LES RELIGIEUSES AVAIENT CHOISI "DE RESTER ET DE TÉMOIGNER"
Le patriarcat grec-orthodoxe à Damas est très préoccupé par l'enlèvement par des terroristes, lundi 2 décembre 2013, de cinq religieuses. Elles se trouvaient dans le monastère orthodoxe de Sainte Thècle, au-dessus de la bourgade chrétienne de Maaloula, situé à 55 km au nord de Damas. La grande majorité de la population de cette "perle chrétienne" du Qalamoun a fui vers la capitale syrienne ou le Liban, suite aux attaques des islamistes.

Mgr Mario Zenari, nonce apostolique en Syrie, qui a été informé de cet enlèvement par le patriarcat grec-orthodoxe, rapporte le 3 décembre Radio Vatican. Selon les informations recueillies, des hommes armés ont fait irruption dans le monastère, obligeant les cinq religieuses à quitter les lieux, et à les suivre, les emmenant à Yabroud, à 30 kilomètres au nord de Maaloula. "C’est la région de Qalamoun", précise le nonce, une région stratégique au nord de Damas, où se déroulent, depuis plusieurs jours maintenant, d’âpres combats entre l’armée de Bachar Al-Assad et les rebelles.

Malgré le danger, ces religieuses avaient choisi "de rester et de témoigner" d'une présence chrétienne dans cet antique village, où l’araméen, la langue du Christ, est encore parlé. On ne sait pas pour quelles raisons ces religieuses ont été enlevées, confie, impuissant, Mgr Zenari, espérant toutefois qu’elles soient bien traitées et en lieu sûr. "C’est notre souhait et notre prière", ajoute-t-il.

Mais Mgr Zenari ne cache pas son inquiétude pour le sort de la population syrienne, et celui des chrétiens en particulier. La communauté subit de nombreuses attaques ces dernières semaines. Il n’est pas rare que des rebelles entrent dans un village, et contraignent les chrétiens à fuir. Les églises sont souvent profanées, les objets religieux détruits. "Ce qui se passe actuellement est très inquiétant", conclut Mgr Zenari.

450'000 CHRÉTIENS DES DIFFÉRENTES CONFESSIONS QUI ONT ÉMIGRÉ À L’ÉTRANGER


Au total, ce ne sont pas moins de 450'000 chrétiens des différentes confessions qui ont émigré à l’étranger en raison de la guerre qui ensanglante le pays, déclare pour sa part Grégoire III Laham, patriarche d’Antioche des grecs melkites à Damas . Selon les chiffres fournis par le patriarche, les chrétiens syriens comptent déjà 1'200 morts dans leurs rangs – civils, militaires, religieuses et prêtres – depuis le début du conflit. Les églises endommagées sont au nombre de 60 au moins.
http://www.cath.ch/detail/toujours-sans-nouvelles-des-religieuses-de-maaloula-enlev%25C3%25A9es-par-des-terroristes-en-syrie

« ON NE CONNAÎT PAS ENCORE LES MOTIFS DE CETTE ACTION DE LA PART DES REBELLES »


Dans la nuit de dimanche 1er décembre à lundi 2 décembre, les rebelles, qui avaient lancé un nouvel assaut la semaine dernière mais avaient échoué, ont fait une nouvelle tentative pour s’emparer du village. Du haut de la falaise de grès qui surplombe le cœur historique du village, ils ont fait rouler un grand nombre de pneus remplis d’explosifs sur les soldats déployés en bas de cette cité. Ces derniers ont pris la fuite.

Les djihadistes se sont ensuite rendus au monastère de Mar Takla. Ils ont emmené de force douze religieuses orthodoxes syriennes et libanaises, dont la mère supérieure. Il semble que les rebelles djihadistes les aient conduites dans le nord, vers la localité de Yabroud. « On ne connaît pas encore les motifs de cette action de la part des rebelles : s’il s’agit d’un enlèvement ou d’une prise de contrôle du couvent pour avoir la main libre à Maaloula », a déclaré le nonce (ambassadeur) du Saint-Siège en Syrie, Mgr Mario Zenari, cité par Radio Vatican. Souhaitant rester prudent, le nonce n’a pas parlé de prise d’otages.

Interrogée au téléphone, la mère supérieure d’un couvent situé à Sadnaya, Sivronia Nabhane, a dit avoir pu parler avec la supérieure de Maaloula, Pelagia Sayyaf, lundi à 23 h 30. Elle a affirmé qu’« elle et les onze autres religieuses, accompagnées de trois jeunes domestiques, sont confortablement installées dans une maison de Yabroud et personne ne les ennuie ».

YABROUD EST LE PROCHAIN OBJECTIF DE L’ARMÉE SYRIENNE


Pourquoi les rebelles les ont-ils emmenées ? Sont-elles destinées à devenir des boucliers humains ou une monnaie d’échange ? Y a-t-il un rapport entre leur enlèvement et la bataille de Kalamoun qui oppose les forces du régime aux rebelles ? En effet, Yabroud est le prochain objectif de l’armée syrienne.

Avec le puissant mouvement libanais Hezbollah et des combattants chiites irakiens, cette dernière mène une offensive pour s’emparer de la région stratégique de Kalamoun, sous le contrôle des insurgés depuis plus d’un an et demi. Située au nord de la capitale, sur la route de Homs, cette région montagneuse permet aux rebelles de s’approvisionner en armes, en denrées et en médicaments depuis le Liban et permet d’encercler Damas.
La Croix http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Des-religieuses-de-Maaloula-prises-en-otage-par-les-rebelles-syriens-2013-12-03-1070499

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LES RELIGIEUSES AVAIENT CHOISI "DE RESTER ET DE TÉMOIGNER"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 4 Décembre 2013 à 08:07 | 3 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par France: le ministère des Affaires étrangères très préoccupé par l’enlèvement ou le départ forcé des moniales de Maaloula en Syrie le 06/12/2013 12:32
Nous sommes très préoccupés par les informations faisant état d’un enlèvement ou d’un départ forcé de douze religieuses orthodoxes syriennes et libanaises du couvent de Maaloula. Nous demandons, si cela était avéré, à ce qu’elles puissent recouvrer la liberté immédiatement. Nous condamnons toutes les violences effectuées contre les populations civiles et les détentions arbitraires de civils, quels qu’ils soient.

Nous demandons en outre à ce que les lieux de culte et institutions religieuses soient respectés. Nous réaffirmons à cette occasion notre solidarité avec les Églises de Syrie.

La ville chrétienne de Maaloula avait déjà été l’objet d’importants combats en septembre. L’Armée syrienne libre, sous le contrôle de la Coalition nationale syrienne, avait repoussé les djihadistes hors de la ville, alors que ceux-ci saccageaient les monastères et les églises et que le régime bombardait la ville.

La Coalition nationale syrienne a, par la voix de son président Ahmed Al-Jarba, réitéré à plusieurs reprises son attachement à une Syrie libre et démocratique, respectueuse de tous ses citoyens et de toutes les composantes religieuses.

2.Posté par Déclaration du Service de communication du DREE suite aux évènements de Maaloua, en Syrie le 06/12/2013 12:44
Le 2 décembre 2013, au cours de combats pour la ville antique de Maaloua, dans le nord de Damas et peuplée principalement de chrétiens, les rebelles armés de l’opposition syrienne ont pris le monastère féminin Sainte-Thècle, dont les moniales entretiennent également une maison d’accueil pour plusieurs dizaines d’orphelines.

Suivant les renseignements qui nous sont parvenus, une partie des religieuses et des élèves du monastère, dont l’higoumène Pélagie (Sayaf) ont été enlevées par les extrémistes et emmenées dans une direction inconnue. On sait que plusieurs moniales ont été blessées plus ou moins gravement pendant l’attaque du monastère et que les bâtiments eux-mêmes ont souffert des combats. Durant la journée qui a suivi, plusieurs sœurs ont été retrouvées : les unes sont sorties de leurs cachettes après le départ des terroristes, d’autres avaient été admises dans différents hôpitaux. Suivant les dernières informations, on ignore encore où se trouvent l’higoumène et cinq religieuses. Elles sont actuellement recherchées.

Sa Béatitude le Patriarche Jean X d’Antioche et de tout l’Orient a parlé « d’agression révoltante contre la dignité de la personne humaine, contre la voix de la paix et de la prière ». Sa Béatitude s’est adressée aux ravisseurs, leur demandant de libérer immédiatement saines et sauves les moniales et de garantir l’inviolabilité de leur couvent ». Le Primat de l’Église d’Antioche appelle la communauté internationale à œuvrer à la libération des otages.

Le Patriarcat de Moscou se joint au message de Sa Béatitude le Patriarche d’Antioche. Il exprime son entière solidarité avec la Sainte Église d’Antioche, compatit profondément à la douleur des victimes, et condamne catégoriquement le cynisme des extrémistes, qui méritent un juste châtiment. Il est temps pour les hommes de bonne volonté d’exprimer sans équivoque leur désaveu d’actions aussi contraires à l’humanité et leur condamnation unanime du terrorisme, quels que soient les slogans dont il se pare.
L’Église orthodoxe prie ardemment pour les religieuses du monastère Sainte-Thècle retenues en otage, de même que pour les métropolites Paul et Grégoire Jean Ibrahim, enlevés également par les rebelles, ainsi que pour les autres chrétiens, membres du clergé et laïcs retenus prisonniers, et pour l’ensemble du peuple syrien.

3.Posté par Liban: La Sûreté générale tente de faire libérer les religieuses enlevées à Maaloula, en Syrie le 14/01/2014 17:19
Rencontre avec des représentants des islamistes


Beyrouth, 14 janvier 2014 (Apic) Des officiers de la Sûreté générale libanaise (SG) ont rencontré des représentants des combattants islamistes qui ont kidnappé le 2 décembre dernier des religieuses orthodoxes du monastère Sainte-Thècle de Maaloula, un antique village chrétien situé près de Damas. La rencontre s'est tenue en présence d'une délégation du Qatar, pays qui soutient la rébellion syrienne.

C'est le général Abbas Ibrahim, directeur général de la SG, qui a donné l'information, rapporte «naharnet», un site internet lié au quotidien libanais en langue arabe «an-Nahar».

Le Liban tente de trouver auprès du Qatar un appui pour la libération des religieuses orthodoxes aux mains des islamistes. C'est dans ce cadre que le général Abbas Ibrahim, chef des services de sécurité libanais, s’était rendu à Doha le 7 décembre dernier, à la demande du président libanais Michel Sleiman.

Monnaie d'échange

«Des officiers de la Sûreté générale qui suivent les négociations ont rencontré des représentants des ravisseurs… Les négociations sont sur la bonne voie», a déclaré Abbas Ibrahim au journal «an-Nahar» qui a publié l'interview lundi après-midi 13 janvier sur son site internet, rapporte le 14 janvier le quotidien francophone libanais «L'Orient-Le Jour». Le journal rappelle que plusieurs religieuses syriennes et libanaises ont été enlevées par des jihadistes lors des combats pour le contrôle de Maaloula. Les douze religieuses se trouveraient «en bonne santé» à Yabroud, dernier bastion rebelle dans la région stratégique du Qalamoun.

Le kidnapping a été revendiqué par une faction jusqu'ici inconnue, «les Brigades du Qalamoun libre». Le porte-parole du groupe, Mohannad Abu al-Fidaa, a déclaré que les religieuses ne seront remises en liberté qu’en échange de la libération de 1'000 femmes détenues dans les prisons syriennes.

La télévision libanaise LBCI relève pour sa part que les ravisseurs demandent également la libération d'islamistes détenus dans la prison de Roumieh, au Liban, en échange de deux religieuses libanaises capturées avec les autres religieuses syriennes lors de leur raid sur Maaloula. (apic/com/orj/be)

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