Christianisme. Les rêves de grande union et d’accords doctrinaux entre Églises chrétiennes semblent désormais lointains. Mais les voies du dialogue œcuménique sont peut-être en train de changer.

Par Philippe Clanché

Depuis quelques semaines, le monde œcuménique est en ébullition. « L’œcuménisme, à qui on a reproché son assoupissement, se réveille », se réjouit le P. René Beaupère (1). Ce qui ne veut pas dire que l’on évoque de nouveaux accords doctrinaux… Le temps où certains avançaient un calendrier pour mener les trois branches du christianisme vers l’intercommunion paraît en effet bien loin. « Il y a 40 ans, l’union était proche. Pour l’an 2000, il existait un programme précis. C’était encore l’espérance de Jean Paul II, dans sa lettre Ut unum sint », rappelle le théologien orthodoxe Jean-François Colosimo.
L’actualité de l’œcuménisme se situe donc ailleurs. Il y eut cet automne l’arrivée remarquée d’anglicans rebelles au sein de l’Église catholique (voir TC des 29 octobre et 5 novembre). Jean-François Colosimo en reste encore interdit. « Que Rome, si exigeante d’habitude, adopte un modèle assez mondialisé, une espèce de holding avec des filiales et des satellites, me laisse coi. Au XIXe, ces anglicans auraient commencé par un mea culpa dogmatique à genoux. » Étienne Vion, en charge des questions œcuméniques à la Fédération protestante de France, minimise l’événement. « Sur 80 millions d’anglicans, cela va concerner, au maximum, quelques dizaines de milliers de cas. Cette péripétie n’affecte pas le dialogue, même si elle créée de la confusion. »

Le pasteur y voit surtout un geste interne du Vatican, un appel du pied aux intégristes catholiques : « Rome veut montrer qu’il est capable d’accueillir en respectant les identités propres. »
La proposition de rapprochement faite par le Patriarcat de Moscou envers Rome constitue l’autre sujet du moment. Mgr Hilarion, son ministre des Relations avec les autres Églises, a affirmé à Paris qu’il fallait unir les tenants de la « tradition » face aux sécularistes qui libéralisent leur doctrine. Directement visées : les Églises issues de la Réforme et les anglicans. « Ce n’est pas la première fois que Mgr Hilarion fait cette offre, explique le P. Beaupère, qui reconnaît l’existence d’intérêts communs à défendre contre des lobbies. » Pour autant, le prêtre avoue sa gêne. « Comme catholique soucieux d’œcuménisme, je ne veux pas d’une alliance contre les protestants. Cherchons à maintenir le dialogue sans mettre personne à l’écart. Même si nous avons des affinités particulières. »

Idylle Rome - Mosou

Jean-François Colosimo regrette également « cette réduction de l’œcuménisme à un front commun moral, culturel, qui relève plus de l’alliance conjoncturelle que d’une recherche d’unité de foi. Il ne s’agit que d’un témoignage commun en étant plus fort. Politiquement, cela va donner l’impression de Fort Chabrol du christianisme, c’est évident. » Le pasteur Vion y voit surtout « une redistribution des cartes au sein du monde orthodoxe et, après la chute du Mur, la nouvelle vigueur de l’Église russe ».
L’avenir semble radieux entre Rome et Moscou. Benoît XVI rêve de réaliser un geste impossible pour son prédécesseur : la rencontre au sommet entre le pape de Rome et le patriarche de Moscou. Pour Mgr Hilarion, reçu un septembre dernier par Benoît XVI, les choses sont en bonne voie. Nulle doute que le président russe Medvedev, reçu au Vatican, en a touché deux mots au pape, lequel plaît beaucoup plus à Moscou que son prédécesseur. « Les orthodoxes connaissent Ratzinger, explique J.- F. Colosimo. Il est allemand, très romain – ce n’est pas un curé planétaire -, il appuie sur la latinité de l’Église romaine plus que sur son universalité. De plus, son articulation liturgie-théologie est proche de la leur. » Pour le théologien, « un boulevard se présente pour la réussite de la rencontre entre Benoît XVI et Kyrill ».

Essoufflement

Avec ce renouvellement de la donne, c’est en fait un modèle de relation œcuménique qui disparaît, celui des années 60 – 70 marquées par des gestes symboliques comme la rencontre entre Paul VI et le patriarche de Constantinople Athenagoras (en 1964 à Jérusalem) et l’expansion du Conseil œcuménique des Églises (COE, créé en 1948). Depuis l’enthousiasme est bien retombé.
« L’axe institutionnel n’a débouché sur rien de concret, car les corps représentés sont peu mobiles, note J.- F. Colosimo. Si les théologiens ont beaucoup œuvré, leurs efforts n’ont pas résolu les problèmes et leur production est peu perceptible parmi les peuples chrétiens. » Son regard est plus positif sur le dialogue à la base et reconnaît des effets bénéfiques : abandon des querelles passées (comme en France dans les Cévennes), meilleure connaissance des autres. « Mais il a fait naître une espèce de quatrième confession chrétienne, les “œcuménistes”, impatients d’arriver à l’intercommunion sans un accord sur la foi préalable. »
« Le COE est en perte de vitesse», reconnaît de même le P. Beaupère, qui espère que le nouveau secrétaire général élu cet été, le luthérien norvégien Olav Fykse Tveit, va le redynamiser. Le prêtre déplore un intérêt moindre chez les jeunes prêtres catholiques et pasteurs luthéro-réformés sur ces questions. « Le repli identitaire de chaque Église peut s’expliquer par l’Histoire. Les anciens sont allés très loin. Aujourd’hui la peur freine et la confiance est moindre. » Plus optimiste, le pasteur Vion remarque que le COE a su se diversifier en lançant en 2007 le Forum chrétien mondial, qui a rassemblé également l’Église catholique (2) et des Églises évangéliques, absentes au COE. « Les travaux institutionnels et la recherche de textes communs ne sont plus la seule porte d’entrée. »

Fraîcheur évangélique

Que dire des mouvements évangéliques et pentecôtistes ? « Le COE a laissé la porte ouverte, mais ils n’ont pas voulu y entrer, fait remarquer le P. Beaupère, qui voit quelques lueurs d’espoir dans l’arrivée de cette nouvelle famille. Les évangéliques ne sont pas lassés par l’histoire œcuménique. Ils arrivent avec la richesse et la fraîcheur de la découverte. Observons tout ce qui se passe, voyons les chemins qui proposent des issues possibles. » Étienne Vion apprécie l’évolution de certains pasteurs. « Hier, il ne discutaient pas. Aujourd’hui, ils sont plus ouverts à la rencontre. » Jean-François Colosimo est nettement plus réservé. Pour lui, leur prosélytisme en milieu chrétien est « une contre-preuve œcuménique ». « Il existe une frange très anti-œcuménique. Dans son essence, ce mouvement attend peu du dialogue et tout de la conversion. » Voici pour le fond. Sur la forme, les obstacles sont également nombreux : « Il est difficile de vivre un dialogue institutionnel du fait de la diversité des institutions. »
Nos trois experts s’accordent en tout cas sur un point : malgré les désaccords et les transactions au sommet, les chrétiens ne se sont jamais autant parlés à la base.

1. Ancien membre du Groupe des Dombes, ce dominicain a fondé à Lyon le Centre St-Irénée, haut lieu de l’œcuménisme français.
2. Elle ne participe qu’à certains groupes de travail du COE.

Mœurs, ministères et théologie

Pourquoi donc les questions de mœurs et de ministères occupent tant l’espace du dialogue œcuménique ? Tout le problème est de savoir si le sexe des ministres (évêques, prêtres, diacres…) relève de choix pastoraux pratiques – où chacun est libre – ou de principes théologiques, qui, eux, engagent les partenaires du dialogue. Pour Jean-François Colosimo, la question des ministères « renvoie à une conception anthropologique et historique. Les Églises catholique et orthodoxe reposent sur une notion ferme de cohérence avec la tradition. Pour elles, ordonner des femmes ou bénir des unions homosexuelles ne provoque pas seulement des ruptures dans la tradition mais aussi dans le dialogue. C’est perçu ainsi, on peut le regretter. Les questions théologiques ne peuvent être résolues sociologiquement. » Et à ceux qui déplorent que tout changement par l’un est taxé d’atteinte à l’œcuménisme par d’autres, il rétorque : « Qui ne prend pas le dialogue œcuménique au sérieux : celui qui n’accepte pas la rupture ou celui qui la provoque ? »

Source Témoignage Chrétien

Rédigé par l'équipe de rédaction le 18 Décembre 2009 à 13:04 | 13 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Vladimir G: À QUOI SERT L’ŒCUMENISME QUAND LES ÉGLISES SE DECHIRENT EN INTERNE ? le 09/02/2019 17:33
À QUOI SERT L’ŒCUMENISME QUAND LES ÉGLISES SE DECHIRENT EN INTERNE ?

Qu'y a-t-il de nouveau dans le paysage œcuménique depuis 10 ans? Ce que souligne le texte ci-dessus reste largement vrai, mais la désunion des Orthodoxes, que l'hebdomadaire "La Croix", thermomètre de l'humeur des Catholiques français, met en parallèle avec la recomposition des Églises protestantes en France, complique encore plus les choses, En revanche, le père Alexander Winogradsky Frenkel, de Jérusalem, montre les avancées de l'Église russe dans les actions œcuménique sur le terrain, en France comme en Palestine...

La question du sens d’un dialogue interconfessionnel se pose aujourd’hui, face aux dissensions au sein du protestantisme et davantage encore face aux divisions dans l’orthodoxie exacerbées depuis la reconnaissance, en octobre dernier, par le Patriarcat de Constantinople de l’autocéphalie, du Patriarcat de Kiev, écrit le 18 janvier dernier, Claire Lesegretain, chef adjointe au service religion de La Croix. Elle cite dans son article le père Chiron, prêtre du diocèse de Chambéry et professeur de théologie à l'université catholique de Lyon, est très engagé dans le dialogue œcuménique et Anne-Laure Danet, responsable des relations avec les Églises chrétiennes au sein de la Fédération protestante de France (FPF), mais pas de représentant de l'Orthodoxie, ce qui est très symptomatique du trouble où se trouve notre confession.

« QUI EST LE PORTE-PAROLE DE L’ORTHODOXIE ?» "La rivalité entre le patriarcat de Moscou (160 millions de fidèles) et le patriarcat de Constantinople (7 millions) a également des conséquences en termes de représentativité écrit la journaliste, en citant le père Chiron, qui pose une vraie question: « Qui est le porte-parole de l’orthodoxie ? Quelle place reconnaître à la primauté du patriarche de Constantinople ? ».

Et de rappeler que Moscou n'avait pas participé en 2007 à la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique romaine et l’Église orthodoxe qui avait conduit à la signature du « Document de Ravenne » sur « les conséquences ecclésiologiques et canoniques de la nature sacramentelle de l’Église » à cause de la discorde entre les deux principaux patriarcats à propos de l’Estonie. Notons que, de ce fait, Moscou n'accepte pas ce document et que son acceptation par les autres Églises orthodoxes, en dehors de Constantinople, est loin d'être acquise.

« LES PENTECOTISTES SONT DE MOINS DE MOINS OPPOSES A L’ŒCUMENISME » : « Au sein du protestantisme, le clivage entre Églises historiques et Églises évangéliques porte sur des questions de fond », constate le père Chiron avec tristesse. Avant d’énumérer les principaux sujets de discorde entre les réformés ou luthériens, d’une part, et les évangéliques ou pentecôtistes, d’autre part : la compréhension du « salut par la foi » (intuition fondatrice du protestantisme) ; l’interprétation des Écritures (les premiers défendant une lecture contextuelle ; les seconds s’en tenant souvent à une lecture plus littérale) ; l’attachement à l’œcuménisme (sincère chez les Églises historiques ; moins présent chez les Églises évangéliques).

« Les pentecôtistes sont de moins de moins opposés à l’œcuménisme et nombreux sont les pasteurs évangéliques qui lancent des actions caritatives avec des catholiques et des protestants d’autres Églises », nuance toutefois Anne-Laure Danet. Il n’empêche. De toutes ces tensions résultent de sérieuses difficultés pour le dialogue œcuménique. D’autant que, comme le résume le père Chiron, « les responsables catholiques romains, attachés à l’unité de l’institution, s’inquiètent légitimement devant ces phénomènes de divisions et de dispersions qui n’épargnent pas l’Église catholique ». De tels risques existent, tant sur des questions d’éthique (on l’a vu en France pendant les débats sociétaux autour du mariage entre personnes de même sexe) que sur des questions d’ecclésiologie (tel le célibat des prêtres). « Le tropisme romain d’unité institutionnelle est interrogé par ces tendances centrifuges, au moment où le pape met l’accent sur la collégialité, la synodale et une certaine décentralisation. »

Source: https://www.la-croix.com/Religion/A-quoi-sert-loecumenisme-quand-Eglises-dechirent-interne-2019-01-18-1200996254

UN COMMENTAIRE du père Alexander Winogradsky Frenkel : … "Je noterais pourtant un fait intéressant: le patriarcat de Moscou ne participe pas aux "mouvements œcuméniques", pas de manière active. La semaine de prière pour l'Unité des Chrétiens à Jérusalem le montre clairement puisque jamais les représentants des importantes représentations du patriarcat de Moscou (Moscou+ROCOR) n'ont participé à cette semaine ou toute réunion "inter-faith". En revanche, je tiens à souligner que le Séminaire orthodoxe russe en France (SORF) Русская семинария во Франции et le Séminaire catholique (Issy-les-Moulineaux) ont bien développés des actions communes ces derniers temps, basées sur la Liturgie et le chant et que ceci est nouveau dans le paysage interconfessionnel et l'attitude du patriarcat russe orthodoxe. Nous sommes dans une période de "gestation", due à divers facteurs, dont la réapparition des Eglises de la tradition orientale et, il faut en convenir, une redistribution des rôles que l'on croyait figés et qui ne le sont pas. Les bons sentiments ne suffisent pas en matière de foi."

2.Posté par justine le 10/02/2019 16:46
Les démarches de Bartholomé en Ukraine montrent clairement où mène l'écuménisme. Car cette hérésie est dans son essence une déviation du dogme et de l'ordre canonique de l'Eglise Orthodoxe, d'où les énergiques protestations du coté orthodoxe.

Dès la première heure de l'écuménisme, d'éminents théologiens et hiérarques orthodoxes, entre autres Saint Justin de Celje et Saint Nectaire, sonnaient l'alarme, et plus l'hérésie prenait de contours, plus les voix appelant à la prudence se multiplièrent.

Mais l'écuménisme faisant partie du projet du "Nouvel Ordre Mondial" dont les promoteurs sont de grandes puissances du siècle présent, l'hérésie progresse malgré tous ces avertissements au sein de l'Eglise, puisque le Fanar et des hiérarques dans à peu pres toutes les autres Eglises locales la soutiennent, pour des raisons diverses dont l'analyse reste une tache non accomplie encore par les historiens de l'Eglise. Elle trouva une nouvelle apothéose dans le pseudo-concile de Crète en 2016 qui fixa par écrit, quoique invalidement vue l'invalidité du concile lui-meme, la nouvelle ecclésiologie hérétique.
Maintenant nous voyons ce que les opposants avaient prédit depuis longtemps - le renversement total de l'ecclésiologie et de l'ordre canonique par le Fanar et ceux qui le soutiennent et l'émergence d'une FANARODOXIE qui n'est rien d'autre que du papisme. Une des conséquences des démarches fanariotes en Ukraine - c'est à dire si les autres Eglises locales ne se décident pas enfin à enrayer le désastre - sera la nouvelle unia ukrainienne, celle des Uniates et des schismatiques, avec la "bénédiction" du Fanar et du Vatican, et l'oeuf du coucou une fois placé dans le nid de l'Eglise, la suite est claire....

3.Posté par justine le 10/02/2019 17:10
Ces derniers jours on a vu la publication d' une déclaration de plusieurs pages de l'Archeveque du Sinai et Higoumène du Monastère de St Catherine du Sinai, Damianos, intitulée "L'Eglise est écuménique, non pas écuméniste", où il établit l'inventaire de toutes les hérésies composant la panhérésie de l'écuménisme et appelle les hiérarchies orthodoxes à oeuvrer pour libérer l'Èglise de ces maladies, comme le faisaient nos Saints Pères par le passé, dans un concile écuménique, dans l'esprit apostolique, avec un sens aigu de leur responsabilité pastorale pour le salut de ceux qui leur ont été confiés par le Christ, car l'hérésie rend le salut impossible.

"Je blame tous ceux", conclut-il, "qui n'essaient pas de corriger leurs frères qui sont tombés dans la délusion écuméniste, gardant une attitude passive, quiétiste, silencieuse que Saint Grégoire Palamas considère come la troisième forme de l'athéisme, après l'athéisme propre et l'hérésie."

4.Posté par Nicodème le 11/02/2019 12:38
Mon cher Vladimir , ne voyez-vous pas que vous persévérez dans l'horrible faute d'orthographe ? voyez l'incontournable Justine: elle écrit "écuménisme" , et n'en démord pas depuis plusieurs années .. Ca doit être cela la bonne orthographe , même si on prononce "eu"cuménisme ...Certes , et pour rester vautré dans mon marasme et mon défaitisme , je conviens que la racine grecque , "oikos" , est prononçée "oillkoss" , ce qui n'est proche ni de "é" ni de "eu" ... Si j'en crois ce que je viens de lire (je me suis accroché , ouf !) , tout se passe comme si l'orthodoxie était une machine à fabriquer des hétérodoxes , tout comme la bonne orthographe est une machine à fabriquer des fautes ... En fait , dans l'un et l'autre cas , il y a une force colossale , inscrite dans nos cœurs depuis l'origine , et qui empêche que nous nous accordions dans une entente raisonnable , c'est l'orgueil . Quand ce sont les hiérarques , cela démolit les Eglises , de queluqe dénomination qu'elles se qualifient , et quand ce sont de simples individus "orthodoxes" ou prétendus tels , cela les éloigne de la véritable orthodoxie (le bon chemin , la "voie" , répétée et rerépétée dnas les Evangiles ) quand bien même ils s'échineraient soir et matin à démontrer , à grands coups de canons et de citations qu'ils sont en plein de dans . Dès que je me proclame orthodoxe , je ne le suis plus , de même que dès que je veux posséder Dieu , il m'échappe .

5.Posté par Nicodème le 11/02/2019 12:57
Propos défaitistes (suite) :
J'ajoute que , si on peut trouver toutes les raisons , notamment politiques , pour considérer que le mvmt oecuménique prend une mauvaise direction , et les imprudences , voire les lâchetés de monsieur Borboglio me pousseraient à le croire aussi , il reste que le Christ avait dit "Que tous soient Un , ..." . par conséquent , l'unification des Eglises doit être recherchée . Certes , pas à tout prix . Mais , cela doit être un objectif permanent , si on veut que le "monde croie" . Et moi , qui suis plutôt "du monde" , eh bien , tout ce pathos , sans compter les crimes et les massacres du passé m'auront plutôt fait retomber dans une sorte d'agnosticisme . D'un autre côté , cela ne date pas d'hier , ni même de 1054 . Cela a commencé dès les dissenssions entre Shaül de Tarse et Simon , dit Kephas . Donc , efforçons nous de suivre la Parole de Dieu (pour ceux qui la croient essentielle) , vivons les sacrements avec sincérité (pour ceux qui y croient) , et , avant tout , efforçons nous d'aimer notre "prochain" (alors que , par nous-mêmes , nous en sommes incapables) , et Dieu fera l'unité . C'était ce qu'il aurait dit lors des apparitions de Soufanieh , en Syrie , il y a au moins 30 ans . Accordez-vous sur la date de Pâques , et je ferai le reste ... On en est encore très loin , puisque 'on n'est même pas encore capables de reconnaître la justesse du calendrier "grégorien" (du point de vue astronomique) ...

6.Posté par Vladimir G: il y a des avancées vers le retour au calendrier julien le 11/02/2019 16:56
@Nicodème,

Contrairement aux Occidentaux, les Orthodoxes ne se sont jamais souciés de la justesse scientifique du calendrier: dès le IVe siècle, le calendrier julien était décalé par rapport au solstice, ce qui n'a pas empêché de fixer Noël le 25/12 et de rajouter 2 jours au calcul de Pâques pour éviter toute collision avec la Pâque juive...

Et il y a des avancées vers le retour au calendrier julien: l'Église orthodoxe de Pologne y est revenue et toutes les Églises de Palestine se calent dessus pour Pâques...

7.Posté par Théophile le 11/02/2019 17:03
@ Nicodème
Comme le bon larron sur la croix.
Cela ne peut se faire que dans l'Esprit Saint, lorsque nos coeurs seront brisés.
Vos propos ne sont donc pas défaitistes, Nicodème, ils vont simplement vers cette brisure du coeur qui ouvre et ouvrira la porte à l'Esprit.
Au Proche-Orient, le coeurs des chrétiens sont déjà passablement brisés et l'unité est plus proche qu'il n'y paraît.
Et nos défaites extérieures sont apparemment un passage nécessaire à ce que nos coeurs trouvent l'humilité et le désir de revenir complètement à Dieu.
Le fait de ne pas y arriver par nos propres efforts nous amène paradoxalement à l'humilité. Cherchons l'humilité et le Seigneur nous ouvrira la porte du Paradis.

8.Posté par Didier Veillat le 12/02/2019 18:57
- Le calendrier; il ne s'agit pas d'une controverse théologique mais d'un élément pratique. Ne pas pouvoir se mettre d'accord sur ce terrain là, c'est ne rien pouvoir espérer des hommes... Mais cela, on le savait. Après quoi, la science n'étant pas un monstre, elle peut apporter son écot d'un point de vue astronomique effectivement. Quand j'étais môme, Noël en pleine semaine d'école... pfou!!!
- L’œcuménisme (orthographe du dictionnaire du CNRS- je reste quant à moi modeste mais respectueux de l'orthographe sauf quand je me trompe...) n'est pas un syncrétisme chrétien: dangereux et totalement contre-productif. Difficile de transiger sur bon nombre de questions. Mais dans mon petit village, on se réunit régulièrement entre chrétiens de "bonne volonté" pour prier ou pour évoquer et discuter des différences qui nous "séparent"; en fait beaucoup de chrétiens ne comprennent que peu d’éléments du dogme de leur foi confessionnelle. Plus particulièrement les catholiques romains qui sont surpris de ce qu'ils ne comprennent pas mais qu'ils récitent avec piété chaque dimanche... Donc, je reprends régulièrement les hérésies dont sont issues les convocations aux sept premiers conciles. Pour les folies post 1054 (qui effectivement étaient bien engagée avant cette date), j'explique, j'explique et puis... j'explique. Surtout pas de vocabulaire blessant, pas d'attaques. Sans quoi, chacun chez soi et Dieu pour tous... ce qui ne va pas bien loin. Je pense qu'il est de notre existence de raccommoder sans cesse et selon nos modestes moyens le manteau déchiré du Christ. Je rejoins Justine: pas de mondialisation terrestre de l'Eglise, la vie chrétienne se joue localement et intimement. Sans quoi elle se transforme en système...
- Je ne suis pas défaitiste, mais je comprends: ma vie de chrétien tient en un instant de grâce pour 99,99... de doute. Mais l'instant révélateur mène le doute malgré moi. Je rejoins Théophile: tout homme doit être brisé... la nécessaire défaite du moi pascalien. Le retour de l'âme à elle, etc. Quant à expliquer que tout cela coule de source, ce serait mentir. La voie est ardue, semée de barbelés tranchants et de rêves attirants. Sans oublier l'angoisse "à mort"... A chacun son chemin de Damas, à chacun sa Croix, mais au creux de l'Eglise, la Jérusalem céleste de la fin de l'Apocalypse de chacun d'entre nous et de tous!
Bonne soirée.
Didier Veillat

9.Posté par Nicodème le 13/02/2019 10:44
@Théophile (le bien nommé ?) : je reçois 5 sur 5 votre discours . Une chose est de le recevoir , mais une autre est de laisser son coeur être brisé , car le mien l'est déjà , et par l'Eglise et par les relations du "monde" . Dans l'un et kl'autre cas , si on n'est pas conforme , on est mis à mort moralement . C'est le comportement habituel de l'homo democraticus ...

10.Posté par Vladimir G: l'Église orthodoxe suit la voix du Peuple de Dieu... le 13/02/2019 11:10
Le calendrier est en effet un élément pratique pour lequel l'Église orthodoxe suit la voix du Peuple de Dieu, où parle l'Esprit. La science n'y est donc simplement pas prise en considération, contrairement aux Occidentaux, qui cherchent des "preuves scientifiques" particulièrement depuis le XVIe siècle (thèses de Luther, calendrier grégorien, Giordano Bruno et Galilée...)

Il est certain que c'est bien pour "récupérer" la piété populaire païenne, que l'Église fixe Noël au 25 décembre (fête populaire de Dies Natalis Solis (« Jour de naissance du Soleil ») dans l'empire romain d'Europe, de la Bretagne aux bords du Danube. Elle correspondait au solstice quand fut instauré le calendrier julien et fut confirmé au 25 décembre par l'empereur Aurélien (270-275).) Et c'est pour se démarquer des Juifs (cf. Saint Jean Chrysostome à propos de la première Pâque), que l'Église ajouta 2 jours au comput pascal... Et les tentatives de modifier le calendrier des Orthodoxes en 1923 se heurtèrent à la résistance du Peuple de Dieu: abandon général de la réforme pour Pâques ("Nouveau calendrier"), retour au calendrier julien dans l'Église russe et maintien dans les Églises de Géorgie, Jérusalem, Serbie, schismes vieux-calendaristes ... Et, comme je le signale en 6, de timides avancées vers un retour au calendrier julien sont maintenant constatées à l'encontre de toute logique "scientiste".

NB: pour en finir avec un procès d'intention primaire, il faut penser que, pour écrire "œcuménique", avec "œ", il faut disposer du clavier français spécifique. Dans aucune autre langue, à ma connaissance, il n'y a ce signe particulier ...

11.Posté par Théophile le 13/02/2019 19:04
@ Nicodème
Oui, je suis d'accord. En acceptant cette brisure, on accepte un certain ostracisme. Qu'y faire? C'est une part de la Croix.
Il faut l'accepter aussi, car elle porte en elle une purification du coeur de l'amour-propre.
Après s'ouvre la voie des béatitudes. Bien peu la suivent en notre époque, certes, mais ses fruits seront d'autant plus savoureux.
Le grand risque est le découragement. Comment garder son coeur vigilant et vivant? C'est un don gratuit de Dieu, seul nous n'y arrivons pas. De fait, il faut le confesser - la plupart du temps, nous n'y arrivons pas.
Cela aussi fait partie de notre purification par l'humilité.

12.Posté par Nicodème le 14/02/2019 11:06
@Vladimir (message 10) : j'avais un peu ironisé en 4 , en renversant la réalité de l'erreur orthographique , car j'avoue que cette obstination , parfois revendiquée par notre chère dame Justine m'avait un peu irrité . Je n'avais pas pensé à cette affaire de clavier . Si je parlais russe aussi bien qu'elle le français , et vous même , Vladimir , je pourrais être content de moi . Mais c'est très très très loin d'être le cas . Je fais donc amende honorable sur la question . je vous prie , ainsi que dame Justine , d'accepter mes regrets .Cependant , peut-être qu'en sollicitant le correcteur orthographique , dame Justine pourrait faire apparaître ce fameux "oe" ... Voilà , fin du couplet . Et , comme pour les lances à rompre , je n'y reviendrai plus . ..:-))

13.Posté par Pélagie le 14/02/2019 19:24
Nicodème - post 12
consolez-vous, il est facile de taper " œ " - j'ai fait cette découverte grâce à vous en posant la question
à Google

il faut enfoncer la touche "alt" à gauche de la barre d'espacement et tout en la maintenant taper sur le
clavier numérique 0156 quand vous lachez il apparait - pour l'écrire en majuscule : même procédé en tapant les chiffres 0140 tout en restant en minuscule

14.Posté par Nicodème le 15/02/2019 13:22
@pélagie : merci de ce tuyau . On peut pas l'inventer , hein !! j'espère que dame Justine profitera de votre renseignement si utile .

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