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Père Vladimir Zelinsky, patriarcat de Constantinople, Italie
« Pour moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes », dit Jésus (Gn 12,32). Il part avec une promesse, enracinée dans la mémoire de son séjour sur la terre. La promesse et la mémoire s’unissent, remplissent notre temps. Ce temps est « évangélisé » désormais, il est comblé par une vie une fois vécue. Cette vie continue en nous ici et maintenant. Or, irréversiblement elle appartient au passé, la Révélation de Dieu est close dans l’histoire, fermée dans les circonstances, dans les mots, dans les événements qui ne se produiront plus. La parole de Dieu est mise tout entière en un personnage historique, dans ce qu’il a dit, dans ce qu’il a fait.
Mais l’Homme de Nazareth n’habite plus à Nazareth et ne célèbre pas la Pâque à Jérusalem. Or, sa Résurrection est célébrée sur toute la terre, et la création entière lui sert une habitation. Nous reconnaissons Jésus dans « les plus petits de ses frères » : pauvres, torturés, tués. Son visage apparaît aussi dans les yeux de l’enfant qui vient au monde, dans chaque créature appelée à la vie par l’amour du Créateur. Clouée dans un petit coin de l’histoire humaine, Dieu se révèle partout, et sa brève existence terrestre est élargie à tout ce qui existe et passe à travers le temps.
« Pour moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes », dit Jésus (Gn 12,32). Il part avec une promesse, enracinée dans la mémoire de son séjour sur la terre. La promesse et la mémoire s’unissent, remplissent notre temps. Ce temps est « évangélisé » désormais, il est comblé par une vie une fois vécue. Cette vie continue en nous ici et maintenant. Or, irréversiblement elle appartient au passé, la Révélation de Dieu est close dans l’histoire, fermée dans les circonstances, dans les mots, dans les événements qui ne se produiront plus. La parole de Dieu est mise tout entière en un personnage historique, dans ce qu’il a dit, dans ce qu’il a fait.
Mais l’Homme de Nazareth n’habite plus à Nazareth et ne célèbre pas la Pâque à Jérusalem. Or, sa Résurrection est célébrée sur toute la terre, et la création entière lui sert une habitation. Nous reconnaissons Jésus dans « les plus petits de ses frères » : pauvres, torturés, tués. Son visage apparaît aussi dans les yeux de l’enfant qui vient au monde, dans chaque créature appelée à la vie par l’amour du Créateur. Clouée dans un petit coin de l’histoire humaine, Dieu se révèle partout, et sa brève existence terrestre est élargie à tout ce qui existe et passe à travers le temps.
La Seconde Personne de la sainte Trinité vient sur la terre et devient un gosse juif, le Verbe qui a créé l’univers reste la chair, mais Dieu est esprit (Gn 4 ; 24).
Si nous n’avons pas de vertige de notre credo, c’est parce que nous sommes trop habitués à la coïncidence des choses incompatibles. Entre Celui qui est, qui était et qui vient (Ap 1,8) il y a des courants du temps que la pensée humaine ne sait traverser à la nage, mais qu'elle peut survoler par le regard. Comme les apôtres jadis, elle suit la montée de Jésus vers le haut et voit sa disparition dans l’azur.
Sur le sillage du Christ qui disparaît dans l’infini tout son temps monte vers le Royaume. Son héritage historique (paroles, actes, passion…) reste avec nous, mais devient éternel, inépuisable, « royal ». Tout ce qui est irréparablement divisé (« tu es sur la terre et Dieu est dans le ciel »), se réunit pour toujours et la ligne de leur « assemblage » est la trace de Jésus qui va de la mémoire à la promesse, de la vie d’ici-bas au monde qui viendra. Or, cette trace - un signe pour nous ! – ne passe pas par la terre solide, mais se perd dans les rayons du soleil. Pour traverser ce vide d’un bas à un haut chacun devrait prendre son risque.
La lumière est le langage de Dieu, mais aussi son refuge où il se cache et le ciel limpide au-dessus de nous est tailladé par les larges vols des recherches humaines. Le mystère de l’Ascension est celui de la liberté de Dieu qui nous attire et de l’homme qui répond par son regard suivi par la foi. Jésus monte et reste, meurt et ressuscite, naît à Bethléem ou ouvre les portes de l’éternité, s’enlève de la terre pour y séjourner pour toujours. Dieu est souverain dans le ciel, mais sur la terre tu es libre.
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D'autres textes du père Vladimir Zelinsky sur "PO"
Si nous n’avons pas de vertige de notre credo, c’est parce que nous sommes trop habitués à la coïncidence des choses incompatibles. Entre Celui qui est, qui était et qui vient (Ap 1,8) il y a des courants du temps que la pensée humaine ne sait traverser à la nage, mais qu'elle peut survoler par le regard. Comme les apôtres jadis, elle suit la montée de Jésus vers le haut et voit sa disparition dans l’azur.
Sur le sillage du Christ qui disparaît dans l’infini tout son temps monte vers le Royaume. Son héritage historique (paroles, actes, passion…) reste avec nous, mais devient éternel, inépuisable, « royal ». Tout ce qui est irréparablement divisé (« tu es sur la terre et Dieu est dans le ciel »), se réunit pour toujours et la ligne de leur « assemblage » est la trace de Jésus qui va de la mémoire à la promesse, de la vie d’ici-bas au monde qui viendra. Or, cette trace - un signe pour nous ! – ne passe pas par la terre solide, mais se perd dans les rayons du soleil. Pour traverser ce vide d’un bas à un haut chacun devrait prendre son risque.
La lumière est le langage de Dieu, mais aussi son refuge où il se cache et le ciel limpide au-dessus de nous est tailladé par les larges vols des recherches humaines. Le mystère de l’Ascension est celui de la liberté de Dieu qui nous attire et de l’homme qui répond par son regard suivi par la foi. Jésus monte et reste, meurt et ressuscite, naît à Bethléem ou ouvre les portes de l’éternité, s’enlève de la terre pour y séjourner pour toujours. Dieu est souverain dans le ciel, mais sur la terre tu es libre.
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Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 29 Mai 2014 à 09:47
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