Le Patriarche et le président Christian Wulff
Vladimir GOLOVANOW

Le Patriarche Cyrille a reçu le 13 octobre dernier le président de la République Fédérale d'Allemagne, Christian Wulff, en visite officielle en Russie, et lui a fait part du souci qui constitue visiblement l'une de ses préoccupations majeures: le recul de la foi et la généralisation de la laïcité qui privilégie les droits de l'homme plutôt que le respect des valeurs de la religion. "L'Eglise russe a vécu de longues décennies dans une idéologie athée où, pour l’Etat, la religion était abandonnée et exclue de l'espace publique", a-t-il déclaré (patriarchia.ru). "Je suis effrayé par ce qui se passe dans certains pays, notamment en Europe occidentale ", où l'on dit qu'il " faut supprimer les croix des écoles, écarter la religion de la vie publique au nom des droits de l'Homme (…) Je suis convaincu que la civilisation moderne fait les mêmes erreurs que l'Union soviétique /où/ l'athéisme était une idéologie officielle (…) Peu importe au nom de quoi vous le faites. Au final le signal est le même: liquider, démonter la conscience religieuse" a continué le Patriarche.

Démontrant une fois de plus l'autisme de nos élites quand il s'agit de nos problèmes religieux, le président allemand n'a visiblement pas compris le message et, d'après Interfax, il a répondu à coté: " Je ne peux pas être d'accord avec vous quand vous comparez la situation des communautés religieuses à l'époque communiste et leur situation dans la société démocratique contemporaine, notamment en Allemagne ", a-t-il affirmé, rappelant que, sous le régime communiste, en URSS, " il y avait des campagnes contre l'Eglise, les croyants mourraient, ils étaient assassinés ", tandis qu'en Europe occidentale, " il n'y a aucune pression sur les citoyens en ce qui concerne les signes manifestes d'appartenance religieuse ". " Les gens sont libres de leurs choix, personne ne les empêche d'afficher publiquement leur croix, ni leur foi. Bien au contraire, les dirigeants politiques soutiennent une telle démarche ", a-t-il ajouté.

Bien évidement, Sa Sainteté n'a jamais comparé les méthodes bolchéviques avec ce qui se passe chez nous. Son appel va bien plus loin en rappelant que l'Ennemi peut changer de méthodes pour aller à son but: les moyens qu'il met en œuvre ici et maintenant sont moins brutaux que ceux des bolchevik, ils n'en sont pas moins efficaces pour autant! Et le patriarche n'a-t-il pas raison de souligner ce paradoxe où, après 80 ans de domination athée, avec tout ce que cela représente, on voit construire partout des églises, y compris dans les universités et les casernes, et réintroduire l'enseignement religieux à l'école alors que, dans le même temps, nos libres sociétés suppriment les crucifix, promeuvent des pamphlets antireligieux et montent des cabales contre l'Église.
Devant le "silence assourdissant" de la Pensée Unique, il est heureux que le patriarcat de Moscou fasse de plus en plus entendre sa voix pour s'y opposer à tous les niveaux: à la cour de Strasbourg, au Conseil de l'Europe comme auprès des dirigeants européens.
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"P.O." DANS LE MONDE ORTHODOXE

Rédigé par Vladimir Golovanow le 20 Octobre 2010 à 13:30 | 0 commentaire | Permalien


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