Le Patriarche Cyrille  à propos de l’affaire des « Pussy Riot » : « La créativité ne doit pas être destructive »
Traduction Elena Tastevin

Suite à la manifestation du groupe « Pussy Riot » qui a eu tant de retentissement, le Patriarche Cyrille a rappelé les liens entre la liberté et la morale. Il a rejeté les reproches selon lesquels l’Eglise serait contre la liberté d’expression.

« On continue délibérément d’accuser l’Eglise d’être contre la liberté d’expression prétendant que la tradition ecclésiale excluerait le pluralisme. Cela ne correspond pas à la réalité »,- a dit le patriarche vendredi, au début de la réunion du Conseil suprême ecclésiastique.

Il a poursuivi : « Sans liberté d’expression l’orthodoxie se serait appauvrie de centaines d’ouvrages théologiques. Sans liberté d’expression créative tant d’icônes et de belles églises n’auraient pas existé. La liberté d’expression et de création sont des valeurs essentielles. Comme la liberté au sens large elles sont inaliénables de l’image divine dans la nature humaine. Or, toute liberté peut être transformée en mal.Toute la société, tous les fidèles doivent chercher le juste milieu entre les actes arbitraires et la restriction de la liberté. Notre Patrie est passé par cela au XX siècle », - a dit le primat.

La déclaration adoptée à la réunion précédente du Conseil suprême ecclésiastique concernant le sacrilège dans la cathédrale du Christ le Sauveur a affirmé qu’il est inadmissible d’humilier les sentiments religieux des croyants.
Le patriarche a indiqué que ce problème est lié à la perception de la liberté de l’homme et a rappelé qu’en 2008 l’Eglise russe avait élaboré les Fondements de l’enseignement sur la dignité, la liberté et les droits de l’homme.
« Les dispositions de ce texte sont d’actualité. Le document souligne sans équivoque l’importance de ces notions (liberté, dignité et droits de l’homme). Il affirme qu’elles sont bénéfiques à la personnalité uniquement dans un cadre moral ».

Le patriarche est persuadé que les appels au déchaînement des passions humaines sont dangereux pour la personnalité et la société. Les affirmations selon lesquelles « le départage entre le mal et le bien, la créativité et le manque décadent de goût sont tellement compliqué qu’il faut préférer le laisser-faire », sont dangereuses.
« La dignité de l’homme est partie intégrante de sa vie spirituelle, elle exclut le recours à la liberté et à la créativité à des fins destructives. La dignité de l’homme implique le respect de ses sanctuaires, de la mémoire de ses proches et de l’histoire de son peuple. Le croyant orthodoxe ne se moquera pas des symboles d’autres religions car se moquer des sanctuaires des autres est un comportement honteux ».

« Nous nous attendons à une telle attitude de la part de tous nos compatriotes qu’ils soient croyants ou pas. Si quelqu’un l’enfreint, il se met en dehors de la société. Au nom de son propre salut une telle approche doit être adoptée aussi bien par la société que par l’Etat »,- a dit le patriarche Cyrille.

Il a conseillé aux fidèles orthodoxes d’apprendre à « défendre leurs droits civiques et leurs convictions religieuses avec dignité ». « Il convient à l’Eglise de participer à une telle discussion et de veiller à ce que la défense des sentiments des croyants ainsi que des athées soient basée sur la loi et la morale ».

Interfax religion



Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 15 Octobre 2012 à 10:05 | 1 commentaire | Permalien



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