Le Catholicos de Géorgie Elie II : Nuages sur le Concile panorthodoxe
V. Golovanow

Le Catholicos de Géorgie Elie II le trouve inopportun

"Грузия Онлайн". 25.10 2011 (traduction VG)
"Илия II: На данном этапе очень опасно созывать Мировое православное собрание"

Elie II a rencontré le patriarche Bartholomé au Phanar dans le cadre des célébrations des 20 ans de son intronisation au Saint Trône de Constantinople. "Nous avons parlé du Concile panorthodoxe. Bartholomée I tient beaucoup à le réunir; mais nous avons répondu qu'il était impossible de convoquer ce concile tant que toutes les questions en suspens ne seront pas résolues" a expliqué le Catholicos.

"Le patriarche œcuménique a proposé que toutes les églises qui ne sont pas situés dans l'une des Eglises doivent appartenir au patriarcat œcuménique, a continué le patriarche de Géorgie. Nous avons répondu que ces églises doivent appartenir à l'Eglise-mère que souhaitent les paroissiens et, si les paroissiens souhaitent que cette église appartienne au patriarcat œcuménique, alors l'Eglise-mère ne s'y opposera pas.

C'est là que se trouve le point d'équilibre. Mais il y a encore bon nombre de questions non résolues entre les Eglises, et je pense qu'il serait très dangereux de convoquer un Concile panorthodoxe. Un nouveau schisme pourrait se produire entre les Eglises. J'espère que toutes les questions qui se posent aux Eglises seront résolues, mais pour cela il faut du temps"

L'opposition des conservateurs

Nicolas Kaverin, écrivain et publiciste religieux connu dans les milieux conservateurs de l'Eglise russe, a écrit un article virulent le 8 septembre 2011, qui a été repris sur plusieurs sites orthodoxes conservateurs, en réponse à l'interview de Mgr Hilarion de Volokolamsk "Le Concile panorthodoxe ne réserve aucune surprise" ("PO" 8 Septembre 2011).

Ses principaux arguments sont les suivants:


Il commence par reprendre tous les poncifs habituels accusant pêle-mêle Constantinople de vouloir modifier les canons, voire "de détruire l'Orthodoxie, noyer la conscience orthodoxe, conduire à un schisme, aller vers l'œcuménisme, le modernisme, et l'union avec le Vatican"… "L'introduction forcée et illégale du nouveau calendrier (1), la levée des anathèmes de 1054, le développement de la fausse idée de la primauté panorthodoxe de Constantinople avec attribution de droits spécifiques, la participation anticanonique à des célébrations avec des hétérodoxes, les prières dans des synagogues et des mosquées, la modernisation des ofices, l'introduction dans les offices des langues modernes, la formation d'une théologie 'métapatristique' spécifique" etc." constituent la suite de cette longue liste de griefs.

Et donc la convocation du Concile ferait partie du plan visant à imposer cette révolution qui va à l'encontre des Saints Canons et dont la Sainte Eglise n'a aucun besoin (en gras dans le texte).

"Dans le même temps nous voyons que l'Orthodoxie est secouée par des conflits entre les Eglises", et de citer l'exigence de Chypre de remonter dans les dytiques, où elle est actuellement 10ème, la synaxe des primats des cinq anciennes Eglises orthodoxes au début de septembre 2011 aurait vexé l'Eglise russe et il y a un désaccord sur le format du Concile, l'Eglise russe insistant sur la prise en compte de la taille de l'Eglise et le consensus pour la prise de décisions comme l'a confirmé Mgr Hilarion de Volokolamsk. Dans le même temps "Mgr Hilarion a laissé entrevoir certains secrets: il y a déjà accord concernant huit sujets à l'ordre du jour et on peut donc les faire passer en Concile. Il s'agit par exemple des questions de calendrier, l'unification des prescriptions ecclésiastiques concernant le jeûne, les empêchements au mariage, les relations de l'Orthodoxie avec l'ensemble du monde chrétien et l'œcuménisme.
On peut cependant se demander pourquoi les croyants de l'Eglise russe ne sont pas informés des positions de sa direction concernant ces questions très importantes pour la vie de l'Eglise?

Voila encore des décisions prises sans considération de l'opinion de larges couches du Peuple orthodoxe de l'Eglise russe, comme cela se passe actuellement pour ces projets de la Commission Interconciliaire de russifier et de simplifier le slavon d'église qui provoquent incompréhension et protestations de la part des croyants orthodoxes."
"Mais il faut rester pragmatique" continue le texte, "plus il y aura de divisions entre les Eglises, et particulièrement entre Moscou et Constantinople, mieux ce sera, car cela éloigne la possibilité de convoquer ce fameux concile panorthodoxe qui peut mener à une réforme importante des Canons et de la Tradition de l'Eglise (affaiblissement ou même suppression partièle des jeunes, unification du calendrier, mouvement oeucuménique…)"… etc.

Commentaire personnel: nombre de ces reproches ont été repris par le père Andrew
Philips
et ce qui les rend particulièrement importants c'est qu'ils sont effectivement partagés par une très large partie des orthodoxes russes. Notons que, à cotés de récriminations qui tiennent surtout des préjugés et n'ont aucun fondement sérieux (œcuménisme, modernisme, union avec le Vatican…), il y a des reproches fondés, en particulier l'obscurité qui entoure les décisions des Conférences préconciliaires. Mgr Hilarion avait bien déclaré (ibidem): " Les décisions de la Commission préparatoire sont connues, on ne les cache à personne : les documents et les protocoles des séances de ces commissions peuvent être rendus accessibles à ceux qui le souhaitent. Une grande partie des documents de la Commission préparatoire avaient été publiés dans le Journal du Patriarcat de Moscou dans les années 1970-80." Mais je ne connais personne qui ait pu se les procurer: la secrétariat du Concile oeucumémique à Chambésy ne répond pas à ces demandes et "Le Journal du Patriarcat de Moscou" pour les années 1970-80 n'est pas disponible en ligne… Tout cela entretien rumeurs et préjugés qui ne peuvent que faire du tort à l’idée même de l'utilité de ce Concile.

Note du rédacteur:

(1) Un "congrès panorthodoxe" d'une douzaine de personnes, qui ne comprenait en fait que les représentants de 5 Eglises (Constantinople, Chypre, Serbie, Grèce et Roumanie), réuni en mai 1923 à Constantinople, décida le passage au "nouveau style" dit "Julien réformé", quasi-identique au grégorien pour les fêtes fixes et gardant du calendrier julien le cycle pascal mobil. La décision ne fut pas suivie par les Eglises de Russie, Jérusalem, Serbie et Géorgie ainsi que le Mont Athos et les groupe "vétéro-calendaristes" Nous en sommes là


Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 28 Octobre 2011 à 11:32 | 56 commentaires | Permalien


Commentaires
Du plus récent au plus ancien | Du plus ancien au plus récent

1.Posté par Daniel le 29/10/2011 01:54
Je suis également hostile à la tenue de ce concile dans les conditions actuelles. Les conciles ont servi à condamner les hérésies pas à discuter de 10 points choisis parmi une centaine et qui demeurent obscurs. On parle d'accord sur 8 points et nous sommes tenus dans l'ignorance du texte exact, pourquoi?

Les poncifs des conservateurs ne sont pas des poncifs mais des observations des faits.

Oecuménisme : difficile à définir car on peut tout mettre derrière ce mot mais s'il s'agit de la théorie des branches condamnées par l'EORHF en son temps affirmant que l'Eglise est divisée en branche et qu'il existe des mystères en dehors de l'Eglise orthodoxe, elle est quasi officielle chez Constantinople qui en Australie et en Allemagne reconnaît les baptêmes de maintes communautés chrétiennes. Le Métropolite Jean de Pergame (Zizoulias) est lui-même un tenant de cet oecuménisme baptismal

Quant aux prières communes avec les hérétiques de tout poil, elles sont bien évidemment courantes répétitives et en contradiction avec les canons. Je n'ai en revanche aucune connaissance de prières avec les Juifs et les Musulmans mais l'allumage de bougie pour Hannoukah par le Patriarche serbe Irénée fut du plus mauvais goût (il s'agit d'un geste liturgique)

Modernisme : il faudrait le définir

Union avec le Vatican : en 2006 lors de la si décrié visite de Benoît XVI au Phanar, le Pape a été commémoré en tant qu'évêque de Rome alors qu'il n'y a pas d'épiscopat hors de l'Eglise orthodoxe ( http://www.youtube.com/watch?v=vzSuXSAPUSc ). S'y sont ajoutés des chants liturgiques en l'honneur du pape créé pour l'ocassion.

Par ailleurs, le patriarche Bartholomée a déjà pris une part active à des messes catholiqiues, notamment au Vatican, en lisant le symbole de Nicée dans un livre donné par le diacre catholique alors que le diacre orthodoxe donnait le livre au pape et en donnant la bénédiction finale. Si ça, ce n'est pas de la concélébration... ( http://www.youtube.com/watch?v=G1wkQ37KvWM ).

Mais c'est vrai tous les orthodoxes n'ont pas de conscience dogmatique... j'avais oublié...

2.Posté par Andrey le 29/10/2011 10:15
Cher Daniel,
votre discours semble en contradiction avec la pratique des conciles oecuméniques. Vous ne savez sans doute pas que le 2e concile oecuménique (Constantinople 381) ordonnait de reconnaître même le baptême des ariens et des apollinaristes ! Vous trouverez ce canon dans toutes les langues sur Internet (le texte est ci-dessous). Il faut arrêter avec votre prétendu attachement aux canons qui ne tient pas compte de la tradition de l'Eglise du premier millénaire.

Canon VII du 2e concile oecuménique:

"Ceux qui passent de l'hérésie à l'Orthodoxie et à l'héritage des élus, doivent être reçus de la manière suivante. Les ariens et les macédoniens, les sabbaziens et les novatiens qui se qualifient de pures, et les aristeroi, de même que les tétradites et les apollinaristes, ne doivent être admis qu'après avoir anathématisé par écrit toutes les hérésies qui ne s'accordent pas avec la sainte, catholique et apostolique Église de Dieu, et aussi après avoir été marqués ou oints du saint chrême en forme de croix au front, aux yeux, au nez, à la bouche et aux oreilles; et en les marquant du signe de la croix nous disons : Sceau du don du saint-Esprit. Quant aux eunomiens qui ne baptisent qu'avec une seule immersion, et aux montanistes que l'on appelle ici phrygiens, et aux sabelliens qui enseignent la doctrine du Fils-égale-Père et commettent d'autres choses abominables, et enfin, pour les autres hérétiques, (et il en existe ici un grand nombre, surtout ceux qui viennent de la Galatie), s'ils veulent passer à l'orthodoxie, nous ne les recevons que comme des païens : le premier jour nous les marquons du signe du chrétien, le second jour nous en faisons des catéchumènes, le troisième jour nous les exorcisons en leur soufflant trois fois sur le visage et sur les oreilles, et nous les instruisons alors et les laissons venir à l'église pendant un an à entendre les saintes écritures, après cela nous les baptisons."

3.Posté par Daniel le 29/10/2011 12:24
@ Andrey

Votre commentaire est très intéressant car il relève une confusion très fréquente que je me permets de souligner et de rappeler. Vous noterez que le texte que vous citez ne parle pas de reconnaissance de baptême mais de mode de réception, vous extrapolez en disant que le fait de ne pas baptiser revient à reconnaître le baptême antérieur. C'est là une erreur fort compréhensible (j'ai souvent entendu cela, mais cela est en désaccord avec l'enseignement patristique). L'erreur est humaine...

L'église s'est globalement jugé libre de recevoir par les modes qu'elle souhaitait (profession de foi, chrismation, baptême etc), des personnes venant du dehors, ceci prenant en compte notamment des problèmes pastoraux. Mais en aucun cas, elle n'a reconnu les baptêmes donnés hors de l'église. Ne pas baptiser un arien ou toute autre personne ne signifiait pas reconnaître le baptême arien ou autre. En recevant par une profession de foi, une chrismation, elle estime qu'elle remplit de grâce également le baptême reçu précédemment.

En effet, il faut lire les canons dans leur globalité et autant que possible avec leurs commentaires (Balsamon, Zonaras, Saint Nicodème, Blastaris pour ne citer que les commentateurs les plus connus). Un livre d'ailleurs est consacré au Canon VII que vous citez. Il est écrit par le Père Georges Métallinos de l'Eglise d'Etat grec et doyen de l'Université d'Athènes (Ecole de Théologie) et est en ligne en anglais ici :
http://www.oodegr.com/english/biblia/baptisma1/perieh.htm avec une interprétation du canon ici
http://www.oodegr.com/english/biblia/baptisma1/B3.htm

Concernant le baptême hors de l'église, il n'est pas reconnu. Si l'on veut se limiter aux canons comme nous y sommes, on peut citer :

1° les canons des Saint Apôtres, validés par je ne sais plus quel concile oecuménique qui disent explicitement:

Canon 46

L'évêque, le prêtre ou le diacre qui a reconnu le baptême ou le sacrifice des hérétiques, nous ordonnons qu'il soit déposé : "quel accord peut-il en effet exister entre le Christ et Bélial, et quelle part peut avoir l'infidèle avec le fidèle ?"

2° le canon 1 de Saint Basile

On pourrait aussi citer quelques pères de l'Eglise comme Saint Cyprien de Carthage. Ceci semble donc créer une contradiction avec le canon que vous citez. Mais que nenni, car il en saurait y avoir de contradiction dans l'Eglise!

Il existe 2 modes de réceptions, l'acribie qui supposera en général un baptême (pratiqué systémenatiquement à Jérusalem, en Géorgie, au Mont Athos, en Serbie peut-être) et l'économie qui peut supposer chrismation, profession de foi etc. Le choix dépend de considérations pastorales mais aussi de la forme que revêt le baptême hétérodoxe reçu précédemment (nombre d'immersion etc).

Je me permets de recopier ce texte du métropolite Antoine de Kiev que j'avais posté déjà sur ce présent blob qui ré-expliquais cette apparente contradiction à un évêque anglican.

Vous écrivez : "Si les mystères tels qu'ils sont célébrés par les non-orthodoxes sont valides, je ne peux m'expliquer la position de l'Eglise russe concernant les Latins", que les russes ne rebaptisent pas et dont ils admettent même les prêtres et les évêques sans réoedination. J'avais pourtant devancé cette question en expliquant le premier canon de Saint Basile. Les hérétiques ne possèdent ni la succesion de la prêtrise -ce sont des laïcs- ni les saints mystères; si certains d'entre eux sont effectivement reçus comme prêtres, sans même que leur baptême soit renouvelé, ce n'est pas qu'ils soient considérés comme baptisés ou comme prêtres, mais c'est parce que dans le mystère de la
chrismation ou même par la simple pénitence la grâce du baptême ou du sacerdoce descend sur eux. C'est de cette manière qu'on peut expliquer pourquoi les membres d'une même hérésie étaient parfois reçus par le baptême, parfois par la chrismation et parfois simplement par la pénitence (Voir canon apostolique 46; I concile 8,11 et 7; VI Concile 95; Carthage 68; St Basile le Grand 1 etc). De même, selon les églises locales, les mêmes hérétiques pouvaient être reçus par le premier ordre
(le baptême), par le second (la chrismation), ou par le troisième (le mystère de la pénitence).

Cela dépend, et cela dépendait alors non pas de l'état de développement de l'hérésie (pour reprendre votre expression) mais de l'économie spirituelle, ainsi que l'explique Saint Basile dans sa première lettre canonique : quand une hérésie progresse, alors ceux qui y sont tombés ne sont reçus que par le premier ordre, le plus trict, afin que son caractère désastreux soit clair aux yeux de tous; si au contraire l'hérésie est sur le déclin et près de disparaître, alors la réception des hérétiques est rendue possible par le troisième ordre, le plus léger afin, selon Saint Basile, de ne pas mettre en péril la conversion du grand nombre".

/ avec une interprétation du canon ICI /

4.Posté par vladimir le 30/10/2011 10:56
La réponse de Daniel souligne évidement les très nombreux points de discussion que laisse présager le Concile. Comme nous venons de suivre les 25ème "Journées d'Assise"(1) je vous propose cet extrait de l'interview de Mgr Emmanuel de France. Il parle en fait du dialogue interreligieux, qui dépasse l'œcuménisme interchrétien, mais je pense que cette définition du dialogue peut aussi s'applique à nos relations interconfessionnelles et montrer que ce n'est pas l'épouvantail qu'agitent les conservateurs.

Citation
"Le dialogue est une donnée centrale dans les sociétés plurielles d’aujourd’hui, notamment à l’heure de la mondialisation et de l’interconnectivité, dans un monde où tout est lié. L’absence de dialogue développe le repli sur soi et la crainte de l’autre. C’est l’éloignement des uns et des autres qui crée des représentations aussi fausses que fantasmées. Ce qui prête le flanc à toutes les dérives. Or il convient de représenter l’autre et de le connaître dans ce qu’il est, c’est-à-dire dans sa vérité. Seul le dialogue permet ainsi de connaître et de reconnaître l’autre comme partenaire et non pas de le réduire à une représentation que nous nous faisons de lui, en total décrochage avec la réalité. Le dialogue interreligieux permet ainsi, au-delà de la pacification des mémoires et du dépassement des tensions, d’installer une dynamique de coopération et d’échange qui est bénéfique à tous."(2)
Fin de citation

Ainsi, je ne vois pas du tout que l'œcuménisme soit un retour à la théorie des branches, qui me semble avoir été largement condamnée par les Orthodoxes, mais bien ce dialogue qui "permet, au-delà de la pacification des mémoires et du dépassement des tensions, d’installer une dynamique de coopération et d’échange qui est bénéfique à tous."

(1) http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Mgr-Nestor-represente-les-Orthodoxes-a-la-Rencontre-des-Religions-pour-la-paix_a1977.html
(2) http://www.famillechretienne.fr/croire/cumenisme-ou-autres-religions/pour-les-orthodoxes-a-assise-souffle-un-esprit-de-liberte-dans-la-verite-_t9_s56_d62962.html

5.Posté par justine le 30/10/2011 21:32
Comme dit Daniel tres correctement, les "poncifs des conservateurs" sont des faits reels, comme le peuvent constater tous ceux qui suivent de pres les evenements. D'autre part, ceux qui croient aux gentils discours appaisants des ecumenistes, quand ils s'adressent au public general, sont vraiment naifs. Il faut les entendre parler quand ils sont entre eux, et il faut surtout lire les documents qu'ils ont signes de leur propre main - document de Balamand, documents du Conseil Ecumeni(ste)que des "Eglises", document de Ravenne etc. Ces documents prouvent bien qu'il ne s'agit pas de gentils et innocents dialogues pour la paix, mais de la trahison de la foi orthodoxe de nos Saints Peres. Allez et lisez! Informez-vous et cessez de dormir! L'internet est a votre disposition!

6.Posté par vladimir le 31/10/2011 15:08
Un correspondant me signale qu'il est peut être encore possible de trouver à Paris des exemplaires du journal du Patriarchat de Moscou des années 1970-1980 contenant une partie des documents de la Commission préparatoire:

- A l'église de Vanves : dans la grande salle du premier étage, il y avait une grande bibliothèque, occupant pratiquement tout le mur, et la dernière étagère contenant uniquement les ЖМП - peut être y sont-ils toujours ?
- A la maison Berdiaev à Clamart : vers la fin des années 1980, tout le stock de ces journaux, stockés dans la cave de la rue Pétel a été déménagé à cet endroit.

Signalons en particulier le N° 2 de 1977 comportant un article de 10 pages intitulé: "Первое Предсоборное Всеправославное совещание" (Première conférence préconciliaire panorthodoxe)

Il serait bien que des Parisiens intéressés fasse la recherche et mettent en ligne... Ceci pour ceux qui lisent le russe; pour les autres, il devrait être possible d'en avoir des compte rendus en français dans le SOP de la même époque. Qui connait?

7.Posté par vladimir le 31/10/2011 15:52
Chère Justine,

Votre contribution me semble assez bien caractériser ces condamnations plus fondées sur des préjugés que sur des faits avérés. Nous parlons ici du point "œcuménisme" qui est à l'ordre du jour du Concile (cf. Décisions de la IIIe Conférence panorthodoxe: http://www.centreorthodoxe.org/index.php?nav=dialogues1&smenu=smenu8&lang=fr ) et les documents que vous citez n'ont rien à voir:
- le "document de Balamand" a condamné l'uniatisme mais, malheureusement, n'a pas été suivi d'effet sur le terrain (cf. evry.catholique.fr/IMG/rtf/Stavrou_dec07.rtf)
. le "document de Ravenne" a été rejeté d'entrée par l'Eglise russe et la Sainte-Communauté du Mont-Athos et aucune Église orthodoxe ne l'a accepté à ma connaissance. (http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Une-nouvelle-querelle-orthodoxe-autour-de-l-oecumenisme-et-du-document-de-Ravenne_a444.html)
- Les "documents du Conseil OEcumeni(ste)que des "Eglises" n'ont été acceptés, à ma connaissance, par aucune Église orthodoxe et l'Eglise Russe, en particulier, a clairement pris ses distances avec le COE. (http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/L-Eglise-russe-et-l-oecumenisme_a1064.html)

Il n'y a donc aucune raison de supposer que ces documents aient quoi que ce soit à voir avec les idées sur l'œcuménisme partagées par les Eglises Orthodoxe et leur en faire grief revient plus de l'amalgame et du préjugé sans fondement – tous procédés de propagande bien connus et indigne d'un débat qui se respecte.

Vous avez une autre base sérieuse sur cette question dans les "Principes fondamentaux régissant les relations de l'Eglise orthodoxe russe avec l'hétérodoxie" http://orthodoxeurope.org/page/7/5/2.aspx, promulguées par le Concile de l'Eglise russe.

Référez vous donc aux bons documents, chère Justine, et nous en reparlerons.

8.Posté par Parlons d'orthodoxie le 03/11/2011 22:00
"В Русской церкви обеспокоены кампанией против созыва Всеправославного собора"

Москва. 6 ноября. ИНТЕРФАКС - В Московском патриархате развеяли опасения ряда верующих, которые они связывают со Всеправославным собором.
"Могу заверить всех сомневающихся в том, что этот собор не будет восьмым Вселенским, не отменит и не пересмотрит решений семи Вселенских соборов", - сказал глава синодального Отдела внешних церковных связей митрополит Волоколамский Иларион на церемонии присуждения ему степени почетного доктора Санкт-Петербургской духовной академии, сообщает в четверг сайт ОВЦС.

По его словам, этот собор "не отменит постов, не введет женатый епископат, не разрешит второбрачие духовенства, не признает власть Римского папы над Православной церковью, не подпишет унию с католиками - одним словом, не сделает ничего из того, чего сегодня опасаются некоторые "защитники православия", проявляющие ревность не по разуму".
Владыка указал на то, что с темой подготовки собора подчас связаны различные недоумения, "а порой и прямые спекуляции в определенных кругах". Так, продолжил он, "некоторыми маргинальными СМИ развернута настоящая кампания против созыва собора".

"Верующих пугают тем, что грядущий собор станет "антихристовым", потому что на нем якобы будут приняты решения, идущие вразрез с учением Церкви, ее догматами, канонами и правилами: введут женатый епископат, отменят посты, пересмотрят основы вероучения. И тогда православным христианам не останется ничего другого, как покинуть ограду "официальной" Церкви и искать иные пути спасения", - сказал иерарх.
В этой связи он подчеркнул, что подобные рассуждения "не только не имеют под собой реальных оснований, но и свидетельствуют о незнании или умышленном искажении теми, кто их практикует, исторических фактов и церковной традиции".

Касаясь вопроса о том, когда может быть созван Всеправославный собор, подготовка к которому ведется уже полвека, митрополит Иларион отметил, что это станет известно после совещания предстоятелей поместных Православных церквей, которое состоится предположительно в 2012 году.
"Если на этом совещании будет предпринята попытка отказаться от принципа консенсуса как основополагающего и единственного способа принятия решений на межправославном уровне, то можно предположить, что созыв собора отложится на неопределенную перспективу. Ведь вряд ли какая-либо Церковь согласится участвовать в Соборе, на котором ее мнение может быть проигнорировано или отвергнуто под давлением других Церквей", - заявил он.

Кроме того, по словам владыки, на Соборе принцип равного представительства использоваться не может, "а должен действовать принцип пропорционального представительства".
"Ведь не может Русская православная церковь, имеющая около 150 миллионов верующих и около 250 епископов, быть представлена таким же количеством делегатов, как какая-либо иная поместная Православная церковь, в которой лишь несколько десятков тысяч верующих и несколько архиереев", - сказал он.

9.Posté par vladimir le 05/11/2011 17:21
Cette déclaration est évidement très importante puisqu'elle répond pratiquement à tous les reproches proférés par les opposants:

"Ce concile ne vas pas supprimer les carêmes, introduire un épiscopat marié, reconnaitre le pouvoir du Pape sur l'Eglise orthodoxe, signer une Union avec les Catholiques, en un mot il ne fera rien de ce que dénoncent certains 'défenseurs de l'Orthodoxie' qui montrent un excès zèle déraisonnable" dit le métropolite. (…)"De tels affirmations n'ont non seulement aucune base sérieuse, mais ils démontrent aussi le manque de connaissance, voire la déformation volontaire des faits historiques et de la tradition de l'Eglise par ceux qui les propagent."

Mgr Hilarion a aussi indiqué que la date de la convocation du Concile panorthodoxe sera connue "après la réunion des primats qui devrait se tenir en 2012." (…) "Si une tentative de s'écarter du principe du consensus, comme seul méthode de prise de décision au niveau panorthodoxe, est faite au cours de cette réunion, alors on peut penser que la convocation du Concile sera repoussée à une perspective indéterminée. Car aucune Eglise n'acceptera de participer à un Concile où son avis peut être ignoré ou rejeté sous la pression des autres Eglises" Et Mgr Hilarion a indiqué qu'on ne pouvait accepter une représentation égale des Eglises mais qu'il fallait "un principe de représentation proportionnelle": "L'Eglise russe, qui compte prés de 150 millions de fidèles et prés de 250 évêques ne peut être représentée par le même nombre de délégués qu'un autre Eglise locale qui ne compte que quelques dizaines de milliers de croyants et quelques évêques."


10.Posté par Marie Genko le 06/11/2011 12:58

Ce fil est particulièrement intéressant.
Deux choses m'ont frappée:
1/ la phrase suivante exprimée par Sa Sainteté le Catholicos Ilia II de Géorgie:

"Le patriarche œcuménique a proposé que toutes les églises qui ne sont pas situés dans l'une des Eglises doivent appartenir au patriarcat œcuménique, a continué le patriarche de Géorgie. Nous avons répondu que ces églises doivent appartenir à l'Eglise-mère que souhaitent les paroissiens et, si les paroissiens souhaitent que cette église appartienne au patriarcat œcuménique, alors l'Eglise-mère ne s'y opposera pas."

Voilà une affirmation qui devrait pouvoir être acceptable et acceptée par toute la diaspora!!!!

La deuxième chose étonnante est que le mot "oecuménisme" est devenu un fourre tout auquel beaucoup sont prêts à faire dire n'importe quoi !!!
Il me semble qu'il serait sage de méditer sur les paroles du métropolite Emmanuel, mises en ligne par Vladimir ci-dessus :

"Le dialogue est une donnée centrale dans les sociétés plurielles d’aujourd’hui, notamment à l’heure de la mondialisation et de l’interconnectivité, dans un monde où tout est lié. L’absence de dialogue développe le repli sur soi et la crainte de l’autre. C’est l’éloignement des uns et des autres qui crée des représentations aussi fausses que fantasmées. Ce qui prête le flanc à toutes les dérives. Or il convient de représenter l’autre et de le connaître dans ce qu’il est, c’est-à-dire dans sa vérité. Seul le dialogue permet ainsi de connaître et de reconnaître l’autre comme partenaire et non pas de le réduire à une représentation que nous nous faisons de lui, en total décrochage avec la réalité. Le dialogue interreligieux permet ainsi, au-delà de la pacification des mémoires et du dépassement des tensions, d’installer une dynamique de coopération et d’échange qui est bénéfique à tous."(2)
Fin de citation

Arrêtons de parler d'oecuménisme et utilisons les mots de DIALOGUE INTER RELIGIEUX et nous éviterons toutes les confusions!




11.Posté par vladimir le 06/11/2011 15:15
Comme je l'ai écrit ci-dessus (3), il y a à ma connaissance deux documents qui définissent officiellement la vision orthodoxe de l'œcuménisme:
- Les textes de la IIIe Conférence panorthodoxe préconciliaire (Chambésy, 28 octobre – 6 novembre 1986) sur la participation au Mouvement œcuménique et les dialogues théologiques bilatéraux, officiellement engagés avec les autres Églises chrétiennes (cf. http://www.centreorthodoxe.org/index.php?nav=dialogues1&smenu=smenu8&lang=fr). ILS ONT ÉTÉ SIGNÉS PAR TOUS LES CHEFS DES DÉLÉGATIONS et donnent donc une position officielle des Églises, mais ils n'ont pas de portée canonique avant leur approbation par le Concile.
- Les "Principes fondamentaux régissant les relations de l’Église orthodoxe russe avec l'hétérodoxie" (http://orthodoxeurope.org/page/7/5/2.aspx ) ont une portée canonique certaine puisqu'ils ont été promulgués par le Concile de l’Église russe (Concile épiscopal en 2000, Concile local en 2008).

Et Marie a raison: le mot "œcuménique" n'est employé dans le premier que pour ce qui concerne les relations avec le COE (Conseil Œcuménique des Églises) et il n'est pas employé du tout dans le second. Par contre les deux textes parlent de "DIALOGUE AVEC LES AUTRES CHRÉTIENS" ou de "RELATIONS AVEC LES HÉTÉRODOXES".

Toutefois le concept d'œcuménisme reste souvent utilisé pour englober le tout. Ainsi dans son long discours précédant la publication de la Déclaration, le métropolite Philarète de Minsk et de Biélorussie, président de la Commission théologique du Saint-Synode, chargée de la rédaction du document (http://orthodoxeurope.org/page/14/1.aspx), écrit: "Le Concile condamne ceux qui s’opposent au DIALOGUE ŒCUMÉNIQUE et qui subvertissent la hiérarchie à cause des pourparlers qu’elle mène avec les chrétiens d’autres Églises."

12.Posté par Marie Genko le 06/11/2011 16:07
Cher Vladimir,

Merci pour toutes ces précisions.
Je me permets d'insister sur l'importance des mots utilisés:
Lorsque vous écrivez:

"Ainsi dans son long discours précédant la publication de la Déclaration, le métropolite Philarète de Minsk et de Biélorussie, président de la Commission théologique du Saint-Synode, chargée de la rédaction du document (http://orthodoxeurope.org/page/14/1.aspx), écrit: "Le Concile condamne ceux qui s’opposent au DIALOGUE ŒCUMÉNIQUE et qui subvertissent la hiérarchie à cause des pourparlers qu’elle mène avec les chrétiens d’autres Églises."

Je trouve que les mots "dialogue oecuménique" et "pourparlers" nous induisent en erreur!
Il faudrait dire dialogue interreligieux!
Et il ne peut être question du mot "pourparlers" qui nous fait penser à des négociations (recherches de concessions acceptables)
Aucune concession n'est acceptable!
Il faut donc trouver un autre mot que "pourparlers" "Etudes des traditions communes aux chrétiens du premier millénaire"
C'est un peu long, mais infiniment plus acceptable pour tous!

13.Posté par vladimir le 06/11/2011 17:54
6/10/11
Bien chère Marie,

La phrase que vous incriminez, placée entre "", est la traduction du texte de Mgr Philarète dont je n'ai pas retrouvé l'original. Il s'agit probablement du mot russe "переговоры", que l'on peut traduire par NÉGOCIATIONS, POURPARLERS, ENTRETIENS... L'expression "DIALOGUE ŒCUMÉNIQUE" est, par contre, probablement une traduction mot pour mot...

Je ne pense pas vraiment que nous soyons en mesure de juger les expressions d'un "docteur de la foi" aussi spécialisé que Mgr Pilarète, qui a écrit ou supervisé un très grand nombre de textes sur ce sujet en qualité de président de la Commission théologique du Saint-Synode. Je souligne simplement que ces expressions sont utilisées et comprises ... par ceux qui veulent se donner la peine de comprendre et non faire de "la déformation volontaire des faits historiques et de la tradition de l'Eglise" comme l'écrit Mgr Hilarion. Le texte de la IIIe Conférence panorthodoxe préconciliaire, que je cite, fait vraiment le tour de la question et ne laisse subsister aucune ambiguïté. Ceux qui, au lieu de s'y référer, vont inventer n'importe quoi pour en accuser l'Eglise, comme le dénonce Mgr Hilarion, ne peuvent le faire qu'en toute connaissance de cause (le commentaire 5 en est un exemple…).

Je partage entièrement votre "Voilà une affirmation qui devrait pouvoir être acceptable et acceptée par toute la diaspora!!!! " Malheureusement une grande partie de la diaspora partage plutôt l'opinion que cite d'abord le Catholicos Elie: en France comme en Amériques les éparchies qui dépendent e Constantinople sont les plus nombreuses …

14.Posté par Marie Genko le 06/11/2011 19:03
Cher Vladimir,

Il n'est pas question de porter un jugement sur ce que dit un docteur de la foi, tel que Mgr Philarète!

Il est question de faire remarquer que certains mots prêtent à confusion, justement parce que les ignards, (et je pourrais être de ceux-là), se servent d'une interprétation faussée de ces mots pour nuire à l'Eglise et aux efforts de dialogues auquels s'astreignent les chrétiens orthodoxes et hétérodoxes.

Justement les ignards suivent aveuglément ceux qui s'efforcent de créer des divisions et des schismes, Alors il me semble que cela devrait être la préocupation première de chacun d'entre nous, du plus docte au plus ignorant d'employer un vocabulaire accessible et sans ambiguité!

Car certains agitateurs appellent au schisme, à cause justement du prétendu "oecuménisme"!

Et cela me semble suffisamment grave pour que même les docteurs de la foi se donnent la peine d'utiliser un vocabulaire sans ambiguité!

Avec toute mon amitié Marie

15.Posté par Daniel le 06/11/2011 22:14
Il y avait les docteurs de la loi, il y a donc les docteurs de la foi (humour)...

Soit dit en passant, j'avais publié un extrait des commentaires du Mont Athos sur les accords de Balamand qui montraient comment un extrait des dits accords était entièrement non-orthodoxe en matière d'ecclésiologie en affirmant, je cite :

"Par réaction -contre l'Eglise catholique qui, se prétendant unique dépositaire du salut, exerçait ses efforts missionnaires au détriment des orthodoxes- l'Eglise orthodoxe, à son tour, en vint à épouser la même vision, selon laquelle chez elle seule se trouvait le salut.." [sources Accord de Balamand]

Le dialogue oui, mais à condition qu'ils produisent des fruits orthodoxes... et pas des déclaration comme celle ci-dessus!

16.Posté par vladimir le 06/11/2011 23:18
6/11
Bien cher Daniel,

1. "… l'évêque est nommé docteur de la foi" (in Mgr Kalistos de Diacletia "L'Orthodoxie, l'Église des sept conciles"; Cerf 2002. p. 324)

2. Vous avez raison, ce paragraphe est mal rédigé … mais le commentaire de la Sainte Montagne est tiré par les cheveux et l'essentiel du document est ailleurs: il est dans la condamnation sans appel de l'uniatisme… qui n'est malheureusement pas vraiment appliquée sur le terrain. (cf. http://www.catho-theo.net/spip.php?article176)

17.Posté par Daniel le 07/11/2011 22:54
@ Vladimir

L'appellation évêque Docteur de la Foi est-elle propre à Kallistos Ware, parce que les plus grands hérétiques, Arius excepté ont tout été évêques... Comme quoi certains oublient vite la promesse de garder la foi orthodoxe...

Pour ma part, je n'ai rien à redire du commentaire de l'Athos qui a à plusieurs reprises gardé la foi orthodoxe quand l'épiscopat était plus que brinquebalant : Concile de Lyon, période des kollyvades... Personnellement, au vu de l'histoire de l'église le statut d'évêque ne m'impressionne pas... J'avoue avoir plus de respect pour des personnes qui passent leur vie à prier et pratiquent l'ascétisme que pour celles qui passent leur vie dans des réunions diplomatico-mondaines.

18.Posté par vladimir le 07/11/2011 23:20
Je n'ai plus le texte exacte de ce commentaire mais, si je me souviens bien, les reproches sont tirés par les cheveux. Même la Sainte communauté peut, parfois, s'égarer...

19.Posté par justine le 08/11/2011 12:44
A Vladimir: „Referez-vous donc aux bons documents, et nous en reparlerons”.

Le sujet, c’est donc le futur « Grand Concile » et le fait qu’une grande partie des fidèles orthodoxes, dont des théologiens de renom, sont inquiets à son sujet. La discussion sur P.O. est partie de la nouvelle que le patriarche Elie de Géorgie a lui aussi exprimé ses réserves à ce sujet, en l’occurrence le point de litige de l’octroi de l’autocéphalie. Daniel avait formulé ses réserves sur d’autres points et moi-même sur le point des relations avec les hétérodoxes. Vous vous référez au document de l’Eglise russe « Principes fondamentaux régissant les relations de l’Eglise orthodoxe russe avec l’hétérodoxie ». C’est en effet un document excellent qui devrait être adopté par toutes les Eglises orthodoxes locales.
D’autre part, le métropolite Hilarion, dans son récent discours à l’Ecole théologique de St Petersbourg, s’est longuement expliqué sur les travaux préparatoires du « Grand Concile ». Dans ce discours il assure très clairement que l’Eglise Russe n’acceptera en aucun cas des décisions quelconques qui seraient contraires à l’esprit ou à la lettre des Conciles précédents et à la Sainte Tradition orthodoxe et que notamment elle défendra toujours cette vérité que l’Eglise n’a pas de Tête terrestre, mais que sa Tête unique est le Christ Lui-même.
Malheureusement, et c’est a cela que je me référais, il y a dans l’Eglise – je parle de l’ensemble de l’Eglise Orthodoxe, et non pas de l’Eglise russe en particulier - tout un groupe de hiérarques qui ne tiennent pas ces positions saines, mais qui enseignent et œuvrent par tous les moyens pour imposer à l’ensemble de l’Eglise des positions contraires. Et c’est un grand danger, parce que déjà on voit comment ils ont réussi à entraîner dans l’erreur beaucoup d’autres hiérarques, une grande partie de leur troupeau, à altérer sérieusement l’enseignement théologique dans les Académies et Universités, à mettre dans des positions-clé des personnes qui pensent comme eux, si bien qu’il faut craindre que sous peu, dans certaines Eglises locales, toute autre voix sera étouffée, par le moyen bien connu et depuis toujours appliqué par les hérétiques de toute couleur, de dénigrer leurs adversaires orthodoxes, de déformer ce que ces derniers disent et de ne jamais, surtout, répondre honnêtement à leurs arguments théologiques.
Mais par la Providence divine, il y en a d’autres qui font contrepoids à ce courant dangereux. Et je pense que le rôle de l’Eglise de Russie est à cet égard très important.
Il faut néanmoins attirer l’attention des fidèles sur les méthodes très pernicieuses des œcuménismes, car par leur double-face et leur langage trompeur ils déçoivent ceux qui ne sont pas prévenus. Ce sont les documents mentionnés qui montrent à quel point ces « représentants » orthodoxes ont trahi la Foi des Pères – une fois encore, je ne parle pas de l’Eglise russe! - Bien sûr, ces documents ne sont pas approuvés par les Synodes des Eglises respectives, bien plus, ils ne sont même pas discutés par ces Synodes ! N’empêche que ces documents sont signés par les « représentants » au nom de leurs Eglises respectives et que les dialogues se poursuivent sur la base de ces documents. Chaque ronde de discussion part du document qui précède, comme on monte d’un échelon à l’autre. Les « représentants » sont toujours les mêmes personnes, quasiment omnipotents, jouissant de la plus haute protection. Alors quoi ? Où nous mène-t-on ? Nous sommes bien des brebis, mais douées de raison....

20.Posté par justine le 08/11/2011 13:12
La Sainte Communauté de la Sainte Montagne a à de nombreuses reprises pris position contre les déviations des écumenistes (pour Marie): "écumenisme" est le nom de l'hérésie majeure de nos temps qui promeut, soit ouvertement soit subrepticment, l'idée que l'Eglise Orthodoxe n'est pas l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique, en possession de la plénitude de la Vérité et de la Grace, mais qu'elle est soit "défectueuse" du fait de sa non-soumission au pape (position des écumenistes philo-papistes), soit simplement une branche parmi d'autres de l'"Eglise universelle" qui engloberaient sans distinction tous les hérétiques et les orthodoxes (position des écumenistes protestantisants) et que par conséquent les saints dogmes de l'Eglise Orthodoxe et les enseignements de nos Saints Pères sont tout relatifs et ne concernent que les Orthodoxes]. Si Vladimir dit, que meme la Sainte Montagne peut parfois se tromper, c'est parce que probablement il n'a pas connaissance du grand nombre de déclarations de la Sainte Communauté dans son ensemble et d'études théologiques d'Athonites théologiens de renom (comme p. ex. l'Higoumène Georges du Monastère de Grigoriou), publiées au cours des dernières décennies, qui montrent la continuité de l'opposition du Mont Athos à l'hérésie de l'écumenisme.

21.Posté par justine le 08/11/2011 13:19
En reproduisant mon dernier message dans la serie des commentaires s'est produit une alteration: il faut lire dans la premier ligne de cet alinea: "les methodes tres pernicieuses des ecumenistes" (ou oecumenistes, si vous voulez, et non pas des "oecumenismes".

22.Posté par vladimir le 08/11/2011 15:34
Bien chère Justine,

Vous m'avez mal compris: je suis au contraire bien au courant de l'importance des travaux et prises de positon de la Sainte Montagne. Je pense seulement que personne n'étant parfait, sauf Dieu, il peut aussi y avoir des imperfections dans le discours de la Sainte Montagne, ce qui me semble être le cas ici. Toutefois, comme je n'ai pas retrouvé ce texte, je ne peux plus expliquer en quoi il est "tiré par les cheveux".

Pour ce qui est de "l'œcuménisme" il y a à tout le moins deux façon d'exprimer les choses:

- Pour la Sainte Montagne, que vous citez, "c'est le nom de l'hérésie majeure de nos temps qui promeut, soit ouvertement soit subrepticement, l'idée que l'Eglise Orthodoxe n'est pas l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique, en possession de la plénitude de la Vérité et de la Grâce, mais qu'elle est soit "défectueuse" du fait de sa non-soumission au pape (position des œcuménistes philo-papistes), soit simplement une branche parmi d'autres de l'"Eglise universelle" qui engloberaient sans distinction tous les hérétiques et les orthodoxes (position des œcuménistes protestantisants) et que par conséquent les saints dogmes de l'Eglise Orthodoxe et les enseignements de nos Saints Pères sont tout relatifs et ne concernent que les Orthodoxes"

- Pour l'Eglise russe: "L'Eglise condamne ceux qui, utilisant des informations non fiables, défigurent de parti pris la tâche qu'assume l'Église orthodoxe de porter témoignage face au monde hétérodoxe et calomnient sciemment la Hiérarchie de l'Église, l'accusant de "trahison de l'Orthodoxie". Envers de telles personnes qui sèment les graines du scandale parmi les simples fidèles, il convient de prendre des sanctions canoniques. Il faut à cet égard se laisser guider par les décisions de la Rencontre panorthodoxe de Salonique (1998): "Les délégués ont condamné unanimement les groupes de schismatiques et également certains groupes d'extrémistes à l'intérieur des Églises locales orthodoxes, qui exploitent le thème de l'œcuménisme pour critiquer la direction ecclésiastique et saper son autorité, cherchant par là à soulever des dissensions et des schismes dans l'Église. À l'appui de leur critique injuste ils recourent à des matériaux mensongers et à la désinformation.

Les délégués ont également souligné que la participation orthodoxe au mouvement œcuménique s'est toujours fondée et se fonde toujours sur la Tradition Orthodoxe, sur les décrets des Saints Synodes des Églises Orthodoxes locales et des rencontres panorthodoxes... Les participants sont unanimes dans leur manière de concevoir la nécessité de continuer à participer aux différentes formes d'activités interchrétiennes. Nous n'avons pas le droit de nous dérober à la mission qui nous a été conférée par notre Seigneur Jésus-Christ, la mission de témoigner de la vérité devant le monde non orthodoxe. Nous ne devons pas rompre les relations avec les chrétiens des autres confessions qui sont prêts à collaborer avec nous... Au long des nombreuses décennies de participation orthodoxe au mouvement œcuménique, pas un des représentants (officiels) de telle ou telle Église locale orthodoxe n'a trahi l'Orthodoxie. Au contraire, ces représentants se sont toujours gardés fidèles et obéissants envers leurs autorités ecclésiastiques, ont agi en plein accord avec les règles canoniques, avec l'enseignement des Conciles œcuméniques et des Pères de l'Église et avec la Sainte Tradition de l'Église orthodoxe". Ils représentent aussi un danger pour l'Église ceux qui prennent part à des contacts interchrétiens sans la bénédiction de l'autorité ecclésiastique, ainsi que ceux qui causent le scandale dans le milieu orthodoxe en pratiquant une communion sacramentelle inadmissible avec l'hétérodoxie" (in "Principes fondamentaux…" que vous citez en 19, par. 7.3)
(…)
"Tout en participant au mouvement œcuménique, les orthodoxes proclament cependant d'une façon absolument claire et sans ambiguïté qu'ils ne partagent pas la conception hétérodoxe de l'œcuménisme. Pour les orthodoxes, l'important n'est pas ce que le mouvement œcuménique représente aujourd'hui, mais ce que le mouvement œcuménique pourrait être, pourrait devenir, grâce à l'action sage et patiente en lui du "levain" du témoignage orthodoxe.

Sur les principes qui régissent l'attitude de l'Église orthodoxe russe vis à vis de "l'unité œcuménique" et de ses formes institutionnelles, le prêtre martyr Hilarion (Troitzky) s'est exprimé, en réponse à l'un des leaders du mouvement œcuménique, et inspirateur de la fondation du Conseil œcuménique des Églises, Robert Gardiner. Après s'être livré dans sa réponse à une critique impitoyable de "l'ecclésiologie œcuménique" qu'apparemment partageait Gardiner, saint Hilarion conclu? néanmoins sa lettre: "Ne croyez pas que mon désaccord catégorique avec votre conception de l'unité de l'Église soit une condamnation de l'idée même de conférence mondiale sur l'unité (prototype du COE); non, j'ai déjà dit ma pleine bienveillance dans la prière à l'égard de la conférence projetée. Mais je suis fermement convaincu que ce serait un immense pas sur la route de l'union si cette conférence affirmait avant tout la vérité sur l'unité de l'Église et ne considérait pas toutes les confessions et sectes chrétiennes modernes dans leur ensemble comme l'unique Église du Christ qui n'aurait perdu que son unité visible". (ibidem, annexe)

23.Posté par justine le 08/11/2011 20:54
Une petite correction de nouveau d'une erreur de transmission dans mon post sur la Sainte MOntagne, erreur qui prete à confusion. Dans la deuxième ligne, il faut lire: ... déviations des écumenistes. [Pour Marie: "écumenisme" est le nom.......]
Ce qui est entre parenthèses carrées, n'est donc pas une citation de la Sainte Montagne.

D'autre part, en ce qui concerne la réponse de Vladimir, on ne peut que dire: "Qui vivra verra." Les évènements montreront ce qui en est de tout cela.

24.Posté par vladimir le 08/11/2011 23:11
Bien cher Daniel, votre 17:
"l'évêque est nommé docteur de la foi" écrit Mgr Kalistos sans plus de précision, mais il avait précisé au début du chapitre (ibid p.321) que "l'évêque reçoit le triple pouvoir: a) de diriger, b) d'enseigner, c) de conférer les sacrements" et il me semble que ces principes là sont largement partagés par les théologiens. Ainsi Jean-Claude Larchet écrit à propos du livre de Mgr Jean (Zizioulas) de Pergame, « L'Église et ses institutions » (lien) qu'il "souligne exclusivement la fonction liturgique de l'évêque en négligeant ses fonctions de pasteur et de « dispensateur de la Parole de vérité »", ce qui me semble bien recouper la présentation de Mgr Kalistos: "pouvoir d'enseigner", "dispensateur de la Parole de vérité" correspondent bien à "docteur de la foi".

Et sur le commentaire de l'Athos: pourriez-vous le poster en entier, s'il vous plait, que je puisse voir pourquoi il me semblait "tiré par les cheveux"... Merci!

http://www.orthodoxie.com/2011/11/recensiion-m%C3%A9tropolite-jean-zizioulas-de-pergame-l%C3%A9glise-et-ses-institutions-.html

25.Posté par vladimir le 09/11/2011 10:23
PS pour 24: après recherche, et la nuit portant conseil, je constate que l'attribution du titre de "docteur de la foi" aux évêques est courante chez les Catholiques; j'imagine qu'il en est de même chez les Anglicans, d'où son utilisation par Mgr Kalistos. Chez les Orthodoxes ce titre semble plutôt réservé aux Pères de l'Eglise.

J'ai aussi retrouvé (cf. lien) le commentaire de l'Athos. Le seul reproche réel fait à ce paragraphe c'est que "notre sainte Eglise orthodoxe est mise à égalité avec l'Eglise catholique romaine". Et on en tire 10 pages de commentaires prétendant que "ainsi se révèlent véridiques les prévisions qui annonçaient l'union planifiée par le Vatican et dans laquelle vont, bon gré mal gré, se trouver embarqués les orthodoxes comme le disaient St Marc d'Ephèse…". Or il n'y a rien dans le document parlant de cette "union", qui est donc une pure invention du commentateur, et par contre ce document porte sur un point très important, la condamnation de l'uniatisme, dont le commentateur ne dit mot. Ce commentaire est, au mieux, stupide. Au pire c'est une désinformation volontaire, malveillante et calomnieuse qui tombe clairement sous le coup de la condamnation prononcée par l'Eglise russe citée avant: "L'Église condamne ceux qui, utilisant des informations non fiables, défigurent de parti pris la tâche qu'assume l'Église orthodoxe de porter témoignage face au monde hétérodoxe et calomnient sciemment la Hiérarchie de l'Église, l'accusant de "trahison de l'Orthodoxie". Envers de telles personnes qui sèment les graines du scandale parmi les simples fidèles, IL CONVIENT DE PRENDRE DES SANCTIONS CANONIQUES."

26.Posté par justine le 09/11/2011 12:44
Très précieuse la recension de Jean-Claude Larchet concernant ce livre du métropolite de Pergame, lequel est un des principaux fondateurs et promoteurs de l'hérétisante "théologie néo-patristique et post-patristique", une théologie sans et de plus en plus ouvertement c o n t r e les Saints Pères.

27.Posté par Daniel le 09/11/2011 22:16
Cette menace de sanctions canoniques est ridicule et totalitaires. Les oecuménistes prient avec les hérétiques au mépris de tous les canons et n'ont pas été sanctionnés et ceux qui émettent des réserves le seraient... Un peu de sérieux!

28.Posté par justine le 10/11/2011 08:26
D'accord avec Daniel. Les menaces de ce genre sont le moyen classique d'intimidation du pouvoir séculier. C'est malheureux qu'en l'Eglise du Christ de telles moyens soient employés, surtout quand on proclame si haut le principe du "dialogue" et de l'amour. Si parmi les opposants de l'écumenisme il y a des gens "mal informés", le seul moyen honnete et chrétien est de les informer correctement et de manière crédible, c'est à dire conformément à la vérité, aux faits réels, preuves à l'appui.

29.Posté par Fabre Daniel le 10/11/2011 08:38
posté par Daniel en § 27 : " Cette menace de sanctions canoniques est ridicule et totalitaires. Les oecuménistes prient avec les hérétiques au mépris de tous les canons et n'ont pas été sanctionnés et ceux qui émettent des réserves le seraient... Un peu de sérieux! "
comme dans le monde....ou bien le monde comme dans l'Eglise....deux poids deux mesures....selon que vous soyez puissant ou misérable (Jean De La Fontaine) par exemple quand un évêque orthodoxe concélèbre et communie avec les KTos en Roumanie....très très peu sanctionné ! : " métropolite Nicolae Corneanu du Banat (Patriarcat de Roumanie) avait communié le 25 mai avec le clergé catholique ".... : "...Décision du saint Synode relative au comportement sacramentel et liturgique du clergé et des fidèles orthodoxes

Lors de sa séance de travail des 8 et 9 juillet 2008, le saint Synode de l'Eglise orthodoxe roumaine a soumis à discussion la communion de son Eminence Nicolas, métropolite du Banat, à une liturgie gréco-catholique et la concélébration de son Eminence Sophrone, évêque d'Oradea, avec un hiérarque gréco-catholique à un service de grande bénédiction des eaux.

Le saint Synode a désapprouvé les gestes non canoniques des deux hiérarques, qui ont engendré le trouble dans l'Eglise. Ensuite, le saint Synode a pris acte de leur regret et de leur pénitence, qu'il a acceptés comme un signe de redressement. ...." dont acte !

30.Posté par Irénée le 10/11/2011 08:57
Je rappelle quand même qu'il y a eu un rapport de publié en 2005 suite à la Commission spéciale sur la participation des ORTHODOXES ao COE. Je copie ici deux extraits, le premier concerne l'ecclésiologie :
"Il existe deux conceptions ecclésiologiques fondamentales distinctes : celles des Églises qui, telle l'Église orthodoxe, s'identifient à l'Église une, sainte, catholique et apostolique, et celle des Églises qui se considèrent comme faisant partie de l'Église une, sainte, catholique et apostolique. Selon qu'elles adhèrent à l'une ou à l'autre de ces conceptions ecclésiologiques, les Églises ont une position différente..."
Et concernant la prière commune :
"...C'est dans la prière commune que, à la fois, nous découvrons la promesse d'une réconciliation réalisée par Dieu et ressentons la douleur de nos divisions. Notre unité étant à la fois un don et une vocation, à la fois réalisés et espérés, c'est aussi ce que doit être notre prière commune, avec tous les risques que cela comporte. Dans la pratique, il n'est pas toujours facile de prier ensemble - et c'est ainsi que cela doit être : nous osons en effet nous présenter devant Dieu sans nous être d'abord réconciliés entre nous.
En fait, pour certains, prier avec des chrétiens appartenant à d'autres traditions n'est pas seulement difficile, c'est même jugé impossible. Par exemple, les chrétiens orthodoxes doivent tenir compte de canons dont une interprétation possible est qu'une telle prière est interdite - quoique tous les orthodoxes ne soient pas d'accord entre eux sur la façon d'appliquer ces canons aujourd'hui."
Je regrette encore une fois de lire trop souvent sur ce blog des déclarations agressives, basées sur une mauvaise compréhension des questions abordées ou bien des à-priori simplistes et très mal
renseignées...
Le rapport dont j'ai posté de courts extraits fait suite à plusieurs années de travail. Soixante personnes ont participé à ce travail, dont trente orthodoxes, parmi lesquels des représentants de toutes les Eglises (sauf celles de Géorgie et de Bulgarie)

31.Posté par vladimir le 10/11/2011 10:13
"Si quelqu'un est contre son évêque, dit saint Cyprien, il est en dehors de l'Église" (Lettre, LXVI, 8. Saint Cyprien de Carthage, évêque et martyre (+258). Cité par Mgr Kalistos, ibid, p. 23)

Nous avons là une prise de position claire et unanime des évêques de l'Eglise Russe, confirmée par un concile local... reste à choisir où est l'Eglise!

32.Posté par Marie Genko le 10/11/2011 10:17
Cher Daniel Fabre,

Merci pour votre commentaire 29!
Lorsque vous écrivez:

"Le saint Synode a désapprouvé les gestes non canoniques des deux hiérarques, qui ont engendré le trouble dans l'Eglise. Ensuite, le saint Synode a pris acte de leur regret et de leur pénitence, qu'il a acceptés comme un signe de redressement. ...." dont acte "

Je pense qu'il devient clair , que les dérapages, même ceux des évêques, sont loin d'être approuvés, au moins au sein de l'Eglise roumaine.

J'espère qu'une position commune des orthodoxes sera adoptée dans le domaine de ces questions concernant les prières avec les hétérodoxes au cours du concile pan orthodoxe en préparation.

33.Posté par vladimir le 10/11/2011 10:20
PS: le "Rapport final de la Commission Spéciale sur la participation des Orthodoxes au COE" est disponible ici:

34.Posté par justine le 10/11/2011 10:20
Cher Vladimir,
Pardonnez-moi, mais il n'est pas loyal de dire:

35.Posté par justine le 10/11/2011 10:46
Concernant le post 30 par Irénée:
Ce qu'on lit ici, c'est la position standard des écumenistes de souche protestante. On pourrait la résumer ainsi: "Il y a tout simplement des opinions différentes, des traditions différentes, et voilà. Qui oserait me dire que mon opinion ou ma tradition est moins valable que telle autre? Vivons donc en paix en laissant valoir toutes les opinions et toutes les traditions."

Il me semble que plus qu'autre chose, cette position reflète une extreme ignorance spirituelle, caractéristique de ceux qui sont captifs de ce monde et de l'esprit du monde. Ces gens "ressentent la douleur de leurs divisions". Quant è moi, je ressens la douleur de leur ignorance. Voilà du pain sur la planche pour la Hiérapostolie orthodoxe! Car s'ils ressentaient la douleur de leur ignorance et qu'ils veuillent bien s'en délivrer en s'abreuvant à la Source de la Connaissance, du coup, leurs divisions s'évanouiraient! Le secret de l'unité est là.


36.Posté par justine le 10/11/2011 10:48
A Vladimir, post 31: Faut-il rappeler l'opposition de St Cyprien contre le pape?

37.Posté par vladimir le 10/11/2011 11:50
Bien chère Justine
(36) Cela annule-t-il ce qu'il dit de l'obéissance à son évêque? Ou le contraire?
(34) Vous avez raison et c'est pour cela que la position orthodoxe sur œcuménisme se différencie clairement de cette position protestante comme je le montre dans l'article dédié (lien). Il ne faut donc pas accuser d'hérésie ou de "panhérésie" ceux qui participent au dialogue interchrétiens de en prenant pour prétexte cette position protestante qu'ils réfutent clairement et explicitement.
(34) Oui?

38.Posté par Irénée le 10/11/2011 12:17
Dois-je comprendre que Justine, dans son message 35 accuse de pauvreté spirituelle le métropolite Hilarion ? ainsi que le métropolite Ambroise d'Helsinki de l'Église orthodoxe de Finlande, le métropolite Ambroise de Kalavryta, Église de Grèce, l'archevêque Aristarchos de Constantine du Patriarcat orthodoxe grec de Jérusalem, le métropolite Athanase du Patriarcat oecuménique de Constantinople, le métropolite Chrysostome d'Ephèse du Patriarcat oecuménique de Constantinople, le métropolite Chrysostome de Peristerion de l'Église de Grèce, l'archevêque Chrystophore del'Église orthodoxe des pays tchèques et de Slovaquie le Professeur George Galitis du Patriarcat orthodoxe grec de Jérusalem, Mme Anne Glynn-Mackoul du
Patriarcat grec-orthodoxe d'Antioche, le Père Mikhaïl Gundyaev de l'Église orthodoxe russe, M Gabriel Habib du Patriarcat grec-orthodoxe d'Antioche, l'Evêque Hilarion de l'Église orthodoxe russe
le Père Ioan Ica, de l'Église orthodoxe roumaine l'évêque Ignace de Branicevo de l'Église orthodoxe serbe l'évêque Irénée de Novi Sad et Bachka de l'Église orthodoxe serbe, l'archevêque Jérémie de Wroclaw de l'Église orthodoxe autocéphale de Pologne, l'évêque Basie Karayiannis de Trimithus
de l'Église de Chypre, le Père Leonid Kishkovsky de l'Église orthodoxe d'Amérique, M. John Lappas
de l'Église orthodoxe autocéphale d'Albanie, l'Archevêque Makarios du Patriarcat orthodoxe grec d'Alexandrie et de toute l'Afrique, l'archevêque Nifon de Targoviste del'Église orthodoxe roumaine, le métropolite John Pelushi de l'Église orthodoxe autocéphale d'Albanie, le Professeur Constantin Scouteris du Patriarcat orthodoxe d'Alexandrie et de toute l'Afrique, le Père Georges Tsetsis du
Patriarcat oecuménique de Constantinople.
Et je ne parle pas de nombreuses autres personnes qui ont participé à ce travail...il ne s'agit là ne d'"oecuménistes" professionnels, ni de délégués fantoches, mais bien d'évêques représentants de leur Eglise, et pour certaines d'entre elles comme l'Eglise de Jérusalem ou celle de Serbie qui n'ont pas la réputation d'être particulièrement tendres en matière de relation avec les hétérodoxes...
Je trouve encore une fois ce genre d'affirmation trop simplificatrice, voire caricaturale, et donc peu crédible...



39.Posté par vladimir le 10/11/2011 12:47
Désolé pour les fautes de frappes: il faut lire:
(35 et non 34) (34) Vous avez raison et c'est pour cela que la position orthodoxe sur l'œcuménisme se différencie clairement de cette position protestante comme je le montre dans l'article dédié (lien). Il ne faut donc pas accuser d'hérésie ou de "panhérésie" ceux qui participent au dialogue interchrétiens en prenant pour prétexte cette position protestante qu'ils réfutent clairement et explicitement.

40.Posté par justine le 10/11/2011 13:58
Je ne sais pas ce qui s'est passe avec le post 34. Il n'y a que la premiere ligne d'un texte beaucoup plus long.

Cher Vladimir,
Pardonnez-moi, mais il n'est pas loyal de dire: <Le seul reproche réel fait à ce paragraphe c'est que "notre sainte Eglise orthodoxe est mise à égalité avec l'Eglise catholique romaine">.

Le texte en question est donc une lettre, datant de 1994, de la Sainte Communaute de la Sainte Montagne de l'Athos à l'adresse du patriarche Bartholomée, exprimant de graves inquiétudes au sujet du document de Balamand (pour l'information de ceux qui ne le savent pas: il s'agit du document final signe par les participants à la 7e Session plénière de la "Commission mixte pour le dialogue théologique entre l'Eglise catholique romaine et l'Eglise Orthodoxe", tenue à Balamand/Syrie en juin 1993). Cette lettre fut publiée en francais dans le périodique "Lumière du Thabor", no 41-42, année 1994. Ce numéro à son tour est mis sur Internet dans les "google-books" qui toutefois n'en donnent que des extraits.
Parmi ces extraits, il y en a un - celui auquel Vladimir se réfère, coupé malheureusement dans la version Internet - où la Sainte Communauté présente au patriarche "les déviations les plus criantes" de l'Ecclésiologie orthodoxe qu'on trouve dans ce document, et en premier le passage suivant dudit document de Balamand: "Par réaction - contre l'Eglise catholique qui, se prétendant unique dépositaire du salut, exercait ses efforts missionaires au détriment des Orthodoxes - l'Eglise orthodoxe à son tour en vint à épouser la meme vision selon laquelle chez elle seule se trouvait le salut......"

L'objection de la Sainte Montagne à ce passage est tout à fait justifiée et légitime, car il est absolument faux que l'Eglise Orthodoxe serait venue à une époque récente à se considérer comme seule dépositaire du salut et ceci en plus "par réaction" à "l'Eglise catholique". Bien au contraire, elle est, selon son Ecclesiologie et dans sa conscience ecclésiale, depuis toujours l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique instituée par notre Seigneur Jesus Christ et guidée par le Saint Esprit, en laquelle repose toute la plénitude de la Vérité et de la Grace. Quant à ce qu'on appelle "Eglise Catholique", elle est du point de vue de l'Ecclesiologie orthodoxe une partie d'elle-meme qui s'en est detachée, un sarment detaché de la Vigne.
Comment vous maintenant, Vladimir, vous arrivez à voir dans ce passage de la lettre de la Sainte Communauté quelque chose de "tiré par les cheveux"? Et comment pouvez vous dire que: "Le seul reproche réel fait à ce paragraphe c'est que "notre sainte Eglise orthodoxe est mise à égalité avec l'Eglise catholique romaine" "?
Il s'agit de toute evidence non pas d'une simple "mise à égalite" de la Sainte Eglise Orthodoxe avec l'"Eglise" romaine, mais de la négation de notre Foi en l'Eglise Orthodoxe en tant que l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique, Corps du Christ indivis et indivisible.
Il serait souhaitable de mettre en ligne le texte intégral de cette lettre de la Sainte Montagne au patriarche Bartholomée, de meme qu'il serait extremement utile de mettre en ligne le texte intégral du document de Balamand lui-meme ainsi que des autres documents concernés (document de Ravenne, document d'Eléounda, Declarations du CEE signés par les Orthodoxes, notamment celui de Porto Alegre etc), afin que cesse enfin ce mythe des "gens mal informés" et que ceux qui réellement le sont, parce qu'ils ne connaissent pas le contenu de ces documents, soient au plus vite informés.
Ceci dit, le numéro 41-42 de la "Lumière du Thabor" est très précieux pour nous Orthodoxes aujourd'hui, car il contient, outre cette lettre de la Sainte Montagne, aussi le texte intégral du "Synodicon de l'Orthodoxie", lequel est un resumé précis de la Foi orthodoxe, telle qu'elle a été définie par les Saints Conciles.

41.Posté par justine №34 Parlons d'orthodoxie le 10/11/2011 14:04
Cher Vladimir,
Pardonnez-moi, mais il n'est pas loyal de dire: <Le seul reproche réel fait à ce paragraphe c'est que "notre sainte Eglise orthodoxe est mise à égalité avec l'Eglise catholique romaine">.

Le texte en question est donc une lettre, datant de 1994, de la Sainte Communaute de la Sainte Montagne de l'Athos à l'adresse du patriarche Bartholomée, exprimant de graves inquiétudes au sujet du document de Balamand (pour l'information de ceux qui ne le savent pas: il s'agit du document final signe par les participants à la 7e Session plénière de la "Commission mixte pour le dialogue théologique entre l'Eglise catholique romaine et l'Eglise Orthodoxe", tenue à Balamand/Syrie en juin 1993). Cette lettre fut publiée en francais dans le périodique "Lumière du Thabor", no 41-42, année 1994. Ce numéro à son tour est mis sur Internet dans les "google-books" qui toutefois n'en donnent que des extraits.
Parmi ces extraits, il y en a un - celui auquel Vladimir se réfère, coupé malheureusement dans la version Internet - où la Sainte Communauté présente au patriarche "les déviations les plus criantes" de l'Ecclésiologie orthodoxe qu'on trouve dans ce document, et en premier le passage suivant dudit document de Balamand: "Par réaction - contre l'Eglise catholique qui, se prétendant unique dépositaire du salut, exercait ses efforts missionaires au détriment des Orthodoxes - l'Eglise orthodoxe à son tour en vint à épouser la meme vision selon laquelle chez elle seule se trouvait le salut......"

L'objection de la Sainte Montagne à ce passage est tout à fait justifiée et légitime, car il est absolument faux que l'Eglise Orthodoxe serait venue à une époque récente à se considérer comme seule dépositaire du salut et ceci en plus "par réaction" à "l'Eglise catholique". Bien au contraire, elle est, selon son Ecclesiologie et dans sa conscience ecclésiale, depuis toujours l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique instituée par notre Seigneur Jesus Christ et guidée par le Saint Esprit, en laquelle repose toute la plénitude de la Vérité et de la Grace. Quant à ce qu'on appelle "Eglise Catholique", elle est du point de vue de l'Ecclesiologie orthodoxe une partie d'elle-meme qui s'en est detachée, un sarment detaché de la Vigne.
Comment vous maintenant, Vladimir, vous arrivez à voir dans ce passage de la lettre de la Sainte Communauté quelque chose de "tiré par les cheveux"? Et comment pouvez vous dire que: "Le seul reproche réel fait à ce paragraphe c'est que "notre sainte Eglise orthodoxe est mise à égalité avec l'Eglise catholique romaine" "?
Il s'agit de toute evidence non pas d'une simple "mise à égalite" de la Sainte Eglise Orthodoxe avec l'"Eglise" romaine, mais de la négation de notre Foi en l'Eglise Orthodoxe en tant que l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique, Corps du Christ indivis et indivisible.
Il serait souhaitable de mettre en ligne le texte intégral de cette lettre de la Sainte Montagne au patriarche Bartholomée, de meme qu'il serait extremement utile de mettre en ligne le texte intégral du document de Balamand lui-meme ainsi que des autres documents concernés (document de Ravenne, document d'Eléounda, Declarations du CEE signés par les Orthodoxes, notamment celui de Porto Alegre etc), afin que cesse enfin ce mythe des "gens mal informés" et que ceux qui réellement le sont, parce qu'ils ne connaissent pas le contenu de ces documents, soient au plus vite informés.
Ceci dit, le numéro 41-42 de la "Lumière du Thabor" est très précieux pour nous Orthodoxes aujourd'hui, car il contient, outre cette lettre de la Sainte Montagne, aussi le texte intégral du "Synodicon de l'Orthodoxie", lequel est un resumé précis de la Foi orthodoxe, telle qu'elle a été définie par les Saints Conciles.

42.Posté par vladimir le 10/11/2011 15:01
10/11
Bien chère Justine,

Merci pour cette explication.
Je reconnais que le paragraphe est mal rédigé mais, encore une fois, ce n'est qu'un petit passage secondaire dans un texte qui porte sur un sujet vraiment essentiel, l'uniatisme, que curieusement ni vous ni le commentateur n'abordez. C'est pourtant de cela qu'il est question au premier chef.

Rien dans ce paragraphe, ni dans l'ensemble du texte, ne justifie les accusations que vous citez: "négation de notre Foi en l'Eglise Orthodoxe en tant que l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique, Corps du Christ indivis et indivisible", ou que vous ne citez pas et qui vont du Filioque à la soumission à Rome. En fait, avec une étroitesse de vue extraordinaire(pour ne pas parler de mauvaise foi à priori) , le commentateur invente de toute pièce des accusations qu'il amalgame à ce document. C'est un procédé de désinformation classique (je l'ai étudié à l'Ecole militaire), qui a été largement appliqué et développé par tous les pouvoirs totalitaire...

Mais surtout, les textes que vous citez (largement publiés et qui ont fait l'objet de débats sur ce site même) sont des textes de Commissions Mixtes, considérées comme des commissions d'experts, qui n'engagent en rien l'Orthodoxie (le document de Ravenne a été expressément rejeté): voyez ce qu'en disent aussi bien "Les textes de la IIIe Conférence panorthodoxe préconciliaire" que les "Principes fondamentaux régissant les relations de l’Église orthodoxe russe avec l'hétérodoxie". CE SONT LES SEULS TEXTES QUI REPRÉSENTENT LA POSITION ORTHODOXE, à ma connaissance, et il est symptomatique de constater que les "commentateurs" de tous poils ne s'y référent quasiment jamais: ils préfèrent faire le procès d'abus qu'ils vont d'abord inventer eux mêmes, comme dans ce cas précis, voire de texte officiellement condamnés comme Ravenne!

43.Posté par vladimir le 10/11/2011 15:05
PS: lisez moi bien s'il vous plait: j'ai écrit "Le seul reproche REEL fait à ce paragraphe ": j'ai mis en majuscule le mot important. En effet, ce reproche là est pertinent, le reste n'est qu'élucubration du commentateur...

44.Posté par justine le 10/11/2011 15:58

A Vladimir,
Réponse au post 37: Non cela n'annule pas ce que Saint Cyprien dit sur l'obéissance à l'évêque, mais cela montre que cette obéissance a quelques présuppositions et notamment celle que l'évêque soit irréprochable dans l'exercice de ses fonctions et bien sûr dans sa foi orthodoxe.
En ce qui concerne votre invitation de ne pas accuser d'hérésie ceux qui participent aux dialogues avec les hétérodoxes, je ne peux que répéter : Le problème, ce n’est pas le dialogue en soi, mais la façon dont il est conduit et le résultat auquel il aboutit. Le texte de Chambésy dont vous donnez quelques extraits, ne spécifie rien à ce sujet. (Il s’agit d’ailleurs d’un texte de 1976, lorsque la situation était très différente, l’œcuménisme n’ayant pas encore, à cette époque, atteint la virulence qu’il a aujourd’hui et les personnes impliquées étant elles aussi différentes). Vous trouverez par contre une excellente présentation de la façon orthodoxe de conduire les dialogues avec les hétérodoxes dans la célèbre « Déclaration orthodoxe d’Oberlin » (voir sur le site Saint Materne, rubrique « Position doctrinale de l’Orthodoxie sur l’Unité de l’Eglise »). Il s’agit de la Déclaration des représentants de l’Eglise Orthodoxe à la Conférence d’étude nord-américaine Foi et Constitution à Oberlin/Ohio en septembre 1957. Cette déclaration est signée entre autres par le Père Georges Florovski.
Elle dit très clairement que les Orthodoxes doivent conduire le dialogue avec les hétérodoxes non pas sur un pied d’égalité, mais en tant que représentants de l’Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique, restant sur ce point très clairs et honnêtes avec leurs interlocuteurs, et que le but de ce dialogue doit être un seul : ramener les hétérodoxes qui sont hors de l’Eglise, au sein de celle-ci. Tout dialogue qui est conduit dans cet esprit, est légitime et désirable et digne d’être soutenu. Mais tout dialogue qui est mené comme une négociation sur la Foi pour arriver à des compromis utiles pour des objectifs séculiers, et qui aboutit à un mélange de la Vérité avec l’erreur et à une déviation de l’Orthodoxie est condamnable et à rejeter, même si pour cela on devait nous crucifier.

Quant au document de l'Eglise de Russie sur la relation avec les hétérodoxes, on a déjà constaté qu’il s’agit là d’un texte exemplaire. Ne revenons donc pas là-dessus.

Par contre vous ne dites rien des documents que je ne cesse de mentionner et qui montrent clairement que la Foi orthodoxe a été trahie dans ces « dialogues »: le document de Balamand (voir le texte entier que je vous ai posté au no 34 sur la réponse du Mont Athos a ce document), le document de Ravenne, le document d’Eléounda, les diverses Déclarations du COE, notamment celle de Porto Alegre, signes par les Orthodoxes. Voila des textes qu’il serait utile de mettre en ligne, non pas par extraits (les extraits donnant toujours la possibilité de manipulation, en omettant ce qui est incommode !), mais intégralement.

Permettez-moi enfin d’attirer votre attention sur le fait que pas un seul des Saints et des vénérables Anciens de l’Eglise Orthodoxe de notre époque n’a favorisé l’œcuménisme (et de grâce, cessons de confondre les termes : « dialogue » n’est pas en soi synonyme d’ « œcuménisme » ni d’ « hérésie ») mais tous l’ont au contraire rejeté et ont mis en garde les fideles contre lui. Pour ne mentionner que les plus connus : Saint Nectaire de la Pentapole, Saint Nikolaj d’Ohrid et surtout Saint Justin de Celije, et parmi les vénérables Anciens le Père Paissios et Joseph l’Hésychaste du Mont Athos, le Père Cleopas de Sihastria, le Père Porphyrios et bien d’autres. Et c’est tout à fait normal qu’aucun homme de Dieu ne puisse approuver la trahison de la Foi de nos Pères, car s’il le faisait, il ne serait pas un homme de Dieu.

45.Posté par justine le 10/11/2011 16:43
Reponse au post 42:
Je crois qu'il y a des personnes plus qualifiées que nous pour juger de la justification ou non de cette prise de position de la Sainte Montagne.
Quant au document de Ravenne, s'il a ete rejete par l'Eglise de Russie, cela ne signifie malheureusement pas qu'il a ete rejete par tous les autres! Si l'Eglise de Russie a un code ecrit excellent pour servir de guide aux relations avec les heterodoxes, cela ne signifie malheureusement pas que les autres le connaissent ou l'approuvent. La Declaration d'Oberlin est elle aussi excellente, mais on ne l'observe pas.
Vous dites ce que les documents incrimines c'est a dire les textes de la Commission mixte (Balamand, Ravenne, Eleounda) ne sont que des textes d'experts qui n'engagent en rien l'Orthodoxie. Je suis de votre avis, mais ceux qui les ont etablis ne le sont pas! D'aillleurs je ne cite ces textes que parce qu'ils sont la preuve que les dialogues ne sont pas conduit de maniere correcte et qu'ils aboutissent a la trahison de notre Foi.

46.Posté par justine le 10/11/2011 17:40
Réponse au post 43: Merci pour la précision. Ou avez-vous trouvé "le reste"? Sur votre lien chez google-books, la suite de la lettre après ce passage est absente. Il y manque une page et la page suivante porte un autre texte, sans rapport avec le précédent. Comment donc pouvez-vous affirmer que ce reste n'est que "élubrucation du commentateur"?

47.Posté par vladimir le 10/11/2011 19:28
En effet, je n'ai que 1/3 du texte et j’aurais du écrire "Le seul reproche réel fait à ce paragraphe dans ce que je connais de ce texte..." Je vous donne acte de cette erreur, comme je confirme que je considère ce paragraphe mal rédigé.

Mais ce qui manque est-il différent de ce qu'il y a? Je n'ai jamais trouvé nulle part aucune référence à ce texte qui montre un autre contenu et vous n'avez rien cité d'autre...

Rejeté par l'Eglise russe, le document de Ravenne n'a été ni accepté par aucun autre Eglise ni présenté à aucune instance panorthodoxe. Il est simplement nul et non avenu pour les Orthodoxes et les seuls à en faire encore état sont, à ma connaissance, ceux qui sont contre, comme vous, et les Catholiques...

48.Posté par Daniel le 10/11/2011 22:01
A la demande de Vladimir, voici le texte complet de la rédaction du Mont Athos aux accords de Balamand. La réaction prend de la hauteur et resitue les accords dans un contexte plus global... Ce texte est très long et mériterait peut-être un message à part. Il est tiré de la Revue "La lumière du Thabor"


Caryès, le 8 décembre 1993.

A Sa très divine Toute Sainteté, le Patriarche oecuménique Notre Père et Maître,
le Seigneur Bartholomée. Ville impériale.

Très Saint Père et Maître,

L'union des Eglises ou, pour parler plus précisément, la réunion des hétérodoxes à notre Eglise Une, Sainte, Catholique, Apostolique et orthodoxe est certes l'objet de nos désirs, pour la réalisation de la prière du Seigneur: «Afin que tous soient un» (Jn 17, 21), que nous recevons et embrassons totalement selon le sens orthodoxe. Comme le rappelle le Professeur J. Romanides : «Le Christ prie
ici pour que ses disciples et les disciples de ses disciples soient un dans la vision de Sa gloire, dès cette vie terrestre, comme membres de son Corps, c'est- à-dire de l'Eglise...»

C'est pourquoi, toutes les fois que des chrétiens hétérodoxes nous visitent, les accueillant avec amour en Christ et leur offrant l'hospitalité, nous prenons douloureusement conscience de notre séparation dans la foi et de l'impossibilité où nous sommes donc de nouer aussi avec eux des relations ecclésiales.

Le schisme, la division, entre les orthodoxes et les anti-chalcédoniens d'abord puis, plus tard, entre les orthodoxes et les occidentaux, constitue réellement une tragédie, à laquelle nous ne devons pas nous accoutumer et dont nous ne saurions accepter tranquillement l'idée les bras croisés.

Par suite, nous comprenons les efforts tentés dans la crainte de Dieu et en accord avec la tradition orthodoxe, qui visent à l'union, laquelle ne saurait en aucun cas résulter d'une occultation ou d'un amoindrissement des dogmes orthodoxes, ni non plus d'une indifférence tolérante à l'égard des cacodoxies des hétérodoxes, parce qu'une telle union ne serait pas une union dans la Vérité
et comme telle ne saurait jamais être ni véritablement acceptée par l'Eglise ni bénie de Dieu, dans la mesure où, selon le mot des Pères: «Le bien n'est bien que s'il est bien fait».

Tout au contraire, une telle fausse union provoquerait de nouveaux schismes et de nouvelles douleurs et divisions pour le corps à présent uni de l'orthodoxie. A ce sujet, nous dirons que, face aux grands changements qui se sont produits dans les pays de tradition orthodoxe, et face au violent courant multiforme qui se manifeste à l'échelle mondiale, l'Eglise orthodoxe, qui est l'Eglise Une,
Sainte, Catholique et Apostolique, se devrait d'une part, de renforcer la cohésion des Eglises locales en donnant tous ses soins à ses membres blessés et en pourvoyant à leur rétablissement spirituel, d'autre part, dans la conscience qu'elle a d'elle-même, de prêcher haut et clair à l'humanité déchue, la force salvifique, la grâce unique qui est la sienne.

Dans cet esprit nous suivons, autant que nous le permet notre engagement monastique, les développements et les dialogues du mouvement dit oecuménique, constatant tantôt que la parole de vérité est fidèlement dispensée, tantôt qu'ont lieu des compromis et des concessions sur les questions fondamentales de la foi.

1

Ainsi, des actes et déclarations des représentants d'Eglises orthodoxes ont suscité chez nous un très profond chagrin, car ce sont des choses inouïes jusqu'à ce jour, et totalement contraires à notre foi.

Nous citerons d'abord le cas de Sa Béatitude le Patriarche d'Alexandrie, lequel, en deux occasions au moins, a déclaré que nous, chrétiens, devions reconnaître Mahomet comme un prophète! et personne jusqu'à ce jour n'a repris ce Patriarche si cruellement égaré, qui a continué à présider aux destinées de son Eglise comme si de rien n'était. Nous quittons ici les limites du syncrétisme pan-
chrétien pour entrer dans le syncrétisme de toutes les religions.

En second lieu, nous rapporterons le cas du Patriarcat d'Antioche qui, sans l'aveu orthodoxe unanime, est entré en communion liturgique avec les anti- chalcédoniens d'Antioche, sans qu'on ait apporté la moindre solution au très grave problème de leur acceptation des Conciles oecuméniques postérieurs au IIIème Concile, et surtout du IVème, celui de Chalcédoine, lequel constitue une
base immuable de l'orthodoxie.

Malheureusement, dans ce cas aussi, nous n'avons pas vu de protestation de la part d'aucune des autres Eglises orthodoxes.

Cependant, le sujet d'inquiétude le plus sérieux vient du revirement inadmissible des orthodoxes, tel qu'il ressort du contenu de la déclaration commune émise à Balamand en juin 1993 par la Commission mixte pour le dialogue entre les orthodoxes et les catholiques romains, qui adopte des thèses antiorthodoxes et sur lequel nous tenons particulièrement à appeler l'attention de
Votre Toute Sainteté.

Pour commencer, il convient de reconnaître que les déclarations auxquelles Votre Toute Sainteté se livrait de temps à autre au sujet de l'uniatisme, qu'elle considérait comme un obstacle incontournable à toute poursuite du dialogue entre orthodoxes et catholiques romains, nous rassuraient.

Le texte en question donne toutefois l'impression que vos déclarations ont été éludées et que l'uniatisme bénéficie de l'amnistie et se voit même appelé à la table du Dialogue Théologique, malgré le rejet formel que la Conférence panorthodoxe de Rhodes lui avait opposé: «C'est pourquoi on a jugé bon d'exiger, comme condition préalable à toute reprise du dialogue, que tous les agents et propagandistes de l'uniatisme du Vatican s'éloignent définitivement des pays orthodoxes, et que les Eglises dites uniates soient soumises et incorporées à celle de Rome, parce que 'uniatisme et dialogue sont tout-à-fait incompatibles (3) '». Que nos inquiétudes soient justifiées, nous en voulons pour preuve, entre autres, l'article du Révérendissime Métropolite Démétriados K. Christodule,
paru dans L 'Eglise du Pirée, dont nous citerons quelques extraits. (4)

2

Cependant, les thèses ecclésiologiques de ce document suscitent encore, Toute- Sainteté, un bien plus grand scandale. Nous mentionnerons les déviations les plus criantes.

Au paragraphe 10, nous lisons: «Par réaction -contre l'Eglise catholique qui, se prétendant unique dépositaire du salut, exerçait ses efforts missionnaires au détriment des orthodoxes- l'Eglise orthodoxe, à son tour, en vint à épouser la même vision, selon laquelle chez elle seule se trouvait le salut. Pour assurer le salut des «frères séparés», il arrivait même qu'on rebaptisât des chrétiens,
et qu'on oubliât les exigences de la liberté religieuse des personnes et de leur acte de foi, perspective à laquelle l'époque était peu sensible (5)».

Nous ne saurions, nous orthodoxes, admettre un tel point de vue, étant donné que notre Sainte Eglise Orthodoxe n'a nullement commencé de se croire seule dépositaire du salut par réaction à l'uniatisme, mais bien avant l'uniatisme, dès l'époque qui vit, pour des raisons de dogme, le schisme s'instaurer. L'Eglise orthodoxe n'a point attendu les uniates pour savoir, dans la conscience
qu'elle a d'elle-même, qu'elle constitue la continuité authentique de l'Eglise Une Sainte Catholique et Apostolique du Christ, parce qu'elle a toujours conscience d'être telle, de même qu'elle a toujours eu conscience que le papisme se trouve dans l'hérésie. Si elle ne s'est pas servi souvent de ce dernier terme pour le désigner, c'est pour la raison expliquée par saint Marc d'Ephèse : «Les Latins ne sont pas simplement schismatiques, mais hérétiques et si notre Eglise ne l'a pas proclamé tout haut, c'est que leur nation était beaucoup plus nombreuse et plus puissante que la nôtre... nos prédécesseurs n'ont pas voulu écraser les Latins en les bafouant et en les flétrissant du nom d'hérétiques, parce qu'ils attendaient leur retour et faisaient tous leurs efforts pour ménager leur amitié (6)».

Cependant, lorsque les uniates et les missionnaires de Rome s'abattirent sur notre Anatolie, pour convertir, surtout par des moyens douteux, les orthodoxes qui se trouvaient alors affaiblis par les épreuves -tactique toujours en usage chez eux aujourd'hui- l'orthodoxie se dut alors de prêcher la vérité, non pour s'engager dans un prosélytisme à la romaine, mais pour protéger son troupeau.

C'est ainsi que saint Photios, à plusieurs reprises, dénonça le Fiioque comme une hérésie, et ses partisans comme des cacodoxes (7).

Saint Grégoire Palamas dit de l'occidental Barlaam que, venu à l'orthodoxie, il n'a montré «pour ainsi dire aucune trace de sanctification reçue de notre Eglise, qui eût pu effacer les taches contractées là-bas( 8)».

Il est clair que saint Grégoire considère Barlaam comme un hérétique qui a besoin de la grâce sanctifiante pour entrer dans l'Eglise orthodoxe.

La formule utilisée dans le paragraphe 1 rejette indûment la culpabilité sur l'Eglise orthodoxe, pour atténuer celle des papistes. Quand les orthodoxes ont-ils rebaptisé les catholiques romains et les uniates indépendamment de leur volonté, en foulant aux pieds leur liberté religieuse? Et s'il existe des exceptions, les orthodoxes qui ont signé ce texte n'auraient pas dû oublier que ceux qui furent rebaptisés «indépendamment de leur volonté» étaient les descendants d'orthodoxes qui avaient été uniatisés de force, comme ce fut le cas en Pologne, en Ukraine et en Moldavie! (voir § 11)

Au § 13, nous lisons: «En effet, surtout depuis les conférences panorthodoxes et le deuxième Concile du Vatican, la redécouverte et la remise en valeur, tant par les orthodoxes que par les catholiques, de l'Eglise comme communion, ont changé radicalement les perspectives et donc les attitudes fondamentales. De part et d'autre, on reconnaît que ce que le Christ a confié à son Eglise -profession de la foi apostolique, participation aux mêmes sacrements, surtout à l'unique
sacerdoce célébrant l'unique sacrifice du Christ, succession apostolique des évêques- ne peut être considéré comme la propriété exclusive d'une seule de nos Eglises. Dans ce contexte, il est évident que tout rebaptême est exclu (9)».

La redécouverte de l'Eglise comme communion a assurément un sens pour les catholiques romains qui, face à l'impasse où ils se trouvaient du fait de leur ecclésiologie absolutiste, furent contraints de se retourner, par le jeu de la dialectique, vers le caractère de communion que possède l'Eglise. Ainsi, à côté d'un extrême, celui du pouvoir absolu, ils mettent un autre extrême, celui du
pouvoir collégial, tablant toujours dans leur va-et-vient sur la même base anthropocentrique. L'Eglise orthodoxe, au contraire, a toujours eu et conserve la conscience d'être, non pas simplement une communion, mais une communauté théandrique ou, comme le dit à la lettre saint Grégoire Palamas dans son Traité sur la Procession du Saint Esprit (2, 78), une «communion de déification». Or la
communion de déification n'est pas simplement inconnue, mais elle est théologiquement incompatible avec la théologie catholique- romaine qui refuse d'accepter les énergies incréées de Dieu, par lesquelles seules cette communion s'édifie.

Cela étant, nous constatons avec la plus grande tristesse que, dans le paragraphe en question, notre sainte Eglise orthodoxe est mise à égalité avec l'Eglise catholique romaine, laquelle se trouve dans la cacodoxie.

On passe l'éponge sur les graves différences théologiques -le Filioque, la primauté pontificale, l'infaillibilité, la grâce créée, etc- et on fabrique une union artificielle sans le moindre accord sur les dogmes.

Ainsi se révèlent véridiques les prévisions qui annonçaient l'union planifiée par le Vatican et dans laquelle vont, bon gré mal gré, se trouver embarqués les orthodoxes -comme le disait saint Marc d'Ephèse. Ces derniers se trouvent en effet, aujourd'hui encore, dans des situations politiques et nationales extrêmement difficiles, et soumis à des Etats professant d'autres religions. L'union va donc être accélérée et réalisée sans accord sur les différences dogmatiques. Le plan en question consiste à sceller l'union sans tenir compte des divergences, par une reconnaissance mutuelle des sacrements et de la succession apostolique de chaque Eglise, et la mise en place de l'intercommunion, dans un premier temps, de façon limitée, et ensuite, élargie. Après quoi, il
restera à poser la question des différences dogmatiques, envisagées comme des théologouména.

Or, si l'union se fait, quel sens cela aura-t-il encore de discuter des divergences théologiques?

Rome sait pertinemment que les orthodoxes n'accepteront jamais sa doctrine hétérodoxe. L'expérience des tentatives d'union qui ont eu lieu jusqu'ici l'a montré. En conséquence, elle met sur pied une union hors les différences, espérant qu'avec le temps l'élément dominant (humainement parlant: ici, comme toujours, le point de vue catholique-romain est purement humain et
anthropocentrique) absorbera le plus faible, c'est-à-dire l'orthodoxie.

Le professeur Jean Romanides avait prévu cette méthode dans un article paru en février 1966 dans The Orthodox Witness sous le titre: «Le mouvement vers l'unité et l'oecuménisme populaire».

Nous voudrions demander aux orthodoxes signataires de Balamand: Le Fiioque, la primauté, l'infaillibilité, le feu purgatoire, l'immaculée conception, la grâce créée appartiennent-ils à la confession de foi des Apôtres? Se peut-il que nous les orthodoxes reconnaissions aux catholiques romains une foi et une confession apostoliques, malgré toutes ces choses? Ces graves déviations théologiques de Rome sont-elles, oui ou non, des hérésies? Si oui, comme les Conciles et les Pères orthodoxes en ont jugé, ne s'ensuit-il pas que les sacrements et la succession apostolique de tels hétérodoxes sont absolument invalides? La plénitude de la grâce peut-elle se trouver où la plénitude de la Vérité n'est pas? Peut-on séparer le Christ de la Vérité du Christ des sacrements et de la succession apostolique?

La succession apostolique a été d'abord alléguée par I'Eglise comme une confirmation supplémentaire et historique de la maintenance et de la sauvegarde de sa Vérité à travers le temps. Toutefois, lorsque la vérité même se trouve altérée, quel sens peut bien avoir la conservation d'une succession apostolique purement formelle et extérieure? Les grands hérésiarques n'avaient-ils pas, pour la plupart, une telle succession (10)? Or comment croire un instant qu'ils aient eu la grâce?

Et comment peut-on considérer deux Eglises comme des «Eglises soeurs», non du fait de leur commune origine d'avant le schisme, mais bien à cause de leur prétendûment commune confession, grâce sanctifiante et sacerdoce d'à-présent, nonobstant le fossé dogmatique qui les séparent? Quel orthodoxe peut accepter l'infaillibilité, la primauté, le pouvoir juridictionnel du pape «qui s'étend à toute l'Eglise», et le chef politico- reigieux de l'Etat du Vatican comme successeur authentique des Apôtres? Ne serait-ce pas la négation de la foi et de la tradition des Apôtres?
Ou bien les signataires de ce texte ignorent-ils que beaucoup de catholiques romains d'aujourd'hui gémissent sous la semelle du pape et de son système ecclésial scolastique et anthropocentrique, et qu'ils désirent se rapprocher de l'orthodoxie?

Et comment se pourrait-il que ces âmes spirituellement tourmentées, qui désirent le saint baptême, ne soient pas reçues dans l'orthodoxie, sous le faux prétexte que la même grâce se trouverait ici et là ? Ne convient-il point en cette occurrence, de respecter leur liberté religieuse, comme le réclame ailleurs et à un autre propos, la déclaration en question, et de leur conférer le baptême orthodoxe? Quelle défense présenterons-nous devant le Seigneur pour avoir refusé la plénitude de la grâce à des âmes qui, après de longues années de lutte et de recherche personnelle en sont venues au désir du saint baptême de notre Eglise orthodoxe, Une, Sainte, Catholique et Apostolique?

La Déclaration cite au § 14 les paroles du Pape Jean-Paul II: «L'effort oecuménique des Eglises soeurs d'Orient et d'Occident, fondé dans le dialogue et la prière, recherche une communion parfaite et totale qui ne soit ni absorption ni fusion, mais rencontre dans la vérité et l'amour(1)1» (cf Siavorum
Apostoli, n.27).

Comment l'union peut-elle avoir lieu dans la vérité lorsque les différences dogmatiques sont contournées et que les deux Eglises sont qualifiées d'Eglises soeurs malgré ces différences?
La Vérité de l'Eglise est sans partage, parce qu'elle est le Christ Lui-même. Où subsistent des divergences de dogme, il ne peut exister d'unité en Christ.

L'histoire de l'Eglise nous apprend que seules les Eglises orthodoxes ont toujours été soeurs entre elles, mais jamais l'Eglise orthodoxe ne l'a été avec les Egilses hétérodoxes, quel que fût le degré de leur cacodoxie.

Nous sommes fondés à nous demander si le syncrétisme religieux et le minimalisme dogmatique, produits de la sécularisation humano- centrique n'ont pas influencé la pensée de ceux qui ont signé un tel texte.

Il est évident que ce document, pour la première fois peut-être de la part des orthodoxes, adopte la thèse que les deux Eglises, orthodoxe et catholique- romaine, constituent l'Eglise Une et Sainte ou forment deux expressions légitimes de celle-ci. C'est malheureusement aussi la première fois que les orthodoxes reconnaissent officiellement une forme de la théorie des branches.

Qu'il nous soit permis d'exprimer notre profond chagrin devant ce fait, dans la mesure surtout où cette théorie entre en conflit criant avec la tradition de l'orthodoxie et la conscience de soi qu'elle a toujours eue jusqu'ici. En témoignage de cette conscience de soi orthodoxe, selon laquelle notre Eglise constitue l'Eglise Une et Sainte, nous avons beaucoup d'autorités ratifiées et
reconnues par l'ensemble de l'orthodoxie.

Ainsi les Conciles:
1) de Constantinople en 1722
2) de Constantinople en 1727
3) de Constantinople en 1838
4) l'Encyclique des quatre Patriarches d'Orient et de leurs Synodes
respectifs en 1848
5) le Concile de Constantinople en 1895
ont confessé que seule notre Sainte Eglise orthodoxe constitue
l'Eglise Une et Sainte.
Le Concile de 1895 à Constantinople résume tous les synodes antérieurs: «Ainsi l'Eglise Orthodoxe d'Orient se glorifie justement dans le Christ d'être l'Eglise des Sept Conciles Oecuméniques et des neuf premiers siècles du Christianisme et, en conséquence, l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique du Christ, 'colonne et fondement de la vérité'. L'Eglise Romaine, elle, est l'Eglise des
innovations, de la falsification des écrits des Pères de l'Eglise, de la fausse interprétation de la Sainte Ecriture et des décrets des Saints Synodes. C'est pourquoi c'est en toute justice et pour de bonnes raisons qu'elle a été rejetée et qu'elle le restera tant qu'elle persistera dans son égarement. Car comme le dit le divin Grégoire de Nazianze: 'Mieux vaut une guerre louable, qu'une paix qui sépare de Dieu(12)'».

Telle est aussi la doctrine que prêchaient les représentants des Eglises orthodoxes aux assemblées du C.O.E., auxquelles participaient d'éminents théologiens orthodoxes, tels le Père George Florovsky. Ainsi, à la Conférence de Londres (1952), il a été déclaré: «Nous sommes venus ici non pour critiquer les autres Eglises, mais pour les aider à voir la vérité, pour éclairer leur
réflexion d'une manière fraternelle, les informant sur la doctrine de l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique qui est l'Eglise grecque orthodoxe, inchangée depuis l'époque apostolique(13)».

Et à Evanston en 1954, les délégués orthodoxes proclamèrent: «En conclusion, nous devons déclarer notre persuasion profonde, que seule la sainte Eglise orthodoxe a gardé la foi transmise une fois pour toutes aux saints dans toute sa plénitude et dans toute sa pureté ; et cela, non pas à cause de notre mérite humain, mais parce qu'il plaît à Dieu de conserver 'ce trésor dans
des vases de terre, afin que la surabondance de la force vienne de Dieu (14)'».

A New Dehli, en 1961, même écho: «L'unité a été déchirée et doit être regagnée. En effet, l'Eglise orthodoxe n'est pas une confession parmi d'autres, ni une sur une multitude. Pour les orthodoxes, l'Eglise orthodoxe est, en soi, l'Eglise. L'Eglise orthodoxe est profondément consciente que son assise intérieure et son enseignement coïncident avec le message apostolique et la tradition de l'Eglise antique non divisée. L'Eglise orthodoxe se situe dans la continuité ininterrompue et jamais brisée du sacerdoce des mystères (sacramental ministry), de la vie et de la foi dans les mystères. La succession apostolique de la dignité épiscopale et du ministère sacramentel est réellement, pour les orthodoxes, essentielle et constitutive et, pour cette raison, représente un critère indispensable de l'existence de l'Eglise en généraL Selon sa persuasion intime et en connaissance de sa constitution propre, l'Eglise orthodoxe considère qu'elle occupe une place particulière et exceptionnelle au sein de la chrétienté désunie: à savoir, qu'elle est porteuse et témoin de la tradition de I'Eglise antique indivise, de laquelle proviennent par réduction ou séparation toutes les confessions chrétiennes existantes (15)».

Nous pourrions encore exposer ici bien des témoignages des théologiens orthodoxes les plus distingués et les plus généralement reconnus. Nous nous contenterons de l'un d'entre eux, feu le Père Dumitru Staniloae, théologien connu non seulement pour sa science, mais encore pour sa largeur de vue et sa perspective d'un oecuménisme entendu dans un sens orthodoxe.

En plusieurs points de son livre estimable, intitulé Pour un oecuménisme orthodoxe, (Le Pirée, 1976), le Père Dumitru fait allusion à des thèmes abordés par la Déclaration Commune, mais qu'il traite selon le témoignage orthodoxe. Nos citations feront apparaître la discordance entre les thèses de la Déclaration qu'on vient de rapporter, et notre foi orthodoxe. «Sans l'unité de la foi et sans la communion au même Corps et Sang du Verbe Incarné, il ne saurait y avoir d'Eglise au plein sens du terme (16)». «En d'autres termes, l'économie permet de valider un sacrement accompli hors de
l'Eglise, pour celui qui entre en pleine communion de foi avec les membres de l'Eglise orthodoxe et en devient membre(17)». «Pour la conception catholique- romaine, l'Eglise n'est pas tant un organisme spirituel dont la tête est le Christ C'est plutôt une organisation juridique qui ne vit pas dans la dimension divine, mais, au mieux, sur le plan du «surnaturel» et de la grâce créée (18)».
«L'unité de foi joue un rôle indispensable pour la conservation de cette unité, parce qu'elle lie absolument tous les membres de l'Eglise avec le Christ et entre eux (19)».

«Tous ceux qui ne confessent pas le Christ intégralement, mais seulement des parcelles déterminées du Christ, ne peuvent pas réaliser de communion totale, ni avec l'Eglise, ni entre eux (20)». «Comment les catholiques pourraient-ils s'unir dans une eucharistie commune avec les orthodoxes, du moment qu'ils pensent qu'ils sont davantage unis par le Pape que par la divine Eucharistie ? L'amour pourrait-il jaillir du pape vers le monde? Cet amour qui jaillit du Christ de la Divine Eucharistie (21) ?»

«Il suffit de reconnaître le fait que l'orthodoxie, comme corps plénier du Christ, vise à recevoir dans son sein, concrètement, les parties qui s'en sont séparées (22)...» Il ne peut exister, cela va de soi, deux corps pléniers du Christ!

3

On peut justement trouver stupéfiant, Toute Sainteté, de voir les orthodoxes se lancer dans ces concessions au moment où les catholiques romains, non seulement maintiennent leur ecclésiologie papocentrique, mais la renforcent même.

Le Concile de Vatican II, on le sait, loin de diminuer la primauté et l'infaillibilité, les a encore augmentées. Selon feu le Professeur Jean Karmiris: «Les prétentions latines bien connues sur la monarchie absolue du pape non seulement n'ont rien perdu de leur force lorsqu'elles ont été recouvertes, lors du Concile de Vatican II, sous le manteau de la collégialité des évêques :
tout au contraire, elles se sont, par cela même, considérablement renforcées, et le pape actuel n'hésite pas à les mettre en avant à temps et à contretemps, avec beaucoup d'emphase (23)».

Or, le texte de l'Encyclique papale du 28 mai 1992, «Aux Evêques de l'Eglise Catholique» reconnaît comme seule Eglise «catholique» celle de Rome et son Pape comme le seul évêque catholique, universeL L'Eglise de Rome et son évêque constituent «l'essence» de toute Eglise. Toute autre Eglise locale et son évêque représentent simplement des expressions de la «présence» et du «pouvoir» immédiats de l'Evêque de Rome et de son Eglise, laquelle détermine «de l'intérieur le caractère de I'ecclésialité de toutes les Eglises locales (24)».

Les Eglises orthodoxes, selon ce texte du Pape, du fait qu'elles ne sont pas soumises à ce dernier, ne comportent aucunement le caractère ecclésial, mais ne doivent être considérées que comme des «Eglises partielles» (Verdienen den Titel « Teilkirchem »», «Elles méritent le titre d'Eglises partielles»).

Le Directoire pour l'application des principes et des normes sur l'oecuménisme reprend explicitement la même ecclésiologie. Ce Directoire de l'Eglise catholique-romaine a été présenté par le Cardinal Cassidy lors de la réunion des évêques catholiques-romains (10-15 mai 1993) en présence de non-catholiques et d'orthodoxes. Dans ce document, il est souligné que les catholiques-romains «gardent la ferme conviction que l'unique Eglise du Christ subsiste en l'Eglise
catholique qui est 'gouvernée par le successeur de Pierre et par les Evêques qui sont en communion avec lui' (Lumen Gentwm, 8)» (§ 17), dans la mesure où le «collège des Evêques» «a à sa tête I'Evêque de Rome, comme successeur de Pierre» (§ 14).

Dans le même texte, on trouve beaucoup de belles paroles sur la nécessité de développer les dialogues oecuméniques, la formation oecuménique, évidemment pour «troubler les eaux» et prendre les orthodoxes naïfs au piège de la méthode unioniste planifiée par le Vatican et suivie par lui avec succès, c'est-à-dire la soumission à Rome.

Cette méthode est ainsi décrite par le texte dont nous parlons:

«Comme critères pour le travail oecuménique en commun ont été posés, d'une part la reconnaissance réciproque du baptême, et l'introduction des symboles communs de la foi dans l'expérience liturgique, d'autre part, la collaboration pour la formation oecuménique, la prière commune et le travail pastoral commun, de façon à ce que nous passions du conflit à la coexistence, de la coexistence à la coopération, de la coopération à la participation et de la participation à la
communion (26)».

Le plus grave est que de tels textes pleins d'hypocrisie sont estimés par l'orthodoxe en général comme positifs (27). Nous sommes affligés de constater que c'est sur la logique catholique romaine de ce texte que se fonde aussi la déclaration commune de Balamand. Nous nous demandons donc si ces derniers développements ne justifient pas tout-à- fait ceux qui prêchaient que, sous de telles conditions, les dialogues aux noms multiples se déroulent, en dernière analyse, au détriment de l'orthodoxie.

Très Saint Père et Maître, à vue humaine, les catholiques-romains ont, par ce texte, obtenu la
reconnaissance, de la part de certains orthodoxes, de leur Eglise comme continuation légitime de l'UNA SANCTA, avec la plénitude de la Vérité, de la Grâce, du Sacerdoce, des Mystères, de la Succession Apostolique. Ce succès toutefois se retourne contre eux, parce qu'il leur enlève toute
possibilité de faire pénitence, de reconnaître et de surmonter leur grave faiblesse ecclésiologique et dogmatique. C'est pourquoi les concessions faites par les orthodoxes ne sont pas non plus,
en essence et en réalité, le produit de l'amour. Elles ne contribuent au bien ni des catholiques ni des orthodoxes.

Elles font passer de l' «esperance de l'Evangile» (CoL 1, 23) du seul Christ le Dieu-Homme à l'idole de l'homme-dieu, du Pape de l'humanisme occidental. Nous sommes obligés, pour les catholiques-romains comme pour tout l'univers, pour lesquels l'orthodoxie immaculée est le dernier espoir, de ne jamais accepter l'union, ni la reconnaissance de l'Eglise Catholique-Romaine comme
«Eglise soeur» ou du Pape comme évêque canonique de Rome, ou de l'Eglise de Rome
comme possédant une succession apostolique canonique, le Sacerdoce et les sacrements, sans qu'ils aient rejeté explicitement le Filioque, l'infaillibilité, la primauté, la grâce créée et les autres cacodoxies que nous ne regarderons jamais comme des différences insignifiantes ou comme des théologouména, parce qu'elles altèrent irrémédiablement le caractère théandrique de l'Eglise et
constituent des blasphèmes.

Caractéristiques sont encore ces affirmations de Vatican II:

- «Le Pontife romain, comme successeur de Pierre, est le principe perpétuel et visible, le fondement de l'unité tant des évêques que de la masse des fidèles (28) ».

- «Cette obéissance religieuse de la volonté et de l'intelligence doit se manifester d'une manière particulière à l'égard du magistère, de l'autorité enseignante authentique du Pontife Romain, même lorsqu'il ne prêche pas ex cathedra (29)».

- «Cette infaillibilité, le Pontife romain, Chef du collège des évêques, la possède en vertu de son office lorsque, en sa qualité de pasteur et de docteur suprême de tous les fidèles qui confirme dans la foi ses frères (cf. Lc 22, 32), il proclame, en la définissant, une doctrine de foi ou de morale. Voilà pourquoi ses définitions sont dites à juste titre irréformables par elles-mêmes et non par suite du consentement de l'Eglise; elles sont en effet prononcées avec l'assistance du Saint-Esprit, qui lui fut promise en la personne du bienheureux Pierre, elles n'ont besoin d'aucune autre approbation et ne tolèrent aucun appel à une autre instance. C'est que le Pontife romain se prononce alors non pas à
titre privé, mais expose ou défend la foi catholique comme docteur suprême de l'Eglise universelle, en qui réside d'une façon particulière le charisme de l'infaillibilité de l'Eglise elle-même(30)».

- «Le Pontife romain, en vertu de son office qui est celui de Vicaire du Christ et de Pasteur de toute l'Eglise, a sur celle-ci un pouvoir plénier, suprême et universel, qu'il peut toujours exercer en toute liberté... Il n'y a aucun Concile oecuménique qui n'ait été confirmé ou du moins accepté comme tel par le successeur de Pierre; et c'est une prérogative du Pontife romain de convoquer ces Conciles, de les présider et de les confirmer(31)».

Toutes ces paroles ne sonnent-elles pas, Toute-Sainteté, aux oreilles des orthodoxes, comme un blasphème contre le Saint Esprit et contre le divin bâtisseur de l'Eglise, Notre Seigneur Jésus Christ, seule tête éternelle et infaillible de l'Eglise, desquels seulement jaillit l'unité de l'Eglise? Ne
renversent-elles pas de fond en comble l'ecclésiologie évangélique, divino- humaine et spirituelle de l'orthodoxie? Ne soumettent-elles pas le Dieu-Homme à l'homme? Comment composerons-nous ou coexisterons-nous avec cet esprit, sans perdre notre foi et notre salut?

C'est pourquoi, restant fidèles aux traditions que nous avons reçues de nos Saints Pères, nous ne recevrons jamais l'Eglise romaine, telle du moins qu'elle existe à présent, comme personnifiant avec la nôtre l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique du Christ Nous considérons d'autre part comme nécessaire que, parmi les différences théologiques, soit également souligné le thème de la distinction entre l'essence et les énergies en Dieu et le caractère incréé des énergies divines, parce que si la grâce est créée, comme le prêchent les catholiques-romains, le salut est rendu vain, ainsi que la déification de l'homme, et l'Eglise cesse d'être une communion de déification, pour tomber dans une organisation légalo-canonique.

Pour tout ce qui précède, l'âme affligée, nous nous réfugions vers vous, notre Père Spirituel, et avec une profonde vénération nous vous prions et supplions de prendre en main, dans la prudence et sensibilité pastorales qui vous distinguent, ce très grave sujet, de ne pas accepter le texte de Balamand et, plus généralement, de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour prévenir les conséquences fâcheuses qu'aurait, pour l'unité panorthodoxe, l'adoption éventuelle de ce texte, fût-ce par quelques Eglises seulement. Nous demandons aussi vos saintes prières en Dieu, afin que nous- mêmes, humbles moines et ermites de la Sainte Montagne, nous puissions, dans cette époque de confusion spirituelle, de compromissions avec le monde et d'affaiblissement du
sens orthodoxe et dogmatique, demeurer fidèles jusqu'à la mort dans la «règle de doctrine» (Rom. 6, 17) que nous avons reçue de nos Saints Pères, quoiqu'il puisse nous en coûter.
En outre, nous embrassons votre sainte droite, avec la plus profonde vénération.

Tous les représentants à la Sainte Synaxe
et les higoumènes des vingt monastères
de la Sainte Montagne de l'Athos.

Note : La présente lettre a aussi été envoyée aux Eglises qui prennent part au
dialogue théologique, comme directement intéressées, et aux autres pour
information.

Orthodoxos Typos n°1067 du 18 mars 1994

49.Posté par justine le 11/11/2011 13:16
Merci à Daniel et à Vladimir pour la reproduction intégrale de ce texte important. Je pense que tout autre commentaire est superflu.

50.Posté par vladimir le 11/11/2011 16:03
Merci Daniel,

Chacun peut maintenant juger sur pièces...

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