V.G.

Le père Alexandre a fait paraitre sur PO et sur son blog un commentaire qui fait le point sur la situation du patriarcat d'Antioche après l'élection du nouveau patriarche. Ce texte me semble très intéressant car il donne des informations sur une Eglise dont nos média parlent très peu, alors même qu'elle est majoritaire parme les Chrétiens de Syrie et fait donc partie de ces minorités menacées par les conflits en cours.J'ai ajouté les titres et les notes au texte du père Alexandre. (V;G.)

Un patriarche de grande tradition monastique passé par Paris
Par l'archiprêtre Alexander Winogradsky Frenkel - av Aleksandr (Jérusalem) (1)

Le Patriarche Youhanna X d'Antioche et de Tout l'Orient a été élu rapidement, le 17 décembre, suite au décès du Patriarche Ignace IV d'Antioche le 5 décembre dernier Certains ont été étonnés de cette élection, de la réunion dans des délais très courts du Saint Synode de l'Eglise d'Antioche. On peut sans doute parler dans ce cas d'un dynamisme réel et d'une capacité indubitable à faire face directement et sans détours à une situation sociale, économique particulièrement difficile, à un imbroglio politique et spirituel.

Le nouveau patriarche élu, Mgr Jean (Youhanna) Yazigi fut installé par le Patriarche Ignace IV comme responsable spirituel du Patriarcat d'Antioche en Europe occidentale et centrale en 2008. Jusqu'à la réunion du synode qui l'a élu, Mgr Youhanna résidait principalement à Paris d'où il rayonnait en Europe selon une tradition bien implantée parmi les responsables des Eglises orthodoxes en diaspora (2). Il est membre de l'AEOF.

On peut dire que, d'une manière ou d'une autre, son élection était un peu prévisible. Il est un homme instruit, formé dans la tradition byzantine classique. Il étudia à Thessalonique, ce qui l'a ancré dans cet héritage fondamental de l'Orient chrétien et à Balamand, là-même où il vient d'être choisi comme patriarche.

C'est un homme de grande tradition monastique. Originaire de Mar Maritha en Syrie, il connaît de l'intérieur son pays, son histoire, et surtout ses grands besoins spirituels, le courage qu'il faut pour assurer un témoignage authentique et non-antagoniste de la foi chrétienne, orthodoxe et byzantine, issue de la première Eglise née de l'hellénisme, du sémitisme puis de l'arabité.

L'Eglise des premiers "Chrétiens"

On ne peut oublier aujourd'hui l'importance du Patriarcat d'Antioche. Il est utile de souligner qu'il fut sans le premier vrai siège apostolique, inauguré en diaspora de Jérusalem, donc du lieu-même de la naissance du Christianisme. C'est là, en effet, que les croyants reçurent pour la première fois le nom de "chrétiens" (Actes des Apôtres 11, 26). Il faut remarquer qu'en araméen le terme utilisé est "khristyané/ܚܪܝܤܜܝܓܐ" et provient donc du grec et non de l'araméen vernaculaire.

C'est dans cette bourgade aujourd'hui turque (3) que grandit la première communauté ecclésiale porteuse de l'Eglise universelle ou "Ecclesia universa". Jérusalem restera toujours "la Mère de toute les Eglises de Dieu", son titre officiel pour un patriarcat créé tardivement, ce qui représente en soi un sorte d'extravagance historique (4). Antioche "tire sa source de l'élan apostolique initial" et qui s'est déployé dans le monde entier: "Vous serez mes témoins à Jérusalem et jusqu'aux extrémités de la terre" (Actes 1, 8).

Le Patriarcat d'Antioche est multiple: il est réputé avoir été directement fondé par l'apôtre Pierre et par Saint Paul. A ce titre les Eglises d'expression syriaque comme les Assyriens Apostoliques ou Nestoriens de l'Eglise d'Antioche et de Toute l'Orient on conservé des formes archaïques de la langue sémitique. La langue des Jacobites ou Syrien-orthodoxes, mais aussi des autres juridictions initialement basées à Antioche (Maronites ou Melkites orthodoxes et catholiques) sont imprégnées de formes directement issues du grec et de la pensée byzantine.

Pourquoi le souligner? Nous fêterons l'an prochain le 1700ème anniversaire de l'Edit de Milan qui permit aux Chrétiens de trouver une place reconnue sinon prédominante dans l'empire romain d'Orient et d'Occident. La Pentarchie originelle - aujourd'hui souvent critiquée - est le berceau-même de l'Eglise. Elle l'est aussi en sa pensée et son expression grecque. Elle s'est répandue dans le monde entier comme le fruit de cette pensée singulière qui avait si profondément marqué les Juifs d'Alexandrie. La Septante fut de fait le produit "unanime" des Sages du judaïsme qui effectuèrent cette traduction de l'hébreu en langue grecque, permettant ainsi une confrontation-dialogue avec la tradition hébraïque et araméenne de la Bible et du Talmud. Le judaïsme commémore cette traduction quelques jours après la fête de la Dédicace, voici donc une semaine (!).

Le Patriarcat d'Antioche est clairement défini en arabe comme le "Batriiarkyyat Antakiya wa-sa'ir al-Mashriq li'l-Rum al-Urthuduks ou Patriarcat d'Antioche et de l'Orient/Mashrek Roum (romain) Orthodoxe" expression qui gagne aussi du terrain à Jérusalem et est courante en arabe. "Romain orthodoxe" du Mashrek oriental en complément du Maghreb occidental. Le territoire du patriarcat s'étend à la péninsule arabique et jusqu'à la Mésopotamie, berceau d'Abraham, le père des croyants et du monothéisme.

En réponse à l'oppression ottomane, le Patriarcat d'Antioche a su s'installer avec bonheur à Damas, donc au lieu de la rencontre de Saint Paul avec les toutes premières communautés. On aime à évoquer la primauté de Pierre sur ce premier siège qui se constitua en autonomie canonique. On se souviendra que l'Eglise d'Antioche confirma l'autocéphalie de l'Eglise de Géorgie dès 466 A.D.

Une vocation originelle, prophétique dans la région et bien au-delà

L'Eglise d'Antioche a aussi développé une très riche tradition de langue et d'expression théologique en langue arabe. Cet élément est essentiel dans le contexte actuel. Il y a un rôle capital que l'Eglise peut jouer dans le dialogue ténu entre l'arabité chrétienne et celle de l'Islam qui semble aujourd'hui majoritaire. A ce niveau, il est urgent de redécouvrir les fondamentaux des Eglises locales issues de Jérusalem. Elles ont développé cette capacité proche et moyenne-orientale à expliquer la richesse de la Foi.

Le Patriarche Ignace IV avait bien déclaré que l'Islam est "l'hôte du Christianisme". Au 21ème siècle, un propos de cette nature doit être compris. A Jérusalem, nous soulignons avec réalisme que sous le régime ottoman comme depuis l'an 637 A.D., les chrétiens vivent grâce au "Décret" ou "Achtiname" accordé par le Calife Omar-Ibn-Omar au Patriarche grec-orthodoxe Saint Sophronios de Jérusalem. Ce décret n'a pas été aboli. Il garde son actualité et a placé les Chrétiens de la Sublime Porte sous le joug e la loi musulmane.

Il y va donc d'une subtile relation intra et inter-ecclésiale, au sein de tous ceux qui se disent fils et filles de ce Patriarcat d'Antioche. On ne saurait oublier les liens historiques qui le lient avec l'Eglise orthodoxe de Chypre.

Ces liens s'étendent ensuite au difficile dialogue avec une arabité diversifiée, intérieure au monde de l'Islam. A cet égard, le nouveau patriarche jouit précisément d'une expérience universitaire, théologique, d'un héritage spirituel vaste et riche qu'il pourra - avec l'aide de Dieu et des croyants - incarner pour le bénéfice des chrétiens de Syrie, du Liban et des nombreuses diasporas.

Le Patriarcat d'Antioche a une antenne connue à Moscou. Il est aussi présent, à l'appel d'autres juridictions orthodoxes, dans le pourtour de l'Arabie, en particulier dans les Emirats. Il y a une réelle influence spirituelle et confessionnelle à assurer pour un nombre croissant d'expatriés qui travaillent dans ces pays, orthodoxes des Pays de l'Est, de Russie, d'Ukraine et aussi d'Irak et d'Iran.

Membre des mouvements chrétiens du Proche-Orient, le Patriarcat d'Antioche peut aussi trouver des pistes novatrices pour la poursuite d'une tradition vivante en liaison avec la tradition hellénistique au sein de communautés arabes et sémitiques. Le lien avec la matrice de Jérusalem et l'Eglise d'Alexandrie devient aussi l'une des priorités pour des actions convergentes.

Il y a bien une vocation originelle, prophétique dans la région et bien au-delà, dans des diasporas présentes sur tous les continents. Cet appel est dynamique et réclame le courage de la foi.

Le Christianisme peut-il disparaître du Mashrek, de l'Orient traditionnel? L'histoire des Chrétiens orientaux fut une suite longue et dramatique de tragédies le plus souvent ignorées. A Jérusalem, les sites les plus sacrés du Christianisme furent maintes fois détruits. Entre l'Euphrate et le Nil, la région est "tellurique". Elle est tentée par l'invariance. Pourtant, les envahisseurs, les puissances coloniales, les groupes de fidèles et de clercs qui quittent régulièrement les juridictions traditionnelles, - rien n'a vraiment pu entamer la persévérance et la présence souvent héroïque des témoins du Christ né à Bethléem et ressucité à Jérusalem, annoncé à Antioche.

L'Eglise orthodoxe russe a tissé des liens anciens avec le Patriarcat d'Antioche (5). Comme d'autres juridictions orthodoxes ou orientales, ces liens peuvent ouvrir à une meilleure connaissance réciproque, à un vrai charisme de la foi, au-delà ou par-delà les intrigues politiques ou humaines.

Nous vivons une période forte de renouveau générationnel à l'intérieur des Eglises. Le Patriarche Youhanna (Jean) X continue d'ouvrir les portes de la foi authentique.
...........................................................
(1) Le père Alexandre Winogradsky, prêtre orthodoxe à Jérusalem, décrit son ministère sur son blog (http://abbaa.blog.lemonde.fr/ et https://sites.google.com/site/hebrewinchurch/home) et intervient aussi sur PO (http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/search/Winogradsky/)
(2) http://www.antiocheurope.org/en/page/details/21/Biography
(3) http://fr.wikipedia.org/wiki/Antioche

(4) C'est par le canon 7 du 1er Concile œcuménique (Nicée 1, 325) que "Jérusalem, bien que soumise au métropolite de Césarée, se voyait attribuer le 4ème place d'honneur" après Rome, Alexandrie et Antioche. Constantinople se verra attribuer la 2ème place "après l'évêque de Rome, précisément parce que Constantinople est la deuxième Rome" par le canon 3 du 2ème Concile œcuménique (Constantinople 1, 381). Cf. Mgr Kallistos Ware, évêque de Diokleia, "L'Orthodoxie. L'Eglise des sept Conciles", Cerf Paris 2002, p. 32-33.

(5) Des représentants du patriarcat d'Antioche étaient présents lors de la réunion de sept Églises orthodoxes locales à Moscou le 21 novembre 2011, ce qui lui permet de faire le lien avec les 5 "anciennes Eglises" qui s'étaient réunies à Constantinople en septembre de la même année.


Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 28 Décembre 2012 à 09:42 | 10 commentaires | Permalien


Commentaires

1.Posté par av aleksandr le 03/01/2013 03:14
Des dizaines, des centaines de morts, de "combattants" de tous bords assassinées et/ou s'assassinant les uns les autres dans une forme d'anarchie redoutable. Voici trois ans, le responsable de la communauté syrienne-orthodoxe de Jérusalem (je donne parfois des cours d'araméen-syriaque écrit à certains chantres et diacres) m'a amicalement proposé de faire le pèlerinage de la communauté sous la conduite de l'archevêque Swarios de Jérusalem (syrien-orthodoxe) à travers toute la Syrie et un court passage aux monastères du Tur-Abdin et de Mardin en Turquie d'où Mgr. Swarios est originaire.

Je dûs décliner cette proposition pour diverses raisons. A son retour, le responsable organisa plusieurs séances de photographies et de films, deux conférences. Au cours de ces rencontres et aussi de manière souvent privée, il m'expliqua combien il avait été frappé par la très grande liberté religieuse qui règnait alors en Syrie, dans tous les monastères dont certains ont gardé une langue syriaque très vivante, bien que l'arabe soit aussi utilisé maintenant dans les églises. Il rapporta les propos chaleureux du Patriarche Ignatius Iwas II du patriarcat d'Antioche syrien-orthodoxe, basé à Damas. L'accueil avait été remarquable et optimiste malgré quelques réserves.

Ce responsable est né à Jérusalem-Est. Il a fui son quartier de naissance lorsque l'archevêque Abraham syrien-orthodoxe appela ses fidèles à partir car les Israéliens seraient rapidement battus (1948). En 1967, ayant déménagé du quartier syrien-orthodoxe adjacent au quartier arménien de Jérusalem, il perdit son habitation pour la deuxième fois. Récemment, alors que sa femme est syrienne-orthodoxe et de citoyenneté israélienne, il s'es tretrouvé dans une maison située de l'autre côté du mur du checkpoint où il doit faire la queue chaque jour et est contrôlé, obligé de se plier à des horaires contraignants...

D'un côté il était légitime que cet homme, au demeurant profondément fervent et bon - chaque année il venait passer un mois de retraite spirituelle à Solesmes (!) - ait eu le sentiment que sa vie était une suite d'injustices, presque fatales, irréversibles. Il est conscient que l'actuel archevêque a trouvé une solution intelligence ou subtile pour le moins en négociant la reconnaissance des syriens-orthodoxes comme "achurim/עשורים " = "assyriens", ce qui est une erreur mais Israël ne se décide pas à les reconnaître comme "syriens", ce qui seraient ambigu. Du coup, l'Etat hébreu leur a conféré un statut normal (sur le constat d'une langue de culture commune, l'araméen...) et, de ce fait, ils ne sont pas considérés comme arabes.

Le poids de la vie quotidienne, une sorte de maladresse à savoir dialoguer avec la société et les autorités israéliennes, une suspicion toujours en alerte des uns comme des autres, font qu'il reconnaît difficilement la liberté et surtout la fécondité de sa communauté en Israël comme en Palestine: ordinations de prêtres locaux, revitalisation des écoles et de l'étude de l'araméen.

La situation actuelle est compliquée par un élément qui est habituellement ignoré en Occident: l'afflux massif des Indiens qui appartiennent à la tradition "jacobite - syro-orthodoxe", souvent entremêlés de fidèles unis à Rome et pourtant aussi intégrés dans cette dimension syrienne-orthodoxe (Malabar, Malankara, Eglise de Mar Toma et leurs différents sous-groupes). Cette Eglise syrienne orthodoxe de Jérusalem reçoit de plus en plus de visiteurs, de travailleurs immigrés et légaux, de touristes et aussi de savants théologiens et scientifiques sans avoir le personnel compétent et polyglotte, poly-culturel. Cet aspect montre un redéploiement positif de l'Eglise sur le territoire traditionnel du patriarcat de Jérusalem.

Et pourtant personne ne semble se soucier de cela. Je ne pouvais facilement lui dire qu'à Jérusalem, au fond, en ces temps, son Eglise ne risquait rien et que précisément il y a des points importants à souligner (ordinations locales, nombreux fidèles venus de la diaspora). Il aurait voulu partir pour Damas et la Syrie. C'était il y a trois ans, juste avant le début de la crise actuelle, et encore, elle était en germe visible. Mais il était habité d'une soif compréhensible de vivre dans des structures plus vastes et ouvertes, présentes depuis les temps les plus reculés de la tradition sémitique du patriarcat d'Antioche des syrien-orthodoxes (Jacobites car le nom est mentionné parmi ceux qui étaient et restent les bénéficiaires du Décret accordé par Omar Ibn-al-Khittab au patriarche Sophronios de Jérusalem en 367 A.D., le représentant de tous les chrétiens de Jérusalem.

Il y a beaucoup à lire, partager, savoir et surtout s'intéresser sur la vie de ces chrétiens d'Orient qui restent souvent trop inconnus, sinon même "effacés" ou confidentiels pour un christianisme qui fut longtemps conquérant et doit aujourd'hui assumer son histoire depuis l'Occident. Il y va aussi de la solidarité effective des chrétiens les uns envers les autres.

archiprêtre Alexander Winogradsky Frenkel
av aleksandr
(Jérusalem)


2.Posté par av aleksandr le 04/01/2013 00:27
Je crois utile de partager aussi l'article publié aujourd'hui dans "ynet.net" (presse israélienne en anglais) et mon commentaire:

"http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-4327950,00.html"
MIDEASTERN CHRISTIANS PERSECUTED

Persecuted, discrimated, excluded, expelled? the analysis proposed here in this article by Prof. Yossi Shain is real and pragmatic. Now, it is possible to make any kind of comparison with the fate of the Jews in Europe? Definitely not... well rather difficult. The jews are not natives in the European countries where they spread over the past 2000 years; they are welcomed for "some time" then either expelled, discriminated or they leave by themselves for other countries. The Christians in the Mid-East are really far too split, self-discrimination is higher than in any other region in the world; in Jerusalem, 13 Churches with internal and cross-back and forth "Church migration and flows" can hardly declare something credible unanimously. Tag price and water price at the Holy Sepulcher show a real lack of coherence among the different congregations. Some are truly local, others are NAF-naffing in a post-colonial spirit and consider that each denomination or former colonial country has specific rights that are totally obsolete at the moment. The same with Jerusalem and pilgrimages or history: each "national" Church has its "paysage, explanations" and at times would more defend a Church order or the few national consulates (as for instance when clashed happened at the Holy Sepulcher in 2004 between the Greeks and the Franciscans). Russians would only cope with the Russians, Germans with the Germans and even Belgians come to some "inter-faith phyletism". Moreover "being congregational" means something powerful and significant for the Jews as for the Muslims while Christians often behave as "singletons, Einzelgänger".

av aleksandr

3.Posté par Jérusalem: Le Tombeau du Roi David vandalisé le 04/01/2013 11:35
Le Tombeau du Roi David, sur le Mont Sion à Jérusalem, a été vandalisé par des inconnus dans la nuit du 2 au 3 janvier 2013, rapporte le site internet israélien "Arutz Sheva".

4.Posté par Vladimir le 04/01/2013 18:18
Message du pape au nouveau patriarche grec-orthodoxe : L’unité des chrétiens pour construire la paix

31/12/2012
Le Centre catholique d’information (CCI) a diffusé hier le texte d’un message adressé par Benoît XVI au nouveau patriarche grec-orthodoxe, Youhanna X Yazigi, dans lequel le pape affirme que l’unité des chrétiens au Moyen-Orient sera précieuse pour la paix régionale. L’unité des chrétiens au Moyen-Orient est un témoignage du « message d’amour, de paix et de réconciliation de l’Évangile », écrit Benoît XVI au nouveau patriarche grec-orthodoxe.

Le pape commence son message par un « salut fraternel dans l’amour du Christ » au nouveau patriarche élu le 17 décembre, à Balamand, comme successeur du patriarche Ignace IV Hazim, qui s’est éteint le 5 décembre à l’âge de 92 ans.

« En ces temps instables et enclins à la violence que connaît le Moyen-Orient, il est toujours plus urgent que les disciples du Christ offrent un témoignage authentique de leur unité, afin que le monde croie au message d’amour, de paix et de réconciliation de l’Évangile », peut-on lire dans le message.
Benoît XVI souligne que « nous avons la responsabilité de poursuivre ensemble notre chemin pour manifester de façon encore plus visible la réalité spirituelle de la communion, bien qu’encore incomplète, qui déjà nous unit ».

Dans cette perspective, le pape souhaite que les rapports entre le patriarcat grec-orthodoxe et l’Église catholique « se développent davantage, à travers des formes de collaboration fructueuse » et à travers « la poursuite de notre engagement à résoudre les questions qui nous divisent encore, grâce à une participation active et constructive aux travaux de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe dans son ensemble ».
Enfin, le pape assure de ses prières, afin que le Christ « apporte la consolation à tous ceux qui sont victimes de la violence au Moyen-Orient » et « inspire à chacun des gestes de paix ».

On rappelle que l’une des propositions du synode sur les Églises du Moyen-Orient (2010) recommande que catholiques et orthodoxes unifient la date de célébration de la fête de Pâques. (*)

(*) Note de VG: il semble bien que cela soit en voie de se réaliser à partir de 2013, les Catholiques romains de terre Sainte fêtant Pâques selon le calendrier julien le 5 mai.

5.Posté par Vladimir:Syrie: les rebelles syriens détruisent des lieux saints chrétiens et chiites le 28/01/2013 18:06
Syrie: les rebelles syriens détruisent des lieux saints chrétiens et chiites
janvier 26, 2013 CLevalois

Des formations armées de l’opposition en Syrie détruisent des lieux de cultes appartenant à des communautés religieuses minoritaires. Deux églises chrétiennes ont été pillées dans les villages de Gasaniyeh et de Jdeideh dans la province de Lattaquié. Un lieu de culte chiite a été également détruit à Zarzour dans la province d'Idlib. Selon les déclarations de témoins oculaires, les trois lieux de culte ont été détruits après que l’opposition s’est emparée de la région et le départ de l’armée gouvernementale. Des trois villages occupés par les rebelles, la quasi-totalité des habitants ont fuit. Certains leaders de l’opposition se sont certes engagés à protéger tous les Syriens, mais dans la pratique ils ne peuvent résoudre comme il se doit les problèmes liés aux attaques infondées contre les lieux de culte des minorités, comme le constate Human Rights Watch. L’opposition n’a pas non plus été en mesure de faire cesser les pillages et les enlèvements, ainsi que les autres sortes d’activités criminelles des combattants.

Source: Sedmitza, traduit du russe pour Orthodoxie.com

6.Posté par Vladimir: SYRIE – Destruction d’une église en Mésopotamie le 31/01/2013 13:22
SYRIE – Destruction d’une église en Mésopotamie – Pour l’Archevêque syro-orthodoxe de Jézirah et Euphrate, « avec la guerre, tous sont perdants»
Agenzia Fides , le 31 janvier 2013 à 11:54

Hassakè (Agence Fides) – L’église syro-orthodoxe de Sainte Marie et l’école chrétienne d’Al-ahda ont été détruites à Deir Ezzor, petite ville de Mésopotamie se trouvant au centre des affrontements qui ont causé le départ de la population civile. C’est ce qu’indique à Fides l’archevêque syro-orthodoxe Eustathius Matta Roham, Métropolite de Jézirah et Euphrate, expliquant que « il s’agit d’une journée très triste pour moi et pour toute la communauté ». Les deux structures ont été touchées et détruites par le feu croisé de l’armée régulière et des groupes rebelles. La Mésopotamie, remarquent des sources locales de Fides, vit actuellement « une lente agonie » et toute la population civile – arabes, chrétiens, kurdes et autres groupes – paie un prix très fort. L’archevêque Matta Roham remarque : « Cette féroce guerre est d’abord et avant tout une guerre contre notre civilisation. Il s’agit d’un conflit dans le cadre duquel tous sont perdants. Je crois que nous retrouverons seulement un pays en ruine avec des milliers d’orphelins, de veuves, de pauvres et surtout déstabilisé par l’inimitié au sein de la société ». L’archevêque s’adresse à ceux qui combattent : « Qui reconstruira tout ce que nous avons construit en des décennies de dur labeur ? Et combien de temps cela prendra-t-il ? Qui rebâtira les relations sociales détériorées ? Nous demandons la prière de tous les chrétiens du monde afin de retrouver la paix en Syrie ». (PA) (Agence Fides 31/01/2013)

7.Posté par Vladimir: CÉRÉMONIE CHRÉTIENNE SOUS HAUTE SÉCURITÉ le 10/02/2013 11:08
CÉRÉMONIE CHRÉTIENNE SOUS HAUTE SÉCURITÉ
Les dignitaires des églises d'Orient, dont le cardinal maronite Bechara Boutros Raï, ont assisté dimanche à l'intronisation à Damas de Youhana Yazigi, patriarche grec-orthodoxe d'Antioche.

Tireurs d'élite sur les toits, stationnement interdit, fouilles et portails magnétiques, la cérémonie à Qassar, au coeur de la capitale syrienne, était entourée de mesures de sécurité exceptionnelles alors que le pays est en proie à un conflit qui a fait plus de 60.000 morts en près de deux ans selon l'ONU.

Des invités triés sur le volet y assistaient alors que les autres fidèles pouvaient regarder la liturgie à l'extérieur sur un écran géant. Les chrétiens syriens, qui représentent environ 5% de la population, sont en majorité orthodoxes.

Mgr Raï, arrivé samedi du Liban, et le patriarche catholique Gregoire Laham étaient présents à la cérémonie alors que les autres Eglises ont envoyé des représentants de moindre importance, a indiqué à l'AFP un membre du comité d'organisation.

La minorité chrétienne est restée globalement à l'écart de la révolte qui s'est transformée en un conflit armé opposant les rebelles aux troupes du régime de Bachar al-Assad.

Le ministre pour les Affaires de la Présidence Mansour Azzam, considéré comme un conseiller très écouté de M. Assad y représentait le chef de l'Etat. D'autres ministres étaient aussi présents à la messe qui doit être suivie par le cérémonial d'intronisation. Le nouveau patriarche Jean X présidera ensuite un déjeuner.

Réformes et dialogue

La cardinal Raï, qui effectue la première visite en Syrie d'un dignitaire religieux maronite de ce rang depuis l'indépendance du Liban en 1943, a appelé samedi dans une homélie à Damas à des réformes en Syrie et a prôné le dialogue.

Les chrétiens libanais sont profondément divisés entre pro et anti-Assad, la Syrie ayant exercé pendant quelque 30 ans une tutelle sur le Liban voisin avant d'en retirer ses troupes en 2005.

Le nouveau patriarche Yazigi a été élu le 17 décembre au monastère de Balamand au nord de Beyrouth. Né il y a 57 ans à Lattaquié (nord-ouest syrien), il est originaire de Mar Marita, la plus grande vallée chrétienne de Syrie. Il était le métropolite grec-orthodoxe de l'Europe de l'ouest et centrale.

10 février 2013 09:55;
(afp)
http://www.20min.ch/ro/news/dossier/tunisie/story/C-r-monie-chr-tienne-sous-haute-s-curit--29244301

8.Posté par « Je veux rester ici, afin de manifester le Christ, ami des hommes, maintenant et demain» le 28/12/2013 12:27
Dans son message de Noël, publié par le quotidien francophone libanais « L’Orient-Le Jour », le patriarche d’Antioche et de tout l’Orient, d’Alexandrie et de Jérusalem, Grégorios III a invité les fidèles de son Eglise, et les chrétiens en général, à ne pas déserter l'Orient. « Sans les chrétiens, il n'y a pas d'arabité », a tranché le chef de l'Eglise grecque-melkite catholique, invitant les musulmans « à travailler pour l'islam authentique, loin de l'islam politique salafiste ».

9.Posté par Si la Syrie tombe, le terrorisme se propagera au Liban le 23/01/2014 08:52
La situation des chrétiens au Liban et en Syrie a été au cœur des discussions lors d'une rencontre suivie d'un dîner entre une délégation parlementaire russe et les membres de la Rencontre orthodoxe, en présence de l'ambassadeur de Russie Alexander Zasypkin.

Le chef de la délégation russe Serguei Gavrilov a ainsi déclaré devant un parterre choisi formé des membres de la Rencontre orthodoxe, notamment le secrétaire général Marwan Abou Fadel, l'ancien vice-président de la Chambre Élie Ferzli, l'ancien mohafez de Beyrouth Nicolas Saba et bien d'autres figures, que la Russie fera de son mieux pour protéger les chrétiens de Syrie et du Liban. « Si la Syrie devait tomber, a-t-il ajouté, le terrorisme se propagerait au Liban et les chrétiens y seraient menacés d'exode ou de massacres. »

M. Gavrilov a encore précisé qu'il est impossible de régler les problèmes des chrétiens du Liban par la force, ajoutant que son pays est disposé à fournir une aide humanitaire. Il a aussi appelé à la formation d'un large front orthodoxe pour préserver la communauté et, par le même biais, le tissu social de la région. M. Gavrilov a précisé que la visite de cette délégation en Syrie et au Liban intervient à la veille du départ du patriarche orthodoxe Youhanna X Yazigi pour Moscou où il devrait rencontrer le patriarche russe Gabriel Ier et le président Vladimir Poutine.

Prenant la parole, l'ancien député Marwan Abou Fadel a rendu hommage au rôle de la Russie, gouvernement, peuple et Église, dans la région. Il a relevé en particulier la « sagesse et la vision du président russe Vladimir Poutine qui a réussi à désamorcer la mèche d'une guerre régionale et internationale en trouvant une solution de rechange aux frappes américaines annoncées en Syrie ». M. Abou Fadel a émis le souhait que la conférence de Montreux puisse aboutir à une solution politique du conflit syrien pour arrêter les destructions, l'effusion de sang et l'exode des habitants de la région. Il a, à cet égard, rendu hommage à la diplomatie russe et a espéré que la visite du patriarche orthodoxe Youhanna X Yazigi à Moscou soit la concrétisation d'une consolidation des relations entre l'Église orthodoxe d'Antioche et celle de Russie. Il a rappelé que la Rencontre orthodoxe a choisi de renforcer sa relation avec la Russie, État, peuple et institutions, pour établir les fondements d'une coopération constructive, utile pour la stabilité économique et politique de la région.
L'ambassadeur de Russie a prononcé à son tour une allocution dans laquelle il s'est déclaré heureux du renforcement des relations entre la Russie et le Liban. Il a aussi précisé que le président Vladimir Poutine « se base dans ses décisions sur les principes de la légalité internationale et sur les valeurs humaines ». Zasypkin a encore ajouté que l'importance de cette délégation montre l'intérêt que porte la Russie au Liban et a souhaité que les relations entre les deux pays se développent encore plus, notamment dans les domaines culturel et éducatif.

10.Posté par Gueorguy le 23/01/2014 09:50
Une petite coquille à signaler: il s'agit certainement du Patriarche Cyrille 1er (et non Gabriel!)

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