La Turquie a entrepris une action juridique contre le Patriarcat œcuménique de Constantinople afin de se réapproprier des terrains récemment restitués à l’institution orthodoxe.

D’après l’agence d’information vaticane Fides, Ankara tente d’annuler les actes juridiques par lesquels des terrains étaient revenus au siège patriarcal orthodoxe, il y a quelques années.

Le 27 août 2010, le Premier ministre de l’époque, Recep Tayip Erdogan, avait en effet annoncé la restitution des biens confisqués aux minorités religieuses à l’époque de la création de la République de Turquie moderne (1923), de même qu’à partir de 1936 et de 1960. Cette annonce, confirmée par un décret publié au Journal officiel, avait été adressée aux représentants de 161 fondations religieuses, dont la communauté grecque orthodoxe, rapporte l’œuvre d’entraide catholique Aide à l’Eglise en détresse (AED).

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Enième cas de vexation juridique

Le Premier ministre et actuel président turc avait donné un an aux communautés religieuses pour présenter leurs demandes de restitution ou de dédommagement, que ces biens soient devenus la propriété de l’Etat ou aient été vendus à des particuliers. Plus d’un millier de ces biens immobiliers avaient été confisqués à l’Eglise grecque orthodoxe (représentée par le Patriarcat œcuménique de Constantinople) et une trentaine à l’Eglise apostolique arménienne....

La procédure entamée fin avril 2016 par Ankara vise en particulier à exproprier à nouveau le Patriarcat d’un terrain de quelques 40 hectares, à Göksu, dans le sud du pays. Un autre secteur, à Umit, qui avait été assigné à l’Institut de théologie orthodoxe de Halki, près d’Istanbul, au cours de ces quatre dernières années, est également dans le collimateur de l’Etat.
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Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 21 Avril 2016 à 19:04 | 6 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Tchetnik le 22/04/2016 08:54
Ankara qui fait partie des amis démocrates et humanistes de l'Euroland et des lobbies qui la dirigent.

C'est sans doute pourquoi on n'en voit pas une ligne dans les média mainstream.

2.Posté par justine le 22/04/2016 18:32
On ne peut que le répéter: les ruines des murailles de Constantinople crient encore, mais au Phanar on continue à faire les sourds....

3.Posté par cvoboda le 23/04/2016 16:13
Le Phanar se veut Primus inter pares, ll n'aura que le respect qu'il s'est mérité

4.Posté par Père Georges le 24/04/2016 17:39
De même qu'il ne convenait pas de se réjouir des persécutions qui affligaient l'Eglise russe à l'époque soviétique, il faudrait avoir la décence de ne pas se frotter les mains en apprenant que le Patriarcat de Constantinople est attaqué par les instances juridiques de l'Etat turc. Il serait préférable d'assister l'Eglise de notre prière, faisant passer notre foi chrétienne avant ces lamentables polémiques juridictionnelles.

5.Posté par justine le 25/04/2016 13:07
Au post 3: Le "primus inter pares" est la formule canonique ("premier entre égaux", donc primat d'honneur simplement). Mais la formule a été révisée depuis peu en "primus sine paribus" ("premier sans égaux", donc primat absolu papiste), selon les déclarations d'un des hiérarques du Phanar. Voir http://www.amen.gr/article16557

6.Posté par Vladimir.G: généralisations abusives le 25/04/2016 15:08
Bénissez bien cher père Georges!

Il est évident, qu'en ce début de Semaine Sainte, nous prions aussi pour les persécutions que subit le patriarcat de Constantinople.

Assimiler tout le patriarcat à l"expression isolée de ce prélat particulier dont parle Justine en 5 est aussi abusif que de généraliser à l'Église russe la théorie de la 3e Rome, même si, dans les deux cas, il se trouve des partisans de ces deux versions dans chacun des patriarcats...

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