La vie spirituelle peut causer la tristesse
Extraits du livre de Jean-Claude Larchet "Le Starets Serge"

2) Il existe d’autre part un découragement plus spécifiquement lié à la vie spirituelle.

Une première forme de celui-ci est liée à des péchés commis précédemment.

Pour en sortir, il faut bien entendu faire pénitence, mais en même temps ne pas regarder à ces péchés, ne pas se fixer sur eux (comme les chiens qui restent attachés à leurs propres vomissures /ap. Pierre/) : le starets Serge recommande de ne jamais se décourager, en se levant, à cause des péchés commis la veille ou les jours précédents, mais de commencer chaque jour comme s’il était totalement nouveau.

Une seconde forme de découragement est celui dont nous ne percevons pas la cause. Il est lié à un état de péché dont nous n’avons pas conscience.

La solution est de faire pénitence pour cet état de péché indéterminé. C’est dans ce but que l’Eglise propose diverses formules de prières où l’on demande à Dieu de pardonner « les péchés inconscients », formule incompréhensible pour beaucoup, mais qui a un sens profond et joue un rôle important pour obtenir la purification de l’âme. Il faut donc demander à Dieu : « Pardonne moi mes péchés que je ne connais pas » et persévérer avec patience dans la pénitence jusqu’à ce que notre état change.

Le starets Serge remarque qu’une certaine fatigue, une certaine paresse, un manque d’appétence voire un certain dégoût apparaissent souvent au moment où l’on se met à prier : il s’agit alors d’une action des démons qui visent à nous empêcher de prier. C’est un état classique contre lequel nous devons lutter, la meilleure arme dont disposons pour cela étant la pénitence.

D’une manière générale, lorsqu’on sent que l’on tombe dans une sorte de torpeur et de découragement, il faut tout de suite en demander pardon à Dieu comme pour un péché et en faire pénitence jusqu’à ce que l’on retrouve un état normal.

La paresse, la réticence ou la torpeur qui se manifestent dans l’accomplissement de nos tâches matérielles ou spirituelles doivent êtres vécues comme des occasions de renoncer à notre volonté propre. Le starets Serge aime à ce sujet rappeler cette règle de vie des starets de Valaam qui poussent à l’extrême ce rejet de la volonté propre : « Je fais quelque chose non pas parce que je le veux mais parce que je ne le veux pas ». Principe difficile à comprendre et à appliquer, mais combien fructueux pour le progrès intérieur.

Lire aussi Le Starets Serge « Vivre au jour le jour »

La vie spirituelle peut causer la tristesse

L'archimandrite Serge (Chévitch) Архимандрит Сергий (Шевич)
Lien de Photo L’ÉGLISE ORTHODOXE RUSSE EN FRANCE (Patriarcat de Moscou) 1931 - 2011

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 4 Février 2019 à 14:39 | 1 commentaire | Permalien



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