Mgr Hilarion, métropolite de Volokolamsk, président du Département des relations extérieures du patriarcat de Moscou, estime que le problème du statut canonique des Eglises d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud ne peut avoir de solution que strictement conforme au droit canon. Il a déclaré dans le cadre d’une rencontre organisée à Moscou par les jeunes orthodoxes du Caucase :

«Ce n’est que dans le respect de la canonicité que seront trouvés des réponses aux questions que pose le statut des Églises d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud. L’Eglise orthodoxe russe hors frontières a été, par exemple, séparée du patriarcat de Moscou pendant près de quatre-vingt ans. Nous pouvons dire qu’il s’agissait d’un schisme et que l’EORHF n’était pas pendant cette période une entité ecclésiale canonique.

Des pourparlers qui ont mis plusieurs années à aboutir ont permis d’atteindre l’essentiel, l’union canonique. Il ne nous faut pas oublier que l’on ne peut dire de chacune des Eglises d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud qui ne se considèrent elles mêmes orthodoxes qu’elles sont canoniques. Il y a au sein de ces structures des prêtres autoproclamés qui se sont arrogés le droit d’enseigner les croyants. Il est essentiel que tous les orthodoxes, indépendamment de leur appartenance ethnique, sachent où se situe l’Eglise et qui, d’autre part, sont les schismatiques. Souvent de nos jours les frontières inter-ecclésiales ne correspondent pas aux frontières qui séparent les États. C’est précisément la nature supranationale de l’Eglise qui lui permet de se maintenir au dessus des conflits internationaux. Les jeunes orthodoxes originaires du Caucase qui résident en Russie doivent s’assigner la mission d’établir et de renforcer des relations pacifiques avec les autres groupements de le jeunesse caucasienne. Il dépend de chacun d’entre vous de hâter la recherche d’une solution aux conflits interethniques en cours. L’Eglise a dans les siècles plusieurs fois contribué à ce que prennent fin les guerres qui faisaient rage dans le Caucase. Il s’agit d’une région de chrétienté très anciennes, les apôtres sont venus y prêcher. L’identité des peuples du Caucase se fonde sur la foi chrétienne ».

Des jeunes orthodoxes géorgiens, ossètes, arméniens et abkhazes résidant en Russie ont pris part à cette rencontre. Après plusieurs chants ecclésiaux en géorgien Mgr Hilarion a dit le Notre Père dans cette langue ce qui a suscité les applaudissements des présents.

Interfax-religion

Rédigé par l'équipe de rédaction le 21 Avril 2010 à 10:24 | 31 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Daniel le 21/04/2010 17:53
Excellente initiative. Mais 2 remarques... Il me semblait que le principe de la réunification avait été de ne pas considérer l'Eglise Orthodoxe Russe Hors Frontière comme schismatique; pour preuve elle semble toujours avoir été en communion avec le Patriarcat de Serbie. Seconde remarque : de grâce n'applaudissez pas dans les églises ou après une prière, ce n'est pas l'attitude la plus spirituelle qui soit...

2.Posté par vladimir le 21/04/2010 20:41
Je me demande si l'EORHF était en communion avec un seul patriarcat canonique. je n'en ai pas entendu parler, même quand j'étais membre du conseil paroissial de l'église de Cannes. Il semble bien, en tout cas, que les communautés d'Ossétie et Abkhazie qui se sont unilatéralement séparées de l'Église de Géorgie ne soient plus en communion avec personne, car le patriarcat de Moscou, qu'elles souhaitent rejoindre, tien beaucoup à la restauration des règles canoniques en la matière, comme le souligne Mgr Hilarion,

Je suis entièrement d'accord avec l'inconvenance des applaudissements dans une église (sans parler des huées!): c,est encore une mauvaise habitude occidentale qui s'insinue... Mais les coutumes différent dans l'Orthodoxie: ainsi de cette réponse au "Que Dieu ressuscite!" en Syrie mise en ligne par: http://www.moinillon.net/post/2010/04/10/Paques-aux-petards.

3.Posté par Daniel le 22/04/2010 07:05
Pour l'EORHF, il y a eu des concélébrations avec les Serbes un peu partout dont en France du temps de l'évêque Séraphin (?) de Lesna et de l'évêque serbe de l'époque qui s'appelait, je crois, Damascène... ou Athanase.

Les applaudissements dans l'église ne sont pas à proprement parler une tradition occidentale, mais plus décadente. A l'époque de mes parents, et Mme Genko que je suppose être d'une génération proche de celle de mes parents vous le confirmera, même en Occident, on n'applaudissait pas dans les églises aussi bien chez les catholiques que chez les protestants... Maintenant, systématiquement, bien des mariages catholiques donnent lieu à des applaudissements dans l'église et à la demande du prêtre parfois, tout comme des baptêmes. Mes vieux parents n'en reviennent pas! J'ai vu à deux reprises en France des mariages orthodoxes avec applaudissement : la première fois le prêtre les a faits cessés tout de suite (mais c'était en petit comité et donc très contrôlable) et la seconde fois, inutile d'essayer de les faire cesser à moins de prendre un porte-voix; il y avait trop de monde. Quelqu'un s'est mis à applaudir et presque tout le monde a repris (les mariés n'étaient pas contents). Il doit aussi y avoir une influence des films où on voit tous les mariages se finir en applaudissements. Mais soyons juste avec nos amis catholiques et protestants : à une époque, en Grèce, au mariage, le lancer de riz se faisait lors de la triple ronde et ça donnait des scènes horribles comme celle-ci. Mais j'ai cru comprendre aux commentaires que la pratique est enfin interdite : ça n'en reste pas moins réellement choquant!

http://www.youtube.com/watch?v=L74QyHS8zy4&feature=related

Ce n'est pas non plus dans les usages géorgiens d'applaudir dans l'église : je ne l'ai jamais vu lors de mes visites, on ne me l'a jamais relaté (ma femme est d'origine géorgienne) et cela me suprend d'autant que dand les églises en Géorgie, c'est plutôt strict : femmes à gauche, homme à droite (ce qui était le cas partout avant) etc. Je pense que ces personnes qui se comportent ainsi sont celles qui viennent occasionnellement à l'église et ne connaissent pas les usages. Dans le cas des hommes syriens qui tirent en l'air, étant donné qu'on ne peut entrer dans l'église armé, ces messieurs auront attendu dehors, sans assister à l'office, pour tirer en l'air avant ou après l'office... Dommage pour eux, ils ont raté l'essentiel...

4.Posté par vladimir le 22/04/2010 10:35
J'imagine que les concélébrations avec l'EORHF étaient des décisions personnelles de l'évêque serbe. Mgr Séraphin (père Igor) a longtemps été le recteur de l'église de Cannes puis de l'église St Nicolas de Lyon (je l'ai connu dans les deux affectations) avant de prendre l'habit et devenir "évêque de Lesna", avec juridiction sur la France et les pays limitrophes (1993-2003).

Les applaudissement en églises me semblent venir d'Amérique (c'est pourquoi je parle d'occident!) et j'ai aussi assisté aux messes ou bénédictions nuptiales (mariage catholique-protestant) où le curé appelait à applaudir.

Pour les tirailleurs syriens, il faut lire les commentaires sur le blog du 'Moinillon' (http://www.moinillon.net/post/2010/04/10/Paques-aux-petards#comments), en particulier le 1er: "...Après la fusillade, les hommes dansent sur l'esplanade tout le reste de la journée. Ajoutons que les fidèles armés n'entrent pas dans l'église et ne participent donc pas au sens propre à la liturgie. Il est vrai que des haut-parleurs diffusent l'office à l'extérieur du temple."

5.Posté par Cathortho le 22/04/2010 11:09
Les applaudissements dans les églises relèvent presque de la profanation. Il y a aussi le problème encore plus grave des téléphones portables non éteints qui se mettent à sonner en pleine liturgie ! Dans le même ordre d'idée, organiser des concerts de musique profane dans les églises comme le font les catholiques me semble très critiquable. Espérons que cela n'arrivera pas dans nos églises orthodoxes.

6.Posté par vladimir le 22/04/2010 12:36
Pour Cathortho, une vidéo signalée par orthodoxie.com... :)
http://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/un-telephone-tres-orthodoxe-25854

Je pense donc qu'il est difficile de porter un jugement absolu: ce qui, chez nous, "relève presque de la profanation" devient la norme ailleurs... Voir les débats sur la tenue vestimentaire! Là n'est pas l'essentiel et, comme a dit Mgr Hilarion, la salut ne pas dépend de la longueur des jupes!

Il n'en reste pas moins que je suis choqué par les applaudissements dans une église ici (sans parler des huées!)

7.Posté par Michel Englert le 28/04/2010 15:25
Le Christ est ressuscité !

L'EORHF a, pendant son histoire, toujours été en communion avec au moins une partie des patriarcats orthodoxes "canoniques".

La rupture entre l'EORHF et le Métropolite Serge a lieu, du côté du Métropolite Serge en 1927, au moment où les évêques de l'EORHF refusent de signer un accord de loyauté envers l'Etat Soviétique. Du côté de l'EORHF, la rupture a lieu plus tard, lors de la deuxième arrestation du Métropolite Kirill de Kazan. Il est à noter qu'aucun de ces actes ne proclame une rupture "officielle" entre l'EORHF et l'Eglise Orthodoxe Russe dans son ensemble. La rupture entre le Métropolite Serge et le Synode de l'EORHF n'est pas vue par l'EORHF, ni par les évêques du patriarcat de Moscou dans leur ensemble, comme une séparation de l'Église. A ce titre, il y a de nombreuses concélébrations jusqu'à l'après guerre, en particulier avec les évêques venus de Russie avec la "2e vague" d'émigration.

Après la guerre , lors de la préparation au Concile Local de l'Église Russe, l'État Soviétique qui empêche la participation d'un certain nombre d'évêques, y compris ceux de l'EORHF. Encore à l'époque des voix s'élèvent, dont celle de Mrg Luka de Crimée, pour faire participer tout les évêques de l'Eglise Russe, y compris ceux de l'EORHF. Mrg Luka lui-même, que je sache, ne participe pas au Concile, pour avoir exprimé cet avis... Après le Concile, l'EORHF déclare officiellement ne pas reconnaitre le Patriarche élu (Alexis I) car elle considère que sont violés les principes mêmes de la conciliarité, par le filtrage des participants au Concile, et par le mode d'élection, avec un candidat unique, approuvé, sinon désigné, par le pouvoir Soviétique. C'est en fait là qu'a lieu la véritable séparation de l'Église en tant que telle.

Quand aux patriarcats des autres Eglises locales, l'EORHF n'a de son côté jamais officiellement rompu la communion avec aucun d'eux. Mais dans les années 60, Moscou mène des pour-parler avec les patriarcats, pour que ces dernier ne concélèbrent plus avec l'EORHF, la plus grande partie des patriarcats déclarent alors ne plus avoir de communion avec l'EORHF.

Par la suite, seuls trois patriarcats sont en communion avec l'EORHF : celui de Jerusalem, celui de Georgie et celui de Serbie. Avec les trois patriarcats, il y a des concélébrations, mais la pluspart des cas à titre "diplomatique", comme par exemple lors de l'intronisation du Patriarche Diodoros de Jérusalem.

Le fait de la communion de l'EORHF avec ces trois patriarcats. a souvent été ignoré, volontairement ou par inadvertance, par bon nombre de personnes, critiques vis-à-vis de l'EORHF, qui ont pris habitude de publier tout haut que "l'EORHF n'est en communion avec personne", mais aussi par toute une "aile", à tendance sectaire, de l'EORHF qui considère qu'il est pour le mieux que l'EORHF ne communie pas avec "l'Orthodoxie mondiale". Cette ignorance a parfois conduit à des épisodes anecdotique comme par exemple lorsqu'un groupe de clercs écrivirent une lettre de dénonciation au synode de l'EORHF au sujet de l'évêque Ambroise qui avait rencontré "secrètement", comme ils l'écrivent, le patriarche de Géorgie, sans savoir que cette rencontre avait été décidée par le synode lui-même...

L'histoire des relations entre l'EORHF et l'Archevêché et l'actuelle OCA est certainement plus complexe. Mais il est à noter que les points de vues de l'Archevêché n'ont pas toujours étés ceux du patriarcat de Constantinople.

Cela dit, le fait d'être en communion avec quiconque ne rend pas une Eglise canonique. A ce titre la "canonicité" de l'EORHF n'a probablement pas changé après la réunion avec le patriarcat de Moscou. Cela est aussi vrais pour des autres entités ecclésiales qui ont (presque) toujours étés en communion avec quelqu'un. Le patriarcat de Constantinople a, par exemple, sur le territoire de la France un diocèse "grec" parallèlement avec l'exarchat "russe". Cette organisation de l'Église en couches ethniques sur un même territoire n'a rien de canonique... Pire, en Amérique le patriarcat de Constantinople a plusieurs "juridictions", aussi à caractères ethniques, le tout sur le territoire d'une autre Eglise orthodoxe, ce qui est clairement anticanonique.

8.Posté par Daniel le 29/04/2010 15:15
@ Michel Englert

Vous avez globalement raison. Je n'ai en revanche jamais eu connaissance de communion avec l'église de Géorgie et j'y vois quelques difficultés.

1° Quand l'Eglise de Géorgie rétablit unilatéralement son autocpéhalie à la faveur de la révolution russe, l'Eglise de Russie condamne cela dans un premier temps car elle juge la décision non canonique. La position géorgienne est de dire que canoniquement l'abolition de l'autocéphalie géorgienne ne pouvait être décrétée par l'Etat russe en 1812 et donc qu'une proclamation d'autocéphalie revenait juste à rétablir une illégalité. Mais il me semble que l'EORHF est resté pendant longtemp sur la position voulant que seule l'Eglise russe aurait pu donner son autocéphalie à l'Eglise de Géorgie...

2° Pendant la période d'occupation soviétique en Géorgie, je vois mal quelles relations auraient pu avoir les 2 églises. L'Eglise de Géorgie n'était présente qu'en Géorgie à l'époque et je la vois mal avoir des relations avec l'EORHF qui était détestée du pouvoir communiste. Cela dit, je sais par des prêtres géorgiens, que la littérature de l'EORHF circulait en Géorgie clandestinement dans les dortoirs des séminaires et était appréciée

3° Entre l'indépendance de la Géorgie et la communion entre le Patriarcat de Moscou et l'EORHF, je n'ai pas entendu parler de concélébrations entre les 2 églises. De rencontres, peut-être mais de concélébrations?

Il y avait en effet au sein de l'EORHF des tendances et des courants divers qui ont eu des opinions diverses, aussi bien sur la question de l'oecuménisme que sur celle de la canonicité du Patriarcat de Moscou.

9.Posté par vladimir le 29/04/2010 15:56
Merci à Michel Englert pour ces intéressantes précisions! Mais je voudrais une précision: comment défini-t-on exactement que deux entités ecclésiales sont en communion? Suffit-il qu'il y ait des concélebrations ou faut-il qu'il y ait commémoration réciproque?

10.Posté par Daniel le 29/04/2010 18:22
@ Vladimir

Dans la pratique orthodoxe "classique", le prêtre commémore uniquement son évêque , l'évêque mentionne son métropolite, le métropolite mentionne le primat de son église et le primat de l'église en question mentionne dans les diptyques les autres primats des églises orthodoxes avec lesquelles il est en communion. La pratique russe est un peu différente car étrangement on commémore d'abord le patriarche puis l'évêque, j'ignore pour quelles raisons.

Ceci est un indice de communion, tout comme les concélébrations puisqu'on ne concélèbre qu'avec ceux avec lesquels on est en communion. Il y a un indice de plus, la possibilité pour les fidèles habituellement d'une église de communier dans les paroisses des autres églises.

11.Posté par vladimir le 29/04/2010 19:22
Merci Daniel.
Dans la pratique russe donc, le prêtre commémore son patriarche et son évêque. Dans la pratique de l'EORHF, toujours en vigueur, il commémore son primat (métropolite) et son évêque. Les évêques commémorent leur primat. Le signe de la communion catholique aurait été la commémoration du patriarche par le métropolite... Là je n'ai aucune information mais j'imagine que les primats qui se sont succédés ne commémoraient personne après le rappel à Dieu de Saint Tihon en 1925... La communion me semble donc avoir été rompue à ce niveau là, même si rien n'empêchait les fidèles de communier dans les autres juridictions. Mais lorsqu'il y avait concélebration, qui commémorait on?

12.Posté par Daniel le 29/04/2010 22:36
@ Qui commémorait-on en cas de concélébration?

Je ne sais pas et j'ignore comment se fait une comméoration quand il y a une concélébration de plusieurs évêques de juridictions différentes. Commence-t-on par l'évêque du lieu, puis les évêques visiteurs? Doit-on tenir compte du rang de l'évêque visiteur? Exemple, un patriarche vient concélébrer avec votre évêque : qui le diacre va-t-il commémorer en premier? L'évêque car il est chez lui, ou le patriarche car il a un rang honorifique supérieur? Un seul ou les deux?

D'après mes souvenirs, le diacre commémore tous les évêques présents... Mais ces souvenirs sont lointains et remontent à la canonisation de Mère Marie quand il y avait Gabriel de Comane, l'évêque Basile (Osborne) et l'évêque Silouane (roumain actuellement en Italie); je me souviens bien que les 3 furent commémorés dans l'ecténie, il me semble en débutant par Mgr Gabriel...

Je soupçonne la réponse à cette question de figurer dans les typicons.

13.Posté par Michel Englert le 03/05/2010 11:39
@ Vladimir
> Comment défini-t-on exactement que deux entités ecclésiales sont en communion?
> Suffit-il qu'il y ait des concélebrations ou faut-il qu'il y ait commémoration réciproque?

Les commémorations et les concélébrations ne sont que des symptômes de la communion et non la communion elle-même. Deux Eglises sont en communion si elles reconnaissent mutuellement faire partie de l'Eglise Une Sainte Catholique et Apostolique, et communier aux Saints Mystères du Christ, et en particulier si elles permettent à leur membres de communier dans l'autre Eglise.

La commémoration (PVH dans les Eglises locales, et mutuelle entre les patriarcats) est là pour témoigner de la communion. Ce témoignage de la communion est important et c'est pourquoi l'Eglise en a fait une règle canonique. Néanmoins, la commémoration ne reste qu'un témoignage. En particulier on a (hélas) vu à plusieurs reprises dans l'Histoire, même à la fin du XXe Siècle, des Eglises locales cesser de se commémorer mutuellement sans que ce ne soit une véritable rupture de la communion entre les deux Eglises.

On a tendance, à notre époque, de voir les concélébrations de clercs venus de différentes Eglises, aussi comme un témoignage de la communion entre les Eglise. D'un côté, à juste titre, car il est nécessaire que les Eglises soient en communion pour qu'une telle concélébration aie lieu. On peut toutefois regretter que souvent de telles concélébrations aient plus un caractère diplomatique que sacré, et que la diplomatie vienne distraire les participants de la nature même de la communion, à savoir la communion à Dieu. Après tout, une telle concélébration "inter-juridictionnelle" n'est pas fondamentalement différente d'une Divine Liturgie paroissiale "ordinaire" à la quelle ne participeraient que des "habitués" de la paroisse. Toute Liturgie est une concélébration, à un certain niveau. A toute Liturgie assistent des gens différents, qui ont chacun leur propre histoire et leur propres péchers. Toute liturgie unit les justes à Dieu, et, ce faisant, les unit entre eux, et ce, non-seulement au sein d'une paroisse, mais à toute l'Eglise qui communie à Dieu.

14.Posté par Daniel le 03/05/2010 14:25
@ Michel Englert

Merci beaucoup pour votre explication

15.Posté par vladimir le 03/05/2010 19:03
Merci Michel, C'est très clair.
Le cas de l’Eglise orthodoxe russe hors frontières (EORHF), dont nous étions parti, est tout à fait caractéristique: ne reconnaissant pas le patriarcat de Moscou, que toute l'Orthodoxie reconnaissait, elle se mettait elle même hors de l'Église. Les nouvelles organisations qui en sont issues (dites "Vitalistes") me semblent continuer cette voie là alors que l'EORHF a retrouvé la pleine communion orthodoxe (on le voit dans les concélebrations et les instances pan-orthodoxes comme la dernière Conférence de Chambésy). Les communautés abkhases et ossètes se sont retrouvées privées d'évêques, ce qui les met dans une situation encore plus difficile et explique les "prêtres autoproclamés" dont parle Mgr Hilarion.

16.Posté par Daniel le 03/05/2010 22:22
@ Vladimir

Michel Englert me semble au contraire montrer que l'Eglise Russe Hors Frontière n'était pas hors de l'Eglise car elle avait conservé la communion avec l'Eglise de Serbie entre autre. Elle n'était tellement pas hors de l'Eglise que la sainteté de Saint Jean de Shangai n'a fait l'objet de doutes chez personne. Pour qu'elle ait été hors de l'église, il faudrait qu'elle ait été créée de façon non canonique. Or, sa création était canonique car autorisée par Saint Tikhon en cas de rupture du contact avec la Russie. Quand elle s'est exilée en Serbie, l'Eglise de Serbie l'a reconnue comme vraie église et non comme schisme et ce jusqu'à la deuxième guerre mondiale et même après. A cette époque, le métropolite Antoine a aussi concélébré avec le Patriarche de Roumanie. Si elle n'a plus été en communion après la deuxième mondiale avec d'autres églises en Europe de l'Est, c'est parce que celle-ci sont passées sous la coupe du communisme (de façon plus ou moins forte) et que les autorités n'auraient jamais toléré de tels contacts.

17.Posté par vladimir le 04/05/2010 10:42
Cher Daniel,
je pense que le sujet est particulièrement complexe et ne permet pas une distinction de type administratif: lorsque j'étais membre du conseil paroissial de Cannes, en 1985-89, je ne me pensais pas hors de l'Église... Mais, en y réfléchissant, c'est l'EORHF qui refusait expressément la communion avec le patriarcat de Moscou, considérant "qu'il avait perdu la grâce" (sic). Comme toute l'Orthodoxie reconnaissait Moscou, l'EORHF ne se mettait-elle pas hors de l'Église? Et de fait la communion était rompue avec la plupart des Églises (malgré les exceptions que vous citez): il n'était pas question de concélébrer en particulier avec Daru (Constantinople) que les prêtres de l'EORHF mettaient dans le même sac que Moscou, surtout après la célébration de Mgr Nicodème à Saint Serge...
Les mouvances "Vitalistes" continuent dans cette voie et me semblent, pour le coup, complétement séparés de l'Orthodoxie et les communautés ossétes et abkhases, dont parle Mgr Illarion, semblent suivre le même chemin pour des raisons purement politiques (tout comme l'EORHF au départ!)

18.Posté par Michel Englert le 04/05/2010 21:17
@Vladimir

Vous avez en partie raison, mais en partie seulement. Les positions de l'EORHF que vous décrivez, aussi bien celle envers le Patriarcat de Moscou qu'envers Daru, ne sont pas et n'ont jamais été des positions officielles du Synode, ni du Concile de l'EORHF, mais bel et bien celles d'un "certain milieu" dans l'EORHF.

L'EORHF s'est dés le début (1920) organisée en une structure provisoire, et ouvertement non-canonique car temporaire. Elle l'a fait parce qu'elle considérait que la seule "régularisation" de la situation qui était à envisager était le retour en Russie (littéralement), et qu'elle pensait que cette situation n'allait pas durer longtemps. Dans sa correspondance avec le Métropolite Serge, elle lui indique que son Synode (qui avait été désigné par lui seul) avait une légitimité douteuse ("под вопросом") tout comme le Synode de l'EORHF, car les deux sont des entités ad-hoc, extraordinaires, créées dans des conditions extraordinaires.

La rupture ultérieure de l'EORHF d'avec le Métropolite Serge (1927) n'a pas été une rupture de la commémoration (l'EORHF tout comme encore à l'époque le Métropolite Serge commémoraient comme premier hiérarche de l'Eglise Russe le Métropolite Pierre, locum tenens du trône patriarcal), ni une rupture d'autorité (car l'EORHF n'avait jamais été sous l'autorité du remplaçant du locum tenens qui avait pour fonction de s'occuper des "affaires courantes" ("текущие дела") du Patriarcat). Mais l'EORHF n'a pas voulu remplir les exigences du Métropolite Serge (signer un acte de loyauté envers l'Etat Soviétique) car cela voulait dire ne plus pouvoir témoigner des persécutions de l'Eglise en Russie, cela aurait été en fait un acte de trahison envers l'Eglise Russe toute entière.

Plus tard, l'EORHF n'a pas reconnu les Patriarches parce que cela la mettrait dans une position de soumission à l'Etat Soviétique. Mais durant toutes ces années, elle a gardé à l'esprit qu'un beau jour, il y aurait une réunion canonique de toute l'Eglise Russe. Ce n'est donc pas l'union au Patriarcat de Moscou en tant que telle que l'EORHF refusait, mais bien la soumission à l'Etat Soviétique athée, et la collaboration avec lui. Et c'est la raison pour laquelle les Eglises Locales, qui ont reconnu le Patriarche Alexi I n'ont pas rompu la communion avec l'EORHF à ce moment, mais beaucoup plus tard, et bien pour garder de bonnes relations avec Moscou.

Ainsi fut la "position officielle" de l'EORHF. Quand aux positions dont vous parlez, elles n'ont jamais été officielles, bien que par moments relativement répandues au sein des "idéologues libres" de l'EORHF, qui hélas sont souvent partis du principe que leur opinions sont universellement partagées par notre Eglise. La question de "la grâce" (Благодать [Святаго Духа]) au sein du Patriarcat a été discutée à plusieurs reprises par les Conciles des évêques de l'EORHF, car il y a périodiquement eu des membres de l'EORHF (y compris des évêques) qui considéraient qu'il n'y avait pas/plus de "grâce" au sein du Patriarcat, et qu'il fallait que le Concile fasse une déclaration ou une prise de position sur ce fait. Mais cette opinion n'a jamais été reçue par les Conciles. La dernière fois que cela s'est produit était en 1998, mais là aussi le Concile a déclaré que l'EORHF n'a "aucune compétence pour juger de la présence ou de l'absence de la Grace du Saint-Esprit" dans l'Eglise de Moscou. Je me souviens que cette déclaration avait fait des mécontents dans toute une aile à tendance sectaire de l'EORHF. Cette même "aile" est à l'origine des groupes schismatiques que l'on observe aujourd'hui (il y en a plus de 6). Mais ne vous trompez pas, leurs opinions n'ont jamais été majoritaires, ni officielles dans l'EORHF...

Il en est de même pour Daru. Pas tout "les prêtres de l'EORHF" ne la "mettaient dans le même sac que Moscou", mais "certain prêtres" le faisaient. Je me souviens avoir entendu que Monseigneur Antony de Genève concélébrait régulièrement avec certains prêtres de l'Archevêché de Daru lors de ses visites à Paris. A une des réunions du Synode de l'EORHF, il en fit rapport, et s'attira les foudres du Métropolite Filarète, qui lui fit remarquer que "nous [l'EORHF] ne sommes pas en communion" avec Daru. Mais l'Archevèque lui répliqua que depuis le rétablissement de la communion avec Daru (qui a eu lieu avant la guerre, encore à l'époque du Métropolite Euloge), l'EORHF n'avait jamais rompu [de son côté] la communion avec l'Archevêché. Visiblement, le Métropolite ne le savait pas.

19.Posté par vladimir le 04/05/2010 22:47
Merci cher Michel pour toutes ces précisions. Elles éclairent parfaitement les positions de l'EORHF et de ses différents courants que je ne soupçonnais pas. En particulier concernant la communion avec Daru, tous les prêtres de Daru que j'ai connu partageaient l'opinion de Mgr Philarète!
Elles montrent aussi l'importance de choix politiques (position vis à vis du pouvoir soviétique) qui semblent bien primer sur les considérations canoniques... Peut-être était-ce nécessaire en ces temps dramatiques.
On espèrerait que c'est du passé et que ce type de raisonnement n'a plus lieu d'être pris en considération dans l'Église. Malheureusement nous le subissons encore car certains représentants de Constantinople considèrent toujours l'Église russe avec la même animosité que lorsqu'elle était soumise au joug de Staline, :Kroutchev & Co... espérons que la prochaine visite du patriarche Bartholomé à Moscou arrangera cela!

20.Posté par victorov le 05/05/2010 09:32
XB à tous !

Si je puis ajouter mon petit "grain de sel", je dirais que certains prêtres de l'EORHF que j'ai connus étaient parfois plus "larges" que certains de leurs propres paroissiens, dans leurs appréciations à propos de la "présence/absence de la Grâce divine" dans l'EOR [PM]. Mais ce ne fut évidemment pas le cas "semper et ubique".

21.Posté par Daniel le 05/05/2010 11:52
@ Michel Englert

Je vous interroge car vous semblez bein connaître la situation en 1983, l'EORHF a pris une décision synodale qu'on appelle usuellement anathème contre l'oecuménisme que je traduis ainsi de l'anglais ( http://www.orthodoxinfo.com/ecumenism/ecum_anath.aspx )

"A ceux qui attaque l'Eglise du Christ en enseignant qu'elle est divisée en soi-disant branches qui diffèrent par leur doctrine et par leur mode de vie, ou qui enseignent que l'Eglise n'existe pas visiblement mais sera formé dans le futur quand toutes les "branches", sectes ou dénomination et même religions seront unies en un seul corps, et qui ne distinguent pas la prêtrise et les mystères de l'Eglise de ceux des hérétiques mais disent que le baptême et l'eucharistie des hérétiques est efficace pour le salut; ainsi à ceux qui sont en connaissance de cause en communion avec les hérétiques précités ou qui prône, répandent ou défendent leur nouvelle hérésie de l'œcuménisme sous le prétexte de l'amour fraternel ou de l'unification des chrétiens séparés, anathème!"

Cet anathème fut une décision synodale de l'EORHF signée par tous les évêques et il n'a pas été répudié. Quelle est sa valeur aujourd'hui, au sein de l'EORHF et en dehors? S'il s'applique au sein de l'EORHF, ne sommes-nous pas dans une situation bizarre ou l'EORHF condamne ceux qui "disent que le baptême et l'eucharistie des hérétiques est efficace pour le salut" et en même temps se retrouve en communion avec eux (alors que l'anathème déclare qu'ils sont hors de l'Eglise), comme par exemple avec le Métropolite Hilarion de Volokolamsk. A ce sujet, le magazine du diocèse allemand de l'EORHF a publié une texte déclarant que les déclarations du dit métropolite sur la reconnaissance des sacrements hors de l'Eglise n'engageaient que lui.

Au sujet de la question de l'oecuménisme, signalons entre autre la canonisation officielle de Saint Justin de Celije; sa canonisation populaire est plus ancienne, grand ami de l'EORHF et qui a aussi beaucoup écrit contre l'oecuménisme (qu'il nommait panhérésie).

22.Posté par vladimir le 05/05/2010 14:04
Je n'arrive plus à retrouver le texte de la décision du concile épiscopal de l'Église orthodoxe russe de 2008 (auquel participaient donc les évêques de l'EORHF) concernant les relations avec les eterothodoxes, mais là aussi il me semble y avoir des contradictions...

23.Posté par Michel Englert le 05/05/2010 22:28
@ Daniel

Oui, ce texte d'anathème est toujours utilisé dans l'EORHF. Le texte est spécifiquement dirigé contre la "théorie des branches" qui a été l'axiome de base du COE (Conseil Œcuménique des Eglises). Cette théorie a été le point de départ des Eglises Protestantes dans l'histoire du mouvement œcuménique, et leur motivation pour créer ou pour rejoindre ce mouvement. Les protestants, voyant qu'ils sont divisés en un grand nombre de relativement petites Eglises considèrent que l'Eglise chrétienne s'est divisée en une multitude de branches dont l'ensemble formera l'Eglise "Une" si elles s'unissent toutes "de manière visible". Pour eux, le but du mouvement œcuménique est "d'arriver à une unité visible" des Eglises. Cette théorie met à priori sur le pied d'égalité toutes les "dénominations chrétiennes" c'est-à-dire tout ceux qui s'appellent eux-mêmes "chrétiens" et vise à unifier la fois des Eglises en demandant des compromis à chacun.

L'EORHF a jugé (et ce encore dans les années 40) que cette théorie est irrecevable pour l'Orthodoxie, car pour les Chrétiens Orthodoxes, la Foi est révélée aux hommes par Dieu, que l'on parle des Saintes Ecritures, ou bien des saints Conciles ou des saint Pères de l'Eglise, en qui l'Esprit Saint "est venu et a demeuré".

Au delà de la "théorie des branches", pour ainsi dire, les positions exprimées dans le texte le l'anathème à l'œcuménisme n'ont rien de nouveau. Toutes ces positions viennent des canons de l'Eglise Orthodoxe qui sont en vigueur dans toutes les Eglises Orthodoxes Locales. En particulier la distinction entre "la prêtrise et les mystères de l'Eglise" et "ceux des hérétiques" ainsi que la non-reconaissance du "baptême et de l'eucharistie des hérétiques comme efficace pour le salut" sont les positions usuelles des canons de l'Eglise Orthodoxe.

Le Patriarcat de Moscou a certainement mis plus de temps que l'EORHF pour émettre une position officielle sur la "théorie des branches" mais ses positions, au moins lors des 3 derniers Conciles (d'évêques) à ce sujet rejoignent clairement ce que l'EORHF a toujours dit, à savoir que cette théorie est irrecevable par l'Orthodoxie. L'EORHF a cessé toute participation aux réunions œcuméniques (encore dans les années 40) car elle considérait que la "théorie des branches" rend le témoignage de la foi Orthodoxe difficile, voir impossible. Le PM quand à lui considère que cela ne l'empêche pas d'avoir une activité soit à caractère diplomatique, soit une collaboration dans divers buts moraux. Cette question a été longuement discutée lors du processus qui a conduit à la réunion canonique du PM et de l'EORHF, aucune partie n'a vraiment changé sa position sur la question, mais il a été jugé, de part et d'autre, que cela n'est pas un obstacle à la réunion canonique. Il y a là certes des positions différentes quand à l'attitude à prendre vis-à-vis des mouvements œcuméniques, mais pas de contradictions sur le plan dogmatique à proprement parler. L'Eglise Orthodoxe a souvent eu, en son sein, des opinions diverses sur des questions diverses, non-dogmatiques, sans que cela ne compromette l'unité de l'Eglise.

De la même manière, des membres de l'Eglise (y compris les évêques, ou le Patriarche lui-même) peuvent exprimer des opinions qui ne sont pas forcément ceux de l'Eglise entière, voir même peuvent être refusées par l'Eglise, mais cela ne doit pas être un prétexte pour quiconque de se séparer de l'Eglise. Les prises de position du Métropolite Hilarion de Volokolamsk, par exemple, ne sont pas toujours reçues par l'EORHF. Mais elles ne le sont pas non-plus par une bonne partie de l'Eglise Russe. Le fait que cela ne compromette pas l'unité eucharistique peut vous sembler "une situation bizarre", mais finalement, l'erreur est humaine (alors que la Vérité est Divine), donc on ne préjuge pas un fidèle (ou un évêque) "avant le Concile" qui "tient son jugement par la présence du Saint Esprit". Mais si un "dissident" ne se soumet pas au jugement du Concile, alors il est un "hérétique", c'est-à-dire, littéralement, quelqu'un qui "a fait son choix", qui a choisi son propre jugement, contre celui du Concile, que l'Eglise considère comme étant inspiré par l'Esprit. C'est la raison pour laquelle l'Eglise considère que les hérétiques sont habités d'orgueil, et qu'ils "refusent" la Révélation Divine, et, à ce titre, ils refusent Dieu, et donc l'Eglise Orthodoxe met en doute la présence du Saint Esprit dans leur mystères, et n'en reconnait pas la validité.

Mais vous avez raison quand au fait que la réunion canonique de l'Eglise Russe n'a pas été la fin des polémiques sur ces sujets. Même au contraire, on a maintenant une activation, et une prise de conscience de cette problématique dans l'Eglise Russe, ce qui est, il me semble, une bonne chose.

24.Posté par Daniel le 06/05/2010 10:51
@ Michel


Juste une remarque quand vous dites : "Mais si un "dissident" ne se soumet pas au jugement du Concile, alors il est un "hérétique", c'est-à-dire, littéralement, quelqu'un qui "a fait son choix". Il s'agit plus exactement d'un schismatique et non d'un hérétique (schismatique s'il s'agit d'une raison disciplinaire, hérétique s'il s'agit d'une question de foi).

25.Posté par Michel Englert le 06/05/2010 19:36
@Daniel

>schismatique s'il s'agit d'une raison disciplinaire, hérétique s'il s'agit d'une question de foi
Oui.

Mais là, je parlais justement du jugement du Concile sur une question de foi (question dogmatique), c'est alors bien un hérétique.

On appelle un schismatique quelqu'un qui se sépare pour une quelconque raison, sans attendre le jugement du Concile, ou même à l'encontre du jugement du Concile.

26.Posté par vladimir le 07/05/2010 14:36
Encore une remarque sur les statut de l'EORHF: ses évêques n'ont jamais participé, à ma connaissance, à la SCOBA qui réunit "tous les évêques canoniques des Amériques" (brings together the canonical hierarchs of Orthodox jurisdictions in the Americas. cf. http://www.scoba.us/)...

27.Posté par Daniel le 12/05/2010 11:37
Je voudrais apporter une remarque de taille : la canonicité d'une église ne dépend pas uniquement de sa communion avec Constantinople, Moscou, Mskheta (en Géorgie), Pec (en Serbie), Bucarest etc... Ce serait tomber dans une sorte de comportement très catholique où la régularité d'une situation est conditionnée par la communion avec l'évêque de Rome.

On en a des exemples flagrants dans l'orthodoxie : l'église d'Estonie du Patriarcat de Constantinople n'est clairement pas canonique. Si le Patriarche Bartholomée avait érigé une métropole autonome en Ukraine, celle-ci n'aurait pas été canonique non plus...

A mon avis, est canonique une attitude conforme aux canons... Pour une église, cela veut dire s'être constituée conformément aux canons en recevant son autonomie ou autocéphalie de façon régulière, puis par la suite dans son existence, son fonctionnement, respecter les canons. Or en la matière, même les églises dites "canoniques" ne respectent pas scrupuleusement les canons. J'ai ainsi indiqué maintes fois que les prières communes étaient interdites avec les hétérodoxes et les schismatiques (en me référant aux commentaires des canons), mais certains les pratiquent... Sont-il encore canoniques? La canonicité doit se vivre et se pratiquer au quotidien et pas uniquement dans des déclarations et communiqué où on accuse les autres de ne pas être "canoniques".

28.Posté par Michel Englert le 12/05/2010 22:03
@Daniel
Oui 100% d'accord ! :-)

29.Posté par vladimir le 13/08/2011 17:21
Le 5/08/2011 le père André Kouraev cite Sur son blog une interview du président Medvedev qui dit avoir discuté à plusieurs reprises avec les patriarches Cyrille (Russie) et Elie (Géorgie) de la situation ecclésiale en Abkhazie. Il a précisé qu'il ne s'inquiétait de la différence entre les positions des autorité ecclésiales et politiques concernant l’indépendance de l'état Abkhaze et de l'Eglise d'Abkhayie car les frontières de l'Eglise ne sont pas obligatoirement les mêmes que les frontières étatiques.
Source:

30.Posté par Marie Genko le 13/08/2011 22:17
Cher Vladimir,

Merci pour cette information qui ne peut que réjouir ceux qui sont attachés, comme moi, à l'identité patriarcales des Eglises et non à leur frontières politiques.

Je pense inutile de rappeler que le phylétisme à été condamné....

31.Posté par Mischa le 14/08/2011 21:43
Совсем недавно мы вспоминали трёхлетие со дня смерти А.Солженицына. И вот недавно мне попалась его брошюра «Как нам обустроить Россию ?» Кстати эта работа подверглась резкой критике Горбачёва. Только сейчас мы можем констатировать насколько слова великого писателя были по настоящему пророческими по многим вопросам. И вот я читаю : « А что же есть Россия? Надо чётко объявить, что 3 прибалтийских республики и 3 закавказких и 4 средниазиатских, да Молдавия. И того одиннадцать, наприменно и бесповоротно будут отделены!» А ведь так и случилось. Первыми ушли из СССР прибалты и Грузия. Никто кроме Солженицына тогда не предвидел и распад Грузии. Он пишет « Так нетерпеливо жаждет национальной независимости Грузия (это ещё при Гамсахурдия). Но неужели притеснение абхазцев, осетин и недопуск на исконную Родину месхов – неужели это и есть желанная национальная свобода?» Солженицын за 18 лет до распада Грузии предвидел это! Ведь никто тогда не подозревал о возможном выделении от Грузии Южной Осетии и Абхазии!

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