L'higoumène Sabba (Toutounov): Pourquoi restructurer l'Eglise russe?
Vladimir GOLOVANOW

Nous avions présenté le début de la restructuration territoriale de l'Eglise russe qui a vu la déconcentration des "diocèses géants" en Russie (Ekaterinbourg, Tumen et Krasnoïarsk) et la réorganisation des diocèses d'Asie-Centrale (1)
L’higoumène Sabba (Toutounov) explique les objectifs dans une interview à la revue « Neskoutchny Sad » dont je résume l'essentiel. (2)

La taille des diocèses: idéalement, un diocèse ne devrait pas dépasser la centaine de paroisses pour que l'évêque diocésain puisse régulièrement visiter chacune d'elle; en comptant 50-60 visites par an, chaque paroisse est ainsi visitée tous les deux ans. Ce thème avait été soulevé durant le Concile de 1917-18 mais n'avait pas été réglé par manque de temps. Le processus actuel a débuté en Ukraine il y a quelques années et on y compte maintenant 2 ou 3 diocèses dans chaque région administrative (oblast).

La coopération entre diocèses et le statut des évêques: c'est la Commission interconciliaire (3) qui est chargée d'élaborer des structures de coopération entre les diocèses d'une même région car il faut tenir compte de la centralisation des pouvoirs administratifs dans les centres régionaux et ne pas créer de disparités entre les évêques sur ce plan (on craint que les évêques éloignés des centres régionaux se trouvent défavorisés). Il faut en particulier veiller à ce que les séminaires, situés actuellement dans les centres régionaux, continuent à pourvoir aux besoins des prêtres de toute la région et, plus généralement, à une bonne coordination de tout ce qui concerne les questions d'enseignement, l'approche sociale… tout ce qui nécessite un soutien du pouvoir central. Il faudra bien entendu créer des services diocésains dans les nouveaux diocèses, mais ils seront moins importants eu égard à la taille plus petite des diocèses car l'objectif de la réorganisation est bien de rapprocher les structures diocésaines des paroisses.

Les métropoles qui ont été crées au Kazakhstan et en Asie-Centrale sont différentes des "régions ecclésiales" prévues par le Concile de 1917-18 car elles disposent de leur propre organe d'administration –saints synodes ou départements synodaux, ce qui n'était pas prévu par le Concile, dont les caractéristiques doivent aussi être précisées par la Commission interconciliaire. De ce fait aussi ce type de structure se justifie dans le cas de différents états souverains, mais non à l'intérieur d'un même pays.

(1) La restructuration de l'Eglise russe
(2) Игумен Савва (Тутунов): образование новых епархий будет продолжаться
(3) La Commission interconciliaire s'est réunie à Moscou

Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 5 Octobre 2011 à 09:00 | 1 commentaire | Permalien


Commentaires

1.Posté par vladimir le 07/09/2011 15:54
Un commentaire de Mgr Hilarion concernant la réorganisation hors-frontières:
- Q: Vous avez présidé l’office de la fête de la Dormition au monastère Sainte-Marie-Madeleine, qui appartient à l’Église russe hors-frontières. Comment avez-vous été reçu, comment se met aujourd’hui en œuvre la collaboration entre le Patriarcat de Moscou et l’Église hors-frontières en Terre sainte ?

- J’ai été très chaleureusement accueilli par l’higoumène, Mère Elisabeth, et par les sœurs du monastère Sainte-Marie-Madeleine à Gethsémani. J’ai célébré la Divine liturgie. Et c’est bien entendu avec un sentiment particulier que j’ai prié le jour de la Dormition de la Mère de Dieu à l’endroit même où Elle avait été inhumée, là où notre Seigneur Jésus Christ avait prié Son Père céleste avant Sa Passion et Sa mort.

La collaboration entre l’Église russe hors-frontières et le Patriarcat de Moscou se développe dans le bon sens. Aujourd’hui, à certains endroits, y compris en Terre sainte, il existe des structures parallèles du Patriarcat de Moscou et de l’Église russe hors-frontières, ce qui peut être perçu comme une anomalie d’un point de vue canonique. Cette situation résulte des évènements tragiques qui ont suivi la révolution et le processus de guérison des blessures infligées à l’époque pourra prendre un certain temps.

A l’heure actuelle, à la demande de l’Église hors-frontières et sur une décision du Saint-Synode, un groupe de travail a été chargé d’étudier le mode de collaboration ultérieure entre l’Église hors-frontières et le Patriarcat de Moscou. Je pense que, si l’on le souhaite, la coopération en Terre sainte peut être discutée dans le cadre de ce groupe de travail.

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