Le 40ème anniversaire de la canonisation en 1970 de Saint Nicolas du Japon 1836-1912

Par Vladimir GOLOVANOV

Jubilé orthodoxe au Japon

L'Eglise orthodoxe du Japon (site en japonais pour les curieux), autonome au sein du patriarcat de Moscou, a fêté cette année un double jubilé: le 40e anniversaire de son statut d'Eglise autonome et le 40ème anniversaire de la canonisation en 1970 de Saint Nicolas du Japon 1836-1912, égal aux apôtres. (voici son icône)
Le développement de cette Église est une illustration typique de ce que le père Jean Meyendorf définissait comme "le but canonique et missionnaire du patriarcat de Moscou" (1): fonder une Église pour les autochtones et lui donner l'autonomie, voir l'autocéphalie les cas échéant. En effet, l'Orthodoxie fut développée au Japon à partir de 1861 par le père hièromoine Nicolas Kassatkin, qui devait être canonisé en 1970. Missionnaire infatigable, il traduisit le Nouveau Testament et les principaux textes liturgiques, et fonda un centre missionnaire particulièrement dynamique (1870) où 20 000 personnes furent baptisées en quelques années. On lui doit aussi la majestueuse cathédrale de la Résurrection, au centre de Tokyo (1891, reconstruite après le tremblement de terre de 1923); elle s'appelle d'ailleurs toujours en japonais Nikolaï-do, "la maison de Nicolas". Sacré évêque en 1880, il fut nommé à la tête du diocèse de Tokyo et du Japons à sa création (1906) et resta à sa tête jusqu'é ce que le Seigneur le rappelle à Lui (1912).

Le 40ème anniversaire de la canonisation en 1970 de Saint Nicolas du Japon 1836-1912
Son diocèse se vit reconnaître le statut d'Église autonome par le patriarcat de Moscou en 1970.
L'Eglise est actuellement composée de trois diocèses (Tokyo, Kyoto, Sendaï), et compte 150 paroisses pour environ 30 000 fidèles, 40 clercs japonais formés au séminaire de Tokyo (fondé par Saint Nicolas en 1829) et une communauté monastique depuis 2005. L'Église publie un journal en japonais: Seikyo-Jiho ("Messager orthodoxe"). Depuis mai 2000 son primat est le métropolite Daniel (Jude NASHIRO), Japonais de souche lui aussi et l'Église orthodoxe du Japon fait partie du Conseil œcuménique des Églises (COE) depuis 1973.

Une délégation dirigée par le métropolite Hilarion de Volokolamsk, responsable du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou, s'est rendue au Japon pour la commémoration du double jubilé. Des liturgies eucharistiques solennelles ont été célébrées à l'église Notre Dame de Toute Protection (Pokrov) d'Osaka (10 octobre 2010) et à Tokyo (12 octobre), dans l'Église Saint Alexandre Nevsky, consacrée en 2008, qui fait partie du métochion du patriarcat de Moscou à Tokyo. Dans leurs homélies, Mgr Daniel et Mgr Hilarion ont souligné le rôle essentiel de ce métochion qui symbolise l'unité et la communion des enfants des Églises de Russie et du Japon, et qui est aussi "une maison pour tous les orthodoxes russophones du Japon". J'imagine que mes lecteurs comprendront que, en traduisant cela, je ne pense pas uniquement au Japon, mais aussi au rôle que sera appelé à jouer chez nous, au bord de la Seine, le futur Centre Spirituel et Culturel Orthodoxe Russe

(1)"Son but canonique et missionnaire a toujours été une Eglise pour les Américains, fondée avec la bénédiction de l'Eglise mère et invitant tous les candidats à se joindre librement à elle". In nécrologie de p. Alexandre Schmemann annexée à l'édition russe du Journal, après une 1ère publication ds St Vladimir's Theological Quarterly, 28, 1984, pp 3-10. Traduit du russe par V. Golovanow)

Rédigé par Vladimir Golovanow le 18 Septembre 2012 à 09:24 | 0 commentaire | Permalien



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