Le 12 février rencontre à Cuba du patriarche Cyrille avec le pape François
Le vendredi 5 février Monseigneur Hilarion, métropolite de Volokolamsk, a annoncé au cours d'une conférence de presse que "le 12 février une rencontre est prévue à Cuba entre le pape François et le patriarche Cyrille.

Cette rencontre portera essentiellement sur les persécutions dont sont l’objet les chrétiens dans le monde entier. Cet évènement survenant la première fois dans l'histoire marque une étape importante dans les relations entre les deux Églises.

Le Saint Siège ainsi que le patriarcat de Moscou souhaitent qu'elle soit pour les hommes de bonne volonté un signe d'espérance, qu'elle suscite dans les cœurs une prière ardente et soit bénéfique".


Le Vatican a confirmé que le pape François s'apprête à rencontrer le patriarche Cyrille, ceci à la veille de sa visite au Mexique. Lien Interfax religion et ICI

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 7 Février 2016 à 09:00 | 27 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par Théophile le 05/02/2016 13:24
Très bonne nouvelle!
Le Christianisme a besoin de ce rapprochement historique pour retrouver sa force de témoignage. Le Vatican est prêt à revenir sur des positions dogmatiques orthodoxes plus que jamais. A mon avis, il faut saisir la main tendue.
D'autant plus que c'est la première fois que la hiérarchie catholique veut se rapprocher de l'Orthodoxie sans volonté de domination comme lors des précédents échecs (Lyon, Florence), où la sincérité faisait défaut.

2.Posté par Marie Genko le 05/02/2016 14:46
Enfin les choses se mettent à aller dans le bon sens. .

Tous les chrétiens doivent se prendre par la main et rechercher l'Unité que nous avons perdue.
Alors seulement l'Evangile rayonnera de toute Sa force et les Nations se convertiront.
Plus que jamais nous devons mettre notre espoir en l'Amour du Seigneur pour les hommes.

Prions pour sa Sainteté le Patriarche Cyrille et pour le Pape François.
Supplions l'Esprit Saint de venir les éclairer et bénir leur bonne volonté.

Le jour où tous les chrétiens, jusqu'au confins de notre terre, seront unis dans une même Foi, ce jour là verra la fin de la loi de la jungle, la fin des guerres et la fin des idéologies mensongères inspirées par Satan à l'orgueil humain.
Combien de souffrances et de sang versé au nom de la Démocratie des Lumières !
Combien de morts assassinées par des certitudes mensongères!
Certitudes hypocrites, nourries par une diabolique volonté de puissance et de domination !

3.Posté par justine le 05/02/2016 15:13
C'est à voir. Car ce qui compte, ce ne sont pas les mots et les gestes, mais les actes. Et jusqu'à present, d'un retour du Vatican à la Foi orthodoxe on n'a pas encore vu de traces.

4.Posté par Vladimir.G: LES ORTHODOXES ONT DES AVIS DIVERGENTS le 05/02/2016 16:07
LES ORTHODOXES ONT DES AVIS DIVERGENTS
Cet évènement historique, qu'on attendait depuis prés de 50 ans (la possibilité d'une visite du Pape en URSS avait été officieusement posée en 1967...), va certainement braquer les projecteurs sur les positions très divergentes des Orthodoxes vis-à-vis du Catholicisme en général et du pape François en particulier. Je vais essayer de synthétiser la situation autour de 3 positionnements majeurs:
- A. Une position très favorable au rapprochement: Constantinople
- B. Une position vigilante: Moscou:
- C. Une position hostile par principe: le mont Athos

A. LE PATRIARCHE DE CONSTANTINOPLE SE RAPPROCHE DU PAPE FRANÇOIS

Après avoir été en communion pendant le premier millénaire, orthodoxes et catholiques se sont de plus en plus éloignés durant le second (anathèmes réciproques, sac de Constantinople et établissement de diocèses latins en Terre Sainte et en Grèce, concile de Lyon II condamnant ceux qui nient le filioque, rejet de l'union de Florence-Ferrare par les Églises orthodoxes, promulgation des nouveaux dogmes catholiques pour ne citer que quelques repères; tout justifie l'appel de l'évêque de Limoges exhortant les troupes partant en Crimée à extirper le schisme photien (sic, Conférence de JF Colosimo à l'ITO St-Serge le 7 février 2009).

Mais depuis un siècle la situation change: des encycliques du patriarcat de Constantinople (1902, 1904, 1920) ouvrent la voie à la naissance du Mouvement œcuménique avec les orthodoxes, mais surtout Vatican II provoque une véritable volte-face de l'Église catholique en proclamant que les Églises orthodoxes sont des "Églises sœurs dont plusieurs se glorifient d'avoir été fondées par les Apôtres eux-mêmes et nos différences constituent une légitime diversité en matière de culte" ("Unitatis Redintegratio", 1964); et c'est l'accolade historique à Jérusalem entre le pape Paul VI et le patriarche de Constantinople Athénagoras (1964), la levée des anathèmes (1965), la créations des commissions théologiques mixtes qui vont se réunir régulièrement, puis l'encyclique "Ut unum sint" (1995) entièrement consacrée à l'unité des chrétiens… De 1964 à fin 2015 il y a eu près de vingt rencontres entre les papes de Rome et les patriarches de Constantinople successifs.

L'élection du pape François a encore resserré les liens avec le patriarche de Constantinople actuel Bartholomée: commémoration de la rencontre historique de 1964 par une prière commune au Saint Sépulcre en mai 2014 puis rencontres à un rythme accéléré: "s'ajoutant aux autres gestes de fraternité, les visites mutuelles des Papes à Constantinople et des patriarches œcuméniques à Rome marquent une nouvelle ère dans les relations entre les deux Églises “afin que tous soient un”, selon les paroles du Seigneur dans sa Grande Prière Sacerdotale (Jean, 17)."

L'encyclique Laudato si’ (2015) a clairement illustré ce rapprochement : le texte porte une épigraphe manuscrite à « Fratello, Patriarca Bartolomeo, con gratitudine » et le patriarche de Constantinople, invité à assister à sa promulgation (autre innovation historique) est longuement cité dès le début - « le bien-aimé Patriarche Œcuménique Bartholomée, avec qui nous partageons l'espoir de la pleine communion ecclésiale »(n ° 7); et l'encyclique revient encore à la doctrine orthodoxe dans sa conclusion, se plaçant ainsi en quelque sorte « à l'intérieur » de la pensée orthodoxe sur la sauvegarde de la création. JAMAIS AUCUN DOCUMENT PONTIFICAL DE CE NIVEAU N'AVAIT CITE PERSONNE D'ETRANGER A L'ÉGLISE ROMAINE NI FAIT REFERENCE A AUCUNE DOCTRINE PROVENANT D'UNE SOURCE SEPAREE…

Le métropolite Jean de Pergame, remplaçant le patriarche soufrant lors de la proclamation de l'encyclique, souligne dans son allocution « sa grande joie », « sa satisfaction et « sa profonde gratitude pour l'encyclique et pour la coopération entre l'orthodoxie et le catholicisme sur ce sujet »: « … J’y vois une dimension œcuménique importante en ce qu’elle conduit les chrétiens divisés devant une tâche commune qu’ils doivent affronter ensemble Regardez, par exemple, ce qui se passe aujourd’hui au Moyen-Orient : ceux qui persécutent les chrétiens leur demandent-ils à quelle Église ou confession ils appartiennent ? L’unité chrétienne, dans de tels cas, est de facto réalisée par la persécution et le sang – un œcuménisme du martyre... L’encyclique du pape François est un appel à l’unité – unité dans la prière pour l’environnement, dans le même Évangile de la création, dans la conversion de nos cœurs et de nos styles de vie pour respecter et aimer chacun et chaque chose qui nous sont donnés par Dieu. Nous en sommes reconnaissants ».

Et le pape François inscrit l'Église catholique dans la prière mondiale pour la sauvegarde de la création le 1er septembre, comme proposé par le patriarche Bartholomée en 1989, et si on ajoute les modifications qu'il apporte aux conditions d'annulation du mariage et à l'accueil des divorcés-remariés, qui se rapprochent de la pratique orthodoxe, on voit qu'il prend très concrètement le chemin du rapprochement avec l'orthodoxie sur le terrain. Il met de fait en œuvre ce qu'il annonçait le 30 novembre 2014: « Je pense que nous sommes sur la bonne voie avec les orthodoxes… Ils ont les sacrements, la succession apostolique … Qu'attendons-nous ? Que les théologiens se mettent d'accord ? Je vous assure que cela n'arrivera jamais! Je suis un sceptique! Les théologiens travaillent bien mais, comme Athénagoras avait dit à Paul VI, “nous irons de l'avant ensemble, et les théologiens n'ont qu'à rester ensemble sur une île et réfléchir”. (Je pensais pour ma part que c'était une légende mais Bartholomée m'a confirmé que c'était vrai. Il avait vraiment dit cela!) » (cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Pape-Francois-L-union-ne-peut-plus-attendre_a4076.html?com#comments).

En juillet 2015 le patriarche Bartholomée s'appuie en réponse sur l’encyclique Laudato si’, appelant le pape François son « frère d’âme » et ajoutant que le pape et le patriarche invitaient « les Églises sœurs de Rome et de Constantinople » à approfondir par « la prière et l’action » leur « engagement commun pour notre maison commune » S'adressant au pape François à l’occasion de la solennité des saints apôtres Pierre et Paul (décembre 2015), le patriarche évoque notamment la dernière visite du pape François à Constantinople : « La célébration de la fête du trône de nos Églises est un rappel, Votre Sainteté, du fait très significatif que, malgré la regrettable interruption de la pleine communion entre nous, nos deux Églises demeurent unies en honorant la mémoire de nos saints communs qui représentent le socle stable sur lequel nous sommes appelés à bâtir l’union complète dans la mesure où l’Église du Christ est essentiellement une communion des saints. Ceci est particulièrement vrai pour les chefs des apôtres, Pierre et Paul qui, par leur prédication mais aussi par leur sang, nous invitent aujourd’hui aussi à augmenter nos efforts afin que notre communion déjà existante en honorant les saints puisse, comme par le passé, devenir une communion aussi dans le corps et le sang du chef de notre foi, Notre Seigneur Jésus-Christ ». Et le pape François répond qu'entre catholiques et orthodoxes « il n’y a plus d’empêchement à la communion eucharistique qui ne puisse être surmonté par la prière, la purification des cœurs, le dialogue et l’affirmation de la vérité »

B. MOSCOU GARDE SES DISTANCES
(Pour plus de détails voir http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/LA-NEF-Ou-en-sont-les-rapports-entre-l-Eglise-catholique-et-l-Eglise-orthodoxe-russe-Vers-un-rapprochement_a4461.html?com#comments )

QUESTION UNIATE: « Malheureusement, nous sommes confrontés à une situation où il y a d’une part, disons, le Vatican officiel, qui est en dialogue avec nous (…) Mais nous voyons d’autre part que là où les orthodoxes coexistent avec les gréco-catholiques, une énorme tension existe toujours. Cela vient en grande partie de l’engagement politique des gréco-catholiques. Ils défendent une position politique concrète et soutiennent un parti en particulier dans le conflit civil », dit à ce propos le métropolite Hilarion de Volokolamsk, bras droit et « ministre des Affaires étrangères » du patriarche de Moscou.

FERMETE THEOLOGIQUE: L'Église russe maintient solidement ses positions sur la conservation des traditions orthodoxes, maintien du calendrier julien confirmé en faisant retirer le sujet de l'ordre du jour du Concile panorthodoxe, alors que le calendrier grégorien avait été proposé par Constantinople dans l'encyclique patriarcale de 1920 comme premier pas concret de rapprochement avec les Occidentaux, refus du Document de Ravenne sur la primauté et la conciliarité dans l'Église adopté en son absence par la Commission mixte internationale en 2007... En août 2000 le concile épiscopal adopte une véritable charte des relations avec les autres confessions chrétiennes qui précise:
"Le dialogue avec l'Église catholique romaine est fondé et doit rester fondé à l'avenir sur le maintien de la succession apostolique des ordinations. En même temps il apparaît indispensable de prendre en considération le caractère du développement des bases doctrinales et de l'ethos de l'Église catholique romaine qui va assez souvent à l'encontre de la Tradition et de l'expérience spirituelle de l'Église Ancienne."

MAIS VALORISATIONS DES RELATIONS AVEC LE PAPE FRANÇOIS: «Je remarque avec satisfaction le haut niveau de compréhension mutuelle et la volonté des deux parties de renforcer la coopération orthodoxe-catholique au nom de l’affermissement des valeurs morales et spirituelles chrétiennes dans le monde actuel, de la défense des opprimés et du service du prochain », lui a écrit le patriarche Cyrille en 2014. «Lors de chacune de nos rencontres, nous poursuivons la conversation entamée précédemment… J’ai été satisfait de voir en lui un homme compétent. (…) Il est parfaitement informé, y compris sur des questions aussi délicates que nos relations avec les gréco-catholiques. (…). Je pense que le pape François a une volonté de dialogue avec l’Église orthodoxe. Il est désolé par ce qui se produit actuellement en Ukraine…,» renchérit le métropolite Hilarion de Volokolamsk qui rencontre régulièrement le pape.

ET BONNES RELATIONS SUR LE TERRAIN EN FRANCE : les contacts entamés depuis les années 1920, avec l'arrivée des émigrés russes blancs, majoritairement orthodoxes, se sont beaucoup développés après le virage de Vatican II. Des échanges pastoraux et des manifestations communes ont lieu régulièrement à tous les niveaux et de nombreuses paroisses orthodoxes sont hébergées dans des locaux mis à disposition par les diocèses catholiques. Un excellent exemple de cette fructueuse collaboration est donné par le séminaire ouvert par l'Église russe en 2009 à Épinay-sous-Sénart: «JE SOUHAITE QUE LE SCHISME ENTRE ORIENT ET OCCIDENT TOUCHE A SA FIN, cette séparation est une grande souffrance pour moi. J’ai des amis prêtres catholiques et des amis prêtres orthodoxes et je souffre que nous ne puissions partager le sacerdoce et l’unité ecclésiale,» avait d'ailleurs clairement déclaré son recteur en 2013

C. DES OPPOSANTS RESOLUS

Mais la prudence du patriarcat de Moscou s'explique aussi parce qu'un très grand nombre de fidèles, de moines et de clercs des paroisses expriment leur incompréhension et s'opposent à tout rapprochement avec les catholiques. Ils les voient comme hérétiques et ennemis héréditaires de l'orthodoxie… exactement comme les Catholiques qualifiaient les Orthodoxes avant Vatican II.

LA SAINTE COMMUNAUTE DU MONT ATHOS « exprime son inquiétude et sa perplexité» à propos de la visite du Pape à Constantinople en novembre 2014, cite les Pères de l’Église pour souligner les erreurs des « hérétiques qui se sont séparés de l'Église Une », rappelle les saints qui ont été persécutés et ont souffert le martyre pour avoir refusé de reconnaître « les falsificateurs latins » et appelle à mettre fin au dialogue théologique … D'autres hiérarques et éminents pasteurs des Églises de Grèce et de Chypre ont lancé une pétition contre l’action du patriarche Bartholomée et recueilli les signatures de plus de 2 500 personnes dont six évêques, des prêtres, des moines de l’Église de Grèce et du Mont Athos, des clercs de l’Église de Chypre. « Pour nous, orthodoxes, le pape est un hérétique, en dehors de l'Église, et, par conséquent, pas même un évêque », déclarait le métropolite de Limassol Athanase, particulièrement respecté, en prenant la tête de l'opposition, souvent musclée, à la visite du pape à Chypre en 2010 (http://orthodoxe-ordinaire.blogspot.fr/2010_05_01_archive.html, http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Chypre-arrestation-de-6-orthodoxes-opposes-au-dialogue_a456.html) ; les Églises de Bulgarie et de Géorgie se sont retirées du dialogue œcuménique et des manifestations anticatholiques se produisent sporadiquement dans tous les pays de tradition orthodoxe : les dernières en date ont réuni plusieurs centaines de croyants à Kiev en décembre 2015 pour protester contre l'invitation du pape François par le président ukrainien. Certains représentants du fondamentalisme orthodoxe s'attaquent aussi directement à la personnalité du pape François en parlant de « son hypocrisie de jésuite qui veut remplacer les différences théologiques par des convergences sociales et masquer ainsi ses buts prosélytes...».

CETTE RENCONTRE VA CLAIREMENT SOULEVER LES PASSIONS

J'ai essayé de montrer la palette de sentiments que le pape François provoque chez les Orthodoxes et l'essentiel est de bien comprendre que, si les réactions les plus visibles, celles des représentants officiels et des dirigeants des principales Églises, sont généralement favorables à ses initiatives de rapprochement, la base des Église ne suit pas, surtout dans les pays traditionnellement orthodoxes. On peut même parler d'une fracture entre cette Église priante et l'Église savante qui prétend s'exprimer en son nom et là l'activisme du pape est souvent interprété comme un prosélytisme caché visant à amener les Orthodoxes dans une espèce d'uniatisme modernisé.

La rencontre Pape et du patriarche de Moscou, qui s'est toujours montré à l'écoute de la contestation, est un nouveau pas important face à ce grand défi posé aux deux Églises et on peut s'attendre à un vigoureux mouvement de condamnation et de contestation. Il faudra donc encore beaucoup d'explications et de pédagogie mais je suis confiant dans la capacité de l'Église russe à relever ce défi.

5.Posté par Vladimir.G: Communiqué de presse conjoint du Saint-Siège et du Patriarcat de Moscou" le 05/02/2016 16:18
Communiqué de presse conjoint du Saint-Siège et du Patriarcat de Moscou"

Le Saint-Siège et le Patriarcat de Moscou ont la joie d’annoncer que, par la grâce de Dieu, Sa Sainteté le Pape François et Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie se rencontreront le 12 février prochain. Leur rencontre aura lieu à Cuba, où le Pape fera escale avant son voyage au Mexique, et où le Patriarche sera en visite officielle. Elle comprendra un entretien personnel à l’aéroport international José Martí de La Havane, et se conclura par la signature d’une déclaration commune.

Cette rencontre des primats de l’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe russe, préparée depuis longtemps, sera la première dans l’histoire et marquera une étape importante dans les relations entre les deux Eglises. Le Saint-Siège et le Patriarcat de Moscou espèrent qu’elle sera également un signe d’espérance pour tous les hommes de bonne volonté. Ils invitent tous les chrétiens à prier avec ferveur pour que Dieu bénisse cette rencontre et qu’elle porte de bons fruits.

6.Posté par Daniel le 06/02/2016 12:12
On peut supposer que la déclaration commune qui sera signée est déjà rédigée...

7.Posté par Marie Genko le 06/02/2016 14:39
Cher Daniel,

Il est probable que vous ayez raison et que les deux prélats se sont déjà mis d'accord sur le contenu de cette déclaration commune.
Mais souvenons-nous tout de même que l'Esprit Saint est imprévisible.
Peut-être leur inspirera-t-Il quelque chose de différent de ce qui a été prévu...?

8.Posté par Vladimir.G: plusieurs choses ont pu permettre le déblocage de la situation le 07/02/2016 18:20
Comme je l'explique dans mon 4, la position de l'Église russe est particulièrement équilibrée entre les ultra-conciliants comme Constantinople et les opposants irréductibles comme l'Athos. Cherchant surtout à éviter tout schisme important, il est certain que cette attitude ne va pas être modifiée par cette rencontre.

Je pense que plusieurs choses ont pu permettre le déblocage de la situation:

1. La crise ukrainienne: Moscou a du obtenir des garanties relativement précises sur la modération des gréco-catholiques et la non-reconnaissance des schismatiques du PK.
2. La crise au Proche-Orient: le patriarche Cyrille parle du "génocide" des Chrétiens et le patriarcat soutien l'intervention russe en Syrie au nom de leur défense; obtenir là-dessus le soutien du Pape serait une victoire diplomatique qui justifie les soupçons de collusion avec le président Poutine.
3. Le plan théologique, peut aussi ouvrir la voie à toutes sortes de rapprochements, du déblocage du dialogue théologique sur la primauté à la promotion de la synodalité par le Pape François, voire aux évolutions sur l'annulation du mariage, des avancées très concrètes peuvent être remarquées récemment…
4. Les aspes sociétaux, enfin: la position commune sur la morale, la famille, la confusion des genres (y compris pour les ordinations) offre un terrain où Catholiques et Orthodoxes s'opposent ensemble à la permissivité ambiante contrairement à une grande partie des autres confessions chrétiennes.

9.Posté par Emmanuel Lafont le 08/02/2016 04:50
Je rends grâce à Dieu, dont l'Esprit est un Esprit d'unité et de communion. Lui seul peut faire que la prière du Christ : "Qu'ils soient un, Père, comme Toi et moi nous sommes un, afin que le monde croie que Tu m'as envoyé" (17,23) se réalise. Beaucoup auraient voulu voir ce jour et ne l'ont pas vu. Béni sois-tu Père éternel, et bénis les messagers de la paix et du dialogue d'affection et d'estime.

10.Posté par Marie Genko le 08/02/2016 09:57
Cher Vladimir,

Merci pour votre message N°8, vous exposez la situation actuelle avec beaucoup de clarté.

Pour reprendre votre point 1/
Je crois moi aussi que l'affirmation du Patriarche Bartholomée de plus voir les prélats de son patriarcat venir en Ukraine se mêler des affaires ecclésiales de ce pays a été une satisfaction pour Sa Sainteté Cyrille. Mais ce point ne concerne pas le problème des Prêtres Uniates, qui ont prêché la guerre civile et dont les fidèles ont profané des églises orthodoxes en Ukraine!
Voilà certainement une douloureuse situation qu'il sera nécessaire d'évoquer avec le Pape François.

Comme le dit si joliment la Prière d'Emmanuel Lafont, nous sommes nombreux à espérer voir l'Unité de l'Eglise du Christ.

Et cette Unité ne se fait-elle pas sous nos yeux au Proche Orient dans le sang des martyrs chrétiens ?

Il y a 5 siècles en Occident, c'étaient les Catholiques et les Protestants qui s'égorgeaient mutuellement au nom de Dieu. Victimes d'un même aveuglement, c'est toujours au nom de Dieu que les Musulmans nous égorgent aujourd'hui. C'est la folie hérétique des hommes, qui nous unit dans la mort, quelque soit notre confession chrétienne.

Votre Point 2/Vous écrivez à propose de l'intervention russe en Syrie, je vous cite :

"obtenir là-dessus le soutien du Pape serait une victoire diplomatique qui justifie les soupçons de collusion avec le président Poutine."

SOUPÇON DE COLLUSION....Vladimir, pardonnez moi, mais vous êtes bien négatif !

On nous a appris, ici en Occident, que ce n'est pas le rôle du Pape, ni celui d'un Patriarche de soutenir, ou de dénoncer, une intervention militaire.
Et je le regrette, car il est loin le temps de la bienheureuse symphonie entre l'Eglise et l'Etat...Lorsque le successeur des empereurs romains, le très orthodoxe empereur de Constantinople, convoquait les conciles et combattait au nom du Christ.

Dénoncer la folie de DAESH, même les Franc-Maçons qui nous gouvernent le font sans la moindre hésitation...!
Alors que le Saint Père de Rome et Sa Sainteté le Patriarche Cyrille le fassent aussi n'a rien d'une victoire diplomatique, ni d'une collusion...!!!

3/ Selon ce que j'ai appris, pour les Orthodoxes la primauté de l'évêque de Rome n'a jamais fait problème.
C'est plutôt son infaillibilité qui nous sépare. Pour le reste j'approuve tout à fait ce que vous avez écrit; les Catholiques se sont enfin rendu compte que l'Eglise doit tout d'abord sauver les âmes et non les condamner.
La question de la communion pour les divorcés et remariés commence enfin à se débloquer, ce qui permet d'espérer que les belles église de France vont à nouveau se remplir de leurs fidèles.

4/ Les questions sociétales. Sur ce plan, et le Ciel en soit loué, je crois sentir que le Patriarche de Moscou et l'évêque de Rome sont en parfaite harmonie.
En meilleure harmonie peut-être même qu'avec le Patriarche Bartholomée.
Car nous sommes bien placés, nous les Orthodoxes d'Occident, pour constater que certaines paroisses semblent d'une indulgence peu orthodoxe envers des couples notoirement homosexuels.

Ces questions sociétales elles sont particulièrement graves car c'est deux mille ans de civilisation chrétienne qui sont en jeu !
Dans nos écoles en France, la théorie du "Gender" est enseignée et combien de nos malheureux enfants vont-ils se laisser attraper au mirage de la mode et de la modernité ...?

Il me semble que sur ces questions sociétales Catholiques et Orthodoxes sont en plein accord.

11.Posté par Tchetnik le 08/02/2016 12:14
Il y a entre Catholiques et Orthodoxes certainement une possibilité - voire une nécessité - de respect et de collaboration sur bien des thèmes actuels fondamentaux et déterminants. Une telle collaboration serait certainement plus efficace et fructueuse que de lutter contre certaines impostures idéologiques chacun de son côté. A condition de ne pas tomber dans une autre imposture de relativisme dogmatique, cependant.

12.Posté par Daniel le 08/02/2016 13:52
Il faudra plus que des possibilités de communion pour les divorcés remariés pour remplir les églises catholiques en France. On remarque que les Anglicans permettent aux divorcés remariés de communier. Leurs églises en Angleterre ne sont pas bondées pour autant. Le catholicisme en France est simplement en bout de course... Ses derniers thuriféraires sont d'ailleurs les orthodoxes oecuménistes, c'est à en mourir de rire.

13.Posté par Vladimir.G: explications le 08/02/2016 22:18
Bien chère Marie,

Je suis très heureux de vous voir intervenir à nouveau et je veux vous féliciter pour cette nombreuse descendance qui vous accapare. Je suis jaloux!

Vos remarques sont très pertinentes et je vais mieux m'expliquer:

Sur les deux premiers points, Jean-Marie Guénois a écrit il y a trois jours: "Mais l'acte décisif qui peut expliquer ce rapprochement historique est la nette distance prise par le pape François - pape non européen - vis-à-vis des gréco-catholiques ukrainiens. Et surtout l'estime que l'actuel successeur de Pierre porte au président Poutine et à sa politique de protection des chrétiens dans le dossier du Proche-Orient et syrien en particulier, où la Russie est toutefois relativement isolée. Un rapprochement, même indirect, via l'aura du pape François peut donc aider l'Église orthodoxe mais aussi la Russie. Tout comme confirmera-t-il la politique d'ouverture tous azimuts de François." (http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/02/05/01016-20160205ARTFIG00142-premiere-historique-le-pape-et-le-patriarche-orthodoxe-de-moscou-vont-se-rencontrer.php ) Je suis entièrement d'accord, et c'est clairement plus censé que la vision très partiale de certains articles comme celui-ci (http://www.letemps.ch/monde/2016/02/05/vladimir-poutine-rapproche-confessions) ou celui-là (http://www.slate.fr/story/95027/cyrille-patriarche-poutine)

Pour le point 3 je pense particulièrement aux travaux de la Commission théologique mixte qui ont achoppé sur la conception de la primauté et de la conciliarité dans l'Église au premier millénaire depuis l'adoption controversée (!) du "Document de Ravenne" en 2007. Il semblerait que ce point d'achoppement soit maintenant franchi et un texte consensuel devrait être adopté en 2016…

Pour le point 4, je ne pense pas qu'on puisse jamais reprocher à un Chrétien son indulgence et sa charité, car c'est là l'essentiel de l'enseignement de l'Évangile: "que celui qui n'a jamais péché jette la première pierre…" Le pape François avait déclaré à l'issue des Journées mondiales de la jeunesse à Rio (juillet 2013): "qui suis-je pour juger" les homosexuels croyants ? et il a reçu un couple homosexuel lors de son voyage à Washington en octobre dernier… En revanche, ce qui est injustifiable, c'est la confusion du péché et de la norme de vie qui a court dans les confessions qui ordonnent des prêtres ou évêques affichant leurs pratiques homosexuelles, car là on en fait des exemples et on détourne la notion même de commandement et l'enseignement divin…

14.Posté par Marie Genko le 09/02/2016 00:22
Cher Vladimir,

Merci de vous donner la peine de me répondre.
Je ne peux que répéter que le point 4 est de toute première importance.
Il ne s'agit évidemment pas de nous ériger en juges ou de condamner des individus aux mœurs non conventionnelles.
Chacune de ces personnes a son propre vécu pour lequel il répondra devant Dieu comme chacun d'entre nous.
Ce qui me semble primordial est de ne pas normaliser l'exception et vouloir appeler le Mal, le Bien et vice versa !
Nous ne pouvons pas ignorer l'enseignement des Écritures, ni permettre à nos Sociétés de vouloir légiférer dans le sens d'une totale libéralisation des mœurs autant hétéro qu'homosexuelle.
Chacun d'entre nous est libre de vivre selon ses instincts, ou bien de préférer fonder sa vie selon la morale chrétienne.
Mais nous devons être logiques avec nous-mêmes.
Lorsque nous péchons devant le Seigneur, si nous avons la Foi, il nous est demandé de nous repentir, de nous confesser et de ne plus pécher.
Cela ne veut pas dire que nous allons devenir saint ou parfait.
Mais comment nous approcher du Saint Corps du Christ si nous nous vivons dans la fornication hétéro ou homosexuelle?

Regardez autour de vous, Vladimir, la mode, les écoles, les cinéastes enfin, tous veulent à tout prix nous vendre une nouvelle civilisation. Une civilisation hédoniste au sein de laquelle aucune Foi en Dieu n'est plus possible.
Au nom du Salut de nos enfants, Orthodoxes et Catholiques doivent œuvrer main dans la main contre cette nouvelle idéologie du changement de civilisation.

15.Posté par Vladimir.G: C. DES OPPOSANTS RESOLUS le 09/02/2016 16:27
J'écrivais dans mon (4) que "CETTE RENCONTRE VA CLAIREMENT SOULEVER LES PASSIONS". Une attaque en règle contre l'Église catholique et tout compromis est publiée dans "La Pravda". Je propose le lien pour ceux qui lisent le russe* mais je ne vais pas le traduire car il n'y a rien de plus que dans mon "C. DES OPPOSANTS RESOLUS"…

*http://www.pravda.ru/society/fashion/08-02-2016/1291477-orthodoxy-0/

16.Posté par Micha le 09/02/2016 17:30
Vladimir №15. pravda.ru
Спасибо Владимир, что Вы дали эту ссылку. БРЕД и БРЕД ! Значит до сих пор в России есть противники единства христианского диалога. До сих пор католики для этих интегристов = черти с рогами, до сих пор католический мир для этих людей представляется вражеским. Как же быть нам здесь на Западе, в окружении "врагов Христа"? Нужно покупать гранаты и взрывать католические храмы, как это делают иноверцы? Но ведь, нам православным эти "еретики католики" дают бесплатно крипты, помогают в устройстве наших православных храмов ( в Испании, Франции, Италии...). Как же поднимается рука у этих людей такое писать в газете Правда ру?
Есть конечно и другой, противный подход: "Вы нам кусок хлеба, вы нам крипту или храм, вы нам помогите", а мы вам за это не скажем "спасибо" а будем вас называть чертями=еретиками.
Отвратительно!
Кстати, помню, как будучи прихожанином в одном из храмов Архиепископии ( в 80х годах), я неоднократно слышал такое же отношение к католикам от "первой аристократической эмиграции" и от членов РСХД ( которые кстати от протестантов и католиков очень зависили материально)

Радуюсь очень предстоящей встрече Патриарха и Папы Франциска!

17.Posté par Micha le 09/02/2016 17:43
В дополнение сказанному выше
Реальной причиной отказа РПЦ от встречи с папой в 1990-е и 2000-е было опасение массового протеста консервативных духовенства и мирян против любого сближения с католиками, чреватого отступлением от православия. Консервативные настроения при Алексии II были так сильны, что Церковь реально боялась, что подобный контакт мог бы привести к расколу РПЦ МП.

Даже по поводу визита папы на Украину в 2001 году в России устраивались многотысячные акции протеста, одна из которых прошла прямо в центре Москвы, на Тверской.
Теперь времена изменились, даже о.Всеволода Чаплина с его резкими высказываниями и критикой - наказали и многое меняется

18.Posté par Vladimir.G: les confirmations du métropolite Hilarion e Volokolamsk le 10/02/2016 00:25
Le métropolite Hilarion de Volokolamsk a donné le 5 février 2016 une conférence de presse au sujet du prochain voyage du patriarche Cyrille en Amérique latine et de la rencontre avec le chef de l'Églises catholique romaine le 12 février. Il a souligné que jusqu'ici "le principal obstacle à la tenue d’une rencontre les Primats a été l’uniatisme." … "Néanmoins, la situation au Proche Orient, en Afrique du Nord et en Afrique centrale, ainsi que dans d’autres régions où les extrémistes se livrent à un véritable génocide de la population locale, exige des mesures immédiates et une plus grande collaboration entre les Églises chrétiennes. Dans le contexte de cette tragédie, il est nécessaire de mettre de côté les désaccords intérieurs et d’unir nos efforts pour le salut du christianisme dans les régions où il est soumis à de cruelles persécutions.

Le Concile épiscopal de l’Église orthodoxe russe qui vient de s’achever à Moscou le 3 février a appelé à faire de l’année 2016 une année d’efforts dans ce domaine. C’est pourquoi, malgré les obstacles d’ordre ecclésiastique qui demeurent, il a été décidé d’organiser sans tarder une rencontre du patriarche Cyrille avec le pape François de Rome. Le thème des persécutions contre les chrétiens sera au cœur de la rencontre... En dehors du thème principal, la situation des chrétiens au Proche Orient et partout là où ils subissent des persécutions, plusieurs thèmes intéressant les relations bilatérales et la politique internationale seront abordés. La rencontre se terminera par la signature d’une déclaration commune."

Source: https://mospat.ru/fr/2016/02/05/news127872/

L'importance des points 1 et 2 de mon résumé en N°8 est ainsi confirmée officiellement, même si mon présupposé d'une avancée sur l'uniatisme soit peut-être trop optimiste… Pour le reste – attendons le communiqué final!

19.Posté par Quand les Chrétiens parlent aux Chrétiens le 11/02/2016 12:38
Andreï Zolotov



Il y a près de 20 ans, j’ai écrit mon premier article sur le rendez-vous manqué entre le pape catholique et le patriarche orthodoxe russe, qui devait avoir lieu en Hongrie. Puis, il y a eu l’Autriche. Au fil des ans, à maintes reprises, le patriarcat de Moscou réfutait les annonces de rencontres prévues, qualifiées d’infondées, ou s’efforçait d’expliquer pourquoi ces rencontres étaient prématurées.

La semaine dernière, la première rencontre historique entre les chefs des deux plus importants corps ecclésiaux a enfin été annoncée : elle se tiendra le 12 février dans un lieu insolite, à l’aéroport de la Havane. Pourquoi cette rencontre n’était-elle pas possible pendant 20 ans et pourquoi a-t-elle subitement lieu aujourd’hui ?

Ce long voyage a commencé avec le pape Jean-Paul II, qui tenait à tendre la main à l’Est chrétien. La célèbre maxime « L’église doit respirer avec ses deux poumons » lui appartient.

Pourtant, ce même regard vers l’Est du pape polonais a posé problème pour l’église orthodoxe. Dans les années 1990, alors que les contraintes de l’État soviétique athée étaient tombées, l’Eglise jouissait d’un essor phénoménal tout en se trouvant en compétition avec des légions de missionnaires étrangers. Au sein de cette concurrence, l’église catholique romaine ne constituait pas une force majeure. Mais elle était au cœur de la plus riche histoire de compétition séculaire, celle qui opposait les orthodoxes et les catholiques. La position défensive dans laquelle s’est alors trouvée l’église russe a nourri un fort mouvement populaire anti-œcuménique, qui a mis la pression sur la hiérarchie pour qu’elle restreigne les liens avec les chrétiens non-orthodoxes.
Lire aussi Profession : sonneur de cloches

Il y a eu quelques problèmes ponctuels lorsque le Vatican a rétabli ses structures en Russie. Mais c’est l’Ukraine qui a infligé une vraie blessure : sa partie occidentale, initialement orthodoxe, se convertit au catholicisme lorsque le pays fut intégré à la Pologne en 1596. L’église catholique grecque ukrainienne (ECGU) qui y était implantée fut officiellement rattachée au patriarcat de Moscou par l’État soviétique en 1946 et survécut partiellement dans la clandestinité. Après sa légalisation en 1989 commença une période bien éloignée de « l’esprit œcuménique » et les catholiques grecs réclamèrent leurs biens, parfois violemment, dans un processus que les orthodoxes ont qualifié de destruction de leurs trois diocèses en Ukraine occidentale.

À la lumière de ces événements, le patriarcat de Moscou jugeait impossible d’accepter une visite papale en Russie et souhaitait que la rencontre potentielle soit organisée dans un pays tiers afin de parvenir à un accord sur la question ukrainienne. Pour le Vatican, une telle démarche était impensable car elle eût constitué une trahison envers ses fidèles en Ukraine.

Cela ne signifie pas qu’aucun effort n’ait été fait pour sortir de l’impasse. En 2006, une conférence coprésidée à Vienne par Cyrille, alors métropolite, et le cardinal Paul Pupard a tracé une nouvelle feuille de route pour les relations bilatérales – c’était une affirmation commune des valeurs chrétiennes traditionnelles sur un continent européen en pleine sécularisation. Les contacts sur cette question se sont intensifiés quand le métropolite Cyrille, longtemps « ministre des Affaires étrangères » de l’Eglise russe, est devenu patriarche en 2009. Mais la rencontre historique tant attendue était encore loin, particulièrement avec les troubles en Ukraine qui ont ravivé les enjeux politiques complexes liés à l’église dans ce pays.
Lire aussi : La Scientologie bannie de Moscou

La rencontre de Cuba est un changement radical de paradigme. Les problèmes en Ukraine demeurent irrésolus, une « plaie ouverte qui empêche la normalisation des relations entre les deux églises », a déclaré la semaine dernière le métropolite Hilarion, responsable du service des relations extérieures du patriarcat de Moscou. Mais la catastrophe des chrétiens au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et centrale exige des mesures urgentes. « Dans la situation tragique actuelle, il faut mettre de côté les désaccords internes et unir nos efforts pour sauver le christianisme dans les régions où il subit une persécution des plus brutales », a-t-il déclaré.

Le choix de l’aéroport, loin du terrain de bataille traditionnel des deux églises en Europe, doit souligner le nouvel ordre du jour mondial et son urgence. Les questions théologiques qui séparent les deux églises ne peuvent être abordées en deux heures. On peut facilement prédire que la déclaration conjointe que pontifes devraient signer ne dira rien sur l’Ukraine et se limitera à un appel très général à la paix. Pourtant, ce sera bien une rencontre historique, car elle constituera un témoignage commun des deux plus grandes églises du monde, deux églises qui ont connu un long désaccord et dont les conflits anciens ne sont pas encore éteints.

Andreï Zolotov est un journaliste et commentateur primé qui occupe actuellement le poste de rédacteur exécutif Europe chez Russia Direct. Auparavant, il a été le chef du bureau de Vienne de l’agence russe d’information RIA Novosti, fondateur et rédacteur en chef de Russia Profile, chef adjoint du service langues étrangères de RIA Novosti et correspondant politique principal de The Moscow Times.

M. Zolotov s’intéresse depuis longtemps à la question des médias russes et aux relations entre l’Eglise et la société russe, ainsi qu’à la chrétienté orthodoxe à travers le monde. M. Zolotov est l’un des membres fondateur du club de discussion de Valdaï.

20.Posté par Clovis le 11/02/2016 15:42
Question comment vouloir faire soit disant respirer à plein poumons la chrétienté orthodoxie et catholicisme romain et en même tant soutenir ainsi les uniates semer le trouble dans les terres orthodoxes par le mensonge.
Toujours la forme sans le fond, une coquille vide et pourtant pleine de slogans creux.

21.Posté par Daniel le 11/02/2016 16:09
Cette ecclésiologie bipulmonaire n'a absolument aucun sens. Il y a une seul église, un seul corps complet, c'est l'église orthodoxe.

22.Posté par Clovis le 11/02/2016 17:08
C'est évident cher Daniel, manquerait-on plus aux catholiques romains qu'ils nous manquent ?!

23.Posté par Vladimir.G: une analyse informeée et proche d''''une partie de l''''élite dirigeante du pays et de la hiérarchie de l''''Église russe le 12/02/2016 12:50
Cet article est particulièrement intéressant par la personnalité de son auteur: Andreï Zolotov, est très introduit dans les milieux dirigeants de l'économie russe, mais il suit aussi les questions religieuses depuis longtemps (lauréat 1998 du Prix John Templeton récompensant le meilleur écrivain religieux européen de l'année, nombreux articles dans "The Moscow Times"). Il est donc très représentatif d'une partie de l'élite dirigeante du pays proche de la hiérarchie de l'Église russe.

L'image des "deux poumons" est présente aussi dans l'église russe. Ainsi le Métropolite de Volokolamsk Hilarion écrivait en 2009: "Nous pouvons dire qu’aujourd’hui, plus que jamais, l’Europe, a besoin de la mission commune de ses deux poumons – de l’Église catholique romaine et des Églises orthodoxes, qui sont appelées à réunir leurs efforts pour l’avenir du christianisme et le bien spirituel de nos sociétés. (http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Le-grand-schisme-entre-l-Orient-et-l-Occident-point-de-vue-orthodoxe_a3796.html?com#comments)

24.Posté par Vladimir.G: ramassis de sottises le 12/02/2016 14:52
En revanche, pour ceux qui veulent voir à quel point l'Orthodoxie est mal connue en Occident je conseille la lecture instructive de ce ramassis de sottises écrites par quelqu’un qui semble pourtant plein de bonnes intentions (de celles dont est pavé l'enfer...): http://www.clicanoo.re/510309-l-empereur-et-le-patriarche-quelques-precisions-sur-l-orthodoxie.html

25.Posté par Vladimir.G: Rencontre pape-patriarche à Cuba : le mur de Dioclétien va tomber le 12/02/2016 15:08
Rencontre pape-patriarche à Cuba : le mur de Dioclétien va tomber

FIGAROVOX/ANALYSE - Le pape François et le patriarche orthodoxe Kirill se rencontreront le 12 février à La Havane : un événement historique majeur, nous explique l'historien Jean-Baptiste Noé.
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Jean-Baptiste Noé est historien, auteur de Géopolitique du Vatican, PUF, 2015.


Les rues de Rome étaient parcourues par la rumeur depuis quelques jours: on espérait une rencontre entre François et Kirill lors du voyage du pape au Mexique. Moscou avait démenti, mais personne ne croyait vraiment cette dénégation. Quand la salle de presse du Saint-Siège convoqua pour 12h les journalistes pour communiquer une nouvelle importante, on comprit que Moscou pouvait passer par Rome. La rencontre qui se tiendra le 12 février prochain à La Havane est un entrechoque de l'histoire et de la géopolitique ; un événement historique majeur.

Catholique et orthodoxe: les Latins et les Grecs

La fracture qui sépare les catholiques et les orthodoxes est d'abord culturelle et politique... C'est l'empereur Dioclétien qui, en créant la Tétrarchie, a officialisé la rupture politique et administrative de l'Empire entre l'Occident et l'Orient. Quand le christianisme se développe, il hérite d'une situation complexe où les Grecs méprisent les Latins, qui souffrent d'un complexe d'infériorité par rapport à leurs frères aînés dans la culture. Tous les conciles œcuméniques du premier millénaire se tiennent en Orient. La théologie chrétienne s'approfondit à Nicée, Antioche, Alexandrie, Constantinople. Saint Jérôme vient à Jérusalem pour traduire la Bible en latin, et saint Augustin regrette de ne pas parler le grec.

En Occident, l'Empire disparaît et les structures se dissolvent. En Orient, l'Empire romain demeure. L'empereur qui siège à Constantinople est l'héritier des César. Charlemagne et les empereurs allemands jalousent celui qui porte la véritable pourpre.

Au tournant de l'an mil la rupture est consommée, mais celle-ci était vivace depuis plusieurs siècles. Avec la chute de Constantinople en 1453 c'est Moscou qui reprend l'héritage de l'orthodoxie ; c'est elle la troisième Rome.

Prémisses d'une réconciliation

Il faut lire Taras Boulba de Gogol pour prendre la mesure du degré de haine qui a pu exister entre catholiques et orthodoxes, surtout en terres orientales où la foi recouvre les disparités ethniques. Polonais et Russes, Croates et Serbes ont longtemps été en conflit, revivant la fracture des Latins et des Grecs, actualisant le traumatisme du sac de Constantinople par les Vénitiens en 1204.

C'est Léon XIII (1878-1903) qui comprend l'intérêt du rapprochement de Rome et de Moscou. Il opère une modernisation de la vision géopolitique du Saint-Siège. Le premier, il comprend que dans ce siècle de positivisme et de haine de la foi la fracture n'est plus entre Grecs et Latins, mais entre ceux qui se rattachent à Dieu et ceux qui dénient son existence. Nous sommes là au cœur des enjeux de la modernité actuelle. Entre Rome et Saint-Pétersbourg, les relations se réchauffent, le tsar invite même le pape à participer à des conférences internationales, ce que refuse l'Italie. La révolution bolchévique empêche le rapprochement, et l'espoir renaît en 1991.

Benoît XVI a beaucoup fait pour la réunification des deux poumons de l'Église. Il a rencontré plusieurs fois Kirill avant que celui-ci ne devienne patriarche de Moscou si bien que, lors de la messe d'installation de François comme Pape, son bras droit était présent à Rome. C'était déjà une première. Le mur virtuel de Dioclétien séparant l'Empire entre Orient et Occident est en train de s'effriter.

Cuba, épicentre de la géopolitique du Saint-Siège

Que cette rencontre ait lieu à Cuba ne manque pas de surprendre. Il fallait un lieu neutre, le pape s'y arrêtera en allant au Mexique, et Kirill y sera présent pour une visite dans l'île.

Cuba, le lieu de l'affrontement terrible ente Kennedy et Khrouchtchev où le monde a failli basculer dans la guerre nucléaire. Cuba où a eu lieu une des révolutions communistes les plus sanglantes. Cuba, où la diplomatie pontificale s'est actionnée durant tout le siècle: Jean XXIII pour réconcilier États-Unis et URSS, Jean-Paul II pour une première visite historique, Benoît XVI pour asseoir la réconciliation, et François pour faire lever l'embargo. À La Havane en 2016, l'événement sera aussi important qu'à Berlin en 1989. Raul Castro, père et acteur d'une des révolutions communistes les plus sanglantes du XXe siècle, est aujourd'hui l'acteur de la plus grande révolution œcuménique de l'histoire. Voilà ce dictateur sanguinaire repenti qui scelle la rencontre de l'Orient et de l'Occident séparés depuis 1 000 ans. Quel retournement de l'histoire! La terre du communisme athée, l'espérance des générations de mai 68 qui ont vu dans le Che et dans Castro leur salut, qui retourne à la foi et qui accueille les vicaires du Christ. Au moment de la crise des missiles, quel fou aurait pu espérer cela?

L'Orient en sort changé

La rencontre des Tropiques va changer le visage de l'Orient. Alors que l'Europe occidentale se coupe de la Russie et refuse de voir en Poutine un allié, la réconciliation de Moscou et de Rome va contraindre les chancelleries à revoir leur stratégie diplomatique, si elles ont une vision réaliste des relations internationales. Fin juin se tiendra en Crète un concile de toutes les églises orthodoxes. C'est la première fois que ce type de concile aura lieu. Seront notamment présents les patriarches de Moscou et de Constantinople. La question romaine sera un des sujets centraux de cette rencontre. La chute du mur du schisme à Cuba va faire circuler les grands vents de l'Orient.

26.Posté par Daniel le 12/02/2016 17:34
L'auteur de l'article du Figaro est d'un enthousiasme tel qu'il en perd son bon sens. Il écrit entre autre :

"Voilà ce dictateur sanguinaire repenti qui scelle la rencontre de l'Orient et de l'Occident séparés depuis 1 000 ans."

Il a oublié de demander l'avis des prisionniers politiques cubains qui croupissent dans les geôles castristes. Ceux-ci auraient pu lui expliquer l'absence de repentance des Castro.

"C'est la première fois que ce type de concile aura lieu. Seront notamment présents les patriarches de Moscou et de Constantinople. La question romaine sera un des sujets centraux de cette rencontre. "

Je crois qu'il n'a pas lu les documents préparatoires du concile de Crète... car la question romaine ne se trouve dans aucun d'entre eux... Tout ne tourne pas autour de Rome...

A part cela, comment vont le foi luthérien, le pancréas anglican, la rate copte etc.

27.Posté par Vladimir.G: Pour les anglophones: une bonne analyse dans "The Economiste" le 12/02/2016 18:15
"The Economiste" se penche rarement sur les questions théologiques et le voilà qu'il explique "Les différences entre les Églises orthodoxe et catholique" ... et il le fait assez justement et simplement dans un article très synthétique...

http://www.economist.com/blogs/economist-explains/2016/02/economist-explains-9

28.Posté par justine le 12/02/2016 19:44
Félicitations à Daniel pour cette trouvaille: "Ecclésiologie bipulmonaire"! On ne pourrait mieux d(r)ire...

En attendant, tandis que s'élargit le cercle de ceux qui prennent connaissance du contenu des documents proposés au Grand Concile se multiplient aussi les voix qui expriment leur désaccord sur de nombreux points de ces documents. La dernière en date est celle du très respecté Métropolite Athanase de Lemessos. Dans une lettre au Saint Synode de l'Eglise de Chypre il s'éleve notamment contre le fait que dans le document sur les relations avec le reste du monde chrétien, où est affirmé en premier que l'Eglise Orthodoxe est l'Eglise Une, Catholique et Apostolique, il est question ensuite d'autres "Eglises" et "confessions", alors qu'en réalité il s'agit d'hérétiques et de schismatiques qui se sont séparés de l'Eglise, et qu'on donne à entendre que l'Eglise serait divisée et aurait besoin de retrouver son unité, alors qu'il s'agit en fait de la nécessité pour ces hérétiques et schismatiques de renoncer à leurs erreurs et de retourner au sein de l'Eglise depuis toujours indivise. Or, cette voie du repentir, l'unique que connait l'Eglise pour le retour de ceux qui s'en sont séparés, souligne le Metropolite Athanase, n'est meme pas mentionnée dans le document.

Dans sa lettre il exprime d'autre part son désaccord avec ce qui est dit dans le document au sujet du dit "Conseil Ecuménique des Eglises", à commencer par le nom de cette organisation, ou sein de laquelle on observe des phénomènes syncrétistes et anticanoniques.

Il souligne également que l'affirmation, dans ce document, que la sauvegarde de la vraie Foi orthodoxe serait assurée exclusivement par le système synodal comme unique compétent et ultime juge en matière de Foi, comporte une exagération et dévie de la vérité, car "dans l'Histoire ecclésiastique beaucoup de Conciles ont enseigné et décrété des dogmes erronnés et hérétiques, et le peuple fidèle les a rejetés, gardant la Foi orthodoxe, et ainsi la Confession Orthodoxe a triomphé. Aucun Synode ne peut prétendre être le plérôme de l'Eglise sans le peuple fidèle, tout comme le peuple ne peut se considérer Corps du Christ et Eglise du Christ et exprimer correctement la vie et la doctrine de l'Eglise sans Synode des Evêques".

Parmi les autres points soulevés par le métropolite de Lemessos il y aussi celui du réglement du concile qui prévoit un seul vote par Eglise: "J'exprime humblement mon désaccord aussi avec le fait qu'on abolit la pratique observée par tous les Saints Synodes locaux et écuméniques qui ont eu lieu jusqu'à présent, où chaque évêque a sa propre voix, et non pas cette formule: une Eglise - une voix, qui réduit les membres du Grand et Saint Concile, les primats exceptés, à des figures d'ornement en leur enlevant le droit de vote."

Il souligne enfin l'extrême importance d'observer dans la redaction de textes comme ceux du Grand Concile une grande précaution et précision dogmatique et canonique, afin d'en exclure des ambiguïtés ou des termes théologiques non-éprouvés et des formulations erronnées qui peuvent conduire à des mésinterprêtations et des altérations de la pensée correcte de l'Eglise Orthodoxe. D'ailleurs, pour qu'un concile soit valide et canonique, il faut qu'il ne diffère en rien de l'esprit et de l'enseignement des Saints Synodes qui l'ont précédé, des Saints Pères et des Saintes Ecritures et qu'il n'y ait aucune ombre dans la formulation exacte de la Foi droite."

Le texte integral de la lettre du Metropolite Athanase (en grec) est accessible sur http://www.romfea.gr/epikairotita-xronika/6446-lemesou-gia-poia-enotita-milame-osoi-efugan-apo-tin-ekklisia-einai-sxismatikoi-kai-airetikoi

29.Posté par justine le 12/02/2016 20:05
Les medias catholiques déraillent complètement! Cela rappelle les semaines avant la réunion de la Commission mixte pour le dialogue entre Orthodoxes et Roméocatholiques à Chypre en 2009. Ces derniers étaient alors persuadés qu'on allait reconnaitre la "primauté" du pape et "l'office pétrinien" (parce que probablement le Phanar leur avait donné cette impression) si bien que les Editions du Cerf lançaient une offre spéciale proposant pas moins de 64 publications sur ce sujet!!!! Cela montre combien ils ignorent ce qu'est l'Eglise! Ils confondent sans cesse avec le Vatican.

30.Posté par Vladimir.G: Le Pape François a demandé "pardon et miséricorde" pour les fautes des Catholiques vis-à-vis des autres confessions chrétiennes le 13/02/2016 09:40
Le Pape François a demandé "pardon et miséricorde" pour les fautes des Catholiques vis-à-vis des autres confessions chrétiennes

C'est en présence du métropolite orthodoxe de Sassima Gennadios (Limouris), représentant du Patriarcat œcuménique, et de l'archevêque anglican David Moxon que le Pape François a demandé "miséricorde et pardon" pour la manière dont les Catholiques se sont comportés envers les autres confessions, en soulignant que nous ne pouvons pas laisser le poids de fautes passées continuent à contaminer nos relations. Ces paroles du Pape ont été prononcées dans son homélie lors d'une célébration œcuménique des vêpres le 25 janvier 2016 à la basilique papale de Saint-Paul-hors-les murs, marquant ainsi la fin de la Semaine de prière pour l'unité chrétienne. Il a insisté sur la nécessité de marcher ensemble sur le chemin du Seigneur malgré la division des communautés chrétiennes, en sachant que l'unité est un don de Dieu et en comprenant que tous les services rendus à la cause de Evangile uni construit le seule véritable Église et manifeste la gloire de l'unique Seigneur, Jésus-Christ.

"En attendant d'aller ensemble vers la pleine communion», a déclaré le pape, "nous pouvons déjà commencer à développer de nombreuses formes de coopération pour favoriser la diffusion de l'Evangile, et en marchant ensemble, nous constatons que nous sommes déjà unis au nom du Seigneur."

Puis il a souligné qu'il voulait «demander pardon pour le comportement des catholiques envers les chrétiens des autres Eglises" qui ne correspondait pas aux enseignements évangéliques. Dans le même temps, a-t-il ajouté, "j'appelle tous les catholiques à pardonner s'ils ont été offensés par les autres chrétiens, aujourd'hui ou dans le passé." "Dans cette extraordinaire année jubilaire dédiée à la miséricorde, nous devons toujours garder à l'esprit qu'il ne peut pas y avoir aucune véritable recherche de l'unité des chrétiens faire pleinement conscience de la miséricorde du Père…. "La miséricorde de Dieu renouvellera nos relations," a conclu le Pape

Au début des vêpres, le pape a invité le métropolite Gennadios et l'archevêque David Moxon à franchir avec lui la Porte Sainte de la Basilique et à la fin de la célébration il les a invités à se joindre à lui pour donner la bénédiction finale.

Belle photo de groupe et source : http://en.radiovaticana.va/news/2016/01/25/pope_francis_at_ecumenical_vespers_walk_the_way_of_unity/1203667. Traduction abrégée VG

31.Posté par Vladimir.G: Radio Vatican: Pour le père Lombardi : «François pousse l’œcuménisme» le 14/02/2016 12:27
Pour le père Lombardi : «François pousse l’œcuménisme»

(RV) Entretien - Le Pape François et le Patriarche russe Cyrille se sont rencontrés pour la première fois, vendredi 12 février 2016, à Cuba. A l'issue d'un entretien privé, ils ont prononcé à tour de rôle quelques paroles improvisées.

«Nous nous sommes parlé comme des frères, nous avons le même baptême, nous sommes des évêques », a déclaré le Pape François. De son côté, le Patriarche russe a souligné que cette discussion « avait montré que les deux Églises peuvent travailler ensemble pour défendre le christianisme dans le monde entier».

Le père Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège revient sur cet évènement historique au micro de notre envoyé à Mexico Xavier Sartre.

Pour un Pape comme François qui parle toujours de la culture de la rencontre et qui vit personnellement la dimension de la rencontre avec une grande intensité et efficacité, c’est l’aspect le plus fondamental : il a rencontré personnellement le Patriarche.

Il y a cette relation, qui est maintenant une relation profonde, amicale il a dit explicitement : «fraternelle». Sur la base d’une communion profonde, il a dit «nous sommes tous les deux baptisés, nous sommes tous les deux des prêtres et des évêques chrétiens» alors il y a une base de communion fondamentale sur laquelle le chemin continuera sûrement et sera riche de fruits.

On a aussi une longue déclaration commune qui est très claire et qui exprime très bien l’actuelle base commune des relations. Mais le cœur, c’est la rencontre personnelle.

On connait la relation particulièrement forte entre le Pape François et le Patriarche de Constantinople, autre grande figure de l’orthodoxie. Peut-on espérer le même type de relation ?

Avec Cyrille c’est un rapport qui commence mais qui commence très intensément et qui est le résultat d’une recherche mutuelle qui dure depuis des années. Je veux insister sur le fait que Bartholomée s’est dit immédiatement très heureux de la rencontre du Pape avec Cyrille, aussitôt qu’il en a été informé.

Nous savons que dans l’orthodoxie, il y a maintenant la préparation du Concile panorthodoxe. C’est un moment nouveau et important d’œcuménisme, d’union panorthodoxe. Je pense que le fait que les relations de l’Eglise catholique soient positives avec les différentes composantes de l’Orthodoxie renforce l’intensité de ce mouvement. L’œcuménisme marche, l’œcuménisme est en marche et François pousse l’œcuménisme.

(SBL-XS)

32.Posté par Vladimir.G: Le papisme à Moscou? le 22/02/2016 16:06
Le papisme à Moscou?

Une tribune libre sur un blog biélorusse conteste au patriarche de Moscou le droit de décider seul de rencontrer le pape et l'accuse de "papisme"…(http://forb.by/node/630) L'intérêt principal de ce texte, que cite pour cela le père Vsevolod Chaplin dans sa tribune libre (cf. http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Site-de-l-OLTR-Editorial-de-Fevrier-Le-Concile-orthodoxe-de-2016_a4607.html?com#com_4945363 COMMENTAIRE 28), c'est d'appuyer sa démonstration sur des textes canoniques et les statuts de l'Église russe:

SELON LES STATUTS DE L'EGLISE ORTHODOXE RUSSE:
- "le patriarche de Moscou et de toute la Russie a la primauté d'honneur parmi l'épiscopat de l'Eglise orthodoxe russe et est responsable devant le Conseils des évêques locaux et" (Ch. IV, § 2).
- La relation entre le Patriarche de Moscou et de toute la Russie et le Saint-Synode est déterminée, selon la tradition orthodoxe, par le canon 34 des Apôtres et le canon 9 du synode d'Antioche »(Ch. IV, § 4-5).

LE CANON 34 DES SAINTS ET GLORIEUX APOTRES précise: "Les évêques de chaque nation doivent reconnaître leur primat et le considérer comme chef ; ne rien faire de trop sans son avis et que chacun ne s'occupe que de ce qui regarde son diocèse et les campagnes dépendant de son diocèse. Mais lui aussi, qu'il ne fasse rien sans l'avis de tous ; car la concorde règnera ainsi et sera glorifié le Père et le Fils et le saint Esprit."

LE 9E CANON DU SYNODE D'ANTIOCHE est encore plus catégorique: "Les évêques de chaque province doivent savoir que l'évêque qui préside à la métropole est chargé du soin de toute la province, car c'est à la métropole que se rendent de toutes parts ceux qui ont des affaires à traiter. En conséquence, il a été statué qu'il occupera aussi le premier rang pour les honneurs et que les autres évêques, conformément à la règle ancienne établi par nos pères, ne pourront rien faire sans lui, sinon administrer leur ville avec sa campagne; chaque évêque en effet est maître de son diocèse, il doit l'administrer avec religion et veiller sur les campagnes qui dépendent de sa ville épiscopale; il doit de même ordonner des prêtres et des diacres, et faire toutes choses avec discernement. Mais en dehors de cela il ne peut rien faire sans l'assentiment de l'évêque de la métropole, comme lui non plus ne doit rien décider sans l'avis des autres évêques."

Il est bien certain que ces canons définissent avec une très grande rigueur les règles et principes de la CONCILIARITÉ (ou synodalité) orthodoxe.

33.Posté par Marie Genko le 23/02/2016 10:23
Je ne peux qu'ajouter à tout ce qui est écrit ici que la rencontre entre Sa Sainteté le Patriarche Cyrille et le Saint Père François a dépassé bien des espérances.

Dans le message 19, André Zolotov écrit dans son article:

"On peut facilement prédire que la déclaration conjointe que pontifes devraient signer ne dira rien sur l’Ukraine et se limitera à un appel très général à la paix"

Et bien NON, la déclaration commune à appelé les Gréco-catholiques et les Orthodoxes d'Ukraine à travailler ensemble à reconstruire la paix en Ukraine!

Les questions sociétales de mœurs ont aussi été évoquées et la référence constante des religieux a été l'ENSEIGNEMENT ÉVANGÉLIQUE.

La parité entre les deux pontifes a également été scrupuleusement observée. Et le Pape François semble s'y être particulièrement attaché
Pas un instant il n'a été question de syncrétisme, mais d'une lutte commune contre la sécularisation de notre monde.
Nous devrions tous chanter Gloire à Dieu dans les Cieux et Paix sur terre aux hommes de bonne volonté!

Le mur de Dioclétien, il est à présent dressé entre idéologie hédoniste et croyants en un Dieu unique source de tous biens.

34.Posté par justine le 23/02/2016 15:42
Le proverbe dit: "Ne louez pas le jour avant le soir." Et aussi: "Ne jugez pas selon les apparences."

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