient de sa dignité est appelé à y consentir et à y collaborer sans arrière pensée ? "

Moi aussi je me réjouis même "du peu" de fraternité qui s'efforce de se mettre en place entre l'Eglise Russe Hors Frontières et l'Archevêché.

Cette rencontre était impensable il y a quelques années à peine et nous devons espérer que l'archevêque Gabriel laissera son coeur s'ouvrir à l'appel de la réconciliation des deux branches issues de l'émigration russe!

Longtemps, les membres de l'archevêché ont vécu dans l'illusion orgueilleuse qu'ils étaient les témoins incontournables de l'Orthodoxie russe en Europe Occidentale.

Aujourd'hui ce rêve nombrilique s'est effondré et une voie autrement plus Sainte s'ouvre devant l'archevêché :

Cette voie est celle de la réconciliation dans l'Amour et dans l'Humilité!

40.Posté par vladimir le 24/11/2011 18:04
Ce texte me parait évidement tout à fait d'actualité. Il a néanmoins été écrit en février dernier.

41.Posté par victorov le 25/11/2011 09:14
Plus de photos de la célébration à la rue Daru ici :
http://synod.com/synod/eng2011/20111123_enparis.html


Détail : les évêques commémorent normalement leur primat au cours de la célébration. Est-ce que ceux qui étaient présents peuvent nous dire si l'on a commémoré seulement le patriarche Bartholomée, ou aussi le patriarche Cyrille (par exemple par le métropolite Hilarion) ?

42.Posté par Marie Genko le 25/11/2011 10:09
@Victoroff,

Merci beaucoup pour ce lien avec les photos.
Il ne fait aucun doute que cette concélébration à été un moment fort de la vie de l'archevêché!!!
Dommage que la cathédrale était si peu remplie....
Visiblement cette concélébration n'a pas vraiment déplacé les irréductibles???

43.Posté par vladimir le 25/11/2011 14:17
Je crois bien que les évêques invités commémorent normalement le primat du lieu où ils sont invités, Je ne sais s'ils commémorent le leur en plus...

Je crois aussi, que, durant la période transitoire, les évêques Hors Frontières ne sont pas tenus de commémorer le patriarche en plus de Mgr Hilarion de New York (pour les prêtres j'en suis certain...), mais j'ai personnellement entendu Mgr Michel de Genève le faire. Là, toutefois, il était invité...

Nos canonistes peuvent-ils préciser?

44.Posté par Daniel le 25/11/2011 15:02
@ Victorov (message 41)

Sauf erreur de ma part, le diacre commémore son évêque seul ou également son chef d'église autocéphale (pratique russe) dans l'ecténie. Ce qui compte, c'est le lieu où se passe la célébration. Dans la cathédrale Saint Alexandre Nevsky, au vu de la juridiction actuelle, il faut donc commémorer le Patriarche Bartholomée et l'Archevêque Gabriel.

Mais il me semble que dans la pratique russe, on commémore tout évêque présent également. Il n'y avait aucune raison à commémorer le Patriarche Cyrille.

45.Posté par Nicolas P le 09/01/2013 10:03
DEMISSION DE L'ARCHEVEQUE GABRIEL DE COMANE

http://www.exarchat.org/spip.php?article1350

http://www.exarchat.org/spip.php?article1349

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