LE CHEMIN VERS L’ORTHODOXIE DU PÈRE GIOVANNI
Serge Moudrov, traduction A. Nazarov

Jean La Mitchela est né à Gênes. Il fut baptisé dans L'Église catholique, mais il quitta l’Église, quand il était adolescent, étant porté vers l’athéisme pendant quelque temps. Jean se convertit à l’orthodoxie en 1989. Il a été ordonné à la prêtrise en 2000. Au cours de la même année, il devint recteur de l’église de la Transfiguration à Gênes.

Gênes est une ancienne ville italienne, située au bord de la mer Ligure. Elle est bien connue pour son port maritime.

Ce lieu est célèbre pour son climat doux et ses plages . Gênes abrite également l'un des plus beaux musées océanographiques d'Europe.

Les Génois, comme la plupart des Italiens, confessent majoritairement le catholicisme. Les églises orthodoxes à Gênes appartiennent à trois juridictions : Patriarcat de Constantinople, Église orthodoxe de Roumanie et Patriarcat de Moscou. L’Église orthodoxe la plus fréquentée (comme d’ailleurs partout en Italie) est l’Église de Roumanie. L’Église du Patriarcat de Constantinople reçoit surtout des Grecs. Notons que l’Église de Grèce à Gênes est la première des Églises par l’antériorité. L’Église du Patriarcat de Moscou est la plus multiethnique et, semble-t-il, la plus orientée vers la mission. Le recteur de l’église, l’archiprêtre Jean ( Giovanni ) la Mitchela, est un Italien de souche, converti à l’ orthodoxie grâce à une longue quête spirituelle.

LE CHEMIN VERS L’ORTHODOXIE DU PÈRE GIOVANNI
Je suis arrivé à Gênes venant de Turin, où je me trouvais pour mes activités académiques.

J’ai fait une visite de la ville dans la matinée, le soir était réservé à un rencontre avec le prêtre. Pendant que le père Jean me racontait son histoire, j’essayais d’imaginer le cheminement d’un Génois devenu prêtre orthodoxe. Il était très intéressant de suivre la transformation d’un homme, né dans une famille catholique en Italie du nord, qui a cheminé de la foi romaine à la prêtrise orthodoxe.

Quant il avait douze ans, Giovanni fut déçu par le catholicisme. Pis que cela, il ressentait un grand vide dans son âme et cela l’accablait. Il lui semblait que le monde n’avait plus de sens. Mais en même temps, dans l’esprit du futur prêtre un espoir se faisait son chemin : il existe quelque chose qui apporte une raison d’être, il existe ce pourquoi la personne vit. Giovanni commence à chercher ce sens ; il se tourne vers les choses de la politique, il s’intéresse aux religions d’Orient. Il apprend, il étudie, mais il ne s’emballe pas, parce que il n’y trouve finalement pas de vrai sens, mais seulement futilité spirituelle. Giovanni sentait partout le froid, le vide, il ne trouvait rien de ce que pourrait lui rechauffer le cœur. Plus tard le futur pasteur a lu une oeuvre sur l’histoire des religions.

« Dans ce livre j’ai trouvé que les orthodoxes ont sauvgardé les traditions des apôtres – raconte père Jean – ce qui est le plus intéressant est que je n’y ai pas pensé avant. Après l’avoir lu, ce livre l’idée m’est venue spontanément que je suis allé chercher la vérité trop loin, alors qu’ elle était là, tout près.

J’ai commencé à approfondir mes connaissances sur l’orthodoxie. Un dimanche je suis allé dans une église de Gênes pour y assister une service orthodoxe.

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C’était l’église de la Transfiguration qui était dans la juridiction du Synode de l’Église orthodoxe russe hors-frontières . En ce temps-là son recteur était le prêtre Ambroise Botso, d’origine italienne ( maintenant père Ambroise est chargé de la mission en République Dominicaine, hors de la juridiction canonique, malheureusement ). Le service divin étonnait par sa simplicité : il n’ y avait pas de choeur, les textes des chants étaient lus à haute voix, les livres religieux manquaient. Père Ambroise officiait en italien et en slavon . Giovanni était tout attention.

- « Le temps disparaissait, il n’existait plus tout simplement » avoue père Jean.
- « Je vivais la Liturgie. Je venais à l’église avant l’office, j’attendais le prêtre . C’est parce que je craignais de rater le début de l’office, le début de tout. Les liturgies orthodoxes m’ont alors absorbé et m’ont entraîné. Moi-même, je ne demandais rien, mais dans quelque temps père Ambroise m’avait dit que nous irions à Bologne pour que je reçoive le baptême. En janvier 1989 j’était baptisé dans l’Église Orthodoxe ».


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Les proches parents du père Jean ont accepté sa décision assez sereinement. Il y eut un petit miracle à son travail : ayant appris la décision de Giovanni, ses collègues ont offert au futur prêtre... une soutane. Giovanni n’a jamais pu comprendre pourquoi. Comme le chemin de Giovanni vers la prêtrise n’était pas si évident, la communauté où il grandissait dans la foi vécut un temps difficile. Étant établie en 1980, elle a changé par la suite plusieurs fois de juridiction et vers 1994 elle est tombée sous la juridiction non-canonique du prétendu « patriarcat de Kiev ». Un des « évêques » de ce « patriarcat » l’a ordonné à la prêtrise. Six années après, les paroissiens de l’église de la Transfiguration ont décidé d’une voix commune de quitter le patriarcat schismatique pour adhérer à la juridiction du patriarcat de Moscou. Le père Jean ayant été ordonné dans une église non-canonique, il a reçu par la suite une véritable ordination faite par Monseigneur Innocent (Vassyliev), archevêque de Chersonèse.

Bien avant ces événements le père Ambroise Botso était parti en République Dominicaine (c’était au millieu des années 1990), c’est pourquoi le père Jean a dû endosser tous les soucis de la vie paroissiale. Pendant plusieurs années, les fidèles priaient dans une petite chambre rue Salita della Seta, jusqu’ aux derniers mois de 2012, moment où ils ont reçu l’église Saint Georges mise à disposition des orthodoxes par les catholiques. C’était nécessaire : le nombre des paroissiens étant trop important pour la capacité d’accueil de l’église précédente.
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Pendant longtemps il y a eu deux paroisses orthodoxes à Gênes – la russe et la grecque.

L’église de la Transfiguration est devenu une seconde maison pour les orthodoxes de nationalités différentes : Russes, Bulgares, Polonais, Italiens. Même les Roumains assistaient aux offices jusqu’à l’ouverture de l’église roumaine en l’an 2000. Actuellement la plupart des fidèles sont Ukrainiens et Moldaves, mais il y a aussi les Russes, les Italiens et des paroissiens d’autres nationalités. D’après le père Jean les paroisses de Patriarcat de Moscou jouent en Italie un rôle essentiel au niveau de la mission, cela malgré le nombre considérable d’orthodoxes roumains.

- « De temps en temps, semble-t-il, les roumains orthodoxes ne voient pas la différence entre Orthodoxie et Catholicisme, mais s’ils la voient, ils passent à côté, dit le père Jean. Nous, les orthodoxes, insistons sur le fait que notre foi, c’est la foi de nos pères. Si un catholique vient chez nous, nous l’accueillons et lui permettons d’assister aux offices. Nous lui offrons des livres, des brochures et l’invitons à une office. Moi-même, je suis italien, et je crois que je suis revenu dans l’Église Orthodoxe. Tous les Pères de l’Église sont orthodoxes. Grâce à l’Église Orthodoxe Russe nos pays d’origine ont retrouvé la foi de nos pères ».

Les Italiens continuent à se convertir à l’Orthodoxie, cela est motivé par des raisons très différentes. Par exemple Loretta, une enseignante, s’est convertie grâce à son élève Géorgien, qui lui a fait connaître sa nouvelle religion. Franco, un Italien, a découvert l’Orthodoxie par ses amis russes. Le prêtre Marian (Mario) Selvini (il a été ordonné en décembre 2013) a appris la foi des apôtres, l’Orthodoxie, du prêtre Ambroise Botso. Mario s’est converti en 1992, à l’âge de 19 ans.

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À ce moment-là la paroisse de la Transfiguration est présidée par des Italiens d’origine, le père Jean et le père Marian. Mais pendant les offices on entend pas uniquement l’italien, mais le slavon et le roumain aussi. Les deux prêtres officient à l’Église en dehors de l’exercice de leurs métiers car la communauté ne peut pas les avoir financièrement à sa charge. Mais le ministère des prêtres italiens, associé à leur mission désintéressée et sincère permettent d’espérer un bon avenir pour la paroisse, même dans ces temps de sécularisation galopante.

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Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 12 Novembre 2018 à 03:19 | 0 commentaire | Permalien



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